Regards sur l'éveil
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6788 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 21 Fév 2025 20:53 Sujet du message: La liberté de l'être |
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iTristan a écrit: | De mon point de vue, la liberté ontologique est donnée avec la vie, elle est donnée à chacun avec l'être, et en tant qu'elle est donnée elle est imprescriptible et inaliénable, elle n'est pas à obtenir ou à gagner. Et parce que l'être est libre par essence, et qu'être c'est être libre, la liberté est. |
iTristan a écrit: | Quand je parle de la liberté, il ne s'agit pas d'une liberté qui s'obtient à la sueur du front, qui se gagne à la force du bras ou se conquiert à travers le combat. Non, tout au contraire, c'est une liberté qui se reçoit, car elle nous est donnée nativement, nous la portons en nous originellement, elle un bien qui est la donation même de la vie de Dieu. |
Bonjour iTristan,
Je crois avoir compris ce que tu entends par ‘liberté de l’être’. Je l’ai compris en me ressouvenant de ce qu’était pour moi ‘être’ lorsque j’étais enfant, vers 5 ou 6 ans. Je me revois dans ma chambre au réveil, assis au bord du lit, contemplant un rayon de soleil passant sous le store éclairant la poussière flottant dans l’air, et le rendant ainsi visible, et m’étonnant de cet être qui est là, et moi en lui — ou peut-être lui en moi. Je découvrais l’être tout en me découvrant être, et je craignais du même coup que cet être puisse m’être retiré, que je puisse ne plus être, alors que lui continuerait à être. Dans cette saisie matinale de l’être dans sa pure virginité, lorsque je m’y replonge aujourd’hui, je comprends que tu puisses dire que l’être est par essence liberté. Parce que être, c’est être à la source de tous les possibles ; alors que ne pas être, c’est l’impossibilité d’un quelconque possible. Donc oui, dans ce sens, on est libre du seul fait qu’on est. C’est la liberté de faire ou de ne pas faire, de se réjouir ou de s’attrister, de désirer ou de refuser, d’aimer ou de détester ; pas dans le sens d’un choix, mais dans le sens d’une palette infinie de possibilités ouvertes devant soi. C'est cela 'être', et cet 'être' est liberté, parce que ne plus en jouir, ce serait perdre cette totale liberté.
Je ne connaissais pas cette notion de ‘liberté de l’être’. C’est peut-être parce que, même si je l’ai connue enfant, je l’ai perdue à l’adolescence. La découverte de l’autre, l’autre en tant qu’énigme irréductible à mon propre monde, m’a sorti de cet être dans lequel je baignais innocemment. Parce que si l’autre est irréductible à mon propre monde, alors l’être est plus vaste que celui qui donne sa substance à mon propre monde, et dans cet autre monde, dans cet être extérieur à moi, je suis un étranger. L’éveil, ce fut retrouver l’être que j’avais connu enfant, mais autrement ; parce qu’enfant, l’être et moi étions distincts ; alors que m’éveiller à ma vraie nature, c’est réaliser que Je et Suis, c’est Un.
Je viens de faire une petite recherche avec comme mot clé ‘la liberté de l’être’, et je tombe sur cet article parlant de Heidegger — qui est pour moi le plus grand philosophe de notre époque :
Si l’on considère maintenant la conférence « De l’essence de la vérité » de 1930, Heidegger fait un lien célèbre entre vérité de l’être et liberté, autour de la thèse que l’on commentera brièvement selon laquelle l’essence de la vérité est la liberté. La liberté cesse définitivement d’être pensée comme une faculté humaine, ou comme le propre du Dasein, mais elle devient une détermination essentielle de l’être même : la liberté convoque dès lors l’homme au Dasein, c’est-à-dire à « être le là de l’être », autrement dit à s’ouvrir à cela qui s’ouvre déjà, la présence des étants, pour la recueillir et la saisir, au sens du logos (qui est le concept approprié de la raison, que le concept romain de ratio vient recouvrir). La liberté du Dasein est désormais le miroir de la liberté de l’être, liberté consistant à accorder (Seinlassen) la présence au sein de laquelle le Dasein peut parachever ce don en l’élevant à la discursivité. C’est en ce sens que la Lettre sur l’humanisme parlera de l’homme comme du « berger de l’être ».
