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Eveil et souffrance
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joaquim
Administrateur


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Messages: 1421
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MessagePosté le: Ma 31 Jan 2006 23:39    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai vécu toute mon adolescence dans une camisole d'épines, à l'étroit dans une personnalité que je découvrais peu à peu et que je refusais du même coup, aspirant désespérément à être autre que je n'étais, avide d'une liberté que j'étais incapable de me donner, ni de prendre. J'ai vécu dans la rage contre moi durant deux ans, puis cette énergie qui refluait sur moi et me blessait s'est peu à peu dirigée vers d'autres domaines, extérieurs, qui accaparèrent sans que je m'en rende compte mon attention, et je me laissai porter par le bonheur de découvrir tout ce qui m'entourait, sans plus m'apitoyer sur le misérable promontoire qui me servait de point d'observation. C'est en fait lorsque j'eus totalement oublié mon contentieux avec moi-même, et que je fus entièrement absorbé par l'émerveillement du monde, que je m'éveillai, un soir de février, en face de la bibliothèque de la ville, devant un lampadaire, qui m'assèna le choc de sa présence. Un mois ou deux plus tard, même choc, mais purement intérieur, de moi contre moi, comme si tout-à-coup je découvris “qui” j’étais, depuis toujours, sans m'en être jamais douté.

Je dirais donc que pour ma part, il y a bien eu une souffrance à la base de l’éveil, une double souffrance même, celle de me sentir étriqué en moi-même, et celle, plus universelle, de me sentir seul en moi-même, mais l’éveil lui-même n’est survenu que lorsque ces souffrances se furent déjà mises au service d'un mouvement qui me portait vers la vie. Un peu comme feuille, j'étais parti pour un voyage, intérieur, dont j'avais oublié le but, accaparé uniquement par le quotidien des événements. La souffrance est nécessaire, je crois, pour qu'on se mette en route, pour qu'on entreprenne le voyage, mais on n'arrive, décidément, que lorsqu'on cesse de chercher.
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aksysmundi



Inscrit le: 30 Mai 2005
Messages: 238

MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 2:12    Sujet du message: Répondre en citant

joaquim a écrit:
Un peu comme feuille, j'étais parti pour un voyage, intérieur, dont j'avais oublié le but, accaparé uniquement par le quotidien des événements. La souffrance est nécessaire, je crois, pour qu'on se mette en route, pour qu'on entreprenne le voyage, mais on n'arrive, décidément, que lorsqu'on cesse de chercher.

Je constate que vos témoignages convergent sur certains points avec mon vécu. Sans affirmer avoir eu un parcours douloureux, ma voie spirituelle était également animée par une sorte d’élan de vie, de retour aux sources. Puis j’ai mis en suspens cette quête ayant dans l’idée que quelles que soient mes activités, j’étais en chemin. C’est encore quelques années plus tard, suite à une sorte de « suffocation intellectuelle » provoquée par les propos déroutants d’un proche, que s’est révélée au beau milieu de la nuit cette réalité absolue à laquelle j’aspirais auparavant… alors que je ne la cherchais plus.

Je pense que ces propos détracteurs à l‘égard de la spiritualité, même si je ne saurais limiter cette révélation à cette simple cause, ont agit un peu comme un koan.


Dernière édition par aksysmundi le Me 01 Fév 2006 11:08; édité 1 fois
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Pierre



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Messages: 113
Localisation: Toulouse

MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 2:38    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Smith84 ( très orwellien ce pseudo !) et bienvenue,

