Regards sur l'éveil
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4334 Localisation: paris
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Posté le: Ma 09 Nov 2021 13:28 Sujet du message: l'état naturel et Soi- 6 |
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Bonjour à tous
après 2 mois d'absence, un petit passage sur le forum
Je voudrais revenir sur ce que j’écrivais sur l’état naturel que je considérais comme équivalent à l’éveil , l’état naturel étant l’état naturel de soi en tant que conscience au repos , la conscience étant alors ouverte au monde, sans filtre
Néanmoins en tant que tel l’état naturel n’est pas la réalité absolue, seule la conscience est l'absolu.
L’état naturel est relatif au mental , il se définit par contraste avec le mental qui, lui ,est agité .
Le mental étant un système de représentations recouvrant la réalité extérieure ,autrement dit, ce qui est .
L’état naturel nous permet de nous dégager du mental qui toujours crée un double, un second à ce qui est .
Joaquim a raison de considérer que l’état naturel ne nous donne accès qu’à "ce qui est ", c'est déjà énorme puisque cela nous permet d’être libre du mental et de ses représentations, de vivre dans la paix et la liberté .
Mais l’état naturel reste toujours valable , il est comme dit Joaquim la dimension yin de l’éveil ( passive ), l’éveil en étant la dimension yang ( active )
J’avais tendance à rejeter toute connaissance et expérience et notamment celle de l’éveil , en oubliant la distinction que je faisais entre une expérience que l’on fait et une connaissance que l’on a et qui appartiennent au monde au moi relatif ( individuel ) et une expérience et une connaissance que l’on est qui concernent le moi absolu ou sujet que l’on est .
Si on regarde ce qui est, par exemple ce qui est concrètement perçu à partir de l’état naturel et donc sans jugement ni mental,
il n’ y a que ce qui est perçu, ce que j’appelle l’un sans second .
il n’ y a pas alors moi et ce qui est perçu mais juste ce qui est perçu , par exemple mon écran actuel et mon salon et rien d’autre
Et du coté de ce qui perçoit, il n' y a plus personne , pas de moi observable , juste un espace vide
Non pas que la personne concrète ( Joël ) soit absente , c’est bien quelqu’un qui constate cette disparition mais une disparition qui n’est que la disparition de l’image mentale de cette personne , l’idée d’un quelqu’un qui regarde quelque chose
ce quelqu’un est purement fictif , c'est un objet en nous alors que l'on est sujet , un sujet n'est pas une chose observable
c'est en ce sens que Sartre distinguait ego et conscience, l’ego pouvant être observé.
, on est alors vision et rien d’autre .
Le moi réel et individuel , bibi, s’est fait transparent , il est devenu rien
il est simplement,
sans se définir ni coller à une image de lui-même.
la lumière de la conscience du soi qu’il est dans son essence peut alors se révéler .
on pourrait dire ,mais c’est une image , que le sens du soi se transfert sur ce qui est perçu , on est alors ce qui est , la totalité du percevant et du perçu.
Mais je constate que ce n’est pas toujours le cas , on peut s’arrêter sur la disparition de l’image de soi remplacée par ce que la VST appelle un espace conscient
c’est « Ce qui est », l’être , il n’ y a que ce qui est , sans idée de soi ou de moi
Mais cette réalité de ce qui est ou de la conscience apparaît bien à quelqu’un sinon personne ne pourrait en parler ,
Mais elle est comme extérieure à soi
, il y a alors moi et la conscience, moi et la présence, moi et cet espace
et ce moi va vouloir être présent à cette présence , s’en rappeler par un acte de présence puis l’oublier , il va alors chercher à la retrouver
c’est comme jouer à cache-cache
la présence est alors appréhendée comme un donné
or un donné est donné à un sujet
la présence donnée n’est que l’objectivation du sujet que l’on est
on est encore ici dans la relation sujet/ objet et donc dans la dualité
la conscience, la présence, l’espace , on n’a pas à le percevoir, on l’est .
il ne s’agit pas de percevoir mais d’être ou d’être perception
la perception comprend à la fois ce qui apparaît et ce qui fait apparaître .
ce qui apparaît objectivement renvoie à une réalité subjective qui fait apparaître les choses
et qui en est comme la condition.
sans le sujet conscient , il n’ y aurait aucun objet, aucun monde
la réalité est donc à la fois subjective et objective , conscience-monde , le monde en est la manifestation
d’ailleurs Le titre en anglais du livre de Nisargardatta « je suis » est « i am that » : je suis cela , je suis cela qui est
La réalité est donc « je suis ce qui est «
Mais en tant que moi individuel ( bibi ) je fais partie de ce qui est,, j’apparais en troisième personne et d’abord aux yeux des autres
Mais en tant que moi en première personne, en tant que je suis , là je ne me limite plus à mon individualité, je ne me perçois plus en tant qu’individu,
je suis tout ce qui est
c’est ce qui est , tout ce que je perçois ici et maintenant qui fait partie de moi , et non l'inverse.
j’en suis la source
Actuellement je lis le chef d’œuvre de Schopenhauer , » le monde comme volonté et comme représentation » ( 2400 pages)
Voici un petit résumé de sa pensée :
La représentation est tout ce qui nous apparaît et la volonté pour lui est à la chose en soi , la réalité
je dis « chose en soi « car sur ce point Schopenhauer est en désaccord avec Kant pour qui la « chose en soi « est inaccessible
alors que pour lui elle est parfaitement accessible mais à l’intérieur au niveau de notre corps en tant que volonté se manifestant.
La représentation est l’objectivation de cette volonté, le monde la manifeste .
Au monde de la représentation appartient la causalité, le fait qu’une chose a toujours une raison qui l’explique
La volonté est l’intériorité du monde mais cette intériorité est sans cause, sans raison ,( Spinoza dirait qu’elle est "cause de soi" )
Cette volonté se manifeste à l’extérieur , elle est la force de la vie qui fait que les êtres persévèrent dans leur être ( Spinoza ) se développent et augmentent leur puissance mais Schopenhauer l’a découvert aussi à l’intérieur, elle se manifeste en nous en tant que volonté individuelle, on peut la ressentir dans notre corps, la volonté de lever le bras par exemple
Cette volonté du moi est aussi la cause de notre malheur car elle s’oppose à la volonté des autres, et le moi est avant tout volonté et désir, avant d’être mental ou représentation
Pour Schopenhauer le bonheur ne peut survenir que dans le non vouloir
car vouloir c’est toujours vouloir autre chose que ce qui est, ce qui est une forme de négation de la réalité ,de ce qui est et donc une division.
la cause de la souffrance est donc cette volonté , la libération de la souffrance vient du renoncement à ce vouloir et donc au moi .
Deux types de personne peuvent accéder à ce bonheur, les artistes et ceux qui aiment l’art ,
dans les moments de contemplation esthétique , on regarde les objets de l’art pour ce qu’ils sont sans les faire rentrer dans des liens de causalité , sans les référer à un autre.,et on est alors en union avec ce que l’on contemple .
et il y a les mystiques qui ont renoncé à leur volonté, et donc à leur moi .
Cette extinction du moi et du désir , c’est le nirvana des bouddhistes dont Schopenhauer est un des premiers à parler en occident
Mais cette disparition du vouloir et du moi , chez Schopenhauer est aussi éveil du sujet connaissant pur qui est alors complètement un avec ce qui est
Il a aussi écrit :
Chacun est heureux quand il est toute chose; et malheureux quand il n'est plus qu'un individu
La disparition de la volonté et du moi individuel et séparé équivaut à l’état naturel
Mais le pur sujet connaissant qui est un avec « tout ce qui est » est l’éveil
Les deux aspects sont bien présents chez Schopenhauer
mais la plupart des gens ne parlent que de la cessation du vouloir et de son supposé pessimisme
c’est une lecture bien incomplète de cet auteur
Si j’ai voulu parler de ce philosophe c’est qu’il montre bien le lien du mental avec la causalité et l’absence de celle-ci au niveau du sujet pur que l’on est
La volonté est la cause de tout ce qui apparaît mais elle même est sans cause
Le sujet connaissant pur n’est autre que la volonté ou le moi au repos ( non vouloir ) autrement dit la conscience.
