Regards sur l'éveil
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5643 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 31 Mai 2019 20:46 Sujet du message: Renoncer à soi |
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On dit souvent qu’il s’agit de renoncer à soi pour découvrir l’éveil. C’est vrai, encore qu’il faille s’entendre sur les mots. Car si on renonce à soi, c’est toujours soi qui renonce à soi. La question est donc : quel soi renonce à quel soi ? Ou : qui en soi renonce à quoi en soi ? Au fond, ce à quoi il s’agit de renoncer, ce n’est pas ceci ou cela ; ce n’est pas tel ou tel objet, ou telle ou telle qualité qu’il s’agirait de remplacer par telle autre, mais bien plutôt de renoncer à tout ce qui apparaît en soi. Renoncer ne veut pas dire supprimer, mais ne pas s’y attacher. Ne pas faire sien.
Ce geste de faire sien est tellement naturel, qu’on n’y prend même pas garde. Faire sien, c’est croire qu’on voit ce qu’on voit, qu’on pense ce qu’on pense, qu’on ressent ce qu’on ressent. C’est croire que lorsqu’on voit telle fleur, on voit cette fleur. Ne pas faire sien, c’est regarder cette fleur, mais ne rien en dire. Le problème, c’est que si on essaie de le faire, on parviendra peut-être à ne rien dire de la fleur, mais on ne se rendra pas compte qu’en même temps, on se dira quelque chose sur le fait qu’on soit parvenu à ne rien en dire. On ne peut pas éviter le surgissement d'un commentaire intérieur, même non verbal, qui fasse de tout ce qui surgit en soi quelque chose qu'on s'approprie. C'est pour cela qu'il est si difficile de renoncer à soi : parce qu’il est impossible de renoncer à ce sur quoi on prend appui pour le faire.
Au fond, la seule chose qu’on puisse faire, c’est reconnaître son impuissance à ne pas s'approprier. Voilà un but plus facile à atteindre : on y parvient chaque fois qu'on se rend compte qu'on a échoué à ne pas s'approprier. Ainsi, chaque fois qu’on se rend compte qu’au lieu d'avoir laissé être telle pensée, telle impression, tel sentiment, on en a fait du sien, et bien on se l’avoue. On ne cherche pas à corriger cela, on s’avoue simplement son impuissance. On reste attentif à cette impuissance, et à rien d’autre.
Être attentif à sa propre impuissance, c’est le seul moyen d'échapper au sortilège de l'appropriation. Bien sûr, on peut toujours se leurrer, et jouer à se sentir impuissant. Mais si on le fait vraiment, si notre démarche s’origine dans quelque chose d’assez profond, vient un moment où on se sent réellement impuissant. C’est là qu’on touche un fond. On sort du jeu de miroirs, l’impuissance que l’on ressent n’est plus un discours que l’on se tient, elle est réelle. On prend pied sur la réalité. Tout se révèle alors dans une épaisseur d’être dont on n'avait pas idée. On comprend enfin ce que veut dire : renoncer à soi. C’est laisser être tout ce qui est. Plus encore, c'est se découvrir soi-même source d'un être qui se révèle de partout, dans une forme de respiration. Par l'expiration, on renonce à voir ce que l’on voit, à penser ce que l’on pense, à ressentir ce que l’on ressent, et par l'inspiration, on touche l'être de ce qui est vu, pensé, senti.
Au fond, il n’y a nul égo dont il faudrait se dégager ; il n’y a pas deux soi, mais un seul ; mais il y a un état hypnotique, un sommeil, dont il s’agit de se réveiller. |
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sèpher
Inscrit le: 31 Oct 2011 Messages: 1350 Localisation: paris
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Posté le: Sa 01 Juin 2019 21:35 Sujet du message: Re: Renoncer à soi |
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joaquim a écrit: | . Par l'expiration, on renonce à voir ce que l’on voit, à penser ce que l’on pense, à ressentir ce que l’on ressent, et par l'inspiration, on touche l'être de ce qui est vu, pensé, senti.
