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La Foi par Thomas Merton
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joaquim
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MessagePosté le: Me 22 Nov 2006 15:55    Sujet du message: Répondre en citant

khoan a écrit:
Votre ton a changé

Mon ton s’adressait à vos pensées, pas au coeur qui bat derrière elles. J’aurais aimé saisir la main qu’il me tend, mais les pensées s’interposent. C’est que sur un forum qui refuse d’être une chapelle, le respect de la pensée est intangible. Il prime sur toute autre proclamation, fût-elle animée par le feu le plus sacré. Ce respect de la pensée, c’est le plus petit dénominateur commun entre les hommes, pour qu’ils puissent s’entendre. Je sais, vous me direz que pour vous, le plus petit dénominateur commun, c’est le Christ. Et vous aurez raison, sur le fond. Mais vous aurez court-circuité la forme, vous aurez ignoré la créature, pour n’en saisir que l’essence. J’ai compris que vous aviez répudié la créature lorsque, après avoir trop souffert et vous être perdu, vous avez été recueilli par la main de Dieu. Depuis, cet ancien homme n’existe plus, seule demeure la main de Dieu. Or sur un forum comme celui-ci, la main de Dieu ne peut pas tracer sa parole en lettres de feu. Elle doit passer sous le joug de la pensée, cette pensée qui fait de nous des hommes. Répudier l’ancien homme, c’est aussi répudier le pouvoir de la pensée, au profit du lien direct à Dieu. C’est la voie que vous avez prise (a-t-on le choix?); ce n’est pas la mienne. Mais je suis heureux si déjà nous avons pu partager cela.
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Jean-Marie



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MessagePosté le: Me 22 Nov 2006 17:27    Sujet du message: Répondre en citant

khoan a écrit:
Quelle différence y a t'il pour vous entre "petit moi" et péché/pécheur ?
Ce sont des choses distinctes que de se leurrer, (petit moi) et faire le mal sciemment, (pécheur) non ?


Le petit moi n’étant qu’une production mentale, il fonctionne en grande partie sans avoir de perception du « moi Christique ». Les parents, la religion, la culture, bref, la société lui ont inculqué une « norme » morale qu’il essaye plus ou moins de respecter, surtout pour ne pas avoir d’ennui, pour soigner son image dans l’esprit des autres, ou encore parce qu’il a intégré cette norme comme un gendarme prêt à punir à la moindre incartade. La véritable Loi (c’est-à-dire orientation de comportement) n’est pas inscrite dans le « petit moi » mais dans le « moi Christique ». Celui-ci ne lui parvient généralement que sous forme de rayons faibles et intermittents, correspondant à la petite voix de la conscience qui se fait bien vite oublier car elle va généralement à l’encontre du profit du « petit moi » (croit-il !).

Ainsi donc, le « petit moi » ne s’occupe pas beaucoup de l’avis du « moi Christique ». Le « moi Christique », étant tout amour, n’est jamais à l’origine d’une quelconque punition envers le « petit moi ». Cependant il souffre de ne pas être reconnu par le « petit moi ». Cette souffrance est la plus forte lorsque le « petit moi » agit en contradiction flagrante avec l’amour que le « moi divin » tente d’exprimer. Cette souffrance se traduit par un malaise que le « petit moi » ressent bien mais dont il ne comprend pas l’origine.

Dans cette optique, je dirais donc que le péché, au sens habituel du terme, est une transgression d’une règle établie par l’autorité religieuse et qui peut varier (exemple : le mariage des prêtres catholiques est interdit depuis je ne sais plus quel concile).

Les règles fixées par l’autorité religieuse présentent une « certaine » correspondance avec la « pulsion » d’Amour du « moi Christique », mais il sera toujours impossible de figer cet Amour en règles. Voilà pourquoi les mystiques qui deviennent entièrement leur « moi Christique » éprouvent parfois de graves difficultés avec les autorités. Car le comportement de l’Amour va parfois vraiment à l’encontre des règles établies.

