geveil
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Posté le: Sa 13 Nov 2021 21:02 Sujet du message: De la sensation à l'Être |
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INTRODUCTION: Un glissement s’est fait entre le sens du mot vivant tel que je l’applique à moi même et le sens que les scientifiques en donnent. Ils énoncent un certains nombre de critères qui caractérisent ce qu’on a coutume d’appeler vivant. Mais ce faisant, ils entrent dans un cercle vicieux. En effet, comment ont-ils dégagé ces traits? En étudiant des êtres vivants. Mais si les traits étaient à dégager, comment savaient-ils qu’ils étaient vivants? Je présume que c’est par ressemblance avec eux-mêmes. Or eux-mêmes n’avaient pas besoin de ces critères pour se savoir vivants. Pour la structure qui écrit ces mots ( La SEM), être vivant, c’est ressentir.
. Est-ce qu’un microbe ressent quelque chose? Les scientifiques diront qu’ils n’en savent rien et que ce n’est pas une question scientifique. Alors pourquoi le nomment-ils vivant?
POSTULAT: Il existe une réalité à 99% indépendante de la SEM, qu'elle appelle « extérieur »
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DEFINITION: je dis que je suis vivant en tant qu' ensemble de sensations que je nommerai “le sensitif", d'émotions et de pensées. (Et je n’ai nul besoin que les biologistes m’expliquent ce que ça veut dire pour savoir que je le suis.)
ANALYSE: Tout état du sensitif est du à un changement dans l'extérieur. Il existe des niveaux dans les états du sensitif.
DEFINITIONS: pour simplifier, j’appellerai “sensation" un état du sensitif et “stimulus" un changement de l’extérieur provoquant une sensation.
Exemples: une vibration électromagnétique de longueur d’onde 0,5 Angström provoque l’état jaune du sensitif, une vibration acoustique de fréquence 436 Hz provoque l’état “la" du sensitif, l’agitation des molécules provoque l’état chaleur du sensitif, etc..
.......
DEFINITION: Prendre conscience est avoir la sensation des sensations.
ANALYSE: tout état de conscience est du à une variation dans le sensitif.
Exemples: Vous changez de logement, vous restez éveillé jusqu’à accoutumance à votre nouvel environnement sonore. Une ambulance passe, la sirène retentit, variant en intensité et en fréquence, vous prenez conscience de son passage, etc.... Le tic-tac de votre pendule s’arrête, vous vous réveillez et en prenez conscience. Notez bien cette remarque, un état de conscience peut-être aussi bien créé par l’apparition d’une sensation nouvelle que par la disparition d’une sensation connue. Ce sont là des prises de conscience que j’appellerai “passives".
L'activité aussi conduit à la prise de conscience, puisque l'activité provoque un changement dans l'environnement, que ce soit en se déplaçant ou en focalisant son attention.
Enfin, il est clair que des sensations sont liées aux mouvements de notre physiologie, sensations dont nous ne sommes habituellement pas conscients par accoutumance, mais des variations de ces sensations peuvent provoquer des états de conscience, par exemple, on peut prendre conscience des battements du coeur lorsqu’il accélère. Il est intéressant de noter que moyennant un peu d’entraînement, on peut prendre conscience des battements cardiaques même lorsque leur fréquence est constante, mais ce n’est possible que parce qu’il s’agit de battements ; je renforce ainsi cette idée qu’un état de conscience ne peut provenir que d’un mouvement dans le sensitif.
Il existe des niveaux de conscience, plus le changement dans le sensitif est important et rapide, plus le niveau de conscience est élevé.
On constate que lorsqu’une variation se répète régulièrement, il y a accoutumance et l’état de conscience qu’elle suscite tend à disparaître.
CONSEQUENCES: Pour maintenir la conscience dans état constant, nous disposons de quatre choix de vie:
(Ne perdons pas de vue que la disparition d'une sensation est aussi une variation ds du sensitif.)
La consommation- Augmenter le nombre et l’intensité des stimuli conduit à notre société de consommation ce qui ne serait pas une mauvaise chose en soi s’il n’y avait l’accoutumance. On mange plus, des mets plus variés, dans les discothèques, le son est toujours plus fort, assorti de flash éblouissants, les tenues de plus en plus tapageuses, mèches de cheveux vertes, rouge vif, la télé nous assomme de clips étourdissants et de films de violence, d’horreur, les véhicules de sport ou de transport vont toujours plus vite,etc...Mais ce choix mène à une impasse à cause de l’accoutumance, par exemple sur route à 90 puis sur autoroute à 130. Quand vous revenez à 90 vous avez l’impression de rouler lentement. D’où la nécessité pour maintenir l’impression de vitesse de rouler toujours plus vite et au bout il y a....... la mort. Autre exemple: vous entrez dans une pièce odorante. L’odeur peut vous séduire ou vous incommoder, mais au bout d’un certain temps vous ne sentez plus rien, c’est l’accoutumance. Pour maintenir la sensation odorante, il faut augmenter les doses de gaz odorant dans la pièce. Cette remarque est valable pour tout: la boisson, le tabac, les drogues,la danse, la musique. Quand le haschisch ne suffit plus on passe à des drogues plus fortes, dans les discothèques on augmente le niveau sonore et le rythme jusqu’aux limites du supportable et au delà même puisqu’on sait maintenant que les habitués des boites de nuit deviennent sourds. A la télé on nous abrutit de clips, maelström de bruit et d’images. Cela est valable aussi pour la fringale d’achat. Ce mode de vie conduit à la mort, non seulement car on atteint des limites biologiques (embonpoint, maladies cardio-vasculaires, overdoses, cirrhoses, accidents de la route) mais aussi parce que pour produire toutes ces excitations à une population toujours plus nombreuse, on a besoin d’énergie et qu’on épuise les ressources naturelles de la planète, sans parler de la pollution. Le pire c’est qu’il conduit à la mort sans même qu’on soit passé par le bonheur, car chez ceux qui le pratiquent, le sentiment de vide subsiste et les pousse parfois au suicide.