Il est sans cause ( extérieure ) ou cause de lui-même à chaque instant
Ce sujet est le soi que l’on est, le pur je suis qui est l’essence de notre moi
C’est notre dimension absolue
Et cette dimension ,étant non dépendante du temps et de l’espace, est toujours là .
Elle est véritablement nous-même
Et l’éveil c’est pour moi simplement se sentir soi-même, non pas se percevoir mais s’être
l'erreur serait de prétendre s'avoir
Et on s’aperçoit que le soi que l’on est se connaît toujours ( se perçoit toujours et partout )
Et n’a donc pas besoin de l’intervention de notre moi ( volonté et pensée ) pour cela.
Or ce soi absolu qui se connaît n’est pas un autre que moi , c’est moi
Donc je me connais toujours ( dans ce sens, on est toujours éveillé )
c’est une pure illusion qui nous fait croire que l’on ne se connaît pas ou que l’on n’est pas soi-même
pure illusion car lorsqu’on se retrouve soi-même dans l’éveil , dans la pure présence soi ,on s’aperçoit qu’on avait toujours été soi , même quand on croyait ne pas l’être
, même quand on souffrait dans le cercle vicieux de son mental,
et je note qu’il devient d’autant plus vicieux quand on veut en sortir ,
parce qu’on mentalise tout en ne voulant pas mentaliser et on s’enfonce d’autant plus , on se bloque, et ceci parce qu’on a « l’idée » de la sortie qu’on appelle éveil ou non pensée
à un moment donné le désir d’éveil peut devenir un frein à l’éveil
l’acceptation totale du fait de ne pas être éveillé pourrait nous y mener directement,
et pourtant en même temps on est toujours soi, on est toujours éveillé
c’est quand même fou et étrange .
c'est un mystère total
nous sommes victime d’une illusion, on en parle comme d’un hypnotisme, on est hypnotisé par nos créations
on est hypnotisé par les volutes de fumée de notre cigarette en oubliant que l’on fume .
on prend cette fumée pour la réalité ?
« Dieu est un fumeur de havane « , disait Gainsbourg
, le mystère pour moi est cette illusion
et on ne traite pas une illusion directement car alors on en ferait une réalité,
faire un geste pour la dissiper c’est comme déplacer du vent
le lâcher prise qui nous fait abandonner la saisie et l’effort qui caractérise le moi est ce geste
mais l’illusion ne voile rien
et la cessation de cette illusion ne garantit pas la révélation de la réalité que l’on est.
je m’en suis aperçu avec l’état naturel qui nous libère du mental ou plutôt de notre identification au mental
parfois la présence était là spontanément , c’est ce que j’appelle la dimension active de l’état naturel .
mais le plus souvent c’est sa dimension passive qui domine
c’est à dire la paix, l’immobilité, la liberté, l’absence de division et de manque , certes c'est très agréable , on ne souffre plus.
mais on est vraiment heureux que lorsqu’on se sent pleinement soi ,
car on se sent alors vraiment vivant, dans son axe , aucun doute n’est ici possible, c’est la certitude d’être et être est d’abord être soi
c’est l’idée que l’on est pas soi qui nous enferme dans l’illusion
bien entendu le manque se manifestait, le manque d’être,
mais je le rejetais car le percevais comme une pensée qui apparaissait dans mon espace conscient
mais j’aurais pu aussi le considérer comme une pensée au service de l'être, un appel de l’être , un appel à se réveiller.
il ne s'agit pas de rejeter toute pensée , ou de se méfier de toute pensée
il y a des pensée inspirantes qui viennent de ce qui est au delà des mots et de la pensée
la pensée est un outil, et un outil on peut bien l'utiliser ou mal l'utiliser .
il n' y a pas non plus à se méfier de la raison et des raisonnements
ou à confondre compréhension et intellect
la raison est la présence de l'esprit-un dans notre intellect
son but est de relier , d'établir des rapports et ramener ce qui est épars ( la dualité ) à l'unité , cette unité s'appelle compréhension
chez Spinoza cette compréhension se nomme raison intuitive, elle donne un accès immédiat au réel ( troisième genre de connaissance )
à ce niveau la pensée ne se distingue plus de l'être, la pensée est un attribut de l'être .
Schopenhauer nous montre que le mental est représentions et causalité ( principe de raison suffisante comme on dit en philosophie « tout à une raison, une cause » )
mais la présence que l’on est et qui est la « chose en soi « est sans causalité, a-causale
autrement dit, rien ne peut la provoquer , pas même l’état naturel et encore moins un geste du moi .
le simple fait de vouloir être présent ou de faire un geste de présence suppose déjà la présence.
la présence ne vient pas du fait de cet état naturel
elle peut même survenir chez des gens qui ne sont pas dans cet état naturel ou n'ont jamais rien recherché.
la présence est conditionnée par rien
bien sûr l’absence des représentations du mental facilite la révélation de la présence,
mais il n' y a pas de règles générales, il n' y a que des cas particuliers.
l’état naturel en lui-même ne nous donne accès qu’à ce qui est donné objectivement , de pures représentations, libéré de l’interférence du mental ,qui alors sont perçues comme objectivations de la volonté, dirait Schopenhauer ou comme "modes de la substance" dirait Spinoza
Dieu ,la substance ou la volonté pure, est perçu ou plutôt son reflet dans le monde,
On perçoit l’essence dans les choses apparentes , le non manifesté dans le manifesté, ce sont des moments d’unité entre soi et le monde
Mais ce ne sont que des expériences qui en tant que telles ne durent pas.
ce qui n’est pas perçu c’est le sujet de ces expériences qui lui est toujours là
Ce sujet on ne peut pas le percevoir car alors il ne serait plus ce qui perçoit mais un perçu ( connu ),
on ne peut que l’être .
Mais ,comme je le disais plus haut, un certain savoir de lui-même lui est inhérent , il se sait et donc je me sais toujours
ce sujet absolu ou je suis est la condition de tout ce qui est mais en tant que tel est sans condition
il est cause de tout, il n’est pas créé ou engendré par ce qui est ,c’est plutôt l’inverse , il engendre ce qui est .
comme dirait Spinoza , il est la "cause immanente" des choses du monde ( leur condition ,sans conscience, pas de monde ; sans sujet, pas d’objets ) mais pas la cause effective de ces choses , une chose n’existant que dans une chaine infinie de causes et d’effets .toute chose est à la fois effet et cause .
la réalité n’est donc pas seulement « ce qui est « mais « je suis ce qui est »
j’en viens à la question du geste par rapport à l’éveil
y a t il un geste d’éveil ?
non et oui
je croyais que la présence devait accompagner en permanence l’état naturel puisque celui-ci n’est autre que l’état naturel de la conscience
en fait je me suis aperçu que c’est le cas si je suis consciemment et totalement dans l’état naturel
en fait pour être totalement dans l’état naturel , il faut le vouloir vraiment
une volonté qui émane non pas de la tête mais de tout notre être, voir de notre corps .