Le vrai péché, c’est l’acte contre l’Amour. Il ne peut évidemment être fait que par le « petit moi ». Celui-ci croit que c’est son intérêt de poser cet acte. Il ignore évidemment quelle souffrance il s’impose à Lui-même, c’est-à-dire à son « moi Christique ». On lui a probablement dit que Dieu ne supporte pas cet acte, mais il s’en fout, il ne croit probablement pas en Dieu ou en ses menaces et surtout il ignore qu’il se flagelle lui-même. Il ignore qu’il se cloue lui-même sur la croix.

Khoan, je compose mes messages en-dehors du forum. Au moment d’envoyer celui-ci, je lis le vôtre de 13 h 16. Ai-je bien compris que vous nous dites que vous nous quittez ?

Nout, je découvre également maintenant ton message de 12 h 57. Il soulève des questions passionnantes. Je te réponds plus tard.

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Jean-Marie
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Jean-Marie



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MessagePosté le: Me 22 Nov 2006 23:20    Sujet du message: Répondre en citant

Nout a écrit:
Que veut dire biologiquement mort ?

J’ai précisé « biologiquement » car on peut être mort de trouille, mort de rire… Laughing
Non, sérieusement, je voulais éviter d’inclure des finesses ou des pièges comme la NDE (Near Dead Experience) et parler de la mort au sens banal du commun des mortels.

Cette mort-là, j’en ai une certaine habitude : une part de mon activité professionnelle consistait à faire des autopsies médicales, c'est-à-dire à examiner des cadavres et à en sortir tous les organes pour déterminer la cause de la mort. Je pense d’ailleurs que cette manière intime de côtoyer la mort m’a aidé dans mon processus spirituel

Définir la mort, c’est aussi difficile que de définir la vie. Il y a des rayons entiers de bibliothèque sur le sujet. Cependant, ceci est vrai de n’importe quel domaine. Plus on avance dans la compréhension d’un domaine, plus les zones d’ombres se multiplient, de sorte qu’on a l’impression d’en connaître de moins en moins.

Nout a écrit:
Lorsque le corps d’une être humain est déclaré cliniquement mort, qu’est-ce qui change entre l’avant et l’après.

Bon Dieu, comme il m’est difficile de te répondre ! Pour tenter de faire simple, voici : quand un corps meurt, les grandes fonctions vitales cessent : l’activité cérébrale, la circulation sanguine et la respiration. L’ordre de cessation peut varier.

Jusqu’à la mort, l’organisme fonctionnait comme une grande usine composée de nombreux ateliers (les différents organes) dont les activités étaient coordonnées par deux systèmes extraordinairement complexes : le système nerveux et le système hormonal.

L’analogie avec l’usine s’arrête là car une usine travaille pour produire quelque chose, alors que l’organisme travaille pour se réparer lui-même.

A la mort, les organes ne reçoivent plus d’ordres. Les organes de même que chaque cellule individuelle qui les composent sont livrés à eux-mêmes. En somme, notre corps devient un simple amas de milliards de cellules collées ensembles mais indépendantes sur le plan fonctionnel.

Pendant quelques minutes après la mort du corps, il est possible de remettre l’usine en marche si on enlève ce qui a provoqué son arrêt. Plus tard, cela devient impossible. Parce que chaque cellule est elle-même une formidable usine complexe dont la fonction est à nouveau de se réparer elle-même.

Or cette usine cellulaire a besoin que l’organisme lui apporte la nourriture et l’oxygène pour « brûler » la nourriture, et enlève les déchets. Si ces fonctions de l’organisme s’arrêtent, l’usine cellulaire s’arrête aussi de fonctionner. Dès lors, la cellule arrête de se réparer et, en quelques minutes ou quelques heures selon le type cellulaire, des « trous » apparaissent dans des petites vésicules intracellulaires contenant des enzymes (les lysosomes). Ces enzymes se répandent dans la cellule et « digèrent » les structures. Dès que les lysosomes se trouent, les dégâts deviennent irréversibles et la cellule ne peut plus être remise en marche.

Il faut noter que la mort du corps est indépendante de la mort cellulaire. Durant toute notre vie, les cellules se multiplient et meurent sans entraîner la mort de l’organisme. De même des cellules peuvent être placées en milieu de culture et se reproduire indéfiniment hors de l’organisme.

