Regards sur l'éveil
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5670 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 25 Oct 2020 23:26 Sujet du message: Sur une réflexion de Frank Terreaux |
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Frank Terreaux a posté sur le blog de José Le Roy le témoignage d'un obscurcissement passager. Je le remercie pour cela, car avouer avoir perdu la vérité, même temporairement, demande plus de courage que d’affirmer l’avoir trouvée.
Petit aller-retour
Durant 3 jours, un retour à la conscience d’être une entité séparée eut lieu. En raison de ce sentiment d’incomplétude, surgit très vite la volonté de retrouver le chemin. Je me lançai ainsi au travers de diverses stratégies méditatives tout en sachant d’emblée qu’aucun chemin n’était nécessaire.
Évidemment, ces stratégies provenant du sentiment de séparation furent donc vaines comme elles le furent durant 30 années de recherche. Puis un matin, après avoir pris une tasse de café, retour à « l’état » naturel. La séparation ayant disparu, il ne resta que ce déjà-là qui est déjà avant tout sentiment d’incomplétude. Le souvenir de la séparation étant encore très frais, je sorti une feuille de papier afin de noter la différence existante entre ce qui était ressenti avant et après cette rupture. Concernant ce déjà là, le premier mot qui me vain fut : Rien … Impossible de mettre un mot dessus, je ne pus noter seulement ce qu’il n’y avait pas, toute au moins ce qui venais de disparaitre.
RIEN …
Le manque n’existe pas, tout est parfait tel que c’est, rien à chercher, rien à ajouter, rien à soustraire ou à comprendre.
La recherche n’existe pas, toute stratégies méditatives n’existent pas non plus.
Le faire n’existe pas, il n’y a donc pas de place pour le concept d’effort à faire ou à ne pas faire, la notion même d’effort n’a tout simplement aucune existence.
L’attention à … n’existe pas non plus, l’attention n’est donc portée nulle part, c’est-à-dire ni sur les objets qui m’entourent, pas plus qu’elle n’est portée sur un sujet en l’occurrence moi. Elle n’est pas non plus portée sur elle-même, car étant donné qu’il n’y a que Un, il n’est ici aucun elle-même sur lequel elle pourrait se porter. Cependant, il y a attention mais seulement cette attention qui est déjà juste avant de vouloir rajouter la mienne.
Franck Terreaux
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2020/10/19/38598615.html
Dans les commentaires, il ajoute :
"A proprement parler, il ne s'agit pas d'un retour "à la conscience séparée" mais d'un retour "de la conscience séparée" , ou encore, retour à l'impression d'être séparé. Personne ne va ou retourne quelque part."
C’est intéressant ce qu'il dit. C’est vrai, dans un sens, que personne ne va ou ne retourne quelque part. Mais pourtant, pour dire cela, il faut s’extraire hors de l’état de séparation. Parce que lorsqu’on y est, on ne voit rien d’autre. Comme lorsqu’on est dans un cauchemar : on est dans le cauchemar. Dire qu’au moment où on se réveille, le cauchemar apparaît pour ce qu’il est, c’est-à-dire une illusion, n’aide pas celui qui est pris dans le cauchemar. Parce que lorsqu’on y est pris, le cauchemar est réel. Et dans ce sens, il y a vraiment quelqu’un qui sort du cauchemar, et qui se réveille. Si je disais que c’était vrai, dans un sens, que personne ne va ou ne retourne quelque part, c’est que celui que nous retrouvons lorsque nous nous réveillons, nous ne l’avons en fait jamais quitté. Même lorsque nous étions pris dans l’illusion du cauchemar, nous étions déjà à l’abri de toutes les terreurs qu’il nous faisait endurer, parce que nous n’étions pas accessible, dans notre réalité, à son illusion. Et pourtant, cela, nous ne pouvons nous le dire qu’après-coup. Or se dire quelque chose après-coup, c’est créer un objet mental. Que nous ne soyons pas accessible, dans notre réalité, à l’illusion du cauchemar, c’est une pensée, c’est un objet mental. La réalité, lorsque nous sommes dans le cauchemar, c’est le cauchemar. Donc si, il y a bien quelqu’un qui se perd, puis qui se réveille.
