Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et scientifique
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9283 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 10 Avr 2023 6:05 Sujet du message: Clin d'oeil de la bébé mouche ... |
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Bonjour tout le monde !
C'est une première : des chercheurs décryptent toutes les connexions neuronales du cerveau d’une mouche
Cette première carte du connectome du cerveau d’un insecte est un pas de plus vers la cartographie des cerveaux plus complexes, tels que celui des humains.
Le but ultime est le cerveau humain
Leur effort permet d’affiner la technique afin de tenter de cartographier le cerveau des animaux plus complexes. “Ce que nous avons appris sur l’encodage cérébral chez la mouche aura des implications pour décoder le cerveau humain, affirme un des co-directeurs de l’étude, le neuroscientifique de l’Université Johns Hopkins Joshua T. Vogelstein, dans un communiqué. C’est ce que nous voulons comprendre, comment décoder le réseau cérébral humain.” Même si en réalité on est encore très loin de pouvoir reproduire une telle prouesse avec notre cerveau (lequel est pourvu d’environ une centaine de milliards de neurones, contre quelques milliers pour la mouche).
En attendant de décoder le connectome humain, le but ultime, ce connectome de la mouche nous donne une vue inégalée sur le fonctionnement du cerveau et les relations que les neurones entretiennent entre eux.
Plus de 3.000 neurones de la mouche suivis de près
À cette état de larve, la mouche a déjà un cerveau fonctionnel, avec notamment une capacité de mémoire à court et long terme. Aussi, le nombre de neurones et leurs connexions sont similaires à ceux des mouches adultes, sauf pour la taille de ces cellules qui grandissent suivant le développement du corps. Celui-ci étant transparent, cela a permis aux chercheurs d’identifier tous les neurones et suivre chacune des synapses.
Le connectome de la larve de mouche comptait 3.016 neurones, qui créaient 548.000 synapses entre eux. La majorité de ces neurones (2.536) sont dans le cerveau, plus 480 qui connectent le cerveau avec le reste du corps pour lui envoyer les informations issues des sens ou du système digestif. Presque la totalité des neurones du cerveau (93%) a un double dans l’autre hémisphère cérébral, et un grand nombre d’entre eux se connectent directement avec leur double dans l’autre côté du cerveau.
Le sens des synapses est très flexible
La plupart des connexions entre neurones se font de la forme classique, où l’axone d’un se connecte à la dendrite de l’autre neurone. Mais environ 30% des synapses concernent des connexions entre axones ou entre dendrites. Parmi les connexions entre axone et dendrite, elles pouvaient se faire dans les deux sens (partant de l’axone ou des dendrites), ce qui permettait aux neurones de communiquer dans les deux sens (vers le cerveau ou vers l’extérieur). Ainsi, 63% des connexions de dendrite à axone étaient des connexions miroirs d’une synapse axone à dendrite.
Un grand nombre des neurones (506) se connectent avec plus de 20 autres neurones, de véritables plateformes synaptiques. Ces plaques tournantes de connexions neuronales se retrouvent principalement à proximité des neurones liés à l’apprentissage.
Des chemins neuronaux courts entre les sens et l’activité motrice
La plupart des neurones faisaient partie de voies connectant des neurones sensoriels à des neurones moteurs, permettant à l’organisme de réagir suite à une stimulation sensorielle en passant par un maximum de 5 neurones. La majorité des neurones faisant partie de ces chemins synaptiques occupaient la 3e position et participaient à plusieurs chemins. En revanche, les neurones en position 2 (recevant l’information directement d’un neurone sensoriel), recevaient cette information d’uniquement un sens, sauf pour celles de l’odorat qui recevaient aussi des informations liées au goût ou à la chaleur. Certains de ces chemins sont composés de seulement 3 neurones.
JOHNS HOPKINS UNIVERSITY / UNIVERSITY OF CAMBRIDGE
Trois mille neurones générant plus de 500.000 synapses, voici le tableau du plus complet connectome (ensemble des connexions neuronales d’un organisme) réalisé à ce jour. L’exploit est issu d’un effort commun entre les universités de Cambridge (Royaume-Uni) et Johns Hopkins (États-Unis), publié le 10 mars 2023 dans le journal Science. Cette collaboration a réussi à cartographier la totalité des synapses dans une larve de mouche (Drosophila melanogaster), générant une carte cérébrale beaucoup plus complexe que les tentatives précédentes (avec des organismes ayant seulement quelques centaines de neurones, tels que le nématode C. elegans).
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6037 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 10 Avr 2023 19:32 Sujet du message: |
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Bonjour daniel,
Merci pour cet article intéressant. Tu as intitulé ce fil : "Clin d'oeil de la bébé mouche ...". En réalité, on est loin du clin d'oeil : on traite là comme toujours le vivant comme une chose. Je pense pour ma part que toute connaissance qu’on aura acquise en traitant le vivant comme une chose — en le martyrisant et en lui déniant toute autre capacité que celle d’être une chose insensible — contribuera à une connaissance qui à son tour nous traitera nous-mêmes comme une chose. La science est prise dans cette spirale, nous sommes pris dans cette spirale, et je dois dire que je ne vois pas très bien comment on pourrait en sortir, sinon à la suite d’une phénoménale catastrophe engendrée par cette intelligence mortifère : catastrophe atomique, climatique, ou peut-être due à cette intelligence chosifiante elle-même :
https://lesakerfrancophone.fr/suspendre-les-developpements-en-intelligence-artificielle-nest-pas-suffisant-il-faut-tout-arreter |
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Anthony
Inscrit le: 21 Déc 2022 Messages: 149
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Posté le: Lu 10 Avr 2023 22:10 Sujet du message: |
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Je me demande si ce qui nous effraie le plus avec l'IA ce n'est pas en réalité le fait qu'elle nous met devant la nature purement mécanique de notre intelligence.
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9283 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 11 Avr 2023 5:36 Sujet du message: |
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Bonjour Joaquim !
Je comprends le sens de tes remarques et des craintes exprimées dans l'article que tu proposes ... il serait juste que la technologie soit au service de touTEs, et surtout pas, entre les mains de ceux qui ont le pouvoir de nous l'imposer ! Malheureusement, c'est pas le cas !
Je ne suis pas pour que l'on chosifie le vivant, et bien qu'i ne soit peut-être, que matériel, s'est développé à travers lui et son environnement, la sensibilité et ma sensibilité m'amène à le respecter, en toute circonstance et à respecter son environnement et le développement de sa sensibilité (ce qui lui sied et ne lui sied pas, jusqu'à l'esprit critique et la possibilité de s'exprimer, cela a le plus de chance d'aboutir à la responsabilité ...).
Non, mon but est de démontrer que la conscience est peut-être matérielle !
Tiens, est-ce que notre petite voix intérieure disparaît avec l'éveil !? Est-elle liée au petit moi, au grand Je, au Sujet résultant de la rencontre entre l'esprit et la "matière" !? En tout cas, on a découvert la zone du cerveau qui en est à l'origine ! |
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Anthony
Inscrit le: 21 Déc 2022 Messages: 149
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Posté le: Ma 11 Avr 2023 6:51 Sujet du message: |
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Le fait que le cerveau s'active lorsqu'il y a une pensée ne prouve pas que le cerveau est à l'origine de la pensée.
Si vous regardez le fonctionnement d'une radio vous verrez les différents composants s'activer et se mouvoir lorsque le signal arrive et ce afin de retransmettre le son correspondant, à chaque son la membrane du haut parleur bougera, ce n'est pas pour autant que l'origine du son, l'origine du signal radio est situé dans la radio, par exemple. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6308
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Posté le: Ma 11 Avr 2023 9:02 Sujet du message: |
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On peut difficilement nier que l' humain est une " chose " ( dans le sens : " machine biologique " ).
On fait une prise sang pour savoir si l' équilibre ( et donc la santé) est sauvegardé chimiquement ... tout comme on inspecte un moteur pour voir quel élément fonctionne ou ne fonctionne pas. Comme on répare notre machine biologique après un infarctus.
MAIS
L' être humain est aussi un être spirituel. Et ne pas considérer cela me semble très dangereux.
Par exemple, un chirurgien qui ne voit en son patient qu' une machine biologique à réparer est, à mon sens un individu dangereux ...parce qu' il déshumanise son patient et se deshumanise lui même.
Cependant je suis plutôt pessimiste la dessus.
Je pense que toutes les voies de la connaissance et du comportement sont et seront explorées, car il n' y a aucun " frein " véritable aux actes et à la volonté humaine, puisque la nature n' a ni morale, ni éthique, ni la moindre considération particulière pour l' humain.
