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Jack Kornfield: Après l'extase, la lessive
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joaquim
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MessagePosté le: Di 10 Avr 2005 22:21    Sujet du message: Répondre en citant

waxou a écrit:
J'ai essayé de me mettre à la place de mes gerbilles, toujours surexcitées, incapables de rester en place sauf pour manger frénétiquement, et je me suis littéralement dit "pour elles, on est des arbres", sans avoir réfléchi.


Evidemment, là, c'est une démarche toute différente... C'est à moi de m'excuser d'avoir cru que vous en faisiez une théorie.

waxou a écrit:
si c'est contraire au vouloir ce forum, c'est un autre problème et je suis désolé de ne pas l'avoir compris.


Il n'y a pas de vouloir du forum. Celui-ci se construit à partir de ce qu'apporte chaque personne qui s'est trouvée interpellée par les sujets que j'ai lancés et la manière que j'ai prise pour les aborder. La seule chose qui est attendue, c'est l'authenticité, et je crois que vous avez montré que vous n'en manquiez pas. Smile

waxou a écrit:
Sinon pour savoir si les animaux ont un égo ou non, il est clair qu'il n'ont pas d'égo comparable au notre. Mon hypothèse modélisatrice serait que l'importance de leur "sentiment de soi de base" n'est pas amplifiée par le mental.


Quelle différence faites-vous entre le mental et l'ego?
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waxou



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MessagePosté le: Lu 11 Avr 2005 16:37    Sujet du message: Répondre en citant

C'est une question qui va être dure a traiter: je ne suis pas à l'aise dans le fait de mettre des limites strictes sur les concepts car même si celà semble necessaire pour avancer, ça ne l'est pas forcément... néamoins, pour communiquer, il est vrai qu'on ne peut pas utiliser des mots si ceux ci ne sont pas attaché à la même sensation.
En fait je vois les êtres vivants avec des émotions, connaissant la peur, la douleur et étant doté d'une conscience.
La particularité de l'homme est probablement d'avoir un mental. Et le mental amplifie ces caractéristiques de bases par des mécanismes complexes.
Il amplifie la douleur en souffrance (ou pire), la peur en angoisse, et la conscience en égo.
Je ne sais pas si tout celà se fait directement mais une chose est sûre, sa façon d'agir est de modéliser le monde, puis de remplacer la vision dans le présent de la réalité par cette vision modélisée, distordue par les centres d'intérêts personnels plus ou moins conscientisés. Je ne sais donc pas si c'est l'amplification de la conscience en égo qui donne cette distorsion, ou si ce n'est pas justement cette modélisation compulsive qui donne une importance capitale au soi. Je pencherais plus pour la deuxième solution, car en maitrisant le mental, il est possible de donner beaucoup moins d'importance à l'égo et de le ramener a une conscience plus claire.
Car tout comme la vision mentale des choses remplace notre connection avec la réalité du présent, l'égo remplace plus ou moins notre conscience. Je me risquerais à dire qu'il peut jouer le rôle de pilote automatique de notre corps ou de l'ordinateur mental (sans le réduire non plus à ce simple rôle). Il prend facilement le relai de notre conscience sur nos actes, et dirige notre corps vers ses intérêts...
L'autre particularité du mental est de projeter toutes les caractéristiques primitives de l'être dans le temps. Il peut faire souffrir dans le présent parceque la modélisation mentale des choses prévoit qu'il y a une possibilité pour que l'égo soit atteint dans le futur (par une humiliation ou un echec public par exemple). Pourtant ce n'est qu'une possibilité, et même si dans son référentiel, il est vrai que ça doit être pris en compte, dans un autre référentiel ou l'humiliation n'existe pas à cause de l'absence d'égo et ou le futur n'existe que lorsqu'il est présent, il n'y a aucun problème et aucune source de souffrance.
Je vais miantenant un peu parler d'évolution parceque c'est par la lecture de Darwin que j'ai vraiment pu avancer sur ce plan théorique (toujours accessoire)
Je suis toujours un peu triste lorsque des personnes invoquent l'évolution a tort et à travers sans avoir lu et compris au moins les théories principales de Darwin et sans donner l'air d'avoir perçu les pièges de sa théorie: l'évolution ne va pas spontannément vers le perfectionnement des êtres vivants. Ce sont simplement des variation offrant un caractère adaptatif au milieu qui se traduit par une augmentation de la durée de vie et de la fécondité pour l'individu muté d'ou, sur des milliers d'années (surtout si la population est faible) le remplacement des gènes moins efficaces par les autres. Mais celà peut aller aussi vers la simplification selon le milieu.
Bien sûr la génétique est aussi très importante pour comprendre ce que des mutations peuvent faire et ne pas faire mais je ne vais pas en parler ici car ça ferait vraiment très lourd Shocked
Tout celà pour dire qu'il y a de fortes chances pour que le mental soit une sorte d'intelligence artificielle, une espèce de receptacle dans lequel un amas gigantesque d'algorithmes s'est développé au fur et à mesure chez les primates. Et même s' il impliquait le décallage avec la réalité et le tourment, il demeurait un atout pour augmenter fécondité et durée de vie de façon conséquente.
Tout comme les premiers ordinateurs ne traitaient que des quantités de données peu importantes sans trop leur appliquer de formules, il est possible que pendant une grande période il soit resté instrument. Peut être que les animaux ont ce mental primitif, car parfois je reconnais tout de même des traces de désir, ou de frustration chez mes animaux de compagnie. La vie domestique les sort de leurs repères, et ils doivent peut être se servir plus de ce mental d'habitude moins utile.
Mais chez l'homme, il faut croire qu'il y a eu quelquechose en plus. Peut être cette "capacité" a ne plus faire la différence entre réel et modélisation mentale. Cette chose en plus a donné lieu a une vraie course au développement intellectuel, à la modélisation et à la recherche d"intérêts personnels qui auparavant étaient très éloignées de nous mais qui finalement, grâce au développement de l'égo, devenaient proches.
Je pense que nous sommes arrivés maintenant dans une periode de contradiction. C'est à dire que le mental a un peu atteint ses limites et la loi "complexification mentale augmente la durée de vie et la fécondité" n'est plus vraie (d'autant plus que nous ne somme plus dans un contexte de survie). Nous commençons à peine a nous en rendre compte mais en même temps, notre mental est là depuis tellement longtemps qu'il est particulièrement complexe, qu'il a créé une société qui l'auto entretient, et surtout qu'on ne sait plus séparer lui et ses créations comme l'égo, de notre conscience.
J'ai écrit des hypothèses théoriques sans trop les appuyer sur des observations (dans ce texte). C'est surtout pour une histoire de poids et de temps. Cependant toute critique ou observation contradictoire sera reçue avec attention.
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joaquim
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MessagePosté le: Lu 11 Avr 2005 20:20    Sujet du message: L'ego et le mental Répondre en citant