la conscience n’est que dans la totalité, des qu’il y a totalité, entièreté il y a conscience
mais si on est à moitié dans l’état naturel c’est-à-dire en se contentant d’être hors du mental, on n’est que dans la passivité
je croyais que l’acceptation de « ce qui est » suffisait mais cette acceptation pour être effective doit être totale et donc consciente
l'acceptation est active ou n'est pas
sinon ce n’est qu’une nouvelle croyance, une attitude, une acceptation mentale, une idéologie, un prétexte pour dormir, une nouvelle stratégie de l'égo
si l’état naturel est non saisie, l’éveil implique une forme nouvelle et très subtile de saisie,, très difficile à mettre en mots
Joaquim en a parlé il y a longtemps
il est question ici de passivité active ou d'activité passive ou de mouvement immobile .
j’ai souvent parlé du non faire et à juste titre par rapport » au faire » du mental qui est effort visée , mouvement
je ne vois pas de cheminement et de geste concernant l’éveil qui par définition s’inscrivent dans l’espace et le temps ,la voie est directe ou pas,
on peut l'appeler aussi non voie.
l’éveil ou la présence n’est pas un geste que le moi « doit ou peut » faire
mais un geste que le moi « est » des qu’il se retrouve en tant que soi
à ce niveau le moi est acte pur, comme il est vision et non pas quelqu’un qui voit quelque chose
c’est pour cela que je ferais la distinction entre un faire qui n’est que mental, un faire qui suppose un savoir, puis une intention puis un acte
et donc du temps
et le « faire » de la conscience qui est instantané, sans distance de temps , sans effort ni mouvement
, le savoir de soi est immédiatement et simultanément volonté de soi et réalisation de soi
on ne devient pas conscient, on l’est ou on ne l’est pas ( dans l’illusion de ne pas l’être ), c'est instantané comme lorsqu’on passe sans transition du rêve au réveil .
aucun lien de cause ou d'effet .
et donc l’acte de présence n’est pas un acte que j’effectue ,
pour cela il faudrait faire appel à la mémoire mentale et donc à une pensée de l’éveil
bref à une mémoire relative à ma personne ( le connu )
l’acte de présence est un acte que je suis .
en fait acte et présence, c'est la même chose .
est-ce moi qui appelle la présence ou elle qui m’appelle ? sans doute les deux
il y a bien une mémoire qui intervient et donc une pensée, mais c’est une mémoire immémoriale
comme dit Franck « c’est sans souvenirs qu’elle se souvient »
c’est une mémoire et une pensée absolue, c’est pourquoi des qu’elle arrive , elle est immédiatement réalisée, sans effort car au delà du temps.
elle arrive toujours par surprise, il faut vraiment ne rien faire et lui faire confiance
être dans la subtilité d’une attente qui n’attend rien comme dit Joaquim
le contrôle de soi cesse complètement, le moi se fait tout petit , tout humble , presque transparent
il vaque à ses occupations et joue simplement son rôle mais calmement , le ciel est alors bleu et le soleil brille
un ,deux , trois … soleil ( mais ce n’est pas un jeu de massacre comme dans "squid game" de Netflix )
le geste de l’éveil n’est pas un geste effectué par le moi mais un geste qu’il est
et à ce niveau ne rien faire et faire c’est équivalent
c’es pourquoi dans mon état naturel je n’ai pas l’impression de faire quelque chose mais je n’ai pas non plus l’impression de ne rien faire ou d’être passif
des qu'on est dans le non mental, dans le vécu on est dans 'l'entre-deux"
les taoistes ont appelé cela le milieu, le Tao
je parlais en 2009 dans mes premiers textes sur le forum non seulement de l’état naturel mais aussi d’auto-reconnaissance de soi sans moi
une auto-reconnaissance qui survient toujours de facon spontanée et en même temps qui est vraiment ce que l'on est, on ne la subit pas de l'extérieur .
on peut aussi s'en détourner et préférer les histoires que l'on se raconte
elles ne sont pas un mal en soi mais deviennent problématiques quand on commence à y croire
l'éveil est toujours là mais il y a l'éveil + les histoires
cette auto-reconnaissance c’est se sentir soi-même sans effort, sans même y penser , sans intervenir.
C’est à la fois un ressenti, un sentiment, un savoir, on pourrait dire un savoir du cœur, direct et intuitif ,c’est immédiat
cette auto-reconnaissance n'est pas vraiment une connaissance, c'est être ce que l'on reconnait, c'est de l'être , être soi
A ce niveau penser à soi, c’est immédiatement l’être , tout y est immédiat
Dans cet absolu pensée et être se rejoignent
C’est à la fois un non savoir et un savoir absolu , l’inconnu qui est en réalité le toujours connu car étant celui qui connaît, le sujet connaissant
ce n’est pas le mental qui décide de rester là mais le désir, on y est tellement mieux
il y a clairement une « décision de soi « mais elle n’est pas mentale , elle émane de la totalité de mon être , c'est plus fort que soi, je veux dire plus fort que notre moi .
en réalité , la volonté , le désir, ce n’est jamais vouloir de quelque chose ou désir d’objet mais volonté de la volonté, , désir du désir
autrement dit ,désir de soi ,vouloir vivre ou amour de la vie ,
même le désir de l'autre est désir de Soi ( dixit Lacan )
le « je suis « absolu étant sa propre cause, se révèle de lui-même sans distance de temps ou d’espace
mais de « lui même « ne veut pas dire qu’il se fait sans nous, sans moi
l’idée de révélation ou de grâce est juste si elle n’est pas appréhendée comme extérieure à soi
la grâce c’est la grâce que l’on s’accorde à soi
la seule chose que l’on puisse faire c’est se dégager du mental
mais on ne peut rien faire concernant la conscience
sauf se rendre transparent pour laisser sa lumière nous traverser , éventuellement
on ouvre la fenêtre et le vent de l’Esprit souffle où il veut
mais il n’est pas à l’extérieur de nous, il est nous
il arrive toujours par surprise , en fait il n’arrive pas, il est toujours là.
il est ce que l’on est ,là où l’on est : soi, moi
En fait actuellement je ne fais absolument rien , je suis dans mon état naturel mais je constate aussi que je suis totalement moi-même ,pur je suis
ça n’implique pas la disparition du mental et de l’ego, celui-ci vit sa vie
il n’est et n’a jamais été un obstacle car rien ne peut voiler le soi que l’on est.
ce qui a disparu c’est la croyance que le moi et le mental sont un obstacle et voilent le soi ,
je n’ai même plus besoin de l’idée d’éveil
l’éveil est le soleil
on est le soleil
et par définition le soleil est au-dessus des nuages qui ne peuvent donc pas le voiler
le soleil est "définitif ", pas les nuages .
c’est la croyance d’être un individu ,sur terre en dessous des nuages qui crée l’illusion de la séparation .
si l’éveil est le fait d’être le soi et donc le soleil
on ne peut jamais le perdre .
le mental en lui-même ne peut pas le voiler
ce qui le voile ce sont uniquement des croyances du mental et non pas le mental en lui-même .
on peut tout à fait être dans son mental sans rien croire .
une croyance, c'est par exemple l’idée d’être quelqu’un de séparé du monde , l’idée d’être un moi distinct de ce qui est
alors que l’on est en réalité tout .
l’illusion n’est pas le monde ni le mental
l’illusion n’est pas la représentation puisque celle-ci est réelle ( une réalité modale, une manière d'être ) en tant qu’elle exprime et manifeste l’être, la conscience
l’illusion c’est l’idée de séparation
le monde est présence qui se re-présente sous les formes que l’on perçoit
et en ce sens je suis le monde
« je suis «
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même
Dernière édition par riseohms le Me 10 Nov 2021 9:42; édité 5 fois |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Ma 09 Nov 2021 21:50 Sujet du message: |
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Très beau texte, Joël, merci !
