Regards sur l'éveil
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Nout
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 551
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Posté le: Ma 11 Jan 2011 9:59 Sujet du message: La voie de l'amour |
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Bonjour à tous et toutes,
Je n'ai plus envie d'écrire dans le fil: dualité-non-dualité car ce questionnement ne me semble pas avoir un rapport avec ce que je vais écrire:
joaquim a écrit: | Merci Nout, pour ce torrent de vie! (ici) C’est une chose d’expliquer ce que c’est que plonger, c’en est une autre de raconter sa plongée. Je suis toujours stupéfait en entendant des témoignages si fort, des souffrances qui ont été vécues jusque dans leur dernières extrémités, jusqu’à se retrouver acculé au bord du gouffre. En te lisant, j’ai l’impression que ta plongée s’est faite en haute mer
alors que la mienne a eu lieu dans une piscine... Le plus merveilleux, dans tout cela, c’est que ça ne change absolument rien. Il n’y a que le fait de plonger, qui compte. Faire confiance à ce qu’on n’est pas encore, à ce vide dans lequel on saute, et qui reçoit de ce geste la consistance qu’on croyait lui manquer. |
Le plongeon se fait en haute-mer et non à marée basse, quand toutes les eaux de l'être sont réunies, en crues: eaux matricielles de la naissance, eaux des larmes de douleur et de joie, eaux de l'amour qui inondent les amants quand le désir s'invite...
Toute cette eau que nous portons et que nous sommes. Le baptême ne se fait-il pas dans l'eau, du moins le baptême tel qu'il se déroulait à l'époque de Jésus. L'eau a ce pouvoir purificateur, rédempteur et aussi parfois destructeur quand elle n'est pas canalisée (les émotions). Elle peut engloutir comme elle peut porter.
Dans le Tao il est dit que nous devons procéder comme l'eau, sans forcer les choses, mais se laisser couler comme elle selon la pente qui s'offre à nous. La force de l'eau n'est-elle pas la force du temps; cette érosion patiente de toute les aspérités de notre être. Elle polit le plus tranchant des récifs et s'infiltre là où nul ne va, jusque dans les ténèbres insoupçonnées de la terre...
Nous nous détournons de notre nature véritable (matériellement faite d'eau à 70%) à partir du moment où nous forçons les choses, où nous sommes dans le contrôle.
Ma voie est l'amour mystique car dans ma vie, c'est l'amour qui a érodé mon coeur, qui lui a donné sa forme actuelle. Je suis le résultat de mon rapport à l'amour.
De même notre rapport à la sexualité est très révélateur; cette dernière est un mystère. C'est un passage initiatique complètement bafoué et ignoré dans notre société. Mais elle porte le germe de l'union mystique, elle est une des portes (il y en a d'autres) non négligeable à notre capacité d'abandon.
Avant de savoir ce qu'est « faire l'amour », nous restons dans le domaine du fantasme, de l'imaginaire et non pas de la réalité.
La sexualité est toujours terrifiantes pour un non initié même si en apparence on veut se montrer plein d'assurance, je ne crois pas que le premier acte sexuel soit anodin. Aussi bien pour un homme que pour une femme: l'homme de pénétrer dans l'inconnu au risque de s'y perdre et la femme de se laisser pénétrer c'est à dire d'ouvrir ce qu'elle a de plus intime à l'autre, se laisser pénétrer...
L'un et l'autre sont dans une situation de fragilité, de mise à nue (c'est le cas de le dire).
Lorsque l'on prend le contrôle, on se protège, on se prive de cet inconnu, de cet abandon. La sexualité aujourd'hui est extrêmement banalisée non pas parce qu'elle est maîtrisée mais au contraire parce qu'elle fait toujours peur. Sans parler des rôles réducteurs voire grotesques auxquels l'homme et la femme sont réduits. On voudrait domestiquer cette part irrémédiablement sauvage. La brider, la rendre mécanique, confortable, soumise. Un peu comme la spiritualité...
Je la mets en parallèle à l'éveil parce que tu évoques la confiance.
Or, comment s'épanouir en amour, c'est à dire s'abandonner à l'amant si l'on a pas confiance en lui, si on n'a pas une foi aveugle en lui. L'amour fou est un don total de soi. Même si la peur est présente, elle fait partie du sacrifice de l'agneau. On offre à l'autre ce que l'on a de plus enfoui, de plus profond sans attente, c'est à dire sans exiger de retour, en laissant à l'autre toute la liberté qui lui est due. C'est l'aspect inconditionnel de l'amour.
Il faut atteindre le point ultime (je dirai de non-retour) de l'humilité en soi, l'effacement total...
Dieu en s'effaçant derrière la manifestation n'est-il pas lui même initiateur d'une infinie humilité?
Tout comme l'amant qui s'efface et se donne entièrement à l'autre, Il n'en reste pas moins intensément présent. S'effacer ne signifiant pas disparaître mais au contraire devenir plus en vie qu'on ne l'a jamais été. C'est n'être désir que pour le Bien-aimé...et rien d'autre. Rien.
Revenir au sauvage c'est accepter le paradoxe que je suis.
Il n'est pas indispensable de vivre l'éveil pour rencontrer le miracle.
Dès qu'on porte son attention au monde et son acceptation inconditionnelle, le monde soudain nous répond. C'est presque immédiat. Le monde devient vivant sous la caresse de la conscience, il rend la caresse aussitôt. Même la chose la plus insignifiante prend vie.
