Regards sur l'éveil
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Ve 19 Fév 2016 21:03 Sujet du message: rien ne manque à cet instant tant que vous n’y ajoutez rien |
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j'aime bien cette phrase :
rien ne manque à cet instant tant que vous n’y ajoutez rien
c'est beau titre d'un livre de par Malo Aguettant
il ajoute dans le livre : rien ne manque dès lors que nous sommes présents
pour moi c'est une façon d'exprimer : l'un sans second
ce qu'on ajoute au réel, c'est un second que j’appelle imaginaire
j'avais créé un sujet sur ce thème, il y a quelques années : un sans second
http://www.cafe-eveil.org/forum/viewtopic.php?t=1231
on nous dit ici que tout est déjà là :
où ?
là devant nos yeux
la réalité est ce qui se présente à nos sens ici et maintenant
la réalité celle qui est recherchée dans l'éveil est devant nous
alors il nous ne reste plus qu'à regarder, à regarder ce qui est
on peut oublier tout nos concepts
puisque l'éveil c'est juste ouvrir ses yeux
or ils sont déjà ouverts ,on n'a aucun effort à faire pour cela .
alors pourquoi on ne voit rien ?
pourquoi on ne voit pas la réalité ultime?
si tout est déjà là , cela signifie que cette réalité n'est pas cachée et que ,l'invisible n'est pas différent du visible
l'éveil est alors dans la perception
la perception est l'acte qui réunit le sujet percevant et l'objet perçu
la perception du visible alors se confond avec la perception de l'invisible
mais le problème c'est que l'on pense toujours à autre chose tout en regardant les choses .
autrement dit on ne les regarde pas vraiment
on a des yeux et on vit comme des aveugles.
il nous faut donc cesser cette confusion que l'on fait en permanence entre le percevoir et le penser .
les choses singulières sont référées à autre chose qu'elles-même et cela c'est la pensée et sa mémoire qui le fait .
il n' y a pas de problème à faire ces références , on peut en avoir besoin
mais à condition ne pas oublier la chose cad de ne pas l’écraser sous le poids des mots et perdre ainsi notre capacité à en contempler la présence et la beauté.
ce n'est en effet qu'en percevant les choses telles qu'elles sont
cad en elles-mêmes et pour elles-mêmes que l'on comprend et ressent qu'elles sont la manifestation de l'être , un être que l'on est .
Spinoza nous dit que la connaissance de Dieu passe par la connaissance des choses singulières
il nous faut apprendre à distinguer la perception de la pensée cad le réel de l'imaginaire
seule la confusion de la pensée avec la perception nous empêche de voir que les choses que nous percevons ne sont pas différentes de Dieu
on n'a pas à viser ce que l'on voit cad à faire un effort car on voit déjà les choses.
nous avons juste à séparer l'objet perçu de la pensée qu'on projette sur lui
cad à voir comment on crée un second à ce qui est perçu dans l'immédiat .
et quand on perçoit, n'être que perception ,de même quand on pense ,n'être que pensée,
´c'est cela aussi l'un sans second
veiller à ne pas créer un second cad rajouter quelque chose à cet instant qui ne manque de rien suffit.
l'éveil n'est pas du côté du penser qui toujours est en retard sur le réel
mais du côté de la perception immédiate .
