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Mécanisme de la peur, ou les dessous de l'ego

 
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petitmoyengrand



Inscrit le: 16 Déc 2005
Messages: 27
Localisation: Koblenz

MessagePosté le: Di 17 Déc 2006 12:38    Sujet du message: Mécanisme de la peur, ou les dessous de l'ego Répondre en citant

Je crois que le thème n'a pas tellement été abordé dans le forum et j'aimerais faire part de ce que j'ai ressenti, puis écrit dans la journée même. Le texte est à la troisième personne mais il constitue mon expérience propre. On y verra peut-être quelques jeux sophistiqués sur les termes, j'ai pourtant essayé de témoigner le plus honnêtement possible, pour moi-même surtout. L'écriture de ce texte m'a fait connaître ensuite une espèce de légèreté, en me déchargeant d'un faux-problème, d'une chimère. C'est pour ça que j'ai jugé important de le partager. Je serai très heureux de lire quelques-uns de vos commentaires!


Tout part d'un constat. En cherchant l'Eveil, on peut ressentir une peur, une appréhension (non consciente). Quelle est-elle vraiment, quel est son statut exact, peut-on la dissoudre?

Un individu qui prend conscience (seulement conceptuellement) de la dualité et de l'Eveil peut se sentir tout entier morcelé, tiraillé. Surtout, ce qui peut naître, de manière lancinante, c'est un sentiment de peur. Mais sous forme de cavalier masqué. Peur profonde de ce qu'on ne connaît pas. Peur de ce dont peu de gens parlent. Peur de prendre un gros risque et de ne pas voir l'enjeu. Peut humaine de se planter. C'est de cela dont j'aimerais dire deux mots.

Qu'est-ce que cette peur exactement? Evidemment, cette peur est une protestation virulente de l'égo. L'égo est d'ailleurs cette peur même. Quel roi, se croyant tout-puissant, ne réagirait pas de la sorte (par la peur) en découvrant qu'il menace de se faire détrôner? C'est bien le problème. L'égo en fait tout un plat. Quelque chose de totalement différent menace de faire irruption. L'égo se fait des films. L'égo aime les autres égo et leur être semblable. Or il se trouve qu'il risque d'avoir un sort différent de ses petits copains. Alors il délire, par peur de disparaître, de se dégrader. Ou simplement de ne plus être écouté comme avant. Plus que jamais dans ce type de situation anormale, l'égo menacé brouille les répères. C'est une sorte de défense naturelle. Alors il fait exister la peur, et s'en nourrit en retour.

Pire encore, chez celui qui cherche et qui ne voit pas encore très loin, l'égo se divise lui-même. On pourrait dire qu'il y à ce moment une coexistence de deux ego (ou moi) distincts: le moi-aspirant-au-Soi, coexistant avec ce moi-peureux dont nous venons de parler qui est l'auto-défense de l'égo lui-même. La difficulté, c'est que ces deux entités ne se reconnaissent pas mutuellement. Pire: elles ont des aspirations contraires. La première veut dépasser l'autre qui la fige en retour. Le drame, c'est que toutes deux appartiennent à la même essence, sont essentiellement une. Et nous frôlons le fratricide. De ce fait, pour celui qui ne s'en rend pas compte, cette coexistence sulfureuse en devient d'autant plus insupportable.

De là naissent des sentiments intenses, difficiles à déchiffrer chez l'aspirant et contradictoires entre eux. Et la boucle continue. Ces sentiments -dont souvent une peur concrète- ont deux conséquences contradictoires. D'un côté, le moi-aspirant rencontre un de ces sentiments intenses (souvent la peur) et cherche du coup à le dépasser, à se hisser au-delà, essayant de trouver un refuge dans son espoir même de passer au-dessus, et d'atteindre un niveau de conscience supérieur, hors de toute atteinte. D'un autre côté et corrélativement, le moi-peureux s'amplifie encore plus. Parce qu'il rencontre des sentiments d'un type nouveau, auxquels il n'a jamais été confronté, et que le moi-aspirant cherche à dépasser. Ce moi-peureux (qui serait le mécanisme naturel de l'égo en tant normal) tire la sonnette d'alarme et stigmatise contre son gré ce sentiment nouveau. En somme, il le phagocyte. L'individu a vraiment peur. Ces deux conséquences pourraient s'annuler. L'une tendant vers le haut, l'autre vers le bas. Mais non. Comme toutes deux sont contradictoires, cela suffit pour que la peur gagne. Personne ne supporte une telle contradiction. Le cheminement semble bloqué.