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_________________ Si l'on vous demande : Quel est le signe de votre Père qui est en vous ? Dites-leur : C'est un mouvement et un repos . Thomas (evangile apocryphe) |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Di 02 Juin 2019 8:58 Sujet du message: Re: Renoncer à soi |
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bonjour Joaquim
joaquim a écrit: | On dit souvent qu’il s’agit de renoncer à soi pour découvrir l’éveil. C’est vrai, encore qu’il faille s’entendre sur les mots. Car si on renonce à soi, c’est toujours soi qui renonce à soi. La question est donc : quel soi renonce à quel soi ? Ou : qui en soi renonce à quoi en soi ? Au fond, ce à quoi il s’agit de renoncer, ce n’est pas ceci ou cela ; ce n’est pas tel ou tel objet, ou telle ou telle qualité qu’il s’agirait de remplacer par telle autre, mais bien plutôt de renoncer à tout ce qui apparaît en soi. Renoncer ne veut pas dire supprimer, mais ne pas s’y attacher. Ne pas faire sien.
Ce geste de faire sien est tellement naturel, qu’on n’y prend même pas garde. Faire sien, c’est croire qu’on voit ce qu’on voit, qu’on pense ce qu’on pense, qu’on ressent ce qu’on ressent. C’est croire que lorsqu’on voit telle fleur, on voit cette fleur. Ne pas faire sien, c’est regarder cette fleur, mais ne rien en dire. Le problème, c’est que si on essaie de le faire, on parviendra peut-être à ne rien dire de la fleur, mais on ne se rendra pas compte qu’en même temps, on se dira quelque chose sur le fait qu’on soit parvenu à ne rien en dire. On ne peut pas éviter le surgissement d'un commentaire intérieur, même non verbal, qui fasse de tout ce qui surgit en soi quelque chose qu'on s'approprie. C'est pour cela qu'il est si difficile de renoncer à soi : parce qu’il est impossible de renoncer à ce sur quoi on prend appui pour le faire.
Au fond, la seule chose qu’on puisse faire, c’est reconnaître son impuissance à ne pas s'approprier. Voilà un but plus facile à atteindre : on y parvient chaque fois qu'on se rend compte qu'on a échoué à ne pas s'approprier. Ainsi, chaque fois qu’on se rend compte qu’au lieu d'avoir laissé être telle pensée, telle impression, tel sentiment, on en a fait du sien, et bien on se l’avoue. On ne cherche pas à corriger cela, on s’avoue simplement son impuissance. On reste attentif à cette impuissance, et à rien d’autre.
Être attentif à sa propre impuissance, c’est le seul moyen d'échapper au sortilège de l'appropriation. Bien sûr, on peut toujours se leurrer, et jouer à se sentir impuissant. Mais si on le fait vraiment, si notre démarche s’origine dans quelque chose d’assez profond, vient un moment où on se sent réellement impuissant. C’est là qu’on touche un fond. On sort du jeu de miroirs, l’impuissance que l’on ressent n’est plus un discours que l’on se tient, elle est réelle. On prend pied sur la réalité. Tout se révèle alors dans une épaisseur d’être dont on n'avait pas idée. On comprend enfin ce que veut dire : renoncer à soi. C’est laisser être tout ce qui est. Plus encore, c'est se découvrir soi-même source d'un être qui se révèle de partout, dans une forme de respiration. Par l'expiration, on renonce à voir ce que l’on voit, à penser ce que l’on pense, à ressentir ce que l’on ressent, et par l'inspiration, on touche l'être de ce qui est vu, pensé, senti.
Au fond, il n’y a nul égo dont il faudrait se dégager ; il n’y a pas deux soi, mais un seul ; mais il y a un état hypnotique, un sommeil, dont il s’agit de se réveiller. |
Citation: | "renoncer à soi. C’est laisser être tout ce qui est " |
oui ce moi auquel on renonce , c'est celui qui refuse ou nie toujours ce qui est
, qui toujours veut autre chose que ce qui est, à chaque instant .
il crée toujours un double, un second à ce qui est
compare ce qui est à cet autre qu'il devrait être .
ce moi se pose en juge sur ce qui est, en fonction d'un passé et d'un avenir hypothétique, il nous enferme dans le temps, nous privant du présent.
ce renoncement à soi est donc acceptation inconditionnelle de ce qui est.
on pourrait dire alors que l'on veut ce qui est.