Comment échapper à ce destin funeste?
L’ hédonisme : J’ai dit ci-dessus que lorsque l’on consomme, on peut choisir, pour maintenir un niveau de conscience constant à augmenter les excitations, en nombre et en intensité. Or il est un autre moyen de maintenir le niveau de conscience , voire de l’élever, c’est d’éduquer nos sens ce qui, à stimulus égal, permet de mieux ressentir. C’est ainsi qu’un fin gourmet, ayant éduqué son sens du goût, éprouve beaucoup plus de plaisir à déguster un grand vin qu’un néophyte. Idem pour un mélomane capable de déceler le 1/16ème de ton à l’écoute de la musique, id° pour un critique d'art à la vue d’un tableau, id° pour un sportif assistant à un match dans sa spécialité, etc...Mais il existe des limites physiologiques et le vieillissement d’ où finalement l’ennui. On raconte l’histoire d’un condottière qui ayant bu un filtre d’immortalité finit par tout connaître du monde, d’où ennui, déprime et souhait de mort. Comment échapper à l’ennui, i.e. maintenir sa conscience à niveau constant ?
Question: qu’est-ce qui est toujours nouveau et permet ainsi de renouveler en permanence les sensations et donc de se maintenir à un niveau de conscience constant ou même de plus en plus élevé?
La création- On vit en consommant mais surtout en chantant, dansant, aimer, luttant et surtout en créant, par son travail, par le sport, la danse , la musique, les arts, l'écriture, le théâtre. Par définition, créer amène toujours de nouveaux stimuli. L'intensité du vécu dépend de la vitesse d’exécution; plus un être sera habile et entraîné, plus il créera dans le même intervalle de temps. Quant à l’accoutumance, il est toujours possible de changer de champ de création , mais il est rare, en création qu'elle se manifeste. Il faut donc que la société cesse de produire pour la consommation à outrance et fasse tout pour développer les facultés créatrices de l’homme.
Par l’ascèse? En diminuant le nombre et l’intensité des stimuli. C’est moins évident mais j’en ai parlé dans une remarque ci-dessus, à propos de la pendule qui s’arrête. C’est ainsi que j’expliquerais peut être le fait que des moines bouddhistes se retirent pendant des années, et la conscience vaste et limpide dont parle Matthieu Ricard, viendrait de la suppression progressive des mouvements du sensitif. En extrapolant , on peut penser qu’à la limite, à l’instant de la mort , toutes les sensations disparaissant en un temps infiniment bref, le niveau de conscience serait infini.
Conclusion: C'est cette conscience infinie dont l'Être a besoin pour se sentir être . Elle n'a ni forme ni couleur, puisque tous les sensations ont disparues, plus de durée et pour la même raison, n'occupe plus d'espace. Bref, l'Être n'a pas d'attribut ou les a tous, ce qui revient au même, ( Pour bien comprendre cela, je rappelle que le blanc n'est pas une couleur, mais la synthèse de toutes les couleurs) C'est le tout qui n'est rien, réponse à la grande question philosophique: « pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien ». La réponse est paradoxale: il y a et il n'y a pas à la fois ( Cf. le chat de Schrödinger). Une telle conscience pourrait-elle émerger de l'univers, comme aboutissement de l'histoire? A supposer que ce soit possible, l'Être ne pouvant se connaître que dans la fusion avec l'autre, dés lors qu'il aurait atteint la totalité , dés lors qu'il serait de nouveau l'Un seul et unique, ne se connaîtrait plus, pas plus qu'une épée ne peut se couper elle-même ou un œil ne peut se voir, et ne serait plus rien. Nous arrivons alors à cette conclusion, c'est que l'Être n'aurait d'autre choix pour maintenir sa conscience à niveau constant, c'est-à-dire se sentir être, que de créer.
L'existence n’est donc rien d’autre qu’une grande respiration à l’échelle cosmique.
Unité,
Expiration: scission, dispersion ( Big-bang ? ), diversité,
Inspiration: fusions, réunification (big-crunch?).
Unité
Etc....
Et ceci se fait à ( presque) toutes les échelles, comme dans un hologramme, le tout est contenu dans d’infimes parties. _________________ Le réel est ce qui reste quand on a abandonné toute croyance.
Nul n'entre en métaphysique s'il ne s'étonne de vivre. |
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