En ce qui me concerne, la souffrance n'a jamais été ma tasse de thé ! J'ai longtemps vécû avec une seule minuscule épine dans le pied : l'insatisfaction. Aucun problème de santé, de travail, de couple ou d'argent, que des shémas de pensée positifs je-vais-bien-tout-va-bien, bref, aucune souffrance comparable aux votres, si ce n'est cette lancinante faim d'un petit plus que rien ne semblait pourvoir m'apporter, en tout cas durablement. Un jour j'ai entendu parler d'éveil et là je me suis dit "Ah, c'est ça que je veux." Et j'ai cherché, sans trop forcer je l'avoue, en dilettante : aucune méditation, beaucoup de lectures, beaucoup de bavardage et toujours pas de souffrance, si ce n'est celle de ne pas être éveillé. Et puis j'ai découvert ce forum et, à la suite d'un échange avec Joaquim, je me suis interrogé non plus sur les moyens à acquérir pour parvenir à m'éveiller mais sur mes motivations profondes. J'ai regardé en face cette insatisfaction chronique, et, grâce à ce geste "d'acceptation de ce qui est" découvert ici, j'ai vu qu'elle dissimulait un certain nombre d'autres souffrances (tiens donc !) : la culpabilité de ne pas être mieux que ce que j'étais, l'isolement mental, l'insupportable pression occasionnée par l'idée qu'il y a quelque chose à faire pour aller mieux, ou pour être meilleur. En les acceptant, comme faisant partie intégrante de ce que je suis, j'ai eu pour moi un regard plein de compassion d'où a jailli un sentiment d'amitié envers moi-même qui ne me quitte plus. Je me suis trouvé débarrassé du même coup du désir d'éveil, du sentiment d'être pour quelque chose dans ce que je suis, de l'idée qu'il y a quelque chose à faire, et de tout un tas d'autres peurs ou désirs qu'il serait fastidieux d'énumérer.

Donc, pour répondre à votre question sur le lien entre l'éveil et la souffrance à partir de mon expérience, je vois bien un lien entre les deux mais peut-être pas dans le sens que vous sous-entendez (sous-entendu que je vous prête peut-être un peu abusivement, et je profite de la parenthèse pour rajouter que j'ai quelques réticences à qualifier mon expérience d'éveil : j'y vois plus un retour à la normale). Je ne crois pas que d'intenses souffrances soient nécessaires. Mais c'est un passage obligé. Nos souffrances sont là pour nous signaler que quelque chose cloche en nous-mêmes. C'est un panneau indicateur de la direction vers laquelle porter son attention. Soit on les écoute, on les comprend et on rectifie, soit on les ignore, ou on cherche à les escamoter et le dysfonctionnement s'amplifie, et avec lui la souffrance. Le problème est que, comme la visite chez le dentiste, on attend souvent que ça fasse très mal avant d'agir. Pourquoi ? Par peur de se voir découvrir de nouvelles caries et de s'entendre dire "Non, là faut tout changer, faut mettre un dentier !", par procrastination (ça c'était mon petit cadeau à la prof de français, les autres, ouvrez vos dictionnaires), ou bien parce qu'accepter nos souffrances et ce qu'elles nous disent sur nous mêmes est tellement bouleversant que cela se heurte à la résistance de nos nombreux conditionnement qui ne finissent par céder que sous une intense pression ? Je ne sais que dire car je me demande jusqu'où nous ne sommes pas complices de la résistance de nos conditionnements. Faut il cultiver la sensibilité et la douilleterie et prendre conscience de ce qui cloche en nous au fur et à mesure que ça nous chatouille, ou attendre que la douleur fasse tout exploser ? Avons-nous seulement le choix ?
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feuille



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 12:29    Sujet du message: Répondre en citant

Tolto a écrit:
Y aurait-il une autre forme de souffrance pour toi feuille que celle qui surgit de notre esprit ?

Bonjour Tolto, j’ai du me replonger dans un dictionnaire pour lire la définition de souffrance, car tu m'as posé un doute sur le sens du mot souffrance. Dans les définitions, il y a :
Citation:
« Fait de souffrir, d'éprouver une douleur physique ou morale; état d'une personne qui souffre. »
« MÉD. Maladie de telle partie du corps; le siège de la douleur ainsi localisée. »

