Regards sur l'éveil
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 13 Mai 2022 13:28 Sujet du message: Faire et être |
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Ne rien faire. Voilà le défi le plus impensable pour le mental. Parce que le mental est par nature affairé à faire. A faire de l’histoire. A transformer la réalité en une histoire. Une histoire dans laquelle il joue à faire ce qu’il se raconte. Et si ce qu’il se raconte, c’est de ne rien faire, alors il joue à ne rien faire. Mais il ne sort jamais de son histoire. Elle recouvre entièrement la réalité, elle est pour lui la réalité. Le mental n’a pas accès à la réalité. Il n’a accès qu’à l’histoire qu’il en fait. Cesser de faire, pour lui, ce serait cesser d’exister. Pourtant, ce que fait le mental, c’est un faire purement passif. Il ne fait que laisser les pensées s’enchaîner.
En relisant ce texte, je m’aperçois qu’il me faut le réécrire de cette manière :
Ne rien faire. Voilà le défi le plus impensable pour le "je". Parce que le "je" est par nature affairé à faire. A faire de l’histoire. A transformer la réalité en une histoire. Une histoire dans laquelle il joue à faire ce qu’il se raconte. Et si ce qu’il se raconte, c’est de ne rien faire, alors il joue à ne rien faire. Mais il ne sort jamais de son histoire. Elle recouvre entièrement la réalité, elle est pour lui la réalité. Le "je" n’a pas accès à la réalité. Il n’a accès qu’à l’histoire qu’il en fait. Cesser de faire, pour lui, ce serait cesser d’exister. Pourtant, ce que fait le "je", c’est un faire purement passif. Il se laisse simplement porter par les pensées. Même lorsqu’il décide, ce sont des pensées, des émotions, des désirs, qui décident en lui. Lui-même n’est que le héros de l’histoire que ces pensées lui racontent. Il est comme un roi réduit à l’impuissance par sa cour.
Pour réaliser le caractère illusoire du héros, il faut sortir de l’histoire elle-même. Sortir du mental. La question qui demeure est celle-ci : une fois perçu le caractère illusoire du héros de l’histoire, et de l’histoire elle-même, a-t-on accès à la réalité réelle ? Cette question a quelque chose de paradoxal : s’il n’y a plus de "je", qui reste-t-il pour percevoir la réalité ? Le "je" semble donc bien ne pas être "que" le héros de l’histoire. Il est aussi celui qui perçoit — il est cela avant tout. C’est parce qu’il se fourvoie, qu’il se prend pour le héros de l’histoire. Il se laisse porter par les pensées, il ne perçoit pas "qui" il est, mais baignant dans un monde de pensée, il se prend lui-même pour une pensée, celle qui fait de lui le héros de l’histoire. Une pensée qui lui donne l’impression d’être le maître, de faire le monde, de créer son histoire. Or il ne crée rien : il se laisse passivement porter par les pensées. Les pensées ne créent rien non plus : elles s’enchaînent, elles s’emboîtent les unes dans les autres.
Ceux qui identifient le "je" au héros de l’histoire, une fois qu’ils ont vu son caractère illusoire, résolvent la question du sujet percevant en disant qu'il n'y a que la réalité, et qu'elle se perçoit elle-même ; ou plus exactement, qu’il n’y a plus que "conscience", plus que "être". Certains appellent cette "conscience" le Soi, ou le Je. Ils désignent par là ce qui percevait déjà avant qu’un "je" n’apparaisse, avant que n’apparaisse un sujet individuel.
D’autres disent que ne rien faire, cela consiste à cesser de vouloir sortir de l’histoire qu’on se raconte. A reconnaître qu’elle fait partie elle aussi de la réalité, et qu’au fond le seul problème, c’est de vouloir en sortir. Aussitôt qu’on comprend qu’il n’y a pas à en sortir, tout est parfait, tout est à sa place. Ce n’est donc ni le mental, ni le "je" le problème, mais l’idée qu’il faille en sortir, l’idée que le "je" ait à faire quelque chose. "Ne rien faire" signifie alors : comprendre l’illusion que représente l’aspiration du "je", héros d’une histoire mentale, à vouloir sortir du mental. La quête de l’éveil se révèle alors comme une illusion : l’éveil, c’est abandonner la quête, c’est avoir laissé s’éteindre en soi tout ce qui aspirait à "autre chose" que "ce qui est" — quand bien même ce serait une histoire.