L' homme fera ce que sa nature le poussera à faire, pour le meilleur et pour le pire.
Il faut juste espérer que son " intelligence " lui permettra de s' en sortir le plus longtemps possible.
Quand je vois que, malgré notre évolution technologique nous demeurons toujours incapables d' exister sans se faire la guerre ... j' ai de sérieux doutes quant à notre capacité à nous en sortir ... _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery
Dernière édition par Alain V le Ma 11 Avr 2023 9:08; édité 1 fois |
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vertgandazert
Inscrit le: 20 Août 2015 Messages: 443 Localisation: Nantes
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Posté le: Ma 11 Avr 2023 9:06 Sujet du message: |
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@daniel,
Merci de votre aveu, que nous avions remarqué:
"Non, mon but est de démontrer que la conscience est peut-être matérielle !
Certes la conscience entretient des relations avec la matière, cela ne veut pas dire que son origine est strictement et uniquement matérielle.
Puisque vous vous intéressez à la biologie, connaissez vous les "vers planaires".
Ces charmantes bestioles ont la capacité de faire repousser leur tête si on leur coupe.
Cela a donné l'idée à des chercheurs de tester si cette tête repousse avec sa mémoire ?
Et c'est bien le cas, par exemple, l'on apprend à ces vers le goût sucré, puis on leur coupe la tête qui contient leur cerveau, quand leur tête repousse avec un nouveau cerveau, ces vers ont toujours la mémoire du sucré.
Alors où est stockée cette mémoire?
Moi ce qui m'intrigue c'est votre constante volonté de réduire la conscience à un tas de neurones, pourquoi?
C'est bien plus compliqué, Benjamin Libet a beaucoup expérimenté et démontré à ce sujet, ses expériences ont été récupérées par les matérialistes, il l'a dit et répété souvent, la conscience a des propriétés différentes de la matière et elle ne peut pas être réduite à la matière.
C'est évident, il faut être inconscient pour ne pas s'en rendre compte...? _________________ La vie est une expérience, alors expérimentons |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9283 Localisation: belgique
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Posté le: Ma 11 Avr 2023 15:52 Sujet du message: |
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Bonsoir Hervé !
Tu dis :
Citation: | Moi ce qui m'intrigue c'est votre constante volonté de réduire la conscience à un tas de neurones, pourquoi?
C'est bien plus compliqué, Benjamin Libet a beaucoup expérimenté et démontré à ce sujet, ses expériences ont été récupérées par les matérialistes, il l'a dit et répété souvent, la conscience a des propriétés différentes de la matière et elle ne peut pas être réduite à la matière.
C'est évident, il faut être inconscient pour ne pas s'en rendre compte...? |
Un tas de neurones sensibles et inter-connectés entre eux !
L'histoire des "vers planaires" est intrigante, cela peut aller dans votre sens, mais, aussi dans le sens que lorsque que l'on apprend quelque chose de nouveau, cela crée de nouvelles terminaisons dans le cerveau (il me semble que ça a déjà été démontré) et que donc, lorsque l'on a coupé la tête à ce pauvre ver, ces nouvelles terminaisons, en faisait partie, non !?
Inconsciemment, je reste béat !? |
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Anthony
Inscrit le: 21 Déc 2022 Messages: 149
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Posté le: Me 12 Avr 2023 9:36 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | On peut difficilement nier que l' humain est une " chose " ( dans le sens : " machine biologique " ).
On fait une prise sang pour savoir si l' équilibre ( et donc la santé) est sauvegardé chimiquement ... tout comme on inspecte un moteur pour voir quel élément fonctionne ou ne fonctionne pas. Comme on répare notre machine biologique après un infarctus.
MAIS
L' être humain est aussi un être spirituel. Et ne pas considérer cela me semble très dangereux.
Par exemple, un chirurgien qui ne voit en son patient qu' une machine biologique à réparer est, à mon sens un individu dangereux ...parce qu' il déshumanise son patient et se deshumanise lui même.
Cependant je suis plutôt pessimiste la dessus.
Je pense que toutes les voies de la connaissance et du comportement sont et seront explorées, car il n' y a aucun " frein " véritable aux actes et à la volonté humaine, puisque la nature n' a ni morale, ni éthique, ni la moindre considération particulière pour l' humain.
