Regards sur l'éveil
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Invité
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Posté le: Ma 05 Sep 2017 15:26 Sujet du message: Autour de Maître Eckhart |
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joaquim ICI a écrit: |
Ce que je suis, moi, je ne le découvre jamais. Je me sais être, parce que c’est moi qui rencontre le monde. Mais ce que je suis, cette rencontre ne me l’apprend nullement.
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petite question :
que penses-tu de cette tentative de définition de Maître Eckhart du grunt ?
Ce « fond », lieu de l'union de l'âme et de Dieu, et de leur "disparition" en quelque sorte, « pur désert du vide, du rien », semble être connu du "moi" de Maître Eckhart si je peux cela très maladroitement.
comment se peut-il que je me sache "celui à qui le monde apparaît" et n'avoir aucune information sur "moi" ?
je sais pas si je me fais bien comprendre.. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5644 Localisation: Suisse
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Posté le: Ma 05 Sep 2017 18:15 Sujet du message: |
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Bonjour OG,
Anonymous a écrit: | petite question :
que penses-tu de cette tentative de définition de Maître Eckhart du grunt ?
Ce « fond », lieu de l'union de l'âme et de Dieu, et de leur "disparition" en quelque sorte, « pur désert du vide, du rien », semble être connu du "moi" de Maître Eckhart si je peux cela très maladroitement.
comment se peut-il que je me sache "celui à qui le monde apparaît" et n'avoir aucune information sur "moi" ?
je sais pas si je me fais bien comprendre.. |
Je dirais que le moi de joaquim, comme celui de Maître Eckhart ou d’OG, est fait de deux couches : une qui est faite de mémoire, et une qui est faite d'être. Celle qui est faite de mémoire est passive, elle laisse les événements s’imprimer en elle, et celle qui est faite d’être est active, elle crée le moment présent. Celle qui est faite de mémoire, et donc d’information, est matérielle*, celle qui est faite d’être est non-matérielle. Celle qui est faite d'information recouvre celle qui est faite d'être, et s’attribue à elle-même l’acte d’être qui appartient pourtant à l’autre, après l'avoir transformé pour pouvoir le saisir en information et en mémoire. C’est là la source de l’illusion. Et puis voilà qu’un beau jour joaquim subit le choc de l’éveil. Est-ce le moi passif, le moi-information, qui s’éveille, ou est-ce le moi actif créateur de l’être ? C’est bien sûr le moi passif. L’autre n’est pas susceptible de s’éveiller : il a toujours été ce qu’il est, depuis toujours, et ne saurait changer. Mais alors, qu’est-ce qui change dans le moi passif ? Et bien, c’est que ce moi passif devient actif. Il se découvre actif, il se découvre créant l’être, et donc il se découvre être celui dont il avait jusque là usurpé l’identité sans le savoir. Ce qu’il croyait être ― l’information dont il avait revêtu le moi actif pour pouvoir le saisir ― vole en éclat, et il se découvre être ce qui fait que le monde est de toute éternité. Pourtant, il n’y a aucune rupture de continuité entre ce que joaquim avait senti depuis sa plus tendre enfance luire au centre de sa conscience ― le sentiment intime d’être soi ― et l’être qui se révèle à ce moment-là. Le sentiment intime d’être soi n’était que l’image figée de cet être vivant qui se révèle maintenant. Le moi-information, le moi-mémoire de joaquim disparaît-il à la suite de cet événement, comme s’évaporerait une illusion percée à jour ? Absolument pas. Ce n’est pas le moi-information de joaquim qui est illusoire, c’est l’usurpation d’identité, c’est le fait de confondre être et information. Le moi-information de joaquim sait désormais que ce qu’il est, ce n’est pas de l’information, c'est de l'être. Le problème, c’est que ce savoir peut lui-même à son tour devenir simple information, de sorte qu’il peut tout-à-fait arriver que joaquim croie savoir, alors qu’en réalité il n'a plus que de l'information sur le savoir. Pour le savoir vraiment, il n’y a pas d’autre moyen que de l’être. C’est-à-dire être activement soi.
Le « Grunt » dont parle Maître Eckhart, c’est le « fond de l’âme », le moi-créateur-d’être qu’il se découvre être lorsque le moi-information devient actif. Celui-ci touche alors son propre fond. Et ce fond, comme le dit Maître Eckhart, c’est Dieu : « le fond de Dieu et mon fond, c’est le même fond. » Il y a entre le fond de l’âme et Dieu, le même rapport que celui qu’établit la spiritualité indienne entre Atman et Brahman. Atman est le Brahman individuel, et Brahman, l’Atman universel. Ce sont deux regards différents sur une même réalité.
