Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et scientifique
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9194 Localisation: belgique
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Posté le: Je 30 Nov 2023 1:15 Sujet du message: Le précunéus antérieur, biais qui induit le sentiment du je |
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Dernière édition par daniel le Lu 04 Déc 2023 13:48; édité 3 fois |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9194 Localisation: belgique
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Posté le: Je 30 Nov 2023 1:34 Sujet du message: |
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Ce sujet demande d'autres recherches
Dernière édition par daniel le Di 03 Déc 2023 6:58; édité 1 fois |
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vertgandazert
Inscrit le: 20 Août 2015 Messages: 439 Localisation: Nantes
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Posté le: Je 30 Nov 2023 13:37 Sujet du message: |
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Bonjour daniel,
Moi Je pense à Moi d'abord,peut être ai je un "centre cérébral du sentiment de moi" bien plus important que celui du soi, surtout celui des autres...?
J'ai conscience d'habiter un corps, qui est le mien et il me le rend bien.
Nous sommes ainsi très unis, dans nos divagations, j'en ai conscience, surtout quand je la perd.
Alors Mon Moi essentiel, me le dit via Mon inconscient, par l'intermédiaire de Mon précuneus antérieur qui chez Moi est situé juste devant Mon précuneus postérieur.
Ce qui me rend très content de Moi et de mon corps.
Je suis d'accord avec Moi, se faire des nœuds, avec les boyaux de la tête, ne nous apprend rien, sur les tripes en général.
JE sais que les meilleures tripes se font à Caen, mais Je ne sais pas jusqu'à quand ?
Sinon dans les boyaux de poulet, certains voient l'avenir.
La science est arrivée au bout, tout le monde descend... _________________ La vie est une expérience, alors expérimentons |
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Kairos
Inscrit le: 29 Août 2023 Messages: 1287
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Posté le: Di 03 Déc 2023 14:25 Sujet du message: |
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C'est un retournement intéressant, daniel.
Le précunéus avait pourtant l'air d'être une réponse convenable, non ? |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9194 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 04 Déc 2023 13:42 Sujet du message: |
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Kairos a écrit: | C'est un retournement intéressant, daniel.
Le précunéus avait pourtant l'air d'être une réponse convenable, non ? |
Bonjour Kairos !
Ah, tu trouves, aussi !
Ben, après avoir fait des recoupements, dont, je mettrai les liens, je remets, du moins, l'article
Le « soi », entre corps et esprit
La conscience de notre propre corps et celle de nos propres pensées seraient issues de régions distinctes de notre cerveau. Ces deux zones fonctionnent habituellement de concert, sauf dans certains troubles psychiques.
Diana Kwon
09 novembre 2023| CERVEAU & PSYCHO N° 160| Temps de lecture : 6 mn
William James, psychologue et philosophe américain du XIXe siècle, proposait de diviser le « soi » en deux parties. La première est un « je » qui perçoit physiquement le monde et en fait l’expérience, la seconde est un « moi » qui repose sur un récit mental de l’individu sur lui-même, appuyé sur les expériences antérieures. Les neuroscientifiques, équipés d’outils d’imagerie cérébrale de haute précision, cherchent depuis longtemps les régions du cerveau qui sous-tendent ces deux aspects du soi. Et les succès sont au rendez-vous.
D’abord, il y a plus de vingt ans, ils ont découvert ce qui produit le « moi » (le discours mental sur soi, donc) : il s’agit du réseau du « mode par défaut », terme inauguré par le neurologue américain Marcus Raichle en 2001. Ce réseau est un ensemble de régions cérébrales bien identifiées et interconnectées qui entrent en activité lorsqu’on laisse ses pensées divaguer, sans rien faire de particulier, et sans se concentrer sur une tâche quelle qu’elle soit. Les chercheurs ont révélé son rôle prépondérant dans le traitement et l’analyse des pensées que nous avons sur nous-mêmes. « Ce réseau a, en quelque sorte, été baptisé “centre cérébral du sentiment de soi” », explique Josef Parvizi, neurologue et professeur à l’université Stanford.