Merci pour votre réponse fouillée.

Donc, si j'ai bien compris, l'ego pour vous est une production du mental. Je pense que c'est effectivement bien de préciser les choses, car, en y réfléchissant, j'ai plusieurs fois parlé de l'ego comme étant le soi conscient de lui-même, bien que de manière imparfaite car réduit à l'épaisseur virtuelle de cette conscience de soi, et dès lors imposteur car croyant être lui-même ce dont il prend conscience, alors qu'il n'en est que le reflet, plat, sans épaisseur. Pris dans ce sens, il contient néanmoins en lui, même s'il le masque de sa propre opacité, le soi véritable, et il ne s'agit pour lui que de s'éveiller pour le devenir.

Dans cette acception-là (que je ne m’étais jamais explicitée ainsi, mais que je reconnais être celle qui me convient le mieux), l’ego serait cette partie du soi prise au piège du mental; il ne saurait toutefois être considéré comme simple production du mental, car il contient en lui l’étincelle du divin. Peut-être y a-t-il là la source d’un malentendu avec Martine, qui considère que l’ego doit totalement disparaître (lorsqu’elle l’exprime avec ses mots, j’y adhère tout-à-fait), alors que j’ai plusieurs fois laissé entendre que je considérais plutôt que l’ego devait se faire point focal pour laisser briller la lumière à travers lui, qu’il devait devenir transparent à tout ce qui n’est pas lui, mais qu’il restait malgré tout nécessaire, car sans le mouvement qu'il permet, il n’y aurait plus ni conscience, ni ce retournement de l’être sur lui-même, mais seulement l'être éternel seul avec lui-même.
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Martine



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MessagePosté le: Lu 11 Avr 2005 21:06    Sujet du message: Re: L'ego et le mental Répondre en citant

joaquim a écrit:

Donc, si j'ai bien compris, l'ego pour vous est une production du mental.

Il m'apparaît très difficile de séparer vraiment l'ego et le mental tant les deux phénomènes m'apparaissent intimement intriqués... Dire que le mental a produit l'ego ou l'inverse me semble revenir à l'histoire de la poule et de l'oeuf...
En tous les cas, dès que l'un se pointe, on peut être sûr que l'autre est là, même dans le cas d'un mental "illuminé" allias "ego pur "...
joaquim a écrit:

Je pense que c'est effectivement bien de préciser les choses, car, en y réfléchissant, j'ai plusieurs fois parlé de l'ego comme étant le soi conscient de lui-même

L'ego en tant que soi conscient de lui-même... mais alors ne se pourrait-il pas que de cette première déclinaison, on se soit déjà éloigné du Soi... qui n'a peut-être pas besoin d'un intermédiaire pour être conscient de lui-même ? Ne serait-on pas déjà dans le registre de la conscience d'autre chose, c'est à dire dans le registre de la dualité ?
joaquim a écrit:

bien que de manière imparfaite car réduit à l'épaisseur virtuelle de cette conscience de soi, et dès lors imposteur car croyant être lui-même ce dont il prend conscience, alors qu'il n'en est que le reflet, plat, sans épaisseur.

