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Calvin et le paradoxe de l'éveil (bis)

 
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joaquim
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MessagePosté le: Lu 03 Oct 2005 22:40    Sujet du message: Calvin et le paradoxe de l'éveil (bis) Répondre en citant

Calvin avait déjà apporter sa contribution pour décrire ICI un des paradoxes de l’éveil. En voici un autre qu’il nous livre, mine de rien (cliquez sur l'image pour l'agrandir).



Il y a derrière ce petit gag un jeu extrêmement subtil d’accomplissement qui est celui du cheminement vers l’éveil. On se met en marche, pour toutes sortes de mauvaises raisons. Mais ce qui compte, c’est qu’on se mette en marche. Comme Calvin. Ce qu’il a en tête, c’est d’échapper à son devoir. Mais il n’en reste pas là, il donne corps à son désir. Il pousse son désir d’échapper à son devoir jusqu’à un certain point, jusqu'à une forme d'impasse, car toutes les belles idées qu'il concocte ne lui permettront pas pour autant d'y échapper. Et pourtant, d'une manière qu'il n'avait pas prévue (ni nous non plus) elles lui permettent bel et bien d'y échapper, parce que, sans s’en rendre compte, tout en cherchant à y échapper, il l’a fait. Il a répondu à la question de la maîtresse, il a pondu un texte décrivant ce qu’il voulait devenir plus tard. Et c'est cela justement qu'il devait faire.

Mais il n’a pas encore réalisé qu’il était arrivé. Il attend encore de trouver ce qu’il cherche, c’est-à-dire échapper au devoir, et il ne perçoit pas qu’il a déjà échappé au devoir, puisqu’il l'a accompli. Il lui reste à faire l’expérience “aha!”. Si l’on transpose cet exemple sur l’éveil, Calvin se trouve à la porte de ce que luz-azul a nommé la première étincelle. Celle-ci surgit subitement comme une évidence, après qu'on ait plus ou moins longtemps erré; elle transforme tout, et en même temps ne transforme rien, car elle ne change rien à ce qui est, elle donne simplement à voir ce qui est. Et c'est cela qui change tout. Smile La seule chose capitale, la seule chose qu'on ait à faire, c'est de se mettre en route; c’est cela qui fait tout. Le reste n'est rien de plus, ce n'est que le “rien” de la grâce.

L’éveil serait donc l'aboutissement d’un cheminement personnel? Jusqu'à un certain point, oui. Tout est en place, et pourtant tout manque encore. Le retournement, l’expérience “aha!”, l’étincelle, elle, est dans la main de Dieu. Et pourtant, Dieu n’intervient pas dans la liberté de l’homme, il ne modifie rien. Il laisse simplement voir à l’homme ce qu’il est. Qui il est et qui Il est.

C’est dire en d’autre termes ce qui avait été dit ICI:

sylvie a écrit:
coment savoir si l'aspiration à l'infini n'est pas une manifestation, suprême, de l'Ego, par définition fini ?
joaquim a écrit:
C’est juste. Et pourtant, la question de l’ego est malgré tout légitime, car c’est une question qui se pose réellement pour lui, et il aspire réellement à l’infini. Cette question lui permet de se mettre en route, et cela seul compte, car pour aboutir, il ne lui suffira pas de trouver la réponse, pour la simple raison qu’elle n’existe pas. Seule la question existe, parce que c’est l’état d’aliénation de l’ego qui la suscite, et elle disparaît lorsque celui qui la pose disparaît, c’est-à-dire lorsque son état d’aliénation est levé, autrement dit lorsqu’il s’efface devant l’être. Ce n’est en effet qu’en dépassant l’ego qu’on débouche sur la Réalité. Son aspiration est alors bel et bien comblée dans un sens, mais pas comme il l’entendait au départ, car celui qui était là au départ n’est plus.
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luz-azul



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MessagePosté le: Ma 04 Oct 2005 8:38    Sujet du message: Répondre en citant

sylvie a écrit:
comment savoir si l'aspiration à l'infini n'est pas une manifestation, suprême, de l'Ego, par définition fini ?

