[Alain V]

Pour décompresser par rapport aux dernières tensions sur le forum ...

Je propose cet exercice :
Écrire un texte / récit/ nouvelle, dont la dernière phrase ( seulement la dernière) change complètement la compréhension du récit et le fait apparaître sous un tout nouvel angle.

Je vais me prêter le premier à cet exercice

Et ceux qui veulent suivre suivront
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" Le réel c' est quand on se cogne " Lacan

" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery

[Alain V]

ALLONGÉ SOUS LE SOLEIL D' ÉTÉ

Soleil d' étè.
Celui qu' on apprécie sur la plage et qui réchauffe jusqu' à l' os.
Quand il fera trop chaud j' irai me baigner à nouveau.

Ah ! Ces gens partout qui s' affairent ...
Pardon monsieur ?
Non, ce n' est pas à moi qu' il s' adresse.
Ou peut-être oui.
Mais apres tout, je m' en fous.
Encore un commercial ou un vendeur de frites.

J' ai bien envie de m' asseoir, ne serait ce que pour avoir une nouvelle perspective.
Mais non, c' est mieux couché.

( C' était à Biarritz, en été. Le soleil a la crête des vagues et au sommet des têtes, n' epargnant ni les chevelus ni les chauves, perdus - et heureux de l' être - au beau milieu des foules ).

Mais qu' est qu' il me veut encore lui ?
Mon nom ? Ça va pas , non !
Et pourquoi pas ma date de naissance ?
Ah, tu la veux aussi !
C' est ca le probleme.
On part dans un coin pour être tranquille, placide, incognito ... et voila qu' un emmerdeur se pointe.

( Oui c' était ca, le problème, avec Paul. Il ne pouvait plus se détendre. Meme en vacances. Submergé par la nécessité d' être " efficace " au boulot, son caractère et son tempérament, continuellement forgés par cet impératif, ne le quittaient pas et s' imposaient partout, à tous moments du jour et de la nuit ).

Nous avions décidé de passer les vacances d' été à la plage.
L' alternance : une fois la plage, une fois la montagne.
Tous les deux " bouffés " par un boulot à responsabilités ... autant dire que sans la coupure vacances, impossible de continuer.
Une coupure nette, tant qu' à faire.
C' est pour cette raison que nous n' avions pas hésité longtemps sur la destination.

Après le restau, la baignade ... Pas de comptes à rendre.
Pas de planning à tenir.
Le bonheur.
Se laisser porter par le mouvement et par le moment.
Profiter de l' instant.
" Profiter ", le mot à la mode.

Ah, j' oubliais !
Envoyer une carte postale à la famille, aux amis.
Pour leur faire savoir qu' on en " profitait " et qu' ils soient contents pour nous.

( Paul venait d' apercevoir un café tranquille avec un tabac presse tout près, idéalement situés à bonne distance l' un de l' autre ).

La bonne distance.


Tiens, regarde le café. Oui ça a l' air pas mal. Y' a des chaises à l' ombre. Ça te dit ? Tu n' as qu' à t' asseoir et je vais acheter deux cartes postales en face. Je reviens.




S' il avait bien apprécié la distance il aurait peut être pu éviter le platane et ne se serait pas retrouvé allongé au milieu des badauds et des services d'urgence, à cent kilomètres de son rêve, avec en perspective la seule et unique sale tête de ce soignant lui posant continuellement des questions stupides ...
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" Le réel c' est quand on se cogne " Lacan

" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery