Regards sur l'éveil

phoeniks · Inscrit le: 02 Août 2006 Messages: 51

J’ai beaucoup appris de ce long échange. Je suis naturellement prudent face aux enseignements, parce que sais que la voie est semée d’embûches et d’écueils. Ma prudence n’est pas de la peur. Je connais simplement ma faiblesse à considérer une partie pour le tout, ou un reflet pour la chose elle-même.
Vos propos sont pour moi, de par leurs richesses mais aussi de par leurs différences, un phare qui éclaire la portion de voie qui se trouve devant moi. Parce que bien évidemment je ne connais pas la trajectoire sur laquelle va me conduire ma recherche. Les écueils, même si j’en ai vécu certains, ne se dévoilent qu’au fur et à mesure.
Ce chemin dont je parle m’a souvent semblé aride, malgré les « cadeaux » qui m’ont été faits. Cette aridité, et même la connaissance de l’existence de « cadeaux », me pousse à la prudence. Je sais que mon attente d’un terrain plus praticable, moins aride, parsemé plus fréquemment de ces présents, risque de masquer certaines embûches ou les habiller d’une parure bien séduisante.

Je ne suis pas encore très à l’aise pour parler de l’éveil. Je m’interroge quant à son pendant : le sommeil. Comment se fait-il que lorsque je ne suis plus dans l’état habituel de sommeil, j’ai l’intuition profonde que ce nouvel état est juste (le terme est sans doute mal choisi, peut être devrais-je parler de juste équilibre). Est-ce réellement juste ou bien est-ce une illusion de justesse ?

Piéru: J'espère que ta décision sera de rester présnet sur ce forum.

Amicalement Very Happy

joaquim

Bonjour phoeniks,

J’apprécie de lire tes phrases longuement mûries au soleil intérieur. En me laissant porter par leur mélodie, je ne peux m’empêcher de penser que des écueils dont tu parles, il en est un que tu ne vois peut-être pas: c’est une méfiance excessive vis-à-vis de toi-même, un examen un peu trop sévère des fleurs qui poussent sur cette terre aride (l’est-elle vraiment tant que ça? Wink

), et qui, je pense, gêne leur vigueur. Lâcher-prise, c’est aussi lâcher ce jugement sur soi-même. Lorsque tu dis: “Est-ce réellement juste ou bien est-ce une illusion de justesse ?”, ta suspicion retire à cet état, me semble-t-il, la confiance dont il a besoin pour être pleinement vrai. Il ne s’agit bien sûr pas d'être crédule et auto-complaisant. Il s’agit surtout de ne pas coller d'étiquette. Le regard intérieur, lorsqu'il couve ce sur quoi il se pose comme une mère ses enfants, sans possession mais avec intérêt et bienveillance, amène les fleurs intérieures à l’éclosion, alors que s’il les interroge comme un commissaire, il leur retire la vie dont elles ont besoin pour grandir - si bien qu’à la fin, la question initialement déplacée de savoir si elles seraient ou non illusoires se trouve malencontreusement justifiée...

Je ne livre là bien sûr aucune vérité, juste une impression à la lecture de tes mots. Smile

mushotoku-nad · Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard

Phoeniks ecrit..:

cieletbaie · Inscrit le: 20 Fév 2006 Messages: 108

Bonjour Joaquim.

Je reçois ton bonjour avec beaucoup de plaisir. Tardif ? Et alors, il n'en n'est que meilleur. Et puis, cela a encore été une belle occasion de constater les délires de la tête quand on la prend au sérieux: oui, les autres ont droit à un chaleureux bonjour, et moi, rien du tout etc...

Très drôle, de laisser exprès la tête divaguer pour voir jusqu'où elle peut aller. Drôle quand je vois ça avec humour, dramatique si je le prends au sérieux!

....."c’est une méfiance excessive vis-à-vis de toi-même, un examen un peu trop sévère des fleurs qui poussent sur cette terre aride (l’est-elle vraiment tant que ça? ".....
....."Lâcher-prise, c’est aussi lâcher ce jugement sur soi-même."....
...."avec intérêt et bienveillance".....

Cette attitude de bienveillance envers soi-même, cela semble si anodin que l'on n'en mesure absolument pas toute la portée. Fleur si banale sur le bord du chemin qu'on ne la remarque plus.

L'amour de soi est l'autre face, incontournable, de la découverte.

Aucune thérapie, aucun "truc" ne pouvait me guérir.

Je me suis prié moi-même
Je me suis invité moi-même

D'où m'est venue cette inspiration?
Ce pressentiment?

Cette partie de moi
qui veillait sur moi

Finalement, même dicrète,
Toujours présente, non?

Il me faut accepter le mystère de tout ceci.

L'évidence me fait sourire de mon ancien acharnement à vouloir
expliquer...

Les explications sont à une lointaine périphérie de ce que je suis.

Il y a un aspect joie, dose bien pleine et débordante, dans la vie. Cette joie semble si pure qu'elle lave tout, ou peut-être remet les choses à leur juste place, c'est à dire parfois à peine sur un strapontin javascript:emoticon('

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Very Happy

Ultimement, nous sommes aimés.
Alors, quelle confiance,
quelle force dans la fragilité,
quel inévitable retour à ce que nous sommes.

Parcequ'humains, nos mots seront inévitablement différents.
Et alors ?

Quelque chose qui ressemble à un soleil est là.
ça pulse. ça vient de dedans et de dehors en même temps.
Il y a bien longtemps que la logique a été laissée de côté.
Elle n'est qu'un aspect.

Et la partie voudrait se prendre pour le tout!

La tendresse et l'acceptation aimante de ce que je suis est un merveilleux chemin d'accès à ce que "je suis"

Michel

phoeniks · Inscrit le: 02 Août 2006 Messages: 51

Bonjour à tous,

Merci pour vos messages, ils résonnent fortement en moi .
Par le passé, il m'avait déja été dit d'être tendre, bienveillant envers moi-même.
Après la première lecture de vos messages, je suis sorti dans mon jardin, attiré par le vent important aujourd'hui. Ressentant pleinement et agréablement ces bourasques, j'ai aperçu un nuage d'oiseaux, très compact, traversant le ciel, et se mouvant au travers d'étonnantes formes sans cesse changeantes. C'était très beau.
Je suis revenu à mon ordinateur pour relire vos messages. Et la résonnance est toujours présente.
Je vais essayer d'exercer mon attention avec "intérêt et bienveillance".
Je vais essayer de conserver vivante cette image de la mère et de ses enfants! Smile

lefou4 · Inscrit le: 01 Avr 2007 Messages: 17

l'eveil c'est devenir ce que l'on avait jamais cessé d'être, lorsque les impositions sociales et culturelles ont cessé, lorsque l'ego usurpateur cesse son jeu, le penseur et la pensée mouvement unique pendant l'enfance se rétablit, le mouvement devient fluide, car la pensée crée le penseur pour la contrôler par conformisme, l'eveil est souvent un véritable enfer, car il faut repasser par toute la souffrance accumulée liée au fait que n'ayant pas été aimé pour ce que l'on était étant enfant on est devenu autre et l'on s'est perdu, personne ne cherche réellement l'éveil car personne ne recherche la souffrance, et lorsque l'on est capable d'être soi-même dans chaque sentiment chaque pensée etc...alors ?