Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et scientifique
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Lolali Invité
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Posté le: Ma 18 Mars 2014 11:28 Sujet du message: Métaphore |
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Bonjour tout le monde,
J'ai beaucoup aimé cet extrait, alors j'ai décidé de le partager avec vous
"[La sculpture] est est le seul art qui grandit par soustraction. Le peintre recouvre sa toile en ajoutant des couches de couleurs. Le musicien additionne les voix pour tisser l'harmonie. Le rude sculpteur enlève, éclate, cisèle, fait sauter du bloc morceau après morceau, en sorte qu'au départ, entre le marteau qui brise l'idole et celui qui dégage la statue, l'écart est des plus minces.
Ce geste plastique, à cause de son ambiguïté (faire en ayant l'air de défaire, susciter la beauté en cognant), beaucoup d'auteurs mystiques l'ont adopté comme métaphore de l'agir divin dans nos vies.
(...) "La pierre, par des coups réitérés, ne sent pas la figure que l'ouvrier opère en elle. Elle ne sent que le ciseau qui la diminue, qui la racle, qui la coupe, qui la défigure (...)Et si on lui demande : "Qu'est-ce donc qui se passe en toi ?, elle pourrait répondre : "Ne me le demandez pas [...] : je reçois chaque coup de ciseau comme ce qu'il y a de plus excellent pour moi, quoiqu'à dire le vrai, chaque coup ne porte dans mon sentiment que l'idée d'une ruine."
(...) Par la soustraction la plus forte, la plus vive résurrection."
Le Paradis à la porte - Essai sur une joie qui dérange
de Fabrice Hadjadj |
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kenneau
Inscrit le: 19 Nov 2011 Messages: 275 Localisation: Creuse
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Posté le: Je 20 Mars 2014 1:08 Sujet du message: |
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Bonsoir Lolali.
Emprunté à l'image afin de répondre aux martèlements de la pierre, en supposant que par le retrait, la forme retrouve en la matière toute la reconnaissance que parachève le geste, il n'y a qu'un pas pour élever cette danse au delà des mots.
Merci. Frédéric. |
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Lolali Invité
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Posté le: Ma 01 Avr 2014 19:23 Sujet du message: |
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"Nous ne sommes séparés du monde que parce que nous le sommes de nous-même [...]. Une blessure n'est que cette séparation et c'est parce que nous sommes blessés que nous ne pouvons aimer qu'en blessant..."
J'ai découvert ce week-end un poète assez peu connu, Joë Bousquet.
De ce que j'ai lu pour le moment, très peu donc, ça colle parfaitement avec le sujet du forum : "Je cherche à être"
Un extrait d'une critique sur le site de Télérama :
"Surnommé « le poète immobile », paralysé depuis l'âge de 21 ans par une balle allemande qui lui traversa la colonne vertébrale, le 27 mai 1918, Joë Bousquet fit de sa blessure de guerre le thème central de son oeuvre méditative et vibrionnante, consacrée à l'observation minutieuse de toutes les perceptions que l'écriture est capable d'aiguiser. Après deux années gâchées par ce qu'il appela «le supplice de l'espérance », il renaquit à lui-même lorsqu'il cessa de croire à la guérison, et fit de sa chambre de Carcassonne, qu'il ne quitta pas jusqu'à sa mort, en 1950, une sorte de camera obscura révélant les êtres à eux-mêmes."
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Lolali Invité
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Posté le: Ma 01 Avr 2014 23:45 Sujet du message: |
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Pour vous souhaiter bonne nuit :
"Assis à la même place - mais il n'y a jamais de même place -, je laisse le paysage (couleurs, ombres et lumières, mouvements) me traverser les yeux. Les bruits du jour, les images s'éloignent. N'en reste qu'une trace mouvante, très longue à s'effacer. Ensuite, c'est un suspens. Entre quoi et quoi, comment le dire ? Ensuite, comme une entrée dans le sommeil. À ce moment précis, une vague étincelante me submerge et tout rentre dans l'ordre.
J'ai cessé d'être perdu et plus rien ne m'arrive..."
Jacques Ancet
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ma ni ra Invité
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Posté le: Me 02 Avr 2014 0:15 Sujet du message: |
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Lolali a écrit: | Pour vous souhaiter bonne nuit :
"Assis à la même place - mais il n'y a jamais de même place -, je laisse le paysage (couleurs, ombres et lumières, mouvements) me traverser les yeux. Les bruits du jour, les images s'éloignent. N'en reste qu'une trace mouvante, très longue à s'effacer. Ensuite, c'est un suspens. Entre quoi et quoi, comment le dire ? Ensuite, comme une entrée dans le sommeil. À ce moment précis, une vague étincelante me submerge et tout rentre dans l'ordre.
J'ai cessé d'être perdu et plus rien ne m'arrive..."
Jacques Ancet
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Par ce que tu viens de poster, celà pourrait bien être une nuit d' éveil ...
Merci lolilas
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Rick Hochet
Inscrit le: 23 Oct 2012 Messages: 647
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Posté le: Me 02 Avr 2014 9:58 Sujet du message: |
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Bonjour à tous et particulierment aux néo venu(e)s
Ris co chez : man ira
Au plaisir de vous relire sous peu lorsque le temps me laissera le prendre
afin de mieux réduire l'espace entre nous, pris dans le tourbillon de la
routine du quotidien, j'ai néanmoins pu découvrir du neuf ici et ça semble
pour le moins tres encourageant, vivement que je puisse + réellement
me poser, sur ma branche, dans mon ptit nid douillet alors j'en apprendrai
bien plus sur la nature profonde de ce forum ou semble nicher beaucoup
de vos petits trésors . . .