ce vouloir est aussi ne pas vouloir dans le sens où vouloir est toujours vouloir un autre à ce qui nous est donné
en fait ce vouloir revient à aimer ce qui est
Citation: | "Par l'expiration, on renonce à voir ce que l’on voit, à penser ce que l’on pense, à ressentir ce que l’on ressent, et par l'inspiration, on touche l'être de ce qui est vu, pensé, senti." |
curieuse loi de l'effort inversé:
par laquelle ce qui est fait avec effort mène au résultat contraire à celui souhaité; ainsi si on cherche à se noyer, on flotte mais si on panique on coule.
plus on cherche à être , moins on est
et si on cherche à ne pas être alors on voit que l'on est toujours.
un jour tu disais, pour s'éveiller, il faut activement renoncer à l'eveil
pour Voir, activement renoncer à voir
joaquim a écrit: | Lorsqu'on sent l'éveil tout proche, mais qu'on n'est pas “dedans”, on a envie d'y “entrer”. Et c'est justement cette envie qui nous maintient “au-dehors”, car elle souligne notre frontière avec ce Tout dans lequel on aimerait s’immerger. En fait, il faut ne pas vouloir y entrer. Il ne suffit pas de ne pas vouloir y entrer: il faut ne pas vouloir y entrer. La passivité ne mène à rien. Il faut être actif, mais une activité entièrement occupée par l’attente — plus encore, entièrement satisfaite par l’attente. | http://www.cafe-eveil.org/archives/geste-eveil.htm
la même chose pour l'attention :
une pratique d’attention et donc non naturelle divise car on est à la fois attentif à l’objet de notre attention et aussi attentif au fait d’être attentif , on est attaché à l'idée d'être attentif
l’attention est doublement mise en échec car divisée
alors que lorsque l'on aime ce qui est , l'attention est naturelle
on ne se préoccupe pas d’être attentif ,on l’est car on est intéressé par l'objet de notre attention,
on y est entier, il n' y a pas un moi soucieux d'être attentif et ce à quoi on est attentif
dans l'attention véritable on disparait au profit de l'autre .
on ne pense plus à soi, on est rempli de l'autre
etre vraiment attentif, c'est aimer _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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Clay
Inscrit le: 05 Jan 2019 Messages: 56
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Posté le: Di 02 Juin 2019 10:18 Sujet du message: Re: Renoncer à soi |
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joaquim a écrit: | On dit souvent qu’il s’agit de renoncer à soi pour découvrir l’éveil. C’est vrai, encore qu’il faille s’entendre sur les mots. Car si on renonce à soi, c’est toujours soi qui renonce à soi. La question est donc : quel soi renonce à quel soi ? Ou : qui en soi renonce à quoi en soi ? Au fond, ce à quoi il s’agit de renoncer, ce n’est pas ceci ou cela ; ce n’est pas tel ou tel objet, ou telle ou telle qualité qu’il s’agirait de remplacer par telle autre, mais bien plutôt de renoncer à tout ce qui apparaît en soi. Renoncer ne veut pas dire supprimer, mais ne pas s’y attacher. Ne pas faire sien.
Ce geste de faire sien est tellement naturel, qu’on n’y prend même pas garde. Faire sien, c’est croire qu’on voit ce qu’on voit, qu’on pense ce qu’on pense, qu’on ressent ce qu’on ressent. C’est croire que lorsqu’on voit telle fleur, on voit cette fleur. Ne pas faire sien, c’est regarder cette fleur, mais ne rien en dire. Le problème, c’est que si on essaie de le faire, on parviendra peut-être à ne rien dire de la fleur, mais on ne se rendra pas compte qu’en même temps, on se dira quelque chose sur le fait qu’on soit parvenu à ne rien en dire. On ne peut pas éviter le surgissement d'un commentaire intérieur, même non verbal, qui fasse de tout ce qui surgit en soi quelque chose qu'on s'approprie. C'est pour cela qu'il est si difficile de renoncer à soi : parce qu’il est impossible de renoncer à ce sur quoi on prend appui pour le faire.
Au fond, la seule chose qu’on puisse faire, c’est reconnaître son impuissance à ne pas s'approprier. Voilà un but plus facile à atteindre : on y parvient chaque fois qu'on se rend compte qu'on a échoué à ne pas s'approprier. Ainsi, chaque fois qu’on se rend compte qu’au lieu d'avoir laissé être telle pensée, telle impression, tel sentiment, on en a fait du sien, et bien on se l’avoue. On ne cherche pas à corriger cela, on s’avoue simplement son impuissance. On reste attentif à cette impuissance, et à rien d’autre.