Nout a écrit:
Donc en vérité ce corps qu’on dit mort est en réalité encore « vivant » (puisqu’il va entrer dans un nouveau cycle de décomposition de ses cellules, de transformations d’un état à un autre) mais d’une autre manière.

Cela commence à devenir un abus de langage d’encore appeler ce corps « vivant ». Il ne faut pas appeler « vivant » tout ce qui bouge et se transforme. Pour qu’un agrégat soit appelé « vivant », il doit présenter au moins deux fonctions :
    il doit pouvoir se réparer car il est constamment soumis à la dégradation des structures complexes.
    il doit pouvoir se reproduire à l’identique avant que la dégradation n’ait eu raison de lui.


Nout a écrit:
Mais alors, qu’est-ce qui est mort ?

La mort, c’est en fait l’arrêt irréversible des fonctions de réparation. C’est irréversible quand les dégâts subis empêchent toute remise en route de la machine. Ce n'est donc pas vraiment le corps qui est mort, ce sont les fonctions qui sont arrêtées.

Nout a écrit:
De plus a-t-il (le moi divin) vraiment perdu les commandes, ou le petit moi a-t-il cru que seul lui les avait…

C’est la deuxième proposition qui est la plus correcte. Le « moi divin », qui permet à notre agrégat humain de se maintenir pendant 80 ans, est évidemment derrière le « petit moi ». Mais celui-ci est aveugle et croit tenir la barre, alors que le moi divin « sait » très bien ce qu’il fait. J’ai mis « sait » entre guillemets car il ne s’agit pas de « savoir » comme notre cerveau « sait ». Mais je ne « sais » pas quoi mettre à la place. Laughing

Une dernière remarque. Ne prenez pas la biologie pour une description de la réalité. C’est tout aussi symbolique que quand je parle de « petit moi » et de « moi divin », même si ça fait semblant que c’est plus réel.

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Jean-Marie
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Nout



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MessagePosté le: Je 23 Nov 2006 0:43    Sujet du message: Répondre en citant

jean-marie a écrit:
Ainsi donc, le « petit moi » ne s’occupe pas beaucoup de l’avis du « moi Christique ». Le « moi Christique », étant tout amour, n’est jamais à l’origine d’une quelconque punition envers le « petit moi ». Cependant il souffre de ne pas être reconnu par le « petit moi ». Cette souffrance est la plus forte lorsque le « petit moi » agit en contradiction flagrante avec l’amour que le « moi divin » tente d’exprimer. Cette souffrance se traduit par un malaise que le « petit moi » ressent bien mais dont il ne comprend pas l’origine.


Ce que vous appelez le "moi christique", le "Je suis", le "Soi", le "royaume de Dieu "est.
Rien ne peut altérer ce qu'Il est.

Le "petit moi", ou l'"égo", ou ce que Jésus appelle le "pécheur" (et non ce que l'église a fait de ce terme en établissant des règles morales sur le bien et le mal qui arrangeait plutôt ses fondations...) n'est qu'une interprétation faussée des perceptions que l'être a eu depuis sa naissance.

Perceptions issues principalements du corps.
Par exemple, mon corps et le corps de l'autre sont deux choses distinctes ce qui est au niveau des sens exact, mais à d'autre niveaux inexact puisque tous les corps sont composés à la base des mêmes cellules.

Personnaliser l'égo, c'est à dire faire de lui une entité à part entière ne correspond pas exactement à ce que je ressens.
Je le vois plus comme un mouvement, un brouillage d'ondes comme quand on arrive pas à capter une radio...Une mauvaise utilisation de la conscience.

Le "Moi Christique" n'est en rien affecté par les tribulations, les gesticulations du petit moi car il est au-delà de toute émotion et de tout...ressenti.
Disons qu’il est le silence d’où émane le bruit.

Créer le bruit est chose aisée mais créer le silence… mefiant15

Lorsque l’on parle d’ « amour », il ne s’agit pas de l’amour émotionnel, l’affection, l’attachement que l’on ressent communément.
Il s’agit d’un autre niveau de l’amour bien plus rare, bien plus profond.

Cela m’évoque un passage de Jésus parlait araméen d ‘Eric Edelmann dans lequel il évoque ce passage de l’évangile de Jean :

15 Après le repas, Jésus dit à Simon-Pierre : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu [agapan] plus que ceux-ci ?" Il répondit : "Oui, Seigneur, tu sais que je te chéris [philein]", et Jésus lui dit alors : "Pais mes agneaux."
16 Une seconde fois, Jésus lui dit : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu [agapan] ?" Il répondit : "oui, Seigneur, tu sais que je te chéris [philein]." Jésus dit : "Sois le * berger de mes brebis."
17 Une troisième fois, il dit : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu [philein]?"; Pierre fut attristé de ce que Jésus lui avait dit une troisième fois : "M'aimes-tu [philein] ?" et il reprit : "Seigneur, toi qui connais toutes choses, tu sais bien que je t'aime [philein].

Ce texte comporte deux mots différents pour le verbe « aimer », ce qui montre d’emblée qu’il y différentes sortes d’amour. tout dépend en réalité à partir de quel niveau d’être cet amour est éprouvé, car c’est le degré de conscience qui fait la qualité de l’amour, le haut de l’échelle étant un amour-sentiment dénué de tout égocentrisme et qui est ultimement l’amour inconditionnel du sage pleinement éveillé.
« Tel est l’amour du Christ qui est aussi, n’en doutons pas, celui de Socrate, de Bouddha ou de Ramana Maharshi, remarque Michel Fromaget. Cet amour ne peut être donné que par qui l’a reçu. Mais n’en recevoir même que les prémices est déjà une expérience extrordinaire. La littérature spirituelle apprend que même sa seule intuition console déjà au-delà de tout. »

Le terme grec qui correspond à un tel amour est « agapân » et il peut désigner aussi le fait d’aimer avec « une bienveillance accueillante, faite de confiance et d’espoir, celle qui lie une famille, des frères, des amis dans une sorte de convivialité chaleureuse, à la fois intense et respectueuse. Ce mot est étymologiquement relié à « agamaï », qui implique la fraicheur d’un émerveillement ».

Tout différent est « philein », qui correspond à un attachement électif à une personne ou une chose. Cet aspect de possessivité suffit à déterminer que cette forme d’amour est fonction du moi, du niveau psychique ordinaire, et que cette manière d’aimer est plus banale. Il ne s’agit plus d’un amour inconditionnel qui ne dépend pas des circonstances extérieures ; autrement dit d’un état d’être pur et lumineux en lui-même, mais plutôt d’un penchant subjectif, une attraction, d’une attirance très limitée et dépendante. On change alors de niveau pour retomber dans la sphère émotionnelle- même si elle se manifeste d’une façon particulièrement positive et enthousiste. En fait, cette manifestation peut à tout moment s’inverser en son contraire et la psychologie moderne a bien repéré sa nature ambivalente (les deux tendances antagonistes peuvent cohabiter simultanément).


Dans ce passage de l’évangile de Jean, Jésus teste Pierre pour savoir de quel amour il est capable.
Et Pierre n’entend pas vraiment la profondeur de la question. Il s’en indigne même.
Il n’entend la question qu’avec son égo et non dans cette ouverture et ce relâchement qui va lui permettre de percevoir entièrement la question de Jésus dans toute sa vérité, dans toute sa dimension.

Lorsque la conscience est limitée, on ne perçoit qu’une partie infime de ce qui est, de la vie qui nous est donnée et des êtres que nous rencontrons.

La souffrance en découle car cette perception limitée nous empêche vraiment de comprendre ce qui advient, de l’accepter, de laisser couler la vie en soi.

On se ferme, on se durcit croyant qu’ainsi on se protège de toute menace extérieure sans savoir, sans « connaître » que la menace est véritablement intérieure.

Ce qui se passe actuellement sur le forum en est la preuve tangible.

La colère vient de la peur, peur de se laisser envahir, détruire, dominer…Alors que la colère est une émotion causée par une limite de compréhension.

En cela, le moi divin n’éprouve aucun ressenti limité car il est illimité. Ainsi que sa compréhension de toute chose puisque il est toute chose. Il ne peut se sentir menacé par ce qui est lui et qui ne peut nullement l’atteindre,ni le détruire ni l’altérer.

La seule chose qui peut s’altérer est la matière.

