Regards sur l'éveil
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1467 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Lu 13 Août 2018 19:15 Sujet du message: La vache cosmique. (blog) |
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Je me permets de mettre en ligne un article de mes blogs favoris. Bien sur si cela contrevient à l'éthique du forum il peut être effacé.
Je poste cet article, bien que je ne connaisse pas personnellement David Dubois, parce qu'il répond souvent intuitivement à mes propres réflexions.
De plus c'est dit avec clarté et intelligence.
Les propos suivants sont en liens avec ce qui est débattu ici et peut enrichir la réflexion.
"Mes lecteurs fidèles l'auront remarqué : depuis une dizaine d'années, j'ai intégré dans ma philosophie une dimension affective, car je la considère comme un complément indispensable à la dimension cognitive.
Depuis le début de ma quête, il y a environ trois décennies, j'ai cherché les éléments irréductibles de la vie intérieure (par "vie intérieure", j'entends une vie qui ne se satisfait pas des biens extérieurs, tels que la richesse, la sécurité, l'argent, les plaisirs, la renommée et le pouvoir). Autrement dit, je cherche le minimum requis, sans quoi l'on passe à côté de l'essentiel. Le maximum avec le minimum.
Depuis le début, ou presque, j'ai eu le pressentiment qu'il y avait aux moins deux dimensions. Au début de ma recherche, ces deux dimensions étaient représentées par l'hindouisme et le bouddhisme. L'hindouisme exprimait l'intuition que notre sens "naturel" d'un Soi n'est pas une totale illusion. Le bouddhisme incarnait, si j'ose dire, l'intuition contraire, le sentiment que le réel n'est pas donné, qu'il est "contre-intuitif" comme disent les scientifiques et que le monde et le Soi sont peut-être des illusions.
Ainsi, déjà à l'époque, je découvrais cette antinomie apparemment indépassable, entre un point de vue qui fait confiance au ressenti, une approche "affective" donc, et une approche sceptique, plutôt "cognitive".
Entre temps, j'ai exploré maintes autres approches, mais le temps a révélé qu'elles n'étaient que des variantes de ces deux approches, cognitive et affective, confiante ou sceptique, intuitive ou analytique - des variantes presques toujours recouvertes de croyances et de promesses plus ou moins fumeuses. Mais là n'est pas mon propos de ce jour.
Quoi qu'il en soit, vers 2009, j'ai découvert les mystiques catholiques. J'avais déjà lu Eckhart et autres mystiques intellectualistes, mais là, je découvrais les mystiques franciscains (français en particulier), moins à la mode, mais partisans d'une approche nettement affective : selon eux, c'est le ressenti qui mène à l'absolu, même si l'absolu est au-delà de tout ressenti. Leur expression d'une richesse et d'une précision impressionnante m'ont attachés à eux. Je les ai donc souvent cité ces dernières années. Je leur ai même fait un blog.
Du coups, certains ont pu croire que j'étais devenu "croyant", voire que j'avais "trouvé la foi". On m'a même proposé de me convertir. Il est vrai que désormais, les Jean de la Croix et autres Madame Guyon font parti de mes amis. Comme d'autres qui peuplent ma bibliothèque, je les fréquente comme des personnes vivantes, je les consulte et je dialogue avec eux.
Mais je ne suis pas croyant pour autant. Mon point de vue sur la question n'a guère évolué, au fond. Je pense toujours que l'existence du Mal est un argument décisif contre la "foi", du moins contre une foi de type religieux. En outre, je reste en profond désaccord avec certains dogmes catholiques : le statut du corps, du plaisir, de la douleur, de la femme, de l'animal, l'existence de l'enfer en sont les principaux thèmes. Je ne peux pas non plus suivre les Franciscains (dont Guyon, etc.) dans leur rejet de l'intellect.
