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L'éveil parfait selon Bouddha Gotama

 
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Pieru



Inscrit le: 06 Août 2006
Messages: 17

MessagePosté le: Di 06 Août 2006 17:36    Sujet du message: L'éveil parfait selon Bouddha Gotama Répondre en citant

Bonjour à tous,

Je souhaiterais vous parler de l’éveil parfait selon Bouddha Gotama.
On entend beaucoup de chose à propos du Bouddhisme. Il se pourrait que cet éveil parfait n’est pas grand-chose à voir avec le Bouddhisme, alors, laissons ce dernier de côté, et parlons plutôt de l’enseignement originel de Bouddha, le dhamma.
Bouddha, dès son plein éveil enseigna sur la réalité des phénomènes, et ceci durant toute sa vie, jusqu’à sa mort à 80 ans.
L’enseignement de Bouddha est pragmatique, logique, basé sur l’expérience, il est qualifié de « bon en son début, bon en son milieu, et bon en sa fin ».
Il y a plusieurs façons de décrire le dhamma, mais les plus bénéfiques sont les plus simples :
le Dhamma se résume à trois disciplines :
• La vertu, la moralité, la droiture, qui permet le développement de :
• La concentration mentale, l'attention, qui permet le développement de:
• La sagesse ou connaissance transcendante.
De même lorsque Bouddha définit son enseignement d'une manière très simple, il le fait ainsi :
"Faites le bien, évitez les mauvaises actions, purifiez votre esprit."

Cette purification mène à l’éveil parfait. Il se fait en quatre étapes selon la tradition pâli, et le stade ultime est l’arahant. Libéré de l’illusion, de l’aversion et du désir, libéré des souillures mentales (le désir/la cupidité, la colère, la malveillance, l’hypocrisie, le dénigrement, la jalousie, la tromperie, la ruse, l’obstination, l’impétuosité, la présomption, l’arrogance, la suffisance, et la négligence), il prône le développement de l’éthique, de la concentration et de la sagesse, ainsi que le développement des facteurs d’éveil (l’attention, l’investigation, l’énergie, la joie, le relâchement, la concentration, l’équanimité), pour le bien de tous.
L’éveil parfait de Bouddha lui permet de voir quelles sont les réalités ultimes de l’univers (Paramattha) composées de : -La matière, -les états mentaux, -la conscience, -l’objet épargné par l’impermanence, l’insatisfaction, le non-soi : le Nibbâna.
Ce Nibbâna (nirvana en Sanskrit) n’est pas une expérience mystique, il n’est pas un état mental composé transcendant les autres états mentaux, il n’est pas une conscience divine éternelle, il est épargné des conditionnements inhérent à la vie, il est absence de souffrance, souffrance due à nos sens et à notre mental qui prend source dans l’ignorance, car le Nibbâna est l’absence de perception, de sensation, de conscience. Ceci, des maîtres contemporains (non médiatisés) ayant suivit pas à pas la méthode de bouddha, l’on eux-mêmes décrit. Pour l’accomplir il faut développer la « vision directe de la réalité », vipassana, la « méditation » bouddhique.

« Se réfugier dans le Dhamma, c'est en fait se réfugier dans la moralité, dans la maîtrise de son propre esprit, dans la sagesse. Pour qu'un enseignement soit le Dhamma, il faut également qu'il ait certaines qualités. D'abord, il doit être expliqué clairement, afin que tout le monde comprenne. Il doit être perçu directement par chacun, la réalité dont on fait soi-même l'expérience, et non quelque chose d'imaginé. Même la vérité du nibbana ne doit pas être acceptée avant d'en avoir fait l'expérience. Le Dhamma doit produire des résultats bénéfiques ici et maintenant, et non pas se réduire à de simples promesses de bienfaits dont on pourra profiter dans le futur. Il possède la qualité d'inviter à "aller voir"; voyez vous-même, essayez vous-même, n'acceptez pas aveuglément. Et une fois que l'on a essayé, fait l'expérience de ses bienfaits, on ne peut s'empêcher d'encourager et d'aider les autres à aller voir également. Chaque pas sur la voie conduit de plus en plus près du but final; aucun effort n'est gaspillé. Le Dhamma est salutaire au début, au milieu et à la fin. Enfin, toute personne normalement intelligente, de n'importe quel milieu, peut le pratiquer et faire l'expérience de ses avantages. En comprenant ce qu'il est réellement, si l'on prend le Dhamma comme refuge et que l'on commence à pratiquer, cette dévotion a un sens réel. » (extrait d’un texte de S.N. Goenka)

Cet enseignement est toujours disponible, transmis gratuitement, préservé par les moines réalisés depuis plus de 2500 ans.

