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Amour/détachement/orient/occident
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mauvaiseherbe



Inscrit le: 31 Mai 2006
Messages: 336

MessagePosté le: Me 04 Avr 2007 8:54    Sujet du message: Re: Amour/détachement/orient/occident Répondre en citant

mushotoku-nad a écrit:
Cela m'interroge, car c'est toujours sur le sujet de l'implication ou non dans le monde a partir de l'eveil, du retrait en soi, ou de l'amour que la divergeance apparait, comme en témoignent encore les échanges actuels...
.


En plus je n’ai rien dit concernant le fond de ta question :parce que pour moi c’est clair , si le fait d’atteindre au détachement (orient)ou à une séparation d’avec le « monde » (occident) ne mène pas à la Compassion ou à l’Amour , nous sommes des serviteurs inutiles .
Or la compassion comme l’amour sont Action intelligente et appropriée à mes yeux , qu’ils se manifestent de façon active ou passive selon les circonstances. ..

A mes yeux il n’y a nulle part aucune excuse pour éviter nos responsabilités dans ce monde relatif , seulement des façons individuelles différentes d’avoir l’occasion d’agir et de s’impliquer .

Il faudrait maintenant voir ce qu’en disent les plus éclairés que moi et qui connaissent bien les fondements de toutes ces religions.
:fleur:
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miboogh



Inscrit le: 24 Fév 2007
Messages: 152
Localisation: Aude

MessagePosté le: Me 04 Avr 2007 12:53    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Je participe avec retard à ce sujet proposé par Nad, parce que j'ai eu besoin de distance pour yrépondre.

Avant d’aborder les interrogations de Nad, je crois devoir parler du mode de nos échanges.

Nous pensons dialoguer mais en fait nous nous livrons à un monologue avec nous-mêmes. Nous recevons et envoyons des signes via Internet mais la réalité est ce ricochet de notre seule conscience sur la surface de l’écran. L’échange je ne le fais qu’avec moi-même, entre « moi » qui interprète des signes reçus et « moi » qui y réponds.

Rien ne permet vraiment d’assurer que notre interlocuteur a tiré de nos mots le sens que nous avons voulu leur donner. Pour compenser ce risque il est indispensable d’être précis et de ne pas se contenter de croire que l’on est dans le « vrai » de l’échange.

Certaines de nos divergences proviennent de cette « distance » dans la relation. Je me suis rendu compte également que j’ai été malgré moi « avalé » par les échanges dans des implications qui ne me concernaient pas. Amené à prendre des positions auxquelles à la réflexion je n’adhérais pas hors du contexte de l’échange.

Je crois donc devoir me re-présenter.

Comme probablement beaucoup d’entre vous j’ai été amené à m’interroger sur l’esprit et à chercher à l’explorer et le connaître. Explorer ne veut pas dire manipuler des concepts mais bien expérimenter en soi, les paysages de l’esprit.

Pour être clair, s’agissant de l’ « éveil » auquel je me réfère, je ne peux que vous emmener dans un voyage intérieur, en commençant par le symbole suivant :

Assis dans l’apaisement, l’équanimité, « mon univers » s’écoule de mes mains ouvertes et de mon regard. Cet univers apparaît à distance, comme on regarderait une vallée du sommet d’une montagne. Cet espace exprime cette distance à la création, son émergence de soi et sa connaissance en soi.

L’acte de connaissance, l’attention est mobile. Par elle je peux parcourir le paysage, considérer le corps, la main et de là remonter au regard lui-même. Face à mon regard, libre de pensée, se reflète le paysage. Comment puis-je entrer derrière ce regard, en ce qui goûte ce paysage dans l’attention qu’il lui porte ?

Je sens que par toute ma surface de conscience je suis en contact avec le monde, qu’il m’habille comme une peau, et qu’il danse autour de moi au gré de mon regard. Chaque chose ne s’éclaire que par l’attention que je lui porte, nous sommes intimement mêlés. Je suis cela mais je ne suis pas de cela. Ce qui n’est pas regardé n’a pas de forme.

Tout se décline dans cette union intime, la présence au contemplé. Par le même principe se saisissent les pensées et s’exécutent tous les actes de la vie. Je suis cette interface entre le Réel qui m’adosse et ce qui s’éclaire dans l’attention que je porte.

Adossé à cette vacuité je n’ai nul endroit où aller, aucun retournement n’est possible de l’être en lui-même, rien n’est saisissable, saisir c’est créer, poser face à soi. Le soi lui-même est définitivement inaccessible. Fin du voyage. Tout acte supplémentaire de recherche ne ferait que perpétrer une création de l’esprit qui en rien ne peut le définir ou le cerner.

Le seul détachement qui ait un sens est là. Savoir que cela qui apparaît est de soi, et savoir que l’on n’est pas de cela. Cela se sait en silence, sans même être nommé, sans se concevoir. L’éveil n’est pas, et personne n’est éveillé.

Ce qui vient en prolongement de cette installation dans le réel, c’est la conscience et ses qualités de relations au le monde. Il est légitime de goûter tous les usages de la conscience dans une relation riche d’amour avec le monde, comme il est aussi légitime de chercher des usages plus spirituels de la conscience. Ils sont de même nature et même création de l’esprit portée sur des aspects différents. Ainsi faire des différences dans les aspects du monde relatif n’a pas de sens car rien ne les distingue en réalité.

Je crois que le retrait au monde procède de l’idée que se maintenir dans ce silence au plus proche de la vacuité ouvre sur des dimensions nouvelles de l’esprit, qui ne seront que nouvelles créations, cela procède également du fait que le chercheur n’a assimilé pas qu’il ne peut rien saisir d’ultime et qu’il n’a pas dépassé ce paradoxe.

