Regards sur l'éveil
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Flavy
Inscrit le: 02 Nov 2017 Messages: 1
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Posté le: Je 02 Nov 2017 17:39 Sujet du message: Question sur la conscience |
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Bonjour, m'intéressant de près à la thématique de la conscience et de l'éveil, une réflexion (peut-être naïve) m'est venu aujourd'hui. J'ai des fois du mal à comprendre ce qui se dit sur ce forum donc si vous arriviez à être pédagogue dans vos réponses je vous en serais reconnaissant (on ne peux pas me considérer comme un grand initié ^^). Ma question est la suivante, j'ai souvent l'impression que l'on parle de conscience pure, de conscience en soi, d'une espèce d'infini. Mais en fait la conscience par définition n'est-elle pas conscience de quelque chose? Ne serait-elle pas "rien" sans ce qui nous entoure, sans un objet à percevoir (y compris son propre corps, ses propres émotions)? Si c'est le cas elle n'est pas infini, elle ne fonctionne que dans un système : notre environnement perceptible (j'englobe là dedans également le mental, les ressentis, etc...).
J'espère avoir été compréhensible, j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose dans ma réflexion mais je ne sais pas quoi.
Merci à ceux qui liront ainsi qu'à ceux qui me répondront .
Flavyi |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Je 02 Nov 2017 21:39 Sujet du message: Re: Question sur la conscience |
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Flavy a écrit: | Bonjour, m'intéressant de près à la thématique de la conscience et de l'éveil, une réflexion (peut-être naïve) m'est venu aujourd'hui. J'ai des fois du mal à comprendre ce qui se dit sur ce forum donc si vous arriviez à être pédagogue dans vos réponses je vous en serais reconnaissant (on ne peux pas me considérer comme un grand initié ^^). Ma question est la suivante, j'ai souvent l'impression que l'on parle de conscience pure, de conscience en soi, d'une espèce d'infini. Mais en fait la conscience par définition n'est-elle pas conscience de quelque chose? Ne serait-elle pas "rien" sans ce qui nous entoure, sans un objet à percevoir (y compris son propre corps, ses propres émotions)? Si c'est le cas elle n'est pas infini, elle ne fonctionne que dans un système : notre environnement perceptible (j'englobe là dedans également le mental, les ressentis, etc...).
J'espère avoir été compréhensible, j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose dans ma réflexion mais je ne sais pas quoi.
Merci à ceux qui liront ainsi qu'à ceux qui me répondront .
Flavyi |
bonsoir Flavy
et bienvenue sur le forum
il y a ici beaucoup de réponses ''pédagogiques" sur cette question, il faut prendre la peine d'explorer le forum
la conscience est-elle rien sans la perception du monde ?
en fait la conscience est la perception en elle-même
elle n'est pas rien ni quelque chose mais un acte
Vladimir Jankélévitch dirait qu'elle est un je ne sais quoi, un presque rien
elle perçoit des objets finis mais en elle-même elle est infinie car sans extériorité. elle est le substrat et la condition de tout ce qui est perçu.
elle est l'englobant
elle ne peut être connue car elle est l'acte même de la connaissance .
je ne sais pas si tu connais la phénoménologie de Husserl:
il y a cette phrase : toute conscience est conscience de quelque chose tout en étant consciente d’elle-même
ou de Sartre: Toute conscience positionnelle d’objet est en même temps conscience non positionnelle d’elle-même.
voir ici : la conscience de conscience
http://defitexte.over-blog.fr/article-conscience-de-conscience-82181588.html
la conscience n'est pas conscience d’elle-même comme elle est consciente des choses , c'est à dire elle n'est pas conscience d'un objet qui serait elle-même car elle est le sujet .
un Sujet dont on ne peut rien dire , on ne peut que l’être.
et parce qu'il est sans forme il est sans limites et infini.
il est un peu comme l'espace dans une pièce qui contient tous les objets.
peut-on objectiver ce qui est espace et vide ?