C'est un peu comme le miroir qui se prend pour le paysage qu'il reflète et effectivement l'ego est un miroir, un interface qui n'a pas de conscience "en soi", il ne peut donc qu'être imposteur en prétendant "être" ...même être ceci ou être cela...
joaquim a écrit:

Pris dans ce sens, il contient néanmoins en lui, même s'il le masque de sa propre opacité, le soi véritable, et il ne s'agit pour lui que de s'éveiller pour le devenir.

Poursuivant mon raisonnement (plus ou moins intuitif), je serais tentée de dire que l'ego ne peut pas s'éveiller, ce qu'il peut faire de mieux devant l'évidence de son inexistence intrinsèque c'est de "disparaitre"... Je pense que "l'éveil" de l'ego c'est sa disparition pure et simple et ce qui n'existe pas devient inexistant (ce qu'il a toujours été)...
joaquim a écrit:

mais qu’il (l'ego) restait malgré tout nécessaire, car sans le mouvement qu'il permet, il n’y aurait plus ni conscience, ni ce retournement de l’être sur lui-même, mais seulement l'être éternel seul avec lui-même.

Il y a là un mystère et un autre questionnement : comment l'être éternel pourrait-il se retrouver "seul avec lui-même",... Lui, l'immanent et le transcendant ?
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joaquim
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MessagePosté le: Ma 12 Avr 2005 0:24    Sujet du message: Re: L'ego et le mental Répondre en citant

Je me rend bien compte que la discussion que nous menons ici est un jeu de l'esprit, car nous sommes d'accord, je crois, pour reconnaître que l'éveil, autrement dit la résolution de la dualité, ne saurait se laisser enfermer dans des mots et des définitions forcément tributaires de la dualité. Je crois que nous sommes d'accord sur le fond. Néanmoins, je pense qu'elle est loin d'être sans intérêt... Et comme le dit si bien Simone Weil (je suis tombé samedi sur "La pesanteur et la grâce", qui fourmille de perles):

"L'intelligence ne peut jamais percer le mystère, mais elle peut et peut seule rendre compte de la convenance des mots qui l’expriment. Pour cet usage, elle doit être plus aigue, plus perçante, plus précise, plus rigoureuse et plus exigeante que pour tout autre.”

Martine a écrit:
Poursuivant mon raisonnement (plus ou moins intuitif), je serais tentée de dire que l'ego ne peut pas s'éveiller, ce qu'il peut faire de mieux devant l'évidence de son inexistence intrinsèque c'est de "disparaitre"... Je pense que "l'éveil" de l'ego c'est sa disparition pure et simple et ce qui n'existe pas devient inexistant (ce qu'il a toujours été)...


Je suis assez d'accord pour dire que l'éveil, c'est Dieu qui se connaît à travers nous. Donc exit l'ego. Néanmoins, il faut aussi reconnaître, même si cela semble contradictoire avec la proposition précédente, que la conscience d'être soi ne disparaît pas avec l'éveil; ce sont les limites qu'on assignait à ce que l'on nommait "soi" qui volent en éclat. Dès lors, si vous dites que ce n'est pas l'ego (considéré comme la consience de soi en tant que simple surface réfléchissante) qui s'éveille, qui, alors, s'éveille? Qui est ce "soi" dont les limites volent en éclat?

Je sais bien qu'une des réponse, qui est la réponse bouddhiste, est que personne ne s'éveille, que simplement disparaît celui qui posait la question. Et dans un sens, c'est vrai. Néanmoins, cette réponse n'épuise pas le problème (aucune, je crois, ne le peut), elle n'en examine qu'un aspect, et ne dit rien sur celui qui demeure, celui qui témoigne de son vécu, et qui reste quoi qu'on en dise conscient d'être lui-même, même si cette conscience n'est plus séparée du Tout.

Martine a écrit:
Il y a là un mystère et un autre questionnement : comment l'être éternel pourrait-il se retrouver "seul avec lui-même",... Lui, l'immanent et le transcendant ?


C'est plutôt moi qui serais en droit de vous poser la question : comment l'être éternel pourrait-il ne pas être seul avec lui-même, si l'opacité de la conscience humaine (l'ego) n'était rien de réel, si le moi humain n'était pas un Autre authentique appelé à s'éveiller par l'offrande de lui-même, et accéder ainsi à la communion dans l'amour?
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waxou



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MessagePosté le: Ma 12 Avr 2005 2:27    Sujet du message: Répondre en citant

Martine a écrit:
Il m'apparaît très difficile de séparer vraiment l'ego et le mental tant les deux phénomènes m'apparaissent intimement intriqués... Dire que le mental a produit l'ego ou l'inverse me semble revenir à l'histoire de la poule et de l'oeuf...

Tout à fait, d'ailleurs je pense qu'il est possible de parler de mental égoique. Mais comme je pense aussi que le mental est représenté par une partie du cerveau matériellement parlant et que l'égo lui me semble plus virtuel sur ce plan, j'ai automatiquement considéré que l'égo était une sorte de réaction du cerveau à la conscience pour ne pas trop lui donner de limites. Une intersection entre une chose matérielle limitée dans l'espace et une autre "chose" immatérielle.

Martine a écrit:
l'ego est un miroir, un interface qui n'a pas de conscience "en soi", il ne peut donc qu'être imposteur en prétendant "être" ...même être ceci ou être cela...

Encore une fois d'accord mais comme le dit Joaquim je pense qu'il s'agit simplement d'une confrontation de référentiels. L'égo ne survit ni sans mental, ni sans conscience. L'ego ne s'eveillera jamais, mais il ne doit pas s'auto rejeter non plus on l'a bien compris car il prend racine dans le lien qui attache notre conscience a notre corps. Vouloir l'enlever, c'est renier sa propre incarnation. Du coup, pour lacher l'égo, il ne faut plus accorder d'importance au mental. C'est ce que veulent dire ceux qui écrivent que l'éveil est "maintenant". Ca a l'air d'une phrase facile, pourtant, lorsque le mental et donc l'égo veulent s'éveiller, ils inscrivent l'éveil dans un temps, en considérant qu'il y a un chemin à parcourir (ça me rappelle "There is no way to happiness...happiness is the way" ) pour l'atteindre. L'éveil maintenant veut dire qu'il n'y a pas d'éveil pour l'égo qui dépend du temps.

Martine a écrit:
Je pense que "l'éveil" de l'ego c'est sa disparition pure et simple et ce qui n'existe pas devient inexistant

Ici par contre, étant donné que je pense que l'égo est inclus dans le lien entre la conscience et le corps, je ne suis pas trop de l'avis de sa disparition pure et dure. C'est toujours un peu pareil, lacher prise face à lui le rend beaucoup moins puissant, celà diminue la fréquence ou il revient à la charge, et il devient plus facile de l'identifier.
En fait, il faut considérer à la fois sa réalité et sa virtualité pour l'accepter et ne plus lui accorder la priorité qu'il a chaque stimulus.
Je pense que nous ressentons tous la même chose lorsque nous prêtons Attention (Sati dans le Bouddhisme) a un même principe, mais il subsite des différences dans nos modélisations verbo-mentales Razz
Très intéressante la citation de Simone Weil, je suis amusé de cette référence surprenante d'ailleurs Wink Bientot elle va nous sortir que la verbalisation entraine la dualité parceque c'est un processus mental auquel l'égo est lié Razz

Joaquim a écrit:
ce sont les limites qu'on assignait à ce que l'on nommait "soi" qui volent en éclat.

Exactement, quand je disais que l'égo était inclus dans le lien au corps, en fait je voulais parler du sentiment de soi, qui est un peu la graine de l'égo. Mais il est vrai que le concept de soi avec l'égo n'a paradoxalement pas grand chose à voir avec ce "soi" là qui n'a plus vraiment de limite si ce n'est que son centre est un corps vivant.
edit: pour simplifier, si on inclut dans l'égo sa graine c'est à dire ce sentiment de soi conséquence directe de l'incarnation, l'égo ne doit pas être rejeté totalement et peut être une porte à l'éveil. Si on exclut ce sentiment de soi, et qu'on ne considère que son extrapolation mentale l'égo ne pourra mener qu'à l'illusion du soi, et ne pourra mener à l'éveil que par un échec violent qui lui fera souvent perdre toute son importance..
Il en est de même pour le désir ce n'est pas exactement le même principe mais il en est étonnement proche.
Le désir qui est bien souvent la volonté de s'approprier ce qu'on considère comme bon pour soi, que ce soit niveau sécurité, sensation ou pouvoir n'aide pas à l'éveil ou à la pleine conscience. Cependant, le plaisir recherché n'en éloigne pas directement, seule son appropriation égoique, réalisée par le désir renforce l'égo, avec ses exigences, ses attentes, sa réactivité et ses intérêts. Si le plaisir est perçu dans le désir, il ne convient pas de s'isoler entierement du désir pour atteindre une pleine conscience, car si savoir remettre ego et mental à leur place est utile pour s'éveiller, s'isoler de la vitalité du corps l'est moins. Parcontre si l'on sait différencier les deux (plaisir et désir) sans faire d'intersection, alors le désir n'est plus source de plaisir par lui même, et on peut se rendre compte de sa futilité et ne plus y faire attention (car bien sur le rejet pur et dur ne mène a rien, il s'agirait plutot de prendre conscience de l'illusion).
Je suppose donc qu'il faut savoir différencier le sentiment de soi, et l'égo pour se rendre compte de la futilité de celui ci. Certainement un bon thème de méditation...


Dernière édition par waxou le Je 14 Avr 2005 2:48; édité 2 fois
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Martine



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MessagePosté le: Ma 12 Avr 2005 10:14    Sujet du message: Re: L'ego et le mental Répondre en citant

joaquim a écrit:
Je suis assez d'accord pour dire que l'éveil, c'est Dieu qui se connaît à travers nous. Donc exit l'ego. Néanmoins, il faut aussi reconnaître, même si cela semble contradictoire avec la proposition précédente, que la conscience d'être soi ne disparaît pas avec l'éveil; ce sont les limites qu'on assignait à ce que l'on nommait "soi" qui volent en éclat. Dès lors, si vous dites que ce n'est pas l'ego (considéré comme la consience de soi en tant que simple surface réfléchissante) qui s'éveille, qui, alors, s'éveille? Qui est ce "soi" dont les limites volent en éclat?
Oui, c'est en effet intéressant d'essayer d'aller dans l'expression la plus fine de ce que l'on reconnait ou de ce que l'on pressent, même si l'on "sait" que ce n'est pas là que réside l'éveil, c'est plutôt par là qu'il cherche à s'exprimer au travers de chacun de nous et en fonction de nos possibilités de le traduire ... La conscience de soi ne disparaît pas avec l'éveil... ne s'agirait-il pas cependant d'une "conscience de soi", située au delà de toute dualité, comme si le "de" de "conscience de soi" n'était là que comme approximation verbale... Ne pourrait-on pas dire conscience-soi, hors de la relation sujet-objet, la conscience éveillée étant synonyme de Soi ? Il y a bien encore "quelqu'un" qui en témoigne... ne s'agirait-il pas plutôt de la "première personne" au sens où Stephen Jourdain en parle, c'est à dire, un principe nouveau, spirituel et orphelin dont l'éclosion signerait la mort de la relation sujet-objet ?....
joaquim a écrit:
Martine a écrit:
Il y a là un mystère et un autre questionnement : comment l'être éternel pourrait-il se retrouver "seul avec lui-même",... Lui, l'immanent et le transcendant ?

joaquim a écrit:

C'est plutôt moi qui serais en droit de vous poser la question : comment l'être éternel pourrait-il ne pas être seul avec lui-même, si l'opacité de la conscience humaine (l'ego) n'était rien de réel, si le moi humain n'était pas un Autre authentique appelé à s'éveiller par l'offrande de lui-même, et accéder ainsi à la communion dans l'amour?
Je faisais simplement un clin d'oeil par rapport à cette notion de solitude avec soi-même... L'état de solitude me renvoie plutôt à un enclos séparé du reste, donc un état où l'Autre continue d'exister tout en étant écarté, refoulé ou recherché... L'expression "seul avec lui-même" ne me paraît pas traduire parfaitement l'état de complétude de la présence à soi dans la forme et le sans-forme...
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waxou



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MessagePosté le: Me 13 Avr 2005 17:22    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vrai que "conscience soi" me semble etre un terme très intéressant puisqu'il défie la conceptualisation mentale de la conscience, à lui seul il rend compte de l'illusion. Cependant c'est aussi ce que je veux désigner lorsque je dis conscience de soi.
Il surprend par l'absence du "de". Il s'agit donc d'un appelation pour une notion inconnue. Le lecteur se sert donc d'une attention de qualité pour sentir ce que "conscience de soi" sans le "de" donne dans sa conscience. Il prend le concept de conscience et le fusionne avec le soi. Deux choses apparemment distinctes n'en forment plus qu'une, c'est un pas vers l'unité. Cette sensation est non verbale du fait qu'il s'agit de porter attention a une chose qu'on ne connaît pas, c'est à dire, qui n'est pas conceptualisée. Par contre, lorsque ce terme n'est plus comparé car familier, la surprise disparait, et le mental a vite fait de remplacer cette sensation d'unité, par sa dualité habituelle. Certainement une histoire de syntaxe, comme en programmation : : il ne sait pas programmer de concept sans cette base de dualité.
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Martine



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MessagePosté le: Me 13 Avr 2005 20:53    Sujet du message: Répondre en citant

waxou a écrit:
C'est vrai que "conscience soi" me semble etre un terme très intéressant puisqu'il défie la conceptualisation mentale de la conscience, à lui seul il rend compte de l'illusion. Cependant c'est aussi ce que je veux désigner lorsque je dis conscience de soi.
Il surprend par l'absence du "de". Il s'agit donc d'un appelation pour une notion inconnue. Le lecteur se sert donc d'une attention de qualité pour sentir ce que "conscience de soi" sans le "de" donne dans sa conscience. Il prend le concept de conscience et le fusionne avec le soi.
Cela me renvoie à l'amour. En général lorsqu'il est question d'amour, il s'agit de l'amour "de" ou "pour" quelque chose (ou "de" ou "pour" quelqu'un)... L'amour tout seul, on ne sait pas trop de quoi il s'agit... la plupart du temps, il renvoie à la dualité... Et pourtant, il me semble que lorsque l'on parvient à cette "attention de qualité " dont parle Waxou, on parvient au coeur de la chose, et même on "devient" cette chose... Même phénomène apparemment pour la conscience, pour l'être... (Sat, Chit, Ananda)...
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joaquim
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MessagePosté le: Me 13 Avr 2005 20:56    Sujet du message: Quid de l'ego? Répondre en citant