Pour ma part, le non-faire est un geste, le geste d’être. Pour le comprendre, il faut distinguer les niveaux : à l’intérieur du mental, le "je" est affairé, il est continuellement en train de faire quelque chose — mais un "faire" entièrement déterminé par des enchaînements de pensées qu’il ne contrôle pas, et pour cause, puisqu’il en est lui-même une. Son "faire" est en réalité un "non-faire". Sortir du mental, c’est cela qui serait réellement un "faire", un vrai, actif, un geste authentique, libre et non conditionné. Le "faire" à l’intérieur du mental est passif, conditionné, il ne fait que dérouler une histoire qui ne sort jamais d’elle-même. Le geste qui fait sortir du mental est un "non-faire" du point de vue mental, puisqu’il consiste à cesser de se laisser porter par l’enchaînement des pensées, pour être, sans rien faire d’autre qu’être. Ce non-faire oblige à être, et non plus à jouer à être ; il donne accès à la réalité, et non plus à l’histoire de la réaltié. La réalité est. L’histoire que raconte le mental n’"est" pas, elle est "oubli de l’être". Revenir à la réalité, c’est être.
Il s’agit de cesser de se la jouer. Dès qu’on se la joue, c’est qu’on se raconte une histoire. Cesser de se la jouer, c’est laisser être cette réalité qui palpite au fond de soi, et dont on a peur, parce qu’elle palpite, parce qu’elle est insaisissable, parce qu’elle est rebelle à toute domestication par la pensée. La laisser palpiter malgré tout, c’est se laisser être, c'est devenir qui on est. C’est basculer hors du jeu, dans l’être. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6916
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Posté le: Ve 13 Mai 2022 13:38 Sujet du message: |
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Beaucoup trop compliqué pour moi Joaquim.
Pourquoi chercher quoi que ce soit, faire un geste ou basculer ailleurs ?
Pour moi, il faut juste vivre sa vie avec cette idée centrale : aimer et étre aimé.
Et je pense alors que tout le " reste " se fait naturellement. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2912
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Posté le: Sa 14 Mai 2022 5:18 Sujet du message: Re: Faire et être |
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joaquim a écrit: |
Pour ma part, le non-faire est un geste, le geste d’être. Pour le comprendre, il faut distinguer les niveaux : à l’intérieur du mental, le "je" est affairé, il est continuellement en train de faire quelque chose — mais un "faire" entièrement déterminé par des enchaînements de pensées qu’il ne contrôle pas, et pour cause, puisqu’il en est lui-même une. Son "faire" est en réalité un "non-faire". Sortir du mental, c’est cela qui serait réellement un "faire", un vrai, actif, un geste authentique, libre et non conditionné. Le "faire" à l’intérieur du mental est passif, conditionné, il ne fait que dérouler une histoire qui ne sort jamais d’elle-même. Le geste qui fait sortir du mental est un "non-faire" du point de vue mental, puisqu’il consiste à cesser de se laisser porter par l’enchaînement des pensées, pour être, sans rien faire d’autre qu’être. Ce non-faire oblige à être, et non plus à jouer à être ; il donne accès à la réalité, et non plus à l’histoire de la réaltié. La réalité est. L’histoire que raconte le mental n’"est" pas, elle est "oubli de l’être". Revenir à la réalité, c’est être.
Il s’agit de cesser de se la jouer. Dès qu’on se la joue, c’est qu’on se raconte une histoire. Cesser de se la jouer, c’est laisser être cette réalité qui palpite au fond de soi, et dont on a peur, parce qu’elle palpite, parce qu’elle est insaisissable, parce qu’elle est rebelle à toute domestication par la pensée. La laisser palpiter malgré tout, c’est se laisser être, c'est devenir qui on est. C’est basculer hors du jeu, dans l’être. |
Je pourrais y voir, a ce jeu là , une addiction qui se serait installée sournoisement , ou à défaut par habitude ....
Mon constat du moment : vivre sans retenue , est-ce vraiment être libre ? |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1946 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Sa 14 Mai 2022 9:39 Sujet du message: |
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Bonjour,
Voilà une question, celle du faire, que j'entretiens tel un hamster dans sa roue. Je tourne, je tourne dans un mouvement sans fin avec quelquefois un rayon de lumière qui traverse cette cage, comme une invitation à sortir au grand air.
Ma question initiale était - et est - : Dois-je sortir de moi, me mettre hors de moi, ou au contraire entrer en moi au plus profond jusqu'au noyau ?
Seulement voilà je n'ai jamais résolu cette question car d'une certaine manière je suis comme une olive dont le noyau a été extrait. Comme si ma conscience était légèrement à l'extérieur de moi par une sorte de dissociation "métaphysique". Ce qui fait que je ne suis jamais. Rarement complètement là, sauf à de rares instants pleins de félicité, de continuité, de paix avec TOUT.
Dans ce que tu présentes, Joaquim, il y a une option séduisante qui ne me laisse pas indifférent, c'est celle de faire de ce que je suis entièrement, la réalité. Mon histoire, mon ego, le monde, Dieu, mon âme, les autres, tout cela est ma réalité. Ainsi je résous un paquet de questions.
Mais cette option ne me convainc pas totalement, c'est à mon sens une facilité, un renoncement, dans le fond une position matérialiste. Plus de transcendance, pas de dépassement de la créature.
Alors la question revient à que faire pour être.
Tu dis, sortir du mental, j'entends mais je ne vois pas comment. Y a-t-il une "méthode", une "pratique" ? Ce non faire, que tu décris comme "cesser de se laisser porter par l'enchaînement des pensées", comment cela s'opère-t-il j'ai du mal à bien saisir ce que cela suppose.
Cette sortie du mental conduit-elle inéluctablement à être ? Sortir de l'histoire qu'on se raconte entre-t-on directement dans l'être ? Et dans le fond qu'est-ce que c'est Être ? Présence pure, ouverture, sans attente ni espérance ?
Enfin, la réalité à laquelle tu as accès après être sorti de ton histoire, comment apparait-elle ? Est-elle différente de celle que je contemple par exemple en pleine nature ? Est-elle d'une nature, d'une composition autre ?
Je sais, par intuition et conviction, que la réalité n'est pas tout à fait celle que je me représente, un voile la recouvre et m'en sépare.
Mais quelle est-elle exactement, je n'en sais trop rien.
Cela est probablement encore une histoire que je me raconte.  |
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Marc89
Inscrit le: 03 Mai 2014 Messages: 731
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Posté le: Sa 14 Mai 2022 11:20 Sujet du message: |
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Quand on c'est reconnecté a sa reelle nature, c'est definitif, on a reconnu la realité, sa nature reelle, et on peut repondre a ce genre de questionnement en y apportant la verité, parce que je suis sortit de la prison du mental du fait de la reconnection, meme si cela parait pretentieux au premier abord d'apporter la verité, et a condition d'accepter cette possibilité de reconnection telle que je la presente.
Sortir du mental.. la grande question, en verité vous ne pouvez en sortir, ni la combattre ou s'en ecarter, meme si vous vous desidentifiez a lui ou ne faites rien, votre royaume est toujours le mental car vous ne l'avez jamais quitté.
Il n'y a qu'un moyen, ce "roi" doit etre detroné et doit etre remplacé, pour etre ensuite votre serviteur et ne plus continuer a vous maintenir dans l'illusion.
C'est réalisable, mais pour etre remplacé, il faut que celui qui prend cette place soit si grand qu'il detruise a jamais la nature de l'ego-mental et vous fait voir entierement cette nature illusoire qui vous trompe.
Cette nature est DIVINE, c'est une étincelle de la source DIVINE universelle.