Je me souviens d'un arbre.
C'est un chêne sans âge (nommé Héraclès ce qui ne s'invente pas) qui se trouve aux pieds de la Sainte Baume en Provence ( http://madamedulac7.skyrock.com/ ). C'est un endroit chargé de significations pour moi et durant une période, je m'y rendais souvent avec une amie très chère, une sœur d'âme...
Chaque fois que nous passions devant ce chêne, nous le saluions et nous admirions sa beauté. Il nous est arrivé de nous reposer sous son feuillage, d'écouter le silence et même de somnoler bercées par la paix du lieu. L'arbre était habité par un petit rouge-gorge qui se posait non loin de nous chaque fois que nous nous arrêtions là.
Un jour, et je crois bien que ce fût le dernier jour où je me suis rendue là-bas, nous étions en train de nous éloigner de l'arbre pour rejoindre la voiture.
Mon amie et moi nous parlions et riions de je ne sais plus quoi quand soudain un tremblement, un bruissement, nous a interpellé. Ce fut un son assez fort pour couvrir nos voix. Il n'y avait pourtant pas de vent.
Nous nous sommes retournées.
L'arbre venait de nous appeler. Nous l'avons instantanément compris. C'était indescriptible et très émouvant. .
Avant même l'éveil, quand j'ai regardé ma vie, telle qu'elle a été tissée depuis ma naissance, je n'y ai vu que signes de l'Un. Ma vie est une vague qui me ramène à Son doux rivages. Alors que je me suis tant de fois, débattue, noyée (au sens propre comme au figuré) il suffisait que je me laisse porter.
Avant l'Éveil déjà, le miracle EST présent.
Un cours en miracle n'est pas un cours pour « fabriquer » des miracles, mais pour revenir au miracle unique que l'on est.
Il n'a pas attendu que je Le vois pour m'aimer, pour désirer...Et moi, derrière toutes mes angoisses, je n'ai jamais douté de ce désir-racine...je savais qu'une part de moi répondrait inévitablement à cet appel.
Plus on approche du Bien-aimé, plus son appel se fait languissant et urgent. Moins on a de chance d'en réchapper.
Plus je creusais ma terre intérieure plus je me rapprochais de l'inévitable, du point zéro. Le dragon m'y attendais (c'est l'ange Saint Michel, un archange que je connais intimement qui, selon la légende, a tué le dragon qui hantait la grotte où Sainte Marie-madeleine allait s'installer durant trente ans) dans les eaux noires et chthoniennes qui attendaient d'être libérées, mise à jours, accouchées. Telles les contractions de la femme enceinte, une fois que le processus est enclenché, la naissance est inévitable. La syncronicité qu'on rencontre alors sur son chemin est un signe évident que le monde et soi deviennent une seule et même chose. La dualité se dissout peu à peu.
Mais pour que ce processus soit enclenché la seule condition est: le désir.
Non pas un faux désir de paix, de fuite ou de super-pouvoirs mais un désir amoureux, sans limite pour la source de toute vie, pour sa source.
Un désir né de la rencontre (ou révélation) qui se fait de plusieurs manières:
à travers la douleur (un deuil, un accident, une maladie...)
à travers la beauté (la contemplation...)
à travers l'amour ( la passion...)
Dieu se rencontre et alors le processus est enclenché. Soudain, Il est partout, comme lorsqu'on tombe amoureux (tomber est d'ailleurs un verbe très significatif d'abandon), on voit le monde à travers l'être aimé. Tout se teinte de Lui. Il n'y a QUE LUI.
Les préparatifs de la noce commencent alors. La révélation se déploient et peu à peu, malgré la peur, les doutes, l'angoisses qui ont l'effet de la pluie sur la mer déchaînée, on se prépare intérieurement à la lune de miel.
Aujourd'hui, dès que je me sens égarée, je me rappelle combien je peux Lui faire confiance. Secrètement, je Lui murmure que je me donne à Lui, je remets ma vie entre ses mains parce qu'il est la Source et le Sens même de cette vie. Comment pourrait-il en être autrement? C'est ma seule et puissante prière. Et le miracle survient. Il répond toujours à mon appel.
advaita a écrit: | bref tout acte est amour
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Je dirai tout acte est un appel à l'amour. Les actes les plus terribles prennent toujours racine dans le manque d'amour...
Les actes les plus beaux en sont l'hommage.
Citation: | Témoignage d'Alain sur http://www.notre-experience.net/article.php3?id_article=20
La vie spirituelle, qu’est-ce au juste ? Pour moi, c’est une relation amoureuse envers une personne que je ne connais pourtant pas encore, que j’ai juste pressentie, mais une personne qui est en même temps le Tout.
Quel bonheur ! Je sais que cette fois-ci l’Amour ne sera pas limité. Devant la perfection, il n’y a pas de limites, l’Amour se mut en adoration, en contemplation et nous sommes comblés au-delà de toutes nos espérances. |
paix a écrit: | La vie est sa propre illusion celle qui l’anime et le mène vers cette confiance dont tu parles Joaquim vers ce plongeon. |
Merci
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paix
Inscrit le: 10 Nov 2010 Messages: 21 Localisation: savoie
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Posté le: Ma 11 Jan 2011 21:51 Sujet du message: |
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Salut Nout,
Merci pour ce beau texte, je me propose d’y répondre avec mes mots…
Tu nous parles du mystère de l’eau en nous, moi j’ai envie de te parler du feu qui anime nos existences.
