Regards sur l'éveil
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yab-yum
Inscrit le: 19 Juin 2015 Messages: 28
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Posté le: Di 05 Juin 2016 19:46 Sujet du message: Stephen Jourdain : besoin d'aide |
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Bonjour à Tous !
Je suis en train de lire l' ouvrage de Stephen Jourdain" le miracle d'être", et j'aimerais quelques éclaircissements sur un passage ...
Page 119, il dit :
" Ce n'est pas la dualité qui est en cause. La dualité n'est pas le péché ; le péché c'est la dualité brisée. Le "un", c'est un mythe. Le "un" qui n'est pas l'unité d'une dualité n'est rien, c'est un "un" purement formel, une satisfaction pour intellectuels. Cela peut être une satisfaction pour aspirant mystique mais c'est une illusion. Ce que l'on rencontre au fond de soi c'est "un" qui réalise l'unité de "deux". Moi, c'est moi relié à moi par la relation de conscience, c'est moi une deuxième fois au sein de la première fois de moi. Il sera onze heures quand l'horloge sonnera une deuxième fois les onze coups de onze heures. Difficile, hein ! L'être commence pour moi au moment où l'être se réitère dans son propre sein. Très difficile ! "
Un grand merci pour votre aide _________________ quand la vie vous donne des citrons, faites des citronnades |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8606 Localisation: belgique
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Posté le: Di 05 Juin 2016 20:30 Sujet du message: |
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Bonsoir yah-yum !
Je ne comprends pas bien ce passage, non plus, on dirait que pour lui, la réalisation, vient en naissant à nouveau ! |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5646 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 05 Juin 2016 23:47 Sujet du message: Re: Stephen Jourdain : besoin d'aide |
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yab-yum a écrit: | Bonjour à Tous !
Je suis en train de lire l' ouvrage de Stephen Jourdain" le miracle d'être", et j'aimerais quelques éclaircissements sur un passage ...
Page 119, il dit :
" Ce n'est pas la dualité qui est en cause. La dualité n'est pas le péché ; le péché c'est la dualité brisée. Le "un", c'est un mythe. Le "un" qui n'est pas l'unité d'une dualité n'est rien, c'est un "un" purement formel, une satisfaction pour intellectuels. Cela peut être une satisfaction pour aspirant mystique mais c'est une illusion. Ce que l'on rencontre au fond de soi c'est "un" qui réalise l'unité de "deux". Moi, c'est moi relié à moi par la relation de conscience, c'est moi une deuxième fois au sein de la première fois de moi. Il sera onze heures quand l'horloge sonnera une deuxième fois les onze coups de onze heures. Difficile, hein ! L'être commence pour moi au moment où l'être se réitère dans son propre sein. Très difficile ! "
Un grand merci pour votre aide |
Bonjour yab-yum,
Ce qu’il veut dire, c’est que si on pense que l’Un serait la résolution de la dualité, on ne fait que penser cette solution, au lieu de la réaliser, et donc on active en sous-main une dualité cachée derrière ce qu'on croit être l'unité. L'unité n'est jamais donnée. La dualité, c’est le donné. On n’en sort pas. Il y a moi, et il y a le monde. Ce que je suis, et ce qui m’est extérieur. Vouloir résoudre cette dualité par des mots, c’est atteindre une unité formelle, purement intellectuelle, comme il le dit. Dans la réalité, il n’y a pas l’unité, il y a moi, et le monde extérieur à moi. Le «Un» n’existe pas, ce n’est qu’un concept. Il n'est réalisé que par le geste d’un moi qui se découvre être l’être du monde. Et répare ainsi la brisure de la dualité. Par une relation de conscience, comme il dit. Un acte de conscience. Moi relié à moi, c’est moi qui me croyais isolé en moi, mais qui, m’éveillant, m’agissant, me découvre être, de l’être même qui fait le monde être. Il ajoute dans le paragraphe suivant :
«Au fond de nous est une valeur infinie et l’être est une valeur infinie. Alors est-ce que l’âme, l’essence, notre essence spirituelle est une même chose que l’être : Bien sûr ! Il n’y a pas «l’Être», il y a «je suis», ce qui veut dire que l’être a une conduite grammaticale très singulière. C’est un verbe qui ne se conjugue qu’au présent de l’indicatif et à la première personne»
Il précise bien là le fond de sa pensée : il n’y a pas l’Être, qui ne serait qu’un concept. Il y a «je suis». Sujet et verbe. Lorsque ce sujet est véritablement le sujet du verbe, c’est-à-dire lorsqu’il se fait acte de ce que le verbe exprime, c’est-à-dire être, alors la brisure de la dualité se résorbe. La dualité elle-même ne disparaît pas, c'est la brisure qui disparaît. Le sujet et le verbe son distincts. Pourtant, ils se fondent dans l'acte d'être.