Je constate que je n’ai aucune liberté car je n’ai d’autre choix que d’habiter ce paysage et les événements qui se présentent et de leur apporter des réponses. Je ne peux que faire le choix de la qualité de présence aux apparences.
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mushotoku-nad



Inscrit le: 31 Mars 2006
Messages: 653
Localisation: gard

MessagePosté le: Me 04 Avr 2007 14:51    Sujet du message: Répondre en citant

mauvaiseherbe a écrit:
si le fait d’atteindre au détachement (orient)ou à une séparation d’avec le « monde » (occident) ne mène pas à la Compassion ou à l’Amour , nous sommes des serviteurs inutiles .
Or la compassion comme l’amour sont Action intelligente et appropriée à mes yeux , qu’ils se manifestent de façon active ou passive selon les circonstances. ..

A mes yeux il n’y a nulle part aucune excuse pour éviter nos responsabilités dans ce monde relatif , seulement des façons individuelles différentes d’avoir l’occasion d’agir et de s’impliquer
.

Les excuses ou les raisons de rester spectateur, de s'abstraire ou de s'impliquer restent toujours subjectives, je crois, car comme le dit tres bien miboogh:"Je constate que je n’ai aucune liberté car je n’ai d’autre choix que d’habiter ce paysage et les événements qui se présentent et de leur apporter des réponses. Je ne peux que faire le choix de la qualité de présence aux apparences."
Effectivemnt lorsqu'on a dévoilé le réel, l'aspect incontournable de la vie et de la Conscience nous ratrappe, et c'est certainement la qu'interveint la notion de Responsabilité dont tu parles, mauvaiseherbe.
Ce choix de la qualité de Presence dont parle miboogh, c'est ce qui incombe a L'Etre Eveillé:Ayant vu le fondement et la nature du réel, l'incontournable du Mouvement qui en émerge et qu'il anime, c'est là qu'il devient en Conscience et Libre et Responsable de la façon dont il répond au monde;Concience=Liberté=Responsabilité par rapport a la Vie!
Il ne peut pas en être autrement car Ce qui Est comporte manifestement autant la Source inconnaissable que ce Mouvement là, et cette Conscience qui en est indissociable...



miboogh a écrit:
Le seul détachement qui ait un sens est là. Savoir que cela qui apparaît est de soi, et savoir que l’on n’est pas de cela. Cela se sait en silence, sans même être nommé, sans se concevoir. L’éveil n’est pas, et personne n’est éveillé.

Ce qui vient en prolongement de cette installation dans le réel, c’est la conscience et ses qualités de relations au le monde. Il est légitime de goûter tous les usages de la conscience dans une relation riche d’amour avec le monde, comme il est aussi légitime de chercher des usages plus spirituels de la conscience. Ils sont de même nature et même création de l’esprit portée sur des aspects différents. Ainsi faire des différences dans les aspects du monde relatif n’a pas de sens car rien ne les distingue en réalité.

Je crois que le retrait au monde procède de l’idée que se maintenir dans ce silence au plus proche de la vacuité ouvre sur des dimensions nouvelles de l’esprit, qui ne seront que nouvelles créations, cela procède également du fait que le chercheur n’a assimilé pas qu’il ne peut rien saisir d’ultime et qu’il n’a pas dépassé ce paradoxe.

Je constate que je n’ai aucune liberté car je n’ai d’autre choix que d’habiter ce paysage et les événements qui se présentent et de leur apporter des réponses. Je ne peux que faire le choix de la qualité de présence aux apparences


je te remercie pour cette seconde présentation.
Effectivement, le net n'arrange rien a une" communication" qui se déroule automatiquement au plan de la dualité.
L'autre entendra et interprétera toujours nos paroles au travers de son filtre, de sa comprehension...ou de son Evidence interieure! je sais qe c'est ce que je fais avec tes mots, et toi avec les miens..
Mais n'est ce pas justement la un défi enrichissant, que de s'oublier totalement un instant pour prendre en soi la vision de l'autre?
Cela nous permet certainement de revenir a la notre enrichis de nouveaux possibles...

Tu as raison rien ne peut etre garant que nos mots seront entendus et compris comme nous les donnons..;rien, sauf la communion!
Et celle çi , qui ne se découvre que lorsqu'on est sur la même "longueur d'onde"n'est en aucun cas garante de vérité! Elle indique simplement un accord, une vibration au même diapason, rien d'autre..... Confused


Oui Miboogh, non seulement on ne peut rien saisir d'ultime, mais en plus dans cette quéte là, on perd de vue l'evidence qui est devant notre nez, de ce qui est là et qui est incontournable:la Conscience!!

Dans l'unité du paradoxe, il y a cette evidence que "rien n'est dans l'absolu", et que "Tout Est" au coeur de la Conscience, que la Conscience émerge de cette Source inaccéssible en elle même qui la porte.
Elle fait partie intégrante de ce qui est, elle est effectivement incontournable, et ce que ma Conscience ne "nourrit "pas continue cependant a exister, aussi eveillé que je puisse être!

Pour reprendre mon rapport orient /occident: l'eveil de Conscience ouvre sur la Source inaccéssible et sur l'illusion de toute les choses qui naissent de la Conscience, et c'est cela qui est retenu et qui fait "référence"dans les religions orientales.
La source est considérée comme l'absolu, le Réel ultime est l'inconnaissable, et le monde est relatif et illusion;

Mais la Nature de la Conscience elle -même, c'est qu'elle est porté par la Source et la vacuîté.
Dans le Christianisme au contraire , le" péché contre l'esprit" est celui qui ne peut être pardonné, et qui conduit a la seconde "mort";
C'est le monde et le relatif et le connaissable qui fait loi, la Source étant perçut comme un néant dissovant, et la "Mort".

