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L’amour, organe de perception pour la personne
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joaquim
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MessagePosté le: Di 06 Fév 2005 20:50    Sujet du message: L’amour, organe de perception pour la personne Répondre en citant

On croise parfois des vérités qui, tout en nous assénant le choc de leur nouveauté, nous semblent aussitôt si évidentes qu’on réalise les avoir toujours sues, sans se l’être jamais dit. On pressent, lorsqu’on est touché par de telles vérités, ce qu’entendait peut-être Platon lorsqu’il prétendait que la rencontre avec la Vérité était la redécouverte dans l’existence d’un savoir antérieur à l’existence.

Une telle vérité évidente a été formulée par Hans Blüher, pour la première fois en 1917, puis abondamment développée par lui dans son étonnant ouvrage philosophique “Die Achse der Natur” (l’Axe de la Nature, 1949, non traduit, mais disponible intégralement sur le Net) — qui n’a, à ma connaissance, jamais reçu le moindre écho hors de cercles très restreints. Ceci est probablement dû à la personnalité de son auteur, Wandervogel de la première heure, qui s’est par la suite tristement distingué par des théories antisémites et un mépris affiché pour le sérail universitaire. Tout déroutant que fut le personnage, il n’en demeure pas moins que son intuition brille au ciel des grandes idées.

Voici la première version de cette idée, parue dans “Die Rolle des Erotik in der männlichen Gesellschaft”, Diederich, Jena, 1917, pp. 226-227 (Le rôle de l’érotisme dans la société masculine, non traduit):

«L’Eros n’est pas la sexualité, mais il est ce qui donne son sens à la sexualité. Sens, non pas “but”.

L’Eros est ce qui donne une forme et une direction aux contenus pulsionnels. L'Eros est quelque chose que les animaux ne connaissent pas, que seul l’être humain possède et qui constitue une partie de sa dignité et de son destin.

L’Eros est l’affirmation d’un être humain indépendamment de sa valeur. Cette phrase donne profondément à réfléchir. Affirmer quelqu’un “indépendamment de sa valeur” est une chose terrible, qui récuse toute mollesse et toute légèreté. Et le fait qu’une telle chose se produise non pas parce qu’on le “veut”, mais parce qu’on est contraint de le vouloir, ne lui ôte rien de sa gravité. Soustraire un être humain à toute référence à la valeur, l’affirmer sans condition, jusqu’au sacrifice de sa vie s’il le faut, alors qu’il ne vaut peut-être rien en dehors de ce qu’il représente pour l’autre: voilà quelque chose d’un autre ordre que le plaisir ou le déplaisir, que le jeu ou les passe-temps. Un être qui aime, c’est-à-dire qui est touché par Eros, se trouve dans un rapport qui n’a rien à voir avec les choses contingentes, avec les pulsions entraînantes, avec les plaisirs amusants ou avec les avidités soupirantes. Il se trouve dans un rapport solennel qui ne s’origine nulle part ailleurs que dans les tréfonds de la nature humaine. Bien souvent, son destin s’accomplit dans la douleur. C’est pourquoi Eros a toujours été tenu pour sacré chez tous les peuples, indépendamment du sens ou du contenu qu’ils lui ont attribué. (...)

Dans la formulation de l’Eros comme “affirmation d’un être indépendamment de sa valeur”, le terme “valeur” ne signifie pas un attribut particulier assigné aux choses ou aux êtres, mais l’échelle des valeurs qu’on utilise pour les mesurer. Chacun porte en lui un tel système de valeurs, qui peut être plus ou moins clair, plus ou moins profond, plus ou moins convenu ou personnel; il n’est loisible à personne de se départir de son système de valeurs lorsqu’il aborde les êtres et les choses. Mais l'individu ne peut pas plus se soustraire à la nécessité d’affirmer certains êtres déterminés (on pourrait presque dire prédéterminés), indépendamment de leur valeur. Il peut après coup, au décours du temps, considérer que la personne correspond bel et bien à son échelle des valeurs: l’acte inaugural ne s’en est pas moins déroulé indépendamment de toute référence à la notion de valeur. Cet acte inaugural implique une affirmation sans condition de deux personnes qui se saisissent mutuellement et sont saisies par leur être réciproque. Cette affirmation est perçue comme sainte et nécessaire, et peut se trouver en contradiction avec les exigences du système de valeur des intéressés. Pour reprendre l’image des deux moitiés séparées de l’être humain originel telles qu’Aristophane les a décrites dans le Banquet (de Platon), chacune des deux moitiés ne sait pas qui est l’autre au moment où elles se rencontrent, mais elles rejetteraient toute dérobade ou toute référence à une quelconque notion de valeur comme un péché à l’encontre de l'Amour.»


L’intuition de Blüher culmine dans “Die Achse der Natur”, où il affirme que l’Amour-Eros n’est pas qu’un sentiment ou un élan, mais un organe, au même titre que l’oeil, et l'objet de cet organe, comme la lumière l'est pour l'oeil, est la personne.