Cela dit, c'est sûr aussi qu'à force de vouloir refuser aux mots la capacité de dire l'Un, on court le risque de voir reprocher aux mots qui expriment ce refus le même intellectualisme dont ils prétendaient se distancer. Parce que tant qu'on parle, on ne fait que tuer l'unité, en ne donnant à voir dans les mots que son cadavre. A chacun de leur redonner vie. |
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OG Invité
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 0:55 Sujet du message: |
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Joachim a très bien répondu
Jourdain nous dit que ce n'est pas " Etre " l'objectif, car il apporterait une division supplémentaire avec ce que nous ne pensons ne pas "Etre", mais que c'est plutôt "Etre Avec" qui apporte la résolution et la fin de la dualité. Si je suis avec la peur, que devient-elle ? Si je suis avec moi, qu'est-ce que je deviens ? etc... |
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sèpher
Inscrit le: 31 Oct 2011 Messages: 1358 Localisation: paris
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 9:35 Sujet du message: Re: Stephen Jourdain : besoin d'aide |
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joaquim a écrit: | yab-yum a écrit: | Bonjour à Tous !
Je suis en train de lire l' ouvrage de Stephen Jourdain" le miracle d'être", et j'aimerais quelques éclaircissements sur un passage ...
Page 119, il dit :
" Ce n'est pas la dualité qui est en cause. La dualité n'est pas le péché ; le péché c'est la dualité brisée. Le "un", c'est un mythe. Le "un" qui n'est pas l'unité d'une dualité n'est rien, c'est un "un" purement formel, une satisfaction pour intellectuels. Cela peut être une satisfaction pour aspirant mystique mais c'est une illusion. Ce que l'on rencontre au fond de soi c'est "un" qui réalise l'unité de "deux". Moi, c'est moi relié à moi par la relation de conscience, c'est moi une deuxième fois au sein de la première fois de moi. Il sera onze heures quand l'horloge sonnera une deuxième fois les onze coups de onze heures. Difficile, hein ! L'être commence pour moi au moment où l'être se réitère dans son propre sein. Très difficile ! "
Un grand merci pour votre aide |
Bonjour yab-yum,
Ce qu’il veut dire, c’est que si on pense que l’Un serait la résolution de la dualité, on ne fait que penser cette solution, au lieu de la réaliser, et donc on active en sous-main une dualité cachée derrière ce qu'on croit être l'unité. L'unité n'est jamais donnée. La dualité, c’est le donné. On n’en sort pas. Il y a moi, et il y a le monde. Ce que je suis, et ce qui m’est extérieur. Vouloir résoudre cette dualité par des mots, c’est atteindre une unité formelle, purement intellectuelle, comme il le dit. Dans la réalité, il n’y a pas l’unité, il y a moi, et le monde extérieur à moi. Le «Un» n’existe pas, ce n’est qu’un concept. Il n'est réalisé que par le geste d’un moi qui se découvre être l’être du monde. Et répare ainsi la brisure de la dualité. Par une relation de conscience, comme il dit. Un acte de conscience. Moi relié à moi, c’est moi qui me croyais isolé en moi, mais qui, m’éveillant, m’agissant, me découvre être, de l’être même qui fait le monde être. Il ajoute dans le paragraphe suivant :
«Au fond de nous est une valeur infinie et l’être est une valeur infinie. Alors est-ce que l’âme, l’essence, notre essence spirituelle est une même chose que l’être : Bien sûr ! Il n’y a pas «l’Être», il y a «je suis», ce qui veut dire que l’être a une conduite grammaticale très singulière. C’est un verbe qui ne se conjugue qu’au présent de l’indicatif et à la première personne»
Il précise bien là le fond de sa pensée : il n’y a pas l’Être, qui ne serait qu’un concept. Il y a «je suis». Sujet et verbe. Lorsque ce sujet est véritablement le sujet du verbe, c’est-à-dire lorsqu’il se fait acte de ce que le verbe exprime, c’est-à-dire être, alors la brisure de la dualité se résorbe. La dualité elle-même ne disparaît pas, c'est la brisure qui disparaît. Le sujet et le verbe son distincts. Pourtant, ils se fondent dans l'acte d'être.
