Regards sur l'éveil
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KIYA
Inscrit le: 20 Fév 2014 Messages: 2196
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Posté le: Di 30 Sep 2018 20:45 Sujet du message: La solitude |
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J'ai trouvé ce texte de Jules Bureau. Je partage sa vision positive de la solitude.
Extrait:
La nature fondamentale de la solitude.
"Tout être humain est fondamentalement seul et, au-delà de son désir d'échapper à cette vérité, chacun quelque part en lui-même le sait. Cette réalité inaliénable de la condition humaine nous accompagne malgré nous de la naissance à la mort. Seuls pour naître et pour mourir. Seuls pour ressentir, jouir, réfléchir, goûter et souffrir. Bref, nous sommes seuls pour être."
J'apprécie particulièrement cette idée qu'il développe:
"L'expérience de la solitude conduit donc à mieux ressentir sa subjectivité."
https://www.psycho-ressources.com/bibli/solitude.html |
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opus
Inscrit le: 23 Mai 2016 Messages: 399 Localisation: Cher
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Posté le: Ma 02 Oct 2018 10:40 Sujet du message: |
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[i]Ce texte de Jules Bureau est passionnant . Merci
Je me sent beaucoup dans ce contexte là suite à séparation et deuil conjugué , solitude plutôt imposée au départ .
Cela se traduit par souffrance et angoisses (vide) , et effectivement ces impressions décuplées par
- le souci du jugement de l'entourage désormais très souvent absent ,
-de ses injonctions à "sortir" ,
-des anxiètés par rapport à une sensation de décrépitude , parce que la relation "live" est énergisante et vivante , contrairement à ce que dit me semble t il M. Bureau ...
- le sentiment d'une vie inutile et sans interet .
MAIS
De temps à autre au travers de cette noirceur morbide , je suis tenté de percevoir autre chose , autre chose de mystérieux, de plus profond , plus authentique peut être et d'indescriptible surement . On comprend que seule la solitude profonde peut permettre en filigrane ces impressions .
Et , la aussi je partage ce point de vue , que la relation amicale , rassurante , divertissante peut être aussi un leurre du fait justement d'être rassurante , créant un sentiment d'exister et d'être en sécurité , alors que c'est un leurre . Ce qui n'empeche pas bien entendu à la personne en face d'être exeptionnellebien sûr et chaleureuse et nous apportant grand bien .
J'en terminerai , alors que j'ai encore des tas de choses à communiquer sur ce sujet : qu'il est extrêmement difficile de traverser toute les souffrances ci dessus évoquées ainsi que dans le texte de Jules Bureau très difficile et même dangereux (tentation de mettre fin à ses jours face à la douleur et l'enfermement) , très lucide , dans le paragraphe sur l'isolement ... [/i] _________________ ... ? ... |
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o p u s Invité
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 9:53 Sujet du message: vous reprendrez un peu de désert |
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C'est ça aussi la solitude . écrire un truc ... et puis rien ...
opus |
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Christophe Lephay Invité
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 10:07 Sujet du message: |
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Il est difficile de penser en dehors de toute relation.
De fait, il me semble que quand nous pensons des mots, nous avons toujours un destinataire en tête, sans nécessairement en être conscient, et ce destinataire virtuel nous renvoie un feed-back, virtuel lui-aussi, qui oriente et conditionne nos pensées.
La solitude extrême, celle qui consiste à ne plus être capable d'envisager quiconque à même de comprendre ce que nous ressentons ou vivons, est extrêmement pénible, provoque une souffrance extrême mais, dans le même temps, nous met dans une position où nous somme intégralement seul avec nous-même, ce qui est libératoire, malgré la douleur. |
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KIYA
Inscrit le: 20 Fév 2014 Messages: 2196
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 16:08 Sujet du message: |
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Opus a écrit: | C'est ça aussi la solitude . écrire un truc ... et puis rien ...
opus |
Je pense que la solitude et l'isolement sont deux choses bien distinctes .
Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on appelle solitude. Ce mot est souvent employé au sens de sentiment d'isolement, mais pour moi, c'est l'état de l'être, voire l'être même. Dans ce dernier sens, il ne suggère en rien une souffrance ou un manque, mais plutôt une "présence à soi".
Je pense que c'est cela que Jules Bureau tente de nous dire.
Se laisser ressentir cette présence à soi il me semble, demande à être capable d'accepter l'isolement.
Si on va vers l'autre depuis notre vide alors on ne se donne pas mais on cherche à se remplir, à se combler. Et c'est là à mon avis la raison pour laquelle tant de relations sont conflictuelles ou frustrantes.
Si on va dans le monde à partir de notre propre présence, alors nous sommes libérés de nos attentes. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8583 Localisation: belgique
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 16:40 Sujet du message: |
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Très juste ! |
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caroline
Inscrit le: 15 Août 2018 Messages: 258 Localisation: Dans l'Un
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 16:41 Sujet du message: |
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Vivre un deuil dans la solitude, comme tu le décris opus, c'est peut-être le comble de l'isolement qui est décrit dans l'article de M. Bruneau.
Je compatis.
J'avais lu ta réponse à KIYA, de même que le topic et l'article en question, mais j'ai complètement séché pour répondre.
Poutant, j'avais envie d'écrire quelque chose, de t'exprimer mon empathie...
Décidément, quand la vie prend une direction, rien ne peut l'arrêter et mon mutisme à ton égard n'y a pas échappé !
christophe a écrit: | La solitude extrême, celle qui consiste à ne plus être capable d'envisager quiconque à même de comprendre ce que nous ressentons ou vivons, est extrêmement pénible, provoque une souffrance extrême mais, dans le même temps, nous met dans une position où nous somme intégralement seul avec nous-même, ce qui est libératoire, malgré la douleur. |
Je suis d'accord avec christophe. Après avoir vécu la proximité de l'autre, lorsque cette proximité s'arrête brusquement, tout devient trop tranquille et nous met face à nous même.
Il y a un fabuleux trésor à trouver en nous et je crois que tu l'as aperçu, opus, cette chose mystérieuse et indescriptible, sans forme, qui vit en toi.
Tu n'auras pas à vivre isolé pour le reste de tes jours. Souvent la part de nous qui croit ceci vient tourner le fer dans la plaie en focusant sur cette idée insensée. Ce n'est pas nécessaire d'y croire ... ce ne sont que des pensées générées pour remplir de vide un peu inconfortable.
Mais quand tu auras bien apprivoisé ce vide mystérieux et "trop" tranquille,
il se produira ce que KIYA décrit dans son dernier message:
KIYA a écrit: | Si on va dans le monde à partir de notre propre présence, alors nous sommes libérés de nos attentes. |
J'ajouterais qu'à partir de cette présence, ta vie prendra un tournant inespéré, encore plus grandiose que tu n'aurais jamais pu l'espérer.
La relation à l'autre gagne en magie.
Je ne peux l'expliquer autrement… ce mystère indescriptible étant l'unique Source de cette abondance.
Mais en attendant, tu peux commencer à apprivoiser ce mystérieux vide.
Pour ce faire, moi j'aime bien pratiquer la méditation.
_________________ Tu es aux commandes autant que je le suis ?
Regarde, je ne tiens pas le volant !