Être attentif à sa propre impuissance, c’est le seul moyen d'échapper au sortilège de l'appropriation. Bien sûr, on peut toujours se leurrer, et jouer à se sentir impuissant. Mais si on le fait vraiment, si notre démarche s’origine dans quelque chose d’assez profond, vient un moment où on se sent réellement impuissant. C’est là qu’on touche un fond. On sort du jeu de miroirs, l’impuissance que l’on ressent n’est plus un discours que l’on se tient, elle est réelle. On prend pied sur la réalité. Tout se révèle alors dans une épaisseur d’être dont on n'avait pas idée. On comprend enfin ce que veut dire : renoncer à soi. C’est laisser être tout ce qui est. Plus encore, c'est se découvrir soi-même source d'un être qui se révèle de partout, dans une forme de respiration. Par l'expiration, on renonce à voir ce que l’on voit, à penser ce que l’on pense, à ressentir ce que l’on ressent, et par l'inspiration, on touche l'être de ce qui est vu, pensé, senti.
Au fond, il n’y a nul égo dont il faudrait se dégager ; il n’y a pas deux soi, mais un seul ; mais il y a un état hypnotique, un sommeil, dont il s’agit de se réveiller. |
Hypnose et obsession c'est un peu la même chose. Je ne crois pas que ça part avec l'éveil. |
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ThierryM
Inscrit le: 21 Mai 2015 Messages: 338 Localisation: us
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Posté le: Di 02 Juin 2019 16:35 Sujet du message: |
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... on passera sur l'ironie d'accorder une valeur intrinsèque a l'abandon du penseur ... signé: le penseur comme manifestation <3 <3 <3 |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1467 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Di 02 Juin 2019 16:42 Sujet du message: |
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Vous pointez sur un truc important, d'autant plus difficile à réaliser que c'est quasiment "contre-nature". L'appropriation est instinctive, immédiate et imperceptible. Nous naissons avec.
Il nous faut constater notre impuissance à la "désappropriation" car en effet celle-ci surgit au tréfonds avant même de se manifester verbalement.
Cette ascèse, un brin austère, conduit à révéler l'être. A condition d'aller au fond, qui peut être profond...
Je ne sais pas si je suis capable de suivre une telle voie bien qu'elle me paraisse "vraie". |
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ThierryM
Inscrit le: 21 Mai 2015 Messages: 338 Localisation: us
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Posté le: Di 02 Juin 2019 17:00 Sujet du message: |
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Konrad ... qui pourrait suivre un voie (ou pas) <3 |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1467 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Di 02 Juin 2019 17:47 Sujet du message: |
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ThierryM a écrit: | Konrad ... qui pourrait suivre un voie (ou pas) <3 |
C'est une question qui m'interpelle.
Il y a je crois, un poète, qui correspond bien à ce dont parle Joaquim, c'est Fernando Pessoa. Il faut lire le gardeur de troupeaux.
(Et les autres aussi...) |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Ma 04 Juin 2019 11:16 Sujet du message: |
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bonjour Konrad
konrad a écrit: | Vous pointez sur un truc important, d'autant plus difficile à réaliser que c'est quasiment "contre-nature". L'appropriation est instinctive, immédiate et imperceptible. Nous naissons avec.
Il nous faut constater notre impuissance à la "désappropriation" car en effet celle-ci surgit au tréfonds avant même de se manifester verbalement.
Cette ascèse, un brin austère, conduit à révéler l'être. A condition d'aller au fond, qui peut être profond...
Je ne sais pas si je suis capable de suivre une telle voie bien qu'elle me paraisse "vraie". |
Je ne vois pas tout à fait les choses ainsi, je dirais plutôt l’inverse de ce que tu dis.
« Contre –nature « par rapport à quoi, à notre nature humaine ?
mais y a t il une nature humaine ?
