Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et scientifique
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JC
Inscrit le: 29 Mars 2019 Messages: 25 Localisation: Centre
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Posté le: Ve 09 Oct 2020 19:13 Sujet du message: Ce sont les actes qui nous révèlent ? |
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Bonjour à tous.
Ce post vient faire écho à mon post précédent intitulé "travail, rigueur et non dualité". Dans ce post, j'expliquais que je n'arrivais pas à concilier le lâcher prise, la recherche de l'unité en soi et la rigueur qui pour moi était l'expression d'une division car rigueur implique pour moi une partie en soi qui veut quelque chose et l'autre non.
En prenant le principe de la non dualité; ici, maintenant, je suis, je suis déjà avant même de me dire que je suis. Etant déjà, tout effort pour essayer d'être ne peut que me diviser. Il n'y a rien à faire, il n'y a rien qui puisse être fait. Il y a juste à lâcher toutes les croyances et tous les mouvements qui me divisent et m'éloignent de moi.
Je cite ce magnifique passage du blog de Joaquim :
Citation: | Il ne suffit pas de dire : “Il n’y a rien à faire puisque tout est là.” Pour que cette phrase devienne vraie, il faut en faire un geste, il faut devenir soi-même le geste d’acceptation qu’elle exprime. Simplement la dire, c’est la trahir, puisqu’au lieu de la vie que les mots promettent, elle n’en est que le cadavre. |
Je me suis fait cette réflexion ces derniers jours : tant que ce non faire, ce non vouloir reste intérieur, alors on tourne en rond, on reste dans la tête et rien ne se passe. Si vraiment on crois qu'il n'y a rien à faire, alors il faut comme le dit Joaquim en faire un geste, vivre sa vie telle qu'on l'entend comme si on avait déjà tout, ne plus se limiter dans ses actes. Donc travailler pour la réalisation de ses projets, oser entreprendre de nouvelles choses, suivre ses rêves et sans se soucier de soi.
Quelque part, un tel geste c'est s'oublier au profit de la réalisation de ses projets, au profit de la vie telle qu'on la souhaite, et non plus attendre d'être éveillé, heureux, lucide pour pouvoir se mettre en chemin.
Donc le véritable lâcher prise c'est être pleinement actif dans le monde, travailler dur pour réaliser tout ce qui nous tient à cœur, c'est façonner sa vie comme on la veut et ce sans se chercher d'une quelconque manière, que ce soit une recherche spirituelle ou dans une identification avec quelque chose, une habilité, un statut social, en bref une façade illusoire. C'est regarder le monde tel qu'il est, simplement le voir, jouer dedans autant qu'on le peut sans se soucier de ce qui est moi, ni s'attacher à une identité.
De cette façon, je pense qu'on peut dire que seuls les actes peuvent nous révéler car ils sont l'expression du véritable lâcher prise donc pas d'un processus mental auquel on s'identifie et de l'affirmation de soi.
La place que je trouverais à la rigueur désormais serait plutôt la cessation de la croyance que l'on a besoin de quelque chose d'autre que ce qui est déjà la, que l'on est déjà réalisé, et de se mettre en chemin pour construire la vie que l'on veut, d'agir, de vivre comme si tout allait bien et ce quelque soit le sentiment d'incomplétude, le manque de lucidité que l'on sent et malgré toutes les croyances qui prétendent qu'il faut se réaliser, avoir ceci ou cela et après tout ira bien.
Telle est ma compréhension pour le moment.
J'aimerais avoir vos avis !
Dernière édition par JC le Sa 17 Oct 2020 9:27; édité 1 fois |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5906
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Posté le: Ve 09 Oct 2020 21:13 Sujet du message: |
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Ce que tu dis sur la nécessité de vivre pleinement sa vie n' a pas forcément grand chose à voir avec l' eveil spirituel ...
Il est necessaire d' avoir - ou trouver - le courage d' avancer et de réaliser sa vie. C' est clair.
Par contre, je pense qu' il y a aussi ce cas de figure : je dois d' abord me libérer ( spirituellement ) pour pouvoir ensuite me détacher des souffrances ( de l' existence ) et affronter la vie.
Et la c' est en fait un calcul, un compromis, par peur d' avancer dans la vie. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8541 Localisation: belgique
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 1:47 Sujet du message: |
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Bonsoir JC !
