Regards sur l'éveil
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JC
Inscrit le: 29 Mars 2019 Messages: 25 Localisation: Centre
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Posté le: Sa 23 Mai 2020 23:00 Sujet du message: travail, rigueur et non dualité |
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Bonjour à tous
Je viens poser un sujet sur la table qui me pose problème, surtout à un age ou mon travail et mes choix sont déterminants pour m’engager dans un avenir professionnel.
La rigueur ? Quelle est sa place au quotidien pour quelqu'un qui ne fait qu'un avec lui même , quelqu'un qui vivrait "l'éveil" ?
Et l'envie ? D’où vient t-elle l'envie ? Elle est pour ma part souvent en conflit avec ce qui devrait être fait.
J'aimerais avoir vos avis, vos vécus, mais avant, je vais développer un peu.
Petites précisions avant de rentrer dans le vif du sujet; la rigueur est pour moi une ligne conductrice que l'on s'impose, une affirmation de sa volonté, (et je serais tenté de dire une affirmation du "moi" ? ), elle est nécessaire pour arriver à des fins, des objectifs et aussi à prendre le pas sur l'envie qui peut nous pousser à être passif. Et justement, pour moi tout ça implique tout de suite une certaine dualité : une partie en moi veux quelque chose, l'autre non.
Et l'envie, j'entend par envie l'envie du moment. Je ne pense pas non plus que l'on puisse parler de pulsion, la pulsion semble être quelque chose de plus bref que l'envie. Ce que je sais (je me répète) c'est que mon envie est souvent en contradiction avec ce qui devrait être fait (ce qui devrait être fait par soucis d'harmonie dans ma vie ).
Maintenant que c'est dit, attaquons le vif du sujet !
Dans le principe de "non dualité", on part du fait que l'on est, qu'il est impossible de ne pas être, que tout mouvement entrepris vers soi nous éloigne de nous. Il n'y a donc que cette présence, ce vide conscient qui est espace d’accueil de tout. Il faut donc cesser de chercher quoi que ce soit, laisser tomber toute envie de "plus", de rajouter quelque chose à ce qui est déjà la, est avoir nécessairement confiance dans le fait que "notre problème", notre dualité va se régler tout seul, dès lors que l'on cessera de lutter contre ce qui est. On est d'accord jusque la ?
Donc en sommes, c'est quelque chose d'infiniment simple, l'important étant surtout de faire confiance.
Donc je n'ai besoin d'aucun effort pour être , tout effort, mouvement en ce sens ne peut que me diviser.
Mais une fois cela dit, une fois cela compris et "mis en pratique" qu'est ce qui vient ensuite guider nos actes, que l'on soit encore empêtré dans une recherche ou que l'on ne fasse "qu'un" ?
Avant de s’intéresser à la non dualité, c'est généralement le moi, l'idée qu'on se fait de soi et de ce que l'on veut qui guide nos actes, nos comportements, notre orientation professionnelle, la directions de notre vie.
Mais pour peut que l'on ai identifié l'aspect fallacieux et chimérique de nos ambitions (rêves de gloire, de fortune, reconnaissance etc, tout cela étant souvent construit sur le personnage frustré et insatisfait qu'on s'est inventé et auquel on s’identifie), on se retrouve alors devant la problématique suivante : Qu'est ce que je veux, qu'est ce que j'aime vraiment faire, qui suis je ? etc .. Et puis si il n'y à plus de "moi" pour dire "j'aime ça, je veux ça", comment savoir ou aller ?
Y a t-il au sein de la non dualité toujours la place pour un "moi" dans le cadre de la vie que nous avons à vivre dans laquelle il faut agir, travailler, réfléchir, un "moi" qui décréterai "je veux faire ça, j'aime faire ça, je veux ceci ou cela". Donc un contrôle de ce que je fais de ce que j'entreprends, faire preuve de rigueur dans les moments de mous. Y a t-il toujours la place pour des objectifs ?
Ou bien alors, est ce que ce que je veux vraiment s'affirme par mes actes dans l'instant présent de manière naturelle ? Donc faire confiance dans ce "vide "que je suis et laisser le silence guider mes actes, sans le contrôle d'un "moi", sans un "il faudrait que" la dessus ?
J'entend dire parfois et c'est mentionné dans un texte de Joaquim sur le geste de l'éveil que pour "atteindre" "l'éveil" il faut renoncer à soi. Tel que je le comprends, c'est ne plus s'appuyer sur ce "je" qui cherche sans relâche quelque chose à faire pour "s'éveiller" , c'est ne plus suivre la moindre injonction que l'on reçoit de la part de ce "Je" et ce qui est délicat c'est que ce "Je" peut prendre appui sur n'importe quoi, si bien que l'on peut aisément retomber dans un faire en s’attelant à ne plus écouter les injonctions du "Je". Il n'y a vraiment rien sur quoi s'appuyer. Mais si il n'y a rien pour s'appuyer, si il n'y a plus le "Je", alors encore une fois, qu'est ce qui guide mes actes ?