Pour ma part, si je devais sortir une feuille de papier, et noter ce qui diffère entre l’avant et l’après, je ne noterais assurément pas : rien. Je noterais la différence qu’il y a entre un ciel bouché, déversant ses torrents de pluie, et l’éclaircie qui ouvre sur un ciel radieux. Bien sûr, le ciel radieux était déjà là avant, au-dessus des nuages. Lorsque le ciel est radieux, nous pouvons croire que nous sommes ce ciel radieux. Mais ce n’est pas vrai. Ce que nous sommes réellement, c'est une terre fangeuse, qui se nourrit du soleil et de la pluie. Et donc je conclurais de tout cela que s’il est légitime de préférer le soleil aux nuages, cela prouve qu’il y a bien quelqu’un, et non personne, pour préférer l'un à l'autre. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8645 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 26 Oct 2020 2:19 Sujet du message: |
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Question : qu'est-c'qui fait une personne, ou que quelqu'un devienne quelqu'un !? |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5670 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 26 Oct 2020 11:42 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Question : qu'est-c'qui fait une personne, ou que quelqu'un devienne quelqu'un !? |
Une personne apparaît à partir du moment où elle se pose des questions. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8645 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 26 Oct 2020 16:34 Sujet du message: |
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Ou préfère une chose, plutôt, qu'une autre, come ici, Franck !? |
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KIYA
Inscrit le: 20 Fév 2014 Messages: 2201
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Posté le: Lu 26 Oct 2020 18:44 Sujet du message: |
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Bonsoir ,
J'ai du mal à comprendre précisément ce qu'est une "conscience séparée". Et du mal à concevoir qu'on puisse tracer une limite entre séparé et non-séparé.
Tout m'apparait plutôt comme un flux continu, même si ma position sur ce flux est variable, tantôt par ici, tantôt par là. D'une certaine manière je dirais que ma position ne me préoccupe pas, car où que je sois, je suis toujours là, et c'est cela pour moi l'essentiel. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5670 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 26 Oct 2020 22:48 Sujet du message: |
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KIYA a écrit: | Bonsoir ,
J'ai du mal à comprendre précisément ce qu'est une "conscience séparée". Et du mal à concevoir qu'on puisse tracer une limite entre séparé et non-séparé.
Tout m'apparait plutôt comme un flux continu, même si ma position sur ce flux est variable, tantôt par ici, tantôt par là. D'une certaine manière je dirais que ma position ne me préoccupe pas, car où que je sois, je suis toujours là, et c'est cela pour moi l'essentiel. |
Bonsoir Kiya,
Oui, je suis d’accord avec toi, la conscience n’est jamais ni partielle, ni séparée, mais toujours totale. Elle est tout, et en-dehors d’elle, il n’y a rien. Et pourtant, dans sa propre conscience, on peut se sentir séparé, et même isolé. Si cette expérience de solitude est vécue dans sa plus vive intensité, c’est l’angoisse. L’angoisse, c’est le sentiment aigu d’un isolement inéluctable. Qu’est-ce qui fait qu’un sentiment — le sentiment de séparation — prenne le pas sur la conscience elle-même, et fasse perdre de vue sa dimension englobante ? C’est qu’on s’identifie à quelque chose, à un sentiment, à un élément présent dans la conscience.