Elle est en vous, logé dans le coeur, votre nature reelle, pas votre mental ego.
Elle seule peut changer cela.
Mais pour y arriver a atteindre cette "PRESENCE DIVINE" et permettre ce changement par son apparition/ Reconnection, les clées d'amour desinteressé et dons de soi sans jamais rien attendre en retour sont essentielles.
Alors la realité vous apparaitra, toute la vie existante au niveau esprit, que vous saurez a ce moment sera UN, une partie d'un grand etre, le DIEU UNIVERSEL qui a projeté des milliards de partie d'etincelle de lui.
Telle est la realité que vous connaitrez...et que votre nature reelle est une partie du Divin, ainsi, l'illusion du soi separé au tout sera detruit, le mental ego, fruit de la croyance que vous etes lui, disparaitra, puisqu'il verra la verité, et il deviendra votre serviteur, alors le calme s'installera.
C'est la seule solution pour en terminer avec l'ego mental, mais si votre but pour atteindre votre presence Divine est égoiste, ne vous attendez pas a ce qu'il apparaisse, car le but doit etre altruiste. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 14 Mai 2022 12:48 Sujet du message: |
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manira a écrit: | Je pourrais y voir, a ce jeu là , une addiction qui se serait installée sournoisement , ou à défaut par habitude ....
Mon constat du moment : vivre sans retenue , est-ce vraiment être libre ? |
Voilà une question qui va droit au coeur du problème. La liberté, du point de vue mental, c'est vivre sans entrave. Mais si vivre sans entrave, c'est se laisser entraîner sans frein par l'addiction au mental, alors il s’agit là d’un enfermement, et non pas de liberté. C'est la liberté que revendique l’alcoolique de boire. La vraie liberté, c’est "se" libérer, c'est se dégager de sa dépendance à la passivité, se redresser intérieurement, s'éveiller. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6806 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 14 Mai 2022 12:57 Sujet du message: |
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konrad a écrit: | Ma question initiale était - et est - : Dois-je sortir de moi, me mettre hors de moi, ou au contraire entrer en moi au plus profond jusqu'au noyau ?
Seulement voilà je n'ai jamais résolu cette question car d'une certaine manière je suis comme une olive dont le noyau a été extrait. |
La manière imagée dont tu présentes la chose, konrad, permet d’entrevoir une réponse évidente, qui résout les deux alternatives : il faut entrer en toi jusqu’au plus profond, jusqu’au noyau, pour y découvrir… rien, une pure aspiration, cette aspiration que tu es, et qui te fait vivre. Tant que tu aspires à quelque chose, tu solidifies l’aspiration en un noyau solide. Mais se faire pure aspiration, pure ouverture, sans rien attendre, sans se saisir de ce à quoi on s’ouvre, mais en le laissant être, j’allais dire, en le laissant être soi, et bien c’est laisser le noyau vide, c’est réaliser que le noyau que l’on est, c’est l’être de tout ce qui est.
konrad a écrit: | Alors la question revient à que faire pour être.
Tu dis, sortir du mental, j'entends mais je ne vois pas comment. Y a-t-il une "méthode", une "pratique" ? Ce non faire, que tu décris comme "cesser de se laisser porter par l'enchaînement des pensées", comment cela s'opère-t-il j'ai du mal à bien saisir ce que cela suppose.