Je n’ai pas encore tout lu — je n’arrive pas à lire d’un coup quelque chose d’aussi dense, mais je relève ce qui m’a plu, là où j’en suis.
riseohms a écrit: | la conscience, la présence, l’espace , on n’a pas à le percevoir, on l’est .
il ne s’agit pas de percevoir mais d’être ou d’être perception
la perception comprend à la fois ce qui apparaît et ce qui fait apparaître .
ce qui apparaît objectivement renvoie à une réalité subjective qui fait apparaître les choses
et qui en est comme la condition.
sans le sujet conscient , il n’ y aurait aucun objet, aucun monde |
riseohms a écrit: | Ce sujet est le soi que l’on est, le pur je suis qui est l’essence de notre moi
C’est notre dimension absolue
Et cette dimension ,étant non dépendante du temps et de l’espace, est toujours là .
Elle est véritablement nous-même
Et l’éveil c’est pour moi simplement se sentir soi-même, non pas se percevoir mais s’être
l'erreur serait de prétendre s'avoir
Et on s’aperçoit que le soi que l’on est se connaît toujours ( se perçoit toujours et partout )
Et n’a donc pas besoin de l’intervention de notre moi ( volonté et pensée ) pour cela.
Or ce soi absolu qui se connaît n’est pas un autre que moi , c’est moi
Donc je me connais toujours ( dans ce sens, on est toujours éveillé ) |
riseohms a écrit: | c’est une pure illusion qui nous fait croire que l’on ne se connaît pas ou que l’on n’est pas soi-même
pure illusion car lorsqu’on se retrouve soi-même dans l’éveil , dans la pure présence soi ,on s’aperçoit qu’on avait toujours été soi , même quand on croyait ne pas l’être
, même quand on souffrait dans le cercle vicieux de son mental, |
riseohms a écrit: | c’est l’idée que l’on est pas soi qui nous enferme dans l’illusion
bien entendu le manque se manifestait, le manque d’être,
mais je le rejetais car le percevais comme une pensée qui apparaissait dans mon espace conscient
mais j’aurais pu aussi le considérer comme une pensée au service de l'être un appel de l’être , un appel à se réveiller |
riseohms a écrit: | et donc l’acte de présence n’est pas un acte que j’effectue ,
pour cela il faudrait faire appel à la mémoire mentale et donc à une pensée de l’éveil
bref à une mémoire relative à ma personne ( le connu )
l’acte de présence est un acte que je suis .
en fait acte et présence, c'est la même chose . |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4334 Localisation: paris
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Posté le: Ma 09 Nov 2021 22:02 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Très beau texte, Joël, merci !
Je n’ai pas encore tout lu — je n’arrive pas à lire d’un coup quelque chose d’aussi dense, mais je relève ce qui m’a plu, là où j’en suis.
riseohms a écrit: | la conscience, la présence, l’espace , on n’a pas à le percevoir, on l’est .
il ne s’agit pas de percevoir mais d’être ou d’être perception
la perception comprend à la fois ce qui apparaît et ce qui fait apparaître .
ce qui apparaît objectivement renvoie à une réalité subjective qui fait apparaître les choses
et qui en est comme la condition.
sans le sujet conscient , il n’ y aurait aucun objet, aucun monde |
riseohms a écrit: | Ce sujet est le soi que l’on est, le pur je suis qui est l’essence de notre moi
C’est notre dimension absolue
Et cette dimension ,étant non dépendante du temps et de l’espace, est toujours là .
Elle est véritablement nous-même
Et l’éveil c’est pour moi simplement se sentir soi-même, non pas se percevoir mais s’être
l'erreur serait de prétendre s'avoir
Et on s’aperçoit que le soi que l’on est se connaît toujours ( se perçoit toujours et partout )
Et n’a donc pas besoin de l’intervention de notre moi ( volonté et pensée ) pour cela.
Or ce soi absolu qui se connaît n’est pas un autre que moi , c’est moi
Donc je me connais toujours ( dans ce sens, on est toujours éveillé ) |
riseohms a écrit: | c’est une pure illusion qui nous fait croire que l’on ne se connaît pas ou que l’on n’est pas soi-même
pure illusion car lorsqu’on se retrouve soi-même dans l’éveil , dans la pure présence soi ,on s’aperçoit qu’on avait toujours été soi , même quand on croyait ne pas l’être
, même quand on souffrait dans le cercle vicieux de son mental, |
riseohms a écrit: | c’est l’idée que l’on est pas soi qui nous enferme dans l’illusion
bien entendu le manque se manifestait, le manque d’être,
mais je le rejetais car le percevais comme une pensée qui apparaissait dans mon espace conscient
mais j’aurais pu aussi le considérer comme une pensée au service de l'être un appel de l’être , un appel à se réveiller |
riseohms a écrit: | et donc l’acte de présence n’est pas un acte que j’effectue ,
pour cela il faudrait faire appel à la mémoire mentale et donc à une pensée de l’éveil
bref à une mémoire relative à ma personne ( le connu )
l’acte de présence est un acte que je suis .
en fait acte et présence, c'est la même chose . |
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😀 merci pour ta lecture
content que tu l’ai appréciée _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Me 10 Nov 2021 20:25 Sujet du message: |
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Bonjour Joël,
J’ai terminé ton long et beau texte. Il m’a fait très plaisir, parce que j’ai l’impression que, cette fois, nous nous comprenons.  |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4334 Localisation: paris
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Posté le: Me 10 Nov 2021 20:36 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Bonjour Joël,
J’ai terminé ton long et beau texte. Il m’a fait très plaisir, parce que j’ai l’impression que, cette fois, nous nous comprenons.  |
je le pense aussi 😀 _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Me 10 Nov 2021 20:48 Sujet du message: |
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Dans l'Essai que j'avais écrit 10 ans après l'éveil, j'avais cité un passage de Schopenhauer tiré du «Monde comme Volonté et comme Représentation» — je n’avais pas lu tout le livre, j’étais bien trop paresseux pour ça, mais le personnage me fascinait, je m’étais procuré le livre, et en le parcourant, j’étais tombé sur ce passage, qui disait, en des mots bien plus élaborés, ce que je voulais dire moi-même :
« Lorsque, s’élevant par la force de l’intelligence, on renonce à considérer les choses de façon vulgaire ; lorsqu’on cesse de rechercher à la lumière des différentes expressions du principe de raison les seules relations des objets entre eux, relations qui se réduisent toujours, en dernière analyse, à la relation des objets avec notre volonté propre, c’est-à-dire lorsqu’on ne considère plus ni le lieu, ni le temps, ni le pourquoi, ni l’à-quoi-bon des choses, mais purement et simplement leur nature ; lorsqu’en outre on ne permet plus ni à la pensée abstraite, ni aux principes de la raison, d’occuper la conscience, mais qu’au lieu de tout cela, on tourne toute la puissance de son esprit vers l’intuition ; lorsqu’on s’y engloutit tout entier et que l’on remplit toute sa conscience de la contemplation paisible d’un objet naturel actuellement présent, paysage, arbre, rocher, édifice, ou tout autre; du moment qu’on se perd dans cet objet, comme disent avec profondeur les Allemands, c’est-à-dire du moment qu’on oublie son individu, sa volonté et qu’on ne subsiste que comme sujet pur, comme clair miroir de l’objet, de telle façon que tout se passe comme si l’objet existait seul, sans personne qui le perçoive, qu’il soit impossible de distinguer le sujet de l’intuition elle-même et que celle-ci comme celui-là se confondent en un seul être, en une seule conscience entièrement occupée et remplie par une vision unique et intuitive; lorsqu’enfin l’objet s’affranchit de toute relation avec ce qui n’est pas lui et le sujet, de toute relation avec la volonté : alors, ce qui est ainsi connu, ce n’est plus la chose particulière, en tant que particulière, c’est l’Idée, la forme éternelle, l’objectivité immédiate de la volonté ; à ce degré par suite, celui qui est ravi dans cette contemplation n’est plus un individu (car l’individu s’est anéanti dans cette contemplation même), c’est le sujet connaissant pur, affranchi de la volonté, de la douleur et du temps ».