https://popups.uliege.be/1782-2041/index.php?id=1153 |
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iTristan Invité
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Posté le: Ve 21 Fév 2025 21:24 Sujet du message: Re: La liberté de l'être |
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joaquim a écrit: | iTristan a écrit: | De mon point de vue, la liberté ontologique est donnée avec la vie, elle est donnée à chacun avec l'être, et en tant qu'elle est donnée elle est imprescriptible et inaliénable, elle n'est pas à obtenir ou à gagner. Et parce que l'être est libre par essence, et qu'être c'est être libre, la liberté est. |
iTristan a écrit: | Quand je parle de la liberté, il ne s'agit pas d'une liberté qui s'obtient à la sueur du front, qui se gagne à la force du bras ou se conquiert à travers le combat. Non, tout au contraire, c'est une liberté qui se reçoit, car elle nous est donnée nativement, nous la portons en nous originellement, elle un bien qui est la donation même de la vie de Dieu. |
Bonjour iTristan,
Je crois avoir compris ce que tu entends par ‘liberté de l’être’. Je l’ai compris en me ressouvenant de ce qu’était pour moi ‘être’ lorsque j’étais enfant, vers 5 ou 6 ans. Je me revois dans ma chambre au réveil, assis au bord du lit, contemplant un rayon de soleil passant sous le store éclairant la poussière flottant dans l’air, et le rendant ainsi visible, et m’étonnant de cet être qui est là, et moi en lui — ou peut-être lui en moi. Je découvrais l’être tout en me découvrant être, et je craignais du même coup que cet être puisse m’être retiré, que je puisse ne plus être, alors que lui continuerait à être. Dans cette saisie matinale de l’être dans sa pure virginité, lorsque je m’y replonge aujourd’hui, je comprends que tu puisses dire que l’être est par essence liberté. Parce que être, c’est être à la source de tous les possibles ; alors que ne pas être, c’est l’impossibilité d’un quelconque possible. Donc oui, dans ce sens, on est libre du seul fait qu’on est. C’est la liberté de faire ou de ne pas faire, de se réjouir ou de s’attrister, de désirer ou de refuser, d’aimer ou de détester ; pas dans le sens d’un choix, mais dans le sens d’une palette infinie de possibilités ouvertes devant soi. C'est cela 'être', et cet 'être' est liberté, parce que ne plus en jouir, ce serait perdre cette totale liberté.
Je ne connaissais pas cette notion de ‘liberté de l’être’. C’est peut-être parce que, même si je l’ai connue enfant, je l’ai perdue à l’adolescence. La découverte de l’autre, l’autre en tant qu’énigme irréductible à mon propre monde, m’a sorti de cet être dans lequel je baignais innocemment. Parce que si l’autre est irréductible à mon propre monde, alors l’être est plus vaste que celui qui donne sa substance à mon propre monde, et dans cet autre monde, dans cet être extérieur à moi, je suis un étranger. L’éveil, ce fut retrouver l’être que j’avais connu enfant, mais autrement ; parce qu’enfant, l’être et moi étions distincts ; alors que m’éveiller à ma vraie nature, c’est réaliser que Je et Suis, c’est Un.
Je viens de faire une petite recherche avec comme mot clé ‘la liberté de l’être’, et je tombe sur cet article parlant de Heidegger — qui est pour moi le plus grand philosophe de notre époque :
Si l’on considère maintenant la conférence « De l’essence de la vérité » de 1930, Heidegger fait un lien célèbre entre vérité de l’être et liberté, autour de la thèse que l’on commentera brièvement selon laquelle l’essence de la vérité est la liberté. La liberté cesse définitivement d’être pensée comme une faculté humaine, ou comme le propre du Dasein, mais elle devient une détermination essentielle de l’être même : la liberté convoque dès lors l’homme au Dasein, c’est-à-dire à « être le là de l’être », autrement dit à s’ouvrir à cela qui s’ouvre déjà, la présence des étants, pour la recueillir et la saisir, au sens du logos (qui est le concept approprié de la raison, que le concept romain de ratio vient recouvrir). La liberté du Dasein est désormais le miroir de la liberté de l’être, liberté consistant à accorder (Seinlassen) la présence au sein de laquelle le Dasein peut parachever ce don en l’élevant à la discursivité. C’est en ce sens que la Lettre sur l’humanisme parlera de l’homme comme du « berger de l’être ».
