Regards sur l'éveil
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Renard
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 146 Localisation: Montréal
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Posté le: Lu 25 Fév 2019 2:13 Sujet du message: Père Georges Calciu |
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Pour donner un petit goût du coté palpable de la chose...
LA SECONDE EXPÉRIENCE EN PRISON
J'eus mon expérience suivante de la Lumière Incréée un an et demi plus tard.
Ceauşescu était très fâché contre moi et il voulait me tuer en prison. Il ne pouvait pas me condamner à mort parce que mon cas était connu dans le monde entier, et, de ce fait, il ordonna de me jeter dans une cellule en compagnie de criminels sadiques. Je fus donc enfermé avec deux criminels de ce type. Un d'entre eux avait tué sa propre mère. Il ne s'était pas contenté de la tuer; il l'avait torturée – pendant des jours et des jours, en l'amputant des doigts et en taillant en pièces son corps. L'autre avait tué deux jeunes hommes de la même manière sadique…
Dès le début, mes deux codétenus se mirent à me persécuter, mais pas si méchamment. Ils avaient quand même quelque humanité en eux. J'ai remarqué que tous ces gens qui n'avaient rien dans leur âme – criminels, voleurs, etc. – avaient en eux quelque chose de très précieux, et même de saint.
Chaque jour l'administration convoquait ces deux hommes. Je pense qu'ils étaient blâmés parce qu'ils ne m'avaient rien fait. Je pense qu'on leur a demandé de me tuer. Un jour, après trois mois, ils furent de nouveau convoqués par l'administration. Quand ils revinrent, ils étaient très troublés. Nous avions la permission de sortir deux fois par semaine dans une petite cour de cinq mètres sur sept. Nous sommes sortis et ils m'ont dit: "Reste ici". Ils partirent dans l'autre coin de la cour et ils parlèrent ensemble. J'étais sûr que l'heure était venue où j'allais être tué. Je priais, confessant mes péchés à Dieu. Après dix minutes – nous n'avions que dix minutes à disposition pour la promenade ils vinrent vers moi et me dirent: "Mon père – c'était la première fois qu'ils me donnaient du "mon père" – mon père, nous avons décidé de ne pas te tuer. Que les gardiens te tuent." Je me mis à pleurer. J'avais été certain que j'allais mourir. Nous rentrâmes dans la cellule et, maintenant, nous parlions ensemble. Je leur ai parlé de moi et de tout le reste. Ils me racontèrent leurs expériences, et qu'ils se rendaient maintenant compte que j'étais un homme bon. Le lendemain, ils m'autorisèrent à célébrer la sainte Liturgie dans la cellule.
Ils étaient curieux de voir ce que j'entendais par "Liturgie". Pour eux, le prêtre était une espèce d'individu qui exploitait les gens et leur extorquait de l'argent. A moins qu'ils n'aient vu le prêtre comme un magicien. Ils ne savaient rien de la foi. Peut-être savaient-ils quelques petites choses sur la religion et l'église, mais je suis sûr qu'ils ne savaient rien de la Liturgie.
Ainsi, le dimanche, je commençai à préparer mon pain, mon eau et ma serviette. Ils me regardaient. Ce dimanche-là, ils arrêtèrent de travailler, et nous eûmes ainsi un jour férié ecclésiastique. Ils me regardaient avec beaucoup de férocité, pensant peut-être qu'ils étaient des composants de mon opération magique. Je commençai mes prières à voix très basse parce que les gardiens ne permettaient pas de célébrer à voix haute. Mes codétenus s'approchèrent, uniquement pour entendre ce que je disais. Le temps passant et la Liturgie avançant, le feu de ma foi et le transport de mon âme les émurent – de cela je suis sûr. Il n'y avait aucun mouvement. Ils ne bougeaient pas. Ils ne parlaient pas. Ils étaient avec moi jusqu'au bout. Je ne me suis même pas tourné vers eux, mais après la transformation des saints Dons, après la communion, je me suis tourné vers eux et je suis resté stupéfait. Je les ai vus à genoux, priant avec moi, et encerclés par la Lumière. Ils étaient dans cette Lumière, Lumière visible, Lumière Incréée, mais visible… Dieu n'avait ouvert mes yeux que pour voir cette Lumière, et ils étaient encerclés par elle. Je me suis rendu compte que la cellule entière était pleine de Lumière. Je ne savais pas alors, et je ne sais toujours pas, quand cette Lumière est apparue. Peut-être que la Lumière était autour de nous quand j'ai commencé la Liturgie, mais, à ce moment-là, je n'étais concentré que sur l'office. Peut-être que la Lumière est apparue au moment où j'ai prononcé l'épiclèse – et que la Lumière s'est répandue dans la cellule depuis le Corps et le Sang de Jésus-Christ. Ou peut-être que la Lumière est apparue seulement au moment où je me suis tourné vers eux, ou peut-être qu'ils avaient été entourés par la Lumière pendant tout ce temps.