Ce qui est délicat c'est qu'il y a il me semble tellement de gens qui font un travail qui les ennuis, l'idée du "travailler c'est pénible mais ça paye et après on est content" (quel que soit le domaine) est tellement répandue, et on est tellement habitué à "se forcer à travailler " (=rigueur) , que j'ai du mal à envisager qu'il soit possible que tout puisse se faire naturellement en toute simplicité , et j'entends par la non pas l'absence d'effort car on a rien sans dépense d’énergie, mais plutôt dans le sens de n'être qu'un, c'est à dire ne plus être partagé entre la flemme et l'envie faire, la frustration de perdre son temps et pourtant la procrastination. Trouver un équilibre dans lequel les actes coulent de source. Concrètement , ça m'arrive tellement souvent de glander et d'être affreusement attristé de tout ce temps perdu, ou bien de vouloir travailler et de trouver que c'est pénible et que j'ai envie de ne rien faire.
En sois , le travail, la dépense d'énergie aussi intense soit elle , ça ne m'effraie pas, au contraire, je sais que ça peut même être un pur bonheur. Ce qui est lourd, très très lourd, c'est cette division.
Et vous ? dans vos activés, votre vie professionnelle ? Dans le cadre de la non dualité , y a t-il encore la place pour quelqu'un qui prend des décision, un "moi", ou bien les décisions, les actes, tout cela coule t-il naturellement, des l'instant qu'on ne cherche pas à faire quoi que ce soit dans en ce sens ?
En somme je dirais, du moins je crois que quand on est vraiment "Un" avec soi, il n'y a pas à prendre la moindre décision, tout se sait déjà et se fait naturellement. Mais qu'en pensez vous ?
Tout est dit à présent, vous pouvez vous arrêtez la. Je me permet de conclure sur quelque chose de plus personnel, pour faire le rapprochement de tout ça avec ma situation.
Je me destine à être pianiste. Il est clair que j'aime énormément la musique. Et il y a tellement de chose exaltantes ! Tenez, je suis un A-MOU-REUX de la musique de J.S. Bach, et je dois dire que pour un musicien comme moi, il n'y a rien de plus motivant et d’inspirant que ce musicien légendaire qui nous à léguer un patrimoine musical tout simplement miraculeux. Et ce n'est la qu'un exemple, mais il y a en somme moult raison d'être motivé, d'être heureux de travailler et d'apprendre tout au long de sa vie, de vouloir faire grandir son art, le faire partager. Il y a des moments, parfois, ou je me sens débordant d'amour et de joie de faire de la musique. Dans ce genre de moment je pourrais travailler des heures et des heures par pur plaisirs, des moments ou je sens que je suis au bon endroit. Ce genre de moment, le travail aussi fastidieux soit il se fait naturellement et je dirais même avec plaisir, puisque je me sens à ma place. Dans ce genre de moment, je ne me sens pas divisé. Mais voilà, c'est moments sont rares, ils ont d'ailleurs un point commun avec l'éveil je trouve dans le sens ou sur le coup, c'est un savoir, une évidence. mais une fois cette évidence et cette simplicité perdue, le souvenir n'a plus beaucoup de valeur si bien qu'on finis par douter de la réalité de ce qu'on a vécu. Je doute donc souvent d'aimer vraiment la musique, ou du moins d'aimer assez pour en faire mon métier. Ce que je sais c'est aussi que ce n'est que dans ce genre de moments ou je me sens à ma place, que je me sens profondément heureux. Mais donc la plupart du temps, je glande, je glande beaucoup à vrai dire (jeux vidéos, youtube, réseaux sociaux, que de perte de temps...), je ne suis pas heureux de glander bien sur,( surtout faisant l'expérience de temps à autre de cette plénitude que de donner de soi et d'être à sa place). C'est plaisant car facile, je suis dans une bulle de confort mais c'est quand même très déplaisant au final. Je pourrais me "botter le cul" , me dire de travailler , de me forcer, mais la ou ça me chamboule, c'est pourquoi il y a besoin d'un "moi" ? Pourquoi y a t-il besoin de prendre la décision de travailler ? Si je suis "un" avec moi, pourquoi ça ne se fait pas tout seul ? En fait je me dit que réadopter le modèle de la rigueur , ce serait perpétuer la division, car toujours en suivant la croyance (erronée ?) que quand on fait "un" avec soi, il n'y a pas de décision ni de décideur, les choses se font d'elles même (ce qui ne veut pas dire pas d'effort à fournir mais pas de divisions). Voilà, tout est dit !!! En ce qui concerne cette dernière partie, il est clair qu'étant personnelle il ne vous sera pas forcément possible de m'apporter des réponses à ces questions, mais bon n'hésitez pas à donnez vos avis , vos expériences !!!
merci pour votre attention
Dernière édition par JC le Me 27 Mai 2020 21:35; édité 1 fois |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8597 Localisation: belgique
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Posté le: Di 24 Mai 2020 0:27 Sujet du message: |
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Bonsoir JC !
Si ça te plaît de glander et que ça ne t'empêche pas de subvenir à tes besoins, où est le problème ! Et si on s'ennuie, parfois, on peut se donner à ses passions, la musique, le militantisme, le bénévolat, le vélo, la découverte, etc ...