https://popups.uliege.be/1782-2041/index.php?id=1153 |
Bonjour Joaquim,
Oui, je crois que tu as assez bien compris ce que j'entends par la liberté que nous confère le seul fait d'être, il me semble en tout cas. Je précise néanmoins que, comme je n'ai pas lu Spinoza, je n'ai pas lu non plus Heidegger, et l'extrait que tu postes m'est assez incompréhensible. Et à vrai dire, j'ai lu très peu de philosophes. Donc, cette expression de liberté de l'être, c'est celle qui s'est présentée à mon esprit parce qu'elle est la traduction de mon expérience vécue, elle n'est pas la reproduction écrite de l'expérience d'un autre.
Je et Suis, c'est Un, je suis d'accord. Et ? |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6788 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 21 Fév 2025 21:30 Sujet du message: Re: La liberté de l'être |
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iTristan a écrit: | Donc, cette expression de liberté de l'être, c'est celle qui s'est présentée à mon esprit parce qu'elle est la traduction de mon expérience vécue, elle n'est pas la reproduction écrite de l'expérience d'un autre. |
Je n'en avais pas douté, désolé si j'ai pu te le faire croire. J'avais simplement envisagé que comme tu me semblais plus versé dans la philosophie que moi, tu aurais pu retrouver cette notion chez d'autres penseurs. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6788 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 22 Fév 2025 17:26 Sujet du message: |
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iTristan a écrit: | Je et Suis, c'est Un, je suis d'accord. Et ? |
Bonjour iTristan,
On a beaucoup parlé sur le forum avant ta venue d’un courant impersonnel, incarné en France entre autres par Franck Terreaux. Pour lui, dans la formule "je suis", il faut retirer "je", et ne garder que "suis". Ma phrase sibylline était un clin d’oeil à ces discussions — ce que tu ne pouvais évidemment pas deviner, désolé.
Edit :
Dans mes souvenirs d'enfant, moi et l’être, c’étaient deux choses différentes. J’avais le privilège d’être, je me découvrais être, mais je craignais aussi que cet être, c’est-à-dire la vie — parce que pour moi, il n’y avait pas alors de différence entre l’être et la vie — puisse m’être retirée. L’éveil m’a fait réaliser que ce que je suis moi-même au coeur de ma propre intimité, c’est l’être lui-même, et que l’idée qu’il puisse m’être retiré est tout simplement absurde. |
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iTristan Invité
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Posté le: Sa 22 Fév 2025 17:36 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | iTristan a écrit: | Je et Suis, c'est Un, je suis d'accord. Et ? |
Bonjour iTristan,
On a beaucoup parlé sur le forum avant ta venue d’un courant impersonnel, incarné en France entre autres par Franck Terreaux. Pour lui, dans la formule "je suis", il faut retirer "je", et ne garder que "suis". Ma phrase sibylline était un clin d’oeil à ces discussions — ce que tu ne pouvais évidemment pas deviner, désolé. |
Bonjour Joaquim,
Merci pour l'explication,  |
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iTristan Invité
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Posté le: Di 23 Fév 2025 11:50 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Edit :
Dans mes souvenirs d'enfant, moi et l’être, c’étaient deux choses différentes. J’avais le privilège d’être, je me découvrais être, mais je craignais aussi que cet être, c’est-à-dire la vie — parce que pour moi, il n’y avait pas alors de différence entre l’être et la vie — puisse m’être retirée. L’éveil m’a fait réaliser que ce que je suis moi-même au coeur de ma propre intimité, c’est l’être lui-même, et que l’idée qu’il puisse m’être retiré est tout simplement absurde. |
Bonjour Joaquim
Ton addendum m'a amené à me remémorer la relation que j'avais à Dieu enfant, oui je dis Dieu et non l'Être car je n'imaginais pas alors qu'Il puisse avoir d'autre nom. Et je me suis rendu compte que, pour l'enfant que j'étais, Dieu c'était moi. Enfin, plus exactement, c'était l'amour que j'éprouvais dans ma dévotion à Lui, cette intensité et cette qualité d'amour si particulières dont j'étais plein. C'était cet amour qui était pour moi le signe de sa présence, de sa réalité concrète.