Cependant un dernier mouvement se produit, décisif. Une instance tierce (comment l'appeler, est-elle une troisième division de l'égo?), une sorte de lucidité, a pris conscience de ce conflit. Une sorte de mise à distance réflexive, dont ce texte en est l'expression concrète. Et cette instance tierce se rend compte que ce conflit est ridicule et qu'il n'a pas lieu d'être. C'est une bataille factice. Puisque c'est l'égo qui se bat contre lui-même et qui en générant un sentiment de peur s'amplifie lui-même. Il se démasque, cet idiot! En bataillant contre lui-même, l'égo nous fait sourire. Il est comme un serpent qui se mord la queue. Immédiatement, son caractère puéril saute aux yeux et nous fait oublier cette gravité, cette solennité qui accompagnait le sentiment de la peur. Pfff. Ce n'était que l'égo. Rien de plus.

Ce sentiment de peur évanoui, que reste-t-il? Un égo dont les stratégies d'auto-enfermement sont mises à nu. Bas les masques! Désormais on a un moi-aspirant plus prudent, sur ses gardes. Conscient qu'en tant qu'égo qui veut se dépasser, il peut se créer lui-même ses chimères et ne jamais s'en sortir. Un moi-aspirant donc qui tire des leçons et essaye de moins s'appuyer sur lui-même, parce qu'il sait qu'il risque à nouveau de se subdiviser, et essaye donc de s'effacer lui-même s'il en a la force. Un moi-aspirant plus léger donc, un peu perdu aussi parce qu'il ne sait plus trop où pointer le museau. Quant au moi-peureux, il se tient désormais tranquille, jusqu'à de nouvelles aventures, et ne trouve plus en lui-même de vraies raisons de s'exciter.

Le mécanisme de la peur renseigne sur l'égo en général. Sur sa génialité à se bloquer lui-même, à entraîner une contradiction interne dès qu'il se met en branle. Mais se découvrant lui-même dans sa bataille, l'égo se discrédite. La preuve, l'instance tierce arrive à parler de lui à la troisième personne et à raconter ses tribulations. Non sans étrangeté d'ailleurs. C'est un pas de plus de franchi. Cette peur aurait été rédhibitoire.
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Ney



Inscrit le: 08 Juil 2006
Messages: 69
Localisation: Fribourg, Suisse

MessagePosté le: Di 17 Déc 2006 13:35    Sujet du message: Répondre en citant

J'avoue être un peu dérangée par cette analyse morcellée de l'être...

On peut certes voir en nous un ego, un Soi... voir une succession de mouvements internes, qui bien que provenant d'un seul et unique Souffle, un seul mouvement, semblent à nos yeux plusieurs facettes de nous-même.

Ton texte est néanmoins très intéressant...

Et tombe à pic, car moi-même je me posais une question semblable... Comment peut-on, en même temps que d'être l'acteur d'une si humble clarté, être atrophié par la peur ?

Cette peur d'être, si intense, si profonde... Cette peur de franchir la barrière qui débouche sur on-ne-sait-trop-quoi...

C'est affreux, mais j'ai peur d'être, peur d'être entière avec l'autre, avec celui qui ne parle pas le même langage que moi et qui n'est pas réceptif à ce que je lui dis ou qui n'est pas réceptif face à ce que lui-même peut dire.
Je ne comprends pas le fond de ce problème...
Ma structure s'affaisse, je tombe dans l'abîme, je n'arrive plus à faire face, à avoir de la consistance, à pouvoir m'affirmer et discuter normalement sans me mettre à bégayer.

L'autre, le prochain n'est-il pas le reflet de cet Infini si effrayant par sa Non-Existence tout comme par son Existence ?

N'a-t-on pas peur de l'autre comme l'on a peur du vide ?

Ma réflexion n'est qu'un souffle de vent venant s'accorder au questionnement que tu poses, petitmoyengrand.