Le « je », conscience d’habiter son corps
En revanche, on en savait peu sur le « je », jusque très récemment. La conscience que chacun a d’habiter un corps – ce qu’on pourrait aussi appeler le « soi essentiel » – fonctionne comme un interrupteur qui passerait constamment de la position ouverte – correspondant à un état d’esprit conscient – à celle fermée, où l’on est inconscient de ce corps.
Explications : supposez que vous êtes assis à table ou bien debout sur un quai, en train d’attendre le train. À moins que vous ne souffriez d’une entorse, d’un mal de dos ou d’une maladie grave, vous n’avez pas conscience, à chaque instant, de votre main serrant la fourchette, de vos pieds sur le sol, de votre gros orteil, ou même de tout votre corps… Mais dès que vous pensez volontairement à l’un de ces endroits, vous en ressentez immédiatement la présence. Le « je » est ce sentiment, alternativement conscient et inconscient, que l’on occupe effectivement son propre corps.
Pour le trouver dans le cerveau, les chercheurs ont fort logiquement commencé par chercher du côté du réseau du mode par défaut. Une partie de ce dernier, nommée « cortex pariétal médian » (CPM) et située à l’arrière du cerveau, là où les deux hémisphères se rejoignent, s’est révélée particulièrement intéressante. En effet, des études antérieures en neuroimagerie avaient déjà montré que le CPM est actif non seulement lorsqu’on se remémore des souvenirs, mais aussi lorsqu’on laisse libre cours à ses pensées, ces dernières se rapportant alors souvent à soi-même.
Pour déterminer si cette région intervenait bien dans la perception physique du soi, Josef Parvizi et ses collègues ont étudié des personnes épileptiques chez qui des électrodes (indolores) avaient été implantées dans le cerveau afin de surveiller l’activité de ce dernier, typiquement en prévision d’une intervention chirurgicale. Ainsi, les scientifiques ont pu stimuler le CPM de volontaires épileptiques en y appliquant de légers courants électriques. Or, bien que procédant de cette façon, ils ne sont jamais parvenus à modifier leur perception du « je »…
Une zone du soi appelée « précuneus antérieur »
C’est une rencontre inattendue qui a tout changé. En 2018, Josef Parvizi a fait la connaissance d’un patient épileptique qui présentait des symptômes inhabituels. Selon ce dernier, au cours de ses crises, il entrait dans un étrange état de dissociation qui lui faisait perdre son sens de la coordination et lui donnait la sensation d’être comme déconnecté de son moi intérieur. L’équipe du chercheur a alors exploré son cerveau pour trouver la source des crises d’épilepsie : il s’agissait d’une région très proche du CPM, nommée « précuneus antérieur ».
Forts de cette découverte, Josef Parvizi et ses collègues sont donc allés plus loin dans leurs recherches. Pour ce faire, ils ont recruté huit personnes épileptiques dont les crises provenaient d’autres régions que le CPM, afin de s’assurer qu’ils examinaient des sujets ayant des tissus cérébraux sains là où ils cherchaient à les étudier, en particulier dans le précuneus antérieur. Des électrodes implantées dans la région du CPM de ces patients ont donc permis de stimuler cette aire…
Comme hors de son corps
Le résultat est publié en 2023 dans la revue Neuron. Les huit volontaires ont vécu des troubles dissociatifs proches de ceux du patient ayant des crises d’épilepsie dans le précuneus. À savoir : sensation de flottement, vertiges, manque de concentration et sentiment de détachement de soi-même. Certains participants ont même annoncé qu’ils se sentaient comme sous l’effet de psychédéliques… « Nous avons découvert qu’en stimulant cette région, nous sommes capables de provoquer des distorsions du sens physique de soi », précise le professeur.
