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Arnaud Desjardins : Ramdas l'Éveillé
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Sa 09 Oct 2004 1:36    Sujet du message: Arnaud Desjardins : Ramdas l'Éveillé Répondre en citant

Alors qu’il séjournait dans l’ashram de Swami Ramdas, un des sages les plus vénérés de l’Inde, Arnaud Desjardins raconte:

«Ce soir, un nouveau venu s’est encadré dans la porte toujours ouverte sur la campagne. Sans âge, grand, très droit, imposant, un crâne minutieusement rasé, un étrange regard perçant et impassible, partout on se retournerait sur lui. Il fascine et effraye en même temps.

Il ne se prosterne pas devant Ramdas: à peine une salutation des mains jointes. Quelques mots d’un swami qui l’accompagne et le présente à Papa [surnom affectueux donné à Ramdas] nous apprennent que c’est un yogi réputé qui s’insère dans une chaîne d’initiés fameux et a lui-même plusieurs disciples.

Il s’est assis au fond de la salle. Je ne peux détacher mon regard de lui et, pendant un moment, je me détourne de Ramdas. J’ai l’impression inquiétante que le pouvoir et la maîtrise qui se dégagent de cet extraordinaire yogi ont une puissance qui manque à Papa, si simple, si souriant, si enfantin. La joie inépuisable, la paix, l’amour, bien sûr, bien sûr. Mais la connaissance et le contrôle des énergies subtiles, des forces qui traversent notre univers, les mondes intermédiaires dont parle toute la tradition de l’ésotérisme, l’éveil des possibilités latentes en l’homme, les pouvoirs transmis secrètement de maître à disciple. Tout cela dont j’ai souvent entendu témoigner, je l’ai devant les yeux contenu en cet homme inhumain et surhumain. Un monde mystérieux et déroutant s’ouvre devant moi, auquel je ne pensais plus bien que j’en sache assez pour savoir qu’il existe. Et me voici face à face avec lui.

Mais je ne peux regarder plus longtemps vers le fond de la salle. Il faut bien que je me tourne du côté de Papa.

Ce que je vis me laissa le souffle coupé. C’était clair, évident, éclatant, lumineux: je venais de me détourner d’un rêve et j’avais l’éveil devant moi. Certes je ne niais pas que ce yogi eut atteint un accomplissement fantastique. Mais dans le rêve, dans le rêve. Tous les plans occultes, qu’on les appelle astral, subtil ou causal, sont encore Maya, encore Maya. Oui, nous dormons, nous dormons, et devant moi, rayonnant, sublime, Vérité, Joie, Amour, le petit vieillard édenté est éveillé.

A côte de l’humble Ramdas, le grand yogi, tout simplement, n’existait pas.»


Arnaud Desjardins, Ashrams - Grand Maîtres de l’Inde, Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, 1982.

L’éveil, ce n’est rien d’impressionnant, c’est ce qui est là, tout simplement, et pourtant si loin, si éloigné de soi, si difficile, si au-dessus de soi, puisqu’il faut supprimer celui qui regarde pour n’exister plus qu'au bout de son regard.
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waxou



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Messages: 361
Localisation: Marseille

MessagePosté le: Di 20 Mars 2005 2:47    Sujet du message: celà me fait penser Répondre en citant

Celà me fait penser à une anecdote personnelle:
Je ne suis pas baptisé mais j'étais il y relativement longtemps, dans une école privée ou l'enseignement catholique était obligatoire et noté.
Bien sûr j'avais toutes les réticences qu'un enfant devenant adulte peut avoir vis à vis de tout ce qui est imposé, d'autant plus que je ne me sentais pas concerné vu mon agnostisme.
Cependant, après un cours sur les dix commandements, mené par un père plutot irrité par les préservatifs gonflés qui volaient dans la salle, après la sortie, j'entendis un sifflotement dans les escalier du batiment alors vide, et je vis descendre tranquilement le père, qui avait sur son visage une expression qui me sembla extrêmement douce, rassurante et surtout décallée, par rapport aux affronts multiples pour tout ce à quoi il prétendait, durant l'heure précédente. Je vis la plus touchante image d'une personne heureuse, peut-être résignée, mais rayonnante de simplicité et de sagesse.
Je ne comprend toujours pas pourquoi mon être s'est autant senti proche de cet homme si peu charismatique et pourquoi mon égo devint muet au point de se faire oublier. Je ne pense pas qu'il ait vu ma sidération en passant à coté de moi, mais pour moi, je savais exactement que c'était une personne qui était tombée au mauvais endroit, de la mauvaise façon, au mauvais moment, mais qui savait apprécier sa fin de journée sans fumer de cigarette, sans avoir réussi quoi que ce soit, et sans avoir besoin que personne ne s'en rende compte.
Le fait que ce soit un prêtre ne changeait rien a ma considération. L'état d'esprit dans lequel il était dépassait largement tout ce qu'il essayait de nous enseigner, et il s'en rendait probablement compte, tout comme il se rendait probablement compte de choses qui me dépassaient, et qui motivaient son innefficacité pédagogique.
Puis je me suis dit que de toutes façons, rien que l'échantillon de paix qu'il m'avait donné valait toutes ces heures perdues, qui relativement n'ont aucune importance.
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Lu 21 Mars 2005 20:58    Sujet du message: Répondre en citant