Cette sortie du mental conduit-elle inéluctablement à être ? Sortir de l'histoire qu'on se raconte entre-t-on directement dans l'être ? Et dans le fond qu'est-ce que c'est Être ? Présence pure, ouverture, sans attente ni espérance ? |
Sortir de l’histoire qu’on se raconte conduit inéluctablement à l’être, car il n’y a qu’une seule manière de sortir de l’histoire qu’on se raconte : c’est être sans se raconter d’histoire. Certains sont sortis de l’histoire qu’ils se racontaient, mais maintenant ils vivent dans l’histoire qu’ils se racontent d’en être sortis. On doit à chaque instant sortir de l’histoire qu’on se raconte. Pas nécessairement parce qu’on y serait déjà à nouveau enfermé, mais parce que c’est ainsi seulement qu’on est, qu’on est un être vivant. La vie n’est jamais un état acquis, elle est toujours un équilibre qui se cherche. C’est comme pour le vélo : il faut à chaque tour de roue appuyer sur la pédale. Ce n’est pas un effort, lorsqu'on roule à plat, c’est juste un mouvement naturel, une respiration. Mais il faut le faire, sans quoi le vélo s’arrête. Et s’il s’agit de repartir depuis l’arrêt, alors c’est plus compliqué, l’élan n’est plus là, on n’est plus porté, on ne sait plus comment faire. C’est l’exil. Il faut alors retrouver à neuf le chemin de l’abandon. Et si on n’a jamais fait de vélo, le problème semble plus opaque encore : comment est-ce qu’on fait pour s’abandonner ? Pourtant, il n’y a rien de plus simple que de s’abandonner à ce qu’on est. Comme il n’y a rien de plus simple que de pédaler lorsqu’on est à vélo. Mais il ne suffit pas de le savoir. Il faut le faire, il faut oser se lancer. Se faire assez confiance, pour ne pas s’appuyer sur des béquilles mentales. Ces béquilles nous empêchent de prendre notre élan, d’être entièrement donné. C’est le "entièrement" qui compte : sans résidu, sans une petite pensée par derrière, qui ricane ou qui commente. Bien sûr, on ne peut pas interdire à la pensée de commenter. Ce qu’il s’agit de faire, si cela se présente, c’est de se faire présent à cette pensée commentatrice. De l’habiter, non pas par des commentaires supplémentaires, mais d’être simplement présent, de la regarder. Cela aura nécessairement pour effet de la faire disparaître, et son départ nous laissera simplement présent à nous-mêmes. Si on parvient alors à ne pas faire de cette présence une nouvelle histoire, à ne pas se faire de commentaires, mais à s’appuyer simplement sur elle, pour la laisser être, pour se laisser être, alors on aura trouvé la pédale. L'élan viendra de lui-même.
konrad a écrit: | Enfin, la réalité à laquelle tu as accès après être sorti de ton histoire, comment apparait-elle ? Est-elle différente de celle que je contemple par exemple en pleine nature ? Est-elle d'une nature, d'une composition autre ?
Je sais, par intuition et conviction, que la réalité n'est pas tout à fait celle que je me représente, un voile la recouvre et m'en sépare.
Mais quelle est-elle exactement, je n'en sais trop rien.
Cela est probablement encore une histoire que je me raconte.  |
La réalité n’est pas autre, elle est simplement vivante, alors que celle que saisit le mental est morte. Bien sûr lorsque tu te trouves en contemplation en pleine nature, ce que tu vis là n’est pas mort. C’est vivant, mais avec peut-être une pointe de nostalgie, parce que tu n’y es pas pris entièrement. La réalité dont je parle, c’est lorsqu’on y est pris entièrement. L’image qui la rendrait le mieux, je pense, c’est le sentiment que tu avais au réveil, lorsque tu étais enfant, durant les vacances d’été, au bord de la mer peut-être, ou à la montagne, ou la campagne, et que la journée s’offrait à toi. Il n’y avait pas de résidu, rien, juste la vie goulument avalée. Ce qui compte, ce qui fait la réalité pleine, c’est qu’on y soit donné sans retenue. Ce qui nous retient, c’est toujours le mental, c’est toujours une pensée, ou un sentiment, qui met la réalité à distance, qui la relativise, qui l’affadit, qui la tue. |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2912
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Posté le: Sa 14 Mai 2022 13:32 Sujet du message: |
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Marc89 a écrit: |
C'est la seule solution pour en terminer avec l'ego mental, mais si votre but pour atteindre votre presence Divine est égoiste, ne vous attendez pas a ce qu'il apparaisse, car le but doit etre altruiste. |
Oui, cette semaine, j`ai entendu le témoignage d`une femme alcoolique, qui proche de mettre fin a ses jours, s`est dit avoir été sauvée par le regard de son petit chien qui semblait lui dire ne m`abandonne pas . |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2912