c'est une conscience qui n'est pas de l’ordre de la connaissance mais de l'ordre de la présence et donc d'un ressenti,immédiat et direct.
telle est la conscience (de ) soi, la conscience pure et infinie car non limitée par les objets dont elle est consciente
si elle était inconsciente d’elle-même, elle ne serait pas conscience
une conscience inconsciente d’elle-même en effet est contradictoire.
la conscience se sait donc toujours elle-même , sans avoir besoin de le penser ou de se le dire. ou de se positionner elle-même
ce savoir primaire de soi accompagne tous nos états de conscience .
la conscience est rien en elle-même car elle n'est pas un objet mais ce rien est une présence.
une présence qui n'est autre que le sujet que nous sommes .
telle est la conscience , le sujet de toutes nos expériences et perceptions
et lorsque celles-ci cessent, la conscience reste et repose en elle-même sans commencement ni fin .
qu'ont en commun tous nos états de conscience sinon d’être de la conscience?
qu'ont en commun toutes nos idées sinon d’être des idées?
et comme les états de consciences et les idées sont infinies, la conscience ou l’idée est infinie
la conscience pure comme l’idée pure , c'est la conscience commune à toutes les consciences individuelles et l’idée de toutes les idées
sans cette conscience ou cette idée de l’idée , il n' y aurait pas de conscience individuelles ou d'idées
de même dans la musique, sans le silence entre les notes, il n' y aurait pas de musique car toutes les notes se confondraient.
appelons la conscience individuelle ou l’idée particulière la manifestation de la conscience ou idée pure, en elle-même non manifestée.
c'est dans le non manifesté que la conscience ou l’idée est infinie
ce non manifesté qui est la présence est un virtuel qui contient en puissance toutes les manifestations et c'est lui qui se manifeste.
un esprit éveillé cad attentif perçoit la présence de la conscience dans toutes les manifestations, le monde devient alors comme un miroir de cette conscience .
l’éveil consiste à savoir distinguer le manifesté du non manifesté et la conscience des états de consciences .
des que tu reconnais que telle idée, telle pensée , par exemple les questions que tu poses , ne sont que des idées , que des pensées alors se produit un saut dans l’idée pure qui est conscience ,silencieuse en elle-même. .
des que tu prends conscience de la pensée de toi-même tu accède à toi -même ,non pas en tant que conscience de quelque chose mais en tant que conscience pure.
tu sais que tu es, c'est la conscience d’être ou du fait d'exister.
des que tu prends conscience que tu est conscient de quelque chose , tu accèdes immédiatement à la conscience pure qui est conscience de soi .
ce saut, tu le retrouves aussi dans le cogito de Descartes je pense donc je suis
je puis douter de tout mais je ne puis pas douter du fait que je doute cad que je pense alors je sais que je suis
c'est en prenant conscience de l'acte de sa pensée que Descartes a trouvé la conscience d’être
ici on voit bien que la pensée n'est pas opposée à l’être mais est une manière d’être qui peut révéler l’être.
soit en prenant conscience que nous pensons( en tant qu'acte )
soit en prenant conscience que nos pensées qui nous troublent ne sont que des pensées alors l'identification à ces pensées cesse ,la pensée revenant à sa source et la conscience source se retrouve .
Appliqué la perception, le cogito devient: je puis douter de ce que je perçois et de sa realité mais je ne peux pas douter du fait que je perçois quelque chose (irréel ou réel) la perception est réelle car vivante et la realité est par nature indubitable .
elle est l’évidence même .
elle est la vie que nous sommes
impossible de douter du fait que l'on existe, que l'on vit et que l'on est ;
à ce niveau être, vie et conscience sont identiques
l’éveil n'est pas l’expérience de quelque chose ni un état de conscience
mais l’expérience du Sujet de toutes les expériences .
ce n'est pas une connaissance que l'on a et une expérience que l'on fait
mais une connaissance et une expérience que l'on est .
pour en revenir à la phénoménologie de Husserl,
dans la conscience naturelle ou perception ordinaire, on perçoit une maison.