C’est bien ce que j’entendais par souffrance, donc pour répondre à ta question, la douleur qui surgit de mon esprit ou de mon corps est bien une souffrance pour tout mon être (corps et esprit) au moment où celle-ci se révèle.
Par contre j’ai du mal () à comprendre cette phrase : "l'éveil c'est sortir de la souffrance pour moi" : A mon sens, l’éveil ne me permet aucunement d’échapper à toutes les douleurs, sinon, cela voudrait dire aussi que j’échappe au plaisir… je suis encore en vie, et j’éprouve du plaisir à boire de l’eau tout comme j’éprouve de la douleur lorsque je me coupe un doigt.
Par contre, là où peut-être je te rejoins (?), c’est que l’éveil permet de se dégager des « fausses » douleurs (et plaisirs), celles entretenues par la pensée pour attirer l’attention à elle. Par exemple, si j’ai eu le plaisir de manger une pomme hier et que je pense à ce plaisir maintenant, et que cela me manque alors je commence à souffrir. Et inversement, je me suis coupé un doigt hier, j’ai eu très mal au moment où cela est arrivé mais là aujourd’hui, maintenant, je n’ai plus mal, mais pourtant, je n’arrête pas de me plaindre avec le malin plaisir d’entretenir ma souffrance passée. Ca peut être aussi la souffrance à l’idée d’avoir mal dans le futur (tout comme en parle Pierre avec le dentiste). Alors oui, cette souffrance là (ce plaisir), qui a une forme, peut-être évité, puisqu’elle s’alimente de l’idée de la souffrance. Je ne dis pas que ces souffrances ne sont pas réelles simplement elles ont pour cause leur propre effet.
A mon sens, accepter de vivre dans l’instant la douleur (ou le plaisir) dans la stricte durée de la manifestation de celle-ci, c’est là la fin d’une grande souffrance ([Edit]Celle de na pas l'accepter[/Edit]

La souffrance dont je suis sorti au moment du basculement de point de vue, celle qui m’a poussé à me mettre en route comme le dit joaquim, c’est d’avoir le sentiment d’être profondément seul et de ne pas vivre l’Amour, le « comprendre ». Au moment de la bascule, j’ai senti la présence et je n’ai jamais pleuré autant de bonheur de toute ma vie, je ne pensais pas que c’était aussi simple…
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ponkhâ



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 15:56    Sujet du message: Re: Question Répondre en citant

Voilà je vais de même apporter ma petite graine a cette belle construction qui est faite de tous vos récits.
Je me plonge dans ceux-ci et je les accapare pour les mélanger au mien. Chacun trouvera un moment ou un autre l'identification d'une part du sien, du moins cette part qu'il a évoqué en moi et qui me lance dans cet improvisation.
smith84 a écrit:
Y a-t-il parmi vous des personnes qui ont atteint (ou cru atteindre) l'état d'éveil, de grâce sans être passé, avant, par l'étape de la souffrance ? Pour moi, les deux sont liés et je cherche à savoir si l'un n'est pas indissociablement lié à l'autre.
Merci de vos réponses et de vos commentaires sur ce point.

Qui est celui (celle) qui souffre?, à qui intéresse la question?, a qui intéresse la réponse? Qui prête attention a la souffrance, le pourquoi de celle-ci, le comment de la voir disparaître? Voila déjà un beau point de repère! ne croyez vous pas.
L'éveil tel qu'il est associé a la souffrance dans cette question, pourrait' il s'agir d'un point de repère que s'offre l'ego voyant en lui la panacée a la souffrance? Et la constatation, le vécu et le ressenti de la souffrance, pourquoi pas une clef apporté par celle-ci en réponse a l'éveil? La relation que l'on maintient avec elle, la porte elle même. Et clef et porte, mirage conceptuel de la dimension dans laquelle nous baignons, en l'attache à nous, à l'ego, à moi. La souffrance devenant, état d'identification, d'association a ce qui est perçu. Réaliser, entra percevoir cet état, cet attachement, devient "un saut hors" cet attachement, hors identification au corps, au mental, a ce qui est perçu. Et ce hors n'est que le chemin, la voie tant évoquée. Ce "hors", état conceptuel et dépouillement en l'identification qui bascule dans ce qui Est.
La souffrance est, puis elle n'est pas. Une question d'identification. Mais la encore c'est piégeur d'énoncer cela ainsi, car l'identification n'est pas une volonté qui s'accomplit ou un acte contrôlé. C'est un état de fait, un phénomène transitoire qui dépens du sujet percevant. La perception du phénomène amène a ne pas confondre la réalité pour ce qu'elle n'est pas. Et ce qu'elle n'est pas, est le naturelle de l'Être, permanent et transparent en Tout.