joaquim a écrit:
C’est juste. Et pourtant, la question de l’ego est malgré tout légitime, car c’est une question qui se pose réellement pour lui, et il aspire réellement à l’infini. Cette question lui permet de se mettre en route, et cela seul compte, car pour aboutir, il ne lui suffira pas de trouver la réponse, pour la simple raison qu’elle n’existe pas. Seule la question existe, parce que c’est l’état d’aliénation de l’ego qui la suscite, et elle disparaît lorsque celui qui la pose disparaît, c’est-à-dire lorsque son état d’aliénation est levé, autrement dit lorsqu’il s’efface devant l’être. Ce n’est en effet qu’en dépassant l’ego qu’on débouche sur la Réalité. Son aspiration est alors bel et bien comblée dans un sens, mais pas comme il l’entendait au départ, car celui qui était là au départ n’est plus.

Ce n’est pas la première fois que nous prenons ce désir de l’ego pour l'infini au sérieux et que nous construisons le Chemin à partir de cette aspiration (que j’appelle « désir »).

Sans doute y-a-t-il plusieurs motivations à la « mise en route » car celle-ci me reste étrangère ! Embarassed

Nous n’avons tous qu’un seul terrain d’expérimentation : «moi ». Et dans ce « moi », je ne vois pas assez d’énergie disponible au désir de l’ego pour démarrer quoi que ce soit. Quand l’ego désire l’infini, il le fait au même titre qu’il a envie de manger une tarte à la crème sauf qu’en plus, il en profite pour faire briller ses décorations intellectuelles et s’auto-décerner une étiquette de penseur.

En matière d’infini, la curiosité, le désir, ne conduisent nulle part .

Par contre, je vois que le seul moteur qui procure à la fois l’énergie nécessaire et le besoin puissant de se mettre en marche pour « y aller, vers l’infini… » est le refus de sa propre souffrance, le refus de son « humanité ». Ce n’est pas vraiment une aspiration pour « aller vers », mais plutôt un refus de ce que l’on est, une mise en marche pour «échapper à».

Ensuite, les premières lueurs qui surgissent dans l’être et qui lui font constater l’aveuglement de l’ego sont immédiatement récupérées par… l’ego lui-même qui, comme d’habitude, se mettra à surfer sur la vague de cette nécessité afin de s’approprier le fruit des expériences de l‘être. Oui, c’est net, c’est le premier vrai écueil que le premier regard lucide rencontre. Le Chemin, ensuite, s’ouvre à nos yeux.

Je distingue une attention particulière, chez les êtres qui souffrent, à tout ce qu’on leur propose pour leur permettre d’échapper à leur condition. A contrario, je ne remarque rien de ce type chez les êtres « gâtés par la vie », sauf peut-être l’intérêt intellectuel (donc de l’ego).

Ces réflexions sont d’une grande banalité. Mais le Chemin, dans cette recherche qui nous réunit tous, n’est-il-pas d’une désarmante trivialité ?
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joaquim
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MessagePosté le: Ma 04 Oct 2005 19:58    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, luz-azul, de préciser l’autre face du désir, qui est la souffrance. J’avais plus perçu le côté tension vers la sortie que le côté fuite de la souffrance, mais c’est bien la même chose. Calvin est tendu vers la création d’un moyen pour voyager dans le temps, mais c’est pour échapper à la souffrance de faire son devoir. Tout désir est toujours l’expression d’un manque, et tout manque est cause de souffrance.