Chacun qui a aimé peut sentir dans le souffle qui a balayé alors son coeur grand ouvert l’évidence de cette vérité. Et pourtant, cette vérité, bien que régnant sur les coeurs et les labourant quotidiennement sur la Terre, n’est considérée par la philosophie et la psychologie que comme une vague certes tumultueuse, mais dépourvue de sens et de but autre que la satisfaction d’un désir. Il est vrai que la psychanalyse a passablement obscurci le champ de vision dans ce domaine, puisqu’elle a considéré l’élan amoureux comme la recherche non pas de l’Autre, mais d’une image idéalisée que le sujet prêterait à l’autre, image qui appartiendrait en dernière analyse au sujet, lequel, se dupant lui-même, chercherait à l’extérieur ce qui se trouve en fait à l'intérieur. On peut considérer cette conception comme une dégradation de la conception d’Aristophane, puisque ce dernier, bien que faisant lui aussi de l’amour une quête de soi, ne considérait pas par là le soi individuel, mais un soi supérieur, l’être humain originel, complet, dont chaque exemplaire actuel ne serait qu’une moitié, appelée à surmonter ses limitations individuelles pour retrouver, en s’alliant à son autre moitié, la totalité divine. Au contraire, la psychanalyse réduit la dimension de l’amour à un jeu de dupes consistant à rechercher en l’autre une partie irrémédiablement manquante à soi, et dont la supposée découverte en l’autre ne peut dès lors être qu’illusoire. De plus, il s’agit là d’une forme de chosification du manque, faisant du coup l’impasse sur la vraie question, à savoir la légitimité de l’aspiration à l’infini, et sur la vraie réponse qu’apporte le manque, à savoir la brèche qu’il permet d’ouvrir sur la transcendance.

La conception d’Aristophane créait un axe vertical qui amenait l’individu à se dépasser, à se dessaisir de tout ce qui l’enferme en lui-même, y compris de ce qui lui colle le plus à la peau — son système de valeurs —, pour renaître dans la rencontre avec l’autre; alors que la conception moderne n’offre pas le moindre élan, pas le moindre tremplin pour sortir le sujet de sa pataugeoire intérieure et lui permettre de rejoindre un Autre réel, un autre qui le révélerait à lui-même non pas parce qu’il y découvrirait quelque phantasme enfoui en soi et simplement projeté sur lui, mais parce qu’il accéderait, dans la rencontre avec cet autre, à sa vraie réalité en même temps qu’à celle de l’autre.

Il faut bien se résoudre en effet à reconnaître que la lévitation intérieure que produit l’amour, en obligeant le sujet à abandonner toute sécurité pour s’ouvrir sans retenue ni condition à l’autre, constitue un acte transcendant dans lequel se rejoignent non pas deux images, mais deux réalités, celle du sujet et celle de l’autre, et qu’elles n’existent dans cette dimension réelle qu’aussi longtemps qu’elles se dessaisissent de soi et s’abandonnent à l’autre, et qu’elles redeveniennent simples images de soi aussitôt qu’elles retombent dans le confort de leur quant-à-soi et de leur sécurité intérieure.

On peut constater avec chagrin que là où la psychanalyse ne voit que projection phantasmé d’un manque, là est la réalité transcendante; et la où elle voit le fondement ultime de la vie psychique, là n’est qu’enlisement en soi-même.

Et pourtant la conception de la psychanalyse n’est pas fausse pour autant. Les explications qu’elle fournit sont étayées par des observations multiples, et chacun peut se rendre compte par sa propre expérience de la portée explicative réelle de ces conceptions. Elles se révèlent toutefois délétères, et cela simplement parce qu’elles amputent l’être humain de sa dimension transcendante, ou plutôt lui masquent l'accès à sa possible transcendance. On ne peut certes pas reprocher à celui qui, obsevant un verre rempli à moitié, le décrirait comme à moitié vide, de faire offense à la réalité, mais sa conception n’en sera pas moins tronquée, et elle diminuera son ouverture au possible. Au contraire, celui qui considèrera ce verre comme à moitié plein trouvera en lui un élan et un optimisme qui lui permettront de mettre à jour les potentialités qu’il recèle, et que l’autre, alourdi par son pessimisme, ne concrétisera pas parce qu’il n’aura même pas l’idée de se mettre en route.

En fait, la seule chose qui compte vraiment, c’est de se mettre en route. Le reste est l’affaire de la grâce. Mais elle n’interviendra que si l’on se met en route. De fait, ces choses sont difficiles à mettre en mots, il existe entre elles un chassé-croisé si serré, une alchimie si mystérieuse qu'on doit dire, même si dans les termes cela semble paradoxal, que le fait de se mettre en route est déjà un effet de la grâce, comme si Dieu se cherchait depuis toujours en nous, et qu’il suffisait de céder à ce mouvement pour s’avancer vers lui. Y céder non pas passivement, mais activement. J’aime beaucoup cette phrase de Gide que j’ai cité dans un autre post:

« Du jour où je parvins à me persuader que je n'avais pas besoin d'être heureux, commença d'habiter en moi le bonheur ; oui, du jour où je me persuadai que je n'avais besoin de rien pour être heureux.»

Le mot qui compte, c’est “persuader”. Il ne s’agit pas de simplement réaliser qu’on n’a besoin de rien pour être heureux; ce qu’il faut, c’est s’en persuader, c’est-à-dire prendre une part active à cette découverte; il n’est pas indifférent du tout que cette découverte soit ou non active, car le bonheur qu’on a à découvrir, c’est soi-même, mais un soi vivant, un moi actif, différent et pourtant plus vrai que le moi passif qui seul avait existé jusque-là, car ce dernier n'est rien de plus qu'une simple image de l’autre.
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waxou



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MessagePosté le: Di 13 Mars 2005 21:41    Sujet du message: raisonnements persos parallèles Répondre en citant

Encore mystérieux reste pour moi le bonheur de voir mes pensées devenir des pensées partagées.
J'ai récemment posté un message sur un autre forum ou je disais:
"Arrêter d'agir comme si le bonheur était la carrote suspendue au bout de notre nez est très libérateur. On se rend alors compte que ce qu'on recherchait était l'apaisement de nos tensions mentales, de façon a être capable d'accueillir le moment présent comme il se doit, mais que nous n'arrêtions pas d'en générer, comme cette carrote qui n'arrétait pas d'avancer."
Mais concernant l'amour, je l'ai vu (amour a connotation sexuelle) comme la conséquence d'une super-tolérance.
Comme il a été dit précedemment (conception de la psychanalyse), un ami me disait que l'amour nous faisait perdre notre objectivité alors que pourtant je sentais l'amour comme étant une vision "parfaite" d'une personne.
J'ai regardé alors la définition d'objectivité, et là c'est devenu compliqué.
Ce que je ressentais était que cet amour était ce qui arrivait quand notre mental tolérait une personne au point de nous laisser être attentive à elle par delà les concepts.
Car le paradoxe de cet amour, est qu'il est ressenti comme un sentiment spirituel alors que son déclenchement est matériel (dépend du sexe, de l'apparence physique...). Or si notre bio-ordinateur tolère "très fort" une personne de par ses intérêts, il nous laisse la voir par delà la carte qu'il fait habituellement des individus, à laquelle il les réduit d'habitude et d'ailleurs grâce a laquelle il détermine les objets amoureux.
Sans cerveau nous aimerions donc probablement tout le monde. C'est peut être pour celà que ceux qui expérimentent des NDE parlent souvent d'un sentiment d'amour infini. L'amour de notre essence divine.
Mais qui est objectif dans tout ça? Notre cerveau ou notre conscience?
Celà ne reste qu'une complexe histoire de mots.
L'amour est vécu mentalement quand la tolérance mentale n'est pas assez poussée. Il reste très dépendant des conditions matérielles.
Je l'assimile à une sorte de plaisir subtil (voire vicieux). Il n'apporte que l'illusion d'être Aimé à sa cible. La peur du regard des autres découle du désir d'être aimé de manière conditionelle. A mon expérience, l'amour conditionel ne rend pas heureux, plutot dépendant, comme tout bien matériel.
De même, comme le sentiment amoureux est conditionné au départ par le mental, il aura tendance à ramener la personne à un objet ultimement désiré, à posséder en priorité, ce qui bien sûr génère certaines des pires souffrances mentales.
Ceci n'arrive pas lorsque l'origine est inconditionnelle (indépendante du sexe de la personne, de son apparence et de la relation qu'on a avec...)
En conclusion, je dirais qu'aimer de manière conditionnelle est un réflexe égoique.
De même qu'être heureux de manière conditionnelle, car qu'est-ce qui dans "le monde matériel" est important au point de devoir nous rendre malheureux dans le présent? Seuls les concepts mentaux donnent l'illusion d'être plus importants que le fait d'être heureux.
L'amour et le bonheur inconditionels sont probablement des états "naturels" désincarnés.
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joaquim
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MessagePosté le: Lu 14 Mars 2005 1:07    Sujet du message: Répondre en citant

waxou a écrit:
Encore mystérieux reste pour moi le bonheur de voir mes pensées devenir des pensées partagées.


Quoi de plus mystérieux, et de plus heureux en effet, que de découvrir notre universalité à travers notre singularité, lorsqu’on s'aperçoit qu'on la partage avec autrui?

waxou a écrit:
pourtant je sentais l'amour comme étant une vision "parfaite" d'une personne.


C’est bien là le point capital... :sayonara:

waxou a écrit:
L'amour et le bonheur inconditionels sont probablement des états "naturels" désincarnés.


On peut aimer toutes les fleurs, mais pour avoir le droit de le dire, il faut avoir aimé au moins une fleur. Et on peut aimer tous les êtres humains, mais pour pouvoir le dire de plein droit, il faut avoir découvert au moins une personne à travers l’amour. L’amour est cette étonnante lentille qui relie entre eux les mondes singulier et universel. Il est nécessaire que la personne qu’on aime ait des caractéristiques individuelles particulières, et non pas générales, et c'est alors qu’elle éveillera en nous cette flamme qui nous transportera au-delà de la singularité, dans l'universel. Vouloir gommer les différences individuelles pour englober tout le monde dans un amour neutre ne conduit pas à l’universalité, mais à une fade généralisation. L’universel n’est pas le dénominateur commun des êtres, mais cette part d’éternité qui gît en chaque être singulier, et qu’on ne découvre que si on l’accepte dans ce qu’il a de plus singulier.

Accepter ce qui est là, dans une présence inconditionnelle à l’instant, accepter chaque être et chaque chose, dans sa totale singularité, est le seul chemin qui nous permette de transcender notre propre singularité pour y découvrir notre universalité.
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aksysmundi



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MessagePosté le: Je 30 Juin 2005 23:53    Sujet du message: Répondre en citant

Je m'associe pleinement à cette perception d'une acceptation inconditionnelle qui ne considère pas l'"autre" dans son "altérité" abstraite.

Lorsque "ma finitude à été révélée à mon infinitude", le monde du relatif n’avait plus la même saveur à mon palais. Non pas qu’il m’ apparaissait insipide, mais je ne me sentais plus "enivré", étourdi par lui. L’imperturbabilité du sans-nom me dévoile le monde comme une sorte de danse éternelle dont l’ "enjeu" dépasse finalement tout projet humain. Toutefois, je réalise que ce détachement vis-à-vis de "ceux qui m’entourent" ne peut-être associé à de l’indifférence. Libéré des résistances à l’égard de certaines de leurs "particularités" (la notion de "défaut" n‘ayant à mes yeux pas beaucoup de sens), j’ai le sentiment de pouvoir enfin véritablement "PARDONNER". En fait, je ne sais pas vraiment si c’est la libération qui me donne accès au pardon ou si c’est le pardon qui est libérateur,…et puis quelle importance ? Mais un tel pardon ne se contente pas d’être une simple réconciliation, il laisse libre cours à une plus grande considération des autres. L’atténuation de mes maux me rend plus "réceptif" aux maux de l’autre et à sa "singularité".

Le "non-jugement" (à ne pas confondre avec un "non-discernement") me paraît être un excellent "véhicule" vers un lâcher-prise total. Il a été, me semble-t-il, un des "éléments déclencheurs" pour ma part.
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waxou



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MessagePosté le: Ve 01 Juil 2005 0:58    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait, dans l'amour inconditionnel, c'est comme si le pardon était toujours là. Il ne ressemble pas à ce "pardon" qui demande des efforts de "prise sur soi" ou d'oubli. Ce Pardon là soulage à la fois soi et l'autre. Ainsi, il permet un contact, une considération à la fois invincible et bienveillante. Il est intimement lié à la vacuité. En effet, le "défaut" ou la "particularité" est le fruit d'un enchainement de causes et d'effets. Et c'est inconscience que de s'en pendre isolément à un maillon de la chaîne.
Quand on dit que Dieu est pardon, ce n'est pas pour rien Smile
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aksysmundi



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MessagePosté le: Ve 01 Juil 2005 19:22    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble en effet que le véritable Pardon soit de l’ordre du Divin et qu’il nécessite l’effacement de nos résistances humaines. Ce Pardon n’est pas un pardon « après coup » s’adressant à un acte ou a une personne en particulier. Il est -même si cela peut paraître choquant- la « tolérance absolue », l’Acceptation de ce qui est, aussi « inacceptable » que l‘on puisse le qualifier. Il n’est pas une grâce que l’on accorde à un moment donné. C’est un Pardon inconditionnel, « intemporel » que seul permet une conscience impersonnelle et libérée. Le Pardon n’est pas un acte que la Conscience commet, Il est intrinsèque à Son essence. En somme pourrait-on dire que notre nature profonde est aussi Pardon. Et ce Pardon semble élever le relatif à sa dimension absolue. Par celui-ci, l’Absolu semble se reconnaître dans tout. Plus que l’on puisse l‘exprimer, le véritable Pardon est Union.
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joaquim
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MessagePosté le: Sa 02 Juil 2005 16:18    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà qui est lumineusement dit. Smile

Le pardon à toutes les imperfections dont on pourrait s’offusquer a pour vertu de les transformer en autant de portes qui nous ouvrent à un soi débarrassé du carcan de “celui qui s’offusque”.

Chaque chose qui est, malgré toutes ses imperfections, acquiert, par rapport à toute chose qui simplement pourrait être, une qualité qui en fait quelque chose de sacré. Ainsi, chaque être humain sur cette terre est né de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde, et si l’on sait que ces derniers étaient des millions à vouloir, en même temps, féconder l’unique ovule, il apparaît que chaque être humain est entouré de millions de jumeaux potentiels qui n’ont simplement pas eu la chance d’accéder à l’existence. Tous sont morts, non pas dans l’oeuf, mais avant l’oeuf. Et pourtant, de tous ces jumeaux, un seul est sacré, c’est celui qui est parvenu à l’existence. Tuer celui-ci, ce serait un crime, non pas parce que c’est lui, mais parce qu’il est.
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Milie



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MessagePosté le: Ve 26 Août 2005 0:58    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Smile


Pour un premier message, j'ai eut envie de choisir ce sujet Smile .

L'Amour est un mot auquel ont prête différentes apparences, et étrangement, tout le monde pense avoir la bonne perception de ce terme. Pourtant les effets ne sont guerres visible.. Sad


Voir l'Amour comme un organe résonne assez bien, avec ce que je ressens..

A mon sens, c'est un état d'être. Une conscience naturel,qui est vécue dans des quotidients.
Je pense que les manifestations de l'amour désinterressé, sont celles qui ce font dans des naturels spontannée.

Dans mon idée ; L'Amour désinterresser (d'universalité) suivant les aspirations, peux être une énergie, un moteur puissant ouvrant sur d'infinis possibilités d'effets .

Je pense qu'au départ, dans les recherches de ses profondeurs, l'Amour est pour soi, pour une connaissance de soi.
Ensuite, l'amour est En soi vis à vis de ce qu'il y a autour de soi..
Lorsque l'amour est Soi, naturel, Le soi devient Nous dans des étapes de retrouvailles.

((Lorsque j'ai creusée dans mes profondeurs, mon coeur m'as réappris des valeurs, qui, dans mes approfondissements, et rééquilibrages sont devenues des normalités)).

-Je pense que l'amour en soi permet de ressentir ce qu'il ya autour de soi, Il développe les sens physiques, ainsi que les subtils, ceux qui à mon sens permettent de maintenir les liens aux delà du regard.