À première vue, ton approche me semble juste, l'éveil, c'est être, tout simplement ! Et c'est, aussi, réaliser que l'on est depuis, toujours et à jamais, et de se détacher des émotions perturbatrices (comme disent les bouddhistes), quand elles apparaissent, sachant qu'elles n'ont pas d'existence propre, une manière de faire face, comme dit Alain ... comment envisages-tu, cette approche, dans la relation aux autres ... !? |
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JC
Inscrit le: 29 Mars 2019 Messages: 25 Localisation: Centre
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 10:40 Sujet du message: |
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Bonjour !
Alain tu as fait je trouve une bonne distinction. En effet vivre pleinement sa vie n'a pas de lien direct avec l'éveil, le cas de figure que j'évoquais était surtout comme tu l'as dit se " libérer pour pouvoir enfin vivre ". Mais je marque aussi un point que je trouve déterminant , c'est celui de vivre sa vie pleinement sans identification à ceci ou cela. Moi, pour prendre mon expérience, avant d'entrer dans ma démarche spirituelle, je mettais également toute mon énergie dans un projet auquel je croyais mais je m'identifiais beaucoup trop aux résultats et à mon accomplissement à travers se projet ce qui était je crois la cause de beaucoup de souffrances et également une illusion.
Quelque part, vivre pleinement sans se soucier de ce que je suis, avoir la rigueur de toujours me mettre en chemin et de ne plus écouter les pensées qui veulent autre chose, ça revient pour moi à lâcher prise, à voir simplement ce qui est la...
Daniel, ta question est très très intéressante, c'est quelque chose qui me travaille depuis longtemps et qui mériterait je trouve un sujet dans ce forum. Je dirais que dans le rapport à l'autre , c'est quelque chose qui m'apparait comme très simple, mais à la fois délicat. Simple car il n'y a rien à faire, dans les interactions il y a juste à partager notre vérité du moment, à écouter son cœur , être honnête avec soi et l'autre, mais la dimension délicate, c'est qu'un tel comportement sans filtre c'est dire avec une totale transparence ce qui nous habite, avoir le courage d'avouer ses faiblesses si on se sent mal, ses tourments, oser dire quand il y a quelque chose que l'on ne comprend pas, au risque de passer pour bête, ne pas avoir peur parfois de regarder l'autre dans les yeux, sans rien dire. Un tel comportement est pour moi difficile car c'est quelque chose qui est rare et très atypique dans nos sociétés de l'apparence et qui risque d'attirer les jugements, de rendre les autres mal à l'aise. Et le mécanisme de la peur "que va t'on penser de moi, je ne veux pas montrer mes plus profondes faiblesses, montrer à quelle point je suis petit, tout petit" est tellement ancré et puissant que c'est dur, très dur d'oser être soi bien que ce soit pourtant si simple. Quelle ironie..
Et pourtant il ne tient qu'à nous de nous accorder ce pouvoir à chaque instant. L'obstacle est la peur. Mais quelque part, je ne peux pas nier que c'est une limite que l'on se définie nous même...
Une telle attitude demande énormément de courage, de confiance, et peut être je pense potentiellement marginalisante en fonction de son aptitude à gérer tout ce changement.
Il y a 2 ans, j'étais allé voir une hypnothérapeute "éveillée" et à la fin de la séance elle m'a regardé dans les yeux quelques secondes avec un regard... Un regard tendre, plein d'amour, le genre de regard que je n'ai reçu que de ma mère, ou bien de ma copine. Gêné, j'ai baissé les yeux, pourtant au fond je savais que c'était mes petits schémas de pensés qui s'étaient retrouvés bouleversés, mais ce qui s'était passé était sinon tout à fait naturel.
Comment vis t-on ses relations sociales lors ce qu'on vis l'éveil ? Comment cela se passe t-il avec des proches, les amis totalement ignorants et désintéressés de ce genre de sujets ? As t-on un comportement qui peut les gêner de part les pouvoirs que l'on s'octroie ? Voilà de formidables questions que je me pose depuis un certain temps et qui mériteraient je crois un sujet sur ce forum si ça n'a pas déjà été fait.
Voilà Daniel, j'espère que c'était bien la le sens de ta question.
Dernière édition par JC le Sa 17 Oct 2020 9:34; édité 6 fois |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5627 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 10:46 Sujet du message: Re: Ce sont les actes qui nous révèlent ? |
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JC a écrit: | Bonjour à tous.
