Regards sur l'éveil
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8584 Localisation: belgique
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Posté le: Sa 08 Déc 2012 1:05 Sujet du message: Connaissez-vous Bernadette Roberts ? |
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Bonjour tout le monde !
Bernadette Roberts est une mystique chrétienne contemporaine. Deux livres d'elle sont publiés en français :
Vie Unitive. Aventure dans les Profondeurs Silencieuses de l’Inconnu, Les Deux Océans, 1990
Au centre de Soi-Même. Les deux Océans, 2000
"L’expérience acquise m’avait permis de me familiariser avec de nombreux types et niveaux de silence. Il y a un silence intérieur, un silence qui descend de l’extérieur, un silence qui met fin à l’existence et un silence qui engloutit l’univers entier. Il y a un silence du moi et des facultés : volonté, pensée, mémoire, émotions. Il existe un silence dans lequel il n’y a rien et un silence qui contient quelque chose. Enfin, il y a le silence du non-soi et le silence de Dieu. S’il était une voie à laquelle je puisse rattacher mes expériences contemplatives, ce serait précisément cette voie du silence qui sans fin se déroule et s’approfondit.
Une fois cependant, cette voie sembla s’arrêter, au moment où je pénétrai dans un silence dont je ne devais jamais complètement ressortir. […]
Non loin de chez moi, au bord de la mer, se trouvait un monastère, et les après-midi où je pouvais m’échapper, j’aimais me retrouver seule pendant quelques instants dans le silence de sa chapelle. Cet après-midi là était un après-midi comme les autres. Une fois de plus le silence m’envahit et une fois de plus j’attendis que la peur vienne y mettre fin. Mais cette fois-ci elle ne se manifesta point. Peut-être parce que cette attente était devenue une habitude ou bien à cause d’une peur réelle mais réprimée, j’éprouvai quelques instants d’incertitude, de tension, comme si je ressentais le contact de la peur. Durant ces instants d’attente, j’avais l’impression d’être au bord d’un précipice ou en équilibre sur une mince corde raide, avec le connu (moi-même) d’un côté et l’inconnu (Dieu) de l’autre. […]
J’entendis un bruit de clés ; la sœur s’apprêtait à fermer la chapelle. Il était temps de rentrer à la maison et de préparer le dîner des enfants. Il m’avait toujours été difficile de sortir brutalement d’un profond silence, car mes énergies étaient alors au plu bas et le simple fait de bouger représentait un effort comparable à la levé d’un poids mort. Cette fois, cependant, il me vint à l’esprit de ne pas penser à me lever, mais d’exécuter ce mouvement, tout simplement. Il me semble avoir appris là une intéressante leçon, car j’ai quitté la chapelle à la manière d’une plume portée par le vent. Il ne faisait pour moi aucun doute qu’une fois dehors j’allais retrouver mes énergies habituelles et mes facultés mentales ; mais ce jour-là, je connus des moments difficiles, parce que je tombais constamment dans cet immense silence. Le trajet en voiture fut une lutte continue contre l’inconscience totale, et la perspective de préparer à dîner équivalait à vouloir soulever une montagne.
Durant trois jours épuisants, je luttai pour rester éveillée et repousser le silence qui à chaque instant menaçait de me submerger. La seule manière dont je pouvais accomplir un minimum de tâches ménagères c’était de me répéter constamment ce que j’étais en train de faire : à présent j’épluche les carottes, à présent je les coupe, à présent je sors une casserole, à présent je mets de l’eau dans la casserole, et ainsi de suite, jusqu’au moment où finalement j’étais si épuisée que je devais me précipiter sur le divan. Dès que j’étais allongée je perdais aussitôt connaissance. Parfois une « absence » de cinq minutes semblait durer des heures ; d’autres fois, c’était l’inverse. Dans cet état d’inconscience il n’y avait ni rêve, ni perception de l’environnement extérieur, ni pensée, ni expérience ; il n’y avait absolument rien.
[…]
Au neuvième jour le silence s’était fait très léger et j’étais persuadée que tout allait rentrer dans l’ordre sans plus tarder. Mais à mesure que les jours passaient et que je retrouvais mon état habituel, je remarquai la disparition de quelque chose ; et il m’était impossible de mettre le doigt dessus. Quelque chose ou une partie de moi-même n’était pas revenu. Une partie de moi-même était encore plongée dans le silence. On aurait dit qu’une partie de mon esprit s’était refermée. J’incriminai la mémoire, car ce fut l’élément qui revint en dernier ; et quand je la retrouvai, je constatai combien elle manquait de relief et de vie, comme les images décolorées d’un vieux film. Elle était morte. Non seulement le passé lointain, mais aussi celui des minutes précédentes, étaient vides de tout contenu.
Et quand quelque chose est mort, on cesse vite de vouloir le ressusciter ; ainsi, quand la mémoire est morte, on apprend à vivre dans l’instant présent, comme si le passé n’existait plus. Que cela puisse alors se faire sans effort – et parce qu’il le fallait bien – était une conséquence positive d’une expérience par ailleurs éprouvante. Et même lorsque je retrouvais la mémoire pratique, je continuais de pouvoir vire sans effort dans le présent. Mais le retour d’une mémoire pratique me fit changer d’avis sur ce qui avait disparu ; je me dis que l’aspect silencieux de mon esprit était en réalité une sorte « d’absorption », une absorption dans l’inconnu, qui pour moi, bien sûr, était Dieu. C’était comme un regard fixé sur l’Inconnaissable, immense et silencieux, qu’aucune activité ne pouvait interrompre. C’était là une autre conséquence appréciable de l’expérience initiale.
Cette interprétation du silence qui s’était fait dans mon esprit (absorption) parut suffisamment convaincante pendant environ un mois ; après quoi je changeai de nouveau d’avis et me dis que cette absorption était en fait un état de conscience, une « vision » d’un genre particulier ; ainsi donc ce qui s’était produit réellement n’avait rien d’une fermeture, c’était au contraire une ouverture : rien ne manquait, « quelque chose » avait été ajouté. Mais par la suite cette idée, elle aussi, ne me parut pas correspondre à la réalité ; elle n’était pas vraiment satisfaisante ; il s’était passé autre chose et je décidai de me rendre à la bibliothèque, pour voir si l’expérience d’autrui ne me fournirait pas la clé de ce mystère.
Il m’apparut bientôt que si cela ne figurait pas dans les œuvres de Jean de la Croix, cela ne figurerait probablement nulle part. Je connaissais pourtant bien les écrits du saint, mais je n’y trouvais pas d’explication sur mon expérience personnelle et n’en trouvais d’ailleurs aucune dans toute la bibliothèque. Ce jour-là, cependant, l’explication m’apparut sur le chemin du retour, tandis que je descendais la colline, face au panorama de la vallée et des coteaux : je tournais mon regard vers l’intérieur et ce que je vis m’arrêta net dans mon élan. Au lieu de percevoir comme d’habitude le centre de mon être non localisé, je vis qu’il n’y avait plus rien ; c’était le vide ; à ce moment une vague de joie sereine m’envahit et je sus, je sus enfin ce qui manquait : c’était mon propre « moi ».
Physiquement, j’avais l’impression qu’un lourd fardeau m’avait été retiré ; je me sentais si légère que je regardai mes pieds pour m’assurer qu’ils touchaient bien le sol. Plus tard je songeai à l’expérience de Saint Paul : « A présent ce n’est plus moi mais Christ qui vit en moi », et réalisai qu’en dépit du vide où je me trouvais, personne n’était venu se substituer à moi. Aussi me dis-je que Christ ETAIT précisément cette joie, ce vide. Il était tout ce qui subsistait de cette expérience humaine. […]
Pour moi, cette expérience était la culmination de ma vocation contemplative. C’était la réponse définitive à une question qui m’avait tourmentée pendant des années : où s’arrête le « je » et où commence « Dieu » ?