Mais vous en précisez encore plus que cela, car en distinguant souffrance et désir, vous distinguez en fait deux désirs, celui tourné vers soi, de celui tourné vers la sortie de la souffrance que représente le fait d'être (enfermé en) soi. Si ce dernier désir est bien un aiguillon pour avancer vers l’éveil, vous avez certainement raison de dire que le premier ne conduit nulle part: il est une espèce de trou noir qui happe tout ce qui passe à sa portée et s’en nourrit sans pour autant grandir, et n’invite à se porter vers nul autre but que soi, tel Narcisse buvant son reflet dans la mare.
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waxou



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MessagePosté le: Me 05 Oct 2005 1:42    Sujet du message: Répondre en citant

Voici un poème qui me semble à propos:

Citation:
Ce soir
si j'écrivais un poème
pour la postérité ?
fichtre
la belle idée
je me sens sûr de moi
j'y vas
et à la postérité
j'y dis merde et remerde
et reremerde
drôlement feintée
la postérité
qui attendait son poème
ah mais

R. Queneau
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joaquim
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MessagePosté le: Me 05 Oct 2005 20:40    Sujet du message: Répondre en citant

Joli exemple d'enfermement. Smile

Quoiqu'on ne sache pas qui, de l'auteur ou du lecteur, est enfermé. Wink

Etrange communication en effet: un message auto-référentiel, où le lecteur se trouve piégé aussitôt qu'il se met à lire, puisqu'on le prend à partie sur une question qu'il est censé avoir posée, qu'il n'a bien sûr pas posée, mais que malgré tout il est condamné à assumer, car quoiqu'il en pense, il fait bel et bien partie de cette postérité que l'autre insulte, puisqu'il est en train de lire... et est donc bien le légitime récipiendaire de ces paroles. Confused
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waxou



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MessagePosté le: Me 05 Oct 2005 23:17    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis ton analyse.
La mienne reposait sur un angle de vue un peu différent, je me suis moins occupé des premiers vers ou il nous fait croire qu'il adhère totalement à cette idée d'écrire à la postérité.
Sur les vers suivants, j'ai senti un lien avec Calvin car comme lui, l'auteur s'oppose manifestement à une idée qui est la postérité, mais en même temps il lui donne tout de même un poème sans écrire dans ce but. Or cette postérité là, non conceptualisée (sauf ici par mes mots), qui perd sa nature de but, de volonté, devient tout à coup vivante et perd sa dualité.
De même, Calvin, lui s'oppose à l'idée du devoir. Pourtant il le fait tout en ayant l'impression d'y échapper, certainement d'ailleurs parcequ'il manque cette expérience "aha". Et finalement, il fait son devoir -qui perd toutes ses étiquettes repoussantes, dont celle de la stupidité - d'une manière beaucoup plus vivante que s'il avait essayé de se forcer.

Aussi ce que je trouvais intéressant d'imaginer, c'est que sa maîtresse pourrait prendre mal cette opposition au devoir, auquel elle s'associerait probablement, et mal le noter, mais ce n'est qu'une opposition de surface, car le devoir lui, a été fait de la manière la plus sincère qui soit, seulement, pas forcément comme elle l'aurait voulu.
Et je ressens la même chose pour la postérité. Elle a eu son poème, mais pas comme elle l'aurait voulu dans son idée. C'est peut-être pour celà qu'il a utilisé l'expression "feintée".
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joaquim
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MessagePosté le: Me 05 Oct 2005 23:49    Sujet du message: Répondre en citant

Je n’avais pas vu cela, mais il y a, tu as raison, un parallèle. Avec toutefois une différence de taille: la maîtresse a bel et bien exigé un devoir, alors que la postérité, elle, n’a rien demandé, elle n’est qu’un prétexte à l’auto-complaisance de l’auteur. Je pense dès lors que ton exemple illustre, mieux encore que la démarche de Calvin, la distinction qu’a introduite luz-azul entre un désir qui prend pour objet soi-même et un désir qui vise la sortie de la souffrance, autrement dit la sortie de soi. Calvin vise un but hors de lui, alors que le sujet de Queneau est son propre but, ce qui donne vraiment cette impression qu’il tourne en rond. Il est vrai qu’il est sauvé malgré tout par le génie du poète, puisqu’en fin de compte, cette postérité est bien là pour lire et offrir une ouverture à cette boucle circulaire.