« Les résultats sont originaux et très intéressants » et contribuent à une meilleure compréhension de la façon dont le cerveau produit le soi corporel, ou le « je », déclare Henrik Ehrsson, neuroscientifique cognitif à l’institut Karolinska, en Suède, qui n’a pas participé à cette étude. Il ajoute que ces résultats confirment ceux obtenus par son équipe : lors d’une expérience, les chercheurs suédois ont donné l’impression à des volontaires que leur corps réel ne faisait plus vraiment partie d’eux-mêmes, en leur montrant une vidéo où un inconnu était touché à certains endroits de sa peau en même temps que les participants recevaient une pression à la même position. Résultat : leur précuneus antérieur était plus actif lors de l’illusion extracorporelle.
Henrik Ehrsson suggère en outre qu’étant donné que l’équipe de Josef Parvizi s’est appuyée sur les déclarations, forcément subjectives, des volontaires, il serait maintenant nécessaire d’examiner par des moyens plus objectifs, comme des réactions comportementales, comment la stimulation de cette région du cerveau modifie réellement le « je ». Des études qui sont actuellement en cours.
Quand le « moi » parle mal au « je »
Quoi qu’il en soit, existe-t-il un lien entre le « moi » – soutenu par le réseau du mode par défaut – et le « je » – reposant sur le précuneus antérieur ? Pour le déterminer, Josef Parvizi et ses collègues ont placé cinq personnes dans un scanner d’imagerie cérébrale par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), afin d’analyser l’activité de leur cerveau pendant qu’elles étaient au repos. Dès lors, les chercheurs ont constaté que les parties du précuneus antérieur provoquant des modifications du soi corporel lors de leur stimulation chez les sujets épileptiques n’appartenaient pas vraiment au réseau du mode par défaut, même si des connexions existaient entre les deux.
Le premier “soi” est narratif, reposant sur la mémoire, et le second est corporel. En d’autres termes, le “moi” et le “je” sont situés dans des réseaux différents du cerveau.
Selon Dian Lyu, chercheuse dans le laboratoire de Josef Parvizi, à Stanford, cette découverte signifie qu’il existerait deux systèmes cérébraux distincts pour le traitement du soi : « L’un est le soi narratif, reposant sur la mémoire, et l’autre est le soi corporel. En d’autres termes, le “moi” et le “je” sont situés dans des réseaux différents du cerveau. » Dian Lyu réfléchit maintenant aux moyens de déterminer comment, exactement, ces deux réseaux interagissent.
Quel est l’intérêt de ces découvertes, en particulier sur la conscience de soi ? Josef Parvizi espère que ces résultats permettront de mieux comprendre ce qui se passe dans le cerveau de personnes dépressives, qui ruminent souvent des pensées négatives sur elles-mêmes. Certains de ces patients se retrouvent « bloqués » dans des schémas de pensée ne correspondant qu’à leur point de vue personnel – et biaisé, en l’occurrence –, en perdant la capacité de voir les choses sous un angle extérieur, explique le chercheur de Stanford. Comme si le « je » communiquait mal avec le « moi » et que les souvenirs ne se coloraient plus des expériences subjectives du monde. D’autant que de premières études auraient révélé l’existence d’une hyperexcitabilité de la communication entre les réseaux cérébraux sous-tendant les deux soi chez ces personnes. Peut-être une clé pour les libérer du cercle vicieux de pensées dans lequel elles se trouvent…
Vers une thérapie de flottaison ?
Sahib Khalsa, psychiatre et neuroscientifique au Laureate Institute for Brain Research, à Oklahoma, ajoute que cette étude permettrait également d’expliquer certaines caractéristiques des expériences extracorporelles que l’on vit parfois sous l’influence de drogues comme des psychédéliques, ou en flottant dans un caisson de privation sensorielle (un conteneur sombre rempli d’eau salée où l’on flotte, coupé de tout bruit, toute odeur ou toute sensation issus du monde extérieur). Le chercheur et ses collègues ont en effet mesuré des variations d’activité dans le précuneus et d’autres régions cérébrales associées chez les personnes ayant suivi une thérapie de flottaison pour des troubles anxieux.