Chacune de ces deux visions me paraissent butter sur le Paradoxe de Ce Qui Est, et chacune sacralise une perpective au dépend de l'autre;

Le mental ne peut pas saisir l'unité du paradoxe! C'est impossible a la structure même du cerveau!( c'est bien pour cela que les Koans créent les buggs nécéssaires a l'arret de la fonction mentale)
Pr contre Le Coeur, l'Intelligence du coeur, elle , peut tout a fait apréhender cette unité du paradoxe! Et quand notre cervelle bugge enfin, c'est L'ouverture du Coeur qui permet cette evidence;

Ramana maharshi lui -même situe le Soi dans la poitrine, et la nature le Porte en elle:La premiére chose qui se crée et qui fonctionne au cours de l'ontogenèsede l'embryon c'est le coeur, pas le cerveau!Et c'est autour de ce coeur que tout le corps se construit

Comme tu le dis tres bien:"je constate que je n’ai aucune liberté car je n’ai d’autre choix que d’habiter ce paysage et les événements qui se présentent et de leur apporter des réponses. Je ne peux que faire le choix de la qualité de présence aux apparences!

Oui!Le seul choix qui reste, la Responsabilité aussi car c'est l'
eveil qui l'octroit, c'est bien celui de la qualité de Presence aux apparences!....

En Conscience ? en Coeur? ou bien les deux?
Réel et apparences, absolu et relatif, yin et yang.
Et en descendant les strates:
esprit et matiére, masculin et féminin, hommes et femmes pour finir au ras des paquerettes ,mieux sentir la réalité cachée dans ce poéme de Jalâl al-Dîn Rûmî et tout ce symbolisme que l'on retrouve partout et dans toutes les traditions au sujet des noces mystiques, de la"Chambre sacrée", de L'Epoux et de L'Epouse Christique...

Coeur et Conscience enfin réunis dans ce Mariage interieur qui unifie l'eternel et le temporel, le relatif et l'absolu dans une seule réalité vécue ici et maintenant, dans le flux de Ce qui EsT

Je te remercie de ta réponse, et la mienne témoigne du même parcours que celui que tu as fait, et des mêmes évidences.
je crois vraiement que la seule chose qui diverge, c'est cette Vision
des choses apartir du Coeur qui se méle intimement acelle dont tu parles...
Comme toi, adossée a l'inconnaissable je n'ai d'autre choix que cette qualité de Presence au monde et a la vie...Et mon choix, là, c'est celui de
ce mariage de L'Amour et de la Conscience;

Les mots sont traitres, lourds et pesants, par rapport a la légèreté de cette implication là, qui agit ou s'immobilise dans la désidentification, la lucidité et l'Ouverture.

Bien a toi miboogh, et merci pour cet approfondissement et ce partage :fleur:
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Pierre



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Localisation: Toulouse

MessagePosté le: Me 04 Avr 2007 22:24    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Musho, et les autres...

J'ai écrit le message qui suit avant d'avoir lu les derniers développements sur le sujet. J'espère ne pas être à côté de la plaque.

La question que tu soulèves chère Musho est un bel exemple d'antinomie . Je la redéfinie telle que je l'ai comprise afin de nous épargner des malentendus.

Tu perçois dans nos cheminements spirituels deux pôles, deux "attracteurs étranges", déterminant deux voies, deux réalisations-de-fin-de-parcours absolument opposés que l'on pourrait nommer le "Tout Amour" et le "Total Détachement". Le Tout Amour nous ouvrirait les yeux et surtout le coeur à la souffrance d'autrui (ou du moins à ses besoins), nous invitant par cette ouverture à oeuvrer sans relâche au soulagement de cette souffrance, quitte à tout donner pour ce faire, jusqu'à notre salut, ou plus justement, jusqu'au souci de notre salut, alors que le Total Détachement nous éveillerait à la contemplation d'un monde parfait, ou plutôt (Aksysmundi avait écrit quelque chose de ce genre) "parfait dans son imperfection", dans lequel il n'y aurait rien à changer, pas à intervenir sous peine -de donner la parole à cette partie de nous-même qui refuse "Ce qui est" tel qu'il est et de se trouver derechef chassé du Paradis. Voilà, c'est condensé, un peu reformulé, mais j'espère être resté fidèle à l'essentiel. Au passage, il y a un personnage célèbre récemment disparu dont la vie me semble incarner pleinement cette contradiction, (en tout cas dans la représentation que je m'en fais et qu'en donnent les médias), c'est l'Abbé Pierre : je me suis souvent demandé comment cet homme remarquable vivait intérieurement la coexistence d'une foi intense et son inextinguible révolte contre un monde injuste.

La première remarque qui m'est venue à l'esprit en écrivant ces lignes, c'est que l'attitude de Total Détachement n'impliquait ni la passivité, ni l'indifférence. L'homme détaché continue d'être engagé dans des situations auxquelles il doit répondre, et il n'est pas interdit de supposer que, débarrassé du désir égotique et superflu de se-servir-lui-même, il répond de manière spontanée, "parfaite", juste, aussi bien que le ferait l'homme aimant. Car fuir une situation pour préserver son détachement, refuser l'action là où une situation l'exige, c'est retomber dans la manifestation de désirs égotiques, d'un attachement ... au détachement. Bon ,cela a été dit en d'autres termes précédemment. L'opposition entre ces deux voies ne serait que superficielle car, poussées à leur limite, elles ne s'excluent plus, elles se confondent, déterminant chez ceux qui les suivent un comportement identique.