Ce qui m'amène à préciser que je ne suis pas, je n'ai jamais été anti-intellectuel. Si je devais m'attribuer une étiquette, celle de philosophe m'irait fort bien, si je la méritais. "Intellectuel" ne me déplairait pas non plus, quoi que je n'en voie pas clairement la signification. Pour cette raison, je ne peut m'identifier au New Age ni au développement personnel, fondés sur le rejet de l'intellect, ou sur l'acceptation des pseudo-sciences (avec le quantoc en tête). Je crois à la raison, si j'ose dire. Pour ce qui est de mes valeurs, je suis un Moderne dans l'ensemble.
Et donc, même si j'ai rencontré des idées valables dans toutes les traditions, j'en ai retenu deux : la Reconnaissance et le Védânta.
Pourquoi ?
Parce qu'elles n'exigent pas d'expériences extraordinaires, ni de croyances spéciales, ni d'obéissance absolue à un gourou.
Elles s'appuient sur un examen minutieux de l'expérience ordinaire, commune, mais envisagée dans son ensemble : veille, rêve et sommeil profond.
Cet examen rationnel aboutit à une intuition : je suis conscience, et par là j'entends le Témoin de tous les objets des trois états : perceptions, souvenirs, et néant. Cette intuition est une certitude absolue, car aucune expérience, aucun raisonnement ne peuvent la contredire.
Pourquoi ? Parce toute perception, tout raisonnement, a besoin de la conscience pour la révéler. Je perçois un monde qui semble indépendant de la conscience que j'en ai ? Mais cette apparence apparaît dans la conscience. Je peux inférer l'existence d'un "x" inconnaissable qui est extérieur à ma conscience ? Mais ce "x" est encore un objet qui n'existe que pour moi, en tant que conscience, lumière absolument subjective qui manifeste cet objet, en l’occurrence, ces mots. Je ne suis pas d'accord ? Mais ce désaccord, ce sont des mots et des concepts qui apparaissent, qui existent et qui disparaissent dans cette Lumière qui n’apparaît pas, qui n'existe pas (objectivement, comme objet), qui ne disparaît pas. Et ainsi de suite : Le mental est agité ? Mais il l'est dans cet espace immobile. Le corps est tendu ? Mais il est tendu dans l'espace absolument détendu.
Depuis que j'ai découvert cela grâce à la Reconnaissance et au Védânta, cela ne m'a jamais quitté. Quelques soient mes errements apparents, je suis toujours revenu à cette intuition, comme vers un roc inébranlable, toujours vérifiable, donné, accessible, simple et sans polémiques, comme à une vérité a priori, primordiale, originelle. Pour moi, c'est cela l'éveil.
Je dois ajouter qu'en 1995 (ou peut-être un peu avant, mais peu importe), j'ai découvert le Vision Sans Tête, un ensemble d'expérimentations qui conduisent à cette même intuition, mais sans le bagage culturel du Védânta et de la Reconnaissance, et surtout sans la culture gourouiste et religieuse dans laquelle baignent les approches non-dualistes, même celles qui se veulent occidentales et "modernes". Donc pour moi, la Vision Sans Tête, le Védânta et la Reconnaissance sont comme mes parents spirituels, mes références et mes rencontres les plus importantes.
Comme cette intuition se ramène, en termes d'expérience, à une sorte de silence intérieur, je donne aussi beaucoup de valeur au dzogchen et à la mahâmudrâ, deux traditions bouddhistes fort peu bouddhiste, qui décrivent en détail la conscience pure, pareille à l'espace, synonyme, dans mon dictionnaire personnel, de "silence intérieur". Mais comme, par ailleurs, elles sont beaucoup moins claires et qu'elles sont bien davantage liées à des idéologies pour ainsi dire féodales et carrément obscurantistes, elles ont moins d'importance dans ma "famille" spirituelle. Ce sont des amies proches, fidèles, mais pas aussi importantes, en ce sens que je pourrais m'en passer. Elles n'ont pas fondamentalement bouleversé mon existence.