Cela dit, c'est sûr aussi qu'à force de vouloir refuser aux mots la capacité de dire l'Un, on court le risque de voir reprocher aux mots qui expriment ce refus le même intellectualisme dont ils prétendaient se distancer. Parce que tant qu'on parle, on ne fait que tuer l'unité, en ne donnant à voir dans les mots que son cadavre. A chacun de leur redonner vie. |
merci pour cet éclairage joaquim ...
_________________ Si l'on vous demande : Quel est le signe de votre Père qui est en vous ? Dites-leur : C'est un mouvement et un repos . Thomas (evangile apocryphe) |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 10:32 Sujet du message: |
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bonjour OG , Joaquim ,yab-yum, Sepher et à tous
OG a écrit: |
Jourdain nous dit que ce n'est pas " Etre " l'objectif, car il apporterait une division supplémentaire avec ce que nous ne pensons ne pas "Etre", mais que c'est plutôt "Etre Avec" qui apporte la résolution et la fin de la dualité. Si je suis avec la peur, que devient-elle ? Si je suis avec moi, qu'est-ce que je deviens ? etc... |
oui être avec est la clé
être avec ou être un avec , c'est la même chose , être avec c'est accueillir
pas besoin de vouloir être soi puisqu'on l'est déjà
et effectivement si on entretient ce vouloir être soi , on va entrer en conflit avec ce qui n'est pas soi ou ce qu'on suppose être ne pas soi puisque tout est soi dans la mesure ou rien n'est en dehors de soi .
l’être ou l'Un en dehors de la dualité est une pure abstraction
notre expérience de la réalité cad de l’être est toujours celle d'un sujet qui perçoit un objet ou un autre: le monde, le mental etc
cette relation des deux est toujours une car la realité est indivisible , le deux cad l'existence est une apparence et l’apparence est expression de l’être .
on croit expérimenter des objets et un monde mais en realité on n'expérimente que soi ,que l'un :
l'un =deux et deux=un
c'est notre intellect qui va diviser et séparer notre expérience première et immédiate qui est unité entre un moi et un non moi , une conscience et un monde, et l'on va oublier cette expérience première qui pourtant est toujours là
c'est la brisure de l'unité dont parle Jourdain
une brisure illusoire mais qui existe bien pour nous
d'où la nécessité de rompre cette illusion par cet "un" qui réalise l'unité de "deux". un Un que l'on est .
Et cet acte qui réalise l'unité ou plutôt qui dissipe l'illusion qui voile l'unité , c'est le être avec .