Cette Lumière a transformé leur âme! Pas mes prières, ni ma célébration de la sainte Liturgie. Dieu a transformé leur âme en déversant sur elle cette Lumière incréée. Cette Lumière les rendait capables de s'aimer l'un l'autre, de prier, et de comprendre qu'ils avaient quelque chose en commun. C'était la présence de Dieu, de Jésus-Christ.
Le reste de la journée, nous l'avons passé dans l'amitié et l'amour, à parler du Christ. Pour la première fois, j'avais l'autorisation de leur parler du Christ, de la foi, de l'amour. Un des deux m'a demandé: "Le Christ peut-il m'aimer? J'ai tué ma mère. Comment le Christ peut-il m'aimer?" L'autre m'a dit: "Le Christ peut-il m'aimer alors que j'ai tué deux jeunes hommes? Peut-être que je sortirai de prison et que j'en tuerai d'autres. Jésus-Christ peut-il me pardonner le crime que j'ai commis?" J'ai répondu: "Il le peut. La justice humaine ne peut peut-être pas vous pardonner, mais Jésus vous pardonnera, si vous vous repentez. Il vous donnera Son Corps et Son Sang, si vous vous repentez et que vous décidez de ne pas commettre d'autres crimes." Ils croyaient et ne croyaient pas à la fois. C'était quelque chose qu'ils avaient beaucoup de peine à comprendre, parce qu'ils avaient passé toute leur vie dans un conflit permanent avec la société. Ils avaient essayé de tuer, de voler, de tromper la société, et la société avait essayé de les prendre. C'était un combat permanent, et, dans ce combat, il n'y avait pas de place pour l'amour. Le premier n'aimait pas sa mère – et il avait tué sa mère. L'autre n'aimait pas ses amis – et il les avait tués. Ils n'avaient pas eu un moment d'amour. Leur père et leur mère les avaient peut-être aimés dans leur enfance, mais, quand ils étaient devenus adultes, il n'y avait plus de place pour l'amour dans leur vie. Mais je me suis rendu compte qu'ils étaient fascinés par l'amour. Ils ne comprenaient pas exactement quelle était la signification de l'amour – l'amour de Jésus – mais l'amour était pour eux un mot fascinant. Ce jour-là, j'ai mis l'accent sur l'amour, et je leur ai dit: "Jésus a dit: "Aimez-vous les uns les autres… C'est à cela que l'on reconnaîtra que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres… Aimez vos ennemis. Bénissez ceux qui vous maudissent. Faites du bien à ceux qui vous persécutent."" Ils me répondirent: "Mais c'est impossible! Ce n'est pas humain!" Je leur ai répondu: "Vous avez raison. Ce n'est pas humain. Mais un tel amour existe dans ce monde – j'en suis un vivant exemple pour vous." Le lendemain, on nous sépara. L'administration avait compris qu'elle ne pourrait rien me faire et que ces hommes refusaient de me tuer. Alors on me laissa seul dans ma cellule.