On pourrait en rester là. N'en demeure pas moins que ces deux voies brossent deux représentations du monde parfaitement opposées. Dans l'une, la souffrance est réelle, tout comme l'est la nécessité - évidente - de la soulager, tandis que dans l'autre, la souffrance est imaginaire, il nous suffit d'en prendre conscience. Dans l'une, Dieu (le créateur) n'a pas fini le boulot et il attend que nous lui prêtions main forte (quitte à aller pourfendre les infidèles), alors que dans l'autre, Tout est Parfait, il nous suffit de le réaliser (et pardon pour la shématisation peut-être un peu excessive sur le coup). Je ne sais si ce qui va suivre est pertinent, ou uniquement motivé par le désir de sortir mon cours d'antinomie du bon Eugraph Kovalevsky et de le mettre (enfin !) en pratique. A toi de juger.

Une première attitude face à une telle contradiction est de voter pour l'un des deux termes au détriment de l'autre, de déclarer l'un vrai et l'autre faux. C'est la conséquence d'une prédation du mental. Je m'explique : quelque chose en nous, une souffrance non acceptée, un besoin de se sentir sur le bon chemin, meilleur (ou pire) que le voisin, ou coupable d'être ce que l'on est, enfin quelque chose, de très variable suivant les individus, (mais dont la racine demeure la croyance en une individualité autonome capable de choisir librement entre le bien et le mal, le vrai et le faux), quelque chose en nous disais-je, une "impureté du coeur" (celle dont les huitres font des perles, mais pardon, je digresse) nous fait exprimer - souvent clandestinement - une préférence, un choix, qui par l'action du mental va s'abstraire, se conceptualiser et va se constituer en première brique, en axiome. A une vitesse foudroyante - la vitesse de la pensée - cet axiome va se développer par agglomération logique (j'aime bien aussi le terme de coagulation pour son aspect gluant, figé et poisseux et la vague parenté qu'il entretient avec le cri et l'aspect du crapaud... pardonnez moi, je m'égare encore, mais ce soir je suis d'humeur badine), et nous voilà aussitôt encombré d'un système, d'une grille de lecture qui, chaque fois que nous nous en servirons, nous cachera la moitié - au moins - du réel. Au nom d'une risible fidélité à nous-mêmes (rigolons les amis, rigolons), nous interprêterons les situations auxquelles nous sommes confrontés au moyen de ce système-grille-prisme-déformant, ce qui nous vaudra de, par exemple, tenir des propos plein de mépris contre ceux qui manquent de charité à l'égard de leurs semblables - ça, c'est si l'on est un partisant du Tout Amour -, ou bien, si l'on est un adepte du Total détachement, nous piquerons des colères noires contre nos enfants dont les jeux bruyants troublent nos vitales scéances de méditation.

Pour le dire autrement, heureusement que la nature nous a donné deux jambes, sinon nous passerions notre temps à nous casser la gueule.

Une seconde attitude consiste à vouloir résoudre cette contradiction. Eugraph Kovalevsky nous met en garde : " Pourquoi n'acceptons-nous pas les deux à la fois ? ... Nous avons deux propositions contradictoires, nous ne voulons pas voter, et nous cherchons à mater cette contradiction. Mais pourquoi ? " Comme je l'ai dit plus haut, on peut résoudre grossièrement cette contradiction parce que ça nous arrange de choisr un seul terme. Kovalevsy nous propose une réponse plus fine : " Pourquoi voulons-nous à tout prix supprimer les contradictions ? Pour nous en rendre maitre, ..., afin de les utiliser. ... Du point de vue utilitaire, il est indispensable de liquider rapidement les contradictions par une fausse synthèse, un compromis ou un choix. Mais si l'on pense clairement, si l'on veut voir le vrai, ce qui est, plus on pense les antinomies, plus elles s'approfondissent." Le point de vue utilitaire - pour moi en tout cas - cela pourrait être obtenir l'éveil. "Quand j'aurais compris ça, j'aurais fait un pas de plus vers l'éveil !" me dis-je souvent. Ou vers la sérénité, la sagesse, ... Ben non, nous dit Kovalevsky, c'est en s'abandonnant à la contemplation de la contradiction, sans chercher à la résoudre, que quelque chose se révèle.

Je termine par une réflexion plus personnelle, ce que j'ai trouvé, moi, dans l'approfondissement de cette antinomie "Tout Amour " versus "Total Détachement" (ça vaut ce que ça vaut, disons que je tenais à me mouiller un peu avant de conclure). Ce que je vois, dans la coexistence de ces deux représentations du réel irréconciliables et néanmoins vraies (pour peu qu'on les ait éprouvées par l'expérience), ce sont les conditions d'une liberté d'action. Nous sommes libres de servir autrui autant que de nous retirer du monde, et nous le demeurerons tant que nous nous garderons de faire prévaloir l'une de ces deux manières de voir sur l'autre.