Quand je souffre, c'est mon signal que "je suis" identifié, et en état référentiel et de distinctions. J'apprends a faire de ma souffrance un allié, elle devient alors une clef, une opportunité. Je laisse agir la souffrance, j'écoute mon corps, mes pensées. Elle m'amène a un état et me conduit en la possibilité d'une transformation de ma souffrance, de ma vision intérieur,... je cherche et je souhaite la libération, ma libération!
Ma souffrance, mes douleurs, mes désespoirs existent alors qu'en rapport avec la réalité qu'ils sont pas, mais celle qu'elles invoquent par leur état référentielle, en la libération par l'aspiration et le désir de paix, de bonheur.
Ma souffrance devient la clef, son vécu la porte m'ouvrant a la réalisation souhaitée de sa libération.
A l'aspiration en fait qui est l'expression même de mon être, a cet évidence qui ce présente "d'un coup" et qui est "tellement" ce que jamais j'ai cessé d'être. Expérience qui devient troublante quand l'ego ce l'accapare et en fait un point référentielle. Et là de nouveau souffrance, et cela recommence...
Comme ce texte n'est qu'un répétition de ce qui a déjà était dit, ailleurs en ce forum, avec d'autres mots, avec une autre vision, avec une autre clarté, comme cela continuera a être corroboré a l'infini, mais seulement par l'être qui se voit.
La souffrance devient mon meilleur allié, car elle me situe et m'annonce, je suis, ou, je suis pas. Un peux comme "les trucs" pour savoir si l'on rêve ou pas.
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Tolto



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 18:04    Sujet du message: Oui Feuille Répondre en citant

je parlais de "souffrance" et non de douleur, en l'occurence j'ai constaté que la douleur n'existait dans ma chair que lorsqu'elle avait pris forme dans mon esprit, l'hypnose le démontre bien.

En ce qui concerne ce que j'ai dit plus haut sur "léveil", il va de soi que chacun a le droit de donner le sens qui convient à ses expériences ou à ses désirs, l'éveil que je connais est comparable à un rétablissement, une sortie de l'état de fièvre ou de délire, bref un recouvrement de bonne santé. Par conséquent il est une libération de la souffrance, je ne connais pas d'autre éveil.

Un "éveil" dans cette condition est un état où la souffrance ne peut germer, elle n'a pas la place pour ses racines, une "maladie" de même ne peut germer dans un corps éveillé. Elle attendra un moment de sommeil pour "l'attaquer".

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Ron
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waxou



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 18:14    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai une pseudo hypothèse à formuler concernant le rapport entre l'Eveil et la souffrance:
C'est que la quasi totalité des schémas dans lesquels on s'enferme sont bâtis dans le but implicite de fuir la souffrance. Tant que ça marche à peu près on continue tout droit en fermant les yeux.
Et le jour ou malgré tous ces efforts pour fuir, elle nous rattrape sans même que nous l'ayons vue se rapprocher, on a l'occasion de se rendre compte que la fuite est inutile. On aurait pas osé s'arrêter et ouvrir les yeux avant, mais la peur, l'angoisse disparaissent quand la chose est réellement là, en face de nous, dans l'instant, et qu'elle devient plus réelle que l'idée qu'on s'en fait.
On a lâché les schémas devenus superflus, et on voit que la souffrance n'est pas une ennemie lorsqu'on l'écoute. Elle a sa raison d'être, sa légitimité, parfois j'ai même l'impression qu'elle ne veut que notre bien (mais pas encore assez souvent ). Et une fois qu'on l'admet, elle peut devenir un lien vers la réalité. On sent que tout est interdépendant et on n'a plus peur d'ouvrir les yeux pour voir ce qui se manifeste.