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ThierryM
Inscrit le: 21 Mai 2015 Messages: 338 Localisation: us
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 17:31 Sujet du message: |
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Tu ne peut pas être seule, tu es solitude,
............"...............libre, ......".. liberté,
...
tout est ici et ne change jamais,
<3 |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5638 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 19:11 Sujet du message: |
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J'aime bien ces mots de Rainer Maria Rilke, dans ses Lettres à un jeune poète ― elles ne s'adressent pas seulement aux poètes, ou alors nous le sommes peut-être tous :
« Et si nous revenons à la solitude, il nous devient de plus en plus clair qu'elle n'est pas une chose qu'il nous est loisible de prendre ou de laisser. Nous sommes solitude. Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n'était pas. Mais c'est tout. Comme il serait préférable que nous comprenions que nous sommes solitude ; oui : et partir de cette vérité ! Sans nul doute serons-nous alors pris de vertige, car tous nos horizons familiers nous auront échappé ; plus rien ne sera proche, et le lointain reculera à l'infini. Seul un homme qui serait placé brusquement, et sans y avoir été aucunement préparé, de sa chambre au sommet d'une haute montagne, éprouverait quelque chose de pareil : une insécurité sans égale, un tel saisissement venu d'une force inconnue, qu'il en serait presque détruit. » |
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Christophe Lephay Invité
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 19:47 Sujet du message: |
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Si c'est parce que je pense que je suis, c'est parce que nous nous comprenons que nous sommes. |
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Christophe Lephay Invité
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Posté le: Ve 05 Oct 2018 19:52 Sujet du message: |
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Il y a quelque chose qui m'interpelle.
Les mots d'un autre sont la pensée d'un autre.
Je ne vois pas comment on pourrait être éveillé et prononcer les mots d'un autre que de soi-même. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5924
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Posté le: Sa 06 Oct 2018 0:10 Sujet du message: |
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KIYA a écrit: | Opus a écrit: | C'est ça aussi la solitude . écrire un truc ... et puis rien ...
opus |
Je pense que la solitude et l'isolement sont deux choses bien distinctes .
Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on appelle solitude. Ce mot est souvent employé au sens de sentiment d'isolement, mais pour moi, c'est l'état de l'être, voire l'être même. Dans ce dernier sens, il ne suggère en rien une souffrance ou un manque, mais plutôt une "présence à soi".
Je pense que c'est cela que Jules Bureau tente de nous dire.
Se laisser ressentir cette présence à soi il me semble, demande à être capable d'accepter l'isolement.
Si on va vers l'autre depuis notre vide alors on ne se donne pas mais on cherche à se remplir, à se combler. Et c'est là à mon avis la raison pour laquelle tant de relations sont conflictuelles ou frustrantes.
Si on va dans le monde à partir de notre propre présence, alors nous sommes libérés de nos attentes. |
OUi, je suis ok. En fait l isolement c est refuser d' accepter sa solitude. Et il me semble que quand on l accepte on peut vraiment s ouvrir a la relation, qui est l inverse de l isolement, et donc a la vie. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5924
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Posté le: Sa 06 Oct 2018 0:12 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | J'aime bien ces mots de Rainer Maria Rilke, dans ses Lettres à un jeune poète ― elles ne s'adressent pas seulement aux poètes, ou alors nous le sommes peut-être tous :
« Et si nous revenons à la solitude, il nous devient de plus en plus clair qu'elle n'est pas une chose qu'il nous est loisible de prendre ou de laisser. Nous sommes solitude. Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n'était pas. Mais c'est tout. Comme il serait préférable que nous comprenions que nous sommes solitude ; oui : et partir de cette vérité ! Sans nul doute serons-nous alors pris de vertige, car tous nos horizons familiers nous auront échappé ; plus rien ne sera proche, et le lointain reculera à l'infini. Seul un homme qui serait placé brusquement, et sans y avoir été aucunement préparé, de sa chambre au sommet d'une haute montagne, éprouverait quelque chose de pareil : une insécurité sans égale, un tel saisissement venu d'une force inconnue, qu'il en serait presque détruit. » |
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opus
Inscrit le: 23 Mai 2016 Messages: 399 Localisation: Cher
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Posté le: Lu 08 Oct 2018 9:53 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | KIYA a écrit: | Opus a écrit: | C'est ça aussi la solitude . écrire un truc ... et puis rien ...
opus |
Je pense que la solitude et l'isolement sont deux choses bien distinctes .
Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on appelle solitude. Ce mot est souvent employé au sens de sentiment d'isolement, mais pour moi, c'est l'état de l'être, voire l'être même. Dans ce dernier sens, il ne suggère en rien une souffrance ou un manque, mais plutôt une "présence à soi".
Je pense que c'est cela que Jules Bureau tente de nous dire.
Se laisser ressentir cette présence à soi il me semble, demande à être capable d'accepter l'isolement.
Si on va vers l'autre depuis notre vide alors on ne se donne pas mais on cherche à se remplir, à se combler. Et c'est là à mon avis la raison pour laquelle tant de relations sont conflictuelles ou frustrantes.
Si on va dans le monde à partir de notre propre présence, alors nous sommes libérés de nos attentes. |
OUi, je suis ok. En fait l isolement c est refuser d' accepter sa solitude. Et il me semble que quand on l accepte on peut vraiment s ouvrir a la relation, qui est l inverse de l isolement, et donc a la vie. |
Oui , tout à fait . _________________ ... ? ... |
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opus
Inscrit le: 23 Mai 2016 Messages: 399 Localisation: Cher
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Posté le: Lu 08 Oct 2018 10:01 Sujet du message: |
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caroline a écrit: | Vivre un deuil dans la solitude, comme tu le décris opus, c'est peut-être le comble de l'isolement qui est décrit dans l'article de M. Bruneau.
Je compatis.
J'avais lu ta réponse à KIYA, de même que le topic et l'article en question, mais j'ai complètement séché pour répondre.
Poutant, j'avais envie d'écrire quelque chose, de t'exprimer mon empathie...
Décidément, quand la vie prend une direction, rien ne peut l'arrêter et mon mutisme à ton égard n'y a pas échappé !
christophe a écrit: | La solitude extrême, celle qui consiste à ne plus être capable d'envisager quiconque à même de comprendre ce que nous ressentons ou vivons, est extrêmement pénible, provoque une souffrance extrême mais, dans le même temps, nous met dans une position où nous somme intégralement seul avec nous-même, ce qui est libératoire, malgré la douleur. |
Je suis d'accord avec christophe. Après avoir vécu la proximité de l'autre, lorsque cette proximité s'arrête brusquement, tout devient trop tranquille et nous met face à nous même.
Il y a un fabuleux trésor à trouver en nous et je crois que tu l'as aperçu, opus, cette chose mystérieuse et indescriptible, sans forme, qui vit en toi.
Tu n'auras pas à vivre isolé pour le reste de tes jours. Souvent la part de nous qui croit ceci vient tourner le fer dans la plaie en focusant sur cette idée insensée. Ce n'est pas nécessaire d'y croire ... ce ne sont que des pensées générées pour remplir de vide un peu inconfortable.
Mais quand tu auras bien apprivoisé ce vide mystérieux et "trop" tranquille,
il se produira ce que KIYA décrit dans son dernier message:
KIYA a écrit: | Si on va dans le monde à partir de notre propre présence, alors nous sommes libérés de nos attentes. |
J'ajouterais qu'à partir de cette présence, ta vie prendra un tournant inespéré, encore plus grandiose que tu n'aurais jamais pu l'espérer.
La relation à l'autre gagne en magie.
Je ne peux l'expliquer autrement… ce mystère indescriptible étant l'unique Source de cette abondance.
Mais en attendant, tu peux commencer à apprivoiser ce mystérieux vide.
Pour ce faire, moi j'aime bien pratiquer la méditation.
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Merci beaucoup Caroline , cela me touche énormément . Oui j'ai entre aperçu ce quelquechose d'indescriptible et même parfois j'arrive à faire appel à ça , en acte volontaire (ou pas ) , et "ça" revient furtivement le temps d'un éclair , et c'est pas angoissant , au contraire ... une respiration d'air frais , pur . Et lé présent, la présence , mélée d'un regard sans point d'origine et à partir d'une energie sans nom se fait ressentir , juste ressentir . _________________ ... ? ... |
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