Bernadette Roberts, Vie Unitive. Aventure dans les Profondeurs Silencieuses de l’Inconnu, Les Deux Océans, 1990, pp. 19-23.
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Lolali Invité
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Posté le: Sa 08 Déc 2012 12:54 Sujet du message: |
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Hello Daniel,
je ne la connaissais pas... merci pour ce beau texte!
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Sa 08 Déc 2012 15:26 Sujet du message: Re: Connaissez-vous Bernadette Roberts ? |
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bonjour Daniel
merci d'en parler ,je connais Bernadette roberts
son livre extraordinaire la vie unitive que j'ai encore m'a beaucoup impressionné
c'est pas du tout théorique mais la description d'un voyage intérieur et d'une expérience où l'ego est dépassé
c'est une vie, un regard contemplatif sans '' je ''
le seul texte où elle retrouve son expérience est celui de maitre Eckhart
je reprends le passage que tu as cité dans un autre sujet
Citation: | Quand Maître Eckhart dit « Dieu est quand je ne suis pas », le « je » est l’ego, le mental. L’ego est l’obstacle à la vie même, pas seulement celle de Dieu, aussi la mienne ; il empêche l’éclosion de mon identité profonde, du mystère de mon être.
L’ego est toujours en état de jugement, il maintient donc tout à distance et ne rencontre rien ni personne. Il y a moi et le reste. C’est une solitude sans expérience.
Au contraire, quand l’ego disparaît, le Réel surgit, Dieu est Dieu et peut se manifester sans obstacle ; mais avec Lui, car Il en est la Source, se manifeste aussi ma vraie nature, mon « Je » profond au delà des psychiques.
Romane nita less
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un passage du livre qui m'avait frappé( page 67):
Citation: | on ne peut regarder ce qui Est car il ne peut devenir un objet pour l'esprit ni d'ailleurs un sujet . ce qui Est, c'est "cela " qui ne peut jamais être sujet ou objet .
aussi , dès que l'on regarde avec l'esprit relatif ( orienté vers la relation sujet objet ), ce qui Est disparait parce que l'on a essayé d'en faire un objet et que cela est impossible .
l'esprit relatif ne peut appréhender cette réalité; seul un esprit non relatif voit car ce qui Est est également non réflexif, non conscient de lui-même.
comme tout ce qui Est est tout ce qui Est, il n' y a rien à voir qui lui oit extérieur ou intérieur et n'a donc pas d'esprit relatif, réflexif, conscient .
par ailleurs , il ne s'agit nullement d'un esprit ou d'une conscience car personne ne sait ce qu'il est , on sait seulement qu'il est .
par conséquent , lorsque nous sommes débarrassés de l'esprit relatif, réflexif conscient alors et alors seulement nous pouvons découvrir ce qui Est: ce qui voit, ce qui est vu et l'acte de voir sont UN...
quand j'eus compris que ce qui Est ne peut être perçu par un esprit relatif ni se percevoir lui-même en tant qu'objet , j'avais en main la clé merveilleuse qui permettait de le voir en permanence , et qui consistait à s'abstenir de regarder.
c’était comme si la disparition de l'esprit relatif correspondait à la cessation complété et définitive de son activité , prélude à une nouvelle façon de voir , de savoir et d'agir , parce qu’à présent je possédais la clé.
je compris-entre autres- que ce qui Est n'apparait et ne disparait jamais; , ce qui apparait et disparait , par contre c'est l'esprit relatif, intimement lié au moi , gravitant autour du moi et qui ne peut jamais par ses propres moyens , sortir de lui-même.mais quand le moi disparait , cet esprit réflexif , conscient disparait en même temps et ce qui reste est ce qui Est.
on ne peut plus percevoir de relations ni voir le vide ,
Tout ce que l'on voit , c'est ce qui Est et qui peut être par moments extrêmement intenses, même s'il ne s'agit pas de quelque chose de béatifique , d'ineffable ou de transcendant , c'est au contraire quelque chose d’évident , de naturel et de passablement ordinaire car c'est ce que l'on voit partout où l'on regarde
.
Et pourtant , combien il est difficile de voir qu'il en est ainsi !
mais s'il Est toute chose , il en est une qu'il n'est pas : ce moi qui nous bouche la vue et sans lequel nous pourrions voir ce qui demeure quand il n'est plus là , à savoir ce qui Est ...
la découverte fondamentale au bout de ce passage fut ce que j'appelle "faire"
une activité non réflexive, spontanée que l'on doit distinguer du type d'activité volontaire , égocentrique nécessitant un effort soutenu.
c'est pourquoi "faire" n'est rien de ce que peuvent produire nos propres efforts , nos propres énergies ; c'est ce qui survient spontanément quand tout effort personnel à cessé de s'exercer .
Ici " sans effort " veut dire qu'aucune énergie personnelle n'est en jeu même si physiquement , il peut nous arriver encore de peiner à l'ouvrage ..
l'activité où l'on s’investit aboutit au vide, parce que là il n' y a rien alors que dans l'activité sans investissement ou conscience de soi quelque chose est présent; cette activité n'est pas vide et c'est ce que j'appelle " faire"
au début , distinguer entre faire et activité égocentrique est un apprentissage comparable à la marche sur une poutre d’équilibre.....
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il y a de quoi méditer
je pense aussi au geste de l’éveil de joaquim
et aussi à ce que j'appelle auto reconnaissance de soi, cad une conscience-présence- soi spontanée sans intervention du "je"
ou de ce que j'ai appelé Voir, juste voir
vision pure où celui qui voit et ce qui est vu sont tout à fait secondaires
merci Daniel de m'avoir rappelé cette mystique contemplative
amities
joel _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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marie
Inscrit le: 25 Mai 2011 Messages: 2098 Localisation: Bruxelles
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Posté le: Sa 08 Déc 2012 21:40 Sujet du message: |
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Bonjour Daniel et joël,
Oui Bernadette Roberts , ex carmélite, s'est éveillée dans une chapelle. On peut s'éveiller partout , il y en a beaucoup aussi chez les chrétiens.
Il y a un livre en 2 tomes sur "les expériences mystiques en Occident", de Dominique Tronc - éd. 2 océans, je n’ai pas lu, j'ai juste lu l'info sur le blog de José Le Roy avec cet extrait du frère Benoit de Canfeld , capucin (16eme siècle)
"L'âme demeure suspendue en une immense vacuité..., sans pouvoir voir ni appréhender chose aucune, ni même elle-même ; laquelle infinie vacuité...ressemble à la sérénité du ciel..., et est une déiforme lumière. Or en cette lumière est aussi l'amour (non autre chose) qui doucement enflamme, brûle et allume l'âme, et ce si secrètement, simplement et intimement qu'elle ne cause nul mouvement ou motion de l'âme qui puisse empêcher cette sérénité , mais au contraire, elle en est si subtilement agitée et si doucement éprise qu'elle se fond, liquéfie et s'évanouit davantage, et est sa tranquillité et sérénité augmentée."
( La règle de la perfection.)
Vous pouvez voir sa biographie sur wiki, c'était un éveillé authentique.
Ces "éveillés" chrétiens ont souvent dérangé, ils ont du faire face à l'incompréhension ... Les enseignements de canfiels par exemple, étaient jugés trop audacieux, il a fait même fait 2 années de prison.
