Regards sur l'éveil
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 225 Localisation: Var
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Posté le: Me 26 Fév 2025 13:52 Sujet du message: Vers une communication non violente... |
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Bonjour
Il y a quelques années j'ai pris conscience que mon attitude et mon comportement dans ma relation avec les autres était devenue plus dure, plus ferme. Comprenant et percevant cela j'ai alors pris conscience dans un moment de repos que cette agressivité s'animait en moi comme une sorte de protection, un bouclier que je présentais au monde et aux autres pour éviter d'être blessé, de souffrir. Un peu comme un boxeur qui contracte ses abdos pour éviter d'être blessé en profondeur.
Lorsque j'ai pris conscience de cela, j'ai immédiatement été dans une sorte de recul vis-à-vis de cet état intérieur, en conséquence, je me suis reconnu comme étant la conscience qui percevait ce mécanisme intérieur... A suivre...
Dernière édition par Jean-Yves le Me 26 Fév 2025 17:00; édité 2 fois |
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 225 Localisation: Var
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Posté le: Me 26 Fév 2025 16:58 Sujet du message: |
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Suite...
Il est tout à fait possible qu'une telle attitude soit justifiée, dans une certaine mesure en tous cas, si on vit dans un univers très agressif, comme le milieu carcéral par exemple...
Il s'avère que ceux qui portent le bouclier le plus épais sont justement ceux qui sont les plus sensibles, car ils protègent cette intériorité hypersensible derrière un mur. Mais les êtres les plus sensibles sont en fait les plus riches, car s'il leur est donné la capacité de ressentir avec acuité tout ce qui les entoure, parfois beaucoup de souffrance, il leur est aussi donné de ressentir de l'amour et de la joie avec une très grande intensité.
Il n'y a pas vraiment de remède pour dissoudre ce bouclier, si ce n'est reconnaître la réalité de sa présence en soi. Et ainsi, comme un fantôme il disparait...
Et d'ailleurs ce mécanisme, cette manière de procéder, est la même quelle que soit la limitation intérieure que l'on a besoin de dépasser.
Car la spiritualité, le cheminement spirituel, n'est pas, à mon sens en tous cas, un enrichissement au niveau de ce que l'on peut posséder, (du savoir ou autre) mais plutôt comme une sorte de libération de celui qui regarde et qui veut faire ceci ou cela.
C'est un peu comme dans ce dessin animé (j'ai oublié le nom) où une course de voiture est organisée. On voit toute les voitures s'élancer à toutes vitesse... Mais celui qui gagne est celui qui comprend qu'il faut enclencher la marche arrière pour gagner, car en agissant ainsi il rejoint une autre dimension...
D'une manière générale, dans la communication avec l'autre, si l'on se place sur un mode agressif, celui qui se trouve en face de soi se ferme car il met en place des protections, et il répond alors sur un plan superficiel. Tandis que si l'on reste dans un mode bienveillant et doux, celui qui écoute peut aller voir en résonnance en lui-même, plus en profondeur, ce qui est au plus proche de son coeur (ou de son Âme). Et ainsi exprimer au plus près de ce qui est dans son coeur.
De plus, au plus profond de soi, il y a comme une sorte de courant, une sorte de cohésion possible avec notre coeur (ou Âme), comme quelque chose qui coule. Et ce niveau-là, pour qu'il soit perçu, il est nécessaire que les plans superficiels de soi qui ont tendance à s'imposer aux autres et à avancer d'une manière violente, souvent, puissent être remis en question...
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Reality66
Inscrit le: 27 Avr 2024 Messages: 268 Localisation: Languedoc-Roussillon
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Posté le: Me 26 Fév 2025 19:59 Sujet du message: |
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Bonjour Jean-Yves
Il est connu que ceux qui souffrent dans un contexte de communication pathologique sont les plus sains. Les autres trop bien adaptés ont des défenses leur permettant de désinvestir leurs affects de ce qu'ils font (ou disent). La froideur l'emporte pourtant souvent dans la communication en groupes plutôt restreints.
Ce qu'il m'importe surtout de dire c'est que les plus sains peuvent ressentir un malaise lors de communications très pathologiques. Le sentiment d'aversion non dit ou refoulé empêche de vomir (qui pour moi est totalement naturel). La réaction agressive (dans le sens de répulsive) dans une telle situation qui est normale pour maintenir son équilibre, ne le remet toutefois pas en jeu dans le sens où la défense n'est pas purgative. Il faut, selon mon vécu accepter de subir un peu pour laisser dire et découvrir bien plus pertinemment les zones de faiblesses du discours de l'autre.