Martine a écrit:
La conscience de soi ne disparaît pas avec l'éveil... ne s'agirait-il pas cependant d'une "conscience de soi", située au delà de toute dualité, comme si le "de" de "conscience de soi" n'était là que comme approximation verbale... Ne pourrait-on pas dire conscience-soi, hors de la relation sujet-objet, la conscience éveillée étant synonyme de Soi ?


Très joliment dit en effet. Smile Je m'y associe totalement.

Martine a écrit:
L'état de solitude me renvoie plutôt à un enclos séparé du reste, donc un état où l'Autre continue d'exister tout en étant écarté, refoulé ou recherché...


C'est bien vrai qu'on ne saurait parler de solitude sans faire référence à un Autre dont on se trouve séparé; le terme ne peut donc avoir de sens que dans l'ordre de la dualité. Parler de la solitude de l'être éternel, comme je l'ai fait, n'a pas de sens, et pourtant je sens confusément que l'opacité que nous opposons à l'Être en nous centrant sur nous-mêmes, dans une prise figée sur notre propre ego, contient, par la possibilité de son retournement en offrande de soi et en accueil inconditionnel, une ouverture, une circulation de l'être à travers lui-même, à travers l'amour, qui est essentielle. J'ai cherché - et trouvé - des mots de Maurice Zundel qui viennent à mon secours pour illustrer mon propos:

Maurice Zundel a écrit:
Le centre de cette Révélation, c'est donc la Trinité qui veut dire précisément que la Divinité est liberté, est dépouillement, est pauvreté, car finalement, si vous voulez vous donner une expression brève, profonde, juste et mystique de la Trinité, elle tient dans ce petit mot: la seule propriété de Dieu, c'est la désappropriation, c'est-à-dire que la Vie Divine est constituée par une circulation d'amour, par une communication, la Vie Divine n'appartient à personne parce que Dieu n'est pas un Dieu solitaire. Le monothéisme évangélique est un monothéisme trinitaire, c'est donc un monothéisme où l'Amour peut circuler. Dieu est unique, je l'ai dit des milliers de fois: il est unique mais pas solitaire et il est unique parce qu'Il n'est pas solitaire. Dieu est unique, cela veut dire qu'Il est une source de valeur, une source de grandeur, une source de sainteté, une source de lumière, de vérité et de beauté justement parce qu'il y a en Lui la possibilité et la réalité d'une communion où constamment joue le don de soi, la désappropriation.


Martine a écrit:
Il y a bien encore "quelqu'un" qui en témoigne... ne s'agirait-il pas plutôt de la "première personne" au sens où Stephen Jourdain en parle, c'est à dire, un principe nouveau, spirituel et orphelin dont l'éclosion signerait la mort de la relation sujet-objet ?....


Encore une fois, je partage totalement ce point de vue. Quoique... ce "principe nouveau" n'est pas réellement nouveau, c'est la redécouverte d'un soi qu'on se savait être de tous temps, même si ce n'est qu'au moment de l'éveil qu'on se sait le sachant (ou, comme le dit Stephen Jourdain: "me sachant — et me sachant me sachant — et me sachant me sachant me sachant: à l’infini (...)".

Loin de moi l'idée de vouloir défendre l'ego , mais j'aime néanmoins assez la version de l’imposteur qui est racheté dès lors qu’il reconnaît sa faute et s’efface devant celui dont il usurpait la place. Je crois qu’il s’agit là d’un thème récurrent dans les contes et les mythes. Dans la version du Parzifal de Wolfram von Eschenbach, reprise par Wagner, le Graal est un joyau arraché à la couronne de Lucifer et qui tombe sur la terre (le Graal est nommé "lapsît exillis", altération de lapis ex coellis: la pierre tombée du ciel). Cette pierre brillante sertie dans la couronne de l’Usurpateur, du Menteur, de l’Ange de lumière qui apporte aux hommes une connaissance sur eux-mêmes qui s’avère illusoire, n’est-ce pas une image de l’ego? Et c’est lui, l’ego, lorsqu’il cesse d’être un attribut qui prétend, à travers son propre éclat dans la couronne de l’Ange, conférer royauté et divinité, lorsqu’il s’efface lui-même pour accueillir - en se faisant réceptacle - plus grand que lui, plus humble d’apparence mais vraiment royal et divin dans son essence, le sang du Christ, c’est alors qu’il prend réellement sens, qu’il se trouve transfiguré par son sacrifice et devient le Graal. J’aime assez cette idée que l’ego serait en l’homme la coupe qui accueille l’esprit divin, lorsqu’il renonce à sa prétention d’être la lumière pour devenir le vaisseau qui porte la lumière, qui devient lui-même brillant simplement du fait qu’il se fait transparent à la lumière et s’efface devant elle.