concrètement il y a l’expérience actuelle de ce qui est cad ce que je perçois du monde ici et maintenant et je veille à ce qu'aucun autre ne s'interpose . l'esprit est alors au repos et naturel
il n' y a personne qui veille en tant observateur car cet observateur est encore un autre qui se surimpose à ce qui est mais il y a observation, conscience, présence
il n' y a pas moi et ce qui est en face de moi mais une unité
s'il y avait un moi en face de ce qui est, il serait quelqu'un ou quelque chose et il y aurait non pas un mais deux or là le moi se fait transparent, rien, non chose
ce qui est est donc uniquement ce qui est perçu ou connu cad le monde
tel est l'unité, unité du rien et du tout
l'unité et l'un , c'est la même chose
d'une certaine façon il n' y a pas d’unité car le deux n'est qu'apparence , il n' y a que l'Un
l’apparence cad le connu ne disparait pas mais ne se différencie plus de la réalité/
alors le visible est pénétré d'invisible, le monde devient habité par la présence-conscience
impossible de différencier l'inconnu cad celui qui connait du connu
impossible de distinguer le sujet des objets, la séparation a cessé au niveau du ressenti et n'est maintenu que par l'intellect pour les nécessités des actions et situations
il faut bien continuer à vivre mais cette vie devient alors pleinement vécue
et cesse d’être survie pour devenir expression et création
ouvert à l'Un, nous restons un individu et nous vivons l'Un comme unité
une unité qui fait que le moi devient le non moi et le non moi devient moi
pas de séparation, il y a une expérience globale que j'appelle réalité ou Un et qui qui inclut toutes les distinctions ou dualités que l'intellect perçoit et que l'on ressent comme non séparées
le seul geste que l'on puisse faire pour réaliser cette unité, c'est d’accueillir cad d’être un avec tout ce qui se présente à moi comme apparemment autre
même cet autre que j'appelle le mental avec ses pensées et émotions
et qui semble venir doubler et interrompre mon unité avec le monde
alors il ne pose plus de problème, tout conflit et donc déperdition d’énergie disparait
lorsque l'on est dans cette dynamique du être avec, l'unité devient impossible à rompre .
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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OG Invité
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 10:59 Sujet du message: |
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Joel a écrit:
Citation: | c'est la brisure de l'unité dont parle Jourdain
une brisure illusoire mais qui existe bien pour nous
d'où la nécessité de rompre cette illusion par cet "un" qui réalise l'unité de "deux". un Un que l'on est .
Et cet acte qui réalise l'unité ou plutôt qui dissipe l'illusion qui voile l'unité , c'est le être avec .
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Yes
Par la suite, je ferais une différence sensible avec tes propos... Ce n'est pas parce que tu es UN avec le monde que le "moi" disparaît. Il se révèle. On est toujours là veillant d'une vieille... qui s'actualise encore et encore, .. devenant sans limites... C'est comme un gland qui devient un chêne. L'esprit du chêne habitait dans le gland, ... aujourd'hui cet esprit est devenu un chêne mais il reste le même. Seul son manteau a changé... Il s'est devenu dans la matière, même si j'ai envie d'expliquer ça autrement je n'y arrive pas. C'est pour ça que le "tout est déjà là" me paraît parfois paradoxal chez certaines personnes. Ce n'est pas parce que le potentiel se trouve dans le gland que le gland est la finalité... Idem pour l'éveil... Bon, sur ce, le soleil et... mon rdv m'attend |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 11:47 Sujet du message: |
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OG a écrit: | Joel a écrit:
Citation: | c'est la brisure de l'unité dont parle Jourdain
une brisure illusoire mais qui existe bien pour nous
d'où la nécessité de rompre cette illusion par cet "un" qui réalise l'unité de "deux". un Un que l'on est .
Et cet acte qui réalise l'unité ou plutôt qui dissipe l'illusion qui voile l'unité , c'est le être avec .
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Yes
Par la suite, je ferais une différence sensible avec tes propos... Ce n'est pas parce que tu es UN avec le monde que le "moi" disparaît. Il se révèle. On est toujours là veillant d'une vieille... qui s'actualise encore et encore, .. devenant sans limites... C'est comme un gland qui devient un chêne. L'esprit du chêne habitait dans le gland, ... aujourd'hui cet esprit est devenu un chêne mais il reste le même. Seul son manteau a changé... Il s'est devenu dans la matière, même si j'ai envie d'expliquer ça autrement je n'y arrive pas. C'est pour ça que le "tout est déjà là" me paraît parfois paradoxal chez certaines personnes. Ce n'est pas parce que le potentiel se trouve dans le gland que le gland est la finalité... Idem pour l'éveil... |
je partage tout ce que tu dis ici
dans mon texte, tu remarqueras que je n'ai jamais dit que le moi disparaissait, je dis qu'il ne se distingue plus du non moi et rentre en expansion.
il cesse de se prendre pour un complexe d'images et d’idées qu'on appelle ego ou moi qui se vit comme séparé et distinct cad individuel .
on est bien sûr toujours un individu mais on est aussi le reste cad ce qui nous entoure , ce qu'on avait oublié.
on est pas seulement esprit mais aussi , comme tu le dis ,la matière qui en realité n'existe pas et n'est que matérialisation de l'esprit .