Je crois que ça rejoint ce que Denis disait:
Denis a écrit:
Peut être que la souffrance fragilise l'ego et qu'il devient plus facile de vaincre ses défenses pour atteindre un état contre lequel il se bat en temps normal?



ps: au moment ou j'écris ces lignes, à la télévision il y avait un documentaire avec un homme sur une montagne russe qui passait de la peur panique avant que ça commence à la joie intense une fois la première descente passée...


Dernière édition par waxou le Me 01 Fév 2006 19:21; édité 1 fois
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ponkhâ



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 18:52    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve une bonne pseudo hypothèse, elle corrobore bien ce qui était déjà énoncé !
Le meilleur antidote a l'éveil est la fuite Surprised! et celle-ci peut s'effectuer a tout les niveaux de notre perception.
Toujours alimentée par l'ego qui grâce a elle trouve toute sa légitimité. Son état d'unité isolée son parfait alibi et la peur son inconditionnel complice.
Et ce schéma superflu (comme tu dit waxou) est lui même partie prenante du jeu, de la donne.
Je pense même qu'il est parfaitement a sa place, non en l'absolu, mais comme irréalité dans le mouvement de l'Être, mouvement de vie et en ce commandement d'évoluer. (déjà énonce dans le forum)
Il me semble de même, que la souffrance n'est pas un paramètre inconditionnel a l'éveil. Un cas très particulier et bien connu, celui de «Ramana Maharshi »
La souffrance (perçue) serait-elle en rapport, à la permanence de la présence ?

edit: je vois que Tolto a déjà donné une réponse : Elle attendra un moment de sommeil pour "l'attaquer".
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waxou



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 19:07    Sujet du message: Répondre en citant

Feuille a écrit:
Alors oui, cette souffrance là (ce plaisir), qui a une forme, peut-être évité, puisqu’elle s’alimente de l’idée de la souffrance. Je ne dis pas que ces souffrances ne sont pas réelles simplement elles ont pour cause leur propre effet.

Il y a donc deux façon de souffrir. La souffrance consciente, dans l'instant, qui est impermanente, interdépendante, légitime, vivante, et la souffrance qui émerge de la peur de souffrir qui est une idée qui s'auto entretient, qui nous pousse à mal réagir à la première souffrance vivante, alliée. edit: En fait, je remarque qu'elle a elle aussi sa part de vie et de légitimité, mais c'est plus "indirect"...
Ponkhâ a écrit:
Le meilleur antidote a l'éveil est la fuite ! et celle-ci peut s'effectuer a tout les niveaux de notre perception.

Oui, ça me fait penser à l'aphorisme de joaquim: "Parvenir à s'affranchir de tout désir, y compris celui de désirer s'en affranchir."
On peut voir que la fuite peut même s'immiscer dans l'idée de ne pas fuir, c'est un schéma tellement naturel...
Face à ce paradoxe, on peut avoir un aperçu de ce que c'est que se contenter d'être. En ce sens, je rejoins donc ce que tu dis, Ponkhâ:
Ponkhâ a écrit:
Et ce schéma superflu (...) est lui même partie prenante du jeu, de la donne. Je pense même qu'il est parfaitement a sa place, non en l'absolu, mais comme irréalité dans le mouvement de l'Être, mouvement de vie et en ce commandement d'évoluer.

edit: par contre je ne suis pas certain d'avoir saisi ce que tu entends par "commandement d'évoluer" si ça a déjà été mentionné j'ai du louper cette notion Crying or Very sad .


Dernière édition par waxou le Me 01 Fév 2006 19:35; édité 1 fois
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ponkhâ



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 19:28    Sujet du message: Répondre en citant

Réaliser cela psychologiquement est déjà une belle étape entamée.
Vivre cela pleinement, me semble être l' acceptation a ce qui est, et qui nous balance en cet "instant présent"

waxou a écrit:
edit: par contre je ne suis pas certain d'avoir saisi ce que tu entends par "commandement d'évoluer" si ça a déjà été mentionné j'ai du louper cette notion Crying or Very sad .

