Regards sur l'éveil
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8602 Localisation: belgique
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Posté le: Me 16 Oct 2013 19:05 Sujet du message: Amour et anarchie ! |
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Bonsoir tout le monde !
L'anarchisme et Spinoza !? Un article ...
Voilà ... Qui me fait me sentir comme un poisson dans l'eau !
Comment comprendre le retour des formes de démocratie directe et participative que l’on voit apparaître un peu partout? Pour le philosophe Pierre Ansay, c’est un retour de l’anarchisme comme mode d’action et un retour à Spinoza, ce philosophe matérialiste du 17e siècle, condamné après sa mort pour athéisme.
L’anarchisme, ce grand courant social et économique, certes moins politique, reviendrait-il en force dans nos sociétés ? C’est le cas dans certains pays africains, en France et aux Etats-Unis, l’International Workers of the World, les fameux Woobies, un syndicat radical, internationaliste, se réclame explicitement de l’anarcho-syndicalisme.
Les deux courants
Sans doute en effet l’anarchisme se différencie-t-il en deux courants : l’anarcho-syndicalisme, très vivant en France, développe des formes de lutte des travailleurs en marge des syndicats traditionnels avec une conception et une pratique de la démocratie directe très exigeantes. Et il y a ce qu’on nomme les libertaires, courant certes minoritaire mais présent en Belgique, dont l’entarteur Gloupier est un bon exemple. Sans oublier par ailleurs ce que les Anglo-Saxons nomment le life style activism : les communautés de vie alternatives, autant dans le mode de subsistance que dans les relations sociales qui s’y nouent.
Il est aisé d’opposer l’anarchisme aux divers courants issus du socialisme et du marxisme, notamment bolchévique. Ces derniers se sont fait une spécialité de massacrer les anarchistes, avec le tyran sanguinaire Trotsky, (un Staline qui n’a pas pu donner toute sa mesure) : massacre des soviets de marins de Cronstadt, massacre des soviets paysans d’Ukraine de la maknovitchina, relayée ensuite par les sbires de Staline pendant la guerre d’Espagne.
Contre ceux qui bavent devant le pouvoir
Il y a dans l’anarchisme une composante « liberté », issue du grand courant libéral du dix-neuvième siècle : la propriété est une garantie protectrice pour la liberté. Il y a une composante « égalité » par le mutuélisme entre coopératives de producteurs, mais la fraternité, la troisième composante républicaine souvent oubliée acquiert dans ce courant plus social, culturel et économique que politique, y acquiert une dimension essentielle. Pas d’utopie dans l’anarchisme : l’utopie est un juge installé demain qui vient mépriser les réalisations estimées par lui piteuses d’aujourd’hui. Pas d’avantage de théoriciens et de savants, de comité central qui dirige, qui sait et qui prévoit. Cette transcendance qui unit les prêtres, les comités centraux éclairés justifie les pires crimes de l’intelligenzia communiste et marxiste : le parti du travail de Belgique était encore récemment dirigé par un adorateur de Staline et bon nombre d’intellectuels à la sauce Marx considèrent les crimes de masse du maoïsme et du stalinisme comme des déviations malencontreuses. Curieuse bévue persistante chez les intellectuels de gauche qui espèrent enfin pouvoir manier le fouet à la place des social-démocraties corrompues. Cette persistance de la croyance dans les avant-gardes éclairées ne peut sans doute s’expliquer que parce qu’elle fait la part belle à ceux qui mendient et bavent pour quelques ersatz de reconnaissance et de pouvoir.
Retour de l’anarchisme, retour à Spinoza?