L' homme fera ce que sa nature le poussera à faire, pour le meilleur et pour le pire.
Il faut juste espérer que son " intelligence " lui permettra de s' en sortir le plus longtemps possible.
Quand je vois que, malgré notre évolution technologique nous demeurons toujours incapables d' exister sans se faire la guerre ... j' ai de sérieux doutes quant à notre capacité à nous en sortir ... |
Bonjour Alain,
Avec la personne vient la notion de séparation, de manque et de valeur et donc l'appropriation de la valeur pour combler le manque.
Pour combler ce manque encore, la personne créé des concepts complexes, des idées, des opinions, des principes, des religions qu'elle emballe dans un joli sac étiqueté "moi".
Elle a enfin l'impression d'exercer une liberté dans l'action qui consiste à remplir ce sac, à discriminer ex-nihilo ce qui a de la valeur pour y entrer, ce qui doit en sortir car n'est plus apte à y résider.
Cela a plusieurs effets, associer des idées et des opinions à une identité donne immanquablement à ces idées et opinions une portée existentielle, dit autrement si une personne critique mes opinions, elle menace mon existence même, défendre ses opinions et ses idées devient alors une question de vie ou de mort.
Pour terminer, l'impression d'exercer une liberté dans l'action du choix de ses opinions et idées, lorsqu'elle est projetée sur les autres individus renforce le sentiment de séparation et nous éloigne de la possibilité d'être en empathie avec l'autre.
Lorsque l'absence de personne est constaté, au travers de la notion de monde causal par exemple, tous ces mécanismes tombent et ils sont vus non pas comme quelque chose qui nous permet d'exister mais comme quelque chose qui réduit ce que nous sommes déjà à la base.
Les opinions et les idées demeurent mais l'identification et donc la menace existentielle qui étaient liés disparaissent.
L'illusion du libre arbitre disparaît également et ouvre alors la porte à l'empathie et à la compréhension totale du comportement de "l'autre".
Il n'y a alors aucun problème à considérer les individus comme des machines biologiques, simplement il ne faut pas omettre les sentiments et les émotions qui font également partie du fonctionnement de cette machine ni oublier de considérer que notre propre individualité fonctionne également selon ces principes, le reste se fait naturellement dans "l'être-té".
Dernière édition par Anthony le Me 12 Avr 2023 10:28; édité 1 fois |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6037 Localisation: Suisse
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Posté le: Me 12 Avr 2023 10:23 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Non, mon but est de démontrer que la conscience est peut-être matérielle ! |
Bonjour daniel,
Si la conscience était de nature matérielle, alors toute la morale qui t’imprègne ne serait elle aussi qu’un produit matériel ; et à moins que la matière ne soit elle-même morale — auquel cas elle ne serait alors plus seulement matérielle, mais aussi spirituelle — il en découle que la morale qui t’anime ne serait justifiée au fond que par l’avantage évolutif qu’elle confère à certains groupes de mammifères, et n’aurait d’autre valeur que celle-ci. Donc lorsque tu te bats pour plus de justice et d’équité dans le monde, les notions de justice et d’équité ne sont qu’un leurre, que la nature a inventé pour amener les mammifères humains à être plus solidaires, parce que cette solidarité leur donne un avantage compétitif sur les groupes non-solidaires. Est-ce vraiment ainsi que tu vois les choses ? |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9283 Localisation: belgique
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Posté le: Me 12 Avr 2023 14:59 Sujet du message: |
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Bonjour Joaquim !
Ça se rejoint, oui,, effectivement ... la solidarité et la coopération dans la nature, puis, concernant l'humanité, c'est une manière très élégante et belle, pour avancer, survivre, vivre dans de bonnes conditions ! Cela renvoie à notre sensibilité et à l'interaction avec l'environnement et les autres !
Kropotkine, naturaliste, disciple de Darwin, voyait dans la solidarité et la coopération, un moyen pour les espèces, pour rester vivantes, et avancer dans de bonnes conditions !
D'ailleurs, il y a un article qui lui est consacré ddans le journal dont tu as mis le lien dans ton dernier commentaire !
https://lesakerfrancophone.fr/lanarchisme-nest-pas-ce-que-vous-croyez-et-il-y-a-beaucoup-a-en-apprendre
IEt la petite voix intérieure, elle est toujours là, après l'éveil !? Se rapporte-t-elle au petit moi-je, au grand Je, au Sujet (né de la rencontre de l'esprit et de la "matière") !?