Ce post vient faire écho à mon post précédent intitulé "travail, rigueur et non dualité". Dans ce post, j'expliquais que je n'arrivais pas à concilier le lâcher prise, la recherche de l'unité en soi et la rigueur qui pour moi était l'expression d'une division car rigueur implique pour moi une partie en soi qui veut quelque chose et l'autre non.
En prenant le principe de la non dualité; ici, maintenant, je suis, je suis déjà avant même de me dire que je suis. Etant déjà, tout effort pour essayer d'être ne peut que me diviser. Il n'y a rien à faire, il n'y a rien qui puisse être fait. Il y a juste à lâcher toutes les croyances et tous les mouvements qui me divisent et m'éloignent de moi.
Je cite ce magnifique passage du blog de Joaquim :
Citation: | Il ne suffit pas de dire : “Il n’y a rien à faire puisque tout est là.” Pour que cette phrase devienne vraie, il faut en faire un geste, il faut devenir soi-même le geste d’acceptation qu’elle exprime. Simplement la dire, c’est la trahir, puisqu’au lieu de la vie que les mots promettent, elle n’en est que le cadavre. |
Je me suis fait cette réflexion ces derniers jours : tant que ce non faire, ce non vouloir reste intérieur, alors on tourne en rond, on reste dans la tête et rien ne se passe. Si vraiment on crois qu'il n'y a rien à faire, alors il faut comme le dit Joaquim en faire un geste, vivre sa vie telle qu'on l'entend comme si on avait déjà tout, ne plus se limiter dans ses actes. Donc travailler pour la réalisation de ses projets, oser entreprendre de nouvelles choses, suivre ses rêves et sans se soucier de soi.
Quelque part, un tel geste c'est s'oublier au profit de la réalisation de ses projets, au profit de la vie telle qu'on la souhaite, et non plus attendre d'être éveillé, heureux, lucide pour pouvoir se mettre en chemin.
Donc le véritable lâcher prise c'est être pleinement actif dans le monde, travailler dur pour réaliser tout ce qui nous tient à cœur, c'est façonner sa vie comme on la veut et ce sans se chercher d'une quelconque manière, que se soit une recherche spirituelle ou dans une identification avec quelque chose, une habilité, un statut social, en bref une façade illusoire. C'est regarder le monde tel qu'il est, simplement le voir, jouer dedans autant qu'on le peut sans se soucier de ce qui est moi, ni s'attacher à une identité.
De cette façon, je pense qu'on peut dire que seuls les actes peuvent nous révéler car ils sont l'expression du véritable lâcher prise donc pas d'un processus mental auquel on s'identifie et de l'affirmation de soi.
La place que je trouverais à la rigueur désormais serait plutôt la cessation de la croyance que l'on a besoin de quelque chose d'autre que ce qui est déjà la, que l'on est déjà réalisé, et de se mettre en chemin pour construire la vie que l'on veut, d'agir, de vivre comme si tout allait bien et ce quelque soit le sentiment d'incomplétude, le manque de lucidité que l'on sent et malgré toutes les croyances qui prétendent qu'il faut se réaliser, avoir ceci ou cela et après tout ira bien.
Telle est ma compréhension pour le moment.
J'aimerais avoir vos avis ! |
Bonjour JC,
J’ai l’impression que tu as touché quelque chose de toi et de la vie, et que c’est cela qui t’a conduit à ces réflexions. Mais la question me semble au fond pas non pas tellement : faire ou ne pas faire, mais : adopter une posture ou ne pas adopter de posture. Si "ne pas faire" est une posture, alors "faire" peut être le moyen de sortir de cette posture. Mais si "faire" est une fuite pour échapper au sentiment de vide, alors "ne pas faire" serait la bonne réponse. Au fond, quand on dit "ne pas faire", c’est "ne pas faire autre chose", comme tu le suggères toi-même. Ne pas fuir ce qui est là, ne pas se réfugier dans une posture qui nous servirait de protection. Oser être debout tout seul face à ce qui est, intérieur ou extérieur. Ne pas fuir ce qui est par une forme ou l’autre de contrôle, que ce soit par le faire ou le non-faire. "Ne pas fuir", c’est cela le geste. C’est se tenir debout seul face à ce qui est. C’est le geste d’être face à ce qui est, et si on le fait, alors on est un avec ce qui est. Ce qu’on fait alors n’est plus si important : c’est qu’on le fasse qui compte, parce que ce faire découle de notre être. En fait, ce qu’il faut fuir, c’est la notion de "il faut". "Il faut", c’est nécessairement du contrôle, une posture. Qu’on ne puisse inviter à s’en dégager que par un autre "il faut", montre combien on ne peut échapper aux mots. Tant qu’on en reste aux mots, on est dans une posture. Il n’y a pas de recette pour en sortir. Tant qu’on n’en est pas sorti, on ne peut savoir comment faire pour en sortir. Et quand on en est sorti, Il faut à nouveau renoncer à un tel savoir, pour pouvoir en ressortir. Car tout nouveau savoir est un contrôle, une posture. Être, c’est toujours sortir du savoir. C’est en cela que c’est un acte.
Edit : c'est exactement ce que tu as écrit dans ton dernier message ci-dessus :
JC a écrit: | Quelque part, vivre pleinement sans se soucier de ce que je suis, avoir la rigueur de toujours me mettre en chemin et de ne plus écouter les pensées qui veulent autre chose, ça revient pour moi à lâcher prise, à voir simplement ce qui est la... |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 13:13 Sujet du message: Re: Ce sont les actes qui nous révèlent ? |
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joaquim a écrit: |
Bonjour JC,
J’ai l’impression que tu as touché quelque chose de toi et de la vie, et que c’est cela qui t’a conduit à ces réflexions. Mais la question me semble au fond pas non pas tellement : faire ou ne pas faire, mais : adopter une posture ou ne pas adopter de posture. Si "ne pas faire" est une posture, alors "faire" peut être le moyen de sortir de cette posture. Mais si "faire" est une fuite pour échapper au sentiment de vide, alors "ne pas faire" serait la bonne réponse. Au fond, quand on dit "ne pas faire", c’est "ne pas faire autre chose", comme tu le suggères toi-même. Ne pas fuir ce qui est là, ne pas se réfugier dans une posture qui nous servirait de protection. Oser être debout tout seul face à ce qui est, intérieur ou extérieur. Ne pas fuir ce qui est par une forme ou l’autre de contrôle, que ce soit par le faire ou le non-faire. "Ne pas fuir", c’est cela le geste. C’est se tenir debout seul face à ce qui est. C’est le geste d’être face à ce qui est, et si on le fait, alors on est un avec ce qui est. Ce qu’on fait alors n’est plus si important : c’est qu’on le fasse qui compte, parce que ce faire découle de notre être. En fait, ce qu’il faut fuir, c’est la notion de "il faut". "Il faut", c’est nécessairement du contrôle, une posture. Qu’on ne puisse inviter à s’en dégager que par un autre "il faut", montre combien on ne peut échapper aux mots. Tant qu’on en reste aux mots, on est dans une posture. Il n’y a pas de recette pour en sortir. Tant qu’on n’en est pas sorti, on ne peut savoir comment faire pour en sortir. Et quand on en est sorti, Il faut à nouveau renoncer à un tel savoir, pour pouvoir en ressortir. Car tout nouveau savoir est un contrôle, une posture. Être, c’est toujours sortir du savoir. C’est en cela que c’est un acte.
Edit : c'est exactement ce que tu as écrit dans ton dernier message ci-dessus :
JC a écrit: | Quelque part, vivre pleinement sans se soucier de ce que je suis, avoir la rigueur de toujours me mettre en chemin et de ne plus écouter les pensées qui veulent autre chose, ça revient pour moi à lâcher prise, à voir simplement ce qui est la... |
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_________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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rien
Inscrit le: 15 Oct 2017 Messages: 689 Localisation: toulon
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 16:15 Sujet du message: |
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ah oui , ha bon ! ce qui est là c'est être ! quelle découverte !
toc, toc ! qui est là ?
le fantome de l'opéra!
quelle illusion , quelle mascarade !
et le pire , c'est qu'on nous laisse même pas en rire !
tellement sérieux parait le sujet
circulez , y a rien a voir !
avouez que nous ne savons rien de ce qu'on raconte serais la moindre des choses ! _________________ une croix , chacun la sienne et dieu pour tous .
a lire symboliquement , bisous bisous et reste là; |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8541 Localisation: belgique
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 17:46 Sujet du message: |
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Plus que ça, rien, être, c'est en première personne ! |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5906
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 18:12 Sujet du message: |
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JC a écrit: | Bonjour !