Pareil pour le plus connu, Maître Eckhart,il était critiqué par les autorités religieuses de son époque, à la fin il a disparu, on ne sait rien de sa fin de vie.
En Orient l’éveil était vénéré et recherché, ils étaient libres, c’est pourquoi on connaît plus de maîtres orientaux.
Actuellement il y a aussi jean-Yves Leloup qui est un ex prêtre catholique devenu prêtre orthodoxe et qui mène beaucoup de retraites et écrit beaucoup de livres.
Amicalement
Marie |
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marie
Inscrit le: 25 Mai 2011 Messages: 2098 Localisation: Bruxelles
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Posté le: Sa 08 Déc 2012 22:03 Sujet du message: |
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Au siècle passé, un autre exemple est Joël Goldsmith, il m'a beaucoup touchée. Il était d'abord praticien guérisseur de la Science Chrétienne puis au fur et à mesure que son éveil s'approfondissait il n'était plus en accord et a fondé "la Voie infinie".
J'apprécie beaucoup son enseignement :
Extraits:
Citation: | Qu’un étudiant de La Voie Infinie ne dise jamais, « je suis Dieu », parce que vous diriez alors en fait que votre bout de chair humaine est Dieu. Vous ne dites pas « je suis Dieu » ; vous entendez la petite voix tranquille au-dedans de vous qui dit : « Sois tranquille et sache que Je suis Dieu. » Alors, vous savez que Je est Dieu, et c’est le Je qui vous donne la paix et vous laisse la paix. Ce n’est pas la paix que le monde donne. Non, la paix que le monde donne se termine en général en souffrance, et s’il y a souffrance il y a quelque chose qui manque. Qu’est-ce qui manque ? C’est la paix que Je peut vous donner, une joie et une paix qui bouillonne au-dedans de vous. La grâce de Dieu est omniprésence ; allez donc vaquer à vos occupations, ne projetez rien, et laissez la vérité prendre forme.
*
La prière qui s’est révélée être efficace est la prière dans laquelle vous abandonnez vos souhaits, vos désirs et votre volonté à Dieu. C’est la prière dans laquelle vous ne demandez pas de faveurs et pas de partialité. C’est la prière dans laquelle vous ouvrez votre conscience afin que Dieu puisse accomplir son plan en vous ou à travers vous, pour que cette présence et puissance de Dieu que vous reconnaissez puisse bénir tout le monde
N’oubliez jamais que cette vie qui est la vôtre est Dieu.
Le ciel et la terre ne sont pas deux lieux différents ; le ciel et la terre sont une seule et même chose : la terre est notre concept mortel du ciel et le ciel est notre véritable prise de conscience de la terre. En d’autres mots, le ciel est la terre quand elle est correctement comprise.
L’Unique apparaissant comme multiple ; ou Dieu, la Vie, apparaissant en tant qu’être individuel. Le deuxième point est la réinterprétation : on regarde une humanité qui est malade pèche et meurt et on traduit cette apparence grâce à la réalisation que, puisque Dieu est tout, c’est une partie de la totalité de Dieu qui est vue de travers, qui vient en tant que suggestion fausse et qui doit être réinterprétée.
Réinterprétez tout ce que vous voyez, entendez, goûtez, touchez et sentez. Réinterprétez-le ! Traduisez-le en son état d’origine qui est la Divinité.
Ce que voit l’œil humain, c’est la conception fausse de cette idée divine
Il faut Obtenir la Conscience de l’Etat de Néant de l’Erreur: « Oh, c’est une suggestion » ou bien : « Ceci est de l’hypnose et ce n’est pas une personne, un lieu ou une chose ! »
Vous n’avez jamais affaire à une maladie (ou une discorde ou autre problème) : vous avez affaire uniquement à des croyances universelles.
*
Efforcer vous de comprendre Dieu à la lumière du mot "EST", non pas etait il y a deux mille ans, non pas sera si nous en sommes dignes; seulement EST.
Allez dans le parc ou croit l'herbe nouvelle ou bourgeonnent les arbres. OU bien, quand la saison s'avance, allez voir s'épanouir les fleurs. voyez comme Dieu est à chaque minute, est en "état d'etre", en tant que feuilles, fleurs et fruits.
Contentez-vous de connaitre la nature de dieu, jusqu'au moment de l'illumination ou vous le contemplerez alors tel qu'il est....
Vous le considérerez alors comme étant l'intelligence, l'amour, la vitalité et la fibre même du monde. L'ayant ainsi compris, vous ne le prierez plus; vous vous bornerez à vous réjouir en lui et ce sera votre prière. Vous communierez avec lui, ne demandant rien, ni pour vous meme ni pour autrui.
Dire que Dieu est infini, que Dieu est bon, que Dieu est vie ou que Dieu est amour, ce n'est rien dire de plus que ceci: DIEU EST. Notre connaissance trouve ici sa limite: Dieu EST.
*
Pour recevoir la parole de dieu ou le sens spirituel, nous avons besoin de sentir, non de raisonner. En cultivant notre sens spirituel, nous devenons réceptif à des pensées qui nous viennent de l'intérieur.
Nous devenons des entendeurs de la parole au lieu d'être des parleurs.
Cela s'accomplit dans la mesure où nous accordons moins de pensée à la lettre et que nous restons plus receptif à la sensation.
Entre paranthèses, le mot " sensation" se rapporte aussi à la perception consciente, à la conscience ou à un sens de la vérité.
*
Nous sommes concentrés exclusivement sur nos illusions de formes et sur nos craintes; mais si nous nous concentrons davantage sur ce que nous sommes en réalité, si nous cherchons à ressentir cette Présence en nous chaque fois que le souvenir nous en revient, cette habitude deviendra vite un besoin qui se transformera en certitude, et notre sens physique se transformera lui aussi, pour redevenir un sens spirituel.
*
"Merci Dieu, que la grâce divine établie au-dedans de moi soit ma suffisance. Tout ce que le Père a, est à moi par la relation de mon unicité avec ma source. Ton Identité au-dedans de moi est mon pain, ma viande, mon vin, mon eau. Ton Identité au-dedans de moi, qui est véritablement mon Identité, est la substance de toute forme, l’essence de tout être extérieur."
*
Quand nous commençons à observer à partir du point de vue de Dieu, nous vivons alors la voie-Christ et nous accomplissons la plus grande loi jamais révélée par le Christ Jésus : la loi de pardon.
Elle n’est possible que si nous vivons dans l’obéissance aux deux grands Commandements :
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22:37, 39)
Ce prochain est chaque être humain sur la terre, chaque animal et chaque plante ; mais il n’existe aucune manière de pouvoir les aimer tant que nous les maintenons en condamnation.
Nous devons constater et comprendre que Dieu est la vie, l’âme et l’esprit non seulement de nos amis mais également de nos soi-disant ennemis. C’est de cette manière que nous éliminons tous les ennemis.
*
La loi du pardon, c’est à dire la capacité de voir Dieu comme l’esprit, la vie et l’âme des ennemis aussi bien que des amis, est la véritable loi de la démonstration.
Le premier Commandement est reconnu comme étant le secret de la vie : un Dieu unique, une Vie unique, la Vie de chacun d’entre nous, ennemi ou ami.
Aussi longtemps que notre conscience est remplie de cette unicité, un Dieu, une création, tout un, notre conscience est ouverte à l’irruption du Christ. Il n’y a pas d’autre façon.
L’amour est la voie, la vérité est l’aptitude à devenir conscient que Dieu est la forme, la cause et l’effet de tout ce qui apparaît comme notre monde.