alors ce qui est perçu c'est Dieu
percevoir le monde n'est pas autre chose que percevoir Dieu
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5638 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 21 Fév 2016 18:04 Sujet du message: |
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Bonjour Joël,
Oui, j’aime bien aussi cette phrase : rien ne manque à cet instant tant que vous n’y ajoutez rien. Aussitôt qu’on croit qu’il manque quelque chose, c’est qu’on s’est soi-même transporté dans un monde intérieur constitué de jugements. En fait, lorsqu’on est prisonnier du monde du jugement, on croit que c’est parce que le monde ne correspond pas aux jugements que l’on porte sur lui qu’on est malheureux. On ne réalise pas que ce n’est pas parce que le monde est ceci ou cela, ou que soi on est ceci ou cela, qu’on est malheureux, mais parce qu’on est prisonnier d’un monde intérieur régi par le «il faut», le «il faudrait». Voir que c’est là le noeud véritable est une étape essentielle. Pourtant, voir qu’on est prisonnier d’un monde fait de jugements ne suffit pas pour s’en libérer. On a beau voir qu’on est prisonnier du jugement, cela ne nous en libère pas. Parce qu’on tombe aussitôt dans un autre jugement : il faudrait que je me libère du jugement. Vouloir se libérer du jugement, c’est reconduire son pouvoir à l’intérieur même du désir qu’on a de s’en débarrasser. Parce que vouloir se débarrasser du jugement, c’est vouloir le monde autre qu’il n’est — j’entends là par «monde» tout ce qui se présente à soi, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il s’agit donc d’accepter le jugement. Voilà qui est paradoxal. Accepter qu’on ne peut pas se dégager de son emprise. Oui c’est cela : non pas tellement accepter le jugement en soi, mais accepter sa propre impuissance à s’en défaire. C’est dans l’acceptation de sa propre impuissance que réside la clé. Accepter d’être impuissant, c’est accepter de n’être rien. De n’avoir aucun pouvoir. Même pas celui de juger. C’est ainsi qu’on en sort. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5925
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Posté le: Di 21 Fév 2016 18:48 Sujet du message: |
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Je suis d'accord sur l'idée qu'il faut accepter tout ce qui se présente à soi.
Mais l'idée du non agir, de ne rien faire, de ne pas porter de jugements , à ses limites.
Si nous avions accepté la nature sans rien modifier, nous n'aurions pas survécu et personne ne serait la pour en parler. Il a bien fallu agir, à partir de jugements, pour survivre.
La paix intérieure ne nous libére pas de la nécessité d'agir. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5638 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 21 Fév 2016 19:02 Sujet du message: |
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Une tribu qui se construit un abri, fait du feu ou part à la chasse, est-elle dans le jugement ? Je veux dire attend-elle autre chose que ce qui est ? Répondre oui, c’est à mon avis se méprendre sur la nature du jugement tel qu’il est entendu ici. Il ne s’agit évidemment pas du jugement dans le sens de juger si le bois est assez sec pour faire du feu, si l’animal est assez proche pour tirer, ou si le toit est assez étanche pour protéger de la pluie. Ces jugements-là, ce sont des productions de l’esprit lorsqu’il se met en adéquation avec la réalité. Celui qui se construit un abri ne refuse pas la pluie, et celui qui fait un feu ne refuse pas le froid. Je ne sais pas si tu saisis la différence. Le jugement tel que je l’ai entendu, c’est celui qui refuse la réalité. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5925
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Posté le: Di 21 Fév 2016 19:31 Sujet du message: |
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Et la maladie ? Les virus ou les microbes qui existent dans la nature et tous les autres prédateurs naturels ?
Bien sùr il ne s'agit pas de refuser l'existence à qui ou à quoi que ce soit.
Mais il y a des maladies qui sont dans l'ordre naturel de la nature, tout simplement parce que certaines espéces sont des prédateurs naturels pour d'autres espèces.
Et s'ils nous contaminent nous tombons malades. On ne peut pas accepter la maladie sans rien faire. Et lutter contre la maladie c'est porter un jugement sur elle: tomber malade c'est pas bon, c'est mal.
Mais je pense comprendre ce que tu veux dire. Le jugement, s'il conduit à un refus de ce qui est, produit un décalage qui conduit automatiquement au conflit.
En fait ce décalage est dù à la pensée. La pensée fait du temps une durée décomposable en passé, présent et futur. Mais elle se retrouve confrontée à cette énigme : elle conçoit la saisie du passe et du futur, mais elle se retrouve impuissante à saisir le présent. Et en fait, effectivement, le présent n'est pas une durée, ce n'est pas une dimension. C'est la conscience qui donne au présent sa réalité, bien au delà de la saisie effectuée systématiquement par la pensée.
Je précise cela parce qu'en fait peuvent se préciser alors deux formes de la réalité. Et lorsque je t'ai répondu c'était par rapport à la première forme du réel - celle de la pensée - alors que ton argumentation se refère à la seconde forme du réel: celle de la conscience.