PS : il y a, au moins, deux moyens d'être compétitifs, le premier, est de vouloir dominer tout le monde, quitte, à utiliser dans tous les sens ses congénaires ...
Et le deuxième, c'est la solidarité et l'entraide, pour permettre à touTEs de vaincre les obstacles ! |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6308
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Posté le: Me 12 Avr 2023 21:31 Sujet du message: |
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Anthony a écrit: | Alain V a écrit: | On peut difficilement nier que l' humain est une " chose " ( dans le sens : " machine biologique " ).
On fait une prise sang pour savoir si l' équilibre ( et donc la santé) est sauvegardé chimiquement ... tout comme on inspecte un moteur pour voir quel élément fonctionne ou ne fonctionne pas. Comme on répare notre machine biologique après un infarctus.
MAIS
L' être humain est aussi un être spirituel. Et ne pas considérer cela me semble très dangereux.
Par exemple, un chirurgien qui ne voit en son patient qu' une machine biologique à réparer est, à mon sens un individu dangereux ...parce qu' il déshumanise son patient et se deshumanise lui même.
Cependant je suis plutôt pessimiste la dessus.
Je pense que toutes les voies de la connaissance et du comportement sont et seront explorées, car il n' y a aucun " frein " véritable aux actes et à la volonté humaine, puisque la nature n' a ni morale, ni éthique, ni la moindre considération particulière pour l' humain.
L' homme fera ce que sa nature le poussera à faire, pour le meilleur et pour le pire.
Il faut juste espérer que son " intelligence " lui permettra de s' en sortir le plus longtemps possible.
Quand je vois que, malgré notre évolution technologique nous demeurons toujours incapables d' exister sans se faire la guerre ... j' ai de sérieux doutes quant à notre capacité à nous en sortir ... |
Bonjour Alain,
Avec la personne vient la notion de séparation, de manque et de valeur et donc l'appropriation de la valeur pour combler le manque.
Pour combler ce manque encore, la personne créé des concepts complexes, des idées, des opinions, des principes, des religions qu'elle emballe dans un joli sac étiqueté "moi".
Elle a enfin l'impression d'exercer une liberté dans l'action qui consiste à remplir ce sac, à discriminer ex-nihilo ce qui a de la valeur pour y entrer, ce qui doit en sortir car n'est plus apte à y résider.
Cela a plusieurs effets, associer des idées et des opinions à une identité donne immanquablement à ces idées et opinions une portée existentielle, dit autrement si une personne critique mes opinions, elle menace mon existence même, défendre ses opinions et ses idées devient alors une question de vie ou de mort.
Pour terminer, l'impression d'exercer une liberté dans l'action du choix de ses opinions et idées, lorsqu'elle est projetée sur les autres individus renforce le sentiment de séparation et nous éloigne de la possibilité d'être en empathie avec l'autre.
Lorsque l'absence de personne est constaté, au travers de la notion de monde causal par exemple, tous ces mécanismes tombent et ils sont vus non pas comme quelque chose qui nous permet d'exister mais comme quelque chose qui réduit ce que nous sommes déjà à la base.
Les opinions et les idées demeurent mais l'identification et donc la menace existentielle qui étaient liés disparaissent.
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Cela dépend aussi des individus.
Pour certains les " opinions " deviennent effectivement un bouclier et les contester est vécu comme une menace.
Mais pour d' autres, dont je suis, la menace n" existe pas vraiment à partir du moment où on joue le jeu et on ne part pas systématiquement en guerre.
Je défends " mes opinions " mais si elles sont erronées, et que le perçois clairement, je peux lâcher celles ci sans difficulté particulière.
Je pense que ce second cas est bien moins courant quand même. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2330
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Posté le: Je 13 Avr 2023 3:26 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | Anthony a écrit: | Alain V a écrit: | On peut difficilement nier que l' humain est une " chose " ( dans le sens : " machine biologique " ).
On fait une prise sang pour savoir si l' équilibre ( et donc la santé) est sauvegardé chimiquement ... tout comme on inspecte un moteur pour voir quel élément fonctionne ou ne fonctionne pas. Comme on répare notre machine biologique après un infarctus.