Je ne sais pas si ces hommes se sont rendus compte de la présence de la Lumière que j'avais vue dans la cellule, mais cette Lumière avait agi dans leur âme et en avait fait mes frères. L'Energie de Jésus-Christ les transforma peut-être, de criminels qu'ils étaient, en saints. Je ne peux pas penser qu'ils soient redevenus des criminels après cela. Je suis convaincu qu'ils ont été sauvés, et je prie pour eux tout le temps; encore aujourd'hui, je prie pour eux. Dans mes prières, je ne les vois jamais comme des criminels. Je suis sûr qu'ils ont été sauvés.
LE DON DE LA LUMIÈRE
Ce que je voulais vous dire, c'est que Dieu ne donne pas seulement Sa Lumière comme Il le fait à certains moines qui ont fait de longues pratiques, assis et concentrés dans la solitude de leur cellule, unissant l'esprit et le cœur, soumettant l'esprit au cœur. Il donne aussi Sa Lumière en cadeau à ceux qui n'ont aucun mérite, sans rien exiger de celui qui reçoit. Il m'a donné cette Lumière sans aucun mérite de ma part, sans me demander de rien faire pour lui.
Les dons de Dieu ne sont pas une récompense pour nous. Nous recevons des dons de Dieu rien que du fait de Son amour pour nous. Comme je l'ai dit, j'étais le plus grand pécheur dans ce couloir, et néanmoins Dieu m'a choisi. Pourquoi? Il n'y a pas d'explication. Ces deux types étaient des criminels, et pourtant Dieu les a aimés dans la Lumière. Pourquoi? Peut-être parce qu'Il voulait transformer leur âme – et je suis sûr qu'Il les a transformés."
Georges Calciu |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 10257 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 25 Fév 2019 15:35 Sujet du message: |
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Bonjour Renard !
Que t'est-il passé ces dix dernières années, à l'époque, tu étais ta propre lumière, tu connaissais l'éveil et depuis tu t'es tourné vers la lumière de Dieu, une tierce Personne !?  |
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Renard
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 146 Localisation: Montréal
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Posté le: Ma 26 Fév 2019 2:13 Sujet du message: |
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Salut Daniel
oui.... Bon...suite à des décennies de pratiques méditatives et plusieurs expériences ''illuminatives'' disons (qui semble toujours extraordinaire car très loin de l'expérience quotidienne, mais qui sont assez commune et standard parmi les véritables méditants), le tout accompagné des lectures spirituelles de la faune d'éveillés de l'époque, j'avais fini par me leurrer. Tout ce que ces gens décrivaient, je le vivait aussi...Alors si c'était ça l'éveil, j'en était. Une fois qu'on saisit le truc, c'est simple au fond.Comment remonter vers l'amont... Comment se désencombrer de toute affirmation, toute identification. Comment renverser l'univers comme un gant...comment devenir l'acte d'ou jaillie toutes perceptions, toute conceptions...
Mais voilà, la vie...la vrai, celle du quotidien, du boulot, des proches a qui l'on dit adieux, m'a rattraper. Et j'avais beau être entièrement barricadé dans mes COMMENTS, le besoin viscéral d'un POURQUOI m'est revenu. Et non, je n'est rien avoir avec la rose de Silésius!
Alors au milieu de mes pleurs, un vieil Ami est venu me consoler. C'est tout. Je m'était imaginé Roi en mon royaume, je n'était qu'un gamin terrifié et perdu. Et j'ai repris le chemin de la maison. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 10257 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 26 Fév 2019 21:41 Sujet du message: |
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Merci pour ces précisions !  |
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Renard
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 146 Localisation: Montréal
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Posté le: Ma 26 Fév 2019 23:24 Sujet du message: |
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Et toi Daniel que t'es t-il arrivé? Tu me semblais plus porté vers le matérialisme à l'époque  |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 10257 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 26 Fév 2019 23:49 Sujet du message: |
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Renard a écrit: | Et toi Daniel que t'es t-il arrivé? Tu me semblais plus porté vers le matérialisme à l'époque  |
Je l'étais, encore, jusqu'à il y des mois de ça, puis, tout à lâché, j'ai compris tout ce qu'a dit Joaquim, et depuis fin août, je connais la paix intérieure, à la fois, je ne peux affirmer que je connais l'éveil, et d'autre part ça me paraît être une évidence, c'est spécial !  |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6801 Localisation: Suisse
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Posté le: Me 27 Fév 2019 12:39 Sujet du message: |
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Renard a écrit: | Alors si c'était ça l'éveil, j'en était. Une fois qu'on saisit le truc, c'est simple au fond.Comment remonter vers l'amont... Comment se désencombrer de toute affirmation, toute identification. Comment renverser l'univers comme un gant...comment devenir l'acte d'ou jaillie toutes perceptions, toute conceptions...
