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Conscience et matérialité
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Plume



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MessagePosté le: Sa 23 Juin 2007 13:04    Sujet du message: Conscience et matérialité Répondre en citant

Je voudrais vous faire partager quelques points de l'extraordinaire théorie de Bergson concernant la conscience, et vous proposer peut-être un autre regard sur ce qu'est "l'homme". Je ne parlerai pas bien entendu d'éveil, puisque ce ne sont pas mes oignons, mais j'espère que vous en retrouverez des échos, étant donné que le bergsonisme fut souvent qualifié de... spiritualisme.

Il va me falloir concentrer mon effort sur ce dont il était question dans un de mes précédents messages, pour le moins obscur. Parlons temporalité, donc. La vie est ce qui crée, essentiellement, du neuf avec de l'ancien. On ne peut dire à l'avance quel chemin empruntera la vie dans l'avenir: parler de chemin, c'est déjà faire preuve d'un réductionnisme, puisque l'on représente le temps, par de l'espace. Il faut en finir avec le déterminisme des positivistes, des scientistes. En effet, chez Bergson il y a cette distinction entre Matière et Esprit: ce ne sont pas deux substances qui seraient séparées, mais deux tendances. L'une et l'autre sont présentes en chacun: la conscience n'est là que pour retarder la désagrégation de la matière. Je m'explique: la matière tend toujours vers son degré zéro, vers le néant. Elle se détruit, comme un sucre fond dans l'eau. La matière dure, tout comme le Moi dure, lui aussi. Or la conscience est précisemment ce qui retarde, dans le vivant, cette mort de la matière. Un mouvement de descente, d'un côté, et un mouvement de montée, de création, de l'autre. Voici donc un équilibre provisoire.

Vous me direz: l'esprit, la conscience, ne sont-ils pas la production de notre cerveau, de la matière, donc? Non. Le cerveau, mis à par son rôle sensori-moteur, ne fait que mimer ce qui se déroule dans l'esprit. Le mental déborde largement du cérébral. Les scientifiques voudront tout expliquer par des procédés chimiques: la mémoire se cacherait pour eux dans un tiroir de notre boîte cranienne; il suffirait d'ouvrir ce tiroir, et d'y mettre ce que l'on voudrait... Grave erreur. Nos souvenir ne sont pas pris dans un pli de la matière. Ils sont là, toujours latents, en attente de pouvoir servir l'action. Qu'est-ce qu'être conscient? C'est s'orienter sur l'action, c'est vouloir. La mémoire n'est là que pour faciliter notre vie. Le passé se conserve lui-même, il s'accumule en nous, se grossit sans cesse. Là où une action à accomplir demande reflexion, choix, là où le vivant hésite, là le passé se mobilise dans le présent, pour déterminer le meilleur futur possible. Un exemple, peut-être:

Voici un gamin, devant un magasin de glaces. Il veut une glace. Il la regarde, et sa volonté se confond alors avec elle. Il se voit en train de la manger. Il la mange presque, en réalité. Il anticipe, ce qui est la définition d'une perception: il prépare une réaction appropriée aux diverses sollicitations du monde environnant. Placé dans le futur, il se voit privé de glace dans le présent: il mesure alors l'écart qui sépare ce qu'il est, au présent, et ce qu'il voudrait être, ce qu'il s'imagine déjà être. Lorsque sa mère lui dit "non, tu n'auras pas de glace", il se met à pleurer. Plus tard il apprendra à puiser dans son passé, dans son expérience, pour trouver des solutions à ce genre de problèmes. La vie ne fait que résoudre des problèmes.