Quand le moi est vu pour ce qu'il est, sans existence propre, qu'il ne nous sert plus d'appui, "au-delà", on est toujours là, conscient, on se découvre être Soi et c'est à partir de Soi que l'on prend ce qui est vécu, en main, sachant, que seul, ce qui est vrai, demeure ... |
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JC
Inscrit le: 29 Mars 2019 Messages: 25 Localisation: Centre
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Posté le: Di 24 Mai 2020 10:12 Sujet du message: |
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Bonjour Daniel, merci pour cette réponse
Donc, dans le sens de ta réponse tel que je le comprends il n'y aurait pas à se forcer, à être rigoureux, mais encore une fois plutôt à revenir à soi, à lâcher prise pour que disparaissent les divisions et agir à partir de ce que l'on est vraiment plutôt que par l'affirmation d'une intention, d'un "Je", d'une prise de décision ? |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8597 Localisation: belgique
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Posté le: Di 24 Mai 2020 14:21 Sujet du message: |
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Exactement ! |
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JC
Inscrit le: 29 Mars 2019 Messages: 25 Localisation: Centre
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Posté le: Di 24 Mai 2020 15:08 Sujet du message: |
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d'accord, merci pour ce point de vue ! |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Di 24 Mai 2020 17:24 Sujet du message: |
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Bonjour Jérôme
j’ ai entendu l’autre jour à propos de François Mitterrand que lorsqu’il rencontrait quelqu’un , il lui demandait ce qui l’intéressait et souhaitait faire
Il ajoutait à la réponse : « vous le souhaitez oui mais en avez vous vraiment la volonté ? »
Tu souhaites être pianiste professionnel mais en as tu la volonté réelle ?
poses toi cette question.
peut être que tu ne te poserais pas toute ces questions si ta volonté était entière
derrière la volonté, il y a le désir
qu’en est t-il de ce désir d’être pianiste ?
si tu étais clair sur ce désir , autrement dit si tu savais vraiment ce que tu veux , tu ne ressentirais pas de divisions et tu ne serais dans la situation où tu ne fais pas ce que tu veux et fais ce que tu ne veux pas
j’appelle cela la vie à l’envers
et apparemment les idées de la non dualité ne t’aident pas à te remettre à l’endroit, au contraire.
cette division montre que la tête prend le pas sur le cœur.
peut-être que tu te sers de la non dualité pour justifier ce manque de volonté
auquel cas tu as intérêt à oublier cette non dualité .
Concernant la volonté , elle suppose évidemment la rigueur et l’effort
Tu vas me dire par rapport à la non dualité que la volonté, l’effort c’est le moi , un moi si critiqué et honni dans cette non dualité.
Mais c’est une erreur , il ne s’agit pas de le chasser mais de le remettre à sa place
C’est-à dire de rendre à césar ce qui est à césar et à Dieu ce qui est à Dieu
Et non pas l’inverse , et apparemment tu es dans cette inversion, tu confonds Dieu et césar .
autant le moi, l’effort et la volonté sont illégitimes au niveau spirituel et mon idée d’état naturel ne concerne que ce niveau là , celui de l’être.
autant au niveau du devenir , de l’existence et donc de la vie humaine, domaine de de l’action, le moi , l’effort et la volonté sont absolument légitimes et indispensables.
Si tu confonds les deux niveaux tu vas tomber dans le travers de que Joaquim appelle l’éveil impersonnel qui consiste à nier l’individualité .
Ce qui reviendrait à te priver de tes possibilités
et ça serait dommage car t’ayant entendu jouer Bach et Chopin , j’ai été impressionné par ton jeu, virtuose, et expressif ,
c’est donc très dommage de te pas te donner à 100% à ton don et de perdre du temps /
Le véritable lâcher prise intérieur implique la cessation de l’inhibition de l’action
Plus on est dans tête moins on agit
Je constate que les idées de non dualité renforcent chez toi la dualité
Je t’avais déjà écrit un long texte cet été en privé sur ce que tu nous dis ici mais tu l’as oublié
Je te demandais de ne pas confondre les deux niveaux de l’être et de l’existence
L’un exige le non effort et l’autre l’effort
Tu as un problème avec la notion d’effort et je crois savoir que ce n’est pas nouveau, tu étais encore enfant que tes parents m’en parlaient déjà, l’enfant rebelle
Je l’ai revu en février dernier cet enfant pour ses 21 ans et il était magnifique, royal , intensément vivant et heureux au piano
Le refus de la contrainte peut être un défaut mais aussi une qualité une exigence de liberté .
Lorsqu’une contrainte est assumée et acceptée, elle n’est plus vécue comme telle
C’est souvent le prix de la liberté , si on refuse à tout prix la contrainte alors la liberté n’est qu’une liberté abstraite et stérile.
Peut-être c’est la nostalgie du paradis qui est en toi qui est derrière tes difficultés mais sur terre il faut s’efforcer pour manifester ce paradis
Et ça va pas se faire tout seul ? il y a des gens que tu pourrais rendre heureux avec ton piano mais aussi tes photos .
En fait je te conseille ,pendant un moment, d’oublier complètement les idées de la non dualité car elles semblent avoir un effet néfaste chez toi
Peut-être tu es trop jeune pour cela et a d’autres priorités , laisses ces idées germer en toi mais oublie les en attentant .