Le feu du soleil tout d’abord dont les rayons se transforment en lumière pour éclairer le monde et donner naissance à la vie. Le feu sacré qui anime nos cœurs, le feu du désir et de la passion qui nous consume parfois et rend si intense nos existences. Le feu de nos colères, de nos émotions de notre révolte, les flammes de l’enfer. Les plaies brûlantes de nos blessures d’enfances qui parfois nous poussent vers cette paix, vers cet éveil sans savoir ce qu’il est. Puis lorsque les jours ont passé, lorsque l’acceptation s’installe ; découvrir la flamme de joie qui brille dans le regard de son enfant, puis la flamme vacillante d’une bougie que l’on observe tout en méditant. Puis enfin la flamme de la vie qui s’éteint et cette existence qui s’envole en une fumée légère pour rejoindre l’invisible.
Et s’apercevoir à la croisée des chemins, qu’une aube nouvelle se lève dans cet univers des possibles, lorsque le désespoir est vaincu, que la vie nous tend les bras, tout comme une mère tends les siens à son enfant. Rien n’est jamais tout à fait terminé.
L’amour peut encore s’exprimer, comme une énergie longtemps endormie qui se réveille, se révèle, nous découvrons un nouvel être à aimer, et s’il nous aime aussi, alors toutes les blessures s’effacent, c’est l’oubli dans ce nouveau présent, dans ce bonheur unique, ou nous pouvons déplacer les montagnes, sans encore savoir que ce sont elles qui se déplacent à chaque instant pour nous.
Chevauchant ces contrées lointaines où les corps se mêlent eux aussi, qu’est ce que l’éveil dans ces instant hors du temps, hors de nous-mêmes…Dans les yeux de l’autre, je suis, dans ses bras je m’abandonne, sa main qui prend la mienne me rends immortel. C’est la ronde des amants, le cercle parfait.
Mais en ce monde Dieu a donné au temps un puissant pouvoir, comme les vagues sur ce phare, elles mordent, blessent et usent le cœur des amants, et les deux se séparent les illusions tombent comme la pluie sur un visage déjà trop humide, l’intérieur de soi se vide et l’extérieur perd ses couleurs. Et je reviens à cette image que j’ai de moi, un être fragile déraciné.
La voie de l'amour...
Mais ce n’est pas la fin, non car sans le savoir je crée déjà la suite de l’aventure, au dehors, je vois des signes, des apparitions, elles parlent à mon cœur, m’encouragent, je comprends que je ne suis pas abandonné. J’ai la foi, de nouveau je sourit à la vie.
Et bientôt le hasard m’interpelle : Et toi, que fais tu là ? Et me voilà faisant une nouvelle rencontre, accidentellement préméditée, explosive de différence, mélange détonnant, marié, encore, puis père, père, père.
Quel match, quel retournement de situation digne d’une série télévisuelle, moi dépendant marchant seul qui ai eu tant de mal à prendre en charge ma propre existence, me voilà croulant sous les responsabilités familiales.
Et je ris, au bien sur pas au début, je maîtrise, je gère, je pense au futur, sans oublier le passé, ni les course, mais le sable s’écoule entre mes doigts, et bientôt je perds le contrôle, je donne des signes de faiblesse, les coups de volants sont abriptes pour rester sur la route que je crois entrevoir, mais tout est devenu trop flou, trop compliqué, alors je m’écroule, fatigué, les cheveux blancs et les dents de sagesse.
J'ai abandonné la voie de l'amour...
Et là par terre, j’apparais dans le regard de mon enfant à quatre pattes qui me sourit, je suis en lui, il est en moi, et bientôt ses frères et sœurs se jettent mon corps et me livrent bataille dans un fracas de cris et de rire. Le temps lui n’est pas resté, la pensée s’est enfuie pour un temps, seul le présent a pris racine pour observer ce spectacle de rue.
L’amour d’un enfant, encore un reflet de cet être aux milles visages que l’on nomme Amour.
Peu à peu, vient le sentiment que tout cela est déjà écrit, déjà connu, déjà su, mais par qui ? Il n’y a qu’à se rappeler, mais où ai-je donc mis la clé dans les tréfonds de ma mémoire? Non, Cette clé est là ici et maintenant et elle ouvre sur un monde nouveau. Ce même monde qui m’effrayait était en fait à l’intérieur de mon essence. Ces signes c’était moi pour moi, cette vie, est le cadeau que je me suis fait à moi-même. Le découvrir c’est se fondre dans cette conscience qui éclaire ce qui est. Tout est présence, en soi, à chaque instant, tout est parfaitement est à sa place, comme je l’avait laissé, et je le retrouve enfin, tel que je suis…
merci Nout |
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Nout
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 551
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Posté le: Je 13 Jan 2011 11:05 Sujet du message: |
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Chers tous, cher paix,
paix a écrit: | Merci pour ce beau texte, je me propose d’y répondre avec mes mots…
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Je te retourne le compliment...Ton témoignage me touche en profondeur car il est exactement la réponse attendue. L'autre versant de l'être. Le côté mâle...
Tu as raison. Comment parler d'amour sans parler de feu?
Ton point de vue d'homme complète parfaitement mon point de vue féminin même si l'Etre ne s'accorde ni en genre ni en nombre, on ne peut ignorer la dualité inhérente à la vie. Et nous revoilà dans la dualité.