En disant cela, j'établis implicitement une distinction entre moi et ma conscience. La conscience ne peut pas cesser d’être totale. Mais moi, je peux m'identifier à un élément élément présent dans ma conscience. Ce que fait Frank Terreaux, c’est qu’il considère ce moi-là comme une simple illusion, et la conscience comme l'unique réalité. Pour ma part, moi et ma conscience coïncident lorsque je découvre qui je suis. Mais cette découverte ne passe pas par l’exclusion de moi, comme si je n’étais qu’une illusion. Je suis le point au centre du cercle. La conscience, c’est la circonférence. Il y a là comme une respiration, entre le point central et la circonférence, entre moi et dieu. |
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KIYA
Inscrit le: 20 Fév 2014 Messages: 2201
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Posté le: Lu 26 Oct 2020 23:55 Sujet du message: |
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Dans ce cas, il me semble que l'illusion - ou je devrais dire la délusion - c'est de confondre le sentiment avec la conscience, et l’irréalité du moi avec l'oubli de soi. |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Ma 27 Oct 2020 11:05 Sujet du message: |
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bonjour Joaquim et KIYA
joaquim a écrit: | KIYA a écrit: | Bonsoir ,
J'ai du mal à comprendre précisément ce qu'est une "conscience séparée". Et du mal à concevoir qu'on puisse tracer une limite entre séparé et non-séparé.
Tout m'apparait plutôt comme un flux continu, même si ma position sur ce flux est variable, tantôt par ici, tantôt par là. D'une certaine manière je dirais que ma position ne me préoccupe pas, car où que je sois, je suis toujours là, et c'est cela pour moi l'essentiel. |
Bonsoir Kiya,
Oui, je suis d’accord avec toi, la conscience n’est jamais ni partielle, ni séparée, mais toujours totale. Elle est tout, et en-dehors d’elle, il n’y a rien. Et pourtant, dans sa propre conscience, on peut se sentir séparé, et même isolé. Si cette expérience de solitude est vécue dans sa plus vive intensité, c’est l’angoisse. L’angoisse, c’est le sentiment aigu d’un isolement inéluctable. Qu’est-ce qui fait qu’un sentiment — le sentiment de séparation — prenne le pas sur la conscience elle-même, et fasse perdre de vue sa dimension englobante ? C’est qu’on s’identifie à quelque chose, à un sentiment, à un élément présent dans la conscience.
En disant cela, j'établis implicitement une distinction entre moi et ma conscience. La conscience ne peut pas cesser d’être totale. Mais moi, je peux m'identifier à un élément élément présent dans ma conscience. Ce que fait Frank Terreaux, c’est qu’il considère ce moi-là comme une simple illusion, et la conscience comme l'unique réalité. Pour ma part, moi et ma conscience coïncident lorsque je découvre qui je suis. Mais cette découverte ne passe pas par l’exclusion de moi, comme si je n’étais qu’une illusion. Je suis le point au centre du cercle. La conscience, c’est la circonférence. Il y a là comme une respiration, entre le point central et la circonférence, entre moi et dieu. |
Tu parles de distinction entre le moi et la conscience,
Serais -tu d’accord pour dire que cette distinction n’est pas réelle mais n’est qu’une impression,
impression car il ne peut pas y avoir deux mais toujours un , la dualité n’étant que dans la pensée et non dans la réalité.
Tu le suggères d’ailleurs quand tu écris : "Pour ma part, moi et ma conscience coïncident lorsque je découvre qui je suis"
C’est-à-dire lorsqu’on s’appréhende soi-même en tant que réalité.
Alors effectivement la distinction entre soi et notre conscience nous est impossible .
dire que la conscience est l’unique réalité n’implique pas que le moi soit une illusion et en tant que tel doit être exclu mais signifie simplement que le moi n’est pas autre que la conscience .
la conscience est l’essence et la réalité du moi ,
Tu parles d’identification à un sentiment ou à un élément présent dans sa conscience , là encore parler d’identification n’est qu’une impression , pas la réalité.
On "n’a" pas un sentiment ou une pensée auquel on s’identifierait, on "est" ce sentiment ou cette pensée car encore une fois il n’ y a pas deux mais un
L’idée d’identification appartient à la dualité et donc à la pensée .
En parlant de « moi et Dieu » tu as l’air de faire du moi une réalité distincte de Dieu, une substance, une entité
De mon coté je ne vois pas de différence réelle mais ce que j’appelle une distinction modale , le terme de modal me permettant de me passer du terme « illusion » qui relève aussi de la dualité.