_________________
Ney

° Puisse l'être constamment en prière qui demeure en moi laisser émerger son cantique à tout instant. °
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phoeniks



Inscrit le: 02 Août 2006
Messages: 51

MessagePosté le: Me 27 Déc 2006 14:44    Sujet du message: Répondre en citant

Ney, petitmoyengrand,

Merci pour avoir confier ce que vous vivez.

Dans mon expérience la peur est présente dès que renait en moi le goût affirmé pour le changement, l’éveil, la compréhension, etc. Par rapport à cette peur j’ai constaté deux choses, qui font écho à vos questionnements à tous deux.

- A mesure que grandit mon engagement en direction d’une évolution vers la conscience, grandit le refus de ce mouvement.
- Il m’est arrivé de me dire que cette peur était en fait l’interprétation que je faisais de mon incompréhension. En effet lorsque je réussi à me mobiliser pour « travailler » à l’ouverture de ma conscience, à sortir de mon sommeil, je constate que je ne comprends pas grand-chose de ce qui m’arrive et de ce que je suis. Du moins je ne comprend pas avec clarté. La peur est alors à ce niveau, car j’ai du mal à avoir la foi pour me lancer dans le vide.

Je ne sais pas si comme tu le dis, petitmoyengrand, le moi-aspirant et le moi-peureux sont deux faces de notre ego. Le moi aspirant tel que tu le nommes me semble être la part de nous même qui ressort de notre essence, de notre être et qui demande à ce que notre personne soit mieux équilibrée. La place est prise presque entièrement par l’ego, et la petite voix demande à exister. Il me semble même que, à terme, l’ego peut être complice dans l’accomplissement de ce à quoi aspire notre être (lorsqu’il comprend que le but n’est pas sa disparition).
Ce qui est important la dedans, à mes yeux, c’est que l’ego n’est pas seul en piste, sinon la situation me semblerait sans issue et désespérée.

Il m’apparaît également que mon être aspire à s’éveiller, mais la mise en œuvre a ensuite besoin de mon ego. Je trouve que les pistes sont souvent brouillées sur ce point.

Joyeuses fêtes à tous .
fetes20
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Naïki
Invité





MessagePosté le: Ma 02 Jan 2007 17:45    Sujet du message: ego et non-dualité Répondre en citant

Bonjour à vous, je viens de m’inscrire et c’est le premier message auquel je prends part…

Mes phrases sont simples, je n’ai pas l’habitude de mettre par écrit ce que je pense, ressens. Le partage de mes idées jusqu’à maintenant, était en « direct » ; bien plus simple !!!

Le message m’a interpelé et j’aimerai donner mon avis.

Pour moi, dans cet exemple, la peur vient du fait de rechercher un changement que l’esprit ne peut pour l’instant pas concevoir. Le but « chercher l’éveil » fait peur. Il fait peut-être passer d’un extrême à l’autre… Il est important de trouver une possibilité plus accessible à l’esprit. Une alternative qui mène dans cette direction. Un premier pas, une étape qui ne fait pas peur…

Mon opinion, c’est un manque de confiance en soi qui amène cette peur ! pas forcément l’égo…

:bouquet: Je souhaite une belle année 2007 toute en couleur...
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Dé-range



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Messages: 47
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MessagePosté le: Je 14 Juin 2007 15:42    Sujet du message: Répondre en citant

Je vais rejoindre Phoenix sur ce coup-là...

J'ajouterais que c'est bien notre essence qui veut atteindre l'éveil, pas notre ego...
Notre ego va plutôt tout faire pour nous empêcher d'atteindre notre objectif. La seule personne qui décide d'atteindre l'éveil, c'est vous !! C'est un appel du coeur à découvrir qui vous êtes vraiment... Puis vient la peur quand on doit passer à la pratique.... cette peur vient de l'ego, l'ombre en vous, qui agit comme un voile. Vous êtes cette personne qui choisit de réfléchir à ces sujet et de passer à l'action, libre à vous de penser que non cependant...
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Dé-range



Inscrit le: 14 Juin 2007
Messages: 47
Localisation: Ici

MessagePosté le: Je 14 Juin 2007 16:04    Sujet du message: Répondre en citant

"Un moi-aspirant donc qui tire des leçons et essaye de moins s'appuyer sur lui-même, parce qu'il sait qu'il risque à nouveau de se subdiviser, et essaye donc de s'effacer lui-même s'il en a la force. Un moi-aspirant plus léger donc, un peu perdu aussi parce qu'il ne sait plus trop où pointer le museau."