MAIS
L' être humain est aussi un être spirituel. Et ne pas considérer cela me semble très dangereux.
Par exemple, un chirurgien qui ne voit en son patient qu' une machine biologique à réparer est, à mon sens un individu dangereux ...parce qu' il déshumanise son patient et se deshumanise lui même.
Cependant je suis plutôt pessimiste la dessus.
Je pense que toutes les voies de la connaissance et du comportement sont et seront explorées, car il n' y a aucun " frein " véritable aux actes et à la volonté humaine, puisque la nature n' a ni morale, ni éthique, ni la moindre considération particulière pour l' humain.
L' homme fera ce que sa nature le poussera à faire, pour le meilleur et pour le pire.
Il faut juste espérer que son " intelligence " lui permettra de s' en sortir le plus longtemps possible.
Quand je vois que, malgré notre évolution technologique nous demeurons toujours incapables d' exister sans se faire la guerre ... j' ai de sérieux doutes quant à notre capacité à nous en sortir ... |
Bonjour Alain,
Avec la personne vient la notion de séparation, de manque et de valeur et donc l'appropriation de la valeur pour combler le manque.
Pour combler ce manque encore, la personne créé des concepts complexes, des idées, des opinions, des principes, des religions qu'elle emballe dans un joli sac étiqueté "moi".
Elle a enfin l'impression d'exercer une liberté dans l'action qui consiste à remplir ce sac, à discriminer ex-nihilo ce qui a de la valeur pour y entrer, ce qui doit en sortir car n'est plus apte à y résider.
Cela a plusieurs effets, associer des idées et des opinions à une identité donne immanquablement à ces idées et opinions une portée existentielle, dit autrement si une personne critique mes opinions, elle menace mon existence même, défendre ses opinions et ses idées devient alors une question de vie ou de mort.
Pour terminer, l'impression d'exercer une liberté dans l'action du choix de ses opinions et idées, lorsqu'elle est projetée sur les autres individus renforce le sentiment de séparation et nous éloigne de la possibilité d'être en empathie avec l'autre.
Lorsque l'absence de personne est constaté, au travers de la notion de monde causal par exemple, tous ces mécanismes tombent et ils sont vus non pas comme quelque chose qui nous permet d'exister mais comme quelque chose qui réduit ce que nous sommes déjà à la base.
Les opinions et les idées demeurent mais l'identification et donc la menace existentielle qui étaient liés disparaissent.
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Cela dépend aussi des individus.
Pour certains les " opinions " deviennent effectivement un bouclier et les contester est vécu comme une menace.
Mais pour d' autres, dont je suis, la menace n" existe pas vraiment à partir du moment où on joue le jeu et on ne part pas systématiquement en guerre.
Je défends " mes opinions " mais si elles sont erronées, et que le perçois clairement, je peux lâcher celles ci sans difficulté particulière.
Je pense que ce second cas est bien moins courant quand même. |
C’est pas fou ce que tu dis là, Alain , et p-e bien qu’Anthony ne met en général son attention que sur des personnes aux idées arrêtées …
Il est dit qu’il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idées _________________ Une envolée d'oiseaux, que c'est beau.... |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6308
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Posté le: Je 13 Avr 2023 8:46 Sujet du message: |
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Pour moi il en va de l' attachement aux idées comme de l' attachement aux êtres. C' est un peu la même chose.
Il faut, selon moi, les revendiquer et les défendre, si nécessaire.
L' attachement aux idées n' est pas une mauvaise chose en soi.
Cela devient mauvais quand on en fait un champ de mines entouré de barbelés.
Et c' est exactement ainsi que se produisent les guerres , intérieures et extérieures.
Exemple ( extreme ) parmi tant d' autres : Israël et la Palestine.
Chacun à ses raisons d' établir ses idées.
Les idées constituent l' identité d' un pays puisqu' elles s' appuient sur leurs racines et leurs traditions.
Mais quand elles se veulent absolues ( et non plus relatives à chaque pays ) elles prennent le visage de l' intolérance.
Plus aucun compromis, plus aucune concession, plus aucune tentative de compréhension de l' autre.
En ce sens Anthony a parfaitement raison.
Tout ça me paraît très simple à comprendre mais très difficile ( et même parfois impossible ) à mettre en œuvre.
Vient alors la guerre qui est la plus grande stupidité imaginée par l' homme. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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