Les pensées, les sentiments manifestent la conscience
et le moi c’est la conscience en activité , il n’est donc pas autre que cette conscience.
Toute activité et manifestation limite la conscience , telle est l’individualité.
Lorsque la conscience individuelle ( le moi ) cesse son activité, elle se retrouve comme conscience illimitée, Dieu.
Le passage du moi à la conscience ne se fait pas par désidentification mais par relâchement, lâcher prise , arrêt de l’activité,
ce qui permet à la conscience de reposer en elle-même
et c’est dans ce repos qu’elle se retrouve vraiment elle-même .
Comme je l’ai déjà écrit, le moi c’est le Soi en mouvement
Et le Soi , c’est le moi au repos ,
Cette formulation n’implique aucune dualité ou distinction réelle entre la conscience et le moi
mais deux manières d’être d’une même réalité : le repos et le mouvement
on peut voir cela aussi comme une respiration.
respiration entre un moment contracté ( le centre ) et un moment décontracté ( la circonférence).
lorsque qu'on se sent "centre" on se distingue de la circonférence ( Dieu, conscience, monde )
lorsque qu'on se sent circonférence, il n' y a plus de cercle, de centre , le centre est partout, le cercle a éclaté et est devenue ligne infinie
on peut vivre tout cela sans dualité, passer de l'un à l'autre sans crispation, dans l'acceptation "de ce qui est "
joel _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8645 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 27 Oct 2020 17:59 Sujet du message: |
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Bonsoir Joel !
S'il y a un sentiment qui naît, il est provoqué par un objet, auquel, on s'identifie, peut-être, avec persistance ... et, d'où vient cet objet dans la Conscience !? |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4333 Localisation: paris
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Posté le: Ma 27 Oct 2020 21:17 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Bonsoir Joel !
S'il y a un sentiment qui naît, il est provoqué par un objet, auquel, on s'identifie, peut-être, avec persistance ... et, d'où vient cet objet dans la Conscience !? |
ce sont des formes de la conscience, ce qu'on appelle des représentations
le corps a des sensations et l'esprit les transforme en objet ( la perception) _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5670 Localisation: Suisse
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Posté le: Me 28 Oct 2020 20:55 Sujet du message: |
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Bonsoir Joel,
riseohms a écrit: | Tu parles de distinction entre le moi et la conscience,
Serais -tu d’accord pour dire que cette distinction n’est pas réelle mais n’est qu’une impression,
impression car il ne peut pas y avoir deux mais toujours un , la dualité n’étant que dans la pensée et non dans la réalité.
Tu le suggères d’ailleurs quand tu écris : "Pour ma part, moi et ma conscience coïncident lorsque je découvre qui je suis"
C’est-à-dire lorsqu’on s’appréhende soi-même en tant que réalité.
Alors effectivement la distinction entre soi et notre conscience nous est impossible .
dire que la conscience est l’unique réalité n’implique pas que le moi soit une illusion et en tant que tel doit être exclu mais signifie simplement que le moi n’est pas autre que la conscience .
la conscience est l’essence et la réalité du moi ,
Tu parles d’identification à un sentiment ou à un élément présent dans sa conscience , là encore parler d’identification n’est qu’une impression , pas la réalité.
On "n’a" pas un sentiment ou une pensée auquel on s’identifierait, on "est" ce sentiment ou cette pensée car encore une fois il n’ y a pas deux mais un
L’idée d’identification appartient à la dualité et donc à la pensée .
En parlant de « moi et Dieu » tu as l’air de faire du moi une réalité distincte de Dieu, une substance, une entité
De mon coté je ne vois pas de différence réelle mais ce que j’appelle une distinction modale , le terme de modal me permettant de me passer du terme « illusion » qui relève aussi de la dualité.
Les pensées, les sentiments manifestent la conscience
et le moi c’est la conscience en activité , il n’est donc pas autre que cette conscience.
Toute activité et manifestation limite la conscience , telle est l’individualité.
Lorsque la conscience individuelle ( le moi ) cesse son activité, elle se retrouve comme conscience illimitée, Dieu.