Ma fille ce soir m'a donné la réponse à ce questionnement de la dualité (dont j'ai voulu m'extirper mais qui m'a rattrapé...).
Elle m'a demandé:
pourquoi il existe des hommes et des femmes?
Je lui ai répondu que l'univers est fait ainsi, que toute chose à son versant, quelque chose qui le complète: l'homme/la femme, la lune/le soleil, le jour/la nuit, l'avant/après, l'éveil/le sommeil...Nous nous sommes alors amusées à trouver assez de duos de ce genre pour pouvoir remplir au moins l'arche de Noé …
Et soudain, elle m'interrompt et me dit: Sauf Dieu! Dieu est un seul.
J'acquiesce troublée.
Et elle rajoute: Comme moi! Je suis un comme Dieu parce que je suis unique.
Après l'éveil (ou devrais-je dire après la résurrection ), très portée sur les témoignages non-dualiste, je me suis installée confortablement dans ma vie, partant du principe que tout est parfait, qu'il n'y avait rien à faire, plus rien à gagner ni à perdre. Quelque soit ma vie, je n'étais plus aux commandes, plus vraiment responsable...C'était certes très reposant et apaisant mais au bout d'un moment, je me suis rendormie. Et cette somnolence est plus douloureuse car elle est « sentie » quelque part en soi. Elle est consciente. En cela je crois qu'elle est voulue. Comme un cycle auquel on ne peut se soustraire. C'est un effet de flux et de reflux comme une vague...
J'avais cessé de nourrir la flamme qui nous tient éveillé, qui nous permet de rester conscient de l'absolu qui se cache derrière toute chose. Disons qu'en réponse à cet amour qui s'était révélé à moi, je n'ai donné aucune autre réponse que...ok, tu es là, j'ai plus besoin de rien faire (réponse que l'on fait souvent à un partenaire quand on se met en couple! ). Je peux m'effacer. Mais l'amour se fait à deux. Vivant dans un contexte très peu porté sur la spiritualité, dans une métropole, avec un travail prenant, je me suis vite laissée happer par l'illusion. Il y a comme un brouillard qui se forme en soi si on n'y prends garde. Le soi n'a nul besoin d'action pour être mais implanté comme une rose dans un jardin dont la terre trop riche favorise les mauvaises herbes, un peu de jardinage ne fait pas de mal.
Comme l'exprime très bien Dodo (merci à lui) dans sa vidéo:
Citation: | Cette source créatrice qui me crée à chaque seconde, je suis coupé d’elle, mais elle n’est pas coupée de moi. Et c’est elle qui me crée. Mais elle me crée à partir de ce avec quoi je la nourris.
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C'est exactement ça. Mais je ne l'avais pas compris.
J'ai alors reçu un second électrochoc. Au moment bien sûr où je m'y attendais le moins évidemment. L'effet est plus profitable quand il surprend. Une autre plongée dans les eaux profondes. Comme une main qui me pousse dans le dos. ( c'était il y a deux ans)
J'ai fait une rencontre qui m'a ébranlée jusqu'à l'os. A trente trois ans, j'ai découvert que je n'avais jamais aimé. Et simultanément découvert ce qu'aimer voulait dire. C'était comme si j'expérimentais la dualité à l'extrême ( la passion c'est toucher l'extrême de l'autre, du monde, de soi ) tout en redécouvrant l'unité.
J'ai véritablement appris ce qu'est être brûlée vive. Malade d'amour, littéralement. Toute pensée était éradiquée. Plus besoin de méditation. Tout l'espace que j'étais ne pouvait être occupé que par l'amour. Il n'y avait de la place pour rien d'autre.
Bien sûr cela partait d'un homme en chair et en os, l'autre, mais cet autre ouvrait une brèche en moi qui me faisait voir le monde tout autrement.
Sans conscience de l'absolu, toute passion est destructrice parce que l'on croit que cet autre est l'unique source d'amour. Si l'autre disparaît, il n'y a plus d'amour. Mais ce n'était pas mon cas. Je savais que l'amour venait du soi en moi en lui, une attraction violente qui créait le trou noir, l'anti-matière...
J'ai vécu ce que l'on nomme l'amour courtois médiéval quand le chevalier faisait d'une dame la porte pour accéder à Dieu. D'autant plus que cet amour ne pouvait être consommé vu le contexte de nos vies réciproques.
Parfois je me dis que si j'allais au bout du désir, j'en mourrais...N'est-ce pas le propre du désir? Nous tenir suspendu au-dessus du feu, entre vie et mort. Entre éveil et sommeil.
C'est cette initiation par le feu qui m'a faite femme. Réellement. Avant je ne savais pas vraiment ce que j'étais ou plutôt je n'acceptais pas ce que j'étais mais l'éveil, quelque soit la forme sous laquelle il se manifeste, ne nous rend pas autre. Il nous rend à nous même exactement tel que nous sommes. Il nous rend à notre peau.
Il nous ouvre les voies de la normalité absolue.
J'ai toujours eu un problème avec les hommes et bien sûr que cela un rapport avec mon passé. Le fait de tout mettre dans le panier de « tout est un » est un peu facile. C'est une nouvelle fuite. Nous vivons concrètement dans un monde d'altérité. Il ne s'agit pas de le nier. Il s'agit de le transcender, de ne plus regarder l'autre à partir de ce passé mort né qui nous avorte perpétuellement, mais de regarder l'autre avec un regard neuf, sans cesse renouvelé. Mais pour cela, il faut avoir regardé en soi, sans se mentir avec toute la vérité et l'humilité dont nous sommes capables. Accepter que nous construisons parfois nos vies à partir de schémas pompés sur nos parents, à partir d'une vision tronquée de ce que nous considérons être un « homme » ou une « femme ».