Notre objectif est donc incarné dans ces déclarations :
« Le monde est nouveau pour chaque âme quand le Christ est entré en elle. » « Je ne puis de moi-même rien faire ; (Jean 5:30)
le Père qui demeure en moi, il fait les œuvres. (Jean 14:10)
Je vis, pourtant ce n’est pas moi, c’est Christ qui vit en moi. » (Galates 2:22)
Asseyez-vous dans le silence, en ne prêtant pas attention à vos pensées et prenez dans votre conscience l’une de ces idées ou leur ensemble.
Vous sentirez que vous êtes devenu UN avec la Source divine de votre être.
*
Une fois apaisé, lorsque nous entrons dans le temple de notre être pour trouver la réponse à une question importante ou la solution à un problème vital, il est préferable de ne formuler aucune idée personnelle, de n'ébaucher aucun plan....
Mieux vaut apaiser l'esprit pensant autant qu'il est possible et de nous mettre en position d'ecoute.
La réponse ne doit pas venir du sens personnel ... mais de l'esprit de dieu, de la réalité que nous sommes, de la conscience créatrice.....
Il nous faut encore prendre conscience du fait que nous embrassons notre monde en nous; que tout ce qui existe en tant que personnes, lieux et choses vit uniquement dans notre conscience.
Nous ne pourions jamais devenir conscient de quelque chose situé à l'exterieur du royaume de notre esprit. Et tout ce qui se trouve dans notre royaume mental est joyeusement et harmonieusement dirigé et soutenu par les lois interieures....
...la paix intérieure devient l'harmonie exterieure. A mesure que notre pensée assume la nature de la liberté interieure, elle perd tout sentiment de peur, de doute ou de découragement.
Peu à peu se dévoile à nous, de l'intérieur, une comprehension de notre prochain, une plus grande quantité d'amour s'ecoule de nous...
Nous constatons que le monde répond à la conception nouvelle que nous en avons...
Quand le Christ se fait jour dans notre conscience individuelle, le sentiment d'identité personnel diminue. Le christ devient notre être réel.
- Joël S. Goldsmith
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Amicalement
Marie |
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Nout
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 551
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Posté le: Sa 08 Déc 2012 22:41 Sujet du message: Re: Connaissez-vous Bernadette Roberts ? |
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daniel a écrit: | Bonjour tout le monde !
Bernadette Roberts est une mystique chrétienne contemporaine. Deux livres d'elle sont publiés en français :
Vie Unitive. Aventure dans les Profondeurs Silencieuses de l’Inconnu, Les Deux Océans, 1990
Au centre de Soi-Même. Les deux Océans, 2000
"L’expérience acquise m’avait permis de me familiariser avec de nombreux types et niveaux de silence. Il y a un silence intérieur, un silence qui descend de l’extérieur, un silence qui met fin à l’existence et un silence qui engloutit l’univers entier. Il y a un silence du moi et des facultés : volonté, pensée, mémoire, émotions. Il existe un silence dans lequel il n’y a rien et un silence qui contient quelque chose. Enfin, il y a le silence du non-soi et le silence de Dieu. S’il était une voie à laquelle je puisse rattacher mes expériences contemplatives, ce serait précisément cette voie du silence qui sans fin se déroule et s’approfondit.
Une fois cependant, cette voie sembla s’arrêter, au moment où je pénétrai dans un silence dont je ne devais jamais complètement ressortir. […]
Non loin de chez moi, au bord de la mer, se trouvait un monastère, et les après-midi où je pouvais m’échapper, j’aimais me retrouver seule pendant quelques instants dans le silence de sa chapelle. Cet après-midi là était un après-midi comme les autres. Une fois de plus le silence m’envahit et une fois de plus j’attendis que la peur vienne y mettre fin. Mais cette fois-ci elle ne se manifesta point. Peut-être parce que cette attente était devenue une habitude ou bien à cause d’une peur réelle mais réprimée, j’éprouvai quelques instants d’incertitude, de tension, comme si je ressentais le contact de la peur. Durant ces instants d’attente, j’avais l’impression d’être au bord d’un précipice ou en équilibre sur une mince corde raide, avec le connu (moi-même) d’un côté et l’inconnu (Dieu) de l’autre. […]
J’entendis un bruit de clés ; la sœur s’apprêtait à fermer la chapelle. Il était temps de rentrer à la maison et de préparer le dîner des enfants. Il m’avait toujours été difficile de sortir brutalement d’un profond silence, car mes énergies étaient alors au plu bas et le simple fait de bouger représentait un effort comparable à la levé d’un poids mort. Cette fois, cependant, il me vint à l’esprit de ne pas penser à me lever, mais d’exécuter ce mouvement, tout simplement. Il me semble avoir appris là une intéressante leçon, car j’ai quitté la chapelle à la manière d’une plume portée par le vent. Il ne faisait pour moi aucun doute qu’une fois dehors j’allais retrouver mes énergies habituelles et mes facultés mentales ; mais ce jour-là, je connus des moments difficiles, parce que je tombais constamment dans cet immense silence. Le trajet en voiture fut une lutte continue contre l’inconscience totale, et la perspective de préparer à dîner équivalait à vouloir soulever une montagne.
Durant trois jours épuisants, je luttai pour rester éveillée et repousser le silence qui à chaque instant menaçait de me submerger. La seule manière dont je pouvais accomplir un minimum de tâches ménagères c’était de me répéter constamment ce que j’étais en train de faire : à présent j’épluche les carottes, à présent je les coupe, à présent je sors une casserole, à présent je mets de l’eau dans la casserole, et ainsi de suite, jusqu’au moment où finalement j’étais si épuisée que je devais me précipiter sur le divan. Dès que j’étais allongée je perdais aussitôt connaissance. Parfois une « absence » de cinq minutes semblait durer des heures ; d’autres fois, c’était l’inverse. Dans cet état d’inconscience il n’y avait ni rêve, ni perception de l’environnement extérieur, ni pensée, ni expérience ; il n’y avait absolument rien.
[…]
Au neuvième jour le silence s’était fait très léger et j’étais persuadée que tout allait rentrer dans l’ordre sans plus tarder. Mais à mesure que les jours passaient et que je retrouvais mon état habituel, je remarquai la disparition de quelque chose ; et il m’était impossible de mettre le doigt dessus. Quelque chose ou une partie de moi-même n’était pas revenu. Une partie de moi-même était encore plongée dans le silence. On aurait dit qu’une partie de mon esprit s’était refermée. J’incriminai la mémoire, car ce fut l’élément qui revint en dernier ; et quand je la retrouvai, je constatai combien elle manquait de relief et de vie, comme les images décolorées d’un vieux film. Elle était morte. Non seulement le passé lointain, mais aussi celui des minutes précédentes, étaient vides de tout contenu.
Et quand quelque chose est mort, on cesse vite de vouloir le ressusciter ; ainsi, quand la mémoire est morte, on apprend à vivre dans l’instant présent, comme si le passé n’existait plus. Que cela puisse alors se faire sans effort – et parce qu’il le fallait bien – était une conséquence positive d’une expérience par ailleurs éprouvante. Et même lorsque je retrouvais la mémoire pratique, je continuais de pouvoir vire sans effort dans le présent. Mais le retour d’une mémoire pratique me fit changer d’avis sur ce qui avait disparu ; je me dis que l’aspect silencieux de mon esprit était en réalité une sorte « d’absorption », une absorption dans l’inconnu, qui pour moi, bien sûr, était Dieu. C’était comme un regard fixé sur l’Inconnaissable, immense et silencieux, qu’aucune activité ne pouvait interrompre. C’était là une autre conséquence appréciable de l’expérience initiale.