* Pour le rapport entre matière et information, cf. ici : http://www.cafe-eveil.org/forum/viewtopic.php?t=1675 |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8599 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 05 Sep 2017 18:27 Sujet du message: |
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Bonsoir Joaquim !
Ce sentiment intime d'être moi, je connais ... Et pour la suite, il suffit de se mettre debout et d'avancer, un pas devant l'autre !? |
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Invité
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Posté le: Ma 05 Sep 2017 19:30 Sujet du message: |
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Bonsoir Joachim
Apparemment, le deuxième message était celui d'un autre invité, bien que je te remercie car je ne connaissais pas le "grunt" de Maître Eckart. Je ne savais pas qu'il était l'inventeur du chant typique du Death Metal *rires*.
Mais je ne suis pas entièrement d'accord avec toi comme quoi c'est le moi passif qui s'éveille. Je te donne un exemple : "je regarde le monde, mon corps et me contente uniquement de mon histoire, autrement dit, je regarde par les deux trous de mes yeux. Mais il y a un changement de regard que seul "moi" je peux faire, c'est un "truc" que je peux faire disait Stephen Jourdain. Parce qu'il y a comme un "malaise", comme une nostalgie d'un "état" qui me dit que je suis autre chose qu'un corps et un mental. Et d'ailleurs, les initiés dans les loges lorsque celles-ci n'étaient pas encore corrompues par l'argent et le pouvoir disaient "Au royaume des aveugles, les Borgnes sont rois". De quel oeil unique parlaient-ils ?
Maintenant , je ne dis pas que c'est en forçant, que l'éveil se produit, je dis plutôt "aide-toi et le ciel t'aidera". Beaucoup de gens à l'heure actuel vivent des "réveils", mais ce n'est pas l'éveil ni encore moins le samadhi. Je ne dis pas que l'éveil sauvage n'existe pas, je dis plutôt que toutes les conditions étaient réunies pour qu'une prise de conscience brève et profonde, sans retour, puisse se produire. C'est comme ça que j'interpète ces paroles :
Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure. (Matthieu 25:13)
Bonne soirée. OG |
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Invité
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Posté le: Ma 05 Sep 2017 19:36 Sujet du message: |
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Par contre, oui effectivement le moi passif change invariablement après l'événement "déraisonnable" qui implique une brèche dans le connu. Dès l'éveil ou dès qu'il y a du neuf, une nouvelle expérience, automatiquement, le cerveau crée une sauvegarde mémorielle de ce que l'expérience "n'est pas", autrement dit une pensée. Je pense à cette expérience, mais il est clair que je ne "fais pas" l'expérience. Si je refais cette expérience, la pensée disparaît car le souvenir n'a pas lieu dans le présent. Je ne sais pas si j'exprime clairement la chose. OG |
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Invité
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Posté le: Je 07 Sep 2017 19:59 Sujet du message: |
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merci joaquim pour ta réponse à ma question sur le "grunt" !
Cependant, on dirait que Maitre Eckhart parle d'un au-delà encore puisqu'il ajoute le "gotheit", « lieu de coïncidence entre le fond de l'âme et le fond de Dieu », qui engloberait en quelque sorte et l'Atman et le Brahman...
Comment comprends-tu ce "gotheit" ?
Maître Eckhart approche au plus près ce qui n’a pas d’être dans notre monde et pourtant qui a certains effets, il effleure ce qui ex-siste – néologisme lacanien –, il court après un « quelque chose » qui se situe hors de la découpe langagière et hors des images. Ce quelque chose, Eckhart l’a nommé la « déité ». Pour Peuso-Denys l’Aréopagite, puis pour Eckhart, l’essentiel du divin n’est pas du domaine de l’être : « […] l’être ne convient pas à Dieu et […] Dieu n’est pas étant, car il est au-delà de
l’étant ». L’ontologie de Dieu est donc remise en question et c’est précisément cette ontologie problématique qui ouvre la voie de la nescience, de cette science négative, qui touche l’ombre des mots, soit ce qu’ils ne disent pas.
L'ex-sistence de la déité chez Maître Eckhart
de Pascale Macary-Garipuy
merci !
l'autre invitée |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5644 Localisation: Suisse
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Posté le: Je 07 Sep 2017 21:34 Sujet du message: |
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Anonymous a écrit: | merci joaquim pour ta réponse à ma question sur le "grunt" !
Cependant, on dirait que Maitre Eckhart parle d'un au-delà encore puisqu'il ajoute le "gotheit", « lieu de coïncidence entre le fond de l'âme et le fond de Dieu », qui engloberait en quelque sorte et l'Atman et le Brahman...