, celle-ci n’est-elle pas construite par nos différents conditionnements ? autrement dit , elle est tout sauf naturelle.
notre véritable nature n’est pas humaine mais spirituelle
»nous ne sommes pas des êtres humains qui faisons une expérience spirituelle mais des êtres spirituels qui faisons une expérience humaine »,
l’appropriation n’est ni instinctive, ni immédiate et imperceptible et nous ne naissons pas avec, le nourrisson ne nait pas avec un moi .
l’appropriation est acquise , c’est un mécanisme très rapide mais pas immédiat
ce qui est immédiat c’est au contraire la désappropriation
celle –ci est liée à notre nature spirituelle, à notre conscience qui est liberté , et donc détachement, désidentification.
et cette conscience ne se vit que dans l’immédiateté de l’ instant .
c’est dans l’instant présent qu’habite la vie qui est présence .
et dans cette présence il n’ y a pas de moi et donc pas d’appropriation mais unité avec les choses, parce que la présence qui m’habite habite aussi toute chose.
le moi, qui est une représentation ou redoublement de la présence où celle-ci s’écarte d’elle-même, apparaît avec le langage .
alors c’est vrai que les choses sont vite recouvertes par les mots
sauf si nous avons éveillé notre conscience qui, elle précède le langage et par conséquent est plus rapide que la pensée .
alors oui il y a une impuissance à la désappropriation lorsque c’est le moi qui prétend l’effectuer , comme un serpent qui se mordrait la queue.
le moi mental est une apparition dans la conscience et disparaît lorsqu’il est vu , de même le mécanisme d’appropriation
il n’ y a donc rien à faire pour réaliser la désappropriation mais juste voir nos mouvements d’appropriation
et voir ou être conscient n’est pas un faire car ne nécessite aucun mouvement de l’esprit , aucune pensée ,aucun effort ni même d’intention.
par exemple, lorsque je prends brusquement conscience de mon inattention ou de mon manque de présence , je ne l'ai pas décidé, mon moi et donc ma pensée n' y a joué aucun rôle , c'est venu spontanément
et on peut vraiment dire qu'être conscient de son inattention et de son absence équivaut à être attentif et présent, et ça vient toujours de façon imprévue
par contre lorsqu'on s'efforce d'etre présent ou attentif , ça ne marche pas , on ne fait que continuer l'inattention parce qu'on est divisé entre ce à quoi on est attentif et l'effort ou la pensée d'être attentif .
la conscience n'est absolument pas l'action d'un moi, c'est le moi qui est un ''effet secondaire '' de la conscience ; la trace de son passage, la queue de la comète mais pas la comète , une réaction de la mémoire.
Joaquim a écrit: | Lorsqu’on manque d’attention on est, pourrait-on dire, prisonnier de l’inattention. S’en rendre compte, c’est déjà un effet de la grâce. Comme si un ange passait et tirait la sonnette pour nous réveiller. Seulement, ce qu’on fait en général à ce moment-là, c’est de se ressaisir et de se forcer à l’attention. Et on laisse passer la grâce, on se concentre sur quelque chose, en prenant appui sur ses propres forces, et on se retrouve aussitôt seul avec soi-même. Cette réaction est tellement naturelle, elle semble tellement “juste”, qu’on ne réalise pas toujours qu’ainsi on décapite la grâce. Car lorsque la grâce nous visite, il faut se taire, il faut la laisser agir, il faut lui faire assez confiance pour ne pas prendre sa place. La grâce nous réveille d’un oubli passif de nous-même, et nous invite à un oubli actif de nous-même — et non pas à une affirmation de soi. Lorsqu’elle nous révèle notre inattention, laissons-là donc faire, sans rien créer de neuf qui nous détournerait d'elle, et ne prêtons attention à rien d'autre qu'à notre inattention. C’est plus difficile, bien sûr, que de se ressaisir; car c’est être attentif sans rien saisir | http://www.cafe-eveil.org/archives/geste-eveil.html
et si la conscience vient, c'est qu'il y a eu un travail de connaissance et de compréhension de soi et cette compréhension est celle de l'intelligence dont l'intellect n'est qu'un outil .
c'est donc la compréhension qui agit et non le moi mental.
la conscience est intelligence et compréhension , elle est comme une lumière qui fait fuir ce qui est obscure en nous .
la nature de notre esprit étant liberté, la libération de nos attaches se fait naturellement sans intervention du moi .
voir est immédiat et la désappropriation disparaît immédiatement .
les mécanismes mentaux ne disparaissent pas réellement puisqu'ils sont liés à notre corps mais ils sont parfaitement distingués de notre conscience
on n'y colle plus , on les laisse apparaitre et disparaitre ; on ne les retient plus.
ils ne voilent plus la beauté du jour et sont comme des petits nuages qui traversent le ciel lumineux de notre esprit, sans poser de problèmes
on ne confond plus les mots et les choses , les mots sont redevenus de simples outils et ne nous cachent plus réalité en prétendant être la réalité
joel _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1467 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Ma 04 Juin 2019 18:03 Sujet du message: |
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Je suis assez d'accord sur le principe spirituel de ma "nature".