On en dit souvent plus par une description que par une démonstration, et votre description est dans ce sens très éloquente. Mieux qu’une démonstration, elle a toute l’épaisseur du réel, ces replis multiples que l’on ressent sans qu’il faille pour autant les mettre à plat, et vous-mêmes semblez l’habiter avec une souveraine liberté, grâce au regard détaché que vous empruntez pour l’occasion à ce professeur.
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aksysmundi



Inscrit le: 30 Mai 2005
Messages: 238

MessagePosté le: Me 22 Mars 2006 1:01    Sujet du message: Répondre en citant

...un autre passage d'Arnaud Desjardins : Smile

Quand Swâmiji séjourna à Bourg-la-Reine en 1996, notre fille Muriel avait alors neuf ans. Elle avait déjà l’expérience de deux longs séjours en Inde et rencontré bien des sages pendant ces voyages. Elle m’a fait traduire à Swâmiji : « Est-ce que Swâmiji a des pouvoirs miraculeux ? » Swâmiji a répondu que non. Muriel, qui savait que Mâ Anandamayi et Swâmi Ramdas avaient des pouvoirs, a été un peu surprise. Swâmiji a alors précisé : « Swâmiji a eu des pouvoirs mais ils ont disparu. » Cette réponse n’était pas encore satisfaisante pour l’enfant. Aussi Swâmiji a-t-il dit : « Si, Swâmiji a deux pouvoirs miraculeux, infinite love, infinite patience, amour infini, patience infinie. »

-A la recherche du Soi, chap."L'amour".
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Ekam
Invité





MessagePosté le: Ve 24 Mars 2006 10:42    Sujet du message: Swami Ramdas Répondre en citant

Tout à fait par hasard que je tombe sur ce forum ... fort heureux d'y lire ce que je lis.

Le gentil et sautillant Ramdas n'en était pas moins un authentique 'jivan mukta' qui de surcroït avait su entretenir des rapports profonds avec des religieux occidentaux.

Il fait partie de ce ce que j'appelle 'la trilogie' (Ramana, Ananda Mayi et lui même), sources sûres, parmi d'autres.

Je me suis régalé bien souvent de ses 'carnets de pélerinage'.

Bien à vous ...
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aksysmundi



Inscrit le: 30 Mai 2005
Messages: 238

MessagePosté le: Ve 24 Mars 2006 11:38    Sujet du message: Re: Arnaud Desjardins : Ramdas l'Éveillé Répondre en citant

joachim a écrit:
Arnaud Desjardins a écrit:
Ce que je vis me laissa le souffle coupé. C’était clair, évident, éclatant, lumineux: je venais de me détourner d’un rêve et j’avais l’éveil devant moi. Certes je ne niais pas que ce yogi eut atteint un accomplissement fantastique. Mais dans le rêve, dans le rêve. Tous les plans occultes, qu’on les appelle astral, subtil ou causal, sont encore Maya, encore Maya. Oui, nous dormons, nous dormons, et devant moi, rayonnant, sublime, Vérité, Joie, Amour, le petit vieillard édenté est éveillé.