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Posté le: Sa 14 Mai 2022 13:41 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: |
La réalité n’est pas autre, elle est simplement vivante, alors que celle que saisit le mental est morte. Bien sûr lorsque tu te trouves en contemplation en pleine nature, ce que tu vis là n’est pas mort. C’est vivant, mais avec peut-être une pointe de nostalgie, parce que tu n’y es pas pris entièrement. La réalité dont je parle, c’est lorsqu’on y est pris entièrement. L’image qui la rendrait le mieux, je pense, c’est le sentiment que tu avais au réveil, lorsque tu étais enfant, durant les vacances d’été, au bord de la mer peut-être, ou à la montagne, ou la campagne, et que la journée s’offrait à toi. Il n’y avait pas de résidu, rien, juste la vie goulument avalée. Ce qui compte, ce qui fait la réalité pleine, c’est qu’on y soit donné sans retenue. Ce qui nous retient, c’est toujours le mental, c’est toujours une pensée, ou un sentiment, qui met la réalité à distance, qui la relativise, qui l’affadit, qui la tue. |
Étant en mode découverte , on n`est jamais près de s`installer........ |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6916
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Posté le: Sa 14 Mai 2022 15:07 Sujet du message: |
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D après mon expérience on peut tres bien être dans un histoire qu' on se raconte ( quand on se remémore la passe ou qu on se projette dans le futur )tout en n' y étant pas ( quand on avance totalement dans le présent).
L' un n' exclue pas l' autre et il faut arrêter de se prendre la tête.
L' essentiel n' est pas la. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1946 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Di 15 Mai 2022 11:51 Sujet du message: |
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Bonjour Joaquim,
Ta description est claire, d'autant que je m'y retrouve en de nombreux points.
Je suis un intranquille qui perçois furtivement combien cela obstrue l'attente désintéressée.
Les instants où apparaissent la présence sont rapidement réappropriés par l'instinct primitif d'une pensée. Je sur-coiffe la présence pure d'une pensée immédiate qui veut l'attraper comme un papillon. Dans une quasi instantanéité celle-ci s'efface et me laisse ravi et un peu dépité.
Qu'à cela ne tienne, tout revient et se répète dans des moments inattendus et comme je ne connais que cela, je reste dans mon histoire.
Lorsque tu l'écris je le saisis simplement dans toutes ses occurrences, mais dans mon "réel" cela m'est plus difficile que faire passer un chameau dans le chas d'une aiguille.  |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2912
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Posté le: Di 15 Mai 2022 12:34 Sujet du message: |
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@ Konrad
S’asseoir tout tranquille à une petite table en dégustant des olives …. farcies dû doux piment que peut apporter la vie . |
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Je suis
Inscrit le: 07 Mai 2022 Messages: 497
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Posté le: Di 15 Mai 2022 12:44 Sujet du message: |
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Salut Konrad, salut manira.
Il faut savoir que le chas est une porte d entrée d une ville a l époque de Jésus. Les chameaux des riches commerçants devaient baisser leur cous pour entrer. _________________ L adieu est un au revoir qui s ignore.
La transmission de la vérité sur la voie menant a l eveil, est la noblesse de l héritage de la nature de l homme, et la destinée " choisie " par le boddhisatva. |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1946 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Di 15 Mai 2022 13:10 Sujet du message: |
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manira a écrit: | @ Konrad
S’asseoir tout tranquille à une petite table en dégustant des olives …. farcies dû doux piment que peut apporter la vie . |
Ha, ça je connais, manira ! mais je ne l'associe pas à "l'éveil".
L'éveil serait de déguster la nature vivante de l'olive, en toute conscience.  |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1946 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Di 15 Mai 2022 13:10 Sujet du message: |
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Je suis a écrit: | Salut Konrad, salut manira.
Il faut savoir que le chas est une porte d entrée d une ville a l époque de Jésus. Les chameaux des riches commerçants devaient baisser leur cous pour entrer. |
Je ne savais pas, merci pour l'info. |
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