Et de plusieurs manières : en un, c’est une conviction profonde, parallèle entre cette réémergence et la philosophie de Spinoza : union avec la nature, attention portée au corps par qui tout arrive, science et gouvernance progressive de nos passions, distinction entre nos passions tristes qui affaiblissent nos puissances et passions joyeuses qui les augmentent. Ce sont d’abord les relations qui importent plus que les hommes qui les nouent. C’est ensuite la compréhension de ces relations, avec leur potentiel toxique ou tonique, passer donc du mode « passion » au mode « action ». La philosophie spinozienne, c’est une proposition de démocratie intégrale et impérative, c’est aussi la négation des fausses transcendances, des faux miracles, de la superstition et des prêtres qui la véhiculent, belle manière de critique radicale du bling-bling de la consommation à tout prix. C’est enfin un mode de gouvernance par interactions horizontales, sans dieu et sans maître : il n’est pas de sauveur suprême, ni de classes sociales qui comptent vraiment. Ce qui compte, c’est la constitution de collectifs co-désirants, respectueux de chacun dans sa liberté avec une solidarité et une fraternité qui atténuent les inégalités.
En sortir
Pas de Dieux, pas de maîtres, pas de comité central, pas de théoriciens, mais des collectifs mutuélistes : finalement, il y a quatre modes de gouvernance dans notre société contemporaine : les nomades attaliens qui accompagnent l’expansion de la sphère capitaliste, les sociaux-démocrates qui échangent leur soumission contre quelques gares in a calatravian style, les communistes dans le style parti du travail de Belgique, en attente d’un nouveau gouvernement totalitaire habité par la pulsion de mort freudienne, et ce renouveau d’un puissant courant fraternel : exodons-nous hors de la société capitalisme, séparons-nous d’elle, commerçons avec elle mais du dehors, ne croyons plus à ses chimères, levons les sorts par lesquels elle nous envoûte. Partir, en sortir, créer ailleurs, ne plus croire à leurs raisons, être et avoir en d’autres modes, une société sans maitres, sans prêtres et sans dieux. Se gouverner sagement avec les autres en évitant comme la peste les number one addicts au cortisol, ceux qui ne trouvent leurs raisons de vivre, et les modalités sont variées, qu’en exerçant leur domination sur leurs semblables : il faut libérer les hommes des hommes, car cette foutue espèce est vraiment la seule qui prend ses délices à enfermer la vie.
Pierre ANSAY
Docteur en philosophie, Pierre Ansay a écrit de nombreux articles et plusieurs livres. Parmi ses thèmes de prédilection l’urbanisme, l’architecture, l’aide aux personnes. Depuis plusieurs années il poursuit une réflexion sur les modes de résistance dans la société capitaliste. Son dernier ouvrage : Nos devenirs spinoziens, fraternels et anarchistes, éd. Couleurs livre.
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Me 16 Oct 2013 20:27 Sujet du message: |
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super Daniel
c'est un aspect de la pensée de Spinoza que je n'ai pas du tout travaillé
, sa pensée politique
c'est dans son ''Traité théologico-politique ''
il était pour la liberté de penser, contre la monarchie et pour la république démocratique , ce qui était un véritable défi aux autorités de son époque
joel _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8602 Localisation: belgique
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Posté le: Je 17 Oct 2013 0:40 Sujet du message: |
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Mais qu'elle est la relation au monde de Spinoza ...
Il ruse avec les passions ... Non !? |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Je 17 Oct 2013 11:30 Sujet du message: |
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daniel a écrit: |
Il ruse avec les passions ... Non !? |
bonjour Daniel
qu'est ce qui te fait dire cela ?
en ce qui concerne les passions, il faudrait que je buche un peu la question, je me suis intéressé surtout à a question métaphysique chez Spinoza et moins à la question des affects et des passions et pourtant c'est essentiel car la philosophie de Spinoza est une philosophie du désir,
le désir pour Spinoza est l'essence de l'homme
il appelle aussi conatus
''conatus'' qui traverse tous les êtres,
il s'agit de l'effort dynamique pour exister, cad pour persévérer dans son être.
et ce désir ou conatus est identique à toutes les activités, l'action est donc d'abord un désir et une puissance d'agir.
cette puissance d'agir peut être saisie comme accroissement ou diminution de notre être
lorsqu'elle est augmentation elle est vécue comme joie
et lorsqu'elle est diminution, elle est vécue comme tristesse
nous avons donc en nous deux types de désirs,
des désirs qui expriment totalement notre nature , notre être individuel
cad qui sont déterminés que par nous-même et donc expriment notre liberté
ils sont accompagnés de joie et augmentent notre être et notre puissance d'agir, ce désir est actif
et des désirs qui sont déterminés par l’extérieur et dont nous ne sommes que la cause partielle, ils expriment plutôt notre servitude
ces désirs sont passifs , réactifs et sont accompagnés de tristesse diminuent notre être et de notre puissance d'agir
Spinoza appelle passion ces désirs passifs car subies
la cause des désirs actifs ce sont des idées adéquates ou vraies
et celles des désirs passifs ou passions des idées inadéquates sur nous-même et le monde
les idées adéquates viennent lorsque nous commençons à chercher par la raison les causes réelles des choses que nous vivons cad ce qui nous affecte
lorsque nous commençons à relier les choses entre elles et avec nous cad à les comprendre
les idées inadéquates viennent lorsque nous nous contentons de subir les choses sans les comprendre cad sans connaitre leur cause, alors nous sommes victimes de notre imagination,
les choses de l’extérieur affectent d'abord notre corps et de ces affections nous en faisons des images , premières formes de notre entendement ou de notre conscience et donc de notre désir et donc de nos actes puisque notre conscience est désir et action
ensuite par le raisonnement nous faisons de ce qui nous affects des idées et des concepts , pas seulement des images
par exemple, au premier abord nous pouvons nous imaginer que le soleil et à 200 m ou qu’après l'horizon, il y a un vide e que la terre est plate
seule le raisonnement ( à l'aide de la science nous montre que c'est faux , pas la perception ou sensation immédiate
la conscience avec des idées adéquates change la nature des nos désirs et de nos actions , elle nous fait passer de la passivité à la véritable activité, de la servitude à la liberté
les passions sont celles d'une conscience qui a des idées fausses et qui viennent de la seule imagination
Concernant les passions ,ce que je sais c'est contrairement à l'approche classique comme celle de Descartes qui pensait en terme de maitrise des passions par la volonté et la raison, Spinoza ne croyait pas à cette maitrise par l'intellect, la raison peut jouer un rôle pour éclaircir mais le véritable moteur ,c'est l'affect, le désir
la seule façon pour lui de cesser d’être victime de nos passions néfastes c'est de les remplacer par un désir et une passion plus forte , un désir actif et pas seulement passif
ce n'est pas par exemple la volonté issue d'un raisonnement qui peut faire que quelqu'un s’arrête de fumer mais la peur , la crainte de mourir et donc le désir de vivre
alors la volonté d’arrêter de fumer peut être effective
question :pourquoi avoir mis ce sujet dans ''cheminement personnel'' sa place serait plutôt dans la rubrique ''questions philosophiques'' , non ?
joel _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même
Dernière édition par riseohms le Je 17 Oct 2013 12:15; édité 2 fois |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5927
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Posté le: Je 17 Oct 2013 12:08 Sujet du message: |
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riseohms a écrit: | [la seule façon pour lui de cesser d’être victime de nos passions néfastes c'est de les remplacer par un désir et une passion plus forte
joel |
Oui ça me parait très juste. |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 1688
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Posté le: Je 17 Oct 2013 18:47 Sujet du message: |
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Le sceau de Spinoza, une rose sauvage avec cinq épines ; "caute" veut dire "prudence, danger, gratte-cul" les trois majuscules B.D.E. : Bento D'Espinoza ; il s'agit de la Rosa canina, l'églantier ou gratte-cul .
L'églantine encourage depuis des temps immémoriaux l'ouverture à soi et aux autres, aide les enfants à grandir et possède de réelles vertues cicatrisantes ; la floraison de cet arbustre exprime l'ardeur sans cesse renouvelée. Surtout ne jamais oublier que toutes les roses du monde lui doivent leur existence...
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5927
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Posté le: Sa 26 Oct 2013 9:05 Sujet du message: |
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Pol,
C'est clair...tous les systèmes religieux organisés ( en églises, en communautés...etc ) recherchent le pouvoir. Ne serait ce que pour se faire entendre. Ils sont hiérarchisés...en fonction de ceux qui sont plus ou moins proches du seigneur...de la réalisation...de l'absolu...ou que sais je encore. Et la hiérarchie est l'une des caractéristiques du pouvoir. Ce n'est pas que je sois contre l'idée de hiérarchie...dans un groupe humain il y a toujours des dominants et des dominés...c'est comme ça. Ou dit autrement, il y a ceux qui sont plus aptes, voire beaucoup plus aptes que d'autres, à diriger ( dans un cadre déterminé ). Mais les systèmes religieux hiérarchisés sont dans la mdr... ( comme tu dis )...l'église, par exemple, se base sur l'idée que ( " mon royaume n'est pas de ce monde " )...sous entendu " les vanités de ce monde et leurs conséquences )...mais l'eglise doit bien se trouver quelque part...dans ce monde...sinon tout le monde s'en fout. Problème insoluble. Car un vrai chrétien, qui applique vraiment les préceptes du christ...doit se dépouiller de tout...et consacrer sa vie à son prochain. Point. Il en existe probablement. Mais parle t-on d'eux ?...oui, de temps en temps, quelques reportages à la télé...et puis on oublie. Par contre, le pape on le voit partout.
Ces " vrais chrétiens ", qui se vouent à leur prochain, pour tenter d'améliorer leur condition, de faire reculer leur souffrance...quel rapport avec Nisagardatta, qui lui ne reconnait même pas qu'ils existent réellement ?...Dites moi donc: lequel de ces deux là est le plus éveillé ?... |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8602 Localisation: belgique
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Posté le: Sa 26 Oct 2013 22:24 Sujet du message: |
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toniov a écrit: | Pol,
C'est clair...tous les systèmes religieux organisés ( en églises, en communautés...etc ) recherchent le pouvoir. Ne serait ce que pour se faire entendre. Ils sont hiérarchisés...en fonction de ceux qui sont plus ou moins proches du seigneur...de la réalisation...de l'absolu...ou que sais je encore. Et la hiérarchie est l'une des caractéristiques du pouvoir. Ce n'est pas que je sois contre l'idée de hiérarchie...dans un groupe humain il y a toujours des dominants et des dominés...c'est comme ça. Ou dit autrement, il y a ceux qui sont plus aptes, voire beaucoup plus aptes que d'autres, à diriger ( dans un cadre déterminé ). Mais les systèmes religieux hiérarchisés sont dans la mdr... ( comme tu dis )...l'église, par exemple, se base sur l'idée que ( " mon royaume n'est pas de ce monde " )...sous entendu " les vanités de ce monde et leurs conséquences )...mais l'eglise doit bien se trouver quelque part...dans ce monde...sinon tout le monde s'en fout. Problème insoluble. Car un vrai chrétien, qui applique vraiment les préceptes du christ...doit se dépouiller de tout...et consacrer sa vie à son prochain. Point. Il en existe probablement. Mais parle t-on d'eux ?...oui, de temps en temps, quelques reportages à la télé...et puis on oublie. Par contre, le pape on le voit partout.
Ces " vrais chrétiens ", qui se vouent à leur prochain, pour tenter d'améliorer leur condition, de faire reculer leur souffrance...quel rapport avec Nisagardatta, qui lui ne reconnait même pas qu'ils existent réellement ?...Dites moi donc: lequel de ces deux là est le plus éveillé ?... |
S'il est peut-être exact qu'il y aura toujours des dominés et des dominants ... Faut voir ... En tout cas ... Tant qu'un changement n'a pas lieu ... Mais ... Ce que m'a appris l'anarchisme ... C'est que l'on peut s'organiser sans hiérarchie ... Sans donner de légitimité aux dominants !
Il s'agit de neutraliser l'ardeur des dominants !
Ça passe par des assemblées ... Des groupes de travail et des mendats impératifs ... Le contraire des chèques en blanc ...
Des mendats basés sur des tâches précises et pratiques !
Tu dis Toniov ... :
Citation: | Ces " vrais chrétiens ", qui se vouent à leur prochain, pour tenter d'améliorer leur condition, de faire reculer leur souffrance...quel rapport avec Nisagardatta, qui lui ne reconnait même pas qu'ils existent réellement ?...Dites moi donc: lequel de ces deux là est le plus éveillé ?... |
Pauvre Nisargadatta !