Smile

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Lorsque le cœur et l’esprit sont ouvert, la peur n’existe pas .
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joaquim
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MessagePosté le: Ve 26 Août 2005 21:01    Sujet du message: Répondre en citant

Tu [j’utilise le “tu”, tu peux préciser ICI la forme que tu préfères Wink] parles de la connaissance de soi comme d'une première étape de l’amour. Je pense qu’on y trouve effectivement quelque chose qui ressemble à l’amour, dans la mesure où il s’agit d’accueillir des parties de soi que l’on refuse, des parties “mal-aimées”. L’amour ouvre des portes, abat des cloisons, dénoue des entraves. A ce titre, on peut effectivement accueillir toute la création dans son amour, y compris soi. Mais lorsqu’on parle d’amour comme d’un organe de perception, on entend par là un amour plus particulier, plus intense et plus actif: l’accueil en soi d’une autre personne. Je suis l’organe, et le “je” de l’autre est son objet, comme la lumière l’est pour l’oeil.

Soi et l’autre ne sont pas des objets parmi d'autres dans la création: ils sont chacun des puits insondables, et tant qu’il ne font que se toucher, chacun restant dans son propre quant-à-soi, ils ne sont que des surfaces, ignorant totalement leur propre profondeur. Seul l’amour les révèle à eux-mêmes en leur dévoilant l’intimité qu’ils partagent avec l’autre au plus profond d’eux-mêmes. Ils ne touchent chacun leur propre fond, qui s’avère être en fait le fond commun à tous, qu’en y plongeant sans réserve grâce à la confiance totale et à l'abandon de soi que permet l’amour. Accueillir l’autre, c’est se décoller d’un soi préfabriqué qui nous bouche l’horizon de notre propre être, et c’est donc aussi bien découvrir l'autre que sa vraie nature. Il y a une très jolie phrase de Francis Sigrist: “Laisser sa place à l’Autre, cela vaut le déplacement.”
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Milie



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MessagePosté le: Ve 26 Août 2005 23:41    Sujet du message: Répondre en citant

Smile





joaquim a écrit:
Tu [j’utilise le “tu”, tu peux préciser ICI la forme que tu préfères Wink] parles de la connaissance de soi comme d'une première étape de l’amour. Je pense qu’on y trouve effectivement quelque chose qui ressemble à l’amour, dans la mesure où il s’agit d’accueillir des parties de soi que l’on refuse, des parties “mal-aimées”.


Je préfères "tu" .... Quant à ma conception de l'amour de soi, c'est un petit plus profond que simplement " refuser des parties mal-aimées Smile

En fait dans mon idée c'est :"S’aimer soi pour pouvoir aimé son prochain"
Ce sont des états d'esprits, puis d'être et non des visions mentalisés de surfaces arrangeantes... Smile


joaquim a écrit:

L’amour ouvre des portes, abat des cloisons, dénoue des entraves. A ce titre, on peut effectivement accueillir toute la création dans son amour, y compris soi. Mais lorsqu’on parle d’amour comme d’un organe de perception, on entend par là un amour plus particulier, plus intense et plus actif: l’accueil en soi d’une autre personne. Je suis l’organe, et le “je” de l’autre est son objet, comme la lumière l’est pour l’oeil.


Est-ce que celà peut ce manifester comme de l'empathie et plus ??.......

joaquim a écrit:

Soi et l’autre ne sont pas des objets parmi d'autres dans la création: ils sont chacun des puits insondables, et tant qu’il ne font que se toucher, chacun restant dans son propre quant-à-soi, ils ne sont que des surfaces, ignorant totalement leur propre profondeur. Seul l’amour les révèle à eux-mêmes en leur dévoilant l’intimité qu’ils partagent avec l’autre au plus profond d’eux-mêmes.



D'ailleurs, il me semble Wink qu'en touchent le fond, seul l'amour et les ouvertures d'esprit, peuvent aider à remonter, dépasser et surpasser, ces extrêmes..

joaquim a écrit:

Ils ne touchent chacun leur propre fond, qui s’avère être en fait le fond commun à tous, qu’en y plongeant sans réserve grâce à la confiance totale et à l'abandon de soi que permet l’amour. Accueillir l’autre, c’est se décoller d’un soi préfabriqué qui nous bouche l’horizon de notre propre être, et c’est donc aussi bien découvrir l'autre que sa vraie nature. Il y a une très jolie phrase de Francis Sigrist: “Laisser sa place à l’Autre, cela vaut le déplacement.”



En retrouvant leurs essences, ils ce rejoignent, pour ne former qu'un ??..... :sayonara:


Smile :sayonara:

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joaquim
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MessagePosté le: Sa 27 Août 2005 2:16    Sujet du message: Répondre en citant

Milie a écrit:
Quant à ma conception de l'amour de soi, c'est un petit plus profond que simplement " refuser des parties mal-aimées Smile

En fait dans mon idée c'est :"S’aimer soi pour pouvoir aimé son prochain"


On ne peut pas aimer soi-même. Wink On peut s'accepter, mais pas s'aimer. On ne peut aimer qu'autre chose que soi. L'amour, c'est l' ouverture à l'autre. Appliqué à soi-même, il ne pourrait s'agir que d'essayer d'aimer quelque chose en soi qu'on ressent comme “autre”, quelque chose donc qu'on n'accepte pas, autrement dit les parties “mal-aimées”. Cela, il faut le faire absolument, sans quoi on butera toujours sur ces poches d'attachement à soi non dissoutes. Tant qu'on ne les accepte pas, on y reste accroché, car le désir qu'on a d'être autre est paradoxalement attachement à soi: on s'attache à une image idéalisée de soi, et cela, c'est du narcissisme. Il est nécessaire de s'accepter pour pouvoir aimer. Tant qu'on ne s'accepte pas, on reste attaché à une image de soi à laquelle on tient, une image autre que ce qui est — autrment dit l'ego. Dès lors par contre qu'on s'accepte, qu'on accepte ce qui est, on peut se donner dans l’amour, et ce qu'on donne alors, c'est du vrai. L’amour est don de soi, il est désappropriation, ce qui ne veut pas dire pour pourtant perte, car ce n’est au contraire qu’en se donnant qu’on se débarrasse de ce qui nous retient en nous-mêmes, et qu’on débouche sur notre nature éternelle.
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Milie



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MessagePosté le: Sa 27 Août 2005 15:20    Sujet du message: Répondre en citant

Smile


Bonjour Smile


Partage Smile


Aime ton prochain comme toi même, ton prochain est toi !.


-Aimer est la première énergie clef : Pourquoi ?…

*Car lorsque l’on sait s’aimer ont sait aimer ; Quand j’ai finalement compris cette phrase, j’ai enfin réussi a retrouvée ma paix intérieure.

-S’aimer soi dans son intérieure : Se respecter soi c’est déjà retransmettre des pensées justes.
Avoir dans l’esprit et dans le cœur la recherche d’un équilibre harmonieux, c’est d’être en intérieur et en extérieur une sincérité équilibré, car sans préjugés

Lorsque l’on est quelqu’un de sensible, ont n’a tendance à se laisser * Bouffer .
S’aimé soit c’est apprendre à dire Non, surtout si dans son intérieur ont sait !…
-Lorsque l’ont apprend a dire Non, l’entourage s’écarte, mais pour pouvoir retrouver la force de s’aimé, c’est par un travail donc par des efforts personnels que l’ont peut se retrouver.

-S’aimé soi pour aimé son prochain .
Avoir la noblesse du cœur, c’est savoir être juste, donc d’être en équilibre dans l’esprit et le cœur pour des extérieurs harmonieux.
-Savoir être juste, c’est ouvrir les yeux et les oreilles pour pouvoir analyser, c’est aussi apprendre à avoir un certain recul intérieur avant de réagir par sa matière.
*Lorsque l’impulsivité n’existe plus, la raison commence à s’entrevoir …

La gentillesse ne rime pas avec la faiblesse, mais avec la noblesse.
Les excès d’un coté comme d’un autre conduisent aux soumissions ou aux rébellions.
S’auto rééduqué pour trouver les équilibres : les justes milieux.
*Une âme noble est des pensées et des actions dans une sincère droiture.

-Pour pouvoir retrouvé la force de s’aimé , c’est en intérieur, dans un désir sincère d’être heureux que l’ont trouve la volonté.
*Les communions avec notre lumière intérieur, nous donnes les forces de vies.

-Aimé son prochain comme soit même, c’est apprendre à se resituer dans ce que l’on est, se reconnaître pour pouvoir se connaître.
*S’auto- rééduqué soit même avant de pouvoir prétendre donné des conseils...

-Après avoir retrouvé la volonté de s’aimer et d’aimer son prochain dans toutes les matières , l’énergie d’ amour dans ses capacités commence à ce révéler…

"Vous esprits infinis, vous qui êtes vie.
Ma prière est votre, unité est l’un des mots clef .
Nous retrouver est l’espérance .
L’énergie d’amour en est la force.
Prière pour tous les hommes, qu’en eux, ils retrouvent la volonté d’aimer… "


Dans mon idée ce sont les..... Premier pas ... Smile

Smile :sayonara:

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joaquim
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MessagePosté le: Di 28 Août 2005 22:51    Sujet du message: Répondre en citant

Vu sous cet angle, évidemment! Wink

Je te contestais des termes, et tu parles de ta vie... qui apparaît maintenant, mais que je ne voyais pas si distinctement lorsque tu posais simplement quelques mots, certainement lourds de sens pour toi, mais qui auraient exigé un peu plus de chair, de cette chair que tu apportes dans ton dernier post, pour qu'éclate leur sens.

Je vais essayer de poursuivre les pensées que tu as déposées, non pas pour les contester, mais pour en éclairer autrement les termes, et tenter de les concilier avec ce que je disais plus haut.