C'est un peu compliqué ce que je dis juste avant mais c'est lié à la notion d'ombre chez Jung. C'est un phénomène curieux que de ne pas trop contredire l'autre dans son hubris et de le voir ensuite, à certains endroits perdre pied à son insu, se contredire. Dans un contexte thérapeutique l'on peut conduire ainsi à une catharsis.
Ce qui manque hélas chez ceux qui subissent de telles communications pathologiques c'est bien de comprendre ce dévoilement de l'autre qui lui échappe et d'avoir de la compassion en comprenant ce que l'autre ne peut lâcher. En cela, il ne s'agit plus de s'équilibrer (comme avec la réaction défensive) mais de trouver un équilibre plus grand à travers la purgation et la purification qui s'opère par la compassion envers celui qui souffre, barricadé derrière ses zones d'incohérences qui lui échappent et le trahissent. _________________ S'il suffisait de croiser les jambes pour atteindre l'illumination toutes les grenouilles seraient Bouddha. ( Taisen Deshimaru )
Dernière édition par Reality66 le Je 27 Fév 2025 10:39; édité 1 fois |
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 225 Localisation: Var
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Posté le: Ve 28 Fév 2025 13:50 Sujet du message: |
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Bonjour à tous, merci Reality66 pour ta réponse, je suis en phase avec tout ce que tu dis...
Ce qui me vient maintenant à ce sujet, c'est...
On ne peut pas en un claquement de doigt, passer de l'enfance à l'âge adulte, tout comme un bouton de rose ne devient pas une rose épanouies en un instant.
C'est la raison pour laquelle il est intéressant de voir de quelle manière se définit et se met en mouvement cette progressivité dans l'intégration de la vie.
Ainsi cette orientation intérieure vers une intention de bienveillance envers tous et envers toute chose, et qui inclut cette compréhension de la communication non violente, apparait primordiale.
Car, à travers cette orientation bienveillante, nous nous associons à des vibrations positives qui nous nourrissent et accroissent notre bonheur intérieur.
Ainsi, en tant que "conscience individuelle" (appelée Jiva en Sanscrit), nous intégrons progressivement les qualités qui émanent de "Atma", c'est-à-dire du SOI.
Qualités qui sont notamment, la Paix, la Joie, et l'Amour...
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 225 Localisation: Var
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Posté le: Ve 28 Fév 2025 21:06 Sujet du message: |
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Suite du précédent message...
Ceci étant dit, je reste conscient que tout ce que je dis ci-dessus, pour celui qui voudrait se libérer... Probablement ça ne suffira pas...
Parce que notre intention bienveillante, même si elle est sincère, si nous ne sommes pas libérés, s'élève naturellement à partir d'un niveau de conscience limité par l'individualité.
Donc on peut alors croire que l'on agit pour le bien, alors que ce n'est pas le cas... L'enfer est pavé de bonnes intentions.
Mais, à mon sens, quand même, il est toujours préférable de faire de notre mieux dans ce sens... pour celui qui voudrait se libérer...
Pour favoriser l'approfondissement de notre conscience, et favoriser la reconnexion du Jiva (la conscience individuelle) à l'Atma, le mieux, à mon sens, est d'adopter des pratiques qui favorisent la transcendance.
C'est-à-dire qui nous amènent à descendre en soi, à lâcher...
La pratique du silence... c'est-à-dire s'accorder des moments de silence, qui sont comme des moments de repos. Associés à la respiration... c'est bien...
J'en parlerai peut-être prochainement si ça me vient, et si quelqu'un est intéressé...
Car dans ces moments de silence, nous nous donnons l'opportunité de transcender, c'est-à-dire de reconnecter à ce plan le plus essentiel de soi. Sinon, nous sommes sans arrêt attirés vers l'extérieur, par habitude mais aussi par l'action de nos sens.
Or, notre esprit a 2 tendances, une tendance qui le tire vers l'extérieur, et une tendance qui le fait redescendre en lui-même.
Par la pratique du silence, nous le laissons en fait revenir à sa source, à des niveaux plus apaisés de lui-même.
Il a naturellement cette tendance à transcender (à descendre en lui-même) car il est naturellement attiré par ce qui lui amène du bonheur.
Or dans les couches profondes de soi il y a davantage de bonheur qu'à la surface de notre esprit.
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Reality66
Inscrit le: 27 Avr 2024 Messages: 268 Localisation: Languedoc-Roussillon
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Posté le: Ve 28 Fév 2025 21:55 Sujet du message: |
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Je tente alors, Jean-Yves, de répondre à ta question d'où vient que l'on puisse instaurer dans sa vie une communication non violente, (malgré les influences du monde) ?
Au moins ta question a le mérite d'être pragmatique alors qu'on trouve peu, dans les domaines de la philosophie et la spiritualité des récits biographiques qui pourraient contextualiser des concepts présentés, par exemple.
J'en viens maintenant à parler de la manière que j'ai eue de m'approprier cette notion de com non violente, voire de bienveillance ou encore de bonté ou dans certains cas de compassion, toujours dans ce contexte de communication.
Du bouton, du bourgeon à la fleur, il y a l'idée d'un processus et en même temps d'une maturation, parce qu'il y a élévation dans sa condition.
Pour ma part, ce processus s'est amorcé par une sorte de reviviscence accompagnée d'une réminiscence alors que j'étais dans une situation où l'on risquait de troubler ma tranquillité. Les deux enfants qui pouvaient me déranger m'ont permis cette reviviscence lorsque j'avais environ leur âge et dans une semblable situation où j'avais excédé mon entourage. En lâchant ma conflictualité interne (au lieu de l'extérioriser comme j'ai vu cela dans le monde austère où nous vivons), j'ai ensuite vécu une reviviscence (je crois que c'est la seule fois dans ma vie) qui me dévoilait un savoir, inné. J'ai donc conceptualisé les choses en établissant un modèle de repérage de la communication paradoxale que j'ai ensuite utilisé dans des entretiens thérapeutiques.
C'est pour cela que je disais qu' "hélas certains subissent les communications pathologiques..." parce que j'ai eu la possibilité d'établir une méthodologie pour puiser du sens malgré les communications conflictuelles.
J'en ai tiré quelques principes comme "l'autre n'a jamais entièrement tord et moi entièrement raison". Cela sous-entend que ma seule présence dans ue situation conflictuelle ne saurait me donner entièrement raison, même face au plus grand ignorant que l'on puisse trouver. M'ôter toute certitude m'oblige à écouter l'autre au lieu de ne voir que la valeur supposée de mes arguments et nourrir des intentions de triomphe sur autrui. C'est en sorte une disposition à l'écoute où je ne vis pas le discours de l'autre comme contradictoire au mien, puisque je l'oublie ke temps que je l'écoute.
En effet, si nous accordions plus de place à ce que nous pourrions apprendre par l'autre, directement grâce à sa pertinence ou indirectement par son incohérence, au lieu de vouloir réciter ce que nous croyons savoir et prenons pour vrai, cette position sceptique sur soi est apaisante, parce que nous n'avons pas de certitude à opposer à l'autre. Seul les faits déjà posés peuvent être revendiquer, comme par exemple j'ai dit ceci et pour moi ça veut bien dire ceci.
Défendre notre cohérence interne (dans les limites de nos imperfections) c'est demander à l'autre d'admettre celle-ci sans être dans l'attaque mais dans le maintien de sa position, sinon de se voir nier notre cohérence et c'est précisément là, où l'autre est dans la négation qu'il raconte ce qui chez lui fait symptôme au point de ne pouvoir reconnaître la cohérence que nous défendons par principe mais sans résister à la négation qu'on nous oppose. Cette négation est très précieuse, elle contient souvent des éléments qui échappent à la conscience de notre interlocuteur. C'est un fait je dirais étrange que de laisser du mou à l'autre dans sa contradiction pour qu'il s'oublie un peu, et, dans cette impression de triomphe par sa rhétorique, il entre lui-même dans ses zones de contradiction.
Pour exemple concret (hors du forum 😄 ), un homme, dans un contexte professionnel me reprocha d'avoir pris une décision à l'encontre d'une personne très indélicate, le mot est faible. Je le laisse contredire tous mes arguments les uns après les autres. Sans résistance de ma part, il s'est oublié et m'a raconté qu'il subissait cette personne et qu'il s'était donné un délai avant de faire finalement la même chose que moi. Sa problématique était de devoir remettre en question ses valeurs de clan et de créer aussi une possible discorde avec les alliés de cette personne très indélicate qui ne respectait pas non plus mon interlocuteur. Ayant appris des choses sur la souffrance et les contradictions internes que mon interlocuteur vivait, le sens que j'en retirais et la tristesse que je ressentais me suffisaient pour percevoir sa place de victime se débattant dans ses propres conflits. _________________ S'il suffisait de croiser les jambes pour atteindre l'illumination toutes les grenouilles seraient Bouddha. ( Taisen Deshimaru ) |
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