Quant à l'idée que la vie, que je distinguais alors de Dieu, puisse m'être retirée, je n'y ai jamais songé alors autrement qu'en réfléchissant à la mort. Mais, à ce propos, mon raisonnement était simple, si la vie se prolongeait au-delà, il n'y avait pas à s'en faire, et si elle s'achevait, ne pouvant le savoir, de même. Mon petit frère, lui, était très effrayé par l'idée de la mort, je ne comprenais pas du tout pourquoi, cela me paraissait insensé. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6881
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Posté le: Di 23 Fév 2025 11:56 Sujet du message: |
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N' est ce pas plutôt le " mourrir " qui fait peur que la mort elle même ? _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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iTristan Invité
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Posté le: Di 23 Fév 2025 11:58 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | N' est ce pas plutôt le " mourrir " qui fait peur que la mort elle même ? |
Je ne me posais pas la question en ces termes alors. Quant à mon frère, c'était vraiment l'idée de ne plus vivre qui l'angoissait. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6788 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 23 Fév 2025 20:53 Sujet du message: |
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Bonjour iTristan,
iTristan a écrit: | [Ton addendum m'a amené à me remémorer la relation que j'avais à Dieu enfant, oui je dis Dieu et non l'Être car je n'imaginais pas alors qu'Il puisse avoir d'autre nom. Et je me suis rendu compte que, pour l'enfant que j'étais, Dieu c'était moi. Enfin, plus exactement, c'était l'amour que j'éprouvais dans ma dévotion à Lui, cette intensité et cette qualité d'amour si particulières dont j'étais plein. C'était cet amour qui était pour moi le signe de sa présence, de sa réalité concrète.
Quant à l'idée que la vie, que je distinguais alors de Dieu, puisse m'être retirée, je n'y ai jamais songé alors autrement qu'en réfléchissant à la mort. Mais, à ce propos, mon raisonnement était simple, si la vie se prolongeait au-delà, il n'y avait pas à s'en faire, et si elle s'achevait, ne pouvant le savoir, de même. Mon petit frère, lui, était très effrayé par l'idée de la mort, je ne comprenais pas du tout pourquoi, cela me paraissait insensé. |
Merci pour ces souvenirs. C'est enrichissant de découvrir nos différences, celles qui nous sont à chacun si familières, qu'on n'imaginerait pas que les autres puissent vivre autrement. Et en te lisant, je me suis fait cette réflexion : étrange solitude, que celle ne de pas comprendre la solitude, celle qui effrayait ton frère. |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2907
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Posté le: Di 23 Fév 2025 23:42 Sujet du message: |
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Bonjour Joaquim , iTristan
Ma mère n’a jamais eue peur de la mort . Elle a perdu sa mère très jeune , et elle me disait , sans grandes émotions, que sa famille lui avait reproché d’être sans cœur parce qu’elle n’avait pas pleuré à ses funérailles . Elle leur répondait alors qu’elle était avec Dieu au ciel .
Aussi, je crois que bcp de personnes n’ont jamais eue peur de la mort, depuis leur naissance - même . C’est comme si une séparation ne s’était jamais faite .
Aussi , bien que ma mère fut un grand moment de sa vie assez catholique , cette non peur de la mort n’y était pour rien .
C’était au delà des. croyances , ça m’apparaissait simplement faire parti d’elle .
Lorsqu’un de ses fils est décédé , elle a bcp pleuré l’absence de son corps , ils étaient très proches , mais pas de son être .
Cette évidence m’est venue , lorsqu’après quelques mois après son décès , elle a préparé une fête pour son départ .
Ce qui est dit ici , de la liberté , me fait souvenir que j’ai toujours ressentie ce quelque chose de solitude chez ma mère , qui me renvoyait à ma propre solitude .
Longtemps , j’ai vécu cela comme une épreuve , me demandant même si ma mère était bien ma mère, du moins de ce que je devais en croire, cad ce qu’elle aurait dû être pour moi une mère …en absolue ?
Ce ressentie d’ espacement avec elle, n’est pas non - plus le fait que je n’avait peut - être pas été un enfant désiré , ce qu’un psychologue en avait déduit , car des signes m’en ont dit plutôt le contraire .