Pour ce que je sais ... Il disait que beaucoup d'êtres exceptionnels ont foulé le sol de la planète ... Mais que malgré leurs actions et leur impact ... Rien n'a changé ... Vraiment !
Une autre forme pour la réalisation de l'éveil ... Est la réalisation du bonheur ...
L'éveil s'adresse ... Avant tout ... Au corps-psychisme dans lequel il se réalisera ...
Ce qui veut dire qu'aspirer à l'éveil ... C'est aspirer au bonheur ... À la paix intérieure ... La fin des pensées perturbatrices !
Il n'est pas dit que les chrétiens ... qui sont engagés dans l'action ... connaissent la paix intérieure ... Le bonheur d'être ... Juste le bonheur d'être !
Ça dépend ... Avant tout ... De ce qui les motive ... Non !? |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5927
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Posté le: Di 27 Oct 2013 10:10 Sujet du message: |
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Salut Daniel,
Je suis d'accord sur le fait que l'anarchie ne conduit pas forcément au désordre...à partir du moment ou ce n'est pas complètement l'anarchie...ou il y a une certaine organisation. On peut concevoir des groupes sans dominants / dominés...mais il faut que dès le départ ce soit bien clair, non ?...ne penses tu pas que certains soient plus doués que d'autres pour certaines tâches ?... dans ce cas, dans ces domaines précis, ils dominent les autres, non ?...ce n'est pas le fait de la domination qui est néfaste, c'est la vanité que l'on peut en tirer. Tout le monde n'a pas les memes capacités et les domaines dans lesquels on peut mettre en oeuvres nos capacités ( parce que tout le monde en a ) sont très variés. Il y a une forme de dominants / dominés qui résulte des capacités et de la nature de chacun, et qui résulte de la diversité ( tou le monde n'est pas pareil )...et il y a autre forme qui n'est que la recherche du pouvoir pour le pouvoir, qui résulte de l'orgueil et de la vanité. |
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pol
Inscrit le: 19 Mai 2006 Messages: 379
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Posté le: Di 27 Oct 2013 11:22 Sujet du message: |
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Salut Toniov,
toniov a écrit: | (...)l'anarchie ne conduit pas forcément au désordre...à partir (...)ou il y a une certaine organisation. On peut concevoir des groupes sans dominants / dominés(...)
certains soient plus doués que d'autres pour certaines tâches ?.(...)
ce n'est pas le fait de la domination qui est néfaste, c'est la vanité que l'on peut en tirer. (...)
Il y a une forme de dominants / dominés qui résulte des capacités et de la nature de chacun, et qui résulte de la diversité ( tou le monde n'est pas pareil )...et il y a autre forme qui n'est que la recherche du pouvoir pour le pouvoir, qui résulte de l'orgueil et de la vanité. |
Oui. Le débat politique est vicié a priori.
C'est assez simple à comprendre.
On dira que ce sont les hommes qui font la vertu d'un régime politique.
Peu importe la structure, ce qui compte c'est l'élévation morale et la vertu pour le sens public qu'auront les dirigeants, en rapport d'une philosophie de gouvernement reconnue par tous.
L'histoire est là pour le démontrer, si tout le monde est persuadé que la monarchie est le bon système, alors elle fonctionne, le bonheur des peuples est ainsi subordonné à la qualité de ses dirigeants.
Si tout le monde estime que le bon système est la démocratie, c'est exactement pareil.
Certains systèmes de gouvernements génèrent des possibilités, mais c'est en matière de gestion.
Arrivé à un certain niveau de développement, on aura plus de facilité à se gérer dans une philosophie ou l'autre.
Mais ce qui compte, c'est toujours le système de valeurs auquel la majorité la plus écrasante adhère pour définir une règle du jeu valable pour réussir à vivre en commun.
Quand ce système de valeurs ne tient plus, c'est la décadence et un changement de civilisation porteur de nouvelles valeurs, bâties à partir des anciennes.
Par exemple, les valeurs de la révolution française ont été l'aboutissement de pensées piochées chez les penseurs et les philosophes du temps, mais aussi dans l'antiquité.