, c'est ce que signifie pour le moi devenir rien, il est toujours lui-même mais en tant que rien , cela lui permet de devenir tout, ce qui est le bonheur même..
le moi est toujours actif en tant que conscience ,qui effectivement veille à chaque instant d'une action passive qui s’appelle réceptivité ou accueil
cette action/non action c'est un geste immobile qui n'est pas un mouvement non plus mais un acte immédiat qui ne parcourt donc aucune distance,
c'est un geste de non saisie ou de de-saisie
le ''tout est déjà là'' oui, peut être ambigu car on risque d'en faire un donné
alors que le réel que l'on est est un ''donnant'' un ''se faisant'' ,( un geste qui donne vie et être au pseudo non moi )
mais il signifie simplement que le réel est indivisible, toujours un.
l'impression de division ayant toujours tendance à se reconstituer si l'on n' y prend garde, il est vital de demeurer dans cette veille.
c'est un ''non faire'' par rapport aux faire et mouvements du mental mais c'est un faire, un geste , un choix permanent, celui de notre liberté et désir de rester vivant, un faire qui ne demande aucun effort, à part celui de se maintenir en ''éveil''
on l'est ou on ne l'est pas , pas de demi-mesure ou de transition
on a les yeux ouverts ou fermés
et lorsqu'on se rend compte que les yeux se sont de nouveaux fermés ,
il n' y a rien à faire sinon accueillir cette fermeture
mais se rendre compte de la fermeture, et cela survient toujours spontanément , par grâce , c'est déjà être dans l’ouverture
ce rythme de fermeture/ ouverture c'est le rythme de l’éveil, de la vie de l’éveil, qui n'est pas un état mais un acte.
ne cligne t-on pas les yeux en permanence ?
vouloir maintenir les yeux ouverts en permanence serait figer l’éveil, une crispation invivable
et comme nous n'avons pas conscience de cligner les yeux , nous pourrions aussi à un moment avoir l'impression d’être en éveil en permanence, par exemple lorsqu'on ne fera plus de différences entre fermeture et ouverture, contraction et expansion , l’important étant devenu l’accueil, le fait d’être un avec , autrement dit aimer.
l'amour est alors identique à la liberté
être libre de l'ouverture et de la fermeture, libre de l’éveil et du non éveil
nous sommes cette liberté et cet accueil, ce Oui à ce qui est.
au delà, comme dit Théo des concepts et expériences
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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yab-yum
Inscrit le: 19 Juin 2015 Messages: 28
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 12:58 Sujet du message: |
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Bonjour à Chacun d'entre vous,
et merci pour vos réponses aussi rapides,
très éclairantes pour ma lecture.
j'aimerais juste me poser un peu sur le "regard nu" que préconisent certains enseignants, ce regard qui ne plaque pas, qui n'affirme pas (de mémoire, Jourdain lui-même parle de "plaquage affirmatif" il me semble), qui ne fait pas appel à la mémoire, etc ... et qui permet, en somme d'être avec.
est-ce que ce regard voudrait dire qu'il faut se dépouiller de toutes les compétences logiques qu'on a mises en place depuis notre petite enfance ? (je pense aux stades Piagétiens notamment) ?
Revenir au stade où, bébé, tout était indifférencié, moi / non-moi ? Moi/maman ?
avant qu'on apprenne à classer le monde environnant ? _________________ quand la vie vous donne des citrons, faites des citronnades |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 13:19 Sujet du message: |
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yab-yum a écrit: | Bonjour à Chacun d'entre vous,
et merci pour vos réponses aussi rapides,
très éclairantes pour ma lecture.
j'aimerais juste me poser un peu sur le "regard nu" que préconisent certains enseignants, ce regard qui ne plaque pas, qui n'affirme pas (de mémoire, Jourdain lui-même parle de "plaquage affirmatif" il me semble), qui ne fait pas appel à la mémoire, etc ... et qui permet, en somme d'être avec.
est-ce que ce regard voudrait dire qu'il faut se dépouiller de toutes les compétences logiques qu'on a mises en place depuis notre petite enfance ? (je pense aux stades Piagétiens notamment) ?