Cependant elle est recouverte par ma "culture", mes conditionnements divers et variés qui font que je sommeille pour reprendre le terme de Joaquim.
Me désapproprier est une tâche conséquente, qui ne souffre pas de demi-mesure ou de dilettantisme. C'est déjà un frein pour moi.
Cela demande aussi de me défaire de l'image que j'ai de moi, de celle que je projette sur les autres et de celle que les autres me renvoie.
Parfois il m'arrive, dans des circonstances imprévisibles, de ressentir une joie totale, sans cause ni condition. J'accède là à ce que peut-être "l'Être" me rempli de sa présence. Cette joie repart comme elle est venue, sans crier gare et comme cette joie ne dépend en rien de moi je l'accueille avec bienveillance.
Et comme cela ne dépend pas de moi, je me dis qu'en effet je peux tout perdre ou renoncer à tout ce que crois sur moi et le monde, il restera cette joie qui pourra se manifester envers et contre tout. |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Ma 04 Juin 2019 19:33 Sujet du message: |
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konrad a écrit: |
Me désapproprier est une tâche conséquente, qui ne souffre pas de demi-mesure ou de dilettantisme. C'est déjà un frein pour moi.
Cela demande aussi de me défaire de l'image que j'ai de moi, de celle que je projette sur les autres et de celle que les autres me renvoie. |
comme je le disais dans mon texte la simple observation sans jugement des mécanismes d'appropriation réalise la désappropriation
aucun effort ni lutte n'est nécessaire , juste un désir de liberté
c'est la compréhension de nos mécanismes qui nous déconditionne et non pas la volonté ou une pratique.
ce n'est pas une tâche , un faire mais un allègement , un défaire
ce qui est nécessaire c'est une intelligence de Soi _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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marie
Inscrit le: 25 Mai 2011 Messages: 2098 Localisation: Bruxelles
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Posté le: Ma 04 Juin 2019 21:50 Sujet du message: |
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riseohms a écrit: | konrad a écrit: |
Me désapproprier est une tâche conséquente, qui ne souffre pas de demi-mesure ou de dilettantisme. C'est déjà un frein pour moi.
Cela demande aussi de me défaire de l'image que j'ai de moi, de celle que je projette sur les autres et de celle que les autres me renvoie. |
comme je le disais dans mon texte la simple observation sans jugement des mécanismes d'appropriation réalise la désappropriation
aucun effort ni lutte n'est nécessaire , juste un désir de liberté
c'est la compréhension de nos mécanismes qui nous déconditionne et non pas la volonté ou une pratique.
ce n'est pas une tâche , un faire mais un allègement , un défaire
ce qui est nécessaire c'est une intelligence de Soi |
... c'est s'en remettre à cette Intelligence plus grande, c'est un acte de Foi |
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KIYA
Inscrit le: 20 Fév 2014 Messages: 2197
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Posté le: Ma 04 Juin 2019 22:45 Sujet du message: |
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Bonsoir à tous !
Ce sujet me parle, et j'avais posté un message en réponse au premier post de Joaquim, mais je l'ai ensuite supprimé. Je m'épuise assez vite intellectuellement et ce que j'écris finit par devenir ténébreux.
Je réagissait entre autres à cette image d'une respiration, d'inspir et d'expir que je ressent souvent dans les sujets qui sont traités ici. Et je le retrouve encore dans cette phrase de toi Joël:
Joel a écrit: | ce qui est immédiat c’est au contraire la désappropriation |
L'immédiateté est pour moi le premier temps de la "respiration" de l'esprit: l'inspir. On accueille ou plutôt, on est accueil. L'appropriation, le deuxième temps. On analyse. Ces deux temps s'alternent sans fin, et forment à eux deux le mouvement de la vie de l'esprit. Je dirais même que c'est ce qui fait que l'esprit humain est vivant.