Dernière édition par aksysmundi le Sa 25 Mars 2006 12:53; édité 1 fois
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Ekam
Invité





MessagePosté le: Ve 24 Mars 2006 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, pour cette magnifique photo Very Happy
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va nu pied
Invité





MessagePosté le: Ve 24 Mars 2006 22:07    Sujet du message: c beau Répondre en citant

c'est beau d'avoir abandonné toute armure et toute arme, c'est beau ces histoires... ça me laisse songeur tant je n'y suis pas mais je suis conquis, c'est ça que je veux rencontrer...
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Ekam
Invité





MessagePosté le: Je 20 Avr 2006 17:22    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, Ramdas ne donne pas l'image de quelqu'un qui veut incarner l'éveil, ni même éveiller qui que soit. Juste son sourire et sa joie.
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Je 20 Avr 2006 21:11    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Ekam et va-nu-pied, et bienvenue, Smile

Je trouve moi aussi fascinantes ces grandes figures qui se sont soumises sans conditions à la l'évidence intérieure qui s'imposait peu à peu à elles et qui, un jour, a prit toute la place. Ainsi Râmdâs (le nom qu’il s’est lui-même donné, et qui signifie “esclave de Râm”) abandonna-t-il tout à l'âge de 38 ans et prit le bâton de pèlerin, pour s'en remettre entièrement à la grâce de Râm. Il décrit lui-même ainsi le cheminement qui l'a conduit à l'abandon radical de lui-même:

    «Pendant près d’une année, Râmdâs se débattit dans un monde plein de soucis, d’anxiétés et de peine. Ce fut, par sa faute, une période terrible d’inquiétude et de tension. Dans cet état de misère désespérée, un cri jaillit du coeur de Râmdâs: “Où trouver le soulagement? Où trouver la paix?” Sa plainte fut entendue, et dans le grand vide retentit une voix: “Ne désespère pas, aie confiance en Moi, et tu seras libéré.” C’était la voix de Râm. Cet encouragement fut comme une planche de salut jetée au nageur en péril qui se débat dans la mer déchaînée. Une grande assurance tomba sur le coeur meurtri du malheureux Râmdâs comme une douce pluie sur la terre assoiffée. Dès lors, une partie du temps occupée auparavant par les choses du monde fut consacrée à méditer sur Râm, qui octroya, dans cette période, paix et soulagement véritables. Peu à peu, son amour par Râm, le Donneur de Paix, augmenta. Plus Râmdâs répétait le nom de Râm et méditait sur Lui, plus il ressentait de joie et de soulagement. Les nuits, qui étaient libres de tout devoir terrestre, furent consacrées, à part deux heures de repos, à chanter les louanges de Râm. Sa dévotion pour Râm progressait par sauts et par bonds.

    Le jour, alors qu’il était envahi par l’anxiété et le souci que lui causaient des ennuis d’argent, des soucis de toute espèce, Râm venait à son aide d’une façon inattendue. Aussi, dès qu’il pouvait se libérer, même pour peu de temps, de ses occupations matérielles, se mettait-il à méditer en prononçant le nom de Râm. En marchant dans la rue, il répétait: Râm, Râm. Il perdait toute attraction pour les choses de ce monde. Habits recherchés et toiles fines furent remplacés par le grossierkhaddar; une simple natte fut substituée au lit. Pour sa nourriture, il réduisit à un seul les deux repas de la journée, et plus tard, ce repas ne consista plus qu’un bananes et pommes de terre bouillies. Les piments et le sel furent complètement abandonnés. Il n’avait plus goût que pour Râm, et sa méditation sur Râm devenait continue, englobant toutes les heures de la journée et les prétendus devoirs sociaux.

    A cette époque, le père de Râmdâs, inspiré par Râm Lui-même, vint le voir et, le prenant à part, lui transmis l’initiaiton du Râm-mantra: “Shrî Ram, Jaï Râm, Jaï Jaï Râm”, et l’assura que, s’il répétait continuellement ce mantra, Râm lui accorerait le bonheur éternel. Cette initiation par son père — qu’il considéra dès lors comme son gourou — fit faire au débutant de rapides progrès dans la vie spirituelle. Râm l’invitait constamment à lire les Enseignements du Seigneur Krishna dans la Bhagavad-Gîtâ, ceux de Bouddha dans Lumière de l’Asie, ceux de Jésus-Christ dans le Nouveau Testament, ceux du Mahâtmâ Gandhi dans Jeune Inde et l’Ethique de la religion. L’influence de ces grands hommes créa ainsi, dans l’esprit de Râmdâs, une atmosphère chargée d’électricité où grandit la jeune plante de bhakti (dévotion pour Dieu). C’est à ce moment que son esprit s’éveilla lentement à l’idée que Râm était la seule réalité et que tout le reste était faux. Tandis que l’attachement aux jouissances terrestres l’abandonnait rapidement, la notion du “moi” et du “mien” s’effaçait aussi. Le sens de la possession et des relations entre individus distincts s’évanouissait. Tout, pensée, esprit, coeur et âme se concentra sur Râm, Râm recouvrant et absorbant tout.