Comment comprends-tu ce "gotheit" ?
Maître Eckhart approche au plus près ce qui n’a pas d’être dans notre monde et pourtant qui a certains effets, il effleure ce qui ex-siste – néologisme lacanien –, il court après un « quelque chose » qui se situe hors de la découpe langagière et hors des images. Ce quelque chose, Eckhart l’a nommé la « déité ». Pour Peuso-Denys l’Aréopagite, puis pour Eckhart, l’essentiel du divin n’est pas du domaine de l’être : « […] l’être ne convient pas à Dieu et […] Dieu n’est pas étant, car il est au-delà de
l’étant ». L’ontologie de Dieu est donc remise en question et c’est précisément cette ontologie problématique qui ouvre la voie de la nescience, de cette science négative, qui touche l’ombre des mots, soit ce qu’ils ne disent pas.
L'ex-sistence de la déité chez Maître Eckhart
de Pascale Macary-Garipuy
merci !
l'autre invitée |
Bonjour invitée,
Dans le texte que tu cites, il y a une certaine confusion entre « être » et « étant » ― tout au moins si on prend ces termes au sens que leur ont donné Heidegger et les existentialistes ― puisqu’il y est dit que l’être ne convient pas à Dieu, pour la raison que Dieu n’est pas un étant. Je pense que c'est précisément cette confusion que Maître Eckhart cherchait à dissiper en distinguant Dieu et Déité, confusion qui a été introduite et entretenue par le christianisme, à mon avis, puisqu'il a fait du dieu d'un peuple particulier l'Être suprême. Nous en avions parlé dernièrement sur le forum :
joaquim a écrit: | riseohms a écrit: | Heidegger est célèbre pour sa distinction entre l’être et l’étant ,
la table est , il y a une table : l’étant c'est la table et l’être c'est le ''est '' ou ''il y a ""
autant il est possible de décrire la table, autant il est impossible de décrire le ''est '' et le'' il y a '' , (on ne peut que le ressentir car c'est une présence )
mais s'il n' y avait pas de est ou de il y a , il n' y aurait pas de table
cette distinction a été complétement négligée et oubliée dans la métaphysique traditionnelle.
résultat: on a fait de Dieu un super-étant au dessus de ce qui est alors qu 'il est l’être, on en a fait un existant alors qu'il est l'existence
on se pose alors la question s'il existe ou pas, |
Cette distinction a été complètement négligée, à mon avis, parce que le christianisme a fait d’un dieu local, le dieu du peuple d’Israël, l’Être suprême. Du coup, les philosophes chrétiens, à moins de risquer l’anathème, ne pouvaient sortir de l’ambiguité entre un dieu parfait et éternel, et un dieu soucieux de maintenir son peuple à l’écart des nations. Que les Anciens fussent restés stupéfaits face à une telle méprise (comme par exemple Celse dans son Discours vrai), n’a pas empêché le christianisme de triompher sur le plan politique, pour imposer à tout l’Empire romain le culte du dieu jaloux. |
http://www.cafe-eveil.org/forum/viewtopic.php?p=43150#43150
José Le Roy a publié sur son blog un article intitulé Dieu et la déité chez Maitre Eckhart, où on peut lire ces mots :
"Unie à Dieu, l'âme serait encore quelque chose, Eckhart insiste en précisant qu'elle doit devenir un avec lui et non unie, ce qui signifie qu'elle doit être réduite à néant. C'est l'exact opposé de la vision béatifique où la déification culmine dans un face à face : « Et quand l'âme parvient là, elle perd son nom et Dieu l'attire en lui, en sorte qu'en elle-même elle est réduite à néant, comme le soleil attire en lui l'aurore, en sorte qu'elle est anéantie »"
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2017/04/28/35224131.html
J'avais posté à la suite de cet article le commentaire suivant :
« l'âme ne se perd pas en devenant néant, parce qu’être néant, c’est précisément là son essence. Elle est simple réceptacle, à l’intérieur duquel tout se passe. Regard qui englobe. Qu’elle soit néant, c’est cela qui lui permet d’englober la totalité de l’être. Si par malheur elle prétendait se constituer elle-même comme une part d’être, alors elle perdrait sa propre essence, et déchoirait de sa nature d’englobant à celui d’objet au sein du monde. Il faut garder à l’esprit, lorsqu’on lit Maître Eckhart, que l’union mystique qu’il prônait avait pour l’Eglise des relents sacrilèges. L’Eglise encourageait l’âme à s’unir à Dieu, dans un geste de soumission totale, mais elle ne concevait pas que cette union puisse révéler à l’âme que sa propre nature, c’est Dieu. C’est cela pourtant qu’entend Maître Eckhart : lorsque l’âme est entièrement anéantie en Dieu, alors elle réalise sa propre essence, qui est Dieu. C’est lui, l’Englobant. »
Et toi, invitée, comment comprends-tu la distinction que fait Maître Eckhart entre Dieu et Déité ? |
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Invité
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Posté le: Di 10 Sep 2017 16:52 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: |
Bonjour invitée,
Dans le texte que tu cites, il y a une certaine confusion entre « être » et « étant » ― tout au moins si on prend ces termes au sens que leur ont donné Heidegger et les existentialistes ― puisqu’il y est dit que l’être ne convient pas à Dieu, pour la raison que Dieu n’est pas un étant. Je pense que c'est précisément cette confusion que Maître Eckhart cherchait à dissiper en distinguant Dieu et Déité, confusion qui a été introduite et entretenue par le christianisme, à mon avis, puisqu'il a fait du dieu d'un peuple particulier l'Être suprême.