Cette interprétation du silence qui s’était fait dans mon esprit (absorption) parut suffisamment convaincante pendant environ un mois ; après quoi je changeai de nouveau d’avis et me dis que cette absorption était en fait un état de conscience, une « vision » d’un genre particulier ; ainsi donc ce qui s’était produit réellement n’avait rien d’une fermeture, c’était au contraire une ouverture : rien ne manquait, « quelque chose » avait été ajouté. Mais par la suite cette idée, elle aussi, ne me parut pas correspondre à la réalité ; elle n’était pas vraiment satisfaisante ; il s’était passé autre chose et je décidai de me rendre à la bibliothèque, pour voir si l’expérience d’autrui ne me fournirait pas la clé de ce mystère.
Il m’apparut bientôt que si cela ne figurait pas dans les œuvres de Jean de la Croix, cela ne figurerait probablement nulle part. Je connaissais pourtant bien les écrits du saint, mais je n’y trouvais pas d’explication sur mon expérience personnelle et n’en trouvais d’ailleurs aucune dans toute la bibliothèque. Ce jour-là, cependant, l’explication m’apparut sur le chemin du retour, tandis que je descendais la colline, face au panorama de la vallée et des coteaux : je tournais mon regard vers l’intérieur et ce que je vis m’arrêta net dans mon élan. Au lieu de percevoir comme d’habitude le centre de mon être non localisé, je vis qu’il n’y avait plus rien ; c’était le vide ; à ce moment une vague de joie sereine m’envahit et je sus, je sus enfin ce qui manquait : c’était mon propre « moi ».
Physiquement, j’avais l’impression qu’un lourd fardeau m’avait été retiré ; je me sentais si légère que je regardai mes pieds pour m’assurer qu’ils touchaient bien le sol. Plus tard je songeai à l’expérience de Saint Paul : « A présent ce n’est plus moi mais Christ qui vit en moi », et réalisai qu’en dépit du vide où je me trouvais, personne n’était venu se substituer à moi. Aussi me dis-je que Christ ETAIT précisément cette joie, ce vide. Il était tout ce qui subsistait de cette expérience humaine. […]
Pour moi, cette expérience était la culmination de ma vocation contemplative. C’était la réponse définitive à une question qui m’avait tourmentée pendant des années : où s’arrête le « je » et où commence « Dieu » ?
Bernadette Roberts, Vie Unitive. Aventure dans les Profondeurs Silencieuses de l’Inconnu, Les Deux Océans, 1990, pp. 19-23.
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J'avais posté un lien il y a longtemps sur elle. C'est le passage que tu as publié Daniel, extrait de la revue 3e millénaire:
http://pro.ovh.net/~emillena/lire/lire.php?pid=503&art_ident=462
Je retiens cette phrase surtout:
Une fois cependant, cette voie sembla s’arrêter, au moment où je pénétrai dans un silence dont je ne devais jamais complètement ressortir. […]
C'est vrai qu'il y a toujours quelque chose de "ça" qui reste. Et même parfois on lutte pour ne pas y revenir, pour faire semblant d'y croire. On laisse la machine s'emballer toute seule, dans un quotidien construit et surfait. On observe la bête se débattre. Penser. Tourner sur elle-même.
Mais on n'y croit plus guère. Parce qu'à un moment donné, ça retombe.
Comme un soufflé qu'on aurait raté. C'est plein d'air. Gonflé de rien. Alors ça retombe. Et le silence revient. |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 1651
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Posté le: Sa 08 Déc 2012 22:57 Sujet du message: Re: Connaissez-vous Bernadette Roberts ? |
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Nout a écrit: | daniel a écrit: | Bonjour tout le monde !
Bernadette Roberts est une mystique chrétienne contemporaine. Deux livres d'elle sont publiés en français :
Vie Unitive. Aventure dans les Profondeurs Silencieuses de l’Inconnu, Les Deux Océans, 1990
Au centre de Soi-Même. Les deux Océans, 2000
"L’expérience acquise m’avait permis de me familiariser avec de nombreux types et niveaux de silence. Il y a un silence intérieur, un silence qui descend de l’extérieur, un silence qui met fin à l’existence et un silence qui engloutit l’univers entier. Il y a un silence du moi et des facultés : volonté, pensée, mémoire, émotions. Il existe un silence dans lequel il n’y a rien et un silence qui contient quelque chose. Enfin, il y a le silence du non-soi et le silence de Dieu. S’il était une voie à laquelle je puisse rattacher mes expériences contemplatives, ce serait précisément cette voie du silence qui sans fin se déroule et s’approfondit.
Une fois cependant, cette voie sembla s’arrêter, au moment où je pénétrai dans un silence dont je ne devais jamais complètement ressortir. […]
Non loin de chez moi, au bord de la mer, se trouvait un monastère, et les après-midi où je pouvais m’échapper, j’aimais me retrouver seule pendant quelques instants dans le silence de sa chapelle. Cet après-midi là était un après-midi comme les autres. Une fois de plus le silence m’envahit et une fois de plus j’attendis que la peur vienne y mettre fin. Mais cette fois-ci elle ne se manifesta point. Peut-être parce que cette attente était devenue une habitude ou bien à cause d’une peur réelle mais réprimée, j’éprouvai quelques instants d’incertitude, de tension, comme si je ressentais le contact de la peur. Durant ces instants d’attente, j’avais l’impression d’être au bord d’un précipice ou en équilibre sur une mince corde raide, avec le connu (moi-même) d’un côté et l’inconnu (Dieu) de l’autre. […]
J’entendis un bruit de clés ; la sœur s’apprêtait à fermer la chapelle. Il était temps de rentrer à la maison et de préparer le dîner des enfants. Il m’avait toujours été difficile de sortir brutalement d’un profond silence, car mes énergies étaient alors au plu bas et le simple fait de bouger représentait un effort comparable à la levé d’un poids mort. Cette fois, cependant, il me vint à l’esprit de ne pas penser à me lever, mais d’exécuter ce mouvement, tout simplement. Il me semble avoir appris là une intéressante leçon, car j’ai quitté la chapelle à la manière d’une plume portée par le vent. Il ne faisait pour moi aucun doute qu’une fois dehors j’allais retrouver mes énergies habituelles et mes facultés mentales ; mais ce jour-là, je connus des moments difficiles, parce que je tombais constamment dans cet immense silence. Le trajet en voiture fut une lutte continue contre l’inconscience totale, et la perspective de préparer à dîner équivalait à vouloir soulever une montagne.
Durant trois jours épuisants, je luttai pour rester éveillée et repousser le silence qui à chaque instant menaçait de me submerger. La seule manière dont je pouvais accomplir un minimum de tâches ménagères c’était de me répéter constamment ce que j’étais en train de faire : à présent j’épluche les carottes, à présent je les coupe, à présent je sors une casserole, à présent je mets de l’eau dans la casserole, et ainsi de suite, jusqu’au moment où finalement j’étais si épuisée que je devais me précipiter sur le divan. Dès que j’étais allongée je perdais aussitôt connaissance. Parfois une « absence » de cinq minutes semblait durer des heures ; d’autres fois, c’était l’inverse. Dans cet état d’inconscience il n’y avait ni rêve, ni perception de l’environnement extérieur, ni pensée, ni expérience ; il n’y avait absolument rien.