Par ailleurs, cette petite région cérébrale pourrait devenir la cible de nouveaux traitements pour les individus souffrant de troubles dissociatifs, comme c’est le cas lors de certaines maladies neurologiques fonctionnelles ou après un traumatisme. « À partir de cette découverte, nous allons pouvoir mener de nombreuses études autour de plusieurs symptômes mentaux », conclut Sahib Khalsa.
https://www.cell.com/neuron/fulltext/S0896-6273(23)00386-0
https://neurosciencenews.com/self-awareness-brain-23515/
PS : Sinon, Kairos, est-c'que cette perspective d'un "je" inscrit dans la matière perturbe ta réalisation spirituelle !?
Dernière édition par daniel le Ma 12 Déc 2023 12:07; édité 1 fois |
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Kairos
Inscrit le: 29 Août 2023 Messages: 1287
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Posté le: Lu 04 Déc 2023 14:34 Sujet du message: |
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"Je" ou "Moi" ou "Conscience" ou ....
Dans le bouddhisme, dont je suis les enseignements, le corps n'est pas l'esprit.
Les mouvements du corps empêchent l'esprit de s'observer.
À notre époque matérialiste il n'est pas étonnant de voir ce genre de recherches proliférer sur la matérialité de la conscience.
Vrai ou faux, aucune idée, mais le corps n'est pas l'esprit.
Il y a des interactions, des influences, des connexions, mais il est indispensable pour ne pas se tromper de différencier les études de la matière et les études de l'esprit.
Sans pour autant les séparer nettement, il est important de considérer les deux séparément pour les travailler plus en profondeur et les rassembler ensuite.
Et vous daniel, qu'en pensez-vous ? |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9194 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 04 Déc 2023 18:15 Sujet du message: |
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Bonsoir Kairos !
Le fait que le sentiment du je s'inscrit dans la matière, c'est pas rien, quand même, tout autre approche du je, joue, un peu, les doublures, non !?
Cette histoire de précunéus va bien dans le sens du bouddhisme, dans le sens de l'anatman, par contre, comme tout revient à lui, qui est matériel, difficile de voir ce qui pourrait renaître pour une nouvelle vie ... qui réaliserait, un jour, le nirvana !
Sinon, je suis matérialiste, ouvert |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9194 Localisation: belgique
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Posté le: Je 02 Mai 2024 5:25 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Kairos a écrit: | C'est un retournement intéressant, daniel.
Le précunéus avait pourtant l'air d'être une réponse convenable, non ? |
Bonjour Kairos !
Ah, tu trouves, aussi !
Ben, après avoir fait des recoupements, dont, je mettrai les liens, je remets, du moins, l'article
Le « soi », entre corps et esprit
La conscience de notre propre corps et celle de nos propres pensées seraient issues de régions distinctes de notre cerveau. Ces deux zones fonctionnent habituellement de concert, sauf dans certains troubles psychiques.
Diana Kwon
09 novembre 2023| CERVEAU & PSYCHO N° 160| Temps de lecture : 6 mn
William James, psychologue et philosophe américain du XIXe siècle, proposait de diviser le « soi » en deux parties. La première est un « je » qui perçoit physiquement le monde et en fait l’expérience, la seconde est un « moi » qui repose sur un récit mental de l’individu sur lui-même, appuyé sur les expériences antérieures. Les neuroscientifiques, équipés d’outils d’imagerie cérébrale de haute précision, cherchent depuis longtemps les régions du cerveau qui sous-tendent ces deux aspects du soi. Et les succès sont au rendez-vous.