Mais c’est vraiment un texte auto-référentiel, car il ne se suffit pas à lui-même: il inclut le lecteur, il n’est vrai et complet que lorsqu’un lecteur en chair et en os le lit.

Un peu comme ces autres phrases de Douglas Hofstadter:

«Le lecteur de cette phrase n’existe que lorsqu’il me lit.»

«Tant que vous n’êtes pas en train de me lire, le troisième mot de cette phrase n’a pas de référent.»

Les phrases auto-référentielles sont extrêmement intéressantes, et troublantes, car elles sont comme animées d’une vie propre qui est à l’image de la conscience de soi.
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joaquim
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MessagePosté le: Je 06 Oct 2005 0:30    Sujet du message: Répondre en citant

La phrase auto-référentielle n’est pas lisse, elle n’est pas entièrement orientée vers la réalité qu’elle décrit, le monde du récit, mais elle établit un dialogue avec une réalité extérieure au récit, celle dans laquelle se trouve le lecteur. La maîtresse de Calvin n’a de réalité que dans le récit de Calvin, alors que la “postérité” de Queneau a une réalité dans la matérialité du lecteur.

Ainsi, la phrase auto-référentielle est une phrase qui n’est pas contenue entièrement dans sa propre réalité mais déborde dans une méta-réalité. Exactement comme la conscience humaine. La conscience animale ne vit que dans l’instant présent, elle est entièrement dirigée et occupée par la réalité du monde. Alors que la conscience humaine ouvre un espace hors de cette réalité, hors de La réalité, un espace d’intimité hors de l’Être, comme la phrase auto-référentielle ouvre un espace hors de la réalité représentée par le récit.

En tant que phrase, la phrase auto-référentielle est fausse, elle est incomplète, il lui manque une cohérence intrinsèque pour être vraie. Mais lorsqu’elle établit la connexion avec l’objet extérieur qui lui manque, tout se renverse, elle devient vraie, et cela non plus seulement à l’intérieur du récit qu’elle représente, mais dans l’absolu. Elle devient réelle.

Et je pense que c’est la même chose pour la conscience humaine. Elle est incomplète, elle est grevée d’un manque, difficile à percevoir de l’intérieur car elle-même se sent complète, bien que plus ou moins confusément, elle souffre d'être séparée du Tout, mais aussitôt qu’elle touche un morceau de réalité extérieure, comme dans les Instants, elle sort de son propre enfermement et devient alors réelle dans un sens absolu.
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don quichotte
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MessagePosté le: Je 06 Oct 2005 23:25    Sujet du message: Répondre en citant

«Le lecteur de cette phrase n’existe que lorsqu’il me lit.»

On pourrait aussi bien dire : " L'auteur de cette phrase n'existe que lorsque je le lis".
Ce sont juste des jeux d'idées et de mots.
Cela ne prouve nullement que l'auteur ou le lecteur n'existent pas comme réalité physique mais que les choses n'existent pour nous qu'en tant que nous percevons leur existance. Kant l'a bien montré et les tentatives des néo-kantiens, tels Schelling, d'identifier la chose en soi et l'esprit pour construire une sorte d'Absolu ont échoué.
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joaquim
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MessagePosté le: Je 06 Oct 2005 23:58    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour don quichotte,

Entre ces deux phrases, il existe une différence, subtile, soit, mais capitale pour ce qui nous occupe ici:

La phrase: «Le lecteur de cette phrase n’existe que lorsqu’il me lit» ne signifie pas que vous, don quichotte, n’existez que lorsque vous lisez cette phrase. Elle signifie que vous, en tant que lecteur de cette phrase, n’existez que lorsque vous la lisez. Ce qui est une évidence. Cette phrase affirme, en s'adressant à tout lecteur qui la lit, quelque chose qui est toujours vrai, ici et maintenant, dans la réalité concrète et non pas seulement dans le monde idéel, une vérité qui n’est jamais affirmée comme absolue, mais qui est réactualisée dans sa vérité à chaque fois que quelqu’un lit cette phrase. La phrase elle-même n’a pas d’existence en dehors des moments où elle est lue, mais à chaque fois qu'elle est lue, elle exprime une réalité présente non seulement à l’intérieur de ses mots, dans l'idée qu'elle exprime, mais dans la réalité objective, dans la matérialité du lecteur qui la lit. Elle ne prête pas à discussion, son contenu n’a pas à être argumenté, il est. Le lecteur la lit, et accède par là au statut de lecteur de cette phrase. Il n'y a pas à en douter. C'est évident, au même titre qu'est évidente la réalité du monde.

Alors que la phrase: «L’auteur de cette phrase n'existe que lorsque je le lis», est une proposition qui affirme quelque chose dans l'absolu, et non pas dans la réalité du moment. Si la précédente ne prêtait pas à discussion, cette proposition-ci prête à discussion, et on peut l'examiner quant à sa véracité ou à sa fausseté. On s'aperçoit d’ailleurs rapidement qu'elle est fausse, car l’auteur de cette phrase existe malgré tout, même lorsque je ne la lis pas.
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don quichotte
Invité





MessagePosté le: Ve 07 Oct 2005 2:03    Sujet du message: Répondre en citant

joaquim a écrit:
On s'aperçoit d’ailleurs rapidement qu'elle est fausse, car l’auteur de cette phrase existe malgré tout, même lorsque je ne la lis pas.


Bonjour, Joaquim

vous avez raison pour la première phrase,

quant à la mienne, j'aurais dû écrire : "L'auteur de cette phrase n'existe pour moi que lorsque je le lis."
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joaquim
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MessagePosté le: Ve 07 Oct 2005 19:56    Sujet du message: Répondre en citant

Vous n’avez tout simplement pas perçu le ressort de la phrase auto-référentielle. Cette nouvelle phrase que vous proposez n’est pas auto-référentielle, c’est un simple énoncé, presqu’une tautologie. Elle est vraie, mais n’éclaire en rien la réalité, n’apporte aucune vérité nouvelle. Elle ne vibre pas d’une vie qui s’anime lorsque le lecteur la lit, comme le fait la phrase auto-référentielle en interpellant celui-ci, ici et maintenant. La phrase auto-référentielle n'est pas limitée à son énoncé, c'est une phrase transcendantale, ouverte sur une réalité extérieure à elle, non contenue en elle.
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Oniris



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MessagePosté le: Sa 19 Août 2006 23:33    Sujet du message: Répondre en citant

Calviniris

Pendant les révisions du bac, j’avais écrit quelques lignes sur un carnet plus ou moins intime, ou je m’adressais à celui que je serais plus tard en lui demandant, à lui qui savait, si j’avais réussi l’examen. Ensuite, allez savoir pourquoi, j’ai collé mon oreille au carnet à l’endroit même de l’écriture...
J’imaginais que dans le futur j’approcherais ma bouche au même endroit pour chuchoter la réponse.
Évidemment, je n’ai jamais rien entendu, mais je renouvelais souvent l’opération jusqu’à l’obtention des résultats.
Aujourd’hui, ce carnet existe encore. Et il m’arrive encore de le relire, et immanquablement, chaque fois que je tombe sur ces lignes interrogatives je ne peux m’empêcher de susurrer au carnet la réponse que j’attendais à l’époque.

Calvin veut, quand il sera grand, retourner sauver le gosse qu’il est aujourd’hui, mais il saura dès demain que ça n’a pas marché. La seule chose qu’il ne sait pas encore c’est ; s’il n’y est pas arrivé ou s’il n’a jamais essayé.

J’ai tout de suite su que je n’y étais pas arrivé, malgré mes nombreux essais…
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joaquim
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MessagePosté le: Lu 21 Août 2006 19:46    Sujet du message: Répondre en citant


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Oniris



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MessagePosté le: Ma 22 Août 2006 20:28    Sujet du message: Répondre en citant

:bravo:
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