(...)
Je m'était imaginé Roi en mon royaume, je n'était qu'un gamin terrifié et perdu. Et j'ai repris le chemin de la maison. |
Le piège le plus classique avec l’éveil, et en même temps le plus difficile à voir soi-même, c’est d’en faire du « sien ». La démarche chrétienne est peut-être un antidote plus puissant contre ce piège-là, que la démarche non-dualiste, parce qu’elle établit clairement Dieu comme étant hors du périmètre de ce qu’on peut faire « sien ». Elle invite à l’humilité d’une manière plus active et plus radicale.
Au fond, on est tributaire de là où l’on met sa confiance. Si on met sa confiance dans une technique, ou dans un geste, qui nous apportent la désappropriation de soi, on n’est pas dans la désappropriation, mais dans la dépendance à un geste. Certes, Jourdain a dit qu’une fois qu’on sait faire le geste, on ne l’oublie pas. Mais il faut ajouter pour ma part que ce n’est qu’au moment où on accepte de l’oublier, qu’on le retrouve. Tout-à-fait dans le sens de ces autres mots de Jourdain :
«... Et une fois que vous vous serez planté là et serez devenu cela que vous êtes, n'oubliez pas que cela que vous êtes ne possède aucun droit de propriété sur cela que vous êtes ; mais qu'en revanche, vous, vous détenez le droit imprescriptible de résilier, à tout instant, si ça vous chante, le contrat de location qui vous unit à votre identité la plus essentielle — d'abandonner les lieux sans préavis ni inventaire ; et mieux vaut que ça vous chante ! Car ce n'est que par l'usage de ce droit, réellement exorbitant, à être éternellement UN AUTRE, que vous accéderez à MOI et à votre identité véritable »
Stephen Jourdain, L'Autre Rivage, p. 120
Le geste complet, c’est cela : renoncer, en permanence, à faire sien le fruit que le geste nous offre. C'est dans ce sens que je lis ces mots de daniel :
daniel a écrit: | à la fois, je ne peux affirmer que je connais l'éveil, et d'autre part ça me paraît être une évidence, c'est spécial !  |
Le renoncement est plus capital que le fruit. L’humilité est plus importante que la victoire. Parce que sans l’humilité, la victoire est vide, elle est une prison. L’humilité est la porte de sortie hors de la prison. Ce n’est pas ce qu’on trouve, qui est capital. C’est là où l'on met son centre de gravité. En soi, ou dans l'ouverture à autre que soi. |
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Cricri
Inscrit le: 20 Sep 2010 Messages: 1524 Localisation: Québec, Canada
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Posté le: Me 27 Fév 2019 14:03 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: |
Le renoncement est plus capital que le fruit. L’humilité est plus importante que la victoire. Parce que sans l’humilité, la victoire est vide, elle est une prison. L’humilité est la porte de sortie hors de la prison. Ce n’est pas ce qu’on trouve, qui est capital. C’est là où l'on met son centre de gravité. En soi, ou dans l'ouverture à autre que soi. |
Et c'est ce qui est mystérieux. Je perds si j'agrippe, j'ai tout si je lâche alors que dans le monde que l'on vit on pense que c'est le contraire ! que l'on obtient quelque chose en l'agrippant, en le gardant pour soi, en le saisissant. L'éveil c'est en envers, tu l'as si tu le laisse aller...et j'ai mis un temps à comprendre le geste comme étant cette non-saisie, un geste de ne rien faire en fait. En gros c'est ca. Mais il faut des essais erreur et un sens clair de l'attention douce pour s'en rendre compte. |
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Cricri
Inscrit le: 20 Sep 2010 Messages: 1524 Localisation: Québec, Canada
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Posté le: Me 27 Fév 2019 14:06 Sujet du message: |
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Renard a écrit: | Salut Daniel
oui.... Bon...suite à des décennies de pratiques méditatives et plusieurs expériences ''illuminatives'' disons (qui semble toujours extraordinaire car très loin de l'expérience quotidienne, mais qui sont assez commune et standard parmi les véritables méditants), le tout accompagné des lectures spirituelles de la faune d'éveillés de l'époque, j'avais fini par me leurrer. Tout ce que ces gens décrivaient, je le vivait aussi...Alors si c'était ça l'éveil, j'en était. Une fois qu'on saisit le truc, c'est simple au fond.Comment remonter vers l'amont... Comment se désencombrer de toute affirmation, toute identification. Comment renverser l'univers comme un gant...comment devenir l'acte d'ou jaillie toutes perceptions, toute conceptions...