Arthur SCHOPENHAUER, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, PUF, Paris, 1966, § 34, pp. 230-231. |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4334 Localisation: paris
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Posté le: Me 10 Nov 2021 20:59 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Dans l'Essai que j'avais écrit 10 ans après l'éveil, j'avais cité un passage de Schopenhauer tiré du «Monde comme Volonté et comme Représentation» — je n’avais pas lu tout le livre, j’étais bien trop paresseux pour ça, mais le personnage me fascinait, je m’étais procuré le livre, et en le parcourant, j’étais tombé sur ce passage, qui disait, en des mots bien plus élaborés, ce que je voulais dire moi-même :
« Lorsque, s’élevant par la force de l’intelligence, on renonce à considérer les choses de façon vulgaire ; lorsqu’on cesse de rechercher à la lumière des différentes expressions du principe de raison les seules relations des objets entre eux, relations qui se réduisent toujours, en dernière analyse, à la relation des objets avec notre volonté propre, c’est-à-dire lorsqu’on ne considère plus ni le lieu, ni le temps, ni le pourquoi, ni l’à-quoi-bon des choses, mais purement et simplement leur nature ; lorsqu’en outre on ne permet plus ni à la pensée abstraite, ni aux principes de la raison, d’occuper la conscience, mais qu’au lieu de tout cela, on tourne toute la puissance de son esprit vers l’intuition ; lorsqu’on s’y engloutit tout entier et que l’on remplit toute sa conscience de la contemplation paisible d’un objet naturel actuellement présent, paysage, arbre, rocher, édifice, ou tout autre; du moment qu’on se perd dans cet objet, comme disent avec profondeur les Allemands, c’est-à-dire du moment qu’on oublie son individu, sa volonté et qu’on ne subsiste que comme sujet pur, comme clair miroir de l’objet, de telle façon que tout se passe comme si l’objet existait seul, sans personne qui le perçoive, qu’il soit impossible de distinguer le sujet de l’intuition elle-même et que celle-ci comme celui-là se confondent en un seul être, en une seule conscience entièrement occupée et remplie par une vision unique et intuitive; lorsqu’enfin l’objet s’affranchit de toute relation avec ce qui n’est pas lui et le sujet, de toute relation avec la volonté : alors, ce qui est ainsi connu, ce n’est plus la chose particulière, en tant que particulière, c’est l’Idée, la forme éternelle, l’objectivité immédiate de la volonté ; à ce degré par suite, celui qui est ravi dans cette contemplation n’est plus un individu (car l’individu s’est anéanti dans cette contemplation même), c’est le sujet connaissant pur, affranchi de la volonté, de la douleur et du temps ».
Arthur SCHOPENHAUER, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, PUF, Paris, 1966, § 34, pp. 230-231. |
oui c’est super et tellement moderne
dans le livre il y a pleins de passages comme celui-ci , les universitaires semblent ignorer ce schopenhauer là pour ne retenir que sa vision tragique ,absurde et pessimiste de la vie
et elle peut l’être quand on reste soumis à la volonté dans le sens qu’îl l’entend
ils ont oublié ses textes sur l’art , sur le bouddhisme et sur la contemplation pure par le sujet connaissant.
ce texte aurait pu être écrit sur le forum
quand on pense que ça date de la moitié du 19e siècle
schopenhauer fut l’inspirateur et le maître de nietzsche
dans le livre , il utilise le concept d’idée dans le sens platonicien
tirer de la contemplation de tel objet ou être son idée générale et universelle, l’idée d’homme en contemplant tel homme ,
je trouve qu’il aurait pu aller plus loin
comme le fait Spinoza pour qui les idées , les essences éternelles sont toutes singulières .
ainsi il existe une idée éternelle de joaquim en Dieu.
pour Spinoza : « la connaissance de Dieu passe par la connaissance des choses singulières « _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Je 11 Nov 2021 20:00 Sujet du message: |
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Bonjour à tous,
Lorsque tu dis, Joël :
riseohms a écrit: | et donc l’acte de présence n’est pas un acte que j’effectue ,
pour cela il faudrait faire appel à la mémoire mentale |
tu assimile "acte" à la production d’une action, selon un schéma d’exécution. Évidemment, l'acte de présence n’est pas cela. L’acte par lequel je réalise que je suis, se déroule en effet sans mémoire, car dans cette opération, le fait que je sois, n’est pas un contenu de mémoire, mais c’est quelque chose d'absolument originel. C'est ce qu'on appelle le sentiment d'identité. La certitude que j’ai d’être moi-même dans l’acte de présence n’est pas mentale, elle est lumineuse, transparente. Dans l’acte de présence, je me fais transparent à moi-même, ma présence s’illumine en même temps qu’elle se révèle lumière. L’acte de présence est l'acte le plus éminent que je puisse accomplir, celui qui me fait être — non pas être un objet dans le monde, mais être l’être.
riseohms a écrit: | est-ce moi qui appelle la présence ou elle qui m’appelle ? sans doute les deux
il y a bien une mémoire qui intervient et donc une pensée, mais c’est une mémoire immémoriale
comme dit Franck « c’est sans souvenirs qu’elle se souvient »
c’est une mémoire et une pensée absolue, c’est pourquoi des qu’elle arrive , elle est immédiatement réalisée, sans effort car au delà du temps.
elle arrive toujours par surprise, il faut vraiment ne rien faire et lui faire confiance
être dans la subtilité d’une attente qui n’attend rien comme dit Joaquim
le contrôle de soi cesse complètement, le moi se fait tout petit , tout humble , presque transparent
il vaque à ses occupations et joue simplement son rôle mais calmement , le ciel est alors bleu et le soleil brille
un ,deux , trois … soleil |
La présence dont tu parles ici me semble un peu différente de celle qui procède de l’acte d’être : c’est cette présence qui semble manquer quant il y a manque à être. Là, en effet, il y a comme une mémoire de la présence, de cette présence apparemment absente, comme si on était absent à soi-même, et qu’on se languissait de se retrouver entier. Cette mémoire-là est en effet très particulière, car ce n’est pas son souvenir qui nous rappelle qu'elle nous manque, mais le manque lui-même qui s’impose à nous, sans que nous ne parvenions pour autant à en faire revivre réellement le souvenir.
Lorsque nous subissons ce manque, nous sommes emportés par le flot des pensées qui se déroulent sans fin, incapables de remonter à la source, dans le sans-temps. Et donc en effet, lorsqu'au détour d'une pensée, on débouche dans le sans-temps, c’est une surprise, tout-à-coup le soleil est là, tout-à-coup la transparence avec soi est rétablie, on est la lumière, atemporelle. Ce geste-là, celui de redevenir transparent à soi-même, n’est pas un geste que le moi peut accomplir : il doit au contraire s’effacer, se faire transparent, pour que la lumière soit.
La présence qui semble manquer lorsqu’on n’est que l’ombre de soi-même, je l’appellerais Dieu. Lorsqu’on est dans l’ombre, on ne peut pas revenir par ses propres forces à la lumière, parce que ses propres forces ne sont capables de produire que de l’ombre. Il nous faut l’action de la grâce. La grâce vient répondre à nos efforts visant à cesser de faire de l’ombre, elle nous permet de devenir transparent. On ne peut pas se faire soi-même transparent — on ne peut pas se faire disparaître soi-même — mais aussitôt qu’on est touché par la grâce, on retrouve sa transparence, ou plutôt on se découvre transparent à soi, à cette lumière que l’on est vraiment.