Bref, toujours est-il que, traversant maints courants, traditions, expériences et rencontres (car le partage avec des chercheurs vivants a aussi joué un grand rôle), j'en suis venu à la distinction entre les faits et leurs interprétations. Je ne retrouve plus les billets de blog où j'en parle, mais il y a déjà de nombreuses années que j'ai remarqué l'utilité de cette distinction que j'emploie régulièrement pour faire le tri et revenir à l'essentiel. Car, à côté de la non-dualité et de la mystique, j'ai rencontré la science, avec des gens comme Daniel Dennett, David Chalmers, Sam Harris ou Suzan Blackmore. Or, les preuves et indices sont très forts en faveur de la thèse qui fait actuellement consensus, selon laquelle tout n'est que matière, la vie et la conscience n'étant que des épiphénomènes dus au hasards, c'est-à-dire au jeu de forces aveugles, sans aucun dessein ni plan.
Je me retrouve donc face à une antinomie :
-D'un côté, l'intuition et la certitude que tout est "dans" la conscience, comme les corps physiques sont dans l'espace physique.
-De l'autre, la certitude selon laquelle la conscience est "dans" le cerveau qui est "dans" l'univers, infini et sans centre absolu.
Les deux points de vue ont des arguments de force égales, semble-t-il.
Le partisan de la Première Personne (celui du Védânta, de la Reconnaissance et de la Vision Sans Tête) fera remarquer que le point de vue de la Troisième Personne (celui de la science) n'apparaît que "dans" celui de la Première. Mais le réaliste (appelons ça comme ça) rétorquera que tout cela n'est qu'une illusion possible grâce au cerveau. Et le spiritualiste (appelons-le comme ça) lui répondra que le cerveau n'est qu'une représentation qui fait partie de l'état de veille, lequel n'est qu'un état (apparent) de la conscience, un contenu de l'espace de la conscience, parmi d'autres contenus. Et ainsi de suite...
C'est une véritable tragédie grecque. Deux points de vue apparemment irréconciliables et de forces égales. Avec nous en Iphigénie(s).
Même le ressenti mystique, celui de l'unité avec toutes choses (aussi appelé "amour") peut s'expliquer par un sous-bassement neurologique, en l’occurrence le nerf vague, dont le fonctionnement n'a rien de vague.
Et sur ces questions, Shankara, le Bouddha ou Abhinava Goupta ne peuvent pas m'aider, car ils ne connaissaient rien du cerveau. La méditation et la réflexion sur la simple base de l'expérience ordinaire ne permettent pas de découvrir l'existence des neurones, ni des axones. Longchenpa a , de son côté, beaucoup médité sur la Présence-Conscience-Témoin ; mais il n'a pas découvert la Sélection Naturelle, par exemple. Et cela change tout.
Est-ce que cela réfute la non-dualité ? La mystique ?
Je n'en suis pas sûr. En revanche, je suis sûr que les découvertes scientifiques (et exclusivement scientifiques) des 200 dernières années ont des implications profondes et extraordinaires sur mon existence quotidienne, sur la façon de vivre la maladie, la vieillesse et la mort (mais pas seulement !). Les faits changent les interprétations et les valeurs, car les faits sont la base des interprétations et des valeurs. Darwin, Einstein et le Big Bang changent tout, du moins autant que le Bouddha, Shankara et Abhinava Goupta.
Voici donc quelques idées en forme de bilan.
Je ne suis pas devenu catholique. Je ne me suis converti à aucune religion. Je ne crois pas aux balivernes New Age. Je pratique le silence intérieur, le ressenti du cœur, je crois que bien des choses sont possibles. Mais je crois surtout que la science change tout.
Et que, donc, je dois me demander ceci :
Et s'il n'y avait aucune conscience indépendante de la matière, et si le matérialisme avait raison, ma vie intérieure s'en trouverait-elle bouleversée ? Anéantie ? Rendue Impossible ? Simplement modifiée ?