Petite remarque technique utile à tous: lorsqu'on cite les paroles d’un membre, il est bien d'indiquer de qui il s’agit. Il suffit pour savoir comment le faire de se référer à ce tutoriel.
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joaquim
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MessagePosté le: Je 14 Avr 2005 0:22    Sujet du message: Répondre en citant

Nos messages se sont croisés...

Martine a écrit:
Cela me renvoie à l'amour. En général lorsqu'il est question d'amour, il s'agit de l'amour "de" ou "pour" quelque chose (ou "de" ou "pour" quelqu'un)... L'amour tout seul, on ne sait pas trop de quoi il s'agit... la plupart du temps, il renvoie à la dualité... Et pourtant, il me semble que lorsque l'on parvient à cette "attention de qualité " dont parle Waxou, on parvient au coeur de la chose, et même on "devient" cette chose...


joaquim a écrit:
et pourtant je sens confusément que l'opacité que nous opposons à l'Être en nous centrant sur nous-mêmes, dans une prise figée sur notre propre ego, contient, par la possibilité de son retournement en offrande de soi et en accueil inconditionnel, une ouverture, une circulation de l'être à travers lui-même, à travers l'amour, qui est essentielle.


Jolie convergence. Smile
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waxou



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MessagePosté le: Je 14 Avr 2005 17:05    Sujet du message: Répondre en citant

L'amour,peut être est ressenti dans le présent comme une acceptation inconditionelle, cependant, nous avons la plupart du temps besoin d'une absence de mental pour le ressentir tel quel. Or, cette absence de mental dépend de conditions conceptuelles et donc egoiques (notion de tolérance).
Le fait que l'amour dépende à son origine de conditions egoiques donne des bases au mental pour l'extrapoler en lien. Mais pour mieux comprendre le fonctionnement mental et ses causes, il peut être utile d'observer ses extrapolations et leur points communs:

-Conscience soi devient égo voire conscience de soi, la conscience mentalisée est l'égo
-Amour communion devient amour lien, l'amour mentalisé donne l'amour lien
-Douleur présente devient la souffrance dont l'origine est multitemporelle
-Besoin devient le désir, (notion d'appropriation égoique du besoin)
-Peur devient l'angoisse
...
Il convient de remarquer deux choses: il y a toujours une notion d'ego dans le passage d'une notion à l'autre et d'autre part, la première notion est unitemporelle (dans le présent), alors que les autres peuvent prendre leur racine dans le futur ou le passé. Ceci pouvant être expliqué par le fonctionnement sur référentiel du mental, c'est à dire en se servant de quantifications virtuelles mais organisées régulières et ordonnées, dans le but de pouvoir appliquer ses formules algorithmiques. Ce n'est probablement pas pour rien que nous nous servons de référentiels en mathématiques pour faire des calculs.
On peut voir que le mental n'étant pas conscience, la dualité de son référentiel est automatique puisque la conscience mentalisée devient l'égo, l'égo devient donc forcément l'origine (absolument necessaire pour générer un référentiel exploitable) du référentiel mental.
L'autre approximation de la réalité, c'est le temps.
C'est une approximation dans la mesure ou le temps existe, mais le mental doit ramener une période (donc une durée) dans le présent (un point) pour atteindre la conscience. Ou peut être inversement, la conscience ne peut percevoir que dans le présent une période mentale. C'est donc une façon d'amplifier l'importance du temps. Il est aussi facile de remarquer que le passé n'étant plus présent, il est mental, et centré sur l'égo, idem pour le futur. C'est bien pour celà que se rappeler un moment de transcendance n'a rien de transcendant.
D'autre part, il est aussi "intéressant" de constater que la souffrance est dans l'autre sens ressentie comme une sorte de douleur, le désir comme une forme de besoin, l'angoisse comme une sorte de peur etc...
Ceci étant du au fait qu'il y a une boucle qui est créée entre la sensation d'origine et le concept mental qui réalimente cette sensation par une sorte de procédé de résonnance auquel la conscience doit être liée par l'attention. C'est pour celà qu'on peut dire que la douleur fait souffrir, et que la souffrance fait mal, d'autant plus que la souffrance est admise dans la medecine comme sujette à d'importantes variations individuelles, la douleur aussi mais moins (polymorphisme génétique).
Une exception est à noter: le plaisir peut engendrer le bonheur ou la joie qui ne sont pas des concepts lorsque ressentis. Ce sont les émotions que procurent le relachement mental. Pas etonnant que le Bouddha décrive un premier stade de méditation joyeux. Par contre, comme le fonctionnement est différent, il n'y a pas d'amplification automatique de la joie ou du bonheur puisque ce procédé s'appuie sur le référentiel mental qui est inhibé puisque relaché. Ceci expliquant peut être la raison pour laquelle le danger peut parfois être une forme de plaisir, en tant que façon d'amplifier le plaisir par le réveil du mental.
Je remarque au passage que le temps concept n'est qu'en fait une notion de peur du principe de causalité. C'est à dire que le présent est toujours là mais le fait que des causes puissent engendrer des conséquences observables dans un présent plus éloigné le rend dangereux et nous donne le besoin de simuler ce présent plus éloigné afin de le considérer dans le présent pour l'anticiper. S'il s'agissait juste de gérer de courtes périodes comme les animaux celà irait. Cependant, l'angoisse, peur amplifiée par la boucle corps/mental/conscience et d'origine multitemporelle, conduit l'homme a développer l'art de projeter son égo très loin du présent et de la réalité. S'il y a identification à l'égo, notre attention ne pourra que se focaliser sur la vision mentale stérile, et nous passerons a coté du présent qui lui est réel, et beaucoup moins axé sur le danger du principe de causalité.
D'ailleurs, l'acceptation de la mort est souvent liée à l'éveil. L'acceptation et le lacher prise face à la peur du principe de causalité revient peut être au même.
Une derniere supposition: la conscience ne jugeant pas, elle ne sait pas si son attention se porte sur une bonne ou une mauvaise chose.
Il n'y a que le mental pour l'en informer. Accorder de l'attention à ces concepts bien/mal dirigera donc toujours la conscience par rapport aux intérêts tirés de notre base de données conceptuelles, valables uniquement dans le référentiel mental et nous projetera peut être hors du paradis terrestre.
Heureusement pour nous, notre attention a son libre arbitre si le mental n'est pas trop en état de frustration. Et même s'il ne trouve pas celà logique, il peut aussi admettre que son silence puisse apporter une solution lorsqu'il reçoit les afférences d'amour de joie, de relachement ou de paix que celà implique, car en fait, il n'a pas de volonté propre, c'est juste une machine à modéliser, à calculer, à juger, et à anticiper.