Lorsque Jésus dit: “Aime ton prochain comme toi-même!”, il invite à adopter une position face à l’autre qui est en rupture totale avec celle qui a prévalu sur la Terre depuis l’apparition de la vie. Rien moins! L’apparition de la vie, c’est l’apparition d’une structure, aussi rudimentaire soit-elle — un simple répliquant moléculaire — capable de distinguer entre soi et non-soi. Très vite, l’organisme vivant créa une frontière qui sépara très nettement soi de non-soi: la membrane cellulaire. C’est l'apparition de la première cellule, la première bactérie, le premier organisme vivant à proprement parler, entouré d’une membrane qui fait frontière entre le dedans et le dehors, lui permettant de distinguer entre ce qui est lui et ce qui lui est étranger. L’intérieur, c’est soi, ce qu’il faut protéger et nourrir; l’extérieur, c’est l’autre, ce dont il faut se protéger et où il faut trouver sa nourriture. La membrane cellulaire se voit ainsi attribué dès le départ le rôle complexe de réguler les rapports entre l’intérieur et l’extérieur de l’organisme. Elle établit des règles, décide ce qui peut entrer, ce qui peut sortir, ce qui est ami, ce qui est ennemi, etc. C’est le principe de base de la vie, qui se retrouve dans tous les organismes vivants, et même dans les organismes aussi complexes que les sociétés animales ou humaines. Les règles de fonctionnement de la “tribu”(qui constitue la cellule du fonctionnement social) régissent les rapports entre les membres de la tribu, ainsi qu’entre ceux-ci et le monde extérieur. L’intérêt personnel de ces derniers est élargi et subordonné à l’intérêt supérieur de la tribu. Un peu comme l’intérêt personnel de chacune des cellules d’un organisme vivant est étendu et subordonné à l’intérêt supérieur de l’organisme total. Les Lois que l’on trouve dans l’Ancien Testament sont des exemples de telles règles régissant le fonctionnement d’une tribu. Elles s’appliquent aux rapports des membres du groupe entre eux, et aux rapports entre le groupe et les autres groupes. Les dix commandements, par exemple, régissent exclusivement les rapports à l’intérieur du peuple hébreu. Le dieu d’Israël cautionnait la cohésion du groupe, c’était même la reconnaissance commune de ce dieu unique qui constituait l’identité du groupe. Mais la bienveillance de ce dieu-là s’arrêtait aux frontières du groupe. Ainsi, l’interdiction de tuer ou de convoiter la femme de son prochain s’appliquait bien aux membres du groupe, mais pas aux autres. C’est avec la bénédiction de Yavhé que Josué massacra les Cananéens et vola leurs femmes, aidé et encouragé par la divinité elle-même, comme en atteste l’épisode célèbre des trompettes de Jéricho. Toutes les règles de pureté, alimentaires et rituelles, que l’on trouve dans l’Ancien Testament — comme on en trouve chez tous les peuples de la Terre —, ont pour but avant tout d’établir une distinction nette entre le dedans et le dehors, de renforcer la perception d’un intérieur pur, bon, solidaire autour de l’observance commune de règles sacrées, face à un extérieur mauvais, impur, barbare, impie.

Ainsi, lorsque Jésus dit qu’il est venu pour abolir la Loi, et la remplacer par cet unique commandement: “Aime ton prochain comme toi-même!”, c’est une révolution qu’il introduit, une révolution non pas seulement contre la loi de Moïse, mais contre les lois de la Nature. Percevoir l’autre non plus à travers les règles de la tribu, qui établissent que celui qui en fait partie est un frère, un “même”, et celui qui n’en fait pas partie un ennemi, un “autre”, mais se désolidariser des règles du groupe, pour abolir la distinction entre dedans et dehors, pour aimer l’autre, le dehors, autant de soi, le dedans, voilà une véritable révolution. Jésus utilise le terme “amour” pour désigner l’attachement que chacun éprouve pour soi, car c’est le seul sentiment que ses contemporains connaissent. Mais à partir de cet attachement, chacun qui mettra en pratique le nouveau commandement découvrira quelque chose de radicalement différent, et qui seul méritera pleinement le terme d’amour. Jésus se trouvait dans la position d’enseigner l’amour à des hommes qui ignoraient ce que c’était. C’est pourquoi il appelle “amour” l’attachement à soi, à son propre dedans, pour les inviter à étendre cet attachement à l’autre, celui avec qui on ne partage aucun intérêt ni aucune appartenance commune. Or, si l’amour pour ce qui est intérieur à soi est bien attachement, lorsqu’il s’adresse à un autre radicalement extérieur à soi, au lieu de renforcer la frontière qui protège l’intériorité du soi, il la bat en brèche, il fait de soi-même une ouverture radicale, une totale désappropriation, et retourne l'intériorité sur elle-même, comme un gant, de sorte que l'intérieur devenu inexistant s'étend jusqu'aux confins du Tout et l'englobe. L'amour-attachement devient l'Amour. C’est comme si par ce commandement, l’attachement à soi, qui sépare de l’autre, se trouvait détourné, et mis au service du détachement de soi, afin d'ouvrir les portes à l’amour, et par là-même à la libération du "soi" de son enfermement en soi.

C’est le même principe qui préside à l’éclosion de l’éveil: on se met en route, parce qu'on cherche quelque chose, et pourtant ce n’est pas ce quelque chose qu’on découvre, mais l'évidence qu'il n'y a rien à chercher, qu'il n'y a qu'à accueillir celui qui est, et que le chercheur masque par la frénésie de sa quête.