Cédric, ici a écrit: | Pour reprendre ton terme et notre apparent désaccord : il n'y a pas de "geste" à faire, je ne vois pas de geste à faire, pas d' "Autre" non plus. Il n'y a que MOI. Moi dans le sens le plus ouvert qui soit, je ne parle pas ici d'identités évidemment. Je parle du Moi fondamental. Ce Moi est du connu en acte.
Il n'y a pas de "résultat" qui serait détaché de l'acte. Pas de connu détaché de l'acte de connaître. Pas d'être qui serait détaché de l'acte d'être. |
Cédric a écrit: | Je dirais que l' identification est à l' "arrière-plan". C'est comme si l' "arrière-plan" et "l'avant-plan" avaient été intervertis. Pas par 'mon' geste, pas par une volonté personnelle, pas par 'les petits bras mentaux de Cédric', mais ça s'est produit par/dans Moi (avec une majuscule), déplaçant le précédent avant-plan à l'arrière-plan et vice-versa.
L'identification existe toujours, mais à l'arrière-plan, comme atténué, distant. L'avant-plan est totalement habité par Moi. Il n'y a plus aucun geste à faire, il n'est même plus POSSIBLE de faire un geste !
Et il n'y a jamais eu aucune volonté personnelle d'intervertir les plans. Je ne l'ai jamais voulu ni cherché. |
Pour toi, Cédric, il n’y a jamais manque à être. Tu as été touché par la grâce, le geste du retournement de l’ombre à la lumière s’est effectué une fois pour toutes, et depuis lors — un «depuis lors» qui n’est pas clairement situé dans le temps, car pour toi, il n’y a pas eu d’effet surprise — tu es en permanence la lumière.
Je peux concevoir cela. Je peux concevoir que lorsqu’on a basculé dans la lumière, on puisse ne pas retomber dans l’ombre. D’autant que lorsqu’on est lumière, on ne conçoit pas qu’il soit possible de redevenir ombre, au même titre que lorsqu’on est ombre, on ne conçoit pas qu’il soit possible de devenir lumière. Je pense que c’est possible, comme il est possible pour un satellite de tourner autour de la terre sans plus jamais tomber. De s’extraire définitivement de l’attraction terrestre. Comme tu te serais extrait définitivement de l’attraction de l’ombre. Parce que l’ombre exerce une attraction. C’est le mental qui crée cela. Nous ne sommes pas immergés de manière totale dans l’instant présent — le non-temps — comme le sont les animaux, nous pouvons nous en extraire pour nous perdre dans nos pensées et nos souvenirs. Plus encore, nous pouvons prendre l’image que nous nous construisons de la réalité pour la réalité elle-même. Cette puissance d’attraction est très forte. Tout ce que l’on a vécu, fatalement, coagule sous forme de connaissance et de souvenir. C’est toujours là, la coquille est intacte, elle a tout l’aspect de la réalité, mais elle a perdu son contenu vivant. Pour redonner vie à la vie, il faut sortir de la coquille — elle n’est que l’ombre de la vie, son cadavre — et prendre le risque d’être. Il semble que tu n’aies pas besoin de ce manège, Cédric, tu n'as pas besoin de te faire présence, parce que pour toi, même ce que j’appelle l’ombre — les représentations, les jugements, les souvenirs, les pensées qui défilent malgré soi — tu les considèrent comme faisant partie de la même lumière que tout le reste. Autant je peux concevoir qu’on puisse demeurer dans la lumière, autant je ne peux pas concevoir qu’on puisse prendre l’ombre pour la lumière.
Se croire une ombre, c’est l’illusion fondamentale. L’éveil, c’est réaliser qu’on est lumière. Mais croire qu’il n’existe pas d’ombre, et que tout n’est que lumière, cela me semble une nouvelle forme d’illusion. |
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Cédric
Inscrit le: 26 Juin 2021 Messages: 1413
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Posté le: Je 11 Nov 2021 20:47 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: |
Cédric, ici a écrit: | Pour reprendre ton terme et notre apparent désaccord : il n'y a pas de "geste" à faire, je ne vois pas de geste à faire, pas d' "Autre" non plus. Il n'y a que MOI. Moi dans le sens le plus ouvert qui soit, je ne parle pas ici d'identités évidemment. Je parle du Moi fondamental. Ce Moi est du connu en acte.
Il n'y a pas de "résultat" qui serait détaché de l'acte. Pas de connu détaché de l'acte de connaître. Pas d'être qui serait détaché de l'acte d'être. |
Cédric a écrit: | Je dirais que l' identification est à l' "arrière-plan". C'est comme si l' "arrière-plan" et "l'avant-plan" avaient été intervertis. Pas par 'mon' geste, pas par une volonté personnelle, pas par 'les petits bras mentaux de Cédric', mais ça s'est produit par/dans Moi (avec une majuscule), déplaçant le précédent avant-plan à l'arrière-plan et vice-versa.
L'identification existe toujours, mais à l'arrière-plan, comme atténué, distant. L'avant-plan est totalement habité par Moi. Il n'y a plus aucun geste à faire, il n'est même plus POSSIBLE de faire un geste !
Et il n'y a jamais eu aucune volonté personnelle d'intervertir les plans. Je ne l'ai jamais voulu ni cherché. |
Pour toi, Cédric, il n’y a jamais manque à être. Tu as été touché par la grâce, le geste du retournement de l’ombre à la lumière s’est effectué une fois pour toutes, et depuis lors — un «depuis lors» qui n’est pas clairement situé dans le temps, car pour toi, il n’y a pas eu d’effet surprise — tu es en permanence la lumière.
Je peux concevoir cela. Je peux concevoir que lorsqu’on a basculé dans la lumière, on puisse ne pas retomber dans l’ombre. D’autant que lorsqu’on est lumière, on ne conçoit pas qu’il soit possible de redevenir ombre, au même titre que lorsqu’on est ombre, on ne conçoit pas qu’il soit possible de devenir lumière. Je pense que c’est possible, comme il est possible pour un satellite de tourner autour de la terre sans plus jamais tomber. De s’extraire définitivement de l’attraction terrestre. Comme tu te serais extrait définitivement de l’attraction de l’ombre. Parce que l’ombre exerce une attraction. C’est le mental qui crée cela. Nous ne sommes pas immergés de manière totale dans l’instant présent — le non-temps — comme le sont les animaux, nous pouvons nous en extraire pour nous perdre dans nos pensées et nos souvenirs. Plus encore, nous pouvons prendre l’image que nous nous construisons de la réalité pour la réalité elle-même. Cette puissance d’attraction est très forte. Tout ce que l’on a vécu, fatalement, coagule sous forme de connaissance et de souvenir. C’est toujours là, la coquille est intacte, elle a tout l’aspect de la réalité, mais elle a perdu son contenu vivant. Pour redonner vie à la vie, il faut sortir de la coquille — elle n’est que l’ombre de la vie, son cadavre — et prendre le risque d’être. Il semble que tu n’aies pas besoin de ce manège, Cédric, tu n'as pas besoin de te faire présence, parce que pour toi, même ce que j’appelle l’ombre — les représentations, les jugements, les souvenirs, les pensées qui défilent malgré soi — tu les considèrent comme faisant partie de la même lumière que tout le reste. Autant je peux concevoir qu’on puisse demeurer dans la lumière, autant je ne peux pas concevoir qu’on puisse prendre l’ombre pour la lumière.
Se croire une ombre, c’est l’illusion fondamentale. L’éveil, c’est réaliser qu’on est lumière. Mais croire qu’il n’existe pas d’ombre, et que tout n’est que lumière, cela me semble une nouvelle forme d’illusion. |
Je vais reprendre tes images, celles de l' "ombre" et de la "lumière". Et décrire comment je vois et vis les choses à l'aune de ces images.
L'ombre n'a pas disparu. Elle est ombre mais dans la lumière. Je n'ai pas à "sortir de l'ombre" pour me savoir être dans la lumière, être de la lumière.