Alain tu as fait je trouve une bonne distinction. En effet vivre pleinement sa vie n'a pas de lien direct avec l'éveil, le cas de figure que j'évoquais était surtout comme tu l'as dit se " libérer pour pouvoir enfin vivre ". Mais je marque aussi un point que je trouve déterminant , c'est celui de vivre sa vie pleinement sans identification à ceci ou cela. Moi, pour prendre mon expérience, avant d'entrer dans ma démarche spirituelle, je mettais également toute mon énergie dans un projet auquel je croyais mais je m'identifiais beaucoup trop aux résultats et à mon accomplissement à travers se projet ce qui était je crois la cause de beaucoup de souffrances et également une illusion.
Quelque part, vivre pleinement sans se soucier de ce que je suis, avoir la rigueur de toujours me mettre en chemin et de ne plus écouter les pensées qui veulent autre chose, ça revient pour moi à lâcher prise, à voir simplement ce qui est la...
Daniel, ta question est très très intéressante, c'est quelque chose qui me travail depuis longtemps et qui mériterais je trouve un sujet dans se forum. Je dirais que dans le rapport à l'autre , c'est quelque chose qui m'apparait comme très simple, mais à la fois délicat. Simple car il n'y a rien à faire. Dans les interactions, il y a juste à partager notre vérité du moment, à écouter son cœur , être honnête avec soi et l'autre, mais la dimension délicate, c'est qu'un tel comportement sans filtre c'est dire avec une totale transparence ce qui nous habite, avoir le courage d'avouer ses faiblesses si on se sent mal, ses tourments, oser dire quand il y a quelque chose que l'on ne comprend pas, au risque de passer pour bête, ne pas avoir peur parfois de regarder l'autre dans les yeux, sans rien dire. Un tel comportement est pour moi difficile car c'est quelque chose qui est rare et très atypique dans nos sociétés de l'apparence et qui risque d'attirer les jugements, de rendre les autres mal à l'aise. Et le mécanisme de la peur "que va t'on penser de moi, je ne veux pas montrer mes plus profondes faiblesses, montrer à quelle point je suis petit, tout petit" est tellement ancré et puissant que c'est dur, très dur d'oser être soi bien que ce soit pourtant si simple. Quelle ironie..
Et pourtant il ne tient qu'à nous de nous accorder ce pouvoir à chaque instant. L'obstacle est la peur. Mais quelque part, je ne peux pas nier que c'est une limite que l'on se définie nous même...
Une telle attitude demande énormément de courage, de confiance, et peut être je pense potentiellement marginalisante en fonction de son aptitude à gérer tout ce changement.
Il y a 2 ans, j'étais allé voir une hypnothérapeute "éveillée", et à la fin de la séance, elle m'a regardé dans les yeux quelques secondes avec un regard... Un regard tendre, plein d'amour, le genre de regard que je n'ai reçu que de ma mère, ou bien de ma copine. Gêné, j'ai baissé les yeux, pourtant au fond je savais que c'était mes petits schémas de pensés qui s'étaient retrouvés bouleversés, mais ce qui s'était passé était sinon tout à fait naturel.
Comment vis t-on ses relations sociales lors ce qu'on vis l'éveil ? Comment cela se passe t-il avec des proches, les amis totalement ignorants et désintéressés de ce genre de sujets ? As t-on un comportement qui peut les gêner de part les pouvoirs que l'on s'octroie ? Voilà de formidables questions que je me pose depuis un certain temps et qui mériteraient je crois un sujet sur ce forum si ça n'a pas déjà été fait.
Voilà Daniel, j'espère que c'était bien la le sens de ta question. |
Restons humains ...
Tu as un projet, tu travailles pour y arriver, tu passes par des hauts et des bas et finalement tu réussis quelque chose d'important pour toi ...
Expliques moi comment tu vas faire pour ne pas t' identifier a cela ?
Ou plutôt oui, je sais, tu peux me donner des explications ( intellectuelles ).
Ma question serait plutôt : as tu déjà travaillé dur pour atteindre quelque chose et y est tu arrive ? Au bout de cela as tu réussi à rester en retrait ?
Comprends moi bien.
La question n' est pas de s' aliéner avec une identification négative , comme une drogue par exemple comme la soif du pouvoir ...
La question est : si tu fais jouer ta passion et tes efforts, comment vas tu faire pour ne pas t' identifier a ta réussite.
On peut en parler longtemps parce que c' est très complexe.
Je pense qu' il y a une fausse idée de l' eveil qui n' est en fait qu' une indifférence , une indifférence à tout. C' est clair qu' il n' y a plus d' attachement si on est indifférent.
Mais pour moi ce n' est certainement pas l' eveil.