J'avais posté à la suite de cet article le commentaire suivant :
« l'âme ne se perd pas en devenant néant, parce qu’être néant, c’est précisément là son essence. Elle est simple réceptacle, à l’intérieur duquel tout se passe. Regard qui englobe. Qu’elle soit néant, c’est cela qui lui permet d’englober la totalité de l’être. Si par malheur elle prétendait se constituer elle-même comme une part d’être, alors elle perdrait sa propre essence, et déchoirait de sa nature d’englobant à celui d’objet au sein du monde. Il faut garder à l’esprit, lorsqu’on lit Maître Eckhart, que l’union mystique qu’il prônait avait pour l’Eglise des relents sacrilèges. L’Eglise encourageait l’âme à s’unir à Dieu, dans un geste de soumission totale, mais elle ne concevait pas que cette union puisse révéler à l’âme que sa propre nature, c’est Dieu. C’est cela pourtant qu’entend Maître Eckhart : lorsque l’âme est entièrement anéantie en Dieu, alors elle réalise sa propre essence, qui est Dieu. C’est lui, l’Englobant. »
Et toi, invitée, comment comprends-tu la distinction que fait Maître Eckhart entre Dieu et Déité ? |
Oui en effet, les commentateurs de Maître Eckhart semblent parfois s'emmêler les pinceaux...
Wolfgang Wackernagel le disait sincérement dans une interview qu'il n'avait aucune idée
de ce qu'avait pû être l'expérience vécue par le Maître, donc trouvait parfois quelque difficulté
à la rendre dans ses traductions. D'ailleurs, cela se ressent dans ses livres qui sont d'une grande rigueur certes,
toute universitaire, mais parfois sont indigestes à lire.
Quant au parralèle avec Heidegger, il y a tout un chapitre dans le livre que je lis en ce moment
"Maître Eckhart ou la joie errante - Sermons allemands" de Reiner Schürmann.
Et pourtant, en lisant tous ces écrits de Mâitre Eckhart et les tiens, joachim, j'ai bien l'impression qu'il y a une nuance,
en lisant ceci :
"Volonté veut béatitude. On m’a demandé quelle sorte de différence il y avait entre grâce et
béatitude. Grâce, tandis que nous sommes maintenant dans ce corps, et béatitude, que nous
aurons par après dans la vie éternelle, se tiennent ensemble comme la fleur et le fruit. Lorsque
l’âme est toute pleine de grâce et qu’il ne lui reste rien que la grâce n’opère et n’accomplisse,
tout ce qui est dans l’âme n’en vient pourtant pas aux oeuvres tel qu’il [= ce tout] est dans
l’âme, de telle manière que la grâce accomplisse ce que l’âme doit opérer. Je l’ai dit souvent
aussi : Grâce n’opère aucune oeuvre, car toute parure elle la verse pleinement dans l’âme ;
c’est une plénitude dans le royaume de l’âme. Je dis : La grâce n’unit pas l’âme avec Dieu,
elle est un accomplir ; c’est là son oeuvre que de ramener l’âme à Dieu. Là advient pour elle le
fruit à partir de la fleur. Volonté, en tant qu’elle veut béatitude, et en tant qu’elle veut être
avec Dieu, et lorsqu’elle est ainsi emportée vers le haut, dans cette limpidité Dieu se glisse là
dans la volonté, et pour autant que l’intellect prend Dieu limpidement tel qu’il est en vérité,
dans cette mesure Dieu se glisse certes dans l’intellect. Mais lorsqu’il tombe dans la volonté,
il faut que celle-ci monte plus haut. C’est pourquoi il dit : « Un Dieu », « ami, monte plus
haut ».