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6788 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 24 Fév 2025 0:11 Sujet du message: |
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Bonjour manira,
Oui, je pense que le fait de ne pas avoir connu la rupture avec Dieu, comme ta mère, autrement dit ne pas avoir connu la solitude que constitue cette rupture, peut créer une autre forme de solitude, celle qu’on ressent à ne pas pouvoir partager le vécu de ceux qui connaissent cette solitude et la vivent, c'est-à-dire de la plupart de ses semblables. Et pour quelqu'un qui vit en Dieu, ne pas pouvoir partager le vécu de ses semblables, c'est une source de souffrance. Est-ce pour cela que Dieu aurait voulu se faire Homme ? |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2907
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Posté le: Lu 24 Fév 2025 0:20 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Bonjour manira,
Oui, je pense que le fait de ne pas avoir connu la rupture avec Dieu, comme ta mère, autrement dit ne pas avoir connu la solitude que constitue cette rupture, peut créer une autre forme de solitude, celle qu’on ressent à ne pas pouvoir partager le vécu de ceux qui connaissent cette solitude et la vivent, c'est-à-dire de la plupart de ses semblables. Et pour quelqu'un qui vit en Dieu, ne pas pouvoir partager le vécu de ses semblables, c'est une source de souffrance. Est-ce pour cela que Dieu aurait voulu se faire Homme ? |
🐑
…
En ce moment, j’espère que iTristan va revenir , mais je peux comprendre qu’il se soit déconnecté … |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2907
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Posté le: Lu 24 Fév 2025 3:50 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Bonjour manira,
Oui, je pense que le fait de ne pas avoir connu la rupture avec Dieu, comme ta mère, autrement dit ne pas avoir connu la solitude que constitue cette rupture, peut créer une autre forme de solitude, celle qu’on ressent à ne pas pouvoir partager le vécu de ceux qui connaissent cette solitude et la vivent, c'est-à-dire de la plupart de ses semblables. Et pour quelqu'un qui vit en Dieu, ne pas pouvoir partager le vécu de ses semblables, c'est une source de souffrance. Est-ce pour cela que Dieu aurait voulu se faire Homme ? |
Ainsi soit- il , que nous sachions que nous sommes faits chair de sa chair en Christ . |
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iTristan Invité
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Posté le: Lu 24 Fév 2025 11:36 Sujet du message: |
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manira a écrit: | Bonjour Joaquim , iTristan
Ma mère n’a jamais eue peur de la mort . Elle a perdu sa mère très jeune , et elle me disait , sans grandes émotions, que sa famille lui avait reproché d’être sans cœur parce qu’elle n’avait pas pleuré à ses funérailles . Elle leur répondait alors qu’elle était avec Dieu au ciel .
Aussi, je crois que bcp de personnes n’ont jamais eue peur de la mort, depuis leur naissance - même . C’est comme si une séparation ne s’était jamais faite .
Aussi , bien que ma mère fut un grand moment de sa vie assez catholique , cette non peur de la mort n’y était pour rien .
C’était au delà des. croyances , ça m’apparaissait simplement faire parti d’elle .
Lorsqu’un de ses fils est décédé , elle a bcp pleuré l’absence de son corps , ils étaient très proches , mais pas de son être .
Cette évidence m’est venue , lorsqu’après quelques mois après son décès , elle a préparé une fête pour son départ .
Ce qui est dit ici , de la liberté , me fait souvenir que j’ai toujours ressentie ce quelque chose de solitude chez ma mère , qui me renvoyait à ma propre solitude .
Longtemps , j’ai vécu cela comme une épreuve , me demandant même si ma mère était bien ma mère, du moins de ce que je devais en croire, cad ce qu’elle aurait dû être pour moi une mère …en absolue ?
Ce ressentie d’ espacement avec elle, n’est pas non - plus le fait que je n’avait peut - être pas été un enfant désiré , ce qu’un psychologue en avait déduit , car des signes m’en ont dit plutôt le contraire .