Voilà à quoi je réfléchis.
Et je vous invite, cher lecteur, à faire de même.
Parce que je trouve cela merveilleux, noble et passionnant.
Belle journée à tous."
Source : http://shivaisme-cachemire.blogspot.com/ |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3019 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Lu 13 Août 2018 20:27 Sujet du message: |
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Beaucoup passent par les mêmes interrogations. Ce qui dans mon cas a fait pencher la balance du coté spirituel a été des expériences ou non-expériences qui remettaient en cause une interprétation purement matérialiste du monde.
Il peut sembler exister une opposition entre une approche basée la connaissance (l'approche cognitive dont tu parles, dans un sens intuitif, dépassant et transcendant l'intellect, le jnana yoga hindou) qu'on retrouve dans le bouddhisme et les approches de l'éveil en général et celles basées sur l'amour (l'approche "affective" dont tu parles, le bhakti yoga hindou, la mystique) que l'on retrouve aussi dans les traditions occidentales monastiques, religieuses, mais qu'il est possible d'approcher en dépassant l'aspect dogmatique.
L'hindouisme considère aussi une troisième approche qui est celle du karma yoga, le yoga de l'action désintéressée, approche présente aussi, à mon avis, dans de nombreuses démarches de vie religieuses et/ou monastiques. C'est la volonté qui semble dans ce cas être la composante humaine concernée.
Il ne me parait pas exister de réelle opposition entre toutes ces approches que certains envisagent même de façon complémentaire.
Le matérialisme strict me parait être une impasse sur tous les plans mais qu'importe les théories ; c'est la vie elle-même qui détermine le chemin de chacun. |
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Christophe
Inscrit le: 16 Mai 2018 Messages: 939
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Posté le: Lu 13 Août 2018 20:32 Sujet du message: Re: La vache cosmique. (blog) |
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konrad a écrit: | Et s'il n'y avait aucune conscience indépendante de la matière, et si le matérialisme avait raison, ma vie intérieure s'en trouverait-elle bouleversée ? Anéantie ? Rendue Impossible ? Simplement modifiée ? |
Est-ce vraiment ce que dit le matérialisme ou ne s'en soucie-t-il simplement pas ?
Pour répondre à ta question, oui, ta vie, intérieure comme extérieure, s'en trouverait radicalement modifiée.
Chaque seconde te deviendrait précieuse et deviendrait intense.
Chaque vie, en fonction de son degré de sensibilité.
L'éveil. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5638 Localisation: Suisse
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Posté le: Ma 14 Août 2018 10:25 Sujet du message: |
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Bonjour konrad et les autres, merci pour ce lien.
Je remets un texte que j'avais déjà posté il y a longtemps qui répond, me semble-t-il, à cette question :
Si tu défends la thèse que les seules réalités à l’oeuvre sont des forces matérielles qui n’ont en vue que la survie de l’organisme qui se nomme lui-même “je”, alors il faut bien reconnaître que la vérité du jugement que tu as formulée ne saurait être considérée comme une vérité au sens fort du terme, mais simplement comme l’expression appropriée d’un organisme qui émettrait des propositions qu’il qualifierait de vraies parce que cette capacité lui donnerait un avantage en terme de survie. Si “je” est illusoire, alors la pensée qu’il produit ne saurait conduire à une quelconque vérité, parce que c’est “je” qui juge de la véracité d’une proposition. Sans “je”, la pensée serait privée de la lumière qui lui permettrait de prétendre à la vérité. La vérité n’aurait dès lors aucun caractère absolu, mais constituerait une simple croyance bénéfique en terme de survie, au même titre que la croyance en Dieu, qui allongerait la durée de vie selon certaines études ( http://atheisme.free.fr/Revue_presse/Science_et_vie_1055.htm ). Croire que la vérité soit “vraie” serait ainsi illusoire, puisque sa véracité ne se mesurerait à rien d’autre qu’à sa capacité de favoriser la survie de l’organisme qui croirait (à tort) émettre des propositions vraies en absolu. On voit bien que soutenir une telle thèse fait tout s’écrouler, y compris la thèse en question, puisqu’elle ne s’appuie dès lors elle non plus sur rien qui soit positivement vrai.