dans la conscience pure ou phénoménologique ,on se perçoit comme perception de la maison , la conscience étant l'acte même de la perception .
on ne voit pas seulement la maison mais l'image de la maison
dans l'acte pure de la perception, le sujet percevant et l'objet perçu ne sont pas séparés , l'acte de perception les englobe , la perception est l'unité du sujet et de l'objet
nous ne sommes plus quelqu'un qui regarde quelque chose mais nous sommes pur regard ou vision, le monde est alors perçu à zéro cm de nos yeux , à zéro cm de nous-même.
nous ne regardons pas seulement un objet mais nous nous situons au niveau du champs visuel qui l'englobe. nous ne nous situons plus seulement comme un point en relation avec d'autres points dans notre champs visuel .
nous nous sentons dans un englobant ,englobé comme le bébé dans le ventre de sa maman ou comme le poisson dans l'eau ,en quelque sorte dans un état fusionnel .
mais nous nous sentons aussi comme étant l'englobant lui-même, à la fois partie et totalité .
le monde est alors ressenti comme étant en nous. puis comme étant nous;
mais généralement en percevant les objets , nous oublions que nous les percevons, nous nous perdons dans les choses en nous oubliant en tant que sujet percevant et nous ressentons le monde comme extérieur à nous .
ce sujet n'est pas une chose à percevoir mais un acte à vivre
c'est pourquoi le zen peut dire que le satori, l’éveil , c'est juste marcher, parler , manger agir, être , vivre ( tous les verbes infinitifs ), sans faire autre chose en même temps cad en étant entier, Un , sans se différencier de l'action en se croyant agent ( séparé) de cette action ( sinon il n' y a plus un mais deux ) .
c'est être pleinement dans le moment présent qui est présence. alors l'ordinaire devient extraordinaire, la présence se présentifie dans tous les perceptions .
la conscience ,ce n'est pas un état d’âme mais l’âme elle-même qui est aussi l’âme du monde
voilà, j’espère que j'ai été assez clair et pédagogique
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5627 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 03 Nov 2017 18:09 Sujet du message: |
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Bonjour Flavy,
Flavy a écrit: | Ma question est la suivante, j'ai souvent l'impression que l'on parle de conscience pure, de conscience en soi, d'une espèce d'infini. Mais en fait la conscience par définition n'est-elle pas conscience de quelque chose? |
Oublions la conscience pure, et ne nous intéressons qu’à la conscience tout court, la tienne en l’occurrence. Et renversons la question : penses-tu que quelque chose existerait, si ta conscience n’était pas là pour que ce quelque chose s’y manifeste ? Tu répondras assurément oui ― parce que si tu répondais non, tu n’aurais pas posé la question. Mais réfléchis à ce que cette réponse implique : tu es certain que le monde continuerait d’exister sans ta conscience. Cela veut dire qu’il existe en toi quelque chose qui est capable de savoir ce qui se passerait si ta conscience n'existait pas, autrement dit quelque chose qui est extérieur à ce que tu appelles : ma conscience. Et bien, la conscience pure, c'est cela. C'est ce quelque chose en amont de ce que tu crois être toi, et qui est toi dans un sens bien plus profond. |
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Genaro
Inscrit le: 18 Oct 2017 Messages: 16
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Posté le: Sa 04 Nov 2017 20:23 Sujet du message: |
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La fameuse question sur la conscience que l'on trouve sur tous les forums.
Un même nom pour désigner trois phénomènes.
Je prends conscience de...
Ma conscience me dit de faire ceci ou cela (morale, éthique)
Je perçois cet objet parce que la conscience me le permet.
Un même mot pour trois domaines assez éloignés les uns des autres.
Si j'écarte celui qui concerne la morale, il me reste deux axes et selon que je me positionne sur l'un ou l'autre, je ne vais pas penser, parler de la même chose.
Soit je pense que c'est par la perception que ma conscience se fait.
Soit je pense que c'est par la conscience que ma perception est possible.
Autrement dit : La conscience engendre la perception ou la perception engendre la conscience.
Bien à vous. |
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