Donc, il n'y a pas de manège en effet. Pas de manège de "devoir se sortir de l'ombre" ou de "vouloir se tourner vers la lumière" pour sentir un peu de chaleur. La chaleur est intrinsèquement présente partout, dans l'ombre ET la lumière.
JE ne "demeure" pas dans la lumière. Il n'y a pas d'un côté "JE" et de l'autre "la lumière". Je Suis de la lumière, y compris à l'ombre. Sans condition aucune. Je n'ai pas à chercher un "état propice à la lumière", je n'ai pas à chercher des "conditions favorables à l'établissement de lumière et de chaleur", je n'ai pas de geste à faire.
Oui il y a eu une certaine "grâce", car ces "avant-plan" et "arrière-plan" intervertis, ne l'ont pas été par ma volonté personnelle. Par contre, il y a eu totale plongée dans l'ombre, totalement acceptation de l'ombre. Je n'ai rien eu à devoir renier de moi. Je n'ai pas cherché à chasser mon ombre ou à m'éloigner de l'ombre ni à m'approcher de la lumière. Ce qui pourrait peut-être empêcher la grâce ce serait d'avoir peur de son ombre...
J'ai simplement vu/compris/intégré (très très lentement en effet) que la lumière était partout, que j'en étais fait, et que l'ombre était le produit de la lumière. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Je 11 Nov 2021 21:18 Sujet du message: |
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Cédric a écrit: | L'ombre n'a pas disparu. Elle est ombre mais dans la lumière. Je n'ai pas à "sortir de l'ombre" pour me savoir être dans la lumière, être de la lumière. |
Si tu n’as pas à sortir de l’ombre pour te savoir être dans la lumière, ou être de la lumière, c’est alors que le savoir te suffit, et que ce savoir est pour toi équivalent à "être". Si l’ombre est ombre, mais dans la lumière, comme tu dis, alors ce n’est plus réellement de l’ombre, mais une pensée d’ombre. Et en effet, on n’a pas à sortir d’une pensée d’ombre. Parce que la pensée d’ombre se déroule elle-même dans la lumière de la pensée. |
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Cédric
Inscrit le: 26 Juin 2021 Messages: 1413
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Posté le: Ve 12 Nov 2021 10:58 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Cédric a écrit: | L'ombre n'a pas disparu. Elle est ombre mais dans la lumière. Je n'ai pas à "sortir de l'ombre" pour me savoir être dans la lumière, être de la lumière. |
Si tu n’as pas à sortir de l’ombre pour te savoir être dans la lumière, ou être de la lumière, c’est alors que le savoir te suffit, et que ce savoir est pour toi équivalent à "être". Si l’ombre est ombre, mais dans la lumière, comme tu dis, alors ce n’est plus réellement de l’ombre, mais une pensée d’ombre. Et en effet, on n’a pas à sortir d’une pensée d’ombre. Parce que la pensée d’ombre se déroule elle-même dans la lumière de la pensée. |
Tout à fait. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 12 Nov 2021 20:28 Sujet du message: |
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Cédric a écrit: | Tout à fait. |
Merci pour ton honnêteté.  |
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Cédric
Inscrit le: 26 Juin 2021 Messages: 1413
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Posté le: Sa 13 Nov 2021 12:59 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Merci pour ton honnêteté.  |
Merci pour la tienne.
Pour dire deux mots sur la notion d'honnêteté. Je pense que deux personnes peuvent être en désaccord sur des idées, des sujets, y compris essentiels et fondamentaux, en étant l'une et l'autre honnêtes.
L'honnêteté n'empêchera jamais le désaccord, mais elle permet la confrontation amicale et bienveillante des idées, réflexions, pensées, opinions.
Elle permet à l'atmosphère qui entoure la discussion, y compris les désaccords, de rester saine, bienveillante, ouverte.
Et tu es un honnête homme Joaquim.  |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4334 Localisation: paris
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Posté le: Sa 13 Nov 2021 14:14 Sujet du message: |
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bonjour Joaquim, Cédric et à tous
joaquim a écrit: |
Lorsque tu dis, Joël :
riseohms a écrit: | et donc l’acte de présence n’est pas un acte que j’effectue ,
pour cela il faudrait faire appel à la mémoire mentale |
tu assimile "acte" à la production d’une action, selon un schéma d’exécution. Évidemment, l'acte de présence n’est pas cela. L’acte par lequel je réalise que je suis, se déroule en effet sans mémoire, car dans cette opération, le fait que je sois, n’est pas un contenu de mémoire, mais c’est quelque chose d'absolument originel. C'est ce qu'on appelle le sentiment d'identité. La certitude que j’ai d’être moi-même dans l’acte de présence n’est pas mentale, elle est lumineuse, transparente. Dans l’acte de présence, je me fais transparent à moi-même, ma présence s’illumine en même temps qu’elle se révèle lumière. L’acte de présence est l'acte le plus éminent que je puisse accomplir, celui qui me fait être — non pas être un objet dans le monde, mais être l’être. |
entièrement d'accord avec toi, en précisant que le sentiment d'identité dont tu parles , c'est le sentiment " je suis" et non le sentiment " je suis Joël l" qui lui suppose de faire appel à la mémoire, au connu .
de même je partage ce qu'écrit ici Cedric et qui est très bien exprimé
Cédric a écrit: | il n'y a pas de "geste" à faire, je ne vois pas de geste à faire, pas d' "Autre" non plus. Il n'y a que MOI. Moi dans le sens le plus ouvert qui soit, je ne parle pas ici d'identités évidemment. Je parle du Moi fondamental. Ce Moi est du connu en acte.
Il n'y a pas de "résultat" qui serait détaché de l'acte. Pas de connu détaché de l'acte de connaître. Pas d'être qui serait détaché de l'acte d'être |
Joaquim a écrit: | La présence dont tu parles ici me semble un peu différente de celle qui procède de l’acte d’être : c’est cette présence qui semble manquer quant il y a manque à être. Là, en effet, il y a comme une mémoire de la présence, de cette présence apparemment absente, comme si on était absent à soi-même, et qu’on se languissait de se retrouver entier. Cette mémoire-là est en effet très particulière, car ce n’est pas son souvenir qui nous rappelle qu'elle nous manque, mais le manque lui-même qui s’impose à nous, sans que nous ne parvenions pour autant à en faire revivre réellement le souvenir.
Lorsque nous subissons ce manque, nous sommes emportés par le flot des pensées qui se déroulent sans fin, incapables de remonter à la source, dans le sans-temps. Et donc en effet, lorsqu'au détour d'une pensée, on débouche dans le sans-temps, c’est une surprise, tout-à-coup le soleil est là, tout-à-coup la transparence avec soi est rétablie, on est la lumière, atemporelle. Ce geste-là, celui de redevenir transparent à soi-même, n’est pas un geste que le moi peut accomplir : il doit au contraire s’effacer, se faire transparent, pour que la lumière soit.
La présence qui semble manquer lorsqu’on n’est que l’ombre de soi-même, je l’appellerais Dieu. Lorsqu’on est dans l’ombre, on ne peut pas revenir par ses propres forces à la lumière, parce que ses propres forces ne sont capables de produire que de l’ombre. Il nous faut l’action de la grâce. La grâce vient répondre à nos efforts visant à cesser de faire de l’ombre, elle nous permet de devenir transparent. On ne peut pas se faire soi-même transparent — on ne peut pas se faire disparaître soi-même — mais aussitôt qu’on est touché par la grâce, on retrouve sa transparence, ou plutôt on se découvre transparent à soi, à cette lumière que l’on est vraiment. |
, très juste
cette grâce, c'est la conscience que l'on est, c'est soi-même
mais attention de ne pas en faire une extériorité
elle est extérieure à la pensée
mais pas à nous , elle est Soi
Cédric a écrit: | Je dirais que l' identification est à l' "arrière-plan". C'est comme si l' "arrière-plan" et "l'avant-plan" avaient été intervertis. Pas par 'mon' geste, pas par une volonté personnelle, pas par 'les petits bras mentaux de Cédric', mais ça s'est produit par/dans Moi (avec une majuscule), déplaçant le précédent avant-plan à l'arrière-plan et vice-versa.