[…]
Au neuvième jour le silence s’était fait très léger et j’étais persuadée que tout allait rentrer dans l’ordre sans plus tarder. Mais à mesure que les jours passaient et que je retrouvais mon état habituel, je remarquai la disparition de quelque chose ; et il m’était impossible de mettre le doigt dessus. Quelque chose ou une partie de moi-même n’était pas revenu. Une partie de moi-même était encore plongée dans le silence. On aurait dit qu’une partie de mon esprit s’était refermée. J’incriminai la mémoire, car ce fut l’élément qui revint en dernier ; et quand je la retrouvai, je constatai combien elle manquait de relief et de vie, comme les images décolorées d’un vieux film. Elle était morte. Non seulement le passé lointain, mais aussi celui des minutes précédentes, étaient vides de tout contenu.
Et quand quelque chose est mort, on cesse vite de vouloir le ressusciter ; ainsi, quand la mémoire est morte, on apprend à vivre dans l’instant présent, comme si le passé n’existait plus. Que cela puisse alors se faire sans effort – et parce qu’il le fallait bien – était une conséquence positive d’une expérience par ailleurs éprouvante. Et même lorsque je retrouvais la mémoire pratique, je continuais de pouvoir vire sans effort dans le présent. Mais le retour d’une mémoire pratique me fit changer d’avis sur ce qui avait disparu ; je me dis que l’aspect silencieux de mon esprit était en réalité une sorte « d’absorption », une absorption dans l’inconnu, qui pour moi, bien sûr, était Dieu. C’était comme un regard fixé sur l’Inconnaissable, immense et silencieux, qu’aucune activité ne pouvait interrompre. C’était là une autre conséquence appréciable de l’expérience initiale.
Cette interprétation du silence qui s’était fait dans mon esprit (absorption) parut suffisamment convaincante pendant environ un mois ; après quoi je changeai de nouveau d’avis et me dis que cette absorption était en fait un état de conscience, une « vision » d’un genre particulier ; ainsi donc ce qui s’était produit réellement n’avait rien d’une fermeture, c’était au contraire une ouverture : rien ne manquait, « quelque chose » avait été ajouté. Mais par la suite cette idée, elle aussi, ne me parut pas correspondre à la réalité ; elle n’était pas vraiment satisfaisante ; il s’était passé autre chose et je décidai de me rendre à la bibliothèque, pour voir si l’expérience d’autrui ne me fournirait pas la clé de ce mystère.
Il m’apparut bientôt que si cela ne figurait pas dans les œuvres de Jean de la Croix, cela ne figurerait probablement nulle part. Je connaissais pourtant bien les écrits du saint, mais je n’y trouvais pas d’explication sur mon expérience personnelle et n’en trouvais d’ailleurs aucune dans toute la bibliothèque. Ce jour-là, cependant, l’explication m’apparut sur le chemin du retour, tandis que je descendais la colline, face au panorama de la vallée et des coteaux : je tournais mon regard vers l’intérieur et ce que je vis m’arrêta net dans mon élan. Au lieu de percevoir comme d’habitude le centre de mon être non localisé, je vis qu’il n’y avait plus rien ; c’était le vide ; à ce moment une vague de joie sereine m’envahit et je sus, je sus enfin ce qui manquait : c’était mon propre « moi ».
Physiquement, j’avais l’impression qu’un lourd fardeau m’avait été retiré ; je me sentais si légère que je regardai mes pieds pour m’assurer qu’ils touchaient bien le sol. Plus tard je songeai à l’expérience de Saint Paul : « A présent ce n’est plus moi mais Christ qui vit en moi », et réalisai qu’en dépit du vide où je me trouvais, personne n’était venu se substituer à moi. Aussi me dis-je que Christ ETAIT précisément cette joie, ce vide. Il était tout ce qui subsistait de cette expérience humaine. […]
Pour moi, cette expérience était la culmination de ma vocation contemplative. C’était la réponse définitive à une question qui m’avait tourmentée pendant des années : où s’arrête le « je » et où commence « Dieu » ?
Bernadette Roberts, Vie Unitive. Aventure dans les Profondeurs Silencieuses de l’Inconnu, Les Deux Océans, 1990, pp. 19-23.
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J'avais posté un lien il y a longtemps sur elle. C'est le passage que tu as publié Daniel, extrait de la revue 3e millénaire:
http://pro.ovh.net/~emillena/lire/lire.php?pid=503&art_ident=462
Je retiens cette phrase surtout:
Une fois cependant, cette voie sembla s’arrêter, au moment où je pénétrai dans un silence dont je ne devais jamais complètement ressortir. […]
C'est vrai qu'il y a toujours quelque chose de "ça" qui reste. Et même parfois on lutte pour ne pas y revenir, pour faire semblant d'y croire. On laisse la machine s'emballer toute seule, dans un quotidien construit et surfait. On observe la bête se débattre. Penser. Tourner sur elle-même.
Mais on n'y croit plus guère. Parce qu'à un moment donné, ça retombe.
Comme un soufflé qu'on aurait raté. C'est plein d'air. Gonflé de rien. Alors ça retombe. Et le silence revient. |
Un silence ... qui ne parle que de '' ça ''
Au jardin du silence ... extérieur ... intérieur
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 1651
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Posté le: Di 09 Déc 2012 16:36 Sujet du message: |
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marie a écrit: | Bonjour Daniel et joël,
Oui Bernadette Roberts , ex carmélite, s'est éveillée dans une chapelle. On peut s'éveiller partout , il y en a beaucoup aussi chez les chrétiens.
Il y a un livre en 2 tomes sur "les expériences mystiques en Occident", de Dominique Tronc - éd. 2 océans, je n’ai pas lu, j'ai juste lu l'info sur le blog de José Le Roy avec cet extrait du frère Benoit de Canfeld , capucin (16eme siècle)
"L'âme demeure suspendue en une immense vacuité..., sans pouvoir voir ni appréhender chose aucune, ni même elle-même ; laquelle infinie vacuité...ressemble à la sérénité du ciel..., et est une déiforme lumière. Or en cette lumière est aussi l'amour (non autre chose) qui doucement enflamme, brûle et allume l'âme, et ce si secrètement, simplement et intimement qu'elle ne cause nul mouvement ou motion de l'âme qui puisse empêcher cette sérénité , mais au contraire, elle en est si subtilement agitée et si doucement éprise qu'elle se fond, liquéfie et s'évanouit davantage, et est sa tranquillité et sérénité augmentée."
( La règle de la perfection.)
Vous pouvez voir sa biographie sur wiki, c'était un éveillé authentique.
Ces "éveillés" chrétiens ont souvent dérangé, ils ont du faire face à l'incompréhension ... Les enseignements de canfiels par exemple, étaient jugés trop audacieux, il a fait même fait 2 années de prison.
Pareil pour le plus connu, Maître Eckhart,il était critiqué par les autorités religieuses de son époque, à la fin il a disparu, on ne sait rien de sa fin de vie.
En Orient l’éveil était vénéré et recherché, ils étaient libres, c’est pourquoi on connaît plus de maîtres orientaux.
Actuellement il y a aussi jean-Yves Leloup qui est un ex prêtre catholique devenu prêtre orthodoxe et qui mène beaucoup de retraites et écrit beaucoup de livres.
Amicalement
Marie |
Bonjour Marie
Beaucoup de '' ex '' ...
Tout peut s' emboîter ... même les plus beaux mots de sagesse ... et d'éveil
On ne sort de nulle part ... quand on est '' IN '' ... de rien
Comme flamme ... je vacille , tu vacilles ... nous vacillons
********************************
Là ... c' est rencontrer la mèche ... pour un parfum de roses
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8584 Localisation: belgique
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Posté le: Me 12 Déc 2012 22:32 Sujet du message: |
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Bonjour tout le monde !
Voici la prière de marie-madeleine ! ... Oui ... Oui ... Une prière !