Dernière édition par Pierre le Me 04 Avr 2007 23:27; édité 1 fois
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Jean-Marie



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MessagePosté le: Me 04 Avr 2007 23:04    Sujet du message: Répondre en citant

Pierre, tu es d'une clarté d'esprit remarquable. Même si nous nous amusons souvent à dévaluer l'intellect au profit de la profondeur, je trouve qu'il y a des moments ou l'intellect ouvre la voie à la profondeur et j'apprécie...
_________________
Jean-Marie
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toniov



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Messages: 647

MessagePosté le: Me 04 Avr 2007 23:08    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, Pierre, pour ton texte lumineux!
TU dis: " Nous avons deux positions contradictoires...pourquoi n'acceptons
nous pas les deux à la fois? "
Je rajouterai: nous avons deux positions contradictoires et c'est irréductible...nous sommes deux individus...pourquoi ne pas nous accorder sur ce qui nous relie? Après tout, peut etre découvrirons nous
plus tard que ces contradictions n'étaient qu'apparentes.
Je veux te dire aussi, que de mon coté également, je suis un " fan "
de l'abbé Pierre. Cet homme si simple et si vrai, j'irai meme jusqu'à
dire: peu importe, ici, si son Dieu existe ou pas. Lui, l'abbé Pierre,
il existe!
Je veux prendre aussi l'exemple de ces hommes, le professeur
Schwartzenberg et Jaccard qui, au dela de leurs points de vue philososophiques
et religieux radicalement opposés, ont su se réunir pour lutter en
faveur de causes communes.
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mushotoku-nad



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Messages: 653
Localisation: gard

MessagePosté le: Je 05 Avr 2007 11:38    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Pierre

Pierre a écrit:
La question que tu soulèves chère Musho est un bel exemple d'antinomie . Je la redéfinie telle que je l'ai comprise afin de nous épargner des malentendus.

Tu perçois dans nos cheminements spirituels deux pôles, deux "attracteurs étranges", déterminant deux voies, deux réalisations-de-fin-de-parcours absolument opposés que l'on pourrait nommer le "Tout Amour" et le "Total Détachement".


Je perçois, comme tu le dis, ou plutôt je constate, la réalité vécue de cette antinomie que tu reléves ici de façon assez caricaturale pour qu'elle soit bien comprise.

Bien sur a un niveau de conscience identifiée,et abordé par l'intellect et la pensée duelle il ne peut en être autrement...

extrait du texte de Kovalevsky a écrit:


L'intellect est rationnel : entre la réalité en soi et moi qui cherche à la connaître, il introduit comme un troisième monde, qui ne correspond que partiellement à cette réalité. L'expérience possède un caractère unitif, et ne fait pas rentrer en jeu de troisième élément. Au contraire, mon je s'unit avec ce que j'expérimente ; j'ai donc toujours la certitude et l'impression de saisir la totalité, au lieu d'avoir conscience de ne prendre qu'une infime partie de la réalité. Je dis, par exmple : cette lampe m'aveugle, je connais la lumière. Non, je ne connais pas la lumière !
L'expérience chimique ne saisit qu'une infime partie de la réalité.. Prenons la chimie, car c'est l'une des sciences les plus développées, car tous les problèmes atomiques appartiennent à cet univers Si nous définissons l'eau par sa formule chimique, nous penserons avoir compris ce qu'elle est. Mais nous n'aurons saisi qu'une infime partie, mentalement, en dégageant les deux gaz qui la composent. Nous n'aurons pas du tout saisi l'eau. Nous n'aurons pas saisi le caractère d'un ruisseau, ni le caractère sacral de l'eau, ni le liquide en soi, ni toute une multitude d'autres points de vue. Nous n'avons pas du tout saisi l'eau en soi. Nous comprenons seulement sa formule chimique. A partir de là, nous en trouvons d'autres et nous construisons tout un monde intellectuel, celui de la structure chimique. Il nous semble que nous comprenons l'univers. Mais, en science expérimentale, nous ne prenons qu'une partie de la réalité de l'eau, puis une infime partie de tel gaz ou tel métal, avec quoi nous construisons un univers chimique qui est un troisième monde, qui n'est pas même la réalité de notre monde, chimique, atomique, mais un monde nouveau dans lequel nous entrons. La réalité ontologique nous échappe


La question que je pose, je la pose a ceux d'entre nous qui pensent avoir touché la Nature de ce qui Est,dont le "je" c'est dissout et qui baignent dans ce Non-etre qui semble l'evidence de l'ultime...

A ceux qui pensent être ou se sentent Eveillés.

A ceux aussi qui ont vécus cette Ouverture, et en gardent au moins la mémoire, même si ils ne se pretendent pas des Eveillés, ou a ceux qui touchent en eux ce lieu de Silence et regarde le monde a partir de là..

Parce qu'elle reste comme emergéante "en moi de" cet espace de l'Inconnaissable, comme une insistance intérieure qui vient remmettre en question ces évidences considérées et interprétées comme la réalité de la Nature de ce qui Est, comme un murmure permanent qui vient dissoudre toutes définitions définitives du réel pour me rappeller cette unité du Paradoxe.

En écho a cette phrase bien connue dans son sens le plus profond et essentiel:

Au début , il y a la montagne, apres il n'y a plus la montagne, a la fin il y a la montagne....

C'est dans le sens de ce Mystére là, que "l'option de L'Amour" m'est l'evidence de la justesse et de l'adéquation de la vie eveillée... :fleur:

PS:Pardon encore pour ces majuscules qui s'imposent d'elles mêmes mefiant15 je ne sais vraiment pas d'ou elles sortent!!
Joachim, je ne comprends vraiment pas ce qui se passe Confused peus tu m'expliquer?
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miboogh



Inscrit le: 24 Fév 2007
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Localisation: Aude

MessagePosté le: Je 05 Avr 2007 12:38    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

L’éveil transcende toutes les contradictions et les distorsions, parce qu’il transcende le relatif.
C’est pour cela qu’en préambule de ma re-présentation j’ai pris soin de montrer un cheminement de l’esprit en lui-même, dans une attention sans conceptualisation. On le pratique, ou on ne fait que le lire.

La discussion « éveil » est souvent amenée sur le plan des apparences, indépendamment du fait de devoir utiliser des mots, alors que ce qu’il est le plus juste d’en dire est « pas ceci, pas cela » le « nothing » rappelé par Gede.