Par contre y être allé, avoir accompli son chemin, ET être capable de tout lâcher sans aucune peine ni remords ( la mort étant l' image ultime de cet abandon ) , ca oui, c' est fort et je pense qu' on est proche de l' eveil, dans ce cas.
Mais mettre la charrue avant les boeuf , c' est vouloir atteindre l' eveil dans le comfort, en évitant les épreuves et uniquement par l' intellect.
J' en parle parce que je connais.
La première partie de ma vie c' est déroulée comme ca.
Je précise : je ne me pense pas " éveillé ". Je parle juste de mon parcours . Qui est en lien avec cette idée d'eveil. Mais pour moi il y a autant " d'eveils" que d'être éveillés.
Parce que chaque être à un parcours différent. Il y a peut être une unité derrière cette diversité mais je préfère ne pas m' aventurer dans des conclusions hâtives. Et je préfère de toute façons les parcours aux déclarations d'eveil. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5627 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 18:32 Sujet du message: |
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JC a écrit: | Je dirais que dans le rapport à l'autre , c'est quelque chose qui m'apparait comme très simple, mais à la fois délicat. |
Dans son rapport à l’autre, on est, nécessairement, d’une manière ou d’une autre, en spectacle. L’autre ne nous laisse pas libre d’être, comme nous laisse libre un paysage. Tout au moins dès qu’on cesse de se taire. Aussitôt qu’on parle, on raconte une histoire. Les relations sont faites des histoires qu’on se raconte les uns aux autres — et plus encore de la validation mutuelle qu'on se fait de nos histoires respectives. La simple transmission d’information ne crée pas une relation ; la relation commence au moment où il y a validation de l’autre. De l’autre non pas tel qu’il est, mais tel qu’il se présente. On ne valide pas l’être, mais l’image. Echanger, c’est proposer à l’autre une image de soi pour validation. Sans cette validation mutuelle, il n’y a pas de relation. Dans le silence, il peut y avoir communion, mais pas relation. C’est probablement la raison pour laquelle on se tait durant l’acte sexuel, parce qu’on y vise la communion.
Dès lors, échanger, raconter une histoire, c’est nécessairement adopter une posture. Ce qui veut dire qu’on ne peut pas simplement "être" dans une relation. Mais on peut tenter d’être vrai. Être vrai, c’est raconter une histoire qui fait le choix de respecter l’être — même si en tant qu’histoire, elle le trahit nécessairement. La condition humaine est inscrite dans de ce paradoxe.
JC a écrit: | Il y a 2 ans, j'étais allé voir une hypnothérapeute "éveillée", et à la fin de la séance, elle m'a regardé dans les yeux quelques secondes avec un regard... Un regard tendre, plein d'amour, le genre de regard que je n'ai reçu que de ma mère, ou bien de ma copine. Gêné, j'ai baissé les yeux, pourtant au fond je savais que c'était mes petits schémas de pensés qui s'étaient retrouvés bouleversés, mais ce qui s'était passé était sinon tout à fait naturel. |
Bel exemple de communion. |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 19:18 Sujet du message: Re: Ce sont les actes qui nous révèlent ? |
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Bonjour Jérôme, Joaquim, Alain et Daniel .
JC a écrit: | Bonjour à tous.
Ce post vient faire écho à mon post précédent intitulé "travail, rigueur et non dualité". Dans ce post, j'expliquais que je n'arrivais pas à concilier le lâcher prise, la recherche de l'unité en soi et la rigueur qui pour moi était l'expression d'une division car rigueur implique pour moi une partie en soi qui veut quelque chose et l'autre non. |
J’étais surpris que tu aies plus penser cela à propos de la rigueur car à mon avis c’est plutôt l’absence de rigueur qui manifeste une division .
Quand on est rigoureux dans ce que l’on fait c’est au contraire l’expression d’ une unité, tout le mental et l’énergie sont rassemblées dans un projet
JC a écrit: | prenant le principe de la non dualité; ici, maintenant, je suis, je suis déjà avant même de me dire que je suis. Etant déjà, tout effort pour essayer d'être ne peut que me diviser. Il n'y a rien à faire, il n'y a rien qui puisse être fait. Il y a juste à lâcher toutes les croyances et tous les mouvements qui me divisent et m'éloignent de moi.