D’abord, il y a plus de vingt ans, ils ont découvert ce qui produit le « moi » (le discours mental sur soi, donc) : il s’agit du réseau du « mode par défaut », terme inauguré par le neurologue américain Marcus Raichle en 2001. Ce réseau est un ensemble de régions cérébrales bien identifiées et interconnectées qui entrent en activité lorsqu’on laisse ses pensées divaguer, sans rien faire de particulier, et sans se concentrer sur une tâche quelle qu’elle soit. Les chercheurs ont révélé son rôle prépondérant dans le traitement et l’analyse des pensées que nous avons sur nous-mêmes. « Ce réseau a, en quelque sorte, été baptisé “centre cérébral du sentiment de soi” », explique Josef Parvizi, neurologue et professeur à l’université Stanford.
Le « je », conscience d’habiter son corps
En revanche, on en savait peu sur le « je », jusque très récemment. La conscience que chacun a d’habiter un corps – ce qu’on pourrait aussi appeler le « soi essentiel » – fonctionne comme un interrupteur qui passerait constamment de la position ouverte – correspondant à un état d’esprit conscient – à celle fermée, où l’on est inconscient de ce corps.
Explications : supposez que vous êtes assis à table ou bien debout sur un quai, en train d’attendre le train. À moins que vous ne souffriez d’une entorse, d’un mal de dos ou d’une maladie grave, vous n’avez pas conscience, à chaque instant, de votre main serrant la fourchette, de vos pieds sur le sol, de votre gros orteil, ou même de tout votre corps… Mais dès que vous pensez volontairement à l’un de ces endroits, vous en ressentez immédiatement la présence. Le « je » est ce sentiment, alternativement conscient et inconscient, que l’on occupe effectivement son propre corps.
Pour le trouver dans le cerveau, les chercheurs ont fort logiquement commencé par chercher du côté du réseau du mode par défaut. Une partie de ce dernier, nommée « cortex pariétal médian » (CPM) et située à l’arrière du cerveau, là où les deux hémisphères se rejoignent, s’est révélée particulièrement intéressante. En effet, des études antérieures en neuroimagerie avaient déjà montré que le CPM est actif non seulement lorsqu’on se remémore des souvenirs, mais aussi lorsqu’on laisse libre cours à ses pensées, ces dernières se rapportant alors souvent à soi-même.
Pour déterminer si cette région intervenait bien dans la perception physique du soi, Josef Parvizi et ses collègues ont étudié des personnes épileptiques chez qui des électrodes (indolores) avaient été implantées dans le cerveau afin de surveiller l’activité de ce dernier, typiquement en prévision d’une intervention chirurgicale. Ainsi, les scientifiques ont pu stimuler le CPM de volontaires épileptiques en y appliquant de légers courants électriques. Or, bien que procédant de cette façon, ils ne sont jamais parvenus à modifier leur perception du « je »…
Une zone du soi appelée « précuneus antérieur »
C’est une rencontre inattendue qui a tout changé. En 2018, Josef Parvizi a fait la connaissance d’un patient épileptique qui présentait des symptômes inhabituels. Selon ce dernier, au cours de ses crises, il entrait dans un étrange état de dissociation qui lui faisait perdre son sens de la coordination et lui donnait la sensation d’être comme déconnecté de son moi intérieur. L’équipe du chercheur a alors exploré son cerveau pour trouver la source des crises d’épilepsie : il s’agissait d’une région très proche du CPM, nommée « précuneus antérieur ».
Forts de cette découverte, Josef Parvizi et ses collègues sont donc allés plus loin dans leurs recherches. Pour ce faire, ils ont recruté huit personnes épileptiques dont les crises provenaient d’autres régions que le CPM, afin de s’assurer qu’ils examinaient des sujets ayant des tissus cérébraux sains là où ils cherchaient à les étudier, en particulier dans le précuneus antérieur. Des électrodes implantées dans la région du CPM de ces patients ont donc permis de stimuler cette aire…
Comme hors de son corps
Le résultat est publié en 2023 dans la revue Neuron. Les huit volontaires ont vécu des troubles dissociatifs proches de ceux du patient ayant des crises d’épilepsie dans le précuneus. À savoir : sensation de flottement, vertiges, manque de concentration et sentiment de détachement de soi-même. Certains participants ont même annoncé qu’ils se sentaient comme sous l’effet de psychédéliques… « Nous avons découvert qu’en stimulant cette région, nous sommes capables de provoquer des distorsions du sens physique de soi », précise le professeur.