Le goût des révolutionnaires pour la chose publique (res publicae-république) s'accompagne de l'idée de virtù, typiquement romaine.
La féodalité a tenu sur l'idée du lien entre suzerain et féal, ce sont les rois eux-mêmes qui l'ont enterrée, en supprimant la confiance entre le suzerain et son féal, puisqu'ils voulaient éliminer ceux dont ils auraient dû protéger le fief.
ils ont donc introduit le concept de droit divin dans la monarchie, ce qui évacuait le droit d'élection autrefois dévolu aux féaux. et par là même augmenté le pouvoir de l'église.
Mais la féodalité est un système qui fonctionne dans une logique guerrière, ou elle est est exercée par la violence armée.
La monarchie absolue fonctionnait dans le cadre où le roi était au pouvoir selon la volonté de dieu, avec un rapports personnel aux chrétiens de tout le royaume. Chacun était sujet du roi, et le roi le dernier recours comme la seule défense de chacun.
Dès lors qu'il perdait son aura, l'adhésion de ses sujets, il était fini. En France où la monarchie était absolue, ce rapport très personnel entre le roi et son sujet, une fois coupé, a conduit à la fin de la monarchie.
Cela n'a pas été le cas ailleurs, parce que les monarchies n'étaient pas absolues. L'adhésion allait d'abord au système, ensuite au monarque. Les pouvoirs étant plus équilibrés, les bouleversements se sont faits moins radicalement.
La politique est essentiellement la lutte des groupes pour le pouvoir.
Lorsque l'on voit les moyens qui sont injectés dans les campagne électorale, on comprend combien c'est une guerre, et forcément, la logique de l'affrontement veut à la fin que l'on finisse par voir deux blocs s'affronter, puis ensuite de voir un seul dominer, quand il a ruiné l'adversaire.
L'anarchisme est un système qui comme les autres, ne devient viable qu'avec la capacité de ses acteurs à le faire fonctionner.
Introduire une mécanique anarchiste chez nous revient à introduire un système d'élections libres dans des pays où les clans dominent par la force. Peu importe qui gagne l'électio; à l'arrivée cela se résumera par un rapport de force.
Le raisonnement qui dit que le système génère par lui-même de la raison chez des fous, est inepte.
Mais pourquoi le teint-on autant dans les sphères de pouvoir?
Parce que l'illusion sert ceux qui n'en sont pas victimes.
Tout le monde encense l'idée d'une Europe pacifique, mais quand cette idée dresse économiquement les peuples les uns contre les autres, on devrait s'interroger.
Un système qui ne fonctionne pas et qui perdure le fait pour une raison, c'est qu'il est efficace pour autre chose que les raisons qu'on avance pour le défendre.
Si le chômage est endémique dans un système, c'est que la question de l'emploit n'est pas considérée comme une priorité, ou alors qu'on veut le sous-emploi.
Sinon on aurait changé jusqu'à ce qu'il y ait le plein emploi. il ne faut pas imaginer que nos dirigeants n'aient pas d'énergie quand ils veulent quelque chose. Il faut des capacités hors normes pour arriver au sommet.
A partir du moment où l'on affirme rechercher le plein emploi en sachant que les gains de productivité et le système d'échange conduit à une mutation économique et sociologique(délocalisation) qui fait du chômage une variable dont on ne tient pas compte, tout discours antichômage des gouvernants revient à une intoxication, une manipulation politique.
Or, ces gouvernants sont une émanation de la société, ils reflètent l'état éthique, et moral, de la société.
C'est sur les hommes que l'on peut travailler et d'abord sur soi-même.
Attendre de la politique autre chose qu'une gestion et une poursuite des conflits, à l'infini, est illusoire.
Cependant, on peut passer sa vie à ce qu'on croit avoir décidé.
bien à toi.