Revenir au stade où, bébé, tout était indifférencié, moi / non-moi ? Moi/maman ?
avant qu'on apprenne à classer le monde environnant ? |
se dépouiller non mais les dépasser et de ce fait mieux les utiliser, au service de la vie et non contre la vie, cad contre soi .
dépasser ce n'est pas rejeter mais intégrer dans une autre dimension, plus large, un espace de liberté.
dépasser le niveau ''secondaire, celui du langage pour retrouver le niveau ''primaire'' d'avant le langage verbal
un niveau qui permet un regard vivant et neuf sur le présent, un regard d'enfant
cet enfant que nous avons oublié,
il ne s'agit pas non plus de redevenir enfant mais de retrouver les qualités de l’enfance , celles de la sensibilité.
un regard pur qui pourrait faire de nous un adulte équilibré car gardant contact avec la source
on serait un artiste de la vie
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5646 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 13:43 Sujet du message: |
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Bonjour à tous,
OG a écrit: | Jourdain nous dit que ce n'est pas " Etre " l'objectif, car il apporterait une division supplémentaire avec ce que nous ne pensons ne pas "Etre", mais que c'est plutôt "Etre Avec" qui apporte la résolution et la fin de la dualité. Si je suis avec la peur, que devient-elle ? Si je suis avec moi, qu'est-ce que je deviens ? etc... |
"Être avec" : je ne l’avais pas entendu ainsi. Il me semble que c’est bien l’acte d’être pur dont parle Jourdain, et non pas l’acte d’être avec. Mais je vois peut-être ce que tu veux dire : «être avec», c’est faire acte de présence, comme dans ton exemple de la peur, de sorte que l’unité entre soi et ce qui est présent jaillit d’une commune présence — qui est «je». Ce qui me dérange dans la formulation «être avec», c’est qu’elle laisse entendre que le sujet et l’objet demeureraient distincts. Bien sûr, aussi longtemps que nous sommes en vie, nous sommes, quoi qu’on veuille, toujours des êtres limités, rivés à un point précis de l’espace et du temps. C’est cette singularité, inhérente à la matière et à la vie, qui constitue ce que Jourdain appelle la dualité, celle qui n’est pas un péché : on ne peut pas cesser d’être un être singulier, et donc distinct du Tout. Et pourtant, l’éveil consiste néanmoins à reconduire cet être singulier dans ce qui constitue sa vraie nature : être. «Je» et «suis» sont alors confondus. «Je» est très exactement ce que je suis, et l’être est très exactement «je». Je ne suis pas «avec» : je suis.
riseohms a écrit: | et lorsqu'on se rend compte que les yeux se sont de nouveaux fermés ,
il n' y a rien à faire sinon accueillir cette fermeture
mais se rendre compte de la fermeture, et cela survient toujours spontanément , par grâce , c'est déjà être dans l’ouverture
ce rythme de fermeture/ ouverture c'est le rythme de l’éveil, de la vie de l’éveil, qui n'est pas un état mais un acte. |
Dans ce sens-là je suis d’accord. L’acte de l’éveil, c’est : "être un avec". Même "avec la fermeture", qui disparaît alors dans une présence qui englobe tout. On pourrait peut-être dire que : «être avec», c’est le geste, et ce sur quoi il ouvre, c’est la réalité, c’est «être» simplement.
yab-yum a écrit: | est-ce que ce regard voudrait dire qu'il faut se dépouiller de toutes les compétences logiques qu'on a mises en place depuis notre petite enfance ? (je pense aux stades Piagétiens notamment) ?
Revenir au stade où, bébé, tout était indifférencié, moi / non-moi ? Moi/maman ?
avant qu'on apprenne à classer le monde environnant ? |
Non, absolument pas. Les catégorisations, les stades piagétiens, sont constitutifs de la pensée en prise sur les objets. Il ne s’agit ni de supprimer les objets, ni la pensée qui se les représente. Mais de réaliser qu’il y a quelque chose qui gît au coeur des objets, et au coeur aussi de la pensée, et qui n’est pas tributaire du temps. L’éveil, ce n’est pas supprimer la matière, supprimer la pensée, ni supprimer cette dualité qui est sans péché, selon l’expression de Jourdain, mais découvrir ce qui rend tout réel, et qui est pure présence dans l’instant. |
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OG Invité
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 14:07 Sujet du message: |
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joachim a écrit:
Citation: | Dans ce sens-là je suis d’accord. L’acte de l’éveil, c’est : "être un avec". Même "avec la fermeture", qui disparaît alors dans une présence qui englobe tout. On pourrait peut-être dire que : «être avec», c’est le geste, et ce sur quoi il ouvre, c’est la réalité, c’est «être» simplement.