A partir du moment où on commence à penser, cette activité se crédite elle-même d’une capacité à trouver la vérité. La vérité apparaît comme une propriété de la pensée, et elle tire l’intégralité de sa légitimité de la pensée. Imaginer que la capacité à juger de la vérité puisse être infléchie par quelque chose qui se trouverait hors de la pensée, c’est retirer à la pensée toute capacité à trouver la vérité, et faire de la vérité un simple moyen utile. Si par exemple, en examinant la démonstration de la proposition “la sommes des angles d’un triangle fait 180 degrés”, je dois considérer que la vérité qui m’apparaît dans cette proposition n’est pas uniquement de nature abstraite, mais qu’elle dépendrait de processus matériels étrangers à la pensée elle-même, alors c’est la capacité de penser quelque chose de vrai en soi qui s’écroule, et avec elle la pensée elle-même. Et aussi toute la science qui prétendrait émettre des propositions vraies sur les processus matériels en question.
Si par contre, comme on est forcé d’en convenir, les jugements que je peux porter en m’en tenant à la seule pensée sont vrais, alors la question du libre-arbitre se pose sur un autre jour. Parce que je possède en moi quelque chose dont la réalité n’est pas dépendante d’un processus matériel.
Supposons une réunion à huis-clos qui rassemble les plus éminents tenants des deux courants antagonistes : celui pour lequel, comme tu l’as très bien décrit, le “je”, le libre-arbitre et la vérité ne sont en fin de compte que des ajustements des organismes qui se considèrent dépositaires de ces qualités, parce que ces qualités ont l’avantage de favoriser leur survie, et que c’est à ce titre seulement, parce qu’elles sont efficaces, qu’elles sont vraies, et non pas par une quelconque vérité intrinsèque ou métaphysique qu’elle posséderaient ; et les tenants d’une philosophie du sujet, qui considèrent le sujet comme donné premier, précédant l’expérience, et capable de dégager au travers des multiples conceptions qu’il développe, une vérité qui ne soit pas un simple leurre, mais qui corresponde à quelque chose de vrai en absolu. L’existence de cet absolu, auquel ce sujet aurait de ce fait directement accès, conférerait du même coup a ce sujet une réalité immatérielle, parce qu’indépendante des phénomènes matériels qui soutiennent son existence. Imaginons que ces deux groupes de savants discutent ensemble des heures et des jours, affutant chacun leurs arguments les plus fins, jusqu’au moment où l’un des camps s’avoue vaincu. Imaginons que les tenants du sujet s’avouent vaincus, et que les tenants de la force aveugle triomphent. Ils sortiraient de la salle, et face aux journalistes, annonceraient la bonne nouvelle : “C’est nous qui avions raison. Il n’existe rien qui puisse être considéré comme vrai sans qu’on ne doive voir dans cette vérité autre chose que l’appât que nous tend la vie pour nous pousser à survivre.” Un journaliste pose alors cette question : “Mais alors, est-ce vraiment vrai, que vous ayez raison ?”
On s’aperçoit très bien, à l’aide de cette démonstration par l’absurde, que la validation d’un système ne peut jamais se faire à l’aide des seuls éléments du système. Et que le sujet, si les jugements qu’il émet concernant le système auquel il appartient prétendent dire quelque chose de lui qui ne soit pas simplement redondant par rapport aux éléments du système, doit se situer à l’extérieur de celui-ci. Or on a vu que c’est précisément ce qu’il fait : le sujet échappe obstinément à la représentation dans laquelle on cherche à l’enfermer. Comme le dit Wittgenstein, « Le sujet n’appartient pas au monde, mais il est une frontière du monde. » (tractatus 5.632) |
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Christophe
Inscrit le: 16 Mai 2018 Messages: 939
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Posté le: Ma 14 Août 2018 10:28 Sujet du message: |
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Le sujet, Je, n'a pas de sens par lui-même.