    Ainsi Râm avait arraché Son esclave à l’étroit bourbier de la vie du monde et l’avait jeté dans l’immense océan de la Vie universelle. Mais Râm savait bien que pour nager dans ce vaste océan, il faudrai à Râmdâs de la force et du courage. Pour lui faire acquérir ces qualités, Râm fit passer son esclave ignorant et novice par une suite d’épreuves sévères sous Sa direction immédiate et avec Son aide. Une nuit, alors que Râmdâs savourait la douceur d’invoquer Son nom, Râm lui suggéra ces pensées:

    O Râm, quand Ton esclave Te voit à la fois si puissant et si tendre, quand il sait que celui qui se confie à Toi obtient sûrement la vraie paix et le bonheur, pourquoi ne peut-il se remettre complètement à Ta miséricorde et renoncer à tout ce qu’il appelle “moi”? Tu es tout en tout pour Ton esclave. Tu es le seul Protecteur en ce monde. Les hommes se leurrent quand ils disent: “Je fais ceci, je fais cela; ceci ou cela est à moi.” Tout, ô Râm, est à Toi, et toutes choses sont faites par Toi seul. La seule prière que Ton esclave T’adresse, c’est de le prendre entièrement sous Ta direction et lui ôter son sens du “moi”.

    Cette prière fut entendue. Le coeur de Râmdâs poussa un profond soupir; une vague de désir passa dans son esprit de renoncer à tout et d’errer par la terre en quête de Râm, sous la robe de mendiant. Alors Râm le poussa à ouvrir au hasard le livre La Lumière de l’Asie qui se trouvait devant lui; il tomba sur la page où est décrite la grande renonciation du Bouddha: “Car maintenant l’heure est venue de quitter cette prison dorée où mon coeur a vécu comme dans une cage, et de trouver la Vérité que je chercherai désormais pour l’amour des hommes, jusqu’à ce que je l’aie trouvée.”. Puis Râmdâs ouvrit le Nouveau Testament et lut le message sans équivoque de Jésus-Christ: “Celui qui, par amour pour Moi, a abandonné maison, frères et soeurs, père et mère, femme ou enfant et terres, sera récompensé cent fois et recevra la vie éternelle.”. Il fut encore incité à ouvrir la Bhagavad-Gîtâ et y trouva le verset suivant: “Abandonne tous tes devoirs, cherche en Moi seul un refuge; ne t’attriste pas, Je te libérerai de touts tes péchés.”

    Râm lui paralit ainsi par la vois de ces trois grandes Incarnations divines, Bouddha, Christ et Krishna, et tous trois indiquaient le même chemin: la renonciation. Râmdâs prit ausitôt la décision de quitter ce monde de samsara, de renoncer, pour l’amour de Râm, à tout ce qu’il avait serré sur son coeur et considéré comme sien. Il s’habilla très simplement de deux pièces de toile enroulées, l’une sur la partie supérieure, l’autre sur la partie inférieure de son corps. Le lendemain, il fit teindre en ocre route deux morceaux de toile; la nuit suivante, il écrivit deux lettres, l’une à sa femme qui, grâce à Râm, n’était déjà plus qu’une soeur pour lui, l’autre à un bon ami que Râm lui avait fait connaître pour le délivrer de ses dettes; et, à cinq heures du matin, il dit adieu à un monde qui n’avait plus d’attrait pour lui, et dans lequel plus rien n’existait qu’il pût nommer sien. Le corps, l’esprit, l’âme, il déposa tout aux pieds de Râm, l’Être éternel plein d’amour et de pitié.»

    Swâmi Râmdas, “Carnets de pélerinage”, Albin Michel, Coll. Spiritualités vivantes, 1973, p. 18.