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Oui c'est ça . Mais bon, les paroles de Jourdain sont avant-tout une invitation à vivre cet acte concrètement. Dur dur d'expliquer ça. Je trouvais qu'être avec avait cette faculté de limiter au possible l'explication mentale, mais je suis bien sûr d'accord avec ton commentaire plus haut. Il est plus précis que le mien. |
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Cricri
Inscrit le: 20 Sep 2010 Messages: 1524 Localisation: Québec, Canada
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 14:37 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: |
riseohms a écrit: | et lorsqu'on se rend compte que les yeux se sont de nouveaux fermés ,
il n' y a rien à faire sinon accueillir cette fermeture
mais se rendre compte de la fermeture, et cela survient toujours spontanément , par grâce , c'est déjà être dans l’ouverture
ce rythme de fermeture/ ouverture c'est le rythme de l’éveil, de la vie de l’éveil, qui n'est pas un état mais un acte. |
Dans ce sens-là je suis d’accord. L’acte de l’éveil, c’est : "être un avec". Même "avec la fermeture", qui disparaît alors dans une présence qui englobe tout. On pourrait peut-être dire que : «être avec», c’est le geste, et ce sur quoi il ouvre, c’est la réalité, c’est «être» simplement.
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"la fermeture qui disparait dans la présence qui englobe tout" ? Je ressens très bien tout ton texte car il est vivant en moi, je le vie aussi. Mais cette phrase coince. Je l'interprète comme : lorsque la fermeture est "vue", c'est la grâce et le fait de la voir est présence. ? du moins c'est comme ça que je le vie.
J'en profite pour éclaircir une chose en moi. Ici lorsqu'il y a présence, bizarrement il n'y a pas de je suis, pas de coupure, pas deux. Donc la présence n'est pas une fermeture, elle est ouverture en quelque sorte. La fermeture est plutôt lorsque la présence "est perdue" au profit du sentiment je suis. Et même là y a des nuances, je suis est spontanée, y a pas moi et l'autre qui est et qui me ferait dire suis, être, on est. C'est global. Mais ça peut être cette globalité sans être la présence immense qui prend tout. Les mots sont poches j'trouve. |
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sèpher
Inscrit le: 31 Oct 2011 Messages: 1358 Localisation: paris
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 15:54 Sujet du message: |
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Cricri a écrit: | joaquim a écrit: |
riseohms a écrit: | et lorsqu'on se rend compte que les yeux se sont de nouveaux fermés ,
il n' y a rien à faire sinon accueillir cette fermeture
mais se rendre compte de la fermeture, et cela survient toujours spontanément , par grâce , c'est déjà être dans l’ouverture
ce rythme de fermeture/ ouverture c'est le rythme de l’éveil, de la vie de l’éveil, qui n'est pas un état mais un acte. |
Dans ce sens-là je suis d’accord. L’acte de l’éveil, c’est : "être un avec". Même "avec la fermeture", qui disparaît alors dans une présence qui englobe tout. On pourrait peut-être dire que : «être avec», c’est le geste, et ce sur quoi il ouvre, c’est la réalité, c’est «être» simplement.
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"la fermeture qui disparait dans la présence qui englobe tout" ? Je ressens très bien tout ton texte car il est vivant en moi, je le vie aussi. Mais cette phrase coince. Je l'interprète comme : lorsque la fermeture est "vue", c'est la grâce et le fait de la voir est présence. ? du moins c'est comme ça que je le vie.