Sermon 21
Unus deus et pater omnium etc.
extrait de "Sermons de Maître Eckhart" Traduction de G. Jarczyk et P.-J. Labarrière
Je vais le dire trés maladroitement mais avec mes mots :
Dieu, l'Englobant, ici la grâce, correspondrait à ce que tu appelles "le geste" et que décris si bien, cette action que l'on "est",
mais toujours à refaire ici-bàs.
Et la Déité :
en résumé, chez Maître Eckhart :
c'est Dieu [l'Un], avant qu'il ne soit Dieu, avant qu'il ne se manifeste [dans la Trinité]
pour le moment, je ne saisis pas encore précisément ce que ça peut bien dire
j'ai l'impression qu'elle a à voir avec l'inédit dans nos vies mais je ne sais pas si ça fait sens.
Il me semble, mais je dois me tromper, que l'éveil n'est pas la finalité, est-ce qu'il n'a pas à produire quelque chose
de vraiment nouveau , d'inédit ? |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5644 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 10 Sep 2017 23:09 Sujet du message: |
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Bonjour invitée,
Anonymous a écrit: | Dieu, l'Englobant, ici la grâce, correspondrait à ce que tu appelles "le geste" et que décris si bien, cette action que l'on "est",
mais toujours à refaire ici-bàs. |
La grâce, c’est le geste, mais ce n’est pas l’Englobant. C’est le geste qui ouvre sur l’Englobant.
Dans ce même sermon 21, au début, Maître Eckhart dit :
« Dieu est Un et ne change pas. Tout ce que jamais Dieu créa, il le créa dans le changement. Toutes choses, telles qu’elles se trouvent créées, portent sur leur dos le fait qu’elles changent. »
Dieu est l’Englobant. Il ne change pas. Le changement se situe toujours du côté de la créature. L’éveil est un changement particulier, puisqu’il conduit une créature à découvrir au fond d’elle ce qui ne change pas, et qui est Dieu.
Anonymous a écrit: | j'ai l'impression qu’elle [la Déité] a à voir avec l'inédit dans nos vies mais je ne sais pas si ça fait sens.
Il me semble, mais je dois me tromper, que l'éveil n'est pas la finalité, est-ce qu'il n'a pas à produire quelque chose
de vraiment nouveau , d'inédit ? |
A mon avis, il ne peut pas y avoir d’inédit plus inédit que celui qu’on découvre lorsqu’on renonce à tout ce petit monde qu’on a construit à l’intérieur de soi, tout ce cinéma intérieur qu’on prend pour soi. Parce que tout autre inédit sera fatalement transformé en une nouvelle scène de ce théâtre intérieur. |
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Invité
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Posté le: Lu 11 Sep 2017 0:43 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Bonjour invitée,
Anonymous a écrit: | Dieu, l'Englobant, ici la grâce, correspondrait à ce que tu appelles "le geste" et que décris si bien, cette action que l'on "est",
mais toujours à refaire ici-bàs. |
La grâce, c’est le geste, mais ce n’est pas l’Englobant. C’est le geste qui ouvre sur l’Englobant.
Dans ce même sermon 21, au début, Maître Eckhart dit :
« Dieu est Un et ne change pas. Tout ce que jamais Dieu créa, il le créa dans le changement. Toutes choses, telles qu’elles se trouvent créées, portent sur leur dos le fait qu’elles changent. »
Dieu est l’Englobant. Il ne change pas. Le changement se situe toujours du côté de la créature. L’éveil est un changement particulier, puisqu’il conduit une créature à découvrir au fond d’elle ce qui ne change pas, et qui est Dieu.
Anonymous a écrit: | j'ai l'impression qu’elle [la Déité] a à voir avec l'inédit dans nos vies mais je ne sais pas si ça fait sens.
Il me semble, mais je dois me tromper, que l'éveil n'est pas la finalité, est-ce qu'il n'a pas à produire quelque chose
de vraiment nouveau , d'inédit ? |
A mon avis, il ne peut pas y avoir d’inédit plus inédit que celui qu’on découvre lorsqu’on renonce à tout ce petit monde qu’on a construit à l’intérieur de soi, tout ce cinéma intérieur qu’on prend pour soi. Parce que tout autre inédit sera fatalement transformé en une nouvelle scène de ce théâtre intérieur. |
merci ! ça me semble plus clair !
mais du coup, c'est quoi, ces "fruits" qu'on est censé tirer de tout ça ?
il en parle dans plusieurs de ces sermons, utilisant parfois la métaphore d'un couple qui ne peut avoir qu'un "fruit" par an...
dans tes écris, ça n'apparaît pas, ou du moins je ne le vois pas.
j'imagine bien, bien sûr, que ce n'est pas plus d'argent, plus d'amis, la maison de ces rêves, etc... |
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Pierre
Inscrit le: 22 Nov 2005 Messages: 68 Localisation: Toulouse
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Posté le: Lu 11 Sep 2017 11:19 Sujet du message: |
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Anonymous a écrit: | mais du coup, c'est quoi, ces "fruits" qu'on est censé tirer de tout ça ?
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Etre radicalement et définitivement débarrassé de la peur de la mort... pas mal comme fruit, non ? Il n'y aurait que celui-ci, je signerai quand même. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5644 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 11 Sep 2017 19:15 Sujet du message: |
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Anonymous a écrit: | mais du coup, c'est quoi, ces "fruits" qu'on est censé tirer de tout ça ?
il en parle dans plusieurs de ces sermons, utilisant parfois la métaphore d'un couple qui ne peut avoir qu'un "fruit" par an...
dans tes écris, ça n'apparaît pas, ou du moins je ne le vois pas.
j'imagine bien, bien sûr, que ce n'est pas plus d'argent, plus d'amis, la maison de ces rêves, etc... |
Pierre a écrit: | Anonymous a écrit: | mais du coup, c'est quoi, ces "fruits" qu'on est censé tirer de tout ça ?
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Etre radicalement et définitivement débarrassé de la peur de la mort... pas mal comme fruit, non ? Il n'y aurait que celui-ci, je signerai quand même. |
Bonjour Pierre et l’invitée, et tou(te)s,
J’ai dû faire une recherche, parce que je ne connais pas Maître Eckhart aussi bien que notre invitée, et j’ai trouvé ceci, qui correspond au type de fruits dont tu parle, Pierre : « Le fruit de l'Esprit c'est l'amour, la paix et la joie. »
Mais j’ai trouvé aussi un autre passage (Sermon 2) qui parle d’une autre sorte de fruits :
"J’ai dit un petit mot, d’abord en latin, qui se trouve écrit dans l’évangile et qui, traduit, dit ceci : « Notre Seigneur Jésus Christ monta à un petit château fort et fut reçu par une vierge qui était une femme. »
Et bien, prêtez maintenant attention avec zèle à ce mot : il faut de nécessité qu’ait été une vierge l’être humain par qui Jésus fut reçu. Vierge veut dire rien moins qu’un être humain qui est dépris de toutes images étrangères, aussi dépris qu’il l’était alors qu’il n’était pas. Voyez, on pourrait maintenant demander comment l’être humain qui est né et en est arrivé à une vie intellectuelle, comment peut-il être aussi dépris de toutes images que lorsqu’il n’était pas, alors qu’il sait beaucoup, toutes choses qui sont des images ; comment peut-il alors être dépris ? Prêtez attention maintenant à la distinction que je veux vous exposer. Serais-je à ce point doué d’intellect qu’en moi se trouveraient sous mode intellectuel toutes les images que tous les hommes ont jamais accueillies et qui se trouvent en Dieu même, serais-je sans attachement propre au point que d’aucune je ne me sois saisi avec attachement propre dans le faire ou dans l’omettre, par anticipation ni par atermoiement, plus : au point que dans ce maintenant présent je me tienne libre et dépris en vue de la très chère volonté de Dieu et pour l’accomplir sans relâche, en vérité je serais alors vierge sans entraves d’aucune image, aussi vraiment que j’étais alors que je n’étais pas.
Je dis en outre : Que l’être humain soit vierge, voilà qui ne lui ôte rien de rien de toutes les œuvres qu’il a jamais faites ; il se tient là virginal et libre sans aucune entrave en regard de la vérité suprême, comme Jésus est dépris et libre, et en lui-même virginal. De ce que disent les maîtres, que seules les choses égales sont capables d’union, il suit qu’il faut que soit intact, vierge, l’être humain qui doit accueillir Jésus virginal.
Prêtez attention maintenant et considérez avec zèle ! Si l’être humain était vierge pour toujours, aucun fruit ne proviendrait de lui. Doit-il devenir fécond, il lui faut de nécessité être une femme. Femme est le mot le plus noble que l’on peut attribuer à l’âme et est bien plus noble que vierge. Que l’être humain reçoive Dieu en lui, c’est bien, et dans cette réceptivité il est intact. Mais que Dieu devienne fécond en lui, c’est mieux ; car la fécondité du don est la seule gratitude pour le don, et l’esprit est une femme dans la gratitude qui engendre en retour là où pour Dieu il engendre Jésus en retour dans le cœur paternel.