Alors après ces précisions, je peux dire que je suis d'accord avec ton argumentation. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5638 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 21 Fév 2016 20:33 Sujet du message: |
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toniov a écrit: | La pensée fait du temps une durée décomposable en passé, présent et futur. Mais elle se retrouve confrontée à cette énigme : elle conçoit la saisie du passe et du futur, mais elle se retrouve impuissante à saisir le présent. Et en fait, effectivement, le présent n'est pas une durée, ce n'est pas une dimension. C'est la conscience qui donne au présent sa réalité, bien au delà de la saisie effectuée systématiquement par la pensée. |
Oui, c’est bien résumé.
Et pour abonder dans l’autre sens, c’est-à-dire pour soutenir que renoncer au jugement négateur de la réalité, ce n’est pas équivalent à renoncer à la notion de valeur, bien au contraire, je citerai ce passage de C.S. Lewis, qui décrit ce qui advient de l'humain lorsqu’il ne se considère plus que comme ne relevant de la seule nature — entendue comme la dimension du mesurable et de l’analysable, dégagée de tout jugement de valeur :
«Le mot nature revêt différentes significations que l'on comprendra mieux si l'on considère ses divers contraires. Le naturel est le contraire de l'artificiel, du civilisé, de l'humain, du spirituel et du surnaturel. Laissons pour le moment l'artificiel de côté. Si nous prenons, toutefois, le reste de la liste des contraires, je pense que nous pouvons avoir une idée approximative de ce que les hommes entendent par nature et de ce qu'on lui oppose. La nature semble désigner le spatial et le temporel, par opposition à ce qui n'est pas complètement, ou même pas du tout, spatial ou temporel. Elle semble être le monde de la quantité par opposition au monde de la qualité ; le monde des objets par opposition à celui de la conscience ; du déterminé par opposition à celui du totalement ou partiellement autonome ; le domaine de ce qui ne connaît aucune valeur par opposition à celui qui possède et perçoit des valeurs ; des causes (ou, dans certains systèmes modernes, du hasard) par opposition à celui des effets. Chaque fois que nous saisissons une chose de manière analytique, que nous la dominons et l'utilisons ensuite à notre convenance, il me semble que nous la réduisons au niveau de la nature, dans la mesure où nous suspendons tout jugement de valeur à son égard, ignorons sa cause finale (s'il y en a une) et la traitons en termes purement quantitatifs. Ce refoulement de certains aspects de ce qui serait autrement notre réaction globale à la chose en question est à la fois évident et douloureux : nous devons surmonter quelque chose en nous avant de pouvoir découper un cadavre humain ou un animal vivant dans la salle de dissection. Ces objets résistent à tout mouvement de pensée qui nous pousse à les reléguer dans la sphère de la simple nature. Mais il y a d'autres cas où notre savoir analytique et notre pouvoir manipulateur sont acquis au même prix, même quand nous avons cessé de nous en apercevoir. On ne regarde plus les arbres comme des dryades et on n'en voit plus la beauté dès l'instant où on les débite en planches : le premier à le faire a sans doute cruellement ressenti ce qu'il en coûtait ; et les arbres dont on voit le sang couler chez Virgile ou chez Spenser sont peut-être de lointains échos de ce sentiment originel de l'impiété. Avec le développement de l'astronomie, les étoiles ont perdu leur caractère divin et le « Dieu mourant » n'a plus de place dans une agriculture vouée à la chimie. Pour beaucoup, ce processus est tout simplement la découverte progressive que le monde réel est différent de ce à quoi nous nous attendions et que la traditionnelle opposition à Galilée et aux « déterreurs de cadavres » n'était que de l'obscurantisme. Mais nos constatations ne s'arrêtent pas là. Ce ne sont pas les plus grands savants qui sont les plus convaincus que l'objet est vraiment réel quand il est dépouillé de ses propriétés qualitatives et réduit à une simple quantité. Seuls les scientifiques de second ordre, les adeptes amateurs de la science, peuvent nourrir ce genre de conviction. Les savants dignes de ce nom savent très bien que l'objet ainsi traité est une abstraction artificielle, qu'il a été privé d'une partie de sa réalité.