Un des effets de l'éveil sur la vie de tous les jours c'est la destruction massive du mensonge. Toutes les boues accumulées remontent à la surface comme un défi qui nous est tendu:
« est-tu capable d'affronter la vérité? »
Tout étant inextricablement lié, la vérité envahit tout, nos proches, notre famille, les menteurs sont démasqués et les blessures pointées. Il faut faire face sans entrer dans la lutte toutefois. Il ne s'agit pas de lutter mais de danser avec la dualité. Étrangement, le plus grand mensonge est venu de mon père, celui par lequel j'avais construit tout mon rapport à l'homme...
Quantum m'a écrit sur d'autres pages:
Citation: | Cette amour dont tu parles, qui s'abandonne, qui fait confiance et se passionne, se fond et s'oublie, il suppose une certaine légèreté, une ouverture, une fraicheur, une forme de douce naïveté. Cet état d'esprit qu'on perd souvent après l'enfance, revient parfois, surtout quand on à expérimenté la futilité de tous nos complexes plans visant toutes sortes de réalisations personnelles, pour se rendre finalement compte que l'Amour est la réponse à toutes les quêtes et toutes les questions.
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Cette légèreté c'est offrir le neuf en soi (le chiffre aussi ) , cette pureté de neige qui fait que comme la fiancée du Cantique des cantiques, nous sommes face à l'autre (donc face à Dieu) perpétuellement vierge et nu.
Nous nous devons de lui offrir au minimum notre part inaltérable, ce soi tissé d'éternité incorruptible. C'est cela l'acte d'amour.
Mais pour cela il faut redevenir l'enfant, non pas l'enfant mort du passé mais l'enfant du présent, celui qui est là et du coup, une fois reconnu, nous permet d'être plus adulte.
Dans notre société malade, l'amour semble une quête d'enfants gâtés en mal de sucre. C'est une société infantile capable de vivre l'amour qu'à partir du nombril (ou de ce qui est situé plus bas ). On veut être aimé sans jamais rien donner d'autre que ce besoin mortifère. On veut posséder ce qui ne peut l'être, le codifier, le rendre commun.
Pourtant il subsiste derrière ce besoin vital de trouver l'âme soeur, le véritable sens de trouver le soi. L'amour en soi. Mais pour cela il faut prendre assez de recul par rapport à sa petite personne. Devenir un adulte toujours neuf.
La dualité n'est nullement un mal quand on entend son chant véritable qui est chant d'amour, chant de l'Un. Elle est un billet aller-retour perpétuel pour accéder à l'essence du Je suis.
D'un point de vue philosophique, tout ce qui existe est Dieu, ce qui est en soi bel et bon. Mais d'un point de vue pratique, lorsqu'un homme doit gagner son pain, assurer son bien-être matériel, vivre avec les autres, goûter l'élégance, l'art, et j'en passe, le « jargon » philosophique ne lui sert à rien. La forme d'enseignement qui m'est propre se penche d'abord sur les obstacles qui nous empêchent de réaliser le Divin. Mes propos n'ont rien à voir avec les envolées poétiques doucereuses sur Dieu qui en elles-mêmes, ne changent absolument pas la vie des humains. Je suis d'un naturel très pratique, j'ai mis les pieds sur terre et je n'y vais pas par quatre chemins pour dire ce dont nous avons besoin.
La nature du Divin est dualiste, en ce sens que tout ce qui fait partie du manifesté est constitué de contraires qui s'attirent. Donc, d'un point de vue énergétique, l'homme et la femme sont deux pôles électriques contraires ou encore ils sont comme les pôles positifs et négatif d'un aimant. Fondamentalement, l'homme et la femme sont faits pour s'attirer. Mais voilà, le pôle positif d'un aimant n'a pas de queue et son pôle négatif n'a pas de nichons. En conséquence, les gens ont à prendre en considération bien plus que le point de vue énergétique, ce qui complique ce qui devrait être un processus simple et évident.
(…)
Mais quelque soit l'expérience et le niveau d'extase qu'elle permet n'entre pas en compte, si elle ne transforme pas l'expérimentateur en quelqu'un qui sait foncièrement s'y prendre avec les enfants, se conduire envers les memebres de sa famille, fonctionner d'une manière profondément attentionnée et aimante avec son compagnon ou sa compagne, se positionner dans tous les domaines de l'existence, cette expérience n'est pas divine! La vie habituelle, celle de tous les jours, comme elle se pérsente, constitue le creuset alchimique-l'espace à l'intérieur duquel la transformation se produit.
Il n'a pas été dit que le divin devait être découvert au paradis. Si le Divin devait être découvert au paradis, nous serions tous au paradis; pas là uù nous sommes. Et en dépit de l'idée philosophique que le Royaume des Cieux est « ici et maintenant », que nous devons faire notre vie sur terre, je suis désolé d'avoir à vous dire, qu'ici-bas, ce n'est pas la paradis!