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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Ve 25 Août 2006 17:34    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, Pieru, pour cet exposé. Smile Voici un texte de Dominique Trotignon, directeur de l’Université Bouddhique Européenne de Paris, qui poursuit ces réflexions:

    «Dans un texte important — bien qu’assez peu connu — du canon ancien (le Mûlapariyâyasutta), le Bouddha enseigne “l’origine des choses” ou “l’origine de l’enchaînement” qu’il faut comprendre comme “l’origine du samsâra”, le cercle vicieux des naissances et des morts, dans lequel les individus, empêtrés, ne cessent de connaître la souffrance. L’origine, mise en cause ici, est la “création de notions”.

    Le Bouddha, en effet, compare dans ce texte trois types d’individus: l’individu ordinaire, le pratiquant en oeuvre et, enfin, l’Eveillé (appelé ici arhat), celui qui “n’a plus rien à faire”. Du premier individu, ordinaire, il est dit que, lorsqu’il fait l’expérience d’un phénomène, il en crée aussitôt une notion correspondante et, qu’à partir de cette notion, il se définit lui-même, dans son rapport au phénomène ainsi “identifié”, selon la formule “Ceci est Moi, ceci est mien” — s’il y a identification ou appropriation — ou bien, au contraire, “ceci n’est pas Moi, ceci n’est pas mien” — s’il y a rejet, répulsion, refus d’identification ou d’appropriation vis-à-vis de ce phénomène.

    Il est dit du second, le pratiquant, qu’il “s’efforce” de ne créer aucune notion; et de l’Eveillé, enfin, qu’il ne crée effectivement plus aucune notion... Pourquoi? Parce qu’il connaît chaque phénomène “tel qu’il est”, il sait qu’il est apparu en fonction d’un certain nombre de conditions et qu’il st non-permanent; en d’autres termes: il sait que ce phénomène n’existe pas “en-soi”, et que lui-même ne peut, en conséquence, ni s’y identifier, ni se l’approprier, pas plus qu’il n’a de raison de le rejeter.

    Ce texte, très synthétique, résume les fondements, à la fois de la doctrine et de la pratique bouddhistes, telles qu’elles sont envisagées et pratiquées par le bouddhisme le plus ancien.


    Du point de vue de la Doctrine, il affirme:

    1) que le noeud du problème se situe dans la “Vue” à travers laquelle on envisage les phénomènes; celle-ci est, très généralement, erronée, “ignorante” ou “illusoire”: les phénomènes ne sont pas vus “tels qu’ils sont”.

    2) que cette vision erroné se manifeste par la création de concepts et de notions, surajoutés à la réalité telle qu’elle est, aboutissant ainsi à la création d’une réalité parallèle, notionnelle, qu’on nommera “réalité relative”, “réalité conventionnelle” voire, plus tardivement, “réalité d’enveloppement”.

    3) que c’est en fonction de cette réalité “seconde” que l’individu réagira, aussi bien intellectuellement qu’émotivement, pour se définir lui-même (ceci est Moi ou ceci n’est pas Moi) et dans son rapport au monde (ceci est mien, ceci n’est pas mien).

    4) que le décalage entre ces deux réalités constituera la condition sine qua non de l’apparition de la souffrance, car toute action-réaction de l’individu ainsi “aveuglé”, “ignorant”, ne pourra jamais qu’être en désaccord avec la réalité telle qu’elle est et que, donc, jamais ses désirs ne pourront être satisfaits. Cette insatisfaction essentielle est ce qu’on nomme, en bouddhisme, dukkha — souffrance psychologique potentielle, inhérente à toute vision erronée des phénomènes.


    Si, comme l’affirme la première des Quatre Nobles Vérités — le discours fondateur du bouddhisme — “tout est dukkha - tout est souffrance”, ce n’est pas tant que le monde, en tant que tel, ne peut être vécu que sous le mode de la souffrance, mais que notre vision erronée du monde produit, inéluctablement, les conditions d’apparition de la souffrance. Et cela se produit à chaque instant, car chaque phénomène est l’occasion d’être vu correctement ou incorrectement.