Considérée dans cette perspective, la conquête humaine de la nature apparaît sous un jour nouveau. Nous réduisons les choses à n'être que nature dans le but de les « conquérir ». Si nous sommes sans cesse en train de conquérir la nature, c'est parce que nous appelons nature ce que nous avons déjà conquis, dans une certaine mesure. Le prix à payer pour cette domination consiste à traiter quelque chose comme n'étant « que nature ». Toute victoire sur la nature augmente la sphère de cette dernière. Les étoiles ne deviennent nature que quand nous pouvons en déterminer la masse ou les dimensions ; l'âme ne devient nature que quand nous pouvons la psychanalyser. Arracher à la nature ses pouvoirs, c'est aussi lui livrer de plus en plus de choses. Tant que ce processus n'aura pas atteint son stade final, nous pourrons soutenir que les gains sont supérieurs aux pertes. Mais dès que nous aurons franchi l'étape finale, qui consiste à réduire notre propre espèce au niveau de la simple nature, tout le processus tombera dans l'absurde ; car cette fois, l'être qui devait y gagner et celui qui aura été sacrifié seront un seul et même être. C'est l'un des nombreux cas où mener un principe jusqu'à ce qui semble être sa conclusion logique produit une absurdité. C'est comme ce célèbre Irlandais qui découvrit qu'il pouvait réduire sa facture de chauffage de moitié en utilisant un certain type de poêle et qui en conclut par conséquent que deux poêles du même type lui permettraient de chauffer sa maison pour rien. C'est le marché du magicien 'Donne-moi ton âme, je te donnerai le pouvoir !' Mais dès que nous avons abandonné notre âme, c'est-à-dire notre moi, le pouvoir ainsi acquis ne peut nous appartenir. En fait ; nous devenons les marionnettes et les esclaves de ce à quoi nous avons donné notre âme. Il est dans le pouvoir de l'homme de se traiter lui-même comme un simple « objet naturel » et de traiter ses propres jugements de valeur comme un matériau brut que l'on peut modifier à son gré pour des manipulations scientifiques. L'objection que l'on peut avoir face à ce comportement ne tient pas au fait que cette perspective demeure choquante et douloureuse (comme le premier jour passé dans la salle de dissection) jusqu'à ce que nous nous y soyons habitués. La douleur et le choc sont, au pire, un avertissement et un symptôme. La véritable objection tient plutôt au fait que si un homme choisit de se traiter lui-même comme un matériau brut, il sera effectivement matériau brut : non pas une matière première qu'il pourra façonner lui-même à son gré, comme il se plaît naïvement à l'imaginer, mais qui sera manipulée par de simples appétits, c'est-à-dire, par la nature, en la personne de ses conditionneurs déshumanisés.»
http://enpassant-englanant.blogspot.ch/2012/07/en-prophetisant-cs-lewis-labolition-de.html
Tu parles de la maladie. C’est vrai que la médecine telle que nous la connaissons aujourd’hui, est le fruit d’un jugement qui refuse la réalité. C’est le cas d’ailleurs de toute la science expérimentale, comme le dit Lewis. Elle procède d’une volonté de violer la réalité. Et de fait, elle la viole. Elle conquiert un pouvoir qui lui permet de changer la réalité. Mais ce qu’elle fait surtout, et c’est le plus important, c’est de changer l’être humain. Elle réduit l’humain au pouvoir qu’il exerce sur la réalité. Autrement dit, elle le déshumanise. Elle réduit l’humain à cette seule portion de lui que Lewis nomme : nature. C’est le pacte de Faust avec Méphistophélès. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8584 Localisation: belgique
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Posté le: Di 21 Fév 2016 21:19 Sujet du message: |
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Bonsoir toniov ! Bonsoir Joaquim !