Pour l’essentiel il n’y a pas de différence entre les enseignements de Bouddha et Jésus, ce dernier disait «mon royaume n’est pas de ce monde », parmi d’autres propos qui mettent leur pensée dans les mêmes vérités.

S’agissant de l’ « après » et la présence, selon les circonstances elle sera « un » avec l’amour, la guerre, ou quelqu’autre action.
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joaquim
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MessagePosté le: Je 05 Avr 2007 14:59    Sujet du message: Répondre en citant

La voie de l’amour et le voie de la conscience me semblent effectivement être deux voies distinctes conduisant à l’éveil. Je ne suis par contre pas sûr (comme plusieurs l'ont déjà souligné Wink) qu’il faille les distinguer en fonction du détachement qu’elles impliquent, comme si la voie de la conscience était la voie du détachement, alors que la voie de l’amour ne poserait pas cette exigence-là. Le détachement dont il est question, c’est le détachement de soi en tant que cette espèce de glue qui se colle sur tout ce que nous percevons, pensons et éprouvons, et qui fait que ces perceptions, pensées et émotions deviennent nôtres. Ce qui leur fait perdre leur essence propre (on ne perçoit finalement plus que ce qu’on a accolé de soi-même sur elles), et nous prive également de notre propre essence, car celle-ci ne se trouve nulle part ailleurs que dans l’être, derrière la couche de glue justement dont nous avons tout recouvert. Ce détachement-là, il est commun aux deux voies, aussi bien celle de la conscience que celle de l’amour.

Mais ce détachement n’implique en rien de se “retirer” du monde, ou d’adopter une attitude “détachée”. Adopter une attitude détachée, c’est poursuivre un but, c’est faire du détachement un but. C’est une attitude qu’on ne rencontrera certes que chez ceux qui empruntent la voie de la conscience, mais elle ne caractérise nullement cette voie: elle signale simplement que celui qui l’adopte n’est pas encore arrivé au but. Il s’agit d’une caricature du vrai détachement: elle singe le détachement, tout en étant pourtant toujours au service de l’attachement de l’ego.

Une dérive similaire se produit avec la voie de l’amour: un amour exalté qui assujettit l’autre sous prétexte de l’aimer et de le sauver. J’ai vu cette semaine à la TV un documentaire effarant sur un camp de l’amour (Jesus Camp) dans une communauté évangélique américaine. Vous pouvez en découvrir un extrait ICI, en cliquant, loprsque vous êtes sur le site, sur “video”.

L’amour, le vrai, exige lui aussi un détachement radical de soi, pour accueillir l’autre. Et de même que la voie de la conscience permet de découvrir dans l’être qui s’offre à nous l’essence de soi-même, la voie de l’amour permet de découvrir dans l’autre qu’on accueille l’essence de soi-même.
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toniov



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MessagePosté le: Je 05 Avr 2007 17:45    Sujet du message: Répondre en citant

Joaquim,
Tu dis: " L'amour, le vrai, éxige lui aussi un détachement radical de soi,
pour accueillir l'autre ".
Voila ce qui importe.
Les mots cernent bien le concept, mais quand il sagit de l'appliquer dans la vie...c'est un travail immense!
Ce travail de " purification " ne peut que s'appliquer dans la relation, du moins je le crois.
Tu parles de " glue ". L'image est très juste. Tout le problème, comme tu le soulignes, vient du fait qu'entre " moi " et " l'autre " il y a l'écran de l'égo qui déforme tout et qui empèche la " vision claire ".
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mushotoku-nad



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MessagePosté le: Je 05 Avr 2007 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

miboogh a écrit:
Pour l’essentiel il n’y a pas de différence entre les enseignements de Bouddha et Jésus, ce dernier disait «mon royaume n’est pas de ce monde », parmi d’autres propos qui mettent leur pensée dans les mêmes vérités.

S’agissant de l’ « après » et la présence, selon les circonstances elle sera « un » avec l’amour, la guerre, ou quelqu’autre action.


...oui

Joachim a écrit:
Le détachement dont il est question, c’est le détachement de soi en tant que cette espèce de glue qui se colle sur tout ce que nous percevons, pensons et éprouvons, et qui fait que ces perceptions, pensées et émotions deviennent nôtres. Ce qui leur fait perdre leur essence propre (on ne perçoit finalement plus que ce qu’on a accolé de soi-même sur elles), et nous prive également de notre propre essence, car celle-ci ne se trouve nulle part ailleurs que dans l’être, derrière la couche de glue justement dont nous avons tout recouvert. Ce détachement-là, il est commun aux deux voies, aussi bien celle de la conscience que celle de l’amour


tout a fait d'accord

Joachim a écrit:
Mais ce détachement n’implique en rien de se “retirer” du monde, ou d’adopter une attitude “détachée”. Adopter une attitude détachée, c’est poursuivre un but, c’est faire du détachement un but. C’est une attitude qu’on ne rencontrera certes que chez ceux qui empruntent la voie de la conscience, mais elle ne caractérise nullement cette voie: elle signale simplement que celui qui l’adopte n’est pas encore arrivé au but. Il s’agit d’une caricature du vrai détachement: elle singe le détachement, tout en étant pourtant toujours au service de l’attachement de l’ego


C'est ce Pseudo-"détachement "là qui me semble etre un piege

Joachim a écrit:
Une dérive similaire se produit avec la voie de l’amour: un amour exalté qui assujettit l’autre sous prétexte de l’aimer et de le sauver.


...!!!

