Regards sur l'éveil
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 10257 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 22 Mars 2022 4:21 Sujet du message: Écosystème : interdépendance ! |
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Bonjour tout le monde !
La peur des prédateurs suffirait à réguler les populations de proies ...
Le rôle des prédateurs ne consisterait pas qu'à se nourrir de proies. De par leur simple présence, ils impacteraient la reproduction de ces populations par la peur qu'ils inspirent. La première démonstration expérimentale de cet effet a été réalisé en Colombie britannique par une équipe canadienne...
La liste, déjà restreinte, des grands prédateurs tend à se réduire de jour en jour. Or, l'une de ses conséquences est la surabondance de grands herbivores, dont la présence impacte par exemple de manière négative la régénération des forêts. Cet effet délétère sur l'écosystème en place est l'un des principaux sujets d'étude de Simon Chollet, maître de conférences à l'université de Rennes 1. Actuellement, le rôle des prédateurs est évalué à la lumière de leur consommation de proies par la mise à mort. Cependant, selon une idée qui traîne dans les tiroirs depuis pas mal de temps, la présence même des carnivores influerait sur la capacité reproductrice de leurs proies... via la peur ! Surtout théorique jusqu'à maintenant, cette idée vient d'être testée expérimentalement par des chercheurs de la University of Western Ontario...
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Des loups gris arpentant le parc de Yellowstone. Crédits : Agnieszka Bacal.
La vigilance en réaction à la peur
Dans les années 1990, quelques dizaines de loups sont réintroduits dans le parc national de Yellowstone, aux États-Unis. Ils viennent combler un vide créé par la chasse dans les années 1930. Les gestionnaires du domaine s'attendent à un impact sur la faune locale... mais pas si important ! En à peine 10 années, le loup participe à la réduction de moitié du nombre de wapitis dans le parc. En résulte un effet bénéfique sur le pâturage, qui peut de nouveau se régénérer. Reste à comprendre comment si peu de canidés ont pu faire chuter une population de proies si violemment. C'est ainsi que l'idée de la peur revient sur le devant de la scène ! « La crainte des prédateurs déclenche des réactions physiologiques chez les espèces inscrites à leur menu, comme l'augmentation de la production d'hormones liées au stress ou des modifications du comportement », indique Simon Chollet. Dans ce dernier cas, on peut citer une vigilance accrue des parents, qui passent davantage de temps à surveiller les alentours et « gaspillent » donc l'énergie prévue pour leur survie et la reproduction.
Comment la peur, à travers ses conséquences physiologiques, impacte-t-elle réellement la dynamique des populations de proies ? Pour y répondre, les chercheurs canadiens ont réalisé une expérience grandeur nature sur des communautés de bruants chanteurs (Melospiza melodia) - une espèce de passereau endémique d'Amérique du Nord - réparties sur cinq îles côtières de Colombie britannique. Sur les 104 territoires sélectionnés, 51 ont été équipés d'enceintes afin d'émettre des cris préenregistrés d'oiseaux prédateurs. La suite a consisté pour l'équipe scientifique à vérifier quotidiennement les 507 nids remplis de 564 œufs (avec l'aide de la vidéosurveillance), et ce sur 3 années consécutives...
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Un wapiti mâle dans l'hiver de Yellowstone. Crédits : Scott Canning.
Des adultes retranchés de moitié
Un travail de longue haleine qui a fini par porter ses fruits. Les données recueillies ont permis aux chercheurs de quantifier les effets de la peur sur le taux de croissance des populations. Résultats : une moyenne de 0,91 chez les communautés de bruants chanteurs soumises aux cris des prédateurs, contre 1,06 chez les communautés qui n'ont pas été dérangées par les scientifiques. Pour comprendre ces chiffres, il faut revenir aux variables qui déterminent la dynamique d'une population. Ici, elles sont au nombre de cinq : le nombre d’œufs pondus ; le taux de survie de ces mêmes œufs, des jeunes jusqu'à l'envol, des juvéniles après l'envol, et de l'adulte reproducteur. L'expérience canadienne démontre ainsi l'impact de la peur sur la fécondité et sur la survie des jeunes dans la nature. « Les femelles ont pondu en moyenne 10 % d’œufs en moins, tandis que les jeunes, moins bien nourris, étaient 20 % de moins à atteindre l'âge de s'envoler », décrit Simon Chollet. Les projections montrent que seulement 5 années après le début des tests, le résultat final sera une population adulte divisée par deux ! Une baisse démographique importante et surtout, très rapide...
Une fois le mécanisme de la peur comparé à la consommation des proies, une tendance nette se dessine : la peur semble être le principal facteur à l'origine de la régulation du nombre de proies. « Si c'est confirmé, cela signifierait que nous sous-estimons encore grandement le rôle des prédateurs ! », souligne Simon Chollet. En effet, seule la mise à mort des proies est pour le moment généralement prise en compte dans les simulations d'écosystèmes. Pour trancher, il faudra parvenir, malgré les difficultés de mise en œuvre, à tester les effets à la fois de la consommation et de la peur. En attendant, l'étude canadienne rappelle la place prépondérante des prédateurs dans les écosystèmes, et l'importance de leur conservation et de leur gestion raisonnée à l'avenir.
Est-c'que cela veut dire que tout est pour le mieux dans l'écho-système, non mais il y a interdépendance, et aussi, impermanence, un équilibre qui s'installe à chaque coup de canif, c'est à prendre ou à laisser, c'est la dualité ... j'ai plutôt tendance à la laisser ! Namaste  |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6910
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Posté le: Ma 22 Mars 2022 16:25 Sujet du message: |
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Moi aussi, je laisse.
Dans les sociétés humaines on pourrait dire aussi que les prédateurs sont indispensables pour réguler l' équilibre des sociétés...
C' est clair que les sociétés démocratiques sont ingouvernables parce que trop libres ...ça part dans tous les sens...
Merd' alors !
Tiens j' ai commencé à regarder la série sur Arte , avec comme acteur principal Zelensky.
Je m' attendais à un truc moyen ...mais non c' est pas mal du tout.
Digne des meilleures comédies françaises. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1562 Localisation: Braives - Belgique
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Posté le: Ma 22 Mars 2022 18:47 Sujet du message: |
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Comment lui faire entendre que "ce qu'il entend" le rend sourd à "ce qu'il n'entend pas"... retour au premier mot.
Si seulement le scientifique savait...
Il suffit d'une guerre pour constater qu'il n'y a pas de "baby boom" pendant le conflit
De plus, le fait de "vivre" en tant qu'individu qui s'est placé "hors d'atteinte de ses prédateurs" a pour conséquence un excès démographique.
Difficile d'être en érection... sous la menace. Sauf si l'on apprécie
M'sieur, M'sieur, je peux faire : "maître conférencier" ?
Mais bon, cette étude a pour mérite le fait de... créer pour une équipe de chercheurs le mérite de dire : c'est moi qui l'ai dit le premier.
En fait "c'est moi qui ai dit en premier, que je l'ai dit en premier"
Ah zut, voilà encore la précédence.
La Question Scientifique est-elle scientifique
Nulle critique au fait de nous faire partager cette étude hein Daniel, c'est intéressant, mais l'intérêt est "en marge" de l'étude. Mais cela se trouve être intéressant. _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
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