L'esprit, la conscience, c'est tout ce qui fait qu'il y a de l'inattendu dans le monde. L'univers prend du temps à se faire, c'est comme ça. On ne peut précipiter les choses. Regardez un morceau de sucre fondre dans l'eau: il n'y a rien à faire, ça dure. Il n'y a pas que le moi qui dure. Je suis obligé de faire coincider ma durée avec celle de l'univers tout entier. La science a fait de notre monde un vaste espace géométrique, ne durant pas mais étant purement "présent": 2+2 ferait toujours 4 si le temps s'accélérait. Mêmes causes, mêmes effets, disent les cartésiens. Pourtant, non. On oublie l'essentiel, ce qui fait que le monde n'est pas qu'un vulgaire caillou. Il y a évolution créatrice, et pas seulement évolution destructrice. Au présent pur des sciences, à ce point abstrait pris sur une droite, ou flêche, qui n'est que la représentation spatiale du temps (en réalité, on ne peut représenter le temps qui se fait, ce qui dure, par une ligne: cela voudrait dire qu'il n'y avait qu'un chemin possible, et même qu'il y a un sens caché; or, ce que veut la vie, c'est continuer à prendre de l'ampleur, continuer à être; durer). Représenter le temps par de l'espace, c'est tuer l'idée de durée, de création, d'évolution. C'est oublier ce qu'est essentiellement la vie.

Me voici parvenu à la plus belle thèse de la philosophie bergsonienne, à mon sens. A l'origine, la vie n'était que rudimentaire. De petits organismes simples avaient la double tache de capter l'énergie, et de la dépenser. Plus le temps passa, plus les sollicitations extérieures du monde permirent à la vie de se compliquer, toujours dans le même but unique: croître. Les plantes firent leur apparition. Les végétaux ont pour rôle d'absorber l'énergie solaire et de fournir aux animaux qui les mangent un "explosif". Les animaux, qui mangent d'autres animaux, qui mangent des plantes, ont pour tache, de leur côté, de convertir cette énergie en mouvement libre. Brusquement, dans tous les sens possibles, dès que l'occasion le permet, ils laissent s'échapper cet explosif, ils créent. L'homme n'est que celui des animaux qui possède la mémoire la plus sophistiquée; plus la corde de l'arc peut être tirée loin en arrière, plus la flêche partira loin. Nous sommes à la pointe de l'évolution, nous sommes la grande réussite de la vie, nous créons, à travers l'art en particulier, du neuf avec de l'ancien. La vie est un flux perpétuel, nous n'en sommes qu'une tendance. La vie, c'est la conscience, et la matière, ce qui la fait tendre vers son anéantissement.

J'espère que cette intervention éveillera chez vous quelque douce passion. Si je peux éclairer quelques points, je le ferai à votre demande. Very Happy

Amicalement
Plume
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daniel



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MessagePosté le: Sa 23 Juin 2007 16:26    Sujet du message: Répondre en citant

bof .... mais merci, quand même, plume, pour avoir tenté (tendu vers), une fois de plus, "l'impossible" ...

c'est parce que nous sommes au bout d'un processus, qui nous a conduit où nous sommes, que l'on peut "se croire" être à le pointe de l'évolution, tout cela est très relatif, et en liaison direct avec les conditions (en interdépendance) qui nous ont amené là ...

par exemple si je suis le seul rescapé dans un accident, je pourrais croire au miracle, et crier à tue-tête : regarder, c'est moi qui aie échappé à tout ça, c'est moi l'élu ! alors que ce n'est qu'un concours de circonstances, c'est parce que les conditions ont fait que c'était moi qui avait survécu ! elles auraient étées différentes, c'aurait été quelqu'un d'autre ! non ? la même chose, si l'on gagne au lotto ! Laughing

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Plume



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MessagePosté le: Sa 23 Juin 2007 19:31    Sujet du message: Répondre en citant

Avec des "si", on referait le monde... Ce sont les données de l'intuition qui parlent d'elles mêmes; ce n'est pas un décret arbitraire, mais un constat empirique: il n'y a pas de liberté plus manifeste que la liberté humaine.

Ton regard sur l'évènement, tu le projettes après coup, une fois qu'il s'est produit. Ici, je parle du point de vue interne, celui de la véritable causalité, celle qui agit dans la durée. Sans le savoir, tu te représentes le temps par de l'espace: cette ligne qui aurait pu prendre un sens différent, emprunter une autre bifurcation... Tu n'es pas dans la durée, tu te situe à un point figé du temps, et juge de ce qui s'est déjà produit, oubliant ce que c'est de se "produire" réellement...