Prière de Marie-Madeleine
« Mon Dieu, tu es le Dieu du printemps, celui qui fait fleurir, celui qui fait grandir.
Faut-il vraiment que nous soyons « tout petits » pour que tu sois tout-puissant?
« Pauvres pécheurs » pour que tu sois miséricorde ?
Ne suffit-il pas que nous soyons nus pour que tu brilles,
Que nous soyons vides pour que tu sois tout ?
Tu n’es pas un Dieu qui se méfie des femmes, qui canonise les saints et brûle les sorcières,
Tu es Beau et tu aimes la Beauté
Je t’ai souvent prié mon Dieu
De me délivrer des Dieux qui accusent, qui méprisent et qui fanatisent…
Et tu m’as envoyé le printemps : l’amandier a fleuri.
J’ai respiré le beau jour et la grande nuit,
J’ai reconnu ton souffle dans le jardin, ta brise au bord du lac,
Tu m’as appris que prier davantage, c’est respirer mieux.
Je ne sais pas encore si tu es le Dieu des amants,
Si tu es celui qui aime en tous ceux qui s’aiment.
Je sais déjà que tu n’es pas l’indifférent,
Celui qui laisse pleurer le malade et l’enfant,
Car alors tu serais moins que la moindre des femmes.
Mon Dieu je ne sais qui tu es !
Parfois ce que me disent nos sages et nos prophètes
Ne me dit rien ;
Je ne te connais pas, Maître des saisons,
Mais toutes les saisons me parlent de toi
Tu es le Dieu du printemps,
La Vie qui fait fleurir, la Vie qui fait grandir,
Tu es le Dieu de l’été,
La Vie qui nous éclaire et qui nous brûle.
Tu es le Dieu de l’automne,
La Vie qui nous fait mûrir,
Qui nous fait porter du fruit et danser
Au moment des vendanges.
Tu es aussi le Dieu de l’hiver,
La vie qui nous fait mourir, qui nous ensevelit
Pour mieux renaître à la prochaine saison.
Tu es le Dieu des amandes,
L’écorce et le noyau de tout
Ce qui vit et respire.
Tu es la Lumière qui illumine
Tout homme venant en ce monde,
Et comme la lumière je ne t’ai jamais vu.
Le soleil est ton reflet,
Le vent ton écho.
Tu es le Dieu turquoise des eaux inviolées,
Le mouvement de ses vagues
Du levant au couchant.
Tu es la palpitation innombrable
Dont le cœur humain oublie ou vénère la trace.
Tu es ce que tu es !
Je t’aime sans te voir, sans te toucher,
Et pourtant je sais que tu m’as donné
Des yeux pour voir et des bras pour étreindre.
Un jour peut-être aux couleurs océanes,
Un homme viendra,
Pour te donner un visage
Et bénir la terre dans l’offrande
De mon corps ;
Alors je t’aimerai mon Dieu
Comme les femmes aiment,
Comme les enfants,
Comme l’orage,
Et nous ferons l’Un. »
le roman de Marie-Madeleine , de Jean Yves Leloup |
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 123
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Posté le: Je 13 Déc 2012 0:10 Sujet du message: |
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Daniel tu files un mauvais coton !
Tiens un peu de l'humour de Frère Antoine pour compléter ta collection
Citation: | Oui, c’est vrai que je suis catholique… mais pas catholique romain !
Plus on est romain, moins on est catholique.
On ne peut pas être à la fois universel et appartenir à une Eglise.
Quand j’étais petit, j’entendais dire d’un tel qu’il était catholique et breton.
C’est contradictoire !
Si on est catholique, on n’a pas besoin de rajouter quoi que ce soit.
En dehors des tâches quotidiennes comme le ménage ou la cuisine, à quoi passes-tu ton temps, dans cette grotte du Rocher de Roquebrune ?
Oh, mais, au début, la cuisine avait pris une grande importance !
On m’envoyait toutes sortes de choses à manger.
Tous les jours, c’était des gueuletons. J’étais devenu un patapouf, handicapé, boiteux, avec des rhumatismes…
Et ta vie spirituelle, dans tout ça ?
Eh bien je me lève à minuit, je me fais un petit café et je médite pendant deux heures.
J’y tiens beaucoup parce que c’est un moment fort.
Le reste du temps, je suis comme les poules. Tu donnes une bonne graine à une poule, elle dit « côt ». Tu lui donnes une mauvaise graine, elle dit « côt ».
Moi, tout ce qu’on me donne, je dis « God ».
Que ce soit agréable ou désagréable, je dis « c’est Dieu ».
Je ne peux plus y échapper, aujourd’hui je suis emprisonné dans le divin.
C’est la Liberté !
Oui, je suis un homme heureux, il n’y a pas de doute !
Mais je pense que c’est à la portée de tout le monde.
On n’a même pas besoin de passer par une Eglise ni par une secte.
Pourtant, toi-même, tu te considères comme catholique. De plus tu t’intéresse de très près au Vedanta. Alors qu’es-tu ? Un Catholique védantiste, un Védantiste catholique ?…
A Moïse qui lui demandait qui Il était, Dieu répondit « Je suis ».
Quand on dit que Dieu est miséricordieux, c’est parce qu’on a besoin de miséricorde.
Quand on dit qu’il est compatissant, c’est parce qu’on a besoin de compassion.
Mais Dieu, Il n’est pas tout ça !
Il n’est rien !
Alors, même si ça peut paraître un peu prétentieux, je te réponds comme Dieu : « je suis ».
Ca paraît prétentieux, mais ça ne l’est pas.
Pas du tout !
Bien sûr que non ! Je ne sais plus quel Maître tibétain disait : « Si vous êtes Chrétien, vous allez souffrir, si vous êtes Bouddhiste, vous allez souffrir, si vous êtes Védantiste, vous allez souffrir. Moi, je ne veux pas souffrir, alors je ne suis rien ! »
Je ne suis rien ! Bien évidemment !
Mais beaucoup de gens ont besoin d’être quelque chose, autrement dit d’avoir une religion.
Dans l’Evangile, il y a deux traductions :
---« Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous »,
--- ou « Le Royaume de Dieu est parmi vous ».
Dans la plupart des Bibles catholiques, on trouve la deuxième traduction.
Pourquoi ?
Eh bien parce que s’Il est au-dedans, il n’y a plus besoin d’intermédiaires. |
http://vous-y-etes.com/2012/07/interview-frre-antoine-anarchiste-vdanto-catholique-3/ |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5924
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Posté le: Je 13 Déc 2012 8:31 Sujet du message: |
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Voila quelqu'un de très attachant, qui a vécu beaucoup de péripéties.
Je suis allé sur le site ou il nous raconte ses aventures...on y découvre aussi son disciple...très nonchalent lui aussi et qui lui obéit au doigt et à l'oeil; preuve de fidélité s'il en est. |
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 123
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Posté le: Je 13 Déc 2012 12:11 Sujet du message: |
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Ah tu as toi aussi été touché par son disciple !
Moi aussi je le trouve très émouvant ce frère Antoine l'anarchiste .il fait partie de ces fous de Dieu qui par leur seule existence sont des enseignements vivants ; ils sont un peu comme ces histoires absurdes soufies ou des koans qui créent dans le cerveau des petits couts-circuits salutaires.