Citation:
L’amour, le vrai, exige lui aussi un détachement radical de soi, pour accueillir l’autre. Et de même que la voie de la conscience permet de découvrir dans l’être qui s’offre à nous l’essence de soi-même, la voie de l’amour permet de découvrir dans l’autre qu’on accueille l’essence de soi-même[/quote]

.... enaccord9

[quote="Toniov"]Les mots cernent bien le concept, mais quand il sagit de l'appliquer dans la vie...c'est un travail immense!
Ce travail de " purification " ne peut que s'appliquer dans la relation, du moins je le crois
.

Rien d'autre ne permet d'effectuer le travail qui peut s'effectuer au travers de la relation...Rester "centré" lorsqu'on est seul, c'est relativement facile;
L'autre nous confronte en permanence a nos "limites" et a nos identification, a notre "moi"

merci a vous tous pour ces échanges :fleur:
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mushotoku-nad



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MessagePosté le: Ve 06 Avr 2007 17:50    Sujet du message: Répondre en citant

Joachim a écrit:
je ne suis par contre pas sûr (comme plusieurs l'ont déjà souligné ) qu’il faille les distinguer en fonction du détachement qu’elles impliquent, comme si la voie de la conscience était la voie du détachement, alors que la voie de l’amour ne poserait pas cette exigence-là.


Non , ce n'est pas le détachement qui les distingue, car il appartient effectivement au deux;
Comme tu le dis, Joachim, la voie de l'Amour et celle de la Connaissance sont distinctes.Et le chercheur choisi naturellement l'une ou l'autre en fonction de sa "sensibilité" .
On d'ailleurs peut peut etre s'interroger sur cette" sensibilité" qui conditionne la quéte?? Les "sym-phaties,les"résonnances"qui orientent nos choix a ce niveau. mefiant15

Cependant je crois qu'il y a aussi un autre aspect, celui des "experiences d'éveil"!!
beaucoup d'entre nous ici les ont vécues.
Ce sont elles, malgré tout ce qu'on peut en dire qui sont en général les déclencheurs de notre quéte intérieure, qui correspond alors plus une démarche d'approfondissement et d'intégration qu'a une "recherche" .

Je crois néanmoins que ce qui est le plus explicite de cette "difference"entre la voie de l'amour et celle dela connaissance, c'est d'avoir fait l'expérience la dissolution totale de l'ego au travers les deux perspectives.
Une emméne a découvrir la vacuïté et l'illusion du "moi" et de toutes formes, et peut ensuite laisser une empreinte profonde de "dissociation" interieure, et avec le monde;
l'autre met en évidence l'unité de toute choses, avec la problématique inverse de "symbiose" et de non -différenciation;

Chacune de ces "expériences /non -expériences" (puisque dans chacune l'ego est dissout!) est d'une puissance telle, d'une évidence si indiscutable , qu'a moins d'avoir vécu les deux il est normal que la perspective soit "conditionnée" par cet abord...

Elles appartiennent toutes deux a ce qu'on appelle maintenant des "percées", ou "des peaks experiences";
Les certitudes d'absolu qui en découlent et ces problématiques d'intégrations sont connues de la psychologie-transpersonnelle et beaucoup d 'enseignements spirituels les mentionnent aussi, dans un autre langage, bien sur...

Bien sur parler de l'eveil ainsi, cela le désacralise et le démysthifie beaucoup.
Mais peut etre n'est -il pas inutile de le faire et de lui rendre sa relativité si l'experience se révèle n'être que partielle puisque n'impliquant pas toutes les dimensions de l'être?? Confused

Ciletebaie a écrit:
Je suis celui qui fait de la buée sur la vitre.
La buée est MA projection.
Pour retrouver la vitre sous la buée, je m'amuse écrire le mot vitre avec le doigt...
et je prends le mot écrit SUR la vitre pour la vitre elle-même!


Lors d'un certain type d'experience c'est peut-etre au travers de la "connaissance" qu'on contacte la Vitre;
lors d'un autre type, c'est au travers de l'Amour, ou encore de l'Energie pure!!

Cieletbaie a écrit:
D'un simple glissement de manche sur la surface j'efface toute l'histoire...


et c'est l'unité du paradoxe.

[edit joaquim] Les messages qui suivaient ont été déplacés ICI
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aksysmundi



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MessagePosté le: Lu 09 Avr 2007 3:39    Sujet du message: Répondre en citant

Pierre a écrit:
Le Tout Amour nous ouvrirait les yeux et surtout le coeur à la souffrance d'autrui (ou du moins à ses besoins), nous invitant par cette ouverture à oeuvrer sans relâche au soulagement de cette souffrance, quitte à tout donner pour ce faire, jusqu'à notre salut, ou plus justement, jusqu'au souci de notre salut, alors que le Total Détachement nous éveillerait à la contemplation d'un monde parfait, ou plutôt (Aksysmundi avait écrit quelque chose de ce genre) "parfait dans son imperfection", dans lequel il n'y aurait rien à changer, pas à intervenir sous peine -de donner la parole à cette partie de nous-même qui refuse "Ce qui est" tel qu'il est et de se trouver derechef chassé du Paradis.

En fait, je ne perçois pas le détachement comme une tour d'ivoire, mais comme un abandon à la Grâce. A mon sens, tout est grâce ! Aussi, il ne s'agit pas tant pour ma part de me positionner en faveur de l'Amour ou du détachement que de me laisser porter par ce qui surgit à l'instant. Si une situation particulière soulève en moi un élan d'Amour, je vais le laisser s'exprimer librement. D'ailleurs, il m'apparaît que je pourrais plutôt parler de "lâcher-prise", une notion qui me semble s'appliquer tant au détachement qu'à l'Amour. Smile
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mushotoku-nad



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MessagePosté le: Lu 09 Avr 2007 11:31    Sujet du message: Répondre en citant

aksysmundi a écrit:
En fait, je ne perçois pas le détachement comme une tour d'ivoire, mais comme un abandon à la Grâce


oui, cet aspect abandon a la grâce , je crois qu'il fait partie intégrante du détachement juste..Il est lié a cette découverte du centrage dans l'Etre, ce retour a Soi, car c'est là qu'elle opére;


aksysmundi a écrit:
D'ailleurs, il m'apparaît que je pourrais plutôt parler de "lâcher-prise", une notion qui me semble s'appliquer tant au détachement qu'à l'Amour.