Et contente toi de rester dans ton état naturel et ordinaire , crois moi il se suffit à lui-même
Je viens d'écrire un certain nombre de textes sur ce thème.
Chasse au maximum tes divisions et pour cela plonge toi à fond dans ta passion pianistique , en cessant de croire que le moi est un problème.
l’individu est un instrument dans la symphonie de la vie alors si tu refuses de l’utiliser alors que tu es si doué, c’est priver l’orchestre d’un élément essentiel et c’est dommage pour toi et pour les autres.
le moi est lié au corps ( l’instrument ) il est indispensable et est là pour le protéger et guider le corps, , le moi est au service du Soi
le moi doit prendre des décisions mais s’il est en accord avec lui-même , ces décisions s’imposent et l’on peut dire que le volontaire est involontaire et l’involontaire volontaire , , on est dans le règne de l’indiscernable, autre nom de l’absence de division
c’est ce que je constate dans l’état naturel
les décisions, les intentions, les réflexions, la volonté et la rigueur y ont donc leur place et sont indispensables et elles sont les tiennes , rien ne tombera du ciel si tu les rejettes .
comme on dit aide toi et le ciel t'aidera
mais si tu ne t'aides pas, si tu ne te bouges pas le c... le ciel ne pourra rien faire pour toi.
le moi est sacré, il est le même que le Soi , simplement l’un est le manifesté et l’autre le non manifesté qui se manifeste
le moi c'est le soi en mouvement
et le soi ,c'est le moi au repos
et l'équilibre c'est quand le mouvement et le repos sont synchro, en harmonie
et c'est l'unité _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même
Dernière édition par riseohms le Di 24 Mai 2020 18:38; édité 1 fois |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5925
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Posté le: Di 24 Mai 2020 18:05 Sujet du message: |
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riseohms a écrit: | Bonjour Jérôme
j’ ai entendu l’autre jour à propos de François Mitterrand que lorsqu’il rencontrait quelqu’un , il lui demandait ce qui l’intéressait et souhaitait faire
Il ajoutait à la réponse : « vous le souhaitez oui mais en avez vous vraiment la volonté ? »
Tu souhaites être pianiste professionnel mais en as tu la volonté réelle ?
poses toi cette question.
peut être que tu ne te poserais pas toute ces questions si ta volonté était entière
derrière la volonté, il y a le désir
qu’en est t-il de ce désir d’être pianiste ?
si tu étais clair sur ce désir , autrement dit si tu savais vraiment ce que tu veux , tu ne ressentirais pas de divisions et tu ne serais dans la situation où tu ne fais pas ce que tu veux et fais ce que tu ne veux pas
j’appelle cela la vie à l’envers
et apparemment les idées de la non dualité ne t’aident pas à te remettre à l’endroit, au contraire.
cette division montre que la tête prend le pas sur le cœur.
peut-être que tu te sers de la non dualité pour justifier ce manque de volonté
auquel cas tu as intérêt à oublier cette non dualité .
Concernant la volonté , elle suppose évidemment la rigueur et l’effort
Tu vas me dire par rapport à la non dualité que la volonté, l’effort c’est le moi , un moi si critiqué et honni dans cette non dualité.
Mais c’est une erreur , il ne s’agit pas de le chasser mais de le remettre à sa place
C’est-à dire de rendre à césar ce qui est à césar et à Dieu ce qui est à Dieu
Et non pas l’inverse , et apparemment tu es dans cette inversion, tu confonds Dieu et césar .
autant le moi, l’effort et la volonté sont illégitimes au niveau spirituel et mon idée d’état naturel ne concerne que ce niveau là , celui de l’être.
autant au niveau du devenir , de l’existence et donc de la vie humaine, domaine de de l’action, le moi , l’effort et la volonté sont absolument légitimes et indispensables.
Si tu confonds les deux niveaux tu vas tomber dans le travers de que Joaquim appelle l’éveil impersonnel qui consiste à nier l’individualité .
Ce qui reviendrait à te priver de tes possibilités
et ça serait dommage car t’ayant entendu jouer Bach et Chopin , j’ai été impressionné par ton jeu, virtuose, et expressif ,
c’est donc très dommage de te pas te donner à 100% à ton don et de perdre du temps /
Le véritable lâcher prise intérieur implique la cessation de l’inhibition de l’action
Plus on est dans tête moins on agit
Je constate que les idées de non dualité renforcent chez toi la dualité
Je t’avais déjà écrit un long texte cet été en privé sur ce que tu nous dis ici mais tu l’as oublié
Je te demandais de ne pas confondre les deux niveaux de l’être et de l’existence
L’un exige le non effort et l’autre l’effort
Tu as un problème avec la notion d’effort et je crois savoir que ce n’est pas nouveau, tu étais encore enfant que tes parents m’en parlaient déjà, l’enfant rebelle
Je l’ai revu en février dernier cet enfant pour ses 21 ans et il était magnifique, royal , intensément vivant et heureux au piano
Le refus de la contrainte peut être un défaut mais aussi une qualité une exigence de liberté .