« Les résultats sont originaux et très intéressants » et contribuent à une meilleure compréhension de la façon dont le cerveau produit le soi corporel, ou le « je », déclare Henrik Ehrsson, neuroscientifique cognitif à l’institut Karolinska, en Suède, qui n’a pas participé à cette étude. Il ajoute que ces résultats confirment ceux obtenus par son équipe : lors d’une expérience, les chercheurs suédois ont donné l’impression à des volontaires que leur corps réel ne faisait plus vraiment partie d’eux-mêmes, en leur montrant une vidéo où un inconnu était touché à certains endroits de sa peau en même temps que les participants recevaient une pression à la même position. Résultat : leur précuneus antérieur était plus actif lors de l’illusion extracorporelle.
Henrik Ehrsson suggère en outre qu’étant donné que l’équipe de Josef Parvizi s’est appuyée sur les déclarations, forcément subjectives, des volontaires, il serait maintenant nécessaire d’examiner par des moyens plus objectifs, comme des réactions comportementales, comment la stimulation de cette région du cerveau modifie réellement le « je ». Des études qui sont actuellement en cours.
Quand le « moi » parle mal au « je »
Quoi qu’il en soit, existe-t-il un lien entre le « moi » – soutenu par le réseau du mode par défaut – et le « je » – reposant sur le précuneus antérieur ? Pour le déterminer, Josef Parvizi et ses collègues ont placé cinq personnes dans un scanner d’imagerie cérébrale par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), afin d’analyser l’activité de leur cerveau pendant qu’elles étaient au repos. Dès lors, les chercheurs ont constaté que les parties du précuneus antérieur provoquant des modifications du soi corporel lors de leur stimulation chez les sujets épileptiques n’appartenaient pas vraiment au réseau du mode par défaut, même si des connexions existaient entre les deux.
Le premier “soi” est narratif, reposant sur la mémoire, et le second est corporel. En d’autres termes, le “moi” et le “je” sont situés dans des réseaux différents du cerveau.
Selon Dian Lyu, chercheuse dans le laboratoire de Josef Parvizi, à Stanford, cette découverte signifie qu’il existerait deux systèmes cérébraux distincts pour le traitement du soi : « L’un est le soi narratif, reposant sur la mémoire, et l’autre est le soi corporel. En d’autres termes, le “moi” et le “je” sont situés dans des réseaux différents du cerveau. » Dian Lyu réfléchit maintenant aux moyens de déterminer comment, exactement, ces deux réseaux interagissent.
Quel est l’intérêt de ces découvertes, en particulier sur la conscience de soi ? Josef Parvizi espère que ces résultats permettront de mieux comprendre ce qui se passe dans le cerveau de personnes dépressives, qui ruminent souvent des pensées négatives sur elles-mêmes. Certains de ces patients se retrouvent « bloqués » dans des schémas de pensée ne correspondant qu’à leur point de vue personnel – et biaisé, en l’occurrence –, en perdant la capacité de voir les choses sous un angle extérieur, explique le chercheur de Stanford. Comme si le « je » communiquait mal avec le « moi » et que les souvenirs ne se coloraient plus des expériences subjectives du monde. D’autant que de premières études auraient révélé l’existence d’une hyperexcitabilité de la communication entre les réseaux cérébraux sous-tendant les deux soi chez ces personnes. Peut-être une clé pour les libérer du cercle vicieux de pensées dans lequel elles se trouvent…
Vers une thérapie de flottaison ?