Arme toi d'un bon petit quart d'heure de lecture Smile, c'est sous le texte que j'ai apporté de "Andrew Cohen"
posté le: Je 26 Jan 2006 12:22
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waxou



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 19:49    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, Ponkhâ. Ce que je n'aimais pas dans ce mot "évoluer", c'est l'idée d'amélioration, de perfectionnement, mais je vois que le sens dans lequel Andrew Cohen l'emploie est différent. C'est un appel à devenir vrai, authentique bâti sur la "connaissance de la perfection intrinsèque de toute chose". En cela, la souffrance semble en effet liée à cet appel qu'on peut choisir d'entendre ou non.
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feuille



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 20:11    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Tolto pour la suggestion sur l'hypnose, j'ai fait quelques recherches sur internet et la mécanique de l'hypnose peut effectivement aider un patient… En lisant les articles, j’ai le sentiment que dans l'hypnose, il peut y avoir deux choses qui se mélangent : la concentration sur un point en dehors de celui de la souffrance qui fait diminuer la souffrance mais ne l’éradique pas, elle permet juste de détourner l’attention, et l’autre point, qui permet d’absorber la souffrance sans la refuser dans l’instant… c’est cette dernière « démarche» qui me semble être la plus proche de l’éveil que l’autre.

En faisant quelques recherches, je suis tombé sur une discussion de Yvon Achard à propos de Krishnamurti. Et il parle de la souffrance sur la fin, ci-joint un peu plus bas… il y a beaucoup de notre discussion ici.

Tolto a écrit:
Un "éveil" dans cette condition est un état où la souffrance ne peut germer, elle n'a pas la place pour ses racines, une "maladie" de même ne peut germer dans un corps éveillé. Elle attendra un moment de sommeil pour "l'attaquer".

Cela me rappelle que Krishnamurti est effectivement décédé du fait d’une maladie. C’est pour cela que j’ai un peu de doute sur cette assertion Tolto. Je n’arrive pas à concevoir l’éveil comme l’absence de souffrance ou un état permettant de l’éviter.

waxou a écrit:
Il y a donc deux façon de souffrir. La souffrance consciente, dans l'instant, qui est impermanente, interdépendante, légitime, vivante, et la souffrance qui émerge de la peur de souffrir qui est une idée qui s'auto entretient, qui nous pousse à mal réagir à la première souffrance vivante, alliée. edit: En fait, je remarque qu'elle a elle aussi sa part de vie et de légitimité, mais c'est plus "indirect"...

J’ai eu la même réaction que toi après avoir relu mes propos. Il y a un petit paradoxe puisque la souffrance de se sentir seul, cette souffrance « indirecte » comme tu l’entends, semble être la souffrance la « plus » émancipatrice dans le processus de l’éveil ... et s’il fallait chercher à l’éviter comme je l’ai suggéré, il ne pourrait sûrement pas y avoir d’éveil. L’éviter c’est refuser de faire corps avec elle et ce refus, cette séparation seraient alors entretenue par l'Ego. ([Edit]Merci waxou d'avoir insisté sur ce point, car je me demande si je n'aurai pas voulu l'éviter! [/Edit] )

waxou a écrit:
En cela, la souffrance semble en effet liée à cet appel qu'on peut choisir d'entendre ou non.

Un peu plus loin, Mr Achard dit « La souffrance n’est pas un choix »… et comme tu le soulignes justement waxou, répondre à l’appel est un choix, la souffrance manifestement non.