Lorsqu’une contrainte est assumée et acceptée, elle n’est plus vécue comme telle
C’est souvent le prix de la liberté , si on refuse à tout prix la contrainte alors la liberté n’est qu’une liberté abstraite et stérile.
Peut-être c’est la nostalgie du paradis qui est en toi qui est derrière tes difficultés mais sur terre il faut s’efforcer pour manifester ce paradis
Et ça va pas se faire tout seul ? il y a des gens que tu pourrais rendre heureux avec ton piano mais aussi tes photos .
En fait je te conseille ,pendant un moment, d’oublier complètement les idées de la non dualité car elles semblent avoir un effet néfaste chez toi
Peut-être tu es trop jeune pour cela et a d’autres priorités , laisses ces idées germer en toi mais oublie les en attentant .
Et contente toi de rester dans ton état naturel et ordinaire , crois moi il se suffit à lui-même
Je viens d'écrire un certain nombre de textes sur ce thème.
Chasse au maximum tes divisions et pour cela plonge toi à fond dans ta passion pianistique , en cessant de croire que le moi est un problème.
l’individu est un instrument dans la symphonie de la vie alors si tu refuses de l’utiliser alors que tu es si doué, c’est priver l’orchestre d’un élément essentiel et c’est dommage pour toi et pour les autres.
le moi est lié au corps ( l’instrument ) il est indispensable et est là pour le protéger et guider le corps, , le moi est au service du Soi
le moi doit prendre des décisions mais s’il est en accord avec lui-même , ces décisions s’imposent et l’on peut dire que le volontaire est involontaire et l’involontaire volontaire , , on est dans le règne de l’indiscernable, autre nom de l’absence de division
c’est ce que je constate dans l’état naturel
les décisions, les intentions, les réflexions, la volonté et la rigueur y ont donc leur place et sont indispensables et elles sont les tiennes , rien ne tombera du ciel si tu les rejettes .
comme on dit aide toi et le ciel t'aidera
mais si tu ne t'aides pas, si tu ne te bouges pas le c... le ciel ne pourra rien faire pour toi.
le moi est sacré, il est le même que le Soi , simplement l’un est le manifesté et l’autre le non manifesté qui se manifeste
le moi c'est le soi en mouvement
et le soi ,c'est le moi au repos
et l'équilibre c'est quand le mouvement et le repos sont synchro, en harmonie
et c'est l'unité |
Très sages conseils , je trouve !
Ou peut on voir JC jouer du piano ? ( Lien ? )
J' adore le piano. |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Di 24 Mai 2020 22:49 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: |
Très sages conseils , je trouve !
Ou peut on voir JC jouer du piano ? ( Lien ? )
J' adore le piano. |
oui ici
https://www.facebook.com/jerome.caulliez/videos/1020626648273998
jerome ecrit:
Citation: | Merry Chrismas Fugue "
Voici un petit arrangement du thème "I wish you a merry Chrismas" , à la manière de J.S Bach |
réaction de Franck Terreaux :On croirait une partition retrouvée, vraiment bluffant
et une composition
https://www.facebook.com/jerome.caulliez/videos/834942216842443 _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5925
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Posté le: Lu 25 Mai 2020 1:15 Sujet du message: |
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Ah oui c' est très bien joué.
Dans la partie " Bach " on pense de suite au son Glen Gould ( les notes très claires et détachées avec des trilles impecables ) |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5643 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 25 Mai 2020 10:50 Sujet du message: |
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Bonjour JC,
Merci pour ton partage.
Il s’agit à la fois de renoncer à soi, et aussi d’oser être soi. C’est le dilemme de la condition humaine. De tout temps, la domination sur ses passions et ses désirs a été considérée comme ce qui distinguait l’humain de l’animal. Cela relève comme tu dis du moi. Le moi se détache de ses désirs, il se distingue d'eux, parce qu’il voit plus loin qu’eux, parce qu’il dispose des yeux de l’esprit. L’esprit lui montre quelque chose que la nature ne lui révèle pas. Ce que lui montre l’esprit n’est pas toujours ce qu’il aurait envie de faire, mais il ressent celui-ci comme consubstantiel à lui-même, alors qu'il sent qu'en s'abandonnant à ses désirs, il risque de s’y perdre. Être fidèle à soi, c’est être fidèle à ce qu’on considère comme juste, comme vrai, comme beau, comme bien. S’oublier soi-même, c’est se laisser dominer par des désirs qui ne tiennent pas compte de ces idéaux. Le moi se renforce par sa fidélité à l’esprit, et s’affaiblit par son abdication face aux bas instincts.