Le passage du moi à la conscience ne se fait pas par désidentification mais par relâchement, lâcher prise , arrêt de l’activité,
ce qui permet à la conscience de reposer en elle-même
et c’est dans ce repos qu’elle se retrouve vraiment elle-même .
Comme je l’ai déjà écrit, le moi c’est le Soi en mouvement
Et le Soi , c’est le moi au repos ,
Cette formulation n’implique aucune dualité ou distinction réelle entre la conscience et le moi
mais deux manières d’être d’une même réalité : le repos et le mouvement
on peut voir cela aussi comme une respiration.
respiration entre un moment contracté ( le centre ) et un moment décontracté ( la circonférence).
lorsque qu'on se sent "centre" on se distingue de la circonférence ( Dieu, conscience, monde )
lorsque qu'on se sent circonférence, il n' y a plus de cercle, de centre , le centre est partout, le cercle a éclaté et est devenue ligne infinie
on peut vivre tout cela sans dualité, passer de l'un à l'autre sans crispation, dans l'acceptation "de ce qui est " |
Nous sommes toujours immergés dans un paysage — extérieur et intérieur à la fois. Ou plutôt, nous sommes toujours au centre d’un paysage. Le paysage au centre duquel nous nous trouvons, c’est la réalité. On peut se dire à un certain moment que le paysage dans lequel on était tout-à-l’heure n’était pas la réalité, qu’on n’avait pas bien vu les choses, qu’on était sous le charme d'une impression trompeuse. Cette constatation ne saurait pourtant frapper le paysage précédent d’irréalité ; parce que ce n’est pas le paysage précédent qui s’avère alors irréel, mais le paysage précédent tel qu’il apparaît dans le paysage actuel. On est toujours dans le paysage actuel, et ce paysage actuel est la réalité. Toute la réalité. Il n’existe aucune réalité en dehors du paysage actuel.
Dire que nous sommes au centre d’un paysage, c’est distinguer un moi, qui est le centre, et une périphérie, qui est le paysage. La caractéristique du moi, c’est qu’il est toujours identique à lui-même. Il est ce qui demeure identique à lui-même lorsque tout change. Alors que le paysage, c’est ce qui toujours change.
Ce que dit Frank Terreaux, c’est que le fait de se croire être le centre du paysage est une illusion, et qu’une fois qu’on s’est débarrassé de cette illusion, on est le paysage, et donc la réalité. C’est le discours de la vision sans tête : ce qui est vu devient réel à partir du moment où on supprime celui qui le voit. Ou plus précisément, c'est le fait même de voir qui est la réalité.
Ce que tu dis, Joel, c’est qu’il n’y a pas de distinction entre le centre et la périphérie. Ou tout au moins pas de distinction autre que modale. Le centre est la conscience immobile, et le paysage la conscience en mouvement. Et il suffit donc de revenir à l’immobilité du centre pour retrouver la réalité. Tu ne dis pas qu'il faut supprimer le centre, mais qu'il faut revenir à son immobilité.
Pour ma part, l’éveil, c’est ce moment insensé où le centre immobile — dont l’immobilité garantit la permanence de mon sentiment d’identité, de ma réalité non changeante au milieu du changement permanent — se met à bouger, à vivre, et que la vie qu’il opère, c’est la création de l’être. Et c'est aussi la découverte simultanée que cette vie qu’il opère, il l’opère de toute éternité. Moi, le centre immobile de ce monde que je croyais limité à ma propre personne, suis le créateur de l’être. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8645 Localisation: belgique
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Posté le: Je 29 Oct 2020 16:29 Sujet du message: |
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Bonjour Joaquim !
Citation: | suis le créateur de l'être. |
Je ne comprends pas bien ce que tu entends par "être", ici ... cela me semble pouvoir recouvrir beaucoup de choses ... est-ce que cela ne réclame pas l'existence d'une création de quelque chose, alors, après la mort du corps, si tu te découvres être conscience infinie, permanente, sans objet, quid la création de l'être de quelqu'un, de quelque chose ... la création de Soi !? |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 5670 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 30 Oct 2020 0:48 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Bonjour Joaquim !