Lee Lozowick - L'alchimie de l'amour et de la sexualité
Avez-vous déjà vécu le silence avec l'autre? Quand l'amour est exprimé, transmis et que le silence se fait regard...deux corps face à l'autre qui par les yeux déjà se mélangent et ne font qu'UN. Et brûlent. |
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paix
Inscrit le: 10 Nov 2010 Messages: 21 Localisation: savoie
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Posté le: Je 13 Jan 2011 23:42 Sujet du message: |
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Salut Nout et tout le monde,
Les enfants ont encore une vision simple de la vie, c’est pour cela que leurs remarques traversent parfois si facilement les parois poreuses de nos esprits conditionnés.
L’un des conditionnements le plus abrupte est bien celui qui concerne notre rapport avec notre corps physique et en particulier celui de notre sexualité.
La religion et la société bien pensante occidentale ont jeté un voile d’ignorance sur cet aspect de l’être. Cet état de fait génère toute sorte de doutes et de questionnements dès l’adolescence accentué par les images violentes montrant les rapports physiques entre hommes et femmes qui sont légion sur Internet. Dans le temple qu’est le corps, l’amour doit aussi être découvert à la mesure que l’on estime juste et nécessaire. Sinon l’attachement fait son œuvre et empêche d’une certaine façon l’unité. Le désir sexuel est une énergie d’une grande puissance, l’ignorer où au contraire s’y abandonner à s’en rendre dépendant sont les deux facettes de l’attachement.
Dans le cheminement qui fut le mien ai-je eu l’occasion de vivre des instants de grâce, d'être amoureux au delà de ce que les mots peuvent exprimer, et aussi de rencontrer des femmes que la société met plus bat que terre mais qui portent en elle une état d’être pure de présence et de vérité.
Tout cela aussi est expérience .
Je semble m’éloigner de l’amour courtois médiéval dont tu parles Nout, et pourtant non, car l’esprit chevaleresque peut exister en chaque homme, lorsque le dragon du désir a été vaincu.
Mais je dois dire que contrairement à toi je me serais abandonné dans les flammes nourricières de la bête, avec respect, car je sais que j’en serait sorti différent, certainement blessé et brisé, mais c’est ma façon à moi de vivre le détachement, lorsque toutes les expériences ont été consumées…
En dépit de la passion que procure le fait de tomber amoureux, ou l’extase de l’acte sexuel en lui-même, cela aura un début et une fin et est donc transitoire. C’est donc une fusion temporaire qui ne peut seul apporter la paix.
Malgré cela, les mécanismes de l’enfance sont toujours là, ils nous projettent encore et encore dans des situations répétitives souvent dans nos relations avec l’autre. Ces mécanismes à mon sens ne peuvent être guéris, ils ne peuvent qu’être reconnus, compris et accepté. Je parles de l’héritage familiale. Ce sont des couches qui viennent comme un mille feuille se superposer à notre être véritable, et c’est toujours avec de grandes souffrances que l’on découvre ces squelettes dans les placards. Au fur à mesure du chemin si on les comprends et les accepte une lumière nouvelle les éclaire, et alors on peu pardonner. Pardon encore un synonyme d’amour.
Je voulais aussi faire part d’une expérience personnelle. J’ai compris depuis la naissance de mes jumeaux que nous naissons avec des bagages complètement différents déjà dans le ventre de leur maman, ils étaient tout à fait différents. Dieu, la vie les avait déjà habillé de caractères bien différents qui se sont confirmés par la suite.
Pourquoi naissons nous avec tant de différences y compris dans une même matrice, pourquoi vivons nous certaines expériences, certaines souffrances, des éveils…
Force est de reconnaître que la graine de la conscience est déjà programmée en arrivant à la vie et je crois qu’il n’y pas d’obstacle que nous ne pouvons franchir, car ils mènent tous à la connaissance de soi et d’une certaine façon à un éveil, à son propre éveil quel qu’il soit.
La dualité est le chemin qui mène vers l’unité, la vie humaine est la voie qui mène vers soi, vers Dieu, vers cet amour infini ou ce qui est totalité se brise en milliers de faisceaux pour devenir multitude. Le créateur s’efface alors au profit de la créature…le chemin est le retour au créateur.
Enfin pour répondre à ta dernière question :
Citation: | Avez-vous déjà vécu le silence avec l'autre? Quand l'amour est exprimé, transmis et que le silence se fait regard...deux corps face à l'autre qui par les yeux déjà se mélangent et ne font qu'UN. Et brûlent. |
Je te dirais simplement oui…comme une libération dans l’instant…  |
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Quantum Void
Inscrit le: 28 Oct 2010 Messages: 223 Localisation: Quebec, Canada
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Posté le: Ve 14 Jan 2011 18:17 Sujet du message: |
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Bonjour Nout, paix, et tous,
Merci pour cette discussion bien incarnée,
merci pour ce bel arbre, car j'aime beaucoup les arbres, et celui-là est magnifique,
merci pour l'eau et le feu,
le rire des enfants,
le regard des amants,
merci pour cet extrait de lecture d'un homme à la fois spirituel et terre-à-terre.
Et merci pour la citation de Dodo
Citation: | Cette source créatrice qui me crée à chaque seconde, je suis coupé d’elle, mais elle n’est pas coupée de moi. Et c’est elle qui me crée. Mais elle me crée à partir de ce avec quoi je la nourris. |
Très bien exprimé!
Joie et Simplicité à tous! |
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Nout
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 551
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Posté le: Di 16 Jan 2011 12:47 Sujet du message: |
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Cher paix, cher Quantum,
ce qui me touche le plus dans vos réponses c'est que vous donnez un peu de vous, un peu de cette glaise dont est faite nos vies. Et c'est cela aimer, avant tout, et c'est cela aussi pour moi, réaliser son féminin intérieur et dépasser la dualité, c'est offrir sa différence, sa singularité pour montrer à l'autre que rien au fond de nous sépare...