Je me demande comment se fait-il que la science a le pouvoir de procéder à la déshumanisation de l'Humain !? |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Di 21 Fév 2016 22:55 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Bonjour Joël,
Oui, j’aime bien aussi cette phrase : rien ne manque à cet instant tant que vous n’y ajoutez rien. Aussitôt qu’on croit qu’il manque quelque chose, c’est qu’on s’est soi-même transporté dans un monde intérieur constitué de jugements. En fait, lorsqu’on est prisonnier du monde du jugement, on croit que c’est parce que le monde ne correspond pas aux jugements que l’on porte sur lui qu’on est malheureux. On ne réalise pas que ce n’est pas parce que le monde est ceci ou cela, ou que soi on est ceci ou cela, qu’on est malheureux, mais parce qu’on est prisonnier d’un monde intérieur régi par le «il faut», le «il faudrait». Voir que c’est là le noeud véritable est une étape essentielle. Pourtant, voir qu’on est prisonnier d’un monde fait de jugements ne suffit pas pour s’en libérer. On a beau voir qu’on est prisonnier du jugement, cela ne nous en libère pas. Parce qu’on tombe aussitôt dans un autre jugement : il faudrait que je me libère du jugement. Vouloir se libérer du jugement, c’est reconduire son pouvoir à l’intérieur même du désir qu’on a de s’en débarrasser. Parce que vouloir se débarrasser du jugement, c’est vouloir le monde autre qu’il n’est — j’entends là par «monde» tout ce qui se présente à soi, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il s’agit donc d’accepter le jugement. Voilà qui est paradoxal. Accepter qu’on ne peut pas se dégager de son emprise. Oui c’est cela : non pas tellement accepter le jugement en soi, mais accepter sa propre impuissance à s’en défaire. C’est dans l’acceptation de sa propre impuissance que réside la clé. Accepter d’être impuissant, c’est accepter de n’être rien. De n’avoir aucun pouvoir. Même pas celui de juger. C’est ainsi qu’on en sort. |
Bonsoir Joaquim et Toniov
Totalement d'accord avec toi
Il est certain que vouloir se libérer du jugement nous entraîne dans un nouveau piège que tu nous décris ici
, refuser le jugement revient à le renforcer. on ne sort pas du jugement
Pourquoi ?
Parce que c’est toujours la pensée qui tente de sortir de la pensée, ce qui est impossible.
La pensée étant un mouvement engendre du mouvement
Et comme tu dis la seule solution est d'accepter notre impuissance à sortir du jugement.
Cad accepter ce qui est.
L’acceptation comme l’attention est pure immobilité.
Elle implique un saut hors de la pensée puisqu’elle est la conscience.
D’un autre coté, vouloir se libérer du jugement c'est se sentir prisonnier,
Ce qui n'est qu'une croyance.
On entretient l’idée de quelqu’un de substantiel et diffèrent de ce qui est et qui aurait à se libérer
Or c’est ce sentir être ce quelqu’un qui est la prison.
Quand on est vraiment dans le présent, il n'y a aucun manque et aucun besoin de se libérer de quoi que ce soit.
En fait il ne s’agit pas d'être contre le jugement ou quoi que ce soit d'autre , le mental, l’identification, l’ego etc, mais d’être pour ce qui est
Alors le jugement cesse et le désir de s'en libérer aussi, laissant place à une sérénité
Et plus on est serein, plus on a l’esprit clair et d’autant plus apte à faire face à la réalité et à agir comme il convient.
Il y a dans l’esprit une immobilité telle que l'on ressent spontanément sans qu'il soit nécessaire de s’observer, tous les mouvements de l'esprit et notamment les jugements, refus de ce qui est qui pourraient encore survenir, parce qu'on a pris habitude de fonctionner dans le jugement .
libre à nous de les croire et de s'y accrocher ou de ne pas y croire et de les laisser glisser
Mais être dans le moment présent est tellement reposant et simple qu'on n'a pas envie de le quitter pour se compliquer la vie avec des histoires d’ego avec ses jugement, refus, efforts et luttes permanentes .
l’ ego ,ça sent le vieux, c’est le vieil homme
Cad tout ce qu’on ajoute à ce qui est et à ce que l’on est véritablement .
Et ce que l’on est c’est rien et tout.( et non pas rien du tout )
Le rien que l’on est devenu dans le moment présent, c’est toujours neuf et c'est voir tout neuf.
le rien ,c'est le fond des choses et donc des formes
voir la forme sans le fond c'est vivre comme un aveugle, les formes ne sont pas vues clairement , les couleurs sont ternes, on ne s’étonne plus de rien etc
mais des que l'on voit le fond , les formes se détachent plus, ont plus de relief et de contraste, c'est mieux que la 3D, tout semble plus vivant, plus réel et neuf .
le fond, le rien, c'est comme dit Joaquim la réalité ( fond) de la réalité ( forme)
c'est un étonnement de chaque instant
C’est que du bonheur !
il n' y a pas de mots pour décrire cela
Le fait de n’être rien, fruit de l’acceptation totale de ce qui est, ne veut pas dire que la personne a disparu et n'est plus capable d’évaluer les choses et les situations sinon elle ne pourrait plus agir.