Ce qui donne le sens au Je, c'est Nous.
Après la question "qui suis-je ?" se pose la question : qui sommes-nous ?
Nous ne pouvons pas répondre à l'une sans répondre à l'autre.
Si c'est parce que je pense que je suis, c'est parce que nous nous comprenons que nous sommes.
One. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8583 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 14 Août 2018 13:08 Sujet du message: |
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Bonjour Christophe !
En affirmant cela, tu nous empèches de sortir de la dualité, de l'identification au moi-je ! |
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Christophe
Inscrit le: 16 Mai 2018 Messages: 939
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Posté le: Ma 14 Août 2018 13:08 Sujet du message: |
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Belle affirmation qui voudrait m'empêcher. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8583 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 14 Août 2018 13:12 Sujet du message: |
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Dans la dualité, les êtres sont séparés les uns des autres, quand cette illusion tombe, il n'y a plus que l'Un et toute souffrance à disparu ! |
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Christophe Lephay Invité
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Posté le: Ve 07 Sep 2018 12:24 Sujet du message: |
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Dans tes rêves. |
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caroline
Inscrit le: 15 Août 2018 Messages: 258 Localisation: Dans l'Un
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Posté le: Ve 07 Sep 2018 17:33 Sujet du message: |
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Non, plutôt comme dans le sommeil profond, ou plus rien n'existe, même pas le rêve.
S'il n'y a Rien, il n'y a pas de souffrance non plus. _________________ Tu es aux commandes autant que je le suis ?
Regarde, je ne tiens pas le volant !
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Christophe Lephay Invité
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Posté le: Ve 07 Sep 2018 18:13 Sujet du message: |
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Je suis, pour ma part, reconnaissant au sort et à la nature pour les souffrances qu'ils m'ont infligé et qui étaient à l'exacte limite de ce que j'étais capable d'endurer. |
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caroline
Inscrit le: 15 Août 2018 Messages: 258 Localisation: Dans l'Un
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Posté le: Ve 07 Sep 2018 21:07 Sujet du message: |
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Gare à celui qui sait toujours repousser ses limites !!!
_________________ Tu es aux commandes autant que je le suis ?
Regarde, je ne tiens pas le volant !
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Christophe Lephay Invité
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Posté le: Ve 07 Sep 2018 21:37 Sujet du message: |
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J'ai atteint les miennes.
Aller plus loin me serait fatal. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5638 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 07 Sep 2018 22:19 Sujet du message: |
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Christophe Lephay a écrit: | J'ai atteint les miennes.
Aller plus loin me serait fatal. |
La Réalité est toujours au-delà. Trouver la réalité, c'est toujours aller au-delà des limites. Et le jour où on croit qu'on est allé jusqu'au bout, et bien, la réalité, elle, se trouve encore au-delà. On n'est jamais arrivé. On ne se trouve soi-même que lorsqu'on se dépasse. Et lorsqu'on s'est trouvé, et bien, il ne reste plus qu'à recommencer, à dépasser ces nouvelles limites, dépasser cet horizon borné par notre connaissance. Dès qu'on s'est installé dans une connaissance, on ne vit plus. Vivre, c'est ne jamais s'installer. |
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Christophe Lephay Invité
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Posté le: Ve 07 Sep 2018 22:33 Sujet du message: |
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Je n'ai pas à dépasser de quelconques limites.
Celles que j'ai atteintes sont physiologiques.
Je suis en improvisation constante et n'ai pas besoin de plus pour vivre. |
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