A bientot
_________________ Co-naître, Aime et : Transe-maître puis(e) Se sou-venir
CATs |
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Lolali Invité
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Posté le: Me 02 Avr 2014 17:23 Sujet du message: |
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Hello Rick Hochet,
ça fait plaisir de te relire !
à bientôt
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naïla
Inscrit le: 18 Oct 2013 Messages: 117 Localisation: paris
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Posté le: Je 03 Avr 2014 16:46 Sujet du message: |
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Voici une Métaphore de la quête:
Mantiq attayr (La conférence des oiseaux), par Farid Addin Attar
En ce temps là...
Les oiseaux du monde se réunirent tous, tant ceux qui sont connus que ceux qui sont inconnus, et ils tinrent alors entre eux ce langage
« Il n’y a pas dans le monde de pays sans roi ; comment se fait-il cependant que le pays des oiseaux en soit privé ?
Il ne faut pas que cet état de choses dure plus longtemps ; nous devons joindre nos efforts et aller à la recherche d’un roi, car il n’y a pas de bonne administration dans un pays sans roi, et l’armée est désorganisée. »
En conséquence, tous les oiseaux se rendirent en un certain lieu pour s’occuper de la recherche d’un roi.
La huppe
Toute émue et pleine d’espérance, arriva et se plaça au milieu de l’assemblée des oiseaux.
Elle avait sur la poitrine l’ornement qui témoignait qu’elle était entrée dans la voie spirituelle ; elle avait sur la tête la couronne de la vérité.
En effet, elle était entrée avec intelligence dans la voie spirituelle, et elle connaissait le bien et le mal.
« Chers oiseaux, dit-elle, je suis réellement enrôlée dans la milice divine, et je suis le messager du monde invisible. je connais Dieu et les secrets de la création.
Quand, comme moi, on porte écrit sur son bec le nom de l’Ultime, on doit nécessairement avoir l’intelligence de beaucoup de secrets. Je passe mes jours dans l’anxiété, et je n’ai affaire avec personne.
Je m’occupe de ce qui intéresse personnellement celui que je sers ; mais je ne me mets pas en peine de son armée. J’indique l’eau par mon instinct naturel, et je sais en outre beaucoup d’autres secrets. J’entretins Salomon [compris ici comme symbole de la sagesse] et j’allai en avant de son armée. Chose étonnante ! il ne demandait pas de nouvelles et ne s’informait pas de ceux qui manquaient dans son royaume ; mais, lorsque je m’éloignais un peu de lui, il me faisait chercher partout.
Puisqu’il ne pouvait se passer de moi, ma valeur était établie à jamais. Je portais ses lettres et je revenais ; j’étais son confident derrière le rideau.
L’oiseau qui est recherché par le prophète Salomon mérite de porter une couronne sur sa tête.
Tout oiseau peut-il entrer dans le chemin de celui qui y est parvenu avec bonheur par la grâce de l’Absolu ? ?
Pendant des années, j’ai traversé la mer et la terre, occupée à voyager. J’ai franchi des vallées et des montagnes ; j’ai parcouru un espace immense du temps du déluge. J’ai accompagné Salomon dans ses voyages ; j’ai souvent arpenté toute la surface du globe. Je connais bien mon roi, mais je ne puis aller le trouver toute seule. Si vous voulez m’y accompagner, je vous donnerai accès à la cour de ce roi.
Délivrez vous de toute présomption timide et aussi de tout trouble incrédule. Celui qui a joué sa propre vie est délivré de lui-même ; il est délivré du bien et du mal dans le chemin de son bien-aimé.
Soyez généreux de votre vie, et placez le pied sur ce chemin, pour poser ensuite le front sur le seuil de la porte de ce roi. Car nous avons un roi légitime, il réside derrière le mont Câf.
Son nom est Simorg : il est le roi des oiseaux.
Il est près de nous, et nous en sommes éloignés.
Le lieu qu’il habite est inaccessible, et il ne saurait être célébré par aucune langue.
Il a devant lui plus de cent mille voiles de lumière et d’obscurité.
Dans les deux mondes, il n’y a personne qui puisse lui disputer son empire. Il est le souverain par excellence ; il est submergé dans la perfection de sa majesté. Il ne se manifeste pas complètement même au lieu de son séjour, auquel la science et l’intelligence ne peuvent atteindre.
Le chemin est inconnu, et personne n’a assez de constance pour le trouver, quoique des milliers de créatures le désirent. L’âme la plus pure ne saurait le décrire, ni la raison le comprendre.
On est troublé, et, malgré ses deux yeux, on est dans l’obscurité.
Aucune science n’a encore pu comprendre sa perfection, aucune vue n’a encore aperçu sa beauté.
Les créatures n’ont pu s’élever jusqu’à son excellence ; la science est restée en arrière, et I’oeil a manqué de portée. C’est en vain que les créatures ont voulu atteindre avec leur imagination à cette perfection et à cette beauté. Comment ouvrir cette voie à l’imagination, comment livrer la lune au poisson ?(...)
Il faut un homme à coeur de lion pour parcourir cette route extraordinaire ; car le chemin est long et la mer profonde. Aussi marche-t-on stupéfait, tantôt riant, tantôt pleurant. Quant à moi, je serais heureuse de trouver la trace de ce chemin, car ce serait pour moi une honte que de vivre sans y parvenir.(...) |
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Lolali Invité
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Posté le: Je 08 Mai 2014 22:10 Sujet du message: |
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en tête d'un chapitre d'un livre feuilleté :
" J'ai remarqué que je ne ressemblais à personne et que personne ne me ressemblait. Je suis seul mais eux, ils sont tous "
Dostoïevski
(réplique tirée, il semblerait, des "Carnets du sous-sol') |
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