Si nous avons tendance à nous préoccuper principalement du deuxième temps, celui de l'analyse du perçu, c'est parce que c'est dans ce temps là que nous nous voyons, que nous nous saisissons, que nous prenons appui sur nous mêmes. Et il est nécéssaire que ce soit ainsi sinon la respiration ne serait pas complète. En effet, si l'on enlève l'immédiateté, nous devenons des machines à calculer (mais calculer quoi si nous n'accueillons rien en préalable), et si l'on enlève l'analyse, nous ne sommes qu'une abstraction, incapables de survivre dans l'existence.
Dans le premier temps, dans l'immédiateté, il n'y a pas de renoncement possible à soi, puisqu'il n'y a pas de saisie, ni même de connaissance de soi. On pourrait dire alors qu'il suffirait de porter son attention sur ce premier temps pour juste... je ne sais pas.. que voulons nous au juste ? ...Être ?... Mais voilà, ce temps là n'est abordable qu'à postériori... Donc par l'entremise du deuxième temps.
De notre point de vue relatif, alternativement, nous sommes et ne sommes pas, existons et n'existons pas, d'instant en instant. |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1467 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Me 05 Juin 2019 5:10 Sujet du message: |
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riseohms a écrit: |
comme je le disais dans mon texte la simple observation sans jugement des mécanismes d'appropriation réalise la désappropriation
aucun effort ni lutte n'est nécessaire , juste un désir de liberté
c'est la compréhension de nos mécanismes qui nous déconditionne et non pas la volonté ou une pratique.
ce n'est pas une tâche , un faire mais un allègement , un défaire
ce qui est nécessaire c'est une intelligence de Soi |
Allez savoir pourquoi, je ne suis pas sensible à vos arguments. J'éprouve la même imperméabilité avec ce que j'ai pu entendre de Terreaux, José le Roy et quelques autres qui se produisent sur la toile.
Je ne dois pas être assez simple, j'ai besoin de quelque chose de plus roboratif. |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Me 05 Juin 2019 10:56 Sujet du message: |
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konrad a écrit: | riseohms a écrit: |
comme je le disais dans mon texte la simple observation sans jugement des mécanismes d'appropriation réalise la désappropriation
aucun effort ni lutte n'est nécessaire , juste un désir de liberté
c'est la compréhension de nos mécanismes qui nous déconditionne et non pas la volonté ou une pratique.
ce n'est pas une tâche , un faire mais un allègement , un défaire
ce qui est nécessaire c'est une intelligence de Soi |
Allez savoir pourquoi, je ne suis pas sensible à vos arguments. J'éprouve la même imperméabilité avec ce que j'ai pu entendre de Terreaux, José le Roy et quelques autres qui se produisent sur la toile.
Je ne dois pas être assez simple, j'ai besoin de quelque chose de plus roboratif. |
je comprends ...
À vrai dire, à un moment les choses se simplifient, on est simplement ce que l’on est et ce que l’on est une présence conscience dans laquelle on baigne
et celle-ci ne connaissant aucun obstacle, le problème de s’approprier ou se désapproprier , de faire ou de ne pas faire ou de renoncer ou de ne pas renoncer à soi etc , ne se pose plus .
les choses se font et suivent leur cours, on les laisse être sans leur résister.
Ce qui compte c’est cette présence- conscience
Et il ne s’agit même pas d’ être présent à cette présence , ce qui serait encore une forme de dualité mais simplement d’être
Nous sommes déjà et toujours cette présence conscience.
c’est plus proche de nous que notre propre respiration
et aussi naturel qu’elle .
c’est une grâce que le soi s’accorde à lui-même ,à travers nous ,à condition de ne pas y mettre notre grain de sel et de le laisser faire avec confiance
alors il se révèle à nous comme étant toujours là
et d’ailleurs il n’y a plus de « nous « ou plus exactement plus de différence entre « Lui « et nous .
j’appelle cela :auto-reconnaissance de soi ,sans moi.
et pourtant c’est bien de moi qu’il s’agit
mais ce moi n’est autre que le sentiment d’exister
et qui n’a pas ce sentiment ?
le problème ( la chute! ) ne vient que lorsque l’on distingue ce moi du sentiment de l’existence et que l’on se prenne uniquement pour un existant alors que nous sommes l’existence.
joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même
Dernière édition par riseohms le Me 05 Juin 2019 14:06; édité 5 fois |
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