Ci-joint le texte d’Yvon qui parle un peu de nos échanges... je m’excuse d’avance pour la longueur du texte, je manque de courage pour le découper sans en perdre l’essence. Embarassed

Yvon Achard a écrit:
Beaucoup de vos suggestions, ou bien échos à l'exposé, ont donc rapport à ce problème majeur de la souffrance. Vous avez précisé que bien sûr, dans le vécu de la souffrance par Krishnamurti, il n'y a jamais dolorisme. C'est très important. La souffrance n'est ni refusée, ni cultivée. La vie de toute façon, l'existence journalière, quotidienne, puis année après année, nous sommes tous à un moment ou à un autre confrontés à ce qu'on peut appeler de l'inacceptable, qu'on nomme également souvent la souffrance. Il ne s'agit même pas de dire "Faut-il souffrir ?" La souffrance n'est pas un choix.

La vie nous impose régulièrement des états, des temps remplis d'inacceptable. Donc, ça n'est pas amené délibérément par l'individu, ce qui serait dans ce sens un peu du dolorisme, du masochisme même. Mais ce que l'expérience quotidienne nous impose, il faut bien faire avec. Confronté à la souffrance que lui impose l'existence, l'humain d'une façon classique utilise deux voies : la voie du combat, la refuser autant que faire se peut, être plus fort, ou la voie du dolorisme, ou du masochisme. Krishnamurti propose au sein de cette confrontation à la souffrance, confrontation inévitable au sein de l'existence humaine, cette nouvelle attitude qui consiste à expérimenter en nous ce que je nomme faculté d'absorption.

Découvrir qu'il y a en nous la faculté non plus simplement de l'opposition ou du subir, mais une faculté extrêmement dynamique, résultat d'une intense observation qui est cette voie de l'absorption. Ce non-agir dont vous parliez à l'instant, certes, on le retrouve dans d'autres doctrines orientales ou extrême-orientales.

Ce qui est très diffèrent dans l'enseignement krishnamurtien, c'est qu'il n'est pas du tout sous forme d'une doctrine, c'est un vécu immédiat. Il dit, par rapport même à ses écrits, "ça n'a pas de sens, faites-le !" Ca n'a de sens que si vous expérimentez. Une dame un jour lui dit :
"Monsieur, j'ai lu tous vos livres". "Oh, Madame, ce n'est pas ce que vous avez fait de mieux !".
Le livre n'a de sens que lorsqu'il devient lui-même provocateur à l'expérience intérieure, et qu'alors, comme le disait Nietzsche, "tu peux à ce moment-là jeter mon livre". Le livre n'est éducateur que s'il éveille cette possibilité chez le lecteur actif d'exister autrement. Ce que Krishnamurti a proposé au cours des conférences pendant soixante-dix ans devant des auditoires qui parfois comprenaient plusieurs dizaines de milliers de personnes, c'était un fonctionnement intrapsychique habituellement non utilisé.

Partant du principe que tout humain lorsqu'il est quelque peu attentif à lui-même, rencontre de l'inacceptable, c'est-à-dire des états conflictuels, donc des états porteurs de souffrance. Selon Krishnamurti, c'est dans l'expérimentation de ces états conflictuels que cette autre attitude intrapsychique peut par l'individu lui-même être expérimentée, mise au jour, donc découverte. Mais il est certain que le problème du conflit est au centre même de toutes les psychologies, y compris bien sûr de ce que l'on nomme la psychologie analytique, la psychanalyse. Le problème du conflit est au coeur même de l'éducation krishnamurtienne.

En ce qui concerne l'obéissance à des modèles, à des gourous, ou à des références, il est très clair : "Tu te conformes parce que tu refuses en toi la confrontation, à l'intérieur de toi". Accepte To look the fact c'est-à-dire la confrontation, donc expérimente le conflit, ton propre sens de découverte pour mettre au jour cette nouvelle faculté. Et cette éducation nouvelle dont il parle, serait donc celle au sein de laquelle ça n'est pas l'éducation qui apporterait une solution au conflit, mais elle inciterait les humains, petits et grands, à se vivre différemment sans refuser la difficulté souvent sous forme d'un état conflictuel porteur de souffrance.