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daniel



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MessagePosté le: Sa 23 Juin 2007 20:22    Sujet du message: Répondre en citant

mumm, ça demande réflexion ... Rolling Eyes
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Plume



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MessagePosté le: Sa 23 Juin 2007 22:05    Sujet du message: Répondre en citant

Je sais, ça a l'air tiré par les cheveux... bien qu'au fond il s'agisse d'une véritable révolution philosophique. Je te conseille de feuilleter les premiers chapitres de l'énergie spirituelle, un recueil de conférences très limpide. La science est remise à sa place, et le beau rôle est donné à l'activité créatrice.
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daniel



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MessagePosté le: Di 24 Juin 2007 3:24    Sujet du message: Répondre en citant

il me semble que tu isoles, quand même, le "sujet pensant" de son milieu, non ?

est-ce que la théorie sur l'énergie spirituelle rejoint les théories de tellhard dechardin (si non, où est la différence) ...

tiens, en substance, j'ajoute "ma réflexion sur le temps" ! ...

"... et à propos de l'éternité, je voulais préciser que pour la science, aujourd'hui, l'univers matériel était sans commencement, ni fin, notions qui n'ont leur pertinence que dans le cadre de l'espace-temps, d'ailleurs ... et encore, ce que l'on entend par le temps ne correspond pas à la réalité physique ... en effet, l'on pense au temps qui s'écoule, et l'on parle en fait, du temps ressenti par le psychisme ... et puis l'on parle du temps physique (en science) mais cette notion de temps est impropre aussi, parce qu'avec le big bang, nait l'espace-temps qui correspond, en fait, à la causalité (rapport qui unit la cause à son effet), provoquée par l'expansion de l'univers, qui lui-même correspond au "mouvement" de la matière qui "refroidit" depuis le big bang ... toute la matière (et donc notre univers) passant ainsi d'un état à une température, la plus haute possible, à un état le plus froid possible
(- 270°) d'ici quelques centaines de milliards d'années ...
on peut dire, me semble-t-il, que la confusion autour de ces notions du temps, viennent du fait que le mot "temps" à été plaqué sur ce que l'on ressentait comme tel, avant que la science démontre qu'il n'existait pas en tant que tel (le temps) !
de ce fait, "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !", ce qui fait que l'univers est "éternel", et qu'à travers chacune et chacun d'entre nous (faitEs que de matière) il prend conscience de sa valeur d'éternité, le temps d'une vie, qui durera ce qu'elle durera ... c'est pas formidable, ça, nous sommes éternelLEs, autant que nous le sommes, dans l'instant (et le temps d'une vie ...) waouw ! yèh ! :cor: fetes20 musique15
mais alors, s'il n'y a pas "d'avant le big-bang", puisque le temps commence avec lui (le big-bang), combien de temps a duré cet avant ? ben "rien de temps", puisque le temps ressenti dans/comme la durée, n'est que subjectif (la subjectivité humaine étant liée à l'espace-temps né avec le big-bang )! "

voila, au plaisir ! :santé:
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Plume



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MessagePosté le: Lu 25 Juin 2007 12:48    Sujet du message: Répondre en citant

L'homme est incapable de penser la vie, qui l'englobe. Le temps dont tu me parles est bien celui que les sciences étudient; moi, je parles de durée. Ce n'est pas du temps que l'on pourrait représenter, la durée, c'est le concept qui permet de penser le devenir, le flux, la continuité. Je ne pense pas "l'avant Big Bang", cela ne m'intéresse pas: c'est un délire métaphysique. Je n'ai aucune intuition de ces choses là, ce n'est que spéculation. Le temps, comme le dit Kant, n'est pas "en-soi", il n'est que "pour-nous". Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit (Kant met le temps et l'espace côte à côte).

Tu dis "combien de temps a duré?" etc. L'erreur est là: la durée, ce n'est pas un tronçon du temps; tu vois, tu viens de spatialiser le temps, cher Daniel! "Combien de?" La durée n'est pas quantifiable, c'est le tout où s'accomplit la vie, ce TOUT que la science ne connaît pas. Elle ne voit que des moments, des parties. Nos liens avec l'espace-temps sont inintéressants; ce qui compte, c'est que notre passé se mobilise dans notre présent, pour faciliter l'action, l'action étant la seule raison pour laquelle nous vivons.