On lit beaucoup de choses sur ce pôle féminin et masculin, le yin et le yang, on pourrait croire que voir les choses ainsi peut accroître la dualité mais au contraire je crois intimement qu'il est une porte pour accéder à l'un.
Chaque être humain, pour s'unifier doit d'abord passer par son féminin intérieur. Pourquoi?
Moi-même je l'ignorais mais je sentais que derrière ma blessure d'enfance, ma division intérieure (celle exprimée plus haut), il y avait quelque chose à saisir de très important pour affiner ma perception du monde.
Il suffit parfois de porter un question en soi pour qu' après gestation, elle amène à la naissance d'une réponse.
Et cette réponse vient de l'autre. Cet altérité si précieuse qu'évoque Lise dans toute sa poésie:
Con,
laid,
ou
Con beau
quelle importance
Si ! : pour ce mot :
Altérité
Il ne suffit pas savoir répondre à une question philosophique (c'est facile, toutes les réponses sont déjà présente) mais l'essentiel est d'écouter l'autre, (ou de le lire ) même si ce qu'il exprime est loin de soi. Peut-être que ce n'est pas si loin. Peut-être que ce que l'on veut éviter est justement ce que l'on ne veut pas voir en soi...
Et j'ai ainsi compris ce qu'exprime Lise: LATULULIRELI
Et c'est pourquoi j'évoque l'amour. Le "jeune homme des évangiles", (nom magnifique donné à Jésus dans le texte non moins magnifique et parlant pour moi de Latululireli) l'a aussi beaucoup évoqué cet amour qui semble simpliste voire ridicule aux hommes non-réalisés, si simple qu'il leur semble inaccessible et les mets dans une fureur telle qu'il les pousse à TUER tout ceux qui pourrait le leur rappeler...
Citation: | Luce Giard " A qui s’éloigne "
« Un homme vous ouvre sa porte, il vous accueille, il vous attend.
On dirait qu'il vous attend depuis des années.
Vous êtes un inconnu, un étranger de passage, ou peut être êtes-vous d’ici, quelqu’un vous a adressé à lui, vous venez demander une information, un secours, un conseil, un signe. Plus souvent vous venez chercher bien davantage, un plus essentiel, un indicible.
Car vous n'êtes rien ni personne dans la ville immense, vous croyez n’être rien, le désespoir vous envahit, il vous semble que bientôt vous allez sombrer dans la médiocrité, la folie ou la drogue. déjà vous n'espérez plus rien ni d'autrui ni de vous-même.
Lui vous accueille, il vous écoute, il vous devine. Sa manière d’écouter vous rassérène, il trouve votre récit si intéressant, vos questions si justes, il s'émerveille de ce que vous lui dites, il n’a pas de réponse à vous donner, de recette à vous transmettre, non, il attend de vous vos réponses à vos propres questions. Il vous le dit, il vous en convainc.
On dirait qu’il vous comprend mieux que ceux qui vous connaissent de longue date, mieux que vous-même. Il vous respecte plus que vous ne vous êtes jamais respecté.
En vérité il est heureux que vous soyez vous, simplement vous, vous unique dans votre différence et votre incertitude. Voilà que vous parlez comme deux vieux amis, il ne vous mesure ni son temps, ni son attention.
Il est totalement présent dans cet instant d’une rencontre, si brève soit-elle ; il apprend de vous, il vous le dit et vous le croyez.
De vous, il attend ce que vous serez seul capable de dire, de faire, de penser. Il ne vous juge pas, il ne vous classe pas.
Dans le couloir sans issue où vous vous étiez enfermé, il ouvre une porte, puis s’efface et vous laisse passer. Quand vous vous retournez pour le remercier, il a déjà disparu. Mais il vous a donné l’essentiel : la force du possible. Vous sortez de chez lui rendu à vous-même, éveillé, vivant, rendu à votre liberté, ayant retrouvé l’énergie d’avancer vers votre propre vérité. Bientôt les mots qu'il vous aura dits s’effaceront de votre mémoire.
Dans votre émotion, déjà leur banalité vous échappe. Mais il vous en restera le meilleur : une voix, un ton, un mouvement, une intensité, une ardeur que vous n’oublierez plus.
Cet homme est bon, d’une bonté communicative, d'une intelligence généreuse. A travers lui, vous voilà réconcilié avec l’humanité, c’est-à-dire d’abord avec vous-même.
Comment a-t-il fait ? Est-ce un magicien ? Non, à ceux qui le questionnent, il se dérobe. Si l’on insiste, il répond : " Je suis un voyageur ", ou encore " un itinérant du désir ", et plus tard " un marcheur dans la ville ". Il aurait pu être un aristocrate du savoir et de l’intelligence, un homme de pouvoir dans l’intelligentsia internationale, il aurait pu parcourir d'un pas rapide le cursus des honneurs et se tailler un empire à la mesure de sa créativité d’historien, de sa perspicacité d’analyste des sociétés passées et présentes, d’Europe en Amérique. Il aurait pu sans rougir revendiquer comme raison sociale une place de théologien, d’écrivain, de poète et de philosophe, ou de psychanalyste. Mais un souci éthique, une exigence de radicalité lui ont fait faire chaque fois un pas de côté.