Je dis « altérer » car la destruction est impossible en réalité.

Merci Jean-Marie de nous partager tes connaissances en biologie car mes connaissances en la matière sont très limitées. endesaccord14 J'apprécie vraiment ce partage qui m'apporte d'autres formes de symboles.

Mais d’après ce que j’en retiens (corrige-moi si j’ai mal saisi), la matière, le corps subit des transformations, un changement de fonctionnement et non une destruction.
La vie serait le mouvement ininterrompu en lui-même, ce qui permettrait le passage d’un état à un autre sans interruption et maintiendrait ce mouvement de cycle.

La mort donc n’est pas prouvée scientifiquement.

Ce que le corps perd au moment de la mort (« clinique ») ce serait cette propension à maintenir l’usine du corps cohérente, c’est à dire à se réparer elle-même et à s’auto produire.
Mais ce qui différencie un corps humain vivant d’un cadavre c’est aussi la conscience d’être et de ressentir.

D’ailleurs j’entends soudain cette expression [b}être EN vie[/b] avec plus de force.

ëtre dans ce mouvement de transformation permanente, de mouvement permanent et en avoir conscience…

Je crois que j’en ai beaucoup dit, ou écrit et que je vais méditer sur tout cela car ces symboles travaillent en moi. :eureka:
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Jean-Marie



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MessagePosté le: Je 23 Nov 2006 13:21    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Nout et tous les autres,

Merci pour tous ces échanges sur ce forum. Même quand on s’envoie des tartes à la figure comme avec Khoan, ce sont en fait des cadeaux qui alimentent la méditation et la connaissance qu’on a de soi et des autres.

Par exemple, ceci :
Nout a écrit:
Ce que vous appelez le "moi christique", le "Je suis", le "Soi", le "royaume de Dieu "est.
Rien ne peut altérer ce qu'Il est.

Le "Moi Christique" n'est en rien affecté par les tribulations, les gesticulations du petit moi car il est au-delà de toute émotion et de tout...ressenti.

En principe, vous avez entièrement raison. Le « moi Christique » ou « Celui qui est, qui était et qui vient » ne peut être altéré, il est au-delà de tout ressenti. Cependant, lorsque le « moi divin » se réjouit d’avoir été reconnu par « la personne », la joie ressentie (à l’intérieur de moi), où finalement la situer ? Je la situais dans ce « moi Christique », sans réfléchir, car cette joie est ressentie dans l’effacement du « petit moi ». Peut-être que j’essaye de « décortiquer » trop loin, de « personnaliser » trop la distinction entre « petit moi » et « moi divin ». Mais je sais très bien d’où me vient cette tendance à bien séparer les choses. Elle me vient de cette expérience spirituelle initiale (que j’ai évoqué ici) où je me suis senti (moi, mon vrai moi) élargi à un « espace » sans limite, englobant tout, alors qu’en bas était resté ce qui m’avait tenu enfermé jusque là et qui s’était fait passer pour moi, alors que ça n’en était qu’une terrible limitation. C’est cette limitation que je n’ai pas voulu réintégrer. Depuis cette expérience, je n’ai eu de cesse de scruter cette limitation, ce « petit moi », en traquer les aspects cachés pour se faire dissoudre à la lumière. Mais c’est comme pour la connaissance scientifique. Plus on éclaire, plus les coins d’ombre se multiplient. C’est un chemin sans fin, mais c’est loin d’être un « chemin de croix ». Le joug est léger et joyeux. Où dois-je situer cette joie ?

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Jean-Marie
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Nout



Inscrit le: 10 Oct 2006
Messages: 58

MessagePosté le: Je 23 Nov 2006 17:51    Sujet du message: Répondre en citant

Cher Jean-Marie et chers tous,

Cette joie se situe nulle part et partout à la fois.

Je sens que "je suis" cette joie...Aucune séparation entre je et joie, tous deux sont sujets.
Mais je comprends toutefois la difficulté de le mettre en mots et l'origine de cette séparation que tu fais dûe à ton expérience.

J'ai l'impression que c'est quand je renonce à chercher que ma conscience rejoint cette joie...Un peu comme après des remous, on attend que la vase retombe au fond de l'eau pour y voir clair.