Bien des dons de prix sont reçus dans la virginité sans être engendrés en retour dans la fécondité de la femme avec louange de gratitude en Dieu. Ces dons se gâtent et vont tous au néant, en sorte que l’être humain n’en devient jamais plus heureux ni meilleur. Alors sa virginité ne lui sert de rien, parce qu’à la virginité il n’adjoint pas d’être une femme en toute fécondité. C’est là que gît le dommage. C’est pourquoi j’ai dit : « Jésus monta à un petit château fort et fut reçu par une vierge qui était une femme. » Voilà qui doit être de nécessité, ainsi que je vous l’ai exposé."
Je ne me souvenais pas de ce passage. J’y retrouve quelque chose qui me tient à coeur, qui me semble essentiel, et qui pourtant est difficile à accepter. J’en avais parlé au début du premier forum :
joaquim a écrit: | Mein Erbteil wie herrlich, weit und breit!
Die Zeit ist mein Besitz, mein Acker ist die Zeit.
Goethe
J’ai reçu le temps en héritage,
Merveilleusement vaste,
C’est mon bien, c’est mon champ.
(Traduction personnelle approximative)
Ces vers m’ont toujours interpellé. Être absorbé dans la contemplation de l’éternité, c’est être arrivé, c'est être sorti du temps, et pourtant, d’un point de vue plus “vaste”, c’est être avorté. Excusez la brutalité de l'affirmation, mais c'est pourtant bien comme si on court-circuitait la manifestation, pour retourner dans l’incréé. En abandonnant tout derrière soi, le monde et son imperfection. J’ai longtemps été troublé par cette incontournable évidence: aussi longtemps que je m’abîme dans la contemplation de l’Être, je n’avance pas. Le temps est littéralement suspendu, ce qui se passe là est hors du temps. Et il me fut dur de devoir reconnaître que le chemin de l’accomplissement ne conduit pas de l’individu isolé vers sa résorption dans le Tout — même si c'est là le noeud autour duquel tout tourne — mais il est cet individu, l'individu relié devient le chemin, il se fait lui-même chemin à travers lequel l’incréé se crée, par qui le manifesté apparaît.
Nous avons tous un champ à cultiver, et ce champ, c’est le temps qui nous est donné. C’est par le temps que nous participons à l’oeuvre de la Création, non pas seulement en tant que créature, mais comme la main du Créateur. |
http://www.cafe-eveil.org/satu/viewtopic.php?p=1281#1281
Comme le dit Maître Eckhart, « Il faut de nécessité qu’ait été une vierge l’être humain par qui Jésus fut reçu. » L’âme doit se dépouiller de tout, se faire coupe pour accueillir le sang du Christ, et devenir ainsi le Graal. Mais la découverte du Graal n’est pas une fin en soi. La découverte du Graal n’est pas un fruit. Les fruits, ce sont les actes que l’on produit, et qui trouvent leur source dans l’évidence de cette découverte.
Je lisais hier les commentaires sur le site de José Le Roy publiés à la suite de la vidéo du cours de Luc F Dumas. Certains s’étonnent, voire se gaussent, que Dumas refuse toute méthode pour retourner dans le pays natal, et laisse la survenue éventuelle d’un retour entre les seules mains de la grâce. Il considère comme plus important de vivre sa vie d’homme, orientée par la boussole intérieure de son « vrai visage », que de retrouver encore à nouveau le paradis perdu. Il sait que ce paradis est toujours là, toujours présent en arrière-plan, et qu’il le retrouvera à la mort. Traduit dans les termes de Maître Eckhart, je dirais que ce que les commentateurs du blog reprochent à Dumas, c’est de ne pas chercher uniquement la virginité qui seule permet d’accueillir le Jésus virginal. Pour eux, cet accueil est une fin en soi. Mais si on y réfléchit, quelle attitude correspond-elle le mieux au geste de dessaisie qui conduit à l’éveil ? Celle de vivre le temps qui nous est imparti en y produisant les fruits qui naissent de notre rencontre amoureuse avec le monde, ou bien utiliser ce temps pour le remplir de la quête d’une réalisation qui s'espère définitive ? N’y a-t-il pas un réel oubli de soi dans la première, et un retour par la bande de ce même souci de soi dans la seconde ? Pour produire les fruits dont parle Maître Eckhart, il faut refaire le geste de l’éveil à une octave supérieure : renoncer non plus seulement à soi, mais renoncer la béatitude de l’absorption dans l’Un ― comme une femme renonce à ne vivre que dans l’amour de son amant, pour donner naissance à ses enfants, qui sont les vrais fruits de son amour.