Sahib Khalsa, psychiatre et neuroscientifique au Laureate Institute for Brain Research, à Oklahoma, ajoute que cette étude permettrait également d’expliquer certaines caractéristiques des expériences extracorporelles que l’on vit parfois sous l’influence de drogues comme des psychédéliques, ou en flottant dans un caisson de privation sensorielle (un conteneur sombre rempli d’eau salée où l’on flotte, coupé de tout bruit, toute odeur ou toute sensation issus du monde extérieur). Le chercheur et ses collègues ont en effet mesuré des variations d’activité dans le précuneus et d’autres régions cérébrales associées chez les personnes ayant suivi une thérapie de flottaison pour des troubles anxieux.
Par ailleurs, cette petite région cérébrale pourrait devenir la cible de nouveaux traitements pour les individus souffrant de troubles dissociatifs, comme c’est le cas lors de certaines maladies neurologiques fonctionnelles ou après un traumatisme. « À partir de cette découverte, nous allons pouvoir mener de nombreuses études autour de plusieurs symptômes mentaux », conclut Sahib Khalsa.
https://www.cell.com/neuron/fulltext/S0896-6273(23)00386-0
https://neurosciencenews.com/self-awareness-brain-23515/
PS : Sinon, Kairos, est-c'que cette perspective d'un "je" inscrit dans la matière perturbe ta réalisation spirituelle !? |
onjour tout le monde !
Et voilà, on va bientôt pouvoir ranger nos boîtes à outils spirituelles ...
Connexions clés de la conscience découvertes ...
Résumé : Grâce à la neuroimagerie, les chercheurs ont identifié un réseau cérébral crucial pour la conscience humaine. À l’aide de techniques avancées d’IRM multimodales, l’équipe a cartographié les connexions entre le tronc cérébral, le thalamus et le cortex, formant ainsi ce qu’ils appellent le « réseau d’éveil ascendant par défaut », essentiel au maintien de l’éveil.
Leurs recherches améliorent non seulement notre compréhension de la conscience, mais visent également à améliorer les résultats cliniques des patients souffrant de lésions cérébrales graves en fournissant de nouvelles informations sur les traitements ciblés. Les résultats pourraient révolutionner les approches de divers troubles neurologiques liés à la conscience et ont déjà stimulé des essais cliniques visant à réactiver la conscience chez les patients dans le coma.
Faits marquants:
Techniques d'imagerie avancées : L'étude a utilisé des IRM multimodales haute résolution pour visualiser et cartographier les voies cérébrales critiques à une résolution spatiale submillimétrique, révélant les connexions qui maintiennent l'éveil humain.
Intégration fonctionnelle : Les chercheurs ont relié le réseau d'éveil sous-cortical au réseau cortical du mode par défaut, fournissant ainsi une carte complète des réseaux impliqués dans le maintien de la conscience même au repos.
Applications cliniques : Les connaissances acquises grâce à cette étude sont appliquées dans des essais cliniques, visant à stimuler des zones spécifiques du cerveau pour aider les patients dans le coma à reprendre conscience, démontrant ainsi l'impact direct de l'étude sur les stratégies de traitement.
Source : Masse Générale
Dans un article intitulé « L'IRM multimodale révèle des connexions du tronc cérébral qui soutiennent l'éveil dans la conscience humaine », publié aujourd'hui dans Science Translational Medicine , un groupe de chercheurs du Massachusetts General Hospital, membre fondateur du système de santé Mass General Brigham et du Boston Children's Hospital. , ont créé une carte de connectivité d'un réseau cérébral qu'ils proposent comme étant essentiel à la conscience humaine.
L’étude impliquait des analyses à haute résolution qui ont permis aux chercheurs de visualiser les connexions cérébrales à une résolution spatiale submillimétrique. Cette avancée technique leur a permis d’identifier des voies inédites reliant le tronc cérébral, le thalamus, l’hypothalamus, le prosencéphale basal et le cortex cérébral.