La conformité, se conformer, la plupart du temps, c'est pour éviter le conflit. L'adulte est l'humain qui découvre qu'il est apte à vivre ce qu'il jugeait auparavant inacceptable. La sagesse est cet état de repos au sein duquel la conscience découvre que ce qui était inacceptable, révoltant, bouleversant, somme toute, je peux le vivre, je suis capable. Le drame de la petite éducation, c'est qu'elle a mis dans nos oreilles et dans nos têtes, et c'est immanquable par papa-maman et nos éducateurs qui essaient de nous protéger, je dirais, hélas, cette phrase dramatique : "Tu ne peux pas, tu n'es pas capable".

Et elle nous suit longtemps, et bien souvent jusqu'à la mort et dans l'acte même de mourir, il y a aussi le sens "Je ne peux pas". Je ne peux pas m'abandonner, je ne peux pas me laisser aller, je ne peux pas m'en remettre. Vous voyez ce "Je ne peux pas", c'est une mécanique diabolique qu'il faut démonter de son vivant, pièce par pièce pour voir comment cela marche, de manière à passer outre. Quant à sa mort, le problème de la psychosomatique, il meurt à quatre- vingts onze ans, il est vrai d'un cancer, mais comme on dit, il faut bien mourir de quelque chose, et chez un être fragile comme il l'a toujours été, la mort est venue tard. D'autre part il faut remarquer qu'au cours de notre siècle, que ce soit dans notre civilisation occidentale ou orientale, en particulier en Inde, de très nombreux penseurs ou "sages", sont partis de ce mal du siècle, tellement significatif qu'est le cancer. Mais qu'attend-t-on finalement ? C'est la pensée magique...

Faudrait-il qu'un homme comme Krishnamurti, parce qu'ayant vécu d'une façon exceptionnelle et ayant délivré un message exceptionnel, en plus s'envolât dans la stratosphère ? Eh bien non, il part banalement, d'une maladie courante, mais il part d'une façon exceptionnelle de simplicité, et aussi de rapidité. La neurophysiologie nous enseigne que nous n'utiliserions que trois dixièmes de nos facultés, connexions internes, neurones, énergétiques, voire spirituelles, et avec ça on se permet d'être tout de même sénile sur la fin de la vie.

Je trouve que le modèle chez Krishnamurti, c'est une fin extrêmement directe. L'enseignant meurt à partir du moment où il ne peut plus enseigner. Un mois après, il est mort. Mais il enseigne encore un mois avant de mourir, comme le marcheur qu'était Rimbaud. Rimbaud allait à pied de Charleville à Naples, puis après il revenait sur Marseille. Un jour il a un microbe dans le genou, et à Marseille, on l'ampute et il meurt. Le grand marcheur ne peut plus marcher. Krishnamurti n'enseigne plus, il meurt, c'est aussi simple.


Dernière édition par feuille le Me 01 Fév 2006 20:23; édité 1 fois
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Tolto



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 20:19    Sujet du message: Répondre en citant

Bien-sûr nous décédons tous, la vieillesse est aussi une maladie.
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Ron
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Tolto



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 20:28    Sujet du message: Répondre en citant

La maladie est un défi jeté au visage du vivant, elle sert la vie, tout comme la mort sert la vie.
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feuille



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MessagePosté le: Me 01 Fév 2006 20:34    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais retiré mon message Tolto entre temps (je posais la question à Tolto "Euh, le processus de la vie est une maladie?) et je suis pleinement d'accord avec cette phrase qui éclaicit totalement ce que je cherchais à comprendre dans ton message.

Citation:
La maladie est un défi jeté au visage du vivant, elle sert la vie, tout comme la mort sert la vie.

Une citation dans la définnition du mot "maladie" :
Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 270. a écrit:
Il est très difficile, sinon impossible, de poser les limites entre la santé et la maladie, entre l'état normal et l'état anormal. D'ailleurs, les mots santé et maladie sont très arbitraires. Tout ce qui est compatible avec la vie est la santé; tout ce qui est incompatible avec la durée de la vie et fait souffrir est maladie [it. ds le texte]. (La définition de la maladie a épuisé les définisseurs).
Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 270.
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