Pourtant, être fidèle à l’esprit et dominer ses désirs ne conduit pas nécessairement à la pleine réalisation de la dimension humaine. Parce que, comme tu le dis, cette position est génératrice de dualité. L’idéal de l’esprit, c’est bien ; les bas instincts, c’est mal. Les animaux, eux, ne sont pas placés dans ce dilemme : leurs désirs sont la parfaite expression de l’esprit qui les anime. Un lion ne voudra jamais autre chose que ce qui le fait "lion". Mais pour l’être humain, il n’y a rien qui le fasse "lui" naturellement. Sa nature, si l’on peut dire, consiste à se dégager de la nature qui l’a fait. Ce qui le fait humain, c’est ce qui le conduit au-delà de ce que la nature a fait de lui. C’est le langage, c’est la culture. Le moi est produit par le langage. Or le langage est quelque chose qui n’appartient pas à la nature — mis à part sa dimension matérielle purement sonore. Le langage crée un monde artificiel, culturel. Artificiel, cela veut dire créé par l’habileté humaine. Le monde dans lequel nous évoluons, le monde du langage, est un monde artificiel. C’est le monde du moi. N’étant pas naturel, il n’est pas justifié par elle. Il doit se justifier lui-même. Il se justifie par des notions qui n’appartiennent pas à la nature, et qui pourtant signalent un certain rapport qu’il entretient avec elle. Ce sont les notions de Vrai, de Beau et de Bien. Un discours est vrai quand ce qu’il exprime est conforme à ce qui se produit dans la nature. Une œuvre est belle quand elle fait ressortir l’harmonie qui existe dans la nature. Et une action est bonne quand elle aide un être naturel à croître selon sa nature. Il n’y a pas de vérité dans la nature : il n’y en a que dans le discours qui en parle. Il n’y a pas de beauté dans la nature : il n’y en a que dans le regard qui la contemple. Et il n’y a pas de bonté dans la nature : il n’y en a que dans la volonté de celui qui nourrit et protège ceux qu’il aime.
L’être humain se construit dans un monde artificiel, en rupture avec la nature, quand bien même c'est elle qui lui sert de modèle. C’est une position à la fois libre, puissante, et précaire. Précaire, parce que tout ce monde artificiellement construit n’est au fond qu’une illusion. Il n’est pas réel, au sens où la nature est réelle. Libre, parce qu’il n’est pas asservi aux contraintes de la nature. Et puissant, parce qu’il produit des effets sur la nature qui ne dépendent pas d’elle, mais de lui.
Dès le moment où les humains ont réalisé qu’ils avaient quitté le monde naturel, ils ont cherché le moyen de recréer un lien avec elle. C’est le sens de la religion. Créer, à l’intérieur du monde artificiel de la parole, des croyances et des rites qui rétabliraient l’unité perdue. Mais c’est sans fin, car c’est chercher le remède dans le mal — puisque la parole est à l’origine de la rupture, de la chute, du "péché". Le moi humain, est l’expression même de cette rupture. Il est donc vain d’attendre de lui qu’il puisse, par lui-même, l’annuler. Tout ce qu’il fait ne peut que la manifester. La seule solution serait qu’il disparaisse. Qu’il se taise. Qu’il laisse la nature seule parler en lui. Qu’il devienne "rien", pour s’ouvrir à "ce qui est". Toutes les religions ont mis en scène, d’une manière ou d’une autre, le mystère de la mort et de la résurrection au coeur de leurs rites. Il s’agit de mourir à soi, de mourir à sa propre irréalité, pour renaitre à une vie véritable.
Pour répondre plus précisément à ta préoccupation, le fait de mourir à soi et de renaître à Soi ne change rien à la réalité. Simplement l’irréalité de ce qu’on croyait être est vue pour ce qu’elle est, et la réalité, que cette irréalité masquait, est vue dans sa pleine réalité. Mais on demeure des êtres de langage, autrement dit des être créateurs d’irréalité. Et les axes qui organisent ce monde irréel, artificiel, culturel, demeurent les mêmes que ce qu’ils sont depuis toujours : le Vrai, le Beau et le Bien. La rigueur, dont tu as parlé, est une qualité nécessaire lorsqu’on se met au service du Vrai, du Beau et du Bien. Mais elle n’est qu’un outil, et comme tout outil, elle est neutre. Elle peut servir pour le bien comme pour mal. Aujourd’hui, on exige de la part de beaucoup de travailleurs de la rigueur dans l’accomplissement d’une tâche qui les abrutit.
J’ai parlé du Vrai, du Beau et du Bien comme des idéaux qui orientent l’activité humaine. Mais il est encore une autre force plus profonde et plus personnelle, qui rassemble la volonté dispersée dans un seul faisceau : c’est la passion. Quelqu’un qui est animé par une passion ressent celle-ci comme consubstantielle à lui-même, et le besoin de la réaliser comme une fidélité à soi. Elle est un peu comme le daimon de Socrate, son génie personnel, son étoile. Celui qui est animé par une passion peut se considérer comme béni des dieux — même si lui être fidèle n’est pas de tout repos. Il peut être sûr que se mettre à son service, c’est faire le vrai, le beau et le bien. C’est, d’une autre manière, accomplir ce même renversement que celui de l’éveil : c’est se mette, soi, entièrement au service de sa passion, disparaître soi-même à son profit, et renaître par ce sacrifice dans un soi plus vrai. |
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JC
Inscrit le: 29 Mars 2019 Messages: 25 Localisation: Centre
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Posté le: Lu 25 Mai 2020 22:20 Sujet du message: |
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bonsoir à tous,
Merci beaucoup vos magnifiques messages, merci d'avoir pris le temps de me répondre. Je vais d'abord prendre le temps de bien comprendre, identifier la ou "ça bloque" , noter des points, relire encore, que tout soit bien clair avant de formuler une réponse.