Cette renonciation totale me fait penser à celle de Saint François d’Assise, qui, conjuré par son père sur la place publique d’Assise d’abandonner sa conversion qui privait d’héritier l’entreprise familiale, se dévêtit intégralement et déposa ses habits au pieds de son père, pour ne plus dépendre des largesses de son père terrestre, mais uniquement de la Grâce de Dieu.
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Ekam
Invité





MessagePosté le: Ve 21 Avr 2006 9:44    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, ces exemples radicaux sont magnifiques et impressionnants quelque soit le cadre ou ils sont amenés à évoluer.

Le monde attend du soleil qu'il rayonne, mais sa vertu première est d'éclairer et de réchauffer les âmes.

Merci pour cet extrait des 'carnets'.
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ponkhâ



Inscrit le: 09 Nov 2005
Messages: 267
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Ve 21 Avr 2006 13:29    Sujet du message: Répondre en citant

De même que sainte Thérèse ou le pèlerin russe, ces expériences rapportées sont comme des phares dans la brume épaisse de l'incertitude.
Et comme cela a déjà été dit en ses mots par Luz :
Citation:
Tous les Chemins doivent passer, avant d’aboutir, sous les fourches caudines du Renoncement et de l’Abandon

Alors point de courage, je n'ai pas à être fort ou vaillant, mais simplement confiant, acte de soumission heureuse au Divin.
Merci joaquim de nous rapporter cette vision et ce témoignage Smile
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mauvaiseherbe



Inscrit le: 31 Mai 2006
Messages: 336

MessagePosté le: Di 20 Août 2006 0:15    Sujet du message: Re: Arnaud Desjardins : Ramdas l'Éveillé Répondre en citant

Citation:

Ce que je vis me laissa le souffle coupé. C’était clair, évident, éclatant, lumineux: je venais de me détourner d’un rêve et j’avais l’éveil devant moi. Certes je ne niais pas que ce yogi eut atteint un accomplissement fantastique. Mais dans le rêve, dans le rêve. Tous les plans occultes, qu’on les appelle astral, subtil ou causal, sont encore Maya, encore Maya. Oui, nous dormons, nous dormons, et devant moi, rayonnant, sublime, Vérité, Joie, Amour, le petit vieillard édenté est éveillé.

A côte de l’humble Ramdas, le grand yogi, tout simplement, n’existait pas.»[/b]

Arnaud Desjardins, Ashrams - Grand Maîtres de l’Inde, Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, 1982.

L’éveil, ce n’est rien d’impressionnant, c’est ce qui est là, tout simplement, et pourtant si loin, si éloigné de soi, si difficile, si au-dessus de soi, puisqu’il faut supprimer celui qui regarde pour n’exister plus qu'au bout de son regard.



Oui nous dormons , je dors yellowsleep :ange?:



Mais il y a ce témoignage d'Arnaud Desjardins qui nous invite dans la salle en présence de Swami Râmdâs , celui de waxou , en haut de l'escalier , en présence de son "prof de Commandements " , et cette histoire de Râmdâs et de la Grâce de Râm que nous offre encore joaquim et toutes les autres présences attentives qui recoivent et ajoutent chacunes leurs parts de lumière en toute harmonie ...

que de Beauté , que d'Espérance ...


alors oui je dors ...

en paix ....comme l'enfant qui dans son sommeil vient de sentir une présence attentive et rassurante se pencher et une main aimante passer sur son front :fleur:
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yep
Invité





MessagePosté le: Lu 02 Oct 2006 3:31    Sujet du message: Re: Arnaud Desjardins : Ramdas l'Éveillé Répondre en citant

joaquim a écrit:
le pouvoir et la maîtrise qui se dégagent de cet extraordinaire yogi ont une puissance qui manque à Papa, si simple, si souriant, si enfantin.