Mais voilà, la vie...la vrai, celle du quotidien, du boulot, des proches a qui l'on dit adieux, m'a rattraper. Et j'avais beau être entièrement barricadé dans mes COMMENTS, le besoin viscéral d'un POURQUOI m'est revenu. Et non, je n'est rien avoir avec la rose de Silésius!
Alors au milieu de mes pleurs, un vieil Ami est venu me consoler. C'est tout. Je m'était imaginé Roi en mon royaume, je n'était qu'un gamin terrifié et perdu. Et j'ai repris le chemin de la maison. |
Allo ! Aucun rapport mais j'adore la description humoristique de ton blogue :
Description : Métaphysique prétentieuse et mal formulée.Et oui,il est comme ça Renard!

Dernière édition par Cricri le Me 27 Fév 2019 15:26; édité 1 fois |
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étincelle Invité
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Posté le: Me 27 Fév 2019 14:37 Sujet du message: |
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Renard a écrit: |
Mais voilà, la vie...la vrai, celle du quotidien, du boulot, des proches a qui l'on dit adieux, m'a rattraper. Et j'avais beau être entièrement barricadé dans mes COMMENTS, le besoin viscéral d'un POURQUOI m'est revenu. Et non, je n'est rien avoir avec la rose de Silésius!
Alors au milieu de mes pleurs, un vieil Ami est venu me consoler. C'est tout. Je m'était imaginé Roi en mon royaume, je n'était qu'un gamin terrifié et perdu. Et j'ai repris le chemin de la maison. |
Sachant comment les roses peuvent être orgueilleuses...
Le petit prince sur Terre
Toujours en quête d'amis, le petit prince arrive sur Terre, et c'est encore la solitude et l'absurdité de l'existence qu'il va découvrir : sa rencontre avec le serpent qui ne parle que par énigmes (il « les résout toutes »), celle d'une fleur « à trois pétales », l'écho des montagnes.
Enfin, il arrive dans un jardin de roses. Il se rend alors compte que sa fleur n'était pas unique au monde et devient bien malheureux. C'est alors qu'il rencontre le renard ; ce dernier lui explique ce que signifie le terme « apprivoiser » et que c'est un terme bien trop oublié par les hommes. C'est grâce à l'enseignement du renard que le petit prince découvre la profondeur de l'amitié ... |
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Renard
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 146 Localisation: Montréal
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Posté le: Me 27 Fév 2019 23:29 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Renard a écrit: | Alors si c'était ça l'éveil, j'en était. Une fois qu'on saisit le truc, c'est simple au fond.Comment remonter vers l'amont... Comment se désencombrer de toute affirmation, toute identification. Comment renverser l'univers comme un gant...comment devenir l'acte d'ou jaillie toutes perceptions, toute conceptions...
(...)