Ainsi s’est-il écarté de ce qu’il appelait tantôt " une logique de propriétaire ", tantôt " des calculs de robin ". De son intelligence lumineuse, contagieuse en quelque sorte, se son savoir immense venu d’un travail acharné, il a fait le plus rare, le plus étonnant usage : non un outil de pouvoir, mais une manière de passer et de partager.
Comme il fut indiqué au jeune homme de l’Evangile, il a partagé tous ses biens. »
En hommage à tous ceux qui… « gigantesque et discret »
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Le féminin en soi n'a rien à voir avec le féminin superficiel et artificiel tel que notre société le présente. Il ne s'agit pas de se caricaturer mais d'accéder à une capacité naturelle en soi (aussi bien hommes et femmes).
Cet homme décrit ci-dessus représente parfaitement un homme ayant réalisé son féminin intérieur.
Le Cantique des Cantiques est ainsi révolutionnaire et très moderne, car il fait entrer la sensualité dans la religion. L'eros auquel il nous ouvre est certes bien plus vaste que le seul champ sexuel, bien que la métaphore des échanges sexuels soit la plus adéquate pour révéler son alchimie: l'amitié, dans la mesure où elle est fondamentalement un élan qui transporte les mais l'un vers l'autre relève également de l'éros. Et bien sur, la foi, comme transport de tout l'être du fervent vers Dieu est pareillement une expérience érotqiue. Dans ces trois registres, l'amour, l'amitié, la foi, nous vivons la sensation (la sensualité) d'un élan qui traverse les limites de notre être individuel pour nous ouvir aux autres (humains) et à l'Autre (divin).
…
Les kabbalistes associent la fécondité du féminin à la notion de complétude parce que l'expérience féminine se caractérise profondément par la capacité d'accueillir en soi l'autre, le différent, le nouveau, recevant ainsi de lui, par l'inspiration nouvelle qu'il suscite sans cesse, un accomplissement, un élargissement de ses possibles.
Et c'est ce qui fait que les identités de la vie se renouvellent en permanence. Nous entendons bien évidemment cette notion de fécondité dans le sens symbolique de cet accueil profond de l'autre, qui est un jeu de l'amour, et non dans le sens matériel d'un développement de la natalité!
Le Cantique des Cantiques ou la psychologie mystique des amants- Pierre Trigano et Agnès Vincent (en couple dans la vie)
Tout comme une femme peut aussi ne pas avoir réalisé ce féminin (c'est mon cas pendant un certain temps) et s'est identifié à un masculin tronqué (celui du père...le mien) qui voit en l'autre l'ennemi dont il faut toujours se méfier et le plus souvent contourner ou éviter, mais qui semblait cependant détenir le « pouvoir » sur toute chose y compris et surtout sur la femme référent (la mère)...
Une des religion qui se chante le mieux ce rapport au féminin est étrangement l'Islam dans son esprit de soumission. Je dis «étrangement » parce que l'occident en guerre contre tout ce qui pourrait le détrôner de sa domination absolue culturelle, militaire et économique, tente de salir et de déformer le coeur de cette religion splendide exprimée par une langue non moins splendide (qui me rappelle un peu la structure du chinois que tu décrivait dans « penser en chinois » Latululireli...), langue qui prend racine dans l'amour, le trois (racines) la trinité de l'être. Mais la quantité d'informations règne grandement chez nous sur la « qualité »... Ayant entrepris des études d'arabe, j'ai pu voir à quel point, même au coeur des facultés qui se disent détentrices d'un certain savoir, l'essence même du savoir était bafoué non pas par manque de volonté des enseignant mais par le « manque d'attention » de ceux qui financent...
Le mot « musulman » signifiant celui qui est soumis, vous notez cette passivité propre au féminin qui n'est non pas acte de soumission face à un homme égotique et profondément immature (homme avorté) mais face à l'Autre, le Tout Miséricoridieux...Tous les Noms de Dieu cités dans le Coran, sont en rapport avec cette Miséricorde, cet Amour tendre pour l'Homme Sa créature.
Se soumettre à ce qui est, non pas dans un élan de renoncement au pouvoir mais AU CONTRAIRE, se soumettre à SON véritable pouvoir, Celui qui nous fait et nous réalise pleinement.
Accueillir n'est-il pas d'ailleurs un des piliers de la culture arabe?
Qui ne s'est pas rendu dans un pays arabe ignore ce que signifie l'hospitalité complètement disparue dans notre culture de méfiance et de peur face à l'autre.
Je ne fais pas ici de prosélytisme bien sûr mais je tente de faire apparaître ce que j'ai entrevu: les signes omniprésent de l'Un dans tous les recoins de la dualité qui n'est bien sûr que les mille visages de l'Un.
Je laisse ici la parole à l'autre pour que sa voix s'unisse à la mienne et ne fasse plus qu'un:
Paix a écrit: | La dualité est le chemin qui mène vers l’unité, la vie humaine est la voie qui mène vers soi, vers Dieu, vers cet amour infini ou ce qui est totalité se brise en milliers de faisceaux pour devenir multitude. Le créateur s’efface alors au profit de la créature…le chemin est le retour au créateur. |
Quantum a écrit: | merci pour l'eau et le feu,
le rire des enfants,
le regard des amants, |
Lise a écrit: | Car il s’agit bien de temps : de patience dans l’azur
Pour dire : je t’aime.
Indépendamment des pôles homme/femme |
Merci |
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