Regards sur l'éveil
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Jim
Inscrit le: 06 Fév 2007 Messages: 224 Localisation: Touraine
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Posté le: Di 22 Mai 2022 11:27 Sujet du message: Étourderie... |
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J'attache trop d'importance à l'importance que la fonction mentale me demande de lui accorder. En réalité, elle ne me demande rien, mais sature l'espace disponible et le réduit aux limites qui sont les siennes tout en faisant apparaître simultanément en son sein, ce que mordicus je deviens et prends pour moi.
Je deviens donc ces limites avec ce que cela implique, notamment, l'impossiblité absolue de sortir de cette limitation aussi longtemps que j'accorderai un crédit, aussi mince soit-il, à ce personnage spontanément crée de toutes pièces, mais qui est pourtant vécu comme bien réel, dès l'instant oú l'on a endossé. Ce ressenti qui devient moi, dans un corps, dans le monde avec ou pas le désir "d'en sortir" ! On peut comprendre et surtout voir en quoi toute velleïté en ce sens sera irrémédiablement vouée à renforcer cette impossibilité.
J'attache trop d'importance à ce qu'il pourrait m'en coûter de ne plus attacher d'importance à cette importance-là, qui est devenue "moi". Dans ce contexte, il y a moi et ce qui n'est pas moi, en gros, le reste de l'univers. Au moment oû l'on constate cela, on devrait se dire"il y a quand même quelque chose qui cloche..." ("pas moi", toujours dans ce contexte, n'a aucun sens, c'est une vue de l'esprit, puisque je ne pourrais le chercher qu'à l'aide de "moi" qui est précisément ce qui m'empêche de voir plus loin que le bout de mon nez). Mais non, ma peur de ne plus être est telle, que je suis capable de mettre en balance"moi et le reste de l'univers" ! Là aussi, on peut comprendre, mais l'énormité est telle que l'on devrait capable d'en voir les dangers, le côté pathologique et surtout où cela risque de nous emmener...
Je ne peux "en sortir" qu'avec le constat spontané et sur le vif de ce tourbillon en moi-même. Rien de plus n'est nécessaire, mais en réalité, cela ne m'appartient pas. Et c'est tant mieux, car si c'était le cas, il ne pourrait y avoir cette innocence du regard qui permet la véritable vision. Ce constat qui tient de la grâce survient à un moment donné de notre histoire, puis se reproduit de plus en plus fréquemment jusqu'à nous devenir intime et nous faire pressentir à quel point il ne "survient" pas, mais qu'il est ce que profondément nous sommes et que la seule chose qui soit survenue, c'est notre histoire personnelle. Histoire soutenue par cette grâce mais que nous étions incapable de voir, affairé que nous étions à alimenter ce personnage.
En réalité, je ne change pas et il n'y a pas plusieurs "je". Un seul "je" réduit ou pas à des limites dont il ne peut penser qu'en faire partie intégrante, qu'il a lui-même crées et qu'il entretient sous peur panique de ne plus être.
On peut comprendre encore, mais ça non plus, ça ne sert pas à grand chose...seul ce coup de pouce venu du plus profond de nous même nous reinjecte la vie, impensable, mais infiniment disponible si on accepte de lâcher le bord de la piscine et redécouvrir notre capacité de flottaison.  |
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Je suis
Inscrit le: 07 Mai 2022 Messages: 497
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Posté le: Di 22 Mai 2022 11:44 Sujet du message: |
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Salut Jim,
Je pense que ton point de levier se trouve dans ta phrase : " Il y a moi et reste de l univers " .
Si tu partais du principe que ton vrai moi était illimité ?
Que ton corps contient la plus petite partie de ton moi véritable ? _________________ L adieu est un au revoir qui s ignore.
La transmission de la vérité sur la voie menant a l eveil, est la noblesse de l héritage de la nature de l homme, et la destinée " choisie " par le boddhisatva. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6801 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 22 Mai 2022 13:09 Sujet du message: |
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Bonjour Jim,
Merci pour ton texte, inspirant comme toujours.
Jim a écrit: | Je deviens donc ces limites avec ce que cela implique, notamment, l'impossiblité absolue de sortir de cette limitation aussi longtemps que j'accorderai un crédit, aussi mince soit-il, à ce personnage spontanément crée de toutes pièces, mais qui est pourtant vécu comme bien réel, dès l'instant oú l'on a endossé. |
Pour ma part, je ne formulerais pas les choses ainsi. Ce n’est pas parce que j’accorde un crédit au défilé mental que j’en deviens prisonnier, mais c'est parce que je ne fais pas l’«effort» d’être, parce que je me laisse porter, comme hypnotisé. J’ai mis des guillemets à effort, parce que ce n’est pas à proprement parler un effort, que d’être. C’est plutôt un risque à prendre, une confiance à avoir. Si je n’ai pas cette confiance — cette foi, cette ferveur, cette ardeur — alors je me retire dans la sécurité ronronnante du mental — sécurité toute relative d’ailleurs, puisque c’est lui le générateur de toutes les angoisses, et que toute angoisse croît sur un manque de confiance. Il me semble qu’en parlant d’identification au mental, et de désidentification, on est dans quelque chose qui est de l’ordre de la compréhension — et non pas dans quelque chose qui est de l’ordre de la naissance.
Mais tu dis ensuite :
Jim a écrit: | Je ne peux "en sortir" qu'avec le constat spontané et sur le vif de ce tourbillon en moi-même. Rien de plus n'est nécessaire, mais en réalité, cela ne m'appartient pas. Et c'est tant mieux, car si c'était le cas, il ne pourrait y avoir cette innocence du regard qui permet la véritable vision. Ce constat qui tient de la grâce survient à un moment donné de notre histoire, puis se reproduit de plus en plus fréquemment jusqu'à nous devenir intime et nous faire pressentir à quel point il ne "survient" pas, mais qu'il est ce que profondément nous sommes |
Là, il s’agit bien de naissance, et de confiance.
Jim a écrit: | En réalité, je ne change pas et il n'y a pas plusieurs "je". Un seul "je" réduit ou pas à des limites dont il ne peut penser qu'en faire partie intégrante, qu'il a lui-même crées et qu'il entretient sous peur panique de ne plus être. |
Jim a écrit: | On peut comprendre encore, mais ça non plus, ça ne sert pas à grand chose...seul ce coup de pouce venu du plus profond de nous même nous reinjecte la vie, impensable, mais infiniment disponible si on accepte de lâcher le bord de la piscine et redécouvrir notre capacité de flottaison.  |
Oui : non pas la compréhension, mais la confiance. Se jeter à l'eau. |
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Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1562 Localisation: Braives - Belgique
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Posté le: Di 22 Mai 2022 15:38 Sujet du message: |
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Bonjour Jim.
C'est là notre premier contact, bienvenue dans ma "conscience".
Très belle, très expressive formulation.
J'étais dans mes rêvasseries et me voyais tel un bateau porté par le "fil du temps"... ponctué de maintenant.
Il y a tant à découvrir dans la découverte de ce qui découvre.
"Se" réaliser "je".
Observer ce placenta vide et constater l'illimité dans la naissance.
...hantité d'être.
Abandonner la vie, s'abandonner à la vie et trouver la vie d'abandon. _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
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Cédric
Inscrit le: 26 Juin 2021 Messages: 1411
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Posté le: Di 22 Mai 2022 19:09 Sujet du message: |
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Bonsoir Jim,
Il y a quelque chose de "moi" qui meurt, mais ce "quelque chose de moi" ne peut pas décider de mourir.
C'est le paradoxe. Tout ce que tu pourrais entreprendre, c'est du "vivant", du "moi", de la "vie". Et cette "mort" ne s'entreprend pas, elle ne peut être décidée. Et je pense que tu as très bien compris cela, ça transparaît dans ton message.
"Se jeter à l'eau", c'est de la "vie", du "moi". La "mort d'une "partie de moi"" , c'est l'arrêt d'une "partie de moi", mais rien ni personne ne peut "vouloir arrêter".
Tout comme sa naissance, la "mort de moi" ne se décide pas.
La fin des questions ne se décide pas.
On ne peut qu'être, être avec soi, le plus honnêtement possible, mais la "mort de moi" n'est pas dans les mains de "moi". |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6910
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Posté le: Lu 23 Mai 2022 1:42 Sujet du message: |
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Bonsoir Jim,
Pour moi toutes ces questions ne se posent pas.
Je suis convaincu que pour vivre pleinement- en tout cas sa vie ici bas-il faut " se jetter à l eau ", comme tu dis.
C' est ce que j' ai mis beaucoup de temps à accepter , surtout par peur de sauter.
Mais ensuite je n' ai plus d' images ou de concepts pour continuer à vivre au delà de moi ou dans le Soi. Je ne le recherche même pas.
Je me suis jetté à l' eau dans cette vie ci, et cela m' à éclairé sur cette vie, sur la profondeur possible, du sentiment, de l' empathie, des relations...et cela m' a ouvert à l' autre.
Toutes les considérations métaphysiques sur le Soi, l' absolu, l Être ...sont passées à l' arrière plan , un peu comme des mots ou des concepts qui cachaient une vérité beaucoup plus profonde et vivante : j' existe et tout autour de moi existe également.
Alors je tisse des liens avec cet Autre. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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