Je m'était imaginé Roi en mon royaume, je n'était qu'un gamin terrifié et perdu. Et j'ai repris le chemin de la maison. |
Le piège le plus classique avec l’éveil, et en même temps le plus difficile à voir soi-même, c’est d’en faire du « sien ». La démarche chrétienne est peut-être un antidote plus puissant contre ce piège-là, que la démarche non-dualiste, parce qu’elle établit clairement Dieu comme étant hors du périmètre de ce qu’on peut faire « sien ». Elle invite à l’humilité d’une manière plus active et plus radicale.
Au fond, on est tributaire de là où l’on met sa confiance. Si on met sa confiance dans une technique, ou dans un geste, qui nous apportent la désappropriation de soi, on n’est pas dans la désappropriation, mais dans la dépendance à un geste. Certes, Jourdain a dit qu’une fois qu’on sait faire le geste, on ne l’oublie pas. Mais il faut ajouter pour ma part que ce n’est qu’au moment où on accepte de l’oublier, qu’on le retrouve. Tout-à-fait dans le sens de ces autres mots de Jourdain :
Le geste complet, c’est cela : renoncer, en permanence, à faire sien le fruit que le geste nous offre. C'est dans ce sens que je lis ces mots de daniel :
daniel a écrit: | à la fois, je ne peux affirmer que je connais l'éveil, et d'autre part ça me paraît être une évidence, c'est spécial !  |
Le renoncement est plus capital que le fruit. L’humilité est plus importante que la victoire. Parce que sans l’humilité, la victoire est vide, elle est une prison. L’humilité est la porte de sortie hors de la prison. Ce n’est pas ce qu’on trouve, qui est capital. C’est là où l'on met son centre de gravité. En soi, ou dans l'ouverture à autre que soi. |
Tous ça est bien sûr pertinent en ce qui a trait à l'éveil et au ''geste''. Mais ce qui m'a amené au désespoir n'était pas la ''perte'' de celui-ci. Pas plus que lorsque Jourdain fit une dépression suite à la mort de sa fille...il n'avait perdu l'accès à lui même. La mort d'un être aimé n'a rien à voir avec la captation ou non d'un fruit de l'éveil...mais vous révèle de façon abrupte les angles morts de celui-ci. Je n'ai pas trouver dans le christianisme un éveil plus profond ou amélioré...mais un Feu autre. Différent. |
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Renard
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 146 Localisation: Montréal
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Posté le: Me 27 Fév 2019 23:32 Sujet du message: |
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Cricri a écrit: |
Allo ! Aucun rapport mais j'adore la description humoristique de ton blogue :
Description : Métaphysique prétentieuse et mal formulée.Et oui,il est comme ça Renard! |
Gravir l'ultime...une faute d'orthographe à la fois
Comme tu viens du Québec....tu avais déjà rencontré Virgil Hervatin de son vivant? |
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Renard
Inscrit le: 11 Déc 2009 Messages: 146 Localisation: Montréal
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Posté le: Me 27 Fév 2019 23:33 Sujet du message: |
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étincelle a écrit: | Renard a écrit: |
Mais voilà, la vie...la vrai, celle du quotidien, du boulot, des proches a qui l'on dit adieux, m'a rattraper. Et j'avais beau être entièrement barricadé dans mes COMMENTS, le besoin viscéral d'un POURQUOI m'est revenu. Et non, je n'est rien avoir avec la rose de Silésius!
Alors au milieu de mes pleurs, un vieil Ami est venu me consoler. C'est tout. Je m'était imaginé Roi en mon royaume, je n'était qu'un gamin terrifié et perdu. Et j'ai repris le chemin de la maison. |
Sachant comment les roses peuvent être orgueilleuses...
Le petit prince sur Terre
Toujours en quête d'amis, le petit prince arrive sur Terre, et c'est encore la solitude et l'absurdité de l'existence qu'il va découvrir : sa rencontre avec le serpent qui ne parle que par énigmes (il « les résout toutes »), celle d'une fleur « à trois pétales », l'écho des montagnes.
Enfin, il arrive dans un jardin de roses. Il se rend alors compte que sa fleur n'était pas unique au monde et devient bien malheureux. C'est alors qu'il rencontre le renard ; ce dernier lui explique ce que signifie le terme « apprivoiser » et que c'est un terme bien trop oublié par les hommes. C'est grâce à l'enseignement du renard que le petit prince découvre la profondeur de l'amitié ... |
Bon t'a gagné....je relis St- Exupéry! |
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étincelle Invité
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Posté le: Je 28 Fév 2019 13:29 Sujet du message: |
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Renard a écrit: | joaquim a écrit: | Renard a écrit: | Alors si c'était ça l'éveil, j'en était. Une fois qu'on saisit le truc, c'est simple au fond.Comment remonter vers l'amont... Comment se désencombrer de toute affirmation, toute identification. Comment renverser l'univers comme un gant...comment devenir l'acte d'ou jaillie toutes perceptions, toute conceptions...
(...)
Je m'était imaginé Roi en mon royaume, je n'était qu'un gamin terrifié et perdu. Et j'ai repris le chemin de la maison. |
Le piège le plus classique avec l’éveil, et en même temps le plus difficile à voir soi-même, c’est d’en faire du « sien ». La démarche chrétienne est peut-être un antidote plus puissant contre ce piège-là, que la démarche non-dualiste, parce qu’elle établit clairement Dieu comme étant hors du périmètre de ce qu’on peut faire « sien ». Elle invite à l’humilité d’une manière plus active et plus radicale.
Au fond, on est tributaire de là où l’on met sa confiance. Si on met sa confiance dans une technique, ou dans un geste, qui nous apportent la désappropriation de soi, on n’est pas dans la désappropriation, mais dans la dépendance à un geste. Certes, Jourdain a dit qu’une fois qu’on sait faire le geste, on ne l’oublie pas. Mais il faut ajouter pour ma part que ce n’est qu’au moment où on accepte de l’oublier, qu’on le retrouve. Tout-à-fait dans le sens de ces autres mots de Jourdain :
Le geste complet, c’est cela : renoncer, en permanence, à faire sien le fruit que le geste nous offre. C'est dans ce sens que je lis ces mots de daniel :
daniel a écrit: | à la fois, je ne peux affirmer que je connais l'éveil, et d'autre part ça me paraît être une évidence, c'est spécial !  |
Le renoncement est plus capital que le fruit. L’humilité est plus importante que la victoire. Parce que sans l’humilité, la victoire est vide, elle est une prison. L’humilité est la porte de sortie hors de la prison. Ce n’est pas ce qu’on trouve, qui est capital. C’est là où l'on met son centre de gravité. En soi, ou dans l'ouverture à autre que soi. |
Tous ça est bien sûr pertinent en ce qui a trait à l'éveil et au ''geste''. Mais ce qui m'a amené au désespoir n'était pas la ''perte'' de celui-ci. Pas plus que lorsque Jourdain fit une dépression suite à la mort de sa fille...il n'avait perdu l'accès à lui même. La mort d'un être aimé n'a rien à voir avec la captation ou non d'un fruit de l'éveil...mais vous révèle de façon abrupte les angles morts de celui-ci. Je n'ai pas trouver dans le christianisme un éveil plus profond ou amélioré...mais un Feu autre. Différent. |
Ce qui peut laisser sans voix, mais non pas sans voie...
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Cricri
Inscrit le: 20 Sep 2010 Messages: 1524 Localisation: Québec, Canada
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Posté le: Je 28 Fév 2019 15:43 Sujet du message: |
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Renard a écrit: | Cricri a écrit: |
Allo ! Aucun rapport mais j'adore la description humoristique de ton blogue :
Description : Métaphysique prétentieuse et mal formulée.Et oui,il est comme ça Renard! |
Gravir l'ultime...une faute d'orthographe à la fois
Comme tu viens du Québec....tu avais déjà rencontré Virgil Hervatin de son vivant? |
. Ben non, je ne l'ai jamais connu, malheureusement. Mais j'aurai bien aimé pour le peu que j'ai vu de lui en vidéo et ce qu'il dégageait. |
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