Je cite ce magnifique passage du blog de Joaquim :
Citation: | Il ne suffit pas de dire : “Il n’y a rien à faire puisque tout est là.” Pour que cette phrase devienne vraie, il faut en faire un geste, il faut devenir soi-même le geste d’acceptation qu’elle exprime. Simplement la dire, c’est la trahir, puisqu’au lieu de la vie que les mots promettent, elle n’en est que le cadavre. |
Je me suis fait cette réflexion ces derniers jours : tant que ce non faire, ce non vouloir reste intérieur, alors on tourne en rond, on reste dans la tête et rien ne se passe. Si vraiment on crois qu'il n'y a rien à faire, alors il faut comme le dit Joaquim en faire un geste, vivre sa vie telle qu'on l'entend comme si on avait déjà tout, ne plus se limiter dans ses actes. Donc travailler pour la réalisation de ses projets, oser entreprendre de nouvelles choses, suivre ses rêves et sans se soucier de soi.
Quelque part, un tel geste c'est s'oublier au profit de la réalisation de ses projets, au profit de la vie telle qu'on la souhaite, et non plus attendre d'être éveillé, heureux, lucide pour pouvoir se mettre en chemin.
Donc le véritable lâcher prise c'est être pleinement actif dans le monde, travailler dur pour réaliser tout ce qui nous tient à cœur, c'est façonner sa vie comme on la veut et ce sans se chercher d'une quelconque manière, que se soit une recherche spirituelle ou dans une identification avec quelque chose, une habilité, un statut social, en bref une façade illusoire. C'est regarder le monde tel qu'il est, simplement le voir, jouer dedans autant qu'on le peut sans se soucier de ce qui est moi, ni s'attacher à une identité.
De cette façon, je pense qu'on peut dire que seuls les actes peuvent nous révéler car ils sont l'expression du véritable lâcher prise donc pas d'un processus mental auquel on s'identifie et de l'affirmation de soi.
La place que je trouverais à la rigueur désormais serait plutôt la cessation de la croyance que l'on a besoin de quelque chose d'autre que ce qui est déjà la, que l'on est déjà réalisé, et de se mettre en chemin pour construire la vie que l'on veut, d'agir, de vivre comme si tout allait bien et ce quelque soit le sentiment d'incomplétude, le manque de lucidité que l'on sent et malgré toutes les croyances qui prétendent qu'il faut se réaliser, avoir ceci ou cela et après tout ira bien.
Telle est ma compréhension pour le moment.
J'aimerais avoir vos avis ! |
Joaquim a écrit: | Mais la question me semble au fond pas non pas tellement : faire ou ne pas faire, mais : adopter une posture ou ne pas adopter de posture……
Ne pas fuir ce qui est par une forme ou l’autre de contrôle, que ce soit par le faire ou le non-faire. "Ne pas fuir", c’est cela le geste. C’est se tenir debout seul face à ce qui est. C’est le geste d’être face à ce qui est, et si on le fait, alors on est un avec ce qui est…..
Être, c’est toujours sortir du savoir. C’est en cela que c’est un acte.
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Alain V a écrit: | Ce que tu dis sur la nécessité de vivre pleinement sa vie n' a pas forcément grand chose à voir avec l' éveil spirituel ... |
en parlant de non vouloir et non faire il ne faut effectivement pas oublier qu’ils impliquent le non savoir, ils n’en sont que l’effet .
pour faire ce que l’on veut , il faut savoir ce que l’on veut
mais si on ne sait plus rien, il n' y a plus rien à vouloir ou à faire
Ce processus de savoir-vouloir-faire est le processus du vouloir vivre , de la manifestation du moi , du devenir de celui-ci
En un mot vivre sa vie et tenter de réaliser ses désirs .
C’est de cela dont tu parles
Et à priori il n’est pas besoin d’éveil spirituel pour cela , beaucoup de gens s’en passent et réalisent leur objectifs .
Seulement de ce processus la plupart en font une préoccupation et cherchent à combler un vide existentiel .
il y a derrière ce processus la recherche du bonheur et de la liberté ,
sur le fond ils ne sentent donc ni heureux ni libres ; ils sont en recherche .
Ils veulent « avoir plus pour être plus » parce que manquant être
et ce manque est le résultat de l’illusion de la séparation.
illusion qui fait que l’on ne se sent qu’individu alors que l’on est le tout .
Mais toi tu as bien compris que l’être et donc la liberté et le bonheur ne sont pas à l’arrivée mais au départ.
ce qui permet de vivre l’action du moi dans la liberté et l’unité .