J'en profite pour éclaircir une chose en moi. Ici lorsqu'il y a présence, bizarrement il n'y a pas de je suis, pas de coupure, pas deux. Donc la présence n'est pas une fermeture, elle est ouverture en quelque sorte. La fermeture est plutôt lorsque la présence "est perdue" au profit du sentiment je suis. Et même là y a des nuances, je suis est spontanée, y a pas moi et l'autre qui est et qui me ferait dire suis, être, on est. C'est global. Mais ça peut être cette globalité sans être la présence immense qui prend tout. Les mots sont poches j'trouve. |
bonjour cricri
la presence et "je suis" sont de meme nature , quand la presence est présence à elle meme , c'est la que je sais que "je suis". une connaissance plus qu'un savoir, une naissance qui se renouvelle a chaque instant, je suis conscient que "je suis", et il n'y a que "je suis", presence vivante .
dans ces moments de presence je ne sais pour toi mais pour moi, c'est la que je sens que "je suis" de maniere inconditionnelle, "je suis" n'est pas un mot , mais un verbe, un acte de grace .
"je suis" c'est cette presence éternelle qui témoigne de l'unité dans le mouvement
sèpher _________________ Si l'on vous demande : Quel est le signe de votre Père qui est en vous ? Dites-leur : C'est un mouvement et un repos . Thomas (evangile apocryphe) |
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Cricri
Inscrit le: 20 Sep 2010 Messages: 1524 Localisation: Québec, Canada
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Posté le: Lu 06 Juin 2016 16:02 Sujet du message: |
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sèpher a écrit: | Cricri a écrit: | joaquim a écrit: |
riseohms a écrit: | et lorsqu'on se rend compte que les yeux se sont de nouveaux fermés ,
il n' y a rien à faire sinon accueillir cette fermeture
mais se rendre compte de la fermeture, et cela survient toujours spontanément , par grâce , c'est déjà être dans l’ouverture
ce rythme de fermeture/ ouverture c'est le rythme de l’éveil, de la vie de l’éveil, qui n'est pas un état mais un acte. |
Dans ce sens-là je suis d’accord. L’acte de l’éveil, c’est : "être un avec". Même "avec la fermeture", qui disparaît alors dans une présence qui englobe tout. On pourrait peut-être dire que : «être avec», c’est le geste, et ce sur quoi il ouvre, c’est la réalité, c’est «être» simplement.
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"la fermeture qui disparait dans la présence qui englobe tout" ? Je ressens très bien tout ton texte car il est vivant en moi, je le vie aussi. Mais cette phrase coince. Je l'interprète comme : lorsque la fermeture est "vue", c'est la grâce et le fait de la voir est présence. ? du moins c'est comme ça que je le vie.
J'en profite pour éclaircir une chose en moi. Ici lorsqu'il y a présence, bizarrement il n'y a pas de je suis, pas de coupure, pas deux. Donc la présence n'est pas une fermeture, elle est ouverture en quelque sorte. La fermeture est plutôt lorsque la présence "est perdue" au profit du sentiment je suis. Et même là y a des nuances, je suis est spontanée, y a pas moi et l'autre qui est et qui me ferait dire suis, être, on est. C'est global. Mais ça peut être cette globalité sans être la présence immense qui prend tout. Les mots sont poches j'trouve. |
bonjour cricri
la presence et "je suis" sont de meme nature , quand la presence est présence à elle meme , c'est la que je sais que je suis. une connaissance plus qu'un savoir, une naissance qui se renouvelle a chaque instant, je suis conscient que je suis, et il n'y a que je suis, presence vivante .
dans ces moments de presence je ne sais pour toi mais pour moi, c'est la que je sens que je suis de maniere inconditionnelle, je suis n'est pas un mot , mais un verbe, un acte .
je suis c'est cette presence éternelle qui témoigne de l'unité dans le mouvement
sèpher |
oui ok. Je m'aperçois que dans mon exemple le "je suis" était de nature je suis quelqu'un et donc un genre de fermeture, un senti de fermeture qui permet de se sentir être mais en tant que séparé des autres et c'est passager. Le Je Suis dont tu parles est effectivement Présence pure à soi-même. Et comme tu dis, c'est de l'ordre de la connaissance immédiate, directe, sans aucune séparation. J'avais probablement mal saisi une partie du message de Joaquim qui m'a fait alors faire cet éclaircissement. merci à toi . |
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