PS :
Alain V, ohh que ouii je suis un grand fan de Glenn Gould !! |
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KIYA
Inscrit le: 20 Fév 2014 Messages: 2197
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Posté le: Lu 25 Mai 2020 23:47 Sujet du message: |
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Bonsoir JC.
Je ne suis pas grande connaisseuse en musique, mais j'ai trouvé le time-lapse de l'orage très beau. Merci pour le lien |
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JC
Inscrit le: 29 Mars 2019 Messages: 25 Localisation: Centre
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Posté le: Me 27 Mai 2020 19:23 Sujet du message: |
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Bonjour !
Il me semble à présent avoir une compréhension plus juste de la place du moi et de l'action dans la non dualité. Pourtant, j'ai toujours du mal à saisir la place de la rigueur dans cette approche, mais il est probable que ce soit le sens que je mets derrière ce mot qui soit à l'origine de cette incompréhension. En fait, le mot rigueur est pour moi véritablement la manifestation de l'action du "moi séparé".
De nombreuses fois, j'ai entendu cette phrase : "Vous êtes le créateur de votre réalité" . Je suis créateur ? Moi ? Jérôme ? Aux premiers abords, c'est en effet le cas. Moi, Jérôme, je suis libre de prendre des décisions, je suis maître de ma pensée dans le sens ou je peux la façonner comme bon me semble. J'ai le choix. Mais, en y regardant de plus près, mon pouvoir semble assez limité. En effet, il y a beaucoup de paramètres dont ma volonté ne semble pas maîtresse :
-Je n'ai pas le pouvoir de déclencher le sommeil, ça ne peut que venir tout seul.
-Je n'ai pas le pouvoir de faire de l'humour, même si je me considère comme étant plutôt jovial et drôle, l'humour vient tout seul.
-Quand quelqu'un me parle, je répond, ça se fait tout seul.
-Il ne me semble pas être capable d'être plein de joie, de vitalité, d'amour. ça vient, et la plupart du temps pas.
Et la liste pourrait être encore bien longue. En somme, je peux choisir, prendre des décisions, mais il y a énormément de paramètres de ma vie qui se détériorent si je prends, moi, Jérôme, le soin de les porter.
Donc, en prenant en compte cela, ressort clairement le fait que moi, Jérôme, n'ai pas vraiment de pouvoir, je prend ma source d'un "quelque chose" qui me fait agir comme il le faut des l'instant que je ne suis plus au commande.
C'est donc la le début du "lien conscient" avec la source. Savoir quand moi j'ai ma responsabilité, et quand je n'ai qu'à laisser faire. Ça me fait penser à une citation de Marc Aurèle : "Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre."
Donc savoir quand je dois faire, et quand je dois laisser faire.
Ayant parcourus les topics sur "l'état naturel" par les conseils avisés de Joël, j'y ai trouvé cette citation qui correspond bien à ce que je ressens.
Citation: | OUI...Dans cet état naturel, la forme dépouillée du "moi je" identifié est simplement un instrument spécifique et transparent.
Les pensées coulent effectivement de source, comme les actes.En fait ce qui auparavant se manifestait comme les intentions et les visées du "moi" deviennent de simples réponses a ce que les situations et l'instant proposent.
C'est ce qu'on appelle le non agir... |
Pour moi, la rigueur est tout le contraire de cela, je trouve que c'est "compter sur ses propres forces" plutôt que de laisser le moi être guidé par sa source.
Je suis assez d'accord avec la citation : " quand j'ai besoin d'effort, l'effort apparaît".
En fait, je fais la distinction entre le "moi séparé" et la source, conscience/Dieu/Vide. Quand on prend appui sur le "moi séparé", les choses s'acquièrent "à la force des poings", dans le sens ou pour faire ce qu'il faut, résister aux bas instincts, il faut se forcer, se contraindre, et c'est pénible, c'est source de souffrance je trouve. Alors que quand on "prend appui" sur ce "juste avant de toute chose", sur le Soi, lui sait simplement ce qui devrait être fait (les yeux de l'esprit comme tu disais Joaquim), il est au delà du j'aime, je n'aime pas, j'ai envie de, et donc à partir de lui, tout acte coule de source. Et c'est en ce sens que je trouve qu'il n'y a pas besoin de rigueur. Le Vrai, le Beau, le Juste, le Bien sont perçus comme "ce qu'il faut", donc se font naturellement, sans besoin de s'efforcer.
Je comprends bien désormais quand Joël dit "la volonté soumise à celle de Dieu", dans le sens ou moi, Jérôme, j'agis en fonction de ce que la source me dicte, ce que je sens, ce que je perçois d'elle. Dans la mesure ou "j'accomplis" ce "geste de l'éveil", ce geste de renoncement à prendre appui sur quoi que ce soit, ou je renonce à changer ce qui est, alors je ne tire plus ma substance du moi avec ses préférences et ses aversions, mais du Soi, de l'esprit lui même qui sait ce qui est Juste, Beau, Vrai, Bon et ce qui doit être fait. Alors les actes coulent de sourcent, il n'y a donc pas besoin de rigueur à s'imposer.