C'est vrai que le lacher-prise appartient tout autant a la notion de détachement qu'a l'Amour;Il fait partie intégrante de la désentification a tous ces conditionnements qui nous meuvent;

Comment ressentez l'expression du lacher-prise dans vos vie?

Je crois pour ma part que c'est une notion qui demande un approfondissement, car elle est tres a la mode en ce moment, et en général récupérée par l'égo pour justifier une certaine complaisance envers ce qui nous traverse a l'instant!

Centré dans l'Etre, et désidentifié de tout cela, beaucoup de nos "élans"sont abandonné par ce même lacher prise
Celui d'envoyer ballader quelqu'un, de laisser s'exprimer toutes nos emotions passagéres avec l'excuse le l'acceptation de "ce qui est" par exemple ;
Ou alors comme on le voit beaucoup en ce moment dans certains milieus, celui de "s'ouvrir a l'instant present" dans des "élans d'amour" qui se manifestent au travers de l'alibi tantrique, et qui n'est peut -être bien aussi que le laisser être de pulsions physiques et emmotionnelles, de désirs passants avec lesquels on se trouve momentanément tres identifiées?
C'est en tout cas un discours tres present auquel je me suis souvent trouvée confrontée, en tant que femme Embarassed

Ce sujet du lacher prise me parait tres subtil et important Smile

Il me semble essentiel de voir avec le plus d'honnèteté possible comment il peut etre en fin de compte mis au service de tous les désirs de l'ego.
Celui qui me parait juste dans ce "devoir de qualité" de la vie éveillée, c'est celui qui se manifeste a partir du Je Suis, véritable abandon a la grâce qui oeuvre et se manifeste dans tous nos fait et geste, en Amour et en Conscience;

Je ne doutes pas aksysmundi que tu ne sois pas là en train de justifier toutes tes "pulsions" emmotionnelles sous les mots "élan d'amour", mais il me semble qu'on peut approfondir sur la source de certains de nos élans justement.

Voir, Accepter et reconnaitre ce qui nous traverse ne signifie pas doner libre cours a tout, je crois, mais justement lacher prise et s'en remettre ala grâce qui est la source du non -agir,de l'Action Spontanée de L'Etre, et de l'Acte juste.

OUF! Je pressens que je suis encore en train de fourrer les pieds dans le plats, là!
Du moins si j'en crois les partages personnels multiples qu j'ai déjà eu sur ce sujet délicat Laughing

Ah, "Unité du Paradoxe", quand tu nous tiens!! :fleur:
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aksysmundi



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MessagePosté le: Lu 09 Avr 2007 21:27    Sujet du message: Répondre en citant

Avant tout, je m'excuse de m'interposer dans un autre échange déjà en cours, je vais essayer de me faire tout petit...

mushotoku-nad a écrit:
OUF! Je pressens que je suis encore en train de fourrer les pieds dans le plats, là!

Au contraire, ces interventions pertinentes me semblent permettre d'aller un peu plus au coeur des choses et ainsi de résoudre des éventuels malentendus. Wink

mushotoku-nad a écrit:
Voir, Accepter et reconnaitre ce qui nous traverse ne signifie pas doner libre cours a tout, je crois, mais justement lacher prise et s'en remettre ala grâce qui est la source du non -agir,de l'Action Spontanée de L'Etre, et de l'Acte juste.

Oui, je crois en effet que ce sujet est intimement lié à celui qui concerne l'action. En l'occurence, le fait de se positionner en faveur de l'orient ou de l'occident me semble manquer d'authenticité et de spontanéité dans la mesure où il semble soumettre l'action à une règle de conduite décidée préalablement.

mushotoku-nad a écrit:
Il me semble essentiel de voir avec le plus d'honnèteté possible comment il peut etre en fin de compte mis au service de tous les désirs de l'ego.
Celui qui me parait juste dans ce "devoir de qualité" de la vie éveillée, c'est celui qui se manifeste a partir du Je Suis, véritable abandon a la grâce qui oeuvre et se manifeste dans tous nos fait et geste, en Amour et en Conscience;

Il me paraît également convenable de distinguer un "lâcher-prise" qui, comme tu le dis bien, "se manifeste à partir du Je suis" et celui qui semble plutôt témoigner d'un manque à combler ou d'un quelconque intérêt caché. Le "lâcher-prise" dont je parle correspond plutôt au premier cas.

Voici comment il est ressenti : Au sein du 'Je' immuable émerge un élan de vie qui peux très bien se traduire par un mouvement de colère. Mais on ne peut pas réellement dire que 'Je' me mette en colère ; la colère monte comme une marée puis se retire sans laisser de trace ; elle est un élan de vie provenant de la Grâce. De l'acceptation de cet élan de vie découle l'acte juste, vrai, spontané...

En fait, s'abandonnant à la Grâce, il me semble qu'on intervienne assez peu dans ce qui se produit sans pour autant parler d'inaction. Les choses se font naturellement...

Sommes-nous en divergence ? Smile


Dernière édition par aksysmundi le Ma 10 Avr 2007 4:09; édité 5 fois
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