Un extrait de : Ramdas, un maître spirituel de l'Inde d'aujourd'hui, Marc Averous

"Papa, voudriez-vous être notre sauveur, vous aussi?" Papa se tourna vers elle et sourit. "Ramdas est prêt, mais l'êtes-vous? Il est dans le même état que le marin qui sort son bateau sur la mer en tempête, sous une pluie torrentielle pour sauver un homme luttant dans les vagues. Il lui demande de monter dans son bateau, mais la stupide créature dit "Oh, non, je veux suivre mon propre chemin" et refuse d'être sauvée.
"Le marin ne peut-il pas le faire monter de force dans son bateau, n'est-ce pas son travail de sauver les gens de la noyade?" demanda un devotee.
Oui, il peut le faire aussi (...)
D'accord, Ramdas est prêt à vous faire monter tous, n'importe qui, et chacun, dans son bateau. Etes vous prêt à y être hissés? Ramdas ne demande aucun effort de votre part - il fera tout ce qu'il faudra. Ce qu'il vous demande est : cesse toute votre activité, vos luttes, tenez vous calme et abandonnez vous à lui. Il vous sauvera, êtes vous prêts?
Les participants se regardèrent l'un l'autre mais personne ne répondit.(...)
Ramdas vous donne 3 minutes (il regarda sa montre). Que toute personne parmi vous qui veut être sauvée, qu'elle le dise. Seulement, vous devez être préparés à quitter tout ce que vous avez chéri pendant si longtemps comme vôtre, afin d'embrasser l'univers comme Sa manifestation. Prêts?
De nouveau personne ne répondit (...).
Trois fois Papa fit son offre et trois fois elle fut accueillie par le silence de ceux qui, seulement quelques instants plus tôt avaient demandés à être sauvés. Alors, avec le sourire d'une compassion et d'une pitié infinies, Papa dit à voix basse : "les trois minutes sont passées, l'offre n'est plus valable.
Personne d'entre ces disciples ne dit plus rien. Il se prosternèrent aux pieds de Papa et rejoignirent leurs chambres. :Exclamation: Confused



Avec son air enfantin il avait simplement offert d'user de son pouvoir terrifiant de sauver dans l'instant même et de lâcher ce que l'on croît être.
C'est visiblement plus terrifiant (vu le silence des dévots à son invitation... et donc vraisemblablement le silence d'une majorité d'entre nous) que de garder son masque.
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Invité






MessagePosté le: Ma 21 Nov 2006 20:46    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de lire cet extrait sur Ramdas et je reconnais cette peur qu'évoque yep.

Même si j'ai vécu ce que j'appelle humblement l'éveil (c'est un terme commode qui ne signifie nullement avoir atteint le sommet d'une montagne), je ressens parfois la terreur de le revivre.

Pourtant, cette expérience m'a réellement libérée, déchargée de tout un poids de certitudes et de peurs que je croyais devoir porter.
Cette expérience est vraiment une libération dans l'absolu. On ouvre brusquement les yeux découvrant soudain qu'on les avait fermés.

Mais quand, par cycles réguliers, je suis ramenée à mon petit moi, quand cette expérience n'est regardée qu'à travers la vitre de mon mental (un peu comme une personne ayant une très bonne vue qui mettrait les lunettes d'un myope), je retrouve cette terreur qu'ont sans doute éprouvés les disciples de Ramdas.

Cette terreur de renoncer à ce qui nous semble si familier.

Bien sur l'élan d'être sauvé est naturel et vient des profondeurs de soi chez tout être humain ayant un peu souffert.
Qui voudrait continuer à souffrir éternellement?

Mais justement si le cheminement spirituel est motivé seulement par le refus de la souffrance, il peut ne tourner autour que de cela. Comme un disque rayé...

Se délivrer de la peur en dépassant une peur plus grande.

En fait, on a peur des souffrances que nous impose la vie mais elles sont si familières que face à cette perspective d'inconnu total qu'offre la voie de l'éveil, l'être (disons celui qui croit être myope alors que ce sont ses lunettes qui sont en cause :Cool: ) se rétracte...

Au stade où je suis maintenant, peut-être aurai-je agis comme les disciples de Ramdas...

Toutefois je me souviens avoir ressenti dans cette expérience de dénuement intérieur total une impressionante sécurité intérieure.
Cette sécurité que j'avais tant cherché sur d'autres plans bien moins sûrs et que je trouvai là, évidente, au coeur même de la plus incroyable terreur.
Une sécurité proche sans doute de ce que certains appelle béatitude.

Cette peur de renoncer (aux lunettes de myope) agit en moi parfois insidieusement, sans même que je m'en aperçoive, sous la forme de raisonnements très censés ou même de paroles spirituelles que j'aurais cristallisés et de ce fait tuées...

Peut-être renoncer signifie d'abord renoncer à toute peur, traquer la peur sous toutes ses formes... traquer la non-vérité.
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