Le vouloir vivre, l’affirmation du moi se déroule alors sur un fond de non vouloir (et donc de mort psychologique)
et de renoncement à soi par lequel le moi accepte de n’être rien , ( en effet il se définit toujours par son désir d’être quelque chose ou quelqu’un ).
et en s’oubliant, il s’ouvre à la transcendance , à un moi plus grand que lui ( Dieu, le Soi ).
Ce non faire, non vouloir, et non savoir, je l’appelle état naturel
Et celui-ci est acceptation inconditionnelle de ce qui est .
il s’agit alors de vivre le mouvement de sa vie d’instant en instant à partir d’une immobilité totale qui n’est autre que l’être
C’est cela l’équilibre
Mais n’oublions pas ,comme le dit Joaquim ,qu’il ne s’agit en aucun cas d’une nouvelle posture
Une posture revenant toujours à se positionner, se contrôler et donc à se diviser .
Derrière une posture , il y a toujours une résistance, un jugement et donc un savoir.
Derrière ce savoir il y a le refus de ce qui est
L’absence de posture ou de choix délibéré ou d’orientation de son esprit est la liberté même ,garantie par le non savoir .
Etant libéré de tout savoir et donc du connu, on est ouvert à l’inconnu qui se révèle alors
et qui peut faire de notre vie, une vie créative .
Et c’est parce qu’intérieurement on ne sait, on ne veut et on ne fait rien , qu’extérieurement on sait d’autant plus ce que l’on veut faire , libéré des entraves de l’ego et de sa mémoire psychologique.
la pensée n’est plus l’instrument du passé mais de la vie présente , du vivant..
Plus on est , plus on devient,
plus on est dans la non action ou le lâcher prise , plus on est dans l’action véritable , sans divisions, libre et spontanée
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5906
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 19:36 Sujet du message: |
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J' ai du mal à déterminer Joël, si nous sommes vraiment sur la même longueur d' onde car ta perception est certainement juste car tu t' investis totalement dans cette action qui est la tienne ...
Mais moi j' ai tendance à me perdre dans les mots.
Tandis que j' exprime très bien mon authenticité dans la peinture.
Mais peu importe. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5627 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 19:47 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | J' ai du mal à déterminer Joël, si nous sommes vraiment sur la même longueur d' onde car ta perception est certainement juste car tu t' investis totalement dans cette action qui est la tienne ...
Mais moi j' ai tendance à me perdre dans les mots.
Tandis que j' exprime très bien mon authenticité dans la peinture.
Mais peu importe. |
Exprimer son authenticité, ce n’est pas être. C’est exprimer son être. C'est produire une image de son être. C’est ce qui différencie Michel-Ange d’un arbre. |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 19:51 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | J' ai du mal à déterminer Joël, si nous sommes vraiment sur la même longueur d' onde car ta perception est certainement juste car tu t' investis totalement dans cette action qui est la tienne ...
Mais moi j' ai tendance à me perdre dans les mots.
Tandis que j' exprime très bien mon authenticité dans la peinture.
Mais peu importe. |
on est juste different
j'ai une amie peintre et peindre , acte créatif suppose un certain état d'esprit dont fait partie le lâcher prise
pour moi cet acte créatif n'est pas different de l'éveil .
elle me demande comment lâcher prise dans la vie quotidienne
je lui dit :" tu le sais déjà , tu le réalises à chaque fois que tu commences un tableau , garde le même esprit quand tu l'as terminé.
élargis simplement cet état d'esprit à toute ta vie quotidienne , à chaque instant "
faisons de notre vie une oeuvre d'art
et pour cela laissons notre esprit au repos , même dans l'action
et le repos, c'est être ,
être c'est vivre pour le simple plaisir de vivre , sans se poser la question du sens.
le seul sens de la vie, c'est vivre .
l'acte artistique , peinture pour toi , piano pour JC est un acte de méditation, un acte d'éveil. _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 5906
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Posté le: Sa 10 Oct 2020 19:56 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Alain V a écrit: | J' ai du mal à déterminer Joël, si nous sommes vraiment sur la même longueur d' onde car ta perception est certainement juste car tu t' investis totalement dans cette action qui est la tienne ...
Mais moi j' ai tendance à me perdre dans les mots.
Tandis que j' exprime très bien mon authenticité dans la peinture.
Mais peu importe. |
Exprimer son authenticité, ce n’est pas être. C’est exprimer son être. C'est produire une image de son être. C’est ce qui différencie Michel-Ange d’un arbre. |
Probablement tu as raison.
Mais bon, être authentique c' est déjà très bien. |
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