Se demander si l'univers a un commencement et une fin, c'est se poser une question à laquelle personne n'a de réponse. C'est un faux problème, qui ne nous concerne pas le moins du monde. De plus, le temps n'est pas simplement ressenti: il est la forme de notre sensation. Rien de sensible n'est intemporel. Mais là, c'est hors sujet; je ne parlais pas de ça! Je parlais de la causalité réelle: L'élan vital, rien de moins. Le temps d'une vie, c'est de l'espace: tu te le représentes comme un segment. La durée, c'est invariable, c'est Un. C'est la seule temporalité qui prend en compte l'effort, le travail, la volonté, la mémoire... La science se moque de nous en traîtant ces thèmes de façon grossière.

Au plaisir, et merci de t'intéresser à ce sujet complexe!

old_man
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Plume



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MessagePosté le: Lu 25 Juin 2007 12:55    Sujet du message: Répondre en citant

Et au fait, c'est la science qui isole le sujet pensant de son milieu, en lui permettant de se planter en un moment "x" pour pondre des théories qui vaudraient de toute éternité. Moi, je ressitue le sujet dans son milieu, l'action, la réaction, le mouvement. La durée, c'est le milieu de la pensée et du mouvant. Le Big Bang fait partie de la mythologie moderne, c'est une thèse et rien d'autre. Je ne l'ai pas vu, aucune preuve ne me convaincra qu'il faut y croire: ça ne changera rien au sens de ma vie.

Ta démonstration est fort logique; mais ce qui est logique n'en est pas réel pour autant.
Rolling Eyes
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daniel



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MessagePosté le: Lu 25 Juin 2007 13:42    Sujet du message: Répondre en citant

tu es en train de pousser (comme une plante), c'est ça !? toutes les conditions sont réunis (le soleil, l'eau, la terre, toi, en train de te créer genre le chemin se trace en marchant), mais tu n'as pas de racines ! c'est ça ! Rolling Eyes

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joaquim
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MessagePosté le: Lu 25 Juin 2007 15:49    Sujet du message: Répondre en citant

daniel a écrit:
tu es en train de pousser (comme une plante), c'est ça !? toutes les conditions sont réunis (le soleil, l'eau, la terre, toi, en train de te créer genre le chemin se trace en marchant), mais tu n'as pas de racines ! c'est ça ! Rolling Eyes



Il semble, daniel, que les racines qui manqueraient à Plume, c’est l’attachement à des formes, à de l’acquis, qui lui permettraient de maîtriser et de disséquer avec la pensée le flot du devenir — en lui ôtant, au passage, sa vie. Ce que fait Plume, me semble-t-il, c’est plutôt laisser se penser en lui, sans rien en retrancher, toute l’épaisseur de la durée, la palper du bout de l’esprit, et créer, avec la précision d’un couturier, des habits de mots qui en restituent le goût.

Plume, tu n’utilises pas le vocabulaire habituel de ce forum, mais quel émerveillement que de redécouvrir le geste dont on ne cesse ici de parler, en lui donnant une nouvelle vie, dépoussiérée de tous ces mots ressassés qui finissent par le figer. Rien de vrai n’est jamais contenu dans les mots, car la vérité est vie, et ne s’exprime que dans le geste de créer. L’éveil, ce n’est pas faire l’expérience de ceci ou de cela, on l’a dit et redit, ce n’est pas non plus savoir ceci ou cela, c’est au contraire, et simplement, ne rien voir de plus que ce qui est, c’est libérer ce qui est de tout le fatras de concepts dont on le recouvre trop souvent pour se l’approprier, et qui n’a pour effet que de nous le rendre étranger. Les concepts que tu utilises, toi, ils ne s’approprient rien, ils sont des bras et des mains que tu plonges dans l’épaisseur de l’existence, en t’y donnant tout entier. Sans rien en retenir d’autre que l’intensité du contact.
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Dé-range



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MessagePosté le: Lu 25 Juin 2007 16:27    Sujet du message: Répondre en citant

Bel article Plume Very Happy.
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Plume



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MessagePosté le: Lu 25 Juin 2007 20:20    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Rien de vrai n’est jamais contenu dans les mots, car la vérité est vie, et ne s’exprime que dans le geste de créer.