L'identification existe toujours, mais à l'arrière-plan, comme atténué, distant. L'avant-plan est totalement habité par Moi. Il n'y a plus aucun geste à faire, il n'est même plus POSSIBLE de faire un geste !
Et il n'y a jamais eu aucune volonté personnelle d'intervertir les plans. Je ne l'ai jamais voulu ni cherché. |
ça résonne complètement avec mon vécu.
il n' y a plus aucun mouvement de mon mental, , le moindre mouvement est immédiatement vu et donc cesse
mais il y a bien un renversement intérieur qui réoriente notre esprit à sa source , un renversement qui n'est pas un mouvement et donc ne demande aucun effort .
cette source étant la source de tout mouvement comment un mouvement pourrait opérer un retour ?
, c'est au contraire une diminution du mouvement jusqu'à l’arrêt intégral qui peut réaliser cette immobilité ,
avec la compréhension que cette immobilité a toujours été là ,
elle est ce que l'on est .
Cette immobilité ne peut être qu'immédiate et instantanée.
on n'a jamais vraiment quitté la maison du Père, on l'a juste rêvé..
d'un autre coté il y a comme un choix de l'être qui se fait, j'appelle cela une « décision de soi » qui laisse glisser les mouvements du mental plutôt que de s' y arrêter, cette décision est non mentale, c’est le désir qui en est le moteur, le cœur et non la tête.
c'est pourquoi comme je l'ai écrit ," je ne peux pas dire que je fais quelque chose mais je ne peux pas dire non plus que je ne fais rien "
cet acte de présence que je suis est un mixte passif/ actif assez indéfinissable
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même
Dernière édition par riseohms le Sa 13 Nov 2021 15:01; édité 1 fois |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4334 Localisation: paris
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Posté le: Sa 13 Nov 2021 14:20 Sujet du message: |
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Cédric a écrit: | joaquim a écrit: |
Cédric, ici a écrit: | Pour reprendre ton terme et notre apparent désaccord : il n'y a pas de "geste" à faire, je ne vois pas de geste à faire, pas d' "Autre" non plus. Il n'y a que MOI. Moi dans le sens le plus ouvert qui soit, je ne parle pas ici d'identités évidemment. Je parle du Moi fondamental. Ce Moi est du connu en acte.
Il n'y a pas de "résultat" qui serait détaché de l'acte. Pas de connu détaché de l'acte de connaître. Pas d'être qui serait détaché de l'acte d'être. |
Cédric a écrit: | Je dirais que l' identification est à l' "arrière-plan". C'est comme si l' "arrière-plan" et "l'avant-plan" avaient été intervertis. Pas par 'mon' geste, pas par une volonté personnelle, pas par 'les petits bras mentaux de Cédric', mais ça s'est produit par/dans Moi (avec une majuscule), déplaçant le précédent avant-plan à l'arrière-plan et vice-versa.
L'identification existe toujours, mais à l'arrière-plan, comme atténué, distant. L'avant-plan est totalement habité par Moi. Il n'y a plus aucun geste à faire, il n'est même plus POSSIBLE de faire un geste !
Et il n'y a jamais eu aucune volonté personnelle d'intervertir les plans. Je ne l'ai jamais voulu ni cherché. |
Pour toi, Cédric, il n’y a jamais manque à être. Tu as été touché par la grâce, le geste du retournement de l’ombre à la lumière s’est effectué une fois pour toutes, et depuis lors — un «depuis lors» qui n’est pas clairement situé dans le temps, car pour toi, il n’y a pas eu d’effet surprise — tu es en permanence la lumière.
Je peux concevoir cela. Je peux concevoir que lorsqu’on a basculé dans la lumière, on puisse ne pas retomber dans l’ombre. D’autant que lorsqu’on est lumière, on ne conçoit pas qu’il soit possible de redevenir ombre, au même titre que lorsqu’on est ombre, on ne conçoit pas qu’il soit possible de devenir lumière. Je pense que c’est possible, comme il est possible pour un satellite de tourner autour de la terre sans plus jamais tomber. De s’extraire définitivement de l’attraction terrestre. Comme tu te serais extrait définitivement de l’attraction de l’ombre. Parce que l’ombre exerce une attraction. C’est le mental qui crée cela. Nous ne sommes pas immergés de manière totale dans l’instant présent — le non-temps — comme le sont les animaux, nous pouvons nous en extraire pour nous perdre dans nos pensées et nos souvenirs. Plus encore, nous pouvons prendre l’image que nous nous construisons de la réalité pour la réalité elle-même. Cette puissance d’attraction est très forte. Tout ce que l’on a vécu, fatalement, coagule sous forme de connaissance et de souvenir. C’est toujours là, la coquille est intacte, elle a tout l’aspect de la réalité, mais elle a perdu son contenu vivant. Pour redonner vie à la vie, il faut sortir de la coquille — elle n’est que l’ombre de la vie, son cadavre — et prendre le risque d’être. Il semble que tu n’aies pas besoin de ce manège, Cédric, tu n'as pas besoin de te faire présence, parce que pour toi, même ce que j’appelle l’ombre — les représentations, les jugements, les souvenirs, les pensées qui défilent malgré soi — tu les considèrent comme faisant partie de la même lumière que tout le reste. Autant je peux concevoir qu’on puisse demeurer dans la lumière, autant je ne peux pas concevoir qu’on puisse prendre l’ombre pour la lumière.
Se croire une ombre, c’est l’illusion fondamentale. L’éveil, c’est réaliser qu’on est lumière. Mais croire qu’il n’existe pas d’ombre, et que tout n’est que lumière, cela me semble une nouvelle forme d’illusion. |
Je vais reprendre tes images, celles de l' "ombre" et de la "lumière". Et décrire comment je vois et vis les choses à l'aune de ces images.
L'ombre n'a pas disparu. Elle est ombre mais dans la lumière. Je n'ai pas à "sortir de l'ombre" pour me savoir être dans la lumière, être de la lumière.
Donc, il n'y a pas de manège en effet. Pas de manège de "devoir se sortir de l'ombre" ou de "vouloir se tourner vers la lumière" pour sentir un peu de chaleur. La chaleur est intrinsèquement présente partout, dans l'ombre ET la lumière.
JE ne "demeure" pas dans la lumière. Il n'y a pas d'un côté "JE" et de l'autre "la lumière". Je Suis de la lumière, y compris à l'ombre. Sans condition aucune. Je n'ai pas à chercher un "état propice à la lumière", je n'ai pas à chercher des "conditions favorables à l'établissement de lumière et de chaleur", je n'ai pas de geste à faire.
Oui il y a eu une certaine "grâce", car ces "avant-plan" et "arrière-plan" intervertis, ne l'ont pas été par ma volonté personnelle. Par contre, il y a eu totale plongée dans l'ombre, totalement acceptation de l'ombre. Je n'ai rien eu à devoir renier de moi. Je n'ai pas cherché à chasser mon ombre ou à m'éloigner de l'ombre ni à m'approcher de la lumière. Ce qui pourrait peut-être empêcher la grâce ce serait d'avoir peur de son ombre...
J'ai simplement vu/compris/intégré (très très lentement en effet) que la lumière était partout, que j'en étais fait, et que l'ombre était le produit de la lumière. |
 _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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