    Du point de vue pratique, ce texte déclare aussi — dans sa présentation des trois types d’individus: l’ordinaire, le pratiquant, l’Eveillé — qu’il n’y a d’autre solution que de “s’efforcer” à ne pas créer de notions surajoutées à la réalité, afin de ne plus offrir aucune racine à cet enchaînement vicieux qui mène à la souffrance. Celui qui s’est bien efforcé, grâce à la discipline, ne créera plus aucune notion surajoutée et vivra, enfin, le monde tel qu’il est, sans plus offrir aucune circonstance favorable à l’apparition de l’insatisfaction.

    La pratique, ainsi, consiste essentiellement, d’abord, en une observation et une analyse du phénomène “création de notions”, en sa reconnaissance — pour ne plus en être dupe — puis, une fois ce phénomène reconnu pour ce qu’il est, en la capacité pratique à ne plus s’y laisser prendre, ne plus le laisse se produire ou ne plus s’y attacher (notamment en s’y identifiant), ôtant ainsi toute possibilité à la souffrance de l’insatisfaction d’apparaître.

    L’Eveillé, le Libéré, est celui qui — ayant poussé l’observation et la discipline jusqu’à leurs limites extrêmes — ne s’identifie plus ni ne s’approprie plus aucun phénomène, pas même ces phénomènes d’observation pratique. Celui qui, à chaque instant, est définitivement libéré du la “Vue fausse”, qui a la certitude de ne jamais voir réapparaître, renaître, ces notions de “Ceci est Moi, ceci est mien”. Celui qui a définitivement mis fin à toute renaissance possible du Moi. Et qui, en conséquence, n’exprime plus aucun désir égotique et ne connaîtra donc plus la souffrance de l’insatisfaction.»
    Dominique Trotignon, “Ceci est Moi, ceci est mien” Les “mille visages” du bouddhisme ancien, in Regards croisés sur le Moi, François Goetghebeur et Jean-Marie Jacques Eds, Kunchab, 2004, p. 13.
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miboogh



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MessagePosté le: Di 04 Mars 2007 1:25    Sujet du message: Esprit Répondre en citant

J’avais l’intention de pauser la question de l’éveil, puisqu’il se veut le sujet fort de ce forum, et ce qu’il représente pour chacun car il apparaît que cela recouvre des conceptions qui diffèrent selon les intervenants.

Puisque vous abordez l’éveil « bouddhiste » c’est pour celui-ci que je vous réponds.

Tout d’abord se mettre d’accord sur les mots et leur sens.
L’esprit est le substrat de l’univers, son essence est vacuité, sa nature est clarté et sa faculté connaissance. L’esprit manifeste et contient toute chose et l’esprit humain est une des modalités de cet esprit universel. Il est lui aussi capable de manifester dans le cadre de son état des formes imaginales et pensées et leur corollaire émotionnel. Sans la faculté de connaissance de l’esprit nous serions incapable de les reconnaître, donc de les expérimenter. Sans la clarté fondamentale, cette faculté de reconnaître serait aveugle, donc inopérante. Même au niveau sensoriel, sans cette clarté il nous serait impossible de voir, car la clarté du monde physique dérive de la même source que la clarté intérieure de l’esprit.

L’éveil c’est manger cette connaissance, l’esprit et le monde, le manifesté, sont les deux faces d’une même pièce. Tout ce qui est le monde est né de l’esprit.

Il n’y a rien à dissoudre, rien à atteindre, puisque l’esprit est déjà votre nature propre et toutes les activités n’ajoutent et n’enlèvent rien à cela qui est déjà, et aucune discrimination de valeur ne peut leur être portée.

Même se livrer à une recherche fait partie du monde illusoire, et l’éveil entraîne la cessation de toute activité spirituelle, mais tant que vous n’aurez pas fait votre cette connaissance essentielle vous aurez besoin de pratiquer et de manipuler des concepts.

Il faut savoir que cet éveil est un non-dit, une évidence intuitive, parce que cela précède toute verbalisation et n’est en relation avec aucune pratique si ce n’est, et c’est variable pour chacun, ce qui favorise une introspection attentive, une ouverture du regard sur soi.

Le bouddhisme ne nie pas l’esprit, il nie la possibilité de le décrire, de l’atteindre, le monde phénoménale manifeste sa présence mais n’est pas lui.

Il ne s’agit pas à la suite de cela de nier l’existence du monde, ou de nier le monde pour atteindre cette connaissance. Mais acquis le fait que ce monde est la chair de l’esprit il peut vous être recommandé d’en faire le meilleur usage.
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