Merci, Joaquim, d'avoir su l'exprimer avec des mots simples. J'ai parfois tendance à assomer l'auditoire de concepts barbares, mais dès que tu interviens, tout s'éclaicit, chez les autres comme chez moi d'ailleurs. Ce que j'ai essayé de transmettre déborde le langage, sans pour autant le disqualifier. C'est une intuition que nous avons tous, mais que l'esprit de notre époque s'affaire à dissimuler: nous vivons l'ère de la science, de la technique, nous n'avons plus le droit d'accorder de valeur à ce qui ne se démontre pas "apodictiquement" (sic). Les concepts que j'ai employé, ou plutôt, que j'ai empruntés à Bergson, à savoir la durée, l'élan vital, sont des clés de voûte philosophiques. Ils n'ajoutent rien au réel.

Citation:
tu es en train de pousser (comme une plante), c'est ça !? toutes les conditions sont réunis (le soleil, l'eau, la terre, toi, en train de te créer genre le chemin se trace en marchant), mais tu n'as pas de racines ! c'est ça !


Mes racines sont précisemment ce qui font de moi un être périssable. Essentiellement, la vie est croissance. Les conditions dont tu me parles ne me fabriquent pas, loin s'en faut. Je me fabrique moi-même, désolé. Où la plante puise-t-elle la force qui la fait croître? Du soleil? De la terre? Des deux? Non. Cette force est la vie elle-même. Être homme, c'est se défaire de ses racines. Si tu attends que le soleil, la terre, et tout le reste te fassent grandir, je te souhaite bonne chance. Pour ma part, je considère qu'un être passif, purement réceptif, ne diffère pas d'un minéral. Tu vas me répondre, relancer le débat, et me prouver par là ta puissance de réaction: ce ne sera pas un réflexe instantané, inconscient, comme chez la mouche, mais une décision, un choix, faculté dont seuls les hommes sont pourvus actuellement dans une si grande proportion. Tu hésites: l'indétermination du vouloir est ce qui fait de toi un créateur de tout instant, pour peu que tu prennes la peine de réfléchir avant d'agir.
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daniel



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MessagePosté le: Ma 26 Juin 2007 16:52    Sujet du message: Répondre en citant

je pense, à mon niveau, que c'est parce que je suis un être sensible, qu'au fur et à mesure, j'ai éta amené à faire des choix ... ce qui sied à mes sens, à la sensibilité de mon corps est bien pour moi, et ce qui lui porte atteinte, risque de l'anéantir, l'affaiblir, accéléré sa perte, est ressenti comme mal, mauvais ... Rolling Eyes

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Plume



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MessagePosté le: Ma 26 Juin 2007 17:10    Sujet du message: Répondre en citant

Il ya des êtres sensibles qui choisissent si peu... Là n'est pas la raison de ton indétermination initiale; la vraie raison, c'est que tu es un être complexe, aux multiples rouages, que tu as un cerveau, véritable bureau télégraphique qui distribue les ébranlements perceptifs aux organes appropriés. Un homme impulsif ne choisit quasiment rien. Il a à peine conscience de ce qui lui arrive. D'autre part, rien ne "sied" à tes sens. Les sens ne pensent pas, ce ne sont pas eux qui "ressentent". C'est toi, et toi seul.

Ce serait sympa que tu écrives quelques lignes de plus, car j'ai l'impression de parler tout seul. Une discussion équilibrée est-elle possible? Développe ton point de vue, sinon je croirai que tu me contredis par principe...
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daniel



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MessagePosté le: Ma 26 Juin 2007 17:30    Sujet du message: Répondre en citant

t'es pas sympa comme mec, toi, hum ! allez, je laisse tomber la partie ... Mr. Green
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