C'est ce qu'évoque le tao au sujet du non-agir.
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khoan



Inscrit le: 29 Sep 2006
Messages: 356

MessagePosté le: Je 23 Nov 2006 19:35    Sujet du message: Répondre en citant

Qu'en penser ? Hubert Reeves : "Dans cent ans l'homme aura disparu. C'est à dire que les enfants de vos enfants ne pourront pas vivre. Ils mourront étouffés". Comme dirait café-eveil, faut s'réveiller...(J'ai encore craqué...)

Dernière édition par khoan le Di 26 Nov 2006 14:58; édité 1 fois
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Nout



Inscrit le: 10 Oct 2006
Messages: 58

MessagePosté le: Je 23 Nov 2006 22:18    Sujet du message: Répondre en citant

Khoan,

Le non-agir que j'évoque n'a rien avoir avec la passivité ou la résignation.

Ce que j'appelle le non-agir est une façon de ne pas répondre de manière automatique à tout ce qui survient, c'est à dire de ne pas être dans la réaction conditionnée par les expériences passées, au risque de passer à côté de l'essentiel du moment présent toujours nouveau.

Le non-agir (tel que je le comprend) est l'accueil de ce qui survient en étant ici et maintenant, pleinement consciente, alignée corps, mental, esprit et d'agir à partir de toute la conscience que j'ai de la situation.

C'est ce qui s'applique dans les arts martiaux. Accompagner l'énergie plutot que la contrer.

Il m'a semblé que vous pratiquiez un art martial, non?...
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maïmonide
Invité





MessagePosté le: Je 23 Nov 2006 23:52    Sujet du message: j'essaie de résumer Répondre en citant

Bonjour,

j'ai suivi la discussion, deux positions d'éveil paraissent se dessiner ici, si je comprends bien :

- Khoan et la voie des Ecritures pour s'éveiller à Dieu (Dieu est amour, qui aime dieu fera taire son orgueil et son désir de pouvoir et aimera son semblable, corrigez-moi Khoan, svp, si jamais vous y revenez jeter un coup d'oeil)

- le reste des membres du site et la voie bouddhiste pour s'éveiller à Dieu ( l'effacement de l'égo )

ceux-ci se revendiquent dans leur propos de Thomas Merton ( un américain qui se convertit au catholicisme en 1938, devient moine trappiste, voyage en Asie et fait la connaissance du bouddhisme )

Je le cite :

« Notre ouverture au bouddhisme, à l’hindouisme et aux grandes traditions d’Asie, nous offre, je crois, la chance unique d’en apprendre un peu plus sur les potentialités de nos propres traditions occidentales.
L’association avec la liberté chrétienne de l’Évangile, de techniques naturelles, de grâces et de tant d’autres valeurs qui se sont manifestées en Asie, devrait nous mener finalement tous ensemble jusqu’à cette liberté pleine et transcendante qui se trouve au-delà de toutes différences culturelles purement extérieures ».

Il apparaît clairement que T. Merton reste bien un chrétien et qu'il emprunte seulement des tehniques bouddhistes, dont on peut certes discuter l'intérêt, mais en aucun cas il n'opère une fusion entre ces deux
orientations.

Personnellement je trouve qu'une pareille fusion est impossible car ces pensées sont radicalement différentes :
le bouddhisme considère que nous ne pouvons pas comprendre le monde et voit le salut (se sauver du Mal) dans l'extinction de tout désir donc dans le retrait du monde, dans l'évitement de la société,
alors que le christianisme a la révélation de Dieu comme puissance qui a aimé (voulu) que nous tous existions et voit le salut dans l'amour d'autrui, qui est notre semblable, car comme nous, existe grâce à Dieu, et donc dans la vie active en société

( à noter que cette révélation de Dieu comme amour est purement intuitive, on ne peut donc pas lui demander de preuve logique ou empirique, ce n'est pas pour autant qu'on peut la contester ou alors faut-il déclarer fous des millions de gens qui en ont témoigné au cours des siècles et détruire toutes les oeuvres artistiques
( littérature, peinture, architecture, musique ) qui en furent inspirées.

