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La foi philosophique de Jaspers
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Auteur Message
fabienne
Invité





MessagePosté le: Ma 25 Oct 2005 6:08    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Pourrais tu développer de quelle énergie et de quel travail tu parles ?


Le travail ? Je pense que nous en sommes tous là puisqu'il est question d'éveil. Il s'agit de la connaissance de soi et la méditation est une bonne base de travail.
De la méditation découlent bien des évènements, la rencontre avec soi-même, avec notre brouhaha intérieur, avec notre vide et nos souffrances, la complexité de la dualité que nous vivons.. l'égo et sa tyranie, la compréhension du déroulement de la pensée....
Lorsque nous parvenons à quelques instants de silence, lorsque ce silence se prolonge et si nous parvenons à être et à maintenir cet état si particulier, il se passe toujours quelques forces nouvelles, de l'ordre de l'énergie.
Quelles énergies ? Les miennes, je suppose, pour commencer et les énergies supérieures, je suppose toujours.
J'ai eu la chance extraordinaire de passer quelques temps sur un forum et j'ai participé à un travail, en méditation.
En fait, j'ai appris à situer mon esprit, à comprendre, à observer, à diriger son mouvement.
Il nous a été offert de vivre l'expérience d'une énergie Christique," la Lumière de Grace" et c'est avec le support de quelques objets "chargés" qu'il m'a été possible de travailler.
Suis-parvenue à canaliser la Lumière de Grâce ? je n'en sais rien, je le suppose et le travail continue en ce sens.
Je consacre trois heures de méditation par jour et je ne compte pas le moment avant le lever ni celui au coucher.
Il faut du temps et souhaiter progresser sur ce chemin car ce n'est pas une mince affaire.
Ca vaut le coup, nom d'une pipe! ça vaut de détour car qui a-t-il de plus important que la liberté Question
La liberté est au bout du chemin
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luz-azul



Inscrit le: 07 Août 2005
Messages: 243
Localisation: Valencia

MessagePosté le: Ma 25 Oct 2005 6:24    Sujet du message: Répondre en citant

aksysmundi a écrit:
don quichotte a écrit:
Il doit y avoir malentendu, je suis loin de me prendre pour Dieu. Ou alors Dieu ne serait plus Dieu !


Un "sans-un-second".


Aksysmundi,

Un "sans-un-second". Cette formulation lapidaire semble très chargée en sens mais me reste plutôt hermétique quand même.

Sans doute faut-il avoir le vécu d’une tradition pour utiliser ces mots et atteindre la Vérité à laquelle ils font allusion.

Pourriez-vous expliquer, un peu, ce sur quoi vous portez alors votre regard ?

Merci pour cela.
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Me 26 Oct 2005 0:52    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que ces mots de Maurice Zundel illustrent bien la différence entre un Dieu pharaonique qui ne serait qu'une projection de tout ce qui échappe à l'homme et qui l'écrase, et un Dieu d'amour qui gît au coeur de l'être, et qui attend simplement que l'homme se défasse de tout ce qu'il croit être lui-même et qui en fait l'empêche d'être, l'enferme dans une image de soi, l'empêche de découvrir l'Être au fond de soi. Comme l'a si bien dit Simone Weil: “Dieu ne peut aimer en nous que ce consentement à nous retirer pour le laisser passer, comme lui-même, créateur, s’est retiré pour nous laisser être”.

    «Il est évident que c’est ce Dieu solitaire, ce Dieu qui réside bien plus dans un concept que dans une expérience, c’est ce Dieu solitaire qui prête flanc à toutes les objections: pourquoi lui plutôt que moi? Pourquoi ne suis-je pas Dieu? Pourquoi m’inflige-t-il sa présence? Pourquoi m’oblige-t-il à reconnaître son excellence? Pourquoi m’a-t-il doué d’une intelligence uniquement pour que j’en connaisse les limites? Pourquoi m’a-t-il donné une volonté sinon uniquement pour que je sache qu’elle dépend de lui et qu’elle doit se soumettre à lui?

    Il a créé en moi une sorte de centre autonome qui est condamné finalement à la servitude. Ma liberté ne signifie rien, puisque finalement elle est soumise à ses décrets et qu’il aura nécessairement le dernier mot, et que l’histoire est déjà terminée puisqu’il en connaît l’issue; davantage, puisque lui-même en a fixé le terme.

    Et c’est sans doute l’objection la plus profonde, la plus émouvante, la plus légitime, si l’on peut dire, contre Dieu, conçu précisément comme cette puissance extra-terrestre qui domine tout, qui assujettit tout et qui triomphe de tout.