Elle est totalement présente sans divisions
Elle est dans l’UN
Elle est dans la globalité de ce qui est, une avec son environnement et se manifeste de façon plus spontanée, libre et créative.
Elle n’éprouve plus le besoin de se raconter des histoires et de se créer des images d’elles-mêmes,.
Elle ne se regarde plus mais regarde ce qui est.
Donc non pas être négation de ce qui est mais affirmation de ce qui est, affirmation du moment présent, quelque soit son contenu, agréable ou désagréable,.
De façon à ne créer aucune division en soi et donc aucune déperdition d’énergie., ce qui n'implique pas que l'on reste passif dans les situations désagréables
Ce qui ne veut pas dire sur le plan extérieur que l'on n'accepte n'importe quoi
Et Joaquim tu as raison de faire la distinction entre jugements et valeurs
Le non jugement dont on parle ici ne concerne que le plan intérieur et certainement pas le plan extérieur.
Je dirais même que plus intérieurement on ne désire que ce qui est, plus extérieurement, on a envie d'agir et de changer ce qui est si besoin.
Car l'esprit alors n’est plus divisé, il est totalement présent, disponible, ouvert et dispose de toute son énergie et de la clarté nécessaire pour aborder les situations concrètes.
Trop souvent on se crée des faux problèmes parce qu’on mélange les choses, par exemple ici ,entre l’intérieur et l’extérieur, entre la vie de l’esprit et celle du corps
Il importe de faire les bonnes distinctions pour y voir plus clair et bien sur de réunir ce que l’on a distingué
Pas de un sans deux et pas de deux sans un.
Mélanger sans distinguer, c’est la confusion, une fausse unité et non dualité, aussi néfaste que la dualité
En politique ça peut devenir la pensée unique ou un état totalitaire.
Ne rien faire par rapport à ce qui est implique aussi de défaire tout ce qu'on ajoute
Mais non pas par la lutte ou la volonté, pas besoin de la pensée ou d’un observateur pour cela
On peut ‘’défaire’ ‘
Soit par l'acceptation de ce qu'on ajoute par ex les jugements et donc sans les juger
Soit par l'acceptation totale de ce qui est alors ce qu'on y ajoute ne se présente même pas ou glisse sur nous
Glisse car comment quelque chose peut s’accrocher à ce qui est rien
On est devenu glissant alors tout glisse
On est comme une poêle Tefal alors rien ne s ‘attache
Comme je disais Dieu est une poêle Tefal
Cesser de dire non et dire oui à ce qui est, même si ce qui est c'est le non à ce qui est
Ce oui est aussi un non puisqu’il dissout tout ce que l’on ajoute à ce qui est
étrange dialectique du non et du oui
Si je dis non au jugement c'est au nom d'un jugement et donc ça revient à lui dire oui concrètement puisqu’il se renforce.
Si je dis oui au jugement, je cesse de le juger et cela revient à lui dire non concrètement puisqu'il se dissout
Le non se transforme en oui et le oui se transforme en non
L’affirmation radicale de ce qui est équivaut à la négation radicale et concrète de ce qui n'est pas
je voudrais aussi préciser que cette affirmation ou acceptation n'est pas une nouvelle attitude mentale et donc une idéologie
elle n'est pas quelque chose que l'on fait mais quelque chose que l'on est .
et qui se révèle des que l'on cesse de nier et de refuser ce qui est
et pour faire cesser cette négativité permanente propre au moi qui se vit comme séparé , il suffit de voir clairement nos refus et jugements.
ce qui crée un espace en nous
et cet espace est l'acceptation
acceptation qui accueille et laisse glisser les choses
c'est un espace que l'on est.
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8584 Localisation: belgique
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