Moi j'appelle ça une âme qui doute d'elle-même et de sa capacité à émettre une réflexion sur un sujet donné. Le problème c'est que vous vous voyez comme quelque chose de "mort". Comme si la parcelle de vie qui habite le corps ne pouvait utiliser le mental corporel pour se poser des questions, acquérir de nouvelles connaissances par l'expérience. Tout ce que tu appelles "moi-aspirant, moi-peureux, moi-chose" sont des parcelles de ton âme, ni plus ni moins. Tu formes un tout et tu es toutes ces personnalités en même temps. Est-ce que tu t'en rends compte au moins ? Tu peux jouer avec ces milliers de facettes et les faire tienne, les faire évoluer même !!! Elles sont cependant limitées puisque le corps et son intelligence sont limités, mais avant de faire le tour de ce super jouet, tu as le temps !! Very Happy Apprendre, comprendre, et passer à autre chose... sans oublier le plaisir. Le plaisir de vivre, à force de raisonner comme tu fais, va se transformer en douleur, en dépression. Encore une fois c'est la peur, l'ombre qui te fait penser à tout ça... tu te détruis à petit feu. Tu vas progressivement arriver à un état de léthargie, tu n'écouteras plus ton coeur, tu seras immobilisé par les croyances pseudo-spirituelles de certains. Chaque pensée, même bonne, sera perçue comme la marque de fabrique de ce fameux ego, et tu arriveras finalement à la destruction d'une partie de ton psychisme, à la manière de UG Krishnamurti et des cons te prendront pour un éveillé...
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Jean-Marie



Inscrit le: 23 Oct 2006
Messages: 465
Localisation: Arlon - Belgique

MessagePosté le: Ve 15 Juin 2007 17:53    Sujet du message: Répondre en citant

Dé-range a écrit:
c'est bien notre essence qui veut atteindre l'éveil, pas notre ego...

Ne crois-tu pas que notre ego soit capable d'envisager l'éveil comme l'aboutissement bien mérité de nos efforts et comme un magnifique couronnement de notre personne ?

_________________
Jean-Marie
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sahaja



Inscrit le: 28 Fév 2006
Messages: 429
Localisation: 66000

MessagePosté le: Ve 15 Juin 2007 18:36    Sujet du message: Répondre en citant

...

Dernière édition par sahaja le Ve 22 Juin 2007 20:48; édité 1 fois
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mushotoku-nad



Inscrit le: 31 Mars 2006
Messages: 653
Localisation: gard

MessagePosté le: Ve 15 Juin 2007 18:53    Sujet du message: Répondre en citant

sahaja a écrit:
le désir d'éveil proviens de l'eveil lui même ,mais l'idée de l'eveil proviens de l'égo!
que se passe t'il si on laisse tomber l'idée!!?
pour certain l'idée prend le pas sur l'inspiration première jusqu'à la dérive,pour d'autre l'inspiration première détruit toute trace d'idée!pour laisser toute la place a la realitée tel qu'elle se présente!
c'est étrange nous somme fait de tel sorte que nous ne pouvons être réduit ,même l'eveil est une réduction quant il prend forme dans la pensée,dans l'imaginaire!
c'est dire comme la réduction nous est étrangères ,un être humain !!!n'est ce pas une forme de réduction!?
que se passe t'il si nous laissons toute ces réduction s'éloigner ,ne somme nous pas foudroyer de ne pas pouvoir nous devisager ,de ne pas pouvoir nous donner de forme,dans l'instantanéité quelle place peut on donner aux dérives conceptuel ,la plupart prit de vertige ,tendre la main pour s'accrocher ...
solitaire ,encourager par le chant naturel ,je lache sans m'en rendre compte ,moment inexplicable ,comment est ce possible ,marcher sur la tete si longtemps ..



OUI....juste des mots qui différent pour le dire...
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