La première fois que j’ai osé mettre en mot l’éveil ― je ne connaissais pas encore le terme ―, 10 ans après qu’il se soit produit, dans un essai dont j'ai mis une partie en ligne, j’avais écrit ces mots :
« Ma familiarité avec le monde tient tout entière dans la communion à l’être. Mon roi [c’est le nom que je lui avais donné ; on pourrait dire : le Soi], lui, entretient avec lui des rapports beaucoup plus étroits, si intimes qu’au sein de ma propre âme, j’en viens à les confondre. Pourrais-je un jour apprivoiser le monde, comme je le fais aujourd’hui de mon roi, et vivre avec lui une nouvelle métamorphose ? Perspective encore trouble dans mon esprit, besoin de la laisser mûrir. »
C’était à l’époque ― j’avais 29 ans ― où j’ai décidé de mettre en péril la tranquillité qui régnait dans le château du Graal, pour affronter la vie dans le monde. Je ne le savais pas encore, je ne faisais que le pressentir, mais c’était là, au fond, que la vie trouvait son vrai sens. Aujourd’hui, je sais que c'est vrai. L’éveil n’est pas le but de la vie. Il en est le coeur ardent. Je comprends que tant qu’on ne l’a pas découvert, on puisse le rechercher avant tout. On ne saurait juger la destinée de chacun. Je comprends aussi que l’ayant perdu, on mette tout en oeuvre pour le retrouver. Ce fut d’ailleurs mon cas. Mais je sais aujourd’hui que la vertu la plus haute, éveil ou pas ― de toute manière, à la mort, cela ne comptera plus ―, c’est de faire briller dans le monde la flamme qu’on porte en soi. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8599 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 11 Sep 2017 20:09 Sujet du message: |
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Bonsoir Joaquim !
Ce que tu dis là :
Citation: | C’était à l’époque ― j’avais 29 ans ― où j’ai décidé de mettre en péril la tranquillité qui régnait dans le château du Graal, pour affronter la vie dans le monde. Je ne le savais pas encore, je ne faisais que le pressentir, mais c’était là, au fond, que la vie trouvait son vrai sens. Aujourd’hui, je sais que c'est vrai. L’éveil n’est pas le but de la vie. Il en est le coeur ardent. Je comprends que tant qu’on ne l’a pas découvert, on puisse le rechercher avant tout. On ne saurait juger la destinée de chacun. Je comprends aussi que l’ayant perdu, on mette tout en oeuvre pour le retrouver. Ce fut d’ailleurs mon cas. Mais je sais aujourd’hui que la vertu la plus haute, éveil ou pas ― de toute manière, à la mort, cela ne comptera plus ―, c’est de faire briller dans le monde la flamme qu’on porte en soi. |
Est à mon sens, l'essence de ce dont tu témoignes ! |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5644 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 11 Sep 2017 20:50 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Bonsoir Joaquim !
Ce que tu dis là :
Citation: | C’était à l’époque ― j’avais 29 ans ― où j’ai décidé de mettre en péril la tranquillité qui régnait dans le château du Graal, pour affronter la vie dans le monde. Je ne le savais pas encore, je ne faisais que le pressentir, mais c’était là, au fond, que la vie trouvait son vrai sens. Aujourd’hui, je sais que c'est vrai. L’éveil n’est pas le but de la vie. Il en est le coeur ardent. Je comprends que tant qu’on ne l’a pas découvert, on puisse le rechercher avant tout. On ne saurait juger la destinée de chacun. Je comprends aussi que l’ayant perdu, on mette tout en oeuvre pour le retrouver. Ce fut d’ailleurs mon cas. Mais je sais aujourd’hui que la vertu la plus haute, éveil ou pas ― de toute manière, à la mort, cela ne comptera plus ―, c’est de faire briller dans le monde la flamme qu’on porte en soi. |
Est à mon sens, l'essence de ce dont tu témoignes ! |
Et bien, daniel, on dirait que tu me connais bien.
C'est vrai que tu fus un des premiers membres du forum. Je me souviens quand tu t’étais fait malmené sur le forum de Francis Sigrist, sous le nom de Lois, avant que tu n’atterrisses sur cafe-eveil. J’ai tout de suite su que c’était toi.
Pour revenir à Luc F Dumas, voici une phrase qu'il dit dans la vidéo, et qui résume parfaitement sa position :
"C'est dans l'obscurité qu'il est beau de croire en la lumière."
Il y a dans cette phrase quelque chose qui dépasse la lumière elle-même. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8599 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 11 Sep 2017 21:07 Sujet du message: |
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Ah bon, tu visitais le forum de Francis !? C'est en suivant Aksy que je me suis retrouvé ici !
Il me semble que quand on envisage la lumière, on est plus, tout à fait, dans l'obscurité ! |
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