Ainsi quand on a compris cette différence radicale on se rend compte qu'on ne peut aucunement associer ces conceptions.On peut être soit bouddhiste, soit chrétien (soit autre chose ou athée) mais on ne peut pas parler de rapprochement entre Bouddha et Jésus, le premier se retire du monde, le second va vers la société annoncer aux hommes la voie et s'implique dans sa personne pour suivre cette voie.

(Khoan a compris, je crois, cette différence, ce qui explique son départ du forum)

un site sur T. Merton

http://jesussimplement.free.fr/dossier-textes/Thomas-Merton/presentation.htm
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khoan



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MessagePosté le: Je 23 Nov 2006 23:57    Sujet du message: Répondre en citant

@ Nout.Trois. Mais pas en même temps . (C'est pas une blague...) Karaté do shotokan, viet vo dao thanh long (traditionnel) et tai chi chuan qi quong...Comme ce sont des arts martiaux où le non-agir a une certaine place, ce n'est pas fatiguant du tout...(Je rigole) Mon plus fort moment dans ces pratiques, c'est après un horrible entraînement de viet vo dao (mon préféré) lessivé après avoir "forgé le dragon" et révisé des thanh quen pendant deux heures pieds nus sur un sol de basket gelé (-15) je suis sorti de là et une sensation de paix immense m'est tombée dessus, et j'ai éclaté en sanglots avec l'impression d'appartenir à une histoire millénaire. J'ai éprouvé la LONGUEUR de l'expérience des ainés. C'était fort ! Cette année, j'ai du arrêter le viet et ne m'en parlez pas, ça me rend malade. C'est absolument mer-veil-leux... Du moins l'école du dragon vert...

Dernière édition par khoan le Di 26 Nov 2006 14:59; édité 3 fois
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khoan



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MessagePosté le: Ve 24 Nov 2006 0:07    Sujet du message: Répondre en citant

@Maïmonide. Sans doute oui, ne peut-on en effet faire qu'une étude comparée. Et très vite apparaîtront les irréductibles postures et les conceptions radicalement antagonistes qui les distinguent, A NOTRE CORPS DEFENDANT. En particulier, pour les experts, la conception Indo-européenne d'un univers cyclique. Ce seul point ferait achoppement.

Dernière édition par khoan le Di 26 Nov 2006 14:59; édité 1 fois
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joaquim
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MessagePosté le: Ve 24 Nov 2006 0:31    Sujet du message: Re: j'essaie de résumer Répondre en citant

maïmonide a écrit:
Ainsi quand on a compris cette différence radicale on se rend compte qu'on ne peut aucunement associer ces conceptions.

Si vous voulez défendre l'incompatibilité des voies, libre à vous. Ici, on s'occupe de l'éveil, qui est la découverte de Ce qui Est. Qu'on y arrive par la voie bouddhiste, par la voie chrétienne ou par une autre voie non répertoriée ne change rien au fait que le but est identique, puisque c'est La réalité, et qu'il ne saurait y en avoir plusieurs. Le reste n'est que querelles de chapelles.
    «Celui qui commence par aimer le christianisme mieux que la vérité continuera en aimant sa secte ou son Eglise davantage que le christianisme et finira par s’aimer lui-même plus que tout.»
    Samuel Taylor Coleridge

On recherche ici ce qui unit, non ce qui sépare. Ce qui n'exclut pas les différences, bien sûr, car que serait le monde sans ses couleurs?
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maïmonide
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MessagePosté le: Ve 24 Nov 2006 0:54    Sujet du message: pour résumer Répondre en citant

Il ne s'agit pas d'aimer le christianisme, mais d'aimer son prochain.

Sans amour les uns des autres les hommes ne peuvent pas être unis.
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maïmonide
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MessagePosté le: Ve 24 Nov 2006 1:01    Sujet du message: pour résumer Répondre en citant

N'y voyez pas une position prise de ma part : je faisais simplement un constat,

en effet, et c'est ce que je disais, le but est identique, mais les voies sont différentes : l'une préconise le retrait, l'autre l'amour
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joaquim
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MessagePosté le: Ve 24 Nov 2006 1:05    Sujet du message: Répondre en citant

Est-ce vraiment savoir aimer, que de s'en prévaloir pour se distinguer d'autrui?
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