Citation: | j’ ai entendu l’autre jour à propos de François Mitterrand que lorsqu’il rencontrait quelqu’un , il lui demandait ce qui l’intéressait et souhaitait faire
Il ajoutait à la réponse : « vous le souhaitez oui mais en avez vous vraiment la volonté ? »
Tu souhaites être pianiste professionnel mais en as tu la volonté réelle ? |
mais est ce que j'ai à m'en soucier ? La source qui est en moi ne le saurait-elle pas déjà ? Et ne ferait-elle pas ce qu'il faut pour naturellement des lors que je me laisse guider par le "rien" ?
L'unité est donc se savoir en tant que "rien" , conscience, et se servir du moi pour agir, mais cela se fait naturellement. Il n'y a pas à "arracher", à prendre la décision car tout se sait déjà à travers la source, donc pour moi la rigueur est de trop.
Donc ce qui guide mes actes, on peut dire que ce doit être le silence, la confiance dans le Soi, l'immobilité intérieure. Et c'est à partir de cela que le moi prend ses racines pour agir, mais quand il est en accord avec la source, cela se fait tout seul. Je serais tenté de dire qu'il n'y a pas de décision à prendre, tout ce que j'ai à "faire", c'est ne rien faire, ne rien vouloir, et laisser les choses se faire à partir de ça. Je ne nie pas l'individu dans le sens ou Jérôme va agir, Jérôme va réfléchir, penser, mais quelque part, toutes ces décisions/actions couleront naturellement de son immobilité intérieur, de la source, du vide qui est en lui.
En fait, quand je glande, quand je "vis à l'envers", qu'est ce que j'écoute ? Est ce que la glandouille est vraiment le résultat de l'immobilité intérieure ? Du renoncement à prendre appui sur quoi que ce soit ? De l'écoute du "rien" ? Et bien je ne crois pas, je ne trouve pas. Elle est plutôt le fruit de l'appui sur quelque chose de concret, sur des pensées, sur des attentes. Je crois que quand vraiment je ne prend appui sur rien, que je renonce à changer ce qui est, que je "lâche le volant", alors je fais ce qu'il faut. Je travaille. Et ça se fait tout seul.
Je serais du coup totalement en accord avec la réponse de Daniel, tout ce que j'ai à "faire", c'est ne rien faire, ne rien vouloir, revenir au Soi qui n'est jamais parti. Et le reste coulera tout seul.
Tout cela est assez neuf et assez théorique, je crois que ce qui manque c'est surtout de "pratique".
Joaquim, la réponse que tu m'as écrite est je trouve belle, profonde et inspirante. Ce que tu dis me parle, résonne en moi, sans pour en tant que ça m'apparaisse évident, (je fait référence en grande partie à l'illusion dont tu parles, du monde que l'on s'est crée, le monde humain, artificiel). Je le comprend, je le sais, mais ce n'est pas aussi clairement vu que je vois les touches de mon clavier d'ordinateur. Mais ne serait- ce pas normal ? Ne serait-ce pas parce que je n'ai pas encore assez de recul sur ce monde artificiel, parce que je suis justement encore empêtré dans cette illusion ? Et cette illusion n'est elle pas une pièce de ce rêve que je suis amené à quitté ? |
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JC
Inscrit le: 29 Mars 2019 Messages: 25 Localisation: Centre
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Posté le: Me 27 Mai 2020 19:46 Sujet du message: |
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KIYA a écrit: | Bonsoir JC.
Je ne suis pas grande connaisseuse en musique, mais j'ai trouvé le time-lapse de l'orage très beau. Merci pour le lien |
Merci beaucoup |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5643 Localisation: Suisse
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Posté le: Me 27 Mai 2020 20:21 Sujet du message: |
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Bonjour JC,
Pour l’épanouissement personnel, il importe en effet que le moi qui est aux commandes, et qui est au fond la résultante des conditionnements nés de l’éducation, cède la place à quelque chose qui est plus vaste que lui : la vie intérieure sur laquelle il s’appuie, et sans laquelle il n’est rien. Le développement personnel consiste à remettre à sa place cette partie en soi qui s’arroge pour elle seule le droit d’incarner la personne, de lui apprendre l’humilité, de lui apprendre qu’elle n’est rien par elle-même, et qu’elle est au fond le plus utile lorsqu’elle s’efface. Parce que cette partie-là de la personne n’est faite que du souci de sa propre image. Ce qui l’anime, ce qui la constitue, c’est le souci de soi. Et ce souci a un effet négatif, voire paralysant, sur les forces vives de la personne véritable. C’est dans ce sens qu’on n’est jamais aussi bon que lorsqu’on s’oublie, que pour se laisser aller à l’humour, il faut s’oublier soi-même et se laisser prendre au jeu des mots, et que lorsqu’on joue ou lorsque l’on compose, il faut faire taire cette personne-jugeante, qui attend un résultat pour épater la galerie, il faut la congédier, pour prendre appui seulement sur cette partie de soi faite d’amour pour la musique et de plaisir à se laisser couler entre les notes pour jouer avec leurs harmoniques. |
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