Dernière édition par pol le Di 27 Oct 2013 11:32; édité 1 fois |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5927
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Posté le: Di 27 Oct 2013 12:50 Sujet du message: |
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Salut Pol,
Je suis d'accord à peu près avec tout ce que tu dis dans ton mail. C'est pour cette raison que je n'ai pas vraiment d'idéal politique ( si ce n'est éviter les extremes ). En fait je pense que si un pays est relativement prospère...ça roule. A<partir du moment ou les individus ont de quoi manger, se loger, travailler, s'habiller, et s'amuser...ça roule. Il y aura toujours des conflits parce que c'est dans la nature humaine. Mais tant que cela reste gérable...ça roule. L'esprit de compétition entre les peuples...voila qui est particulièrement absurde. Cela est du certainement aux différences de cultures, au passé...leur histoire...pour ce qui est de la racine des conflits. Ensuite ces réalités produisent des guerres économiques...chacun ( a juste titre ) cherche ses intérets. En fait, les hommes perdent de vue que l'ensemble des peuples...tient sur un petit globe. Que ce globe est " perdu " dans une immense galaxie. Laquelle galaxie n'est qu'une poussière parmi de milliards d'autres galaxies...dans un " monde " qui est peut etre infini. Cela devrait normalement nous inciter à nous " serrer les coudes "... le citoyen futur ' je l'espère ... ) aura pris conscience de cela et finira par se considérer avant tout comme " citoyen du monde ". |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8602 Localisation: belgique
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Posté le: Di 27 Oct 2013 16:12 Sujet du message: |
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toniov a écrit: | Salut Daniel,
Je suis d'accord sur le fait que l'anarchie ne conduit pas forcément au désordre...à partir du moment ou ce n'est pas complètement l'anarchie...ou il y a une certaine organisation. On peut concevoir des groupes sans dominants / dominés...mais il faut que dès le départ ce soit bien clair, non ?...ne penses tu pas que certains soient plus doués que d'autres pour certaines tâches ?... dans ce cas, dans ces domaines précis, ils dominent les autres, non ?...ce n'est pas le fait de la domination qui est néfaste, c'est la vanité que l'on peut en tirer. Tout le monde n'a pas les memes capacités et les domaines dans lesquels on peut mettre en oeuvres nos capacités ( parce que tout le monde en a ) sont très variés. Il y a une forme de dominants / dominés qui résulte des capacités et de la nature de chacun, et qui résulte de la diversité ( tou le monde n'est pas pareil )...et il y a autre forme qui n'est que la recherche du pouvoir pour le pouvoir, qui résulte de l'orgueil et de la vanité. |
Bonjour Toniov !
Tes remarques gardent toute leur pertinence ...
C'est une question de cadre dans lequel les choses évoluent ... Une question de priorités ...
Pour les anarchistes ... À la base ... L'objectif est de satisfaire les besoins de touTEs définis par elles/eux-mêmes !
Le reste du temps (beaucoup de temps) ... Ils et elles ... Visent l'émancipation et l'épanouissement ... À la fois ... Individuels et collectifs ...
Les outils sont l'entraide et la solidarité ... Dans tous les domaines ...
Tu es un très bon exemple ... Pour le coup ... Si je me trompe ...
Tu es peintre en bâtiment ... Et aussi ... artiste-peintre ... Et enseignant ...
Quelle richesse !
L'éducation libertaire à pour base ... De développer ... À la fois ... Les qualités intellectuelles, manuelles, artistiques ... Voir physiques ...
C'est le socle ... |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5927
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Posté le: Di 27 Oct 2013 16:53 Sujet du message: |
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Bon programme ! |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8602 Localisation: belgique
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Posté le: Di 27 Oct 2013 17:56 Sujet du message: |
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ta'aora
Inscrit le: 21 Mai 2013 Messages: 103 Localisation: moorea pacifique
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Posté le: Lu 28 Oct 2013 20:12 Sujet du message: |
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Ne pensez-vous pas que les êtres humains sont incapables de prendre des décisions (je ne parle pas de faire des choix) et que c'est pour cette raison qu'ils ont créé l'ordre social : des institutions gigantesques qui se chargent de la responsabilité du processus de décision ?
Ils laissent ces grandes institutions trancher pour eux et se contentent d'accomplir ce qui a été décidé en leur nom.
Que veut dire et comment se manifeste "Se considérer avant tout comme citoyen du monde" ?
moerani |
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