    Là est l’objection fondamentale: cette puissance écrase notre autonomie, elle est la première à violer notre inviolabilité. Pour Nietzsche, Dieu est ce témoin, ce regard qui pénètre tout avec une totale indiscrétion, ce regard qui annihile et nous arrache le secret de notre intimité; Dieu est celui qui foule aux pieds précisément notre inviolabilité.

    Nous pouvons concevoir qu’il y ait une intelligence dans l’univers, mais précisément rien ne nous garantit que cette intelligence est bonne! Devant les catastrophes, devant les misères innombrables, devant cette histoire de larmes et de sang qui est l’histoire du genre humain, reconnaître une intelligence, ce n’est pas encore reconnaître un amour. Il se pourrait que nous soyons dupés par une puissance maligne qui nous donne tout ce que nous possédons physiologiquement, biologiquement et psychologiquement, sans que ce soit une puissance de générosité et d’amour.

    ...

    Quand j’essaye de me demander: “Qui suis-je?”, je bute constamment contre des préfabrications.

    Qui suis-je? Mais je suis un donné, un résultat, un réseau de nécessités, je porte une hérédité que je n’ai pas choisie, j’ai été élevé dans un milieu que je n’ai pas choisi, j’ai “absorbé” un langage et une culture que je n’ai pas choisis, je suis arrivé à une époque que je n’ai pas choisie, je suis enveloppé par des mouvements d’intelligence, de volonté, je suis pris dans un réseau d’aspirations collectives, je suis victime d’une histoire dont je ne suis pas l’auteur: où situer ce je et moi qui s’affirme avec tant de passion pour défendre son inviolabilité? Où le situer?

    ...

    Faire de moi un surhomme, grimper par-dessus ma tête, adopter une morale de maître qui vaut pour quelques-uns, ça n’empêchera pas d’être sujet à la mort et d’être contesté par les autres qui prétendent, eux aussi, à la maîtrise et à la suprême grandeur.

    ...

    La passion avec laquelle nous affirmons notre autonomie et notre inviolabilité n’a pas de fondements: pourquoi est-ce que je me crisperais sur mon moi puisque je n’en suis pas le créateur? Pourquoi est-ce que je me crisperais sur cet individu, moi-même, devant lequel je me suis trouvé un jour sans y être pour rien? Pourquoi est-ce que j’exhiberais devant les autres ma propre histoire dont je ne suis pas l’auteur?

    ...

    Ce qui est justement si pathétique, et ce qui nous rend sensible la différence entre l’Ancien et le Nouveau Testament, et le passage transcendant qu’il faut opérer de l’un à l’autre, c’est que, tandis que dans l’Ancien Testament le péché suprême, le péché originel, c’est de vouloir être comme Dieu, dans le Nouveau, c’est cela même qui est l’unique nécessaire.

    On lit dans l’Ancien Testament: “Vous serez comme Dieu, ayant la connaissance du bien et du mal”, c’est ainsi que se formulait la tentation dans la perspective de l’auteur de la Genèse. Mais dans le Nouveau Testament on est appelés à être comme Dieu, c’est même cela qui est l’unique nécessaire: être comme Dieu! “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.”

    Il s’agit d’être comme Dieu! Et, au fond, cette intuition nietzschéenne, cette volonté d’être Dieu, de ne supporter aucun Dieu en dehors de soi, est l’ébauche d’une vocation authentique. Mais attention! Oui, être comme Dieu, mais après avoir reconnu en Dieu justement la désappropriation infinie, la pauvreté suprême, le dépouillement translucide! Si Dieu est ce Dieu-là, s’il est dans notre coeur une attente infinie, être comme Dieu, maintenant cela veut dire nous désapproprier fondamentalement de nous-mêmes pour que notre vie s’accomplisse comme la sienne dans un don sans réserve.»
    Maurice Zundel, "Le Problème que nous sommes", Le Sarment, Fayard, 2000, pp 39-42
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aksysmundi



Inscrit le: 30 Mai 2005
Messages: 238

MessagePosté le: Me 26 Oct 2005 11:44    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

joaquim a écrit:
Je pense que ces mots de Maurice Zundel illustrent bien la différence entre un Dieu pharaonique qui ne serait qu'une projection de tout ce qui échappe à l'homme et qui l'écrase, et un Dieu d'amour qui gît au coeur de l'être, et qui attend simplement que l'homme se défasse de tout ce qu'il croit être lui-même et qui en fait l'empêche d'être, l'enferme dans une image de soi, l'empêche de découvrir l'Être au fond de soi.


Merci joachim pour cette réponse riche.

Je fais effectivement référence à cette Réalité totale et sans opposé.
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