Regards sur l'éveil

Jean Louis

Sur non-dualite.fr :

" Ne soyez personne, ne soyez rien. ...vous devez accepter de mourir, de laisser filer tout ce que vous savez, tout ce qu'on vous a enseigné, tout ce que vous possédez, y compris votre vie, ou du moins ce que vous croyez à ce stade être votre vie. Cela demande de l'audace....Tenez-vous prêt. Soyez disponible. Vous êtes disponible quand vous comprenez qu'il n'est rien que vous puissiez faire par vous-même pour vous rendre chez le Roi. Quand vous réalisez votre impuissance totale, vous devenez une salle vide. Dès que vous devenez une salle vide, vous êtes un sanctuaire. Alors le Roi entre, prend place sur le trône et vous gratifie de sa présence immortelle "

Jean-Yves · Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 128 Localisation: Var

Bonjour Jean-Louis,

Oui très interessant, voici le lien : http://nondualite.free.fr/c_flucille.htm

A Bientôt

Asche · Inscrit le: 24 Jan 2007 Messages: 173

Bonjour,
Quelques vidéos de Francis Lucille, en anglais :
http://www.youtube.com/user/johnm92069
Enjoy !

Jean Louis

" Ne soyez personne "

On devient quelqu'un pour n'être personne.
Ou on refuse d'être quelqu'un pour naître personne.

Besoin de ne pas être séparé des autres. Les autres, ce sont surtout les adultes. On se sépare, on devient quelqu'un comme les adultes pour ne pas être séparé des autres, pour n'être personne.
C'est comme cela, qu'innocemment, on se fait avoir.

Pascal

Je suis touché par sa description d'un parcours comparé à un suicide.
A un moment il est ressenti comme un appel à se tuer soi-même, ce qu'on croyait être. C'est probablement la parabole de celui qui se retire, comme celle de Jésus.
Il en est de même dans l'acte créateur. Reconnaître à un moment que ne se rattacher à rien offre une intelligence bien supérieure à ce qui pouvait être soupçonnée jusque là est un geste qui a des conséquences inouïes. C'est véritablement perdre connaissance(s).

Jean Louis

Oui. Se rattacher à rien. Perdre connaissance(s)...Accepter de lâcher une branche et de ne pas aussitôt en prendre une autre comme il dit. Bref, c'est la dessaisie, quelque chose comme ça. L'abandon de Maharshi. Le lâcher prise. La connaissance, le savoir étant les prises les plus prisées.

Sans connaissance, il n'y a personne.

Mais se tuer soi-même ? Je dirais que :

" accepter de mourir" la "sorte de suicide" est un peu différent. Ce n'est pas SE suicider.
Se suicider, c'est tenir à soi en tant que celui qui accomplit l'action.

Pascal

Oui en effet il n'y a aucune action. C'est exactement le contraire de fuir.

oui · Invité

il n'y a que celui qui écoute, lit, et tape sur le clavier.
avant il n'y a rien, après il n'y a rien et maintenant c'est encore ce rien qui exprime sa toute puissance. Un espace sans limite, sans debut, sans murs, un espace s'espaçant de lui même dans l'infinité des possibles.
musique14

Cinderie

l'image du suicide est franchement nauséabonde .
Dieu ne peut être qu'amour,un ange ne peut être que de bonté...
Ce ne peut donc être un suicide tout au plus un grand vertige
Pourquoi cette idée de mourir.
Le recommencement à zéro n'est ce pas une voie sectaire.
Un lavage de cerveau pour mourir au passé
Sombre mélancolie du raté
Qui recommence à zéro en effaçant ses traces
Et n'assume rien de ce qu'il vit
je ne suis pas généreuse avec les voix du malheur
il n'y a pas lieu de l'être
J'espère que ce n'est qu'un mot malheureux.

Pascal

Je comprends ta réaction Cinderie. Ce mot est à la fois dur et probablement aussi très connoté. Mais c'est pourtant celui qui me revient sans cesse depuis de nombreux mois, lorsque édifices et édifications s'écroulent, mais surtout parce qu'il y a aussi le choix de laisser faire.
Et ça peut être parfois une souffrance. D'avoir tant construit, et de laisser tout partir, comme ça.
C'est en ce sens qu'il faut, me semble t-il, comprendre le mot de Lucille, ou Krishnamurti lorsqu'il parle de mourir à soi-même.
Restons conscients de la limite des mots, mais aussi respectueux des nuances de ressentis de ceux qui les emploient. A bientôt

Jean Louis

Peut-être peut-on aborder la question comme ça, Cinderie :

d'un côté, il y a acquérir, garder, posséder, jouir de, s'enorgueillir...
de l'autre côté, il y a donner, partager, se détacher de....

Maintenant, si on n'applique plus ces verbes à des objets mais à l'être, à la vie, la question est : comment se donner, se partager, se détacher de soi sinon en se désaisissant de soi ?
Et comment se dessaisir de soi sinon en laissant tomber l'amour de soi ?

Jean-Yves · Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 128 Localisation: Var

Cinderie

Oui je reconnais toujours ce même débat de taire l'égo de disparaître .
Etant partie de zéro je n'ai pas l'impression d'avoir des choses à abandonner ,il peut ne pas en être de même pour ceux qui ont eu une chance et ont l'impression de l'avoir gâchée.
Pour qui a eu du mal à survivre l'image d'un suicide ne fait pas penser à l'harmonie.