Dernière édition par waxou le Ve 15 Avr 2005 2:25; édité 2 fois
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Martine



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MessagePosté le: Je 14 Avr 2005 17:44    Sujet du message: Répondre en citant

waxou a écrit:
L'amour,peut être est ressenti dans le présent comme une acceptation inconditionelle, cependant, nous avons la plupart du temps besoin d'une absence de mental pour le ressentir tel quel. Or, cette absence de mental dépend de conditions conceptuelles et donc egoiques (notion de tolérance)
Je ne comprends pas pourquoi l'absence de mental dependrait de conditions conceptuelles... Il me semble que le mental n'est constitué que de concepts... Cela me paraît très contradictoire...
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waxou



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MessagePosté le: Je 14 Avr 2005 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

En fait je parle de la voie habituelle de relachement du mental. C'est à dire du relachement qui arrive lorsque ses préférences ou ses attentes sont satisfaites.
Le fait est qu'on n' aime pas tout le monde. Si on n'aime pas certaines personnes, que nous sommes neutres, aimants ou amoureux avec d'autres, c'est souvent en raison dd jugements mentaux, souvents comparatifs qu'on a eu sur leur apparence, leurs actes, notre lien à eux ou autre. Il est clair que nous avons tendance à mettre une distance, et ne pas prêter grande Attention aux personnes que nous n'aimons pas ce qui auto alimente le phénomène.
Mais l'expérience de l'amour vécue avec attention ne tient pas compte de ces jugements. Elle est indépendante, bienveillante, unificatrice, invincible, dire qu'elle inclut le pardon est réducteur puisqu'il n'a même pas de raison d'être tant la vision est détachée de l'égo.
Cependant, il y a ce choix mental à la base. Sauf quand l'amour est incontionnel.
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joaquim
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MessagePosté le: Je 14 Avr 2005 23:22    Sujet du message: Répondre en citant

Cher waxou,

Je crois distinguer les pépites que vous voulez partager avec nous derrière les buissons de concepts épineux qui les révèlent et les masquent à la fois.

Chacune de vos phrase est dense, et on aurait plaisir, pour ne pas trop s'épuiser l'esprit à leur lecture, à ne voir exprimée qu'une seule idée, parmi la foison de celles que vous cherchez à embrasser, mais développée de telle sorte qu'on puisse se laisser porter par elle, et non pas se torturer l'esprit pour essayer de comprendre. Il y en a d'ailleurs que je n'ai pas réussi à comprendre, comme celle-ci:

waxou a écrit:
On peut voir que le mental n'étant pas conscience, la dualité de son référentiel est automatique puisque la conscience mentalisée devient l'égo, l'égo devient donc forcément l'origine (absolument necessaire pour générer un référentiel exploitable) du référentiel mental.
L'autre approximation de la réalité, c'est le temps.


Cela dit, je vous remercie de nous offrir ces fruits, même acides, en attendant que les saisons qui passent les rendent plus digestes. Smile
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