Peut-être, pour toi, Milie, la découverte de l’amour véritable a-t-elle dû passer par la redécouverte d’un attachement à ton intériorité qui est habituellement naturel, mais dont l'accès t'avait été interdit par les viscissitudes par lesquelles tu avais dû passer, te rendant étrangère à toi-même à force de devoir t'oublier. On voit combien là les mots sont trompeurs. Car s'il est salutaire de s'oublier soi-même dans l'accueil de l'autre, devoir s'effacer soi-même pour correspondre aux attentes de l'autre ne fait pas grandir, mais correspond à un viol intérieur. Et comme tu le dis très bien, on ne peut effectivement aimer que si l’on est pleinement soi-même, que si on sait s’aimer soi-même; personnellement je préfère pour ce type d’amour que l’on éprouve pour soi le terme: “acceptation de soi”, mais je comprends que tu veuilles utiliser le terme “amour”, tant sa reconquête fut capitale pour toi. Smile
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Milie



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MessagePosté le: Sa 03 Sep 2005 12:32    Sujet du message: Répondre en citant

Smile


Citation:
Peut-être, pour toi, Milie, la découverte de l’amour véritable a-t-elle dû passer par la redécouverte d’un attachement à ton intériorité qui est habituellement naturel, mais dont l'accès t'avait été interdit par les viscissitudes par lesquelles tu avais dû passer, te rendant étrangère à toi-même à force de devoir t'oublier. On voit combien là les mots sont trompeurs. Car s'il est salutaire de s'oublier soi-même dans l'accueil de l'autre, devoir s'effacer soi-même pour correspondre aux attentes de l'autre ne fait pas grandir, mais correspond à un viol intérieur. Et comme tu le dis très bien, on ne peut effectivement aimer que si l’on est pleinement soi-même, que si on sait s’aimer soi-même; personnellement je préfère pour ce type d’amour que l’on éprouve pour soi le terme: “acceptation de soi”, mais je comprends que tu veuilles utiliser le terme “amour”, tant sa reconquête fut capitale pour toi



Oui, effectivement j'ai dut réapprendre à m'estimer suffisement, pour éviter de reproduire encore les mêmes erreurs,qui d'ailleurs ne m'apportaient que des souffrances.

Lorsque je me suis rééquilibrées,j'ai écouté ce que ma voix intérieure me suggérait .
J’ai aussi compris que c’est nous même qui décidons de changer ou pas.
Dans les développement de certaines facultés ou aptitudes, c’est nous mêmes qui choisissons.
J’ai compris que c’est au moment ou j’ai pris la décision de ne plus souffrir par ma faute que je vais lâcher prise sur mes peurs.

J’ai enlevée mes murs mentaux, j’ai ouvert mes portes intérieur pour commencer à voir correctement à l’extérieur…
Je vais commencée à apprendre a regarder derrière le paraître, pour pouvoir percevoir au delà des illusions…

Une nouvelle énergie est née en moi . Avant mon réveille ma générosité avait basculé dans la faiblesse…
Lorsque je me suis rééquilibré j’ai compris : Aimer ne veut pas dire subir, aimer s’est partager, en juste équilibre d’un coté comme de l’autre.

Quand j'ais commencé à respecter mes pensées profondes dans mes réactions et mes actions, une transformation dans mon quotidien c'est effectuée.
Petit a petit des liens ce sont détachés, d’autres ce sont renforcés.
Des nouvelles connaissances, certaines éphémère, d’autres durable, mais toutes apportant un grand enrichissements.

De mes épreuves, j’ai progresser par les compréhensions de mes propres erreurs et de mes propres faiblesses.
De mon réveille, j’ai compris que m’aimer, c’est d’être à l’extérieur ce que je suis en intérieur, maintenant je me ressens juste avec moi-même et autrui, en juste équilibre.
Je me suis affirmé, dans toute ma personnalité, j’ai dominé mes peurs et trouver des nouvelles forces…

En me rééquilibrant, je me suis réunis :

Les ouvertures dans mon cœur, m'ont permis de retrouver ma conscience d’unité .
Les ouvertures dans mon esprit, m'ont permis de comprendre au delà du paraître.
L’utilisation de mes sens subtils, m'ont permis de voir et de comprendre au delà des illusions.
Les trois associés m'ont aidés a cheminer au delà des vibrations…

Smile Ma propre estime a été un moteur... Smile


Smile

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waxou



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MessagePosté le: Sa 03 Sep 2005 14:05    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai bien aimé la façon dont tu parles de ce que l'amour représente pour toi, Milie.
Il y a un point que je voulais souligner car il m'a permis une certaine libération:
Milie a écrit:
Lorsque l’on est quelqu’un de sensible, ont n’a tendance à se laisser * Bouffer .
S’aimé soit c’est apprendre à dire Non, surtout si dans son intérieur ont sait !…
-Lorsque l’ont apprend a dire Non, l’entourage s’écarte, mais pour pouvoir retrouver la force de s’aimé, c’est par un travail donc par des efforts personnels que l’ont peut se retrouver.

Il y a des fois ou l'on se laisse bouffer par les autres, et on a l'impression que c'est par amour pour eux, que leur dire non serait faire preuve d'insensibilité. En fait, souvent, ce n'est pas vraiment pour eux que l'on se laisse bouffer, mais parcequ'on a peur. Peur de quoi?
Peur qu'ils ne nous aiment pas tels que nous sommes (c'est classique), peur qu'ils se mettent à nous en vouloir, peur de perdre un bénéfice et parfois même, on a peur que notre relation avec eux ne se limite qu'à cet aspect, et que sans celà, il ne reste plus rien (alors que c'est déjà le cas), on a pas envie d'être déçu. Bref, finalement, on a peur pour nous, et l'amour n'a rien à voir avec cette peur, contrairement à l'attachement ou la dépendance.
Il est très difficile dans ces cas là de dire non car souvent, les "bouffeurs" auront vite fait de nous accabler de reproches et s'ils en ont le pouvoir, ils réécriront même l'histoire à notre place. Il y a de quoi devenir parano, car comme tu le précise, si l'on ne Sait pas dans "son intérieur", si l'on a pas une vision libérée de l'emprise des autres, on peut y perdre le Nord.
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