Citation: | suis le créateur de l'être. |
Je ne comprends pas bien ce que tu entends par "être", ici ... cela me semble pouvoir recouvrir beaucoup de choses ... est-ce que cela ne réclame pas l'existence d'une création de quelque chose, alors, après la mort du corps, si tu te découvres être conscience infinie, permanente, sans objet, quid la création de l'être de quelqu'un, de quelque chose ... la création de Soi !? |
Bonsoir daniel,
On pense généralement que l’être est quelque chose qui nous serait donné. On pense qu’on vient à l’être, qu’on apparaît dans l’être, comme quelque chose apparaît au milieu d’une scène qui lui préexisterait. Or ce que l’éveil révèle, c’est que l’être n’est pas un donné, c’est un acte, et cet acte, c’est très précisément "je" qui l’accomplit. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 8645 Localisation: belgique
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Posté le: Ve 30 Oct 2020 1:54 Sujet du message: |
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Oh, ben oui, évidemment, comment je n'avais pas fait le lien !? |
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sèpher
Inscrit le: 31 Oct 2011 Messages: 1384 Localisation: paris
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Posté le: Sa 31 Oct 2020 22:20 Sujet du message: |
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Bonjour Joaquim
joaquim a écrit: |
Pour ma part, l’éveil, c’est ce moment insensé où le centre immobile — dont l’immobilité garantit la permanence de mon sentiment d’identité, de ma réalité non changeante au milieu du changement permanent — se met à bouger, à vivre, et que la vie qu’il opère, c’est la création de l’être. Et c'est aussi la découverte simultanée que cette vie qu’il opère, il l’opère de toute éternité. Moi, le centre immobile de ce monde que je croyais limité à ma propre personne, suis le créateur de l’être. |
J’ai besoin de reformuler avec mes mots ce que tu dis . j’ai l’intuition que je résonne avec ce tu exprimes.
Commençons par la vision sans tête .
La vision sans tête (dans mon expérience) permet de voir qu’il y a un espace qui contient ce que je vois.
Il invite à avoir l’intuition qu’il y a un contenant insaisissable ou apparait du saisissable .
Il y a prise de conscience d’une ouverture infini ,capable d’accueillir ce qui est vu, ou conscientisé.
Cette prise de conscience invite à faire confiance à la non saisie , et permet un abandon, un lâcher prise de celui qui veut savoir et saisir.
Ce lâcher prise totale qui est acceptation de ce qui est et aussi un acte de foi à l’inconnu.
la prochaine étape ( si on peux appeler cela une étape) est ce qui manque dans la vision sans tête , qui je pense est implicite. c’est une révélation .
Révélation d’un Je, d’un sujet vibrant d’Amour .( c’est le christ pour les chrétiens )
l’acceptation , l’ouverture a ce qui EST la matrice qui révèle le je .
comme Marie , vierge et pur qui donne naissance au christ, qui EST Le JE.
en alchimie ont dit qu’il y a l’oeuvre au noir ( abandon à l’inconnu) l’oeuvre au blanc l’acception, le grand OUI ( premier eveil) et l’oeuvre au rouge ( le grand Eveil) la révélation du christ en chacun de nous. de ce dieu vibrant et aimant. Le Verbe ...
nous sommes ce « Je » qui fait un avec ce qui est vu , mais une vison qui ne saisie pas , mais qui se vit dans sa saveur d ‘être , cette saveur d’être c’est l’amour qui rend la vision unitaire et singulière .
ce "Je" est créateur d’être il est aussi Connaissance dans son sens Ethymologique.
je nais avec ce que Je vis et je vois. il y a naissance à chaque instant, création d’être par l’Amour . Je -Amour-Connaissance ne font q’UN.
sèpher _________________ Si l'on vous demande : Quel est le signe de votre Père qui est en vous ? Dites-leur : C'est un mouvement et un repos . Thomas (evangile apocryphe) |
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