Allez je ne résiste pas ,je partage encore avec vous ces deux petites lectures que je trouve très inspirantes de ce matin :
Citation: |
Maître Eckhart, cité par Willigis Jager dans Search for The Meaning of Life: Essays and Reflections on the Mystical Experiences, Liguori, Triumph Books, 1995
Quiconque possède réellement Dieu… le possède partout, dans la rue et en compagnie de tous, autant qu’à l’église ou dans la solitude… Qui possède Dieu dans le présent… saisit Dieu divinement ; et pour lui, Dieu rayonne en toute chose ; car tout a le goût de Dieu. Cela ne peut s’apprendre dans la fuite, l’évitement et l’enfermement dans une solitude extérieure ; il faut pratiquer une solitude de l’esprit, où que l’on soit et avec qui que ce soit. Il faut apprendre à traverser les choses pour saisir… Dieu en elles. |
Citation: | Laurence Freeman, extrait du Discours au Parlement des religions du monde, Melbourne, Australie, 4 décembre 2009
La première fois que je suis venu ici en Australie pour enseigner la méditation chrétienne, un aborigène chrétien est venu vers moi après la conférence. Il m’a dit : « Vous parlez de cette tradition de prière de l’Église vieille de deux mille ans. Mon peuple la pratique depuis quarante mille ans. » Je lui demandai alors ce que la méditation signifiait pour lui en tant que chrétien et aborigène. Sa réponse m’a profondément ému : « Mon peuple a appris à s’asseoir dans un silence qui ne pose pas de question, à écouter. En tant que chrétien, je comprends que ce que nous avons écouté pendant tous ces millénaires, c’est la Parole de Dieu qui résonne au cœur de la création. » |
Bien chaleureusement à vous tous et merci à toi Daniel pour....ben je ne sais pas là tout de suite comment ça s'appelle, mais merci. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8584 Localisation: belgique
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Posté le: Ve 14 Déc 2012 15:33 Sujet du message: |
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mauvaiseherbe a écrit: | Daniel tu files un mauvais coton !
Tiens un peu de l'humour de Frère Antoine pour compléter ta collection
Citation: | Oui, c’est vrai que je suis catholique… mais pas catholique romain !
Plus on est romain, moins on est catholique.
On ne peut pas être à la fois universel et appartenir à une Eglise.
Quand j’étais petit, j’entendais dire d’un tel qu’il était catholique et breton.
C’est contradictoire !
Si on est catholique, on n’a pas besoin de rajouter quoi que ce soit.
En dehors des tâches quotidiennes comme le ménage ou la cuisine, à quoi passes-tu ton temps, dans cette grotte du Rocher de Roquebrune ?
Oh, mais, au début, la cuisine avait pris une grande importance !
On m’envoyait toutes sortes de choses à manger.
Tous les jours, c’était des gueuletons. J’étais devenu un patapouf, handicapé, boiteux, avec des rhumatismes…
Et ta vie spirituelle, dans tout ça ?
Eh bien je me lève à minuit, je me fais un petit café et je médite pendant deux heures.
J’y tiens beaucoup parce que c’est un moment fort.
Le reste du temps, je suis comme les poules. Tu donnes une bonne graine à une poule, elle dit « côt ». Tu lui donnes une mauvaise graine, elle dit « côt ».
Moi, tout ce qu’on me donne, je dis « God ».
Que ce soit agréable ou désagréable, je dis « c’est Dieu ».
Je ne peux plus y échapper, aujourd’hui je suis emprisonné dans le divin.
C’est la Liberté !
Oui, je suis un homme heureux, il n’y a pas de doute !
Mais je pense que c’est à la portée de tout le monde.
On n’a même pas besoin de passer par une Eglise ni par une secte.
Pourtant, toi-même, tu te considères comme catholique. De plus tu t’intéresse de très près au Vedanta. Alors qu’es-tu ? Un Catholique védantiste, un Védantiste catholique ?…
A Moïse qui lui demandait qui Il était, Dieu répondit « Je suis ».
Quand on dit que Dieu est miséricordieux, c’est parce qu’on a besoin de miséricorde.
Quand on dit qu’il est compatissant, c’est parce qu’on a besoin de compassion.
Mais Dieu, Il n’est pas tout ça !
Il n’est rien !
Alors, même si ça peut paraître un peu prétentieux, je te réponds comme Dieu : « je suis ».
Ca paraît prétentieux, mais ça ne l’est pas.
Pas du tout !
Bien sûr que non ! Je ne sais plus quel Maître tibétain disait : « Si vous êtes Chrétien, vous allez souffrir, si vous êtes Bouddhiste, vous allez souffrir, si vous êtes Védantiste, vous allez souffrir. Moi, je ne veux pas souffrir, alors je ne suis rien ! »
Je ne suis rien ! Bien évidemment !
Mais beaucoup de gens ont besoin d’être quelque chose, autrement dit d’avoir une religion.
Dans l’Evangile, il y a deux traductions :
---« Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous »,
--- ou « Le Royaume de Dieu est parmi vous ».
Dans la plupart des Bibles catholiques, on trouve la deuxième traduction.
Pourquoi ?
Eh bien parce que s’Il est au-dedans, il n’y a plus besoin d’intermédiaires. |
http://vous-y-etes.com/2012/07/interview-frre-antoine-anarchiste-vdanto-catholique-3/ |
Mumm ... Ce frère Antoine est un béni de Dieu ... À la lecture de toute l'interview ! |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8584 Localisation: belgique
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Posté le: Ve 14 Déc 2012 16:14 Sujet du message: |
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Bonsoir tout le monde !
Tiens ... Voici un texte de frère Antoine ... Le bienheureux ... L'audacieux ... Dirai-je même !
Belle approche ... pour appréhender la vie :
Citation: | " La Béatitude, c'est cela qui fait qu'on ne se laisse pas piper par le plaisir, ni écraser par la détresse. C'est ce qui fait qu'on peut encaisser toutes les souffrances. Car cette Béatitude a la qualité de ce qui est éternel. Tandis que toute détresse, toute souffrance, tout plaisir, ont la qualité de ce qui est transitoire. Les gens qui n'ont pas le sentiment de cette Béatitude, intime à soi, sont comme des poissons qui meurent de soif, la langue hors de leur élément.
Qui veut rendre un service signalé et définitif à son frère, essaye de réveiller en lui cette Béatitude, qui ne peut venir de l'extérieur de soi. Qui consacre sa vie à confortabiliser les autres en leur procurant du travail, des loisirs, une pension, une retraite, fait de petits cadeaux, de petites prisons, de petits cercueils, des joujoux avec lesquels, pendant qu'ils s'amusent avec, on a l'impression qu'ils nous foutent la paix. Quelle paix ? La Béatitude est le seul confort définitif.
Elle est cela qui donne la paix, le repos éternel, la satisfaction. L'état sans râle. Qui a trouvé l état sans râle, la Béatitude, continue à vivre comme avant, comme tout le monde, mais... les allégresses passagères ne le déboussolent pas.
Les manques, les pertes, les chagrins ne l'affectent plus. Ayant découvert son inaltérabilité, il est Dieu incarné.
Procurer aux gens des biens éphémères, c'est prendre les gens pour des éphémères, et donc c'est prendre les gens pour des cons...
Diogène manifestait et enseignait sans rien dire qu'on peut être bienheureux avec rien. Avec un minimum, une mini-maison, un mini-salaire." |
La béatitude ... Définition : La béatitude est un bonheur absolu, infini et éternel.
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marie
Inscrit le: 25 Mai 2011 Messages: 2098 Localisation: Bruxelles
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Posté le: Ve 14 Déc 2012 19:04 Sujet du message: |
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Superbe prière de Marie madeleine , merci Daniel ! D
J'adore aussi le frère Antoine !
Et j'apprécie beaucoup le blog de Bernard K, j'y découvre des trésors!
Merci Myriam
Dis-donc Daniel, tu ne serais pas un athée en train de mal tourner?
Amicalement
Marie |
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