Ensemble, ces voies forment un « réseau d’éveil ascendant par défaut » qui maintient l’éveil dans le cerveau humain conscient et au repos. Le concept de réseau « par défaut » repose sur l’idée selon laquelle des réseaux spécifiques au sein du cerveau sont fonctionnellement plus actifs lorsque le cerveau est dans un état de conscience au repos. En revanche, d’autres réseaux sont plus actifs lorsque le cerveau exécute des tâches orientées vers un objectif.
Pour étudier les propriétés fonctionnelles de ce réseau cérébral par défaut, les chercheurs ont analysé les données d’IRM fonctionnelle à l’état de repos de 7 Tesla du projet Human Connectome.
Ces analyses ont révélé des liens fonctionnels entre le réseau d'éveil ascendant par défaut sous-cortical et le réseau de mode cortical par défaut qui contribue à la conscience de soi dans le cerveau conscient et au repos.
Les cartes complémentaires de connectivité structurelle et fonctionnelle fournissent une base neuroanatomique pour intégrer l’éveil et la conscience dans la conscience humaine. Les chercheurs ont publié les données d’IRM, les méthodes de cartographie cérébrale et un nouvel atlas du Harvard Ascending Arousal Network, pour soutenir les efforts futurs visant à cartographier la connectivité de la conscience humaine.
"Notre objectif était de cartographier un réseau cérébral humain essentiel à la conscience et de fournir aux cliniciens de meilleurs outils pour détecter, prédire et favoriser la reprise de conscience chez les patients souffrant de lésions cérébrales graves", explique l'auteur principal Brian Edlow, MD, co-auteur. -directeur de Mass General Neuroscience, directeur associé du Centre de neurotechnologie et de neurorécupération (CNTR) à Mass General, professeur agrégé de neurologie à la Harvard Medical School et chercheur MGH du Chen Institute 2023-2028 .
Le Dr Edlow explique : « Nos résultats de connectivité suggèrent que la stimulation des voies dopaminergiques de l'aire tegmentale ventrale a le potentiel d'aider les patients à se remettre du coma, car ce nœud central est connecté à de nombreuses régions du cerveau qui sont essentielles à la conscience.
L'auteur principal Hannah Kinney, MD, professeur émérite au Boston Children's Hospital et à la Harvard Medical School, ajoute que « les connexions cérébrales humaines que nous avons identifiées peuvent être utilisées comme une feuille de route pour mieux comprendre un large éventail de troubles neurologiques associés à une conscience altérée, du coma , aux convulsions, au syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN).
Les auteurs mènent actuellement des essais cliniques pour stimuler le réseau d’éveil ascendant par défaut chez les patients atteints de coma après un traumatisme crânien, dans le but de réactiver le réseau et de restaurer la conscience.
Divulgations : les formulaires de divulgation fournis par les auteurs sont disponibles avec le texte intégral de cet article.
Financement : Cette étude a été financée en partie par la Fondation James S. McDonnell, les National Institutes of Health, l'American SIDS Institute et le Chen Institute MGH Research Scholar Award.
À propos de cette actualité de la recherche en conscience et en neurosciences
Vous rajoutez à ça le précuneus antérieur (présenté plus haut), connecté au réseau mode par defaut, et le tour est joué, le je neuronal ouvre les yeux |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9194 Localisation: belgique
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Posté le: Me 25 Sep 2024 20:12 Sujet du message: |
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Bonjour tout le monde !
Voilà que le réseau neuronal, le précunéus antérieur, qui, rattaché au réseau neuronal " mode par défaut", donne le sens du je, intéresse les experts en marketing, alors, que peu connaissent son existence ...
Pour rappel, dans l'éveil, alors que l'on découvre qu'il n'y a que la Conscience, ce que découvre la science, n'y sont que des représentations
https://www.prismonde.com/articles/relating-brain-structure-to-brand-innovation
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