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Bonjour manira,
Je suis toujours là,
Je comprends tout à fait ce vécu que tu exprimes et je crois pouvoir dire que je le partage avec toi. Car, certes, il y a bien eu certains moments de ma vie où le doute m'a pris quant à la véracité de Dieu, mais ce ne fut jamais une séparation ou une rupture consommée. Ce fut plutôt comme douter de la confiance qu'on est en mesure d'accorder à une personne, lorsqu'on ne la connaît pas assez pour savoir si on peut s'engager plus avant, un peu à la façon des doutes qui nous traversent et qui font l'épreuve de l'amour.
Mais malgré ces doutes, Dieu n'a jamais cessé de m'habiter, Il a toujours eu sa demeure en moi, sa présence ne m'a jamais fait défaut. Et c'est précisément cela que j'ai mis du temps à comprendre, la spécificité de cette présence est qu'elle est inconditionnelle, qu'elle ne peut être rompue autrement que de notre seul fait, qu'en réalité tout dépend de nous, de l'usage que nous faisons de notre liberté. Et il y a donc effectivement eu ce moment où j'ai finalement compris que tout était sauf depuis toujours et pour toujours, que rien ni personne ne pouvait être perdu, car tout demeurera éternellement en Dieu. |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2907
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Posté le: Lu 24 Fév 2025 16:56 Sujet du message: |
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iTristan a écrit: | manira a écrit: | Bonjour Joaquim , iTristan
Ma mère n’a jamais eue peur de la mort . Elle a perdu sa mère très jeune , et elle me disait , sans grandes émotions, que sa famille lui avait reproché d’être sans cœur parce qu’elle n’avait pas pleuré à ses funérailles . Elle leur répondait alors qu’elle était avec Dieu au ciel .
Aussi, je crois que bcp de personnes n’ont jamais eue peur de la mort, depuis leur naissance - même . C’est comme si une séparation ne s’était jamais faite .
Aussi , bien que ma mère fut un grand moment de sa vie assez catholique , cette non peur de la mort n’y était pour rien .
C’était au delà des. croyances , ça m’apparaissait simplement faire parti d’elle .
Lorsqu’un de ses fils est décédé , elle a bcp pleuré l’absence de son corps , ils étaient très proches , mais pas de son être .
Cette évidence m’est venue , lorsqu’après quelques mois après son décès , elle a préparé une fête pour son départ .
Ce qui est dit ici , de la liberté , me fait souvenir que j’ai toujours ressentie ce quelque chose de solitude chez ma mère , qui me renvoyait à ma propre solitude .
Longtemps , j’ai vécu cela comme une épreuve , me demandant même si ma mère était bien ma mère, du moins de ce que je devais en croire, cad ce qu’elle aurait dû être pour moi une mère …en absolue ?
Ce ressentie d’ espacement avec elle, n’est pas non - plus le fait que je n’avait peut - être pas été un enfant désiré , ce qu’un psychologue en avait déduit , car des signes m’en ont dit plutôt le contraire .
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Bonjour manira,
Je suis toujours là,
Je comprends tout à fait ce vécu que tu exprimes et je crois pouvoir dire que je le partage avec toi. Car, certes, il y a bien eu certains moments de ma vie où le doute m'a pris quant à la véracité de Dieu, mais ce ne fut jamais une séparation ou une rupture consommée. Ce fut plutôt comme douter de la confiance qu'on est en mesure d'accorder à une personne, lorsqu'on ne la connaît pas assez pour savoir si on peut s'engager plus avant, un peu à la façon des doutes qui nous traversent et qui font l'épreuve de l'amour.
Mais malgré ces doutes, Dieu n'a jamais cessé de m'habiter, Il a toujours eu sa demeure en moi, sa présence ne m'a jamais fait défaut. Et c'est précisément cela que j'ai mis du temps à comprendre, la spécificité de cette présence est qu'elle est inconditionnelle, qu'elle ne peut être rompue autrement que de notre seul fait, qu'en réalité tout dépend de nous, de l'usage que nous faisons de notre liberté. Et il y a donc effectivement eu ce moment où j'ai finalement compris que tout était sauf depuis toujours et pour toujours, que rien ni personne ne pouvait être perdu, car tout demeurera éternellement en Dieu. |
Bonjour iTristan ,
Ma mère qui toujours m’est apparue « haute en couleurs « par qui la peine laissait place à la joie … 🌈
Oui , toujours ici- là !
https://youtu.be